WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Cinétique de la richesse de la canne à sucre en fonction du délai de maturation

( Télécharger le fichier original )
par Eric RAIVIRE
Université des Sciences et Techniques de MASUKU - Ingénieur Agronome, Phytotechnie 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Abstract

Intensive culture of the sugarcane in Gabon has begun in 1976, initially with SO.SU.HO, then with SUCAF Gabon since 1999.

In thirty five years (35), in spite of many progresses, the production remains weak compared to objectives, due of the endogenous factors such as the application of the times of ripening which remain weak 35 days comparatively to those of other sugar refineries, approximately 42 to 49 days to SO.SU.CAM.

In order to seek prospects aiming at the improvement for the current level of production, and to better manage the follow-up of the farming technique route that SUCAF Gabon proposes to studied the kinetics of the richness of the cane according to the time of maturation.

The principal objective is to evaluate the effect of an increase in the duration of ripening on the richness of the varieties Co997 and NCo376 Also, to determine the period for which the richness reaches its optimum, of kind to better predicting the dates of harvests of the plots.

To make this study, twelve (12) plots are concerned, including six (6) per period of harvest's season (Beginning and Medium) at a rate of three (3) per variety. These varieties are repeated 3 times corresponding to the pieces of the various sectors. In each plots, one applies treatment

(T) made up of Fusilade super ® to the amount of 0.3 L/ha, and one weekly follows the evolution of the richness beyond 35 days.

At the end of the study, these results were obtained:

In beginning harvest's period:

In the Ouelle sector, the increase in the duration of ripening have not a significant effect on the richness p-value>á. In addition, the profit of richness is 0.47 point and the optimum of richness is reached at 42 days.

In the Bangouvou sector, the increase in the duration of ripening have a significant effect on the richness p-value <á. The profit of richness is 0.76 point and the optimum of richness is reached at 42 days.

In medium harvest's period:

In the Ouelle* sector, there is not a significant effect of an increase in the duration of ripening on the richness p-value>á. Any time, the profit of richness obtained is negative -0.6 point, while the optimum of richness is not fixed, but is beyond 39 days.

In the sector Mvengue, there is not a significant effect of an increase in the duration of ripening on the richness. p-value>á. However the profit of richness is 0.4 point and the optimum of richness is reached at 42 days.

398 words

Key words: Sugarcane - Duration of ripening - Richness «Sucrose» (6 words)

Introduction

La canne à sucre Saccharum officinarum L. (Poacées), est une plante pluriannuelle aux usages multiples. Elle est principalement cultivée pour sa tige dont on extrait le sucre cristallisable: le saccharose (FAUCONNIER, 1991). Avec une production annuelle supérieure à 130 millions de tonnes (FAO, 2002), la canne à sucre est la première plante cultivée au monde. Ce positionnement sur le marché international se justifie par le fait d'un accroissement des besoins de consommation en sucre, et le développement de l'industrie du bio éthanol comme alternative aux énergies fossiles « pollueuses » de l'environnement. Au cours de la dernière décennie 2000-2010, la production mondiale de sucre est passée de 133,4 à 173 millions tonnes avec près de la moitié réalisée par les trois principaux producteurs que sont le Brésil, l'Inde et l'Union Européenne. (F.A.O, 2010). Dans cette dynamique de production, le continent africain n'est pas en reste, sa contribution est de l'ordre de 10,5 million de tonne par an, soit 8% de la production mondiale, tandis que la production de l'ensemble des pays de l'Afrique Centrale avoisine les 200.000 tonnes dont 25.000 tonnes en moyenne pour le Gabon (F.A.O, 2010). Pour autant, la production de sucre provenant de la canne à sucre reste à améliorer afin de répondre aux exigences et enjeux du moment. Depuis le XIXème siècle, des cultures comme la betterave sucrière Beta Vulgaris (Chénopodiacées) sont expérimentées en raison de leur aptitude à produire le saccharose en vu de suppléer l'actuelle production de canne à sucre. (Ky et al, 1997). Cependant la production de saccharose provenant de l'exploitation industrielle de la betterave reste encore marginale puisqu'elle ne représente que le quart de la production mondiale de sucre (I.N.S.E.E, 2002).

Pour arriver à soutenir voire augmenter la production actuelle de sucre de canne de façon durable dans ce contexte de monoculture intensive, des efforts sont à fournir, notamment, user d'une technicité parfaite tout au long du cycle de production avec un point d'honneur sur la phase de maturation.

Van DELLEWIJN (1952) définit simplement la maturation comme étant une « accumulation de sucre dans la tige ». Pour SOOPRAMIEN (2000), la maturation correspond à une phase de synthèse, d'accumulation de saccharose et de l'utilisation des ressources carbonées. Selon le S.S.A.T (2003) la phase de maturation de la canne est un processus physiologique au cours duquel, la plante accumule le sucre cristallisable (saccharose) dans la tige, et corrélativement réduit sa croissance végétative. Elle s'accompagne d'une élévation de

la pureté et de la fibre ainsi que d'une réduction sensible du glucose (sucre non cristallisable), de l'eau et de l'acidité du jus.

En matière de recherche et développement, c'est dans la première moitié du XXème siècle, que de nombreuses publications ont été consacrées à la compréhension de la maturation et l'utilisation de maturateurs chimiques sur la canne à sucre aux Etat Unis (Floride en 1920) (GILBERT, 2002), et en Australie avec les travaux de SKINNER (1956). En Afrique, et plus précisément en Afrique du Sud, les premières publications sur la maturation et les maturateurs de la canne à sucre voient le jour par Harry ROSTRON en 1973 cité par (MORGAN, 2003). Actuellement, de nombreux travaux sont effectués dans l'optique de mieux contrôler les paramètres de ce processus et relever les effets induits qu'il pourrait avoir tant sur la reprise des repousses, que sur le rendement des parcelles maturées que l'impact environnemental. Des recherches ont pu mettre en évidence l'influence des facteurs abiotiques tels que le climat sur le déroulement du processus de maturation. En effet, les températures basses, un niveau de précipitation faible, la sècheresse et un fort ensoleillement occasionnent une augmentation de la richesse en saccharose, alors que le contraire est observé lorsque les conditions climatiques sont plus favorables à la croissance végétative (GLOVER, 1972; ALEXANDER, 1973; LEGENDRE, 1975; BIANG NZIE, 1993).

Au Gabon, les études portant sur les aspects de la maturation de la canne à sucre sont encore au stade expérimental, sinon mal connus. Cette insuffisance en termes de production scientifique implique une nécessité pour l'entreprise SUCAF Gabon d'actualiser et renforcer qualitativement ses méthodes de production en se conformant aux standards appliqués dans d'autres sucreries avec in fine l'objectif d'améliorer la production actuelle de sucre.

En terme de durée, la période de maturation varie selon le climat, la région, et la variété. En général, elle s'étend de 8 à 22 mois (LACOSTE, 2004). A SUCAF Gabon, le délai théorique de maturation est observé en fonction des variétés exploitées. Il est de 42 jours pour la B46.364, et de 35 jours pour les variétés comme la NCo376, Co997 (PEME, 2004). Comparativement aux délais considérés à SOSUCAM 35 à 49 jours en fonction de la saison (OBIANG, 2010), ou 35-70 jours en Afrique du Sud (S.A.S.A, 1998), les délais pratiqués à SUCAF Gabon semblent faibles.

Subséquemment à ce constat, l'entreprise propose une augmentation de la durée du suivi de la maturité, dans l'optique de relever son incidence sur l'évolution de la richesse en saccharose

C'est dans ce contexte que l'étude portant sur la « cinétique de la richesse en saccharose en fonction du délai de maturation » est menée. L'objectif de l'étude étant à terme de:

Evaluer l'effet que pourrait avoir un rallongement du délai théorique de maturation, de sorte à cerner avec précision l'intervalle de temps pour lequel l'optimum de richesse serait atteint pour chacune des variétés étudiées;

Permettre à l'entreprise SUCAF Gabon de revoir son programme de maturation en coupant des parcelles qui sont à leur optimum de richesse.

Pour aborder cette thématique, nous présenterons successivement les points théoriques qui définissent chaque chapitre. D'abord nous dresserons au chapitre I une synthèse bibliographique afin de repositionner la problématique par rapport aux projets de recherches actuels. Le chapitre II présentera le matériel utilisé, la méthodologie adoptée et l'outil statistique qui ont permis la réalisation de l'étude. Les chapitres III et IV sont consacrés à la présentation des résultats, ainsi qu'à la discussion de ces derniers, alors que le dernier point de l'étude s'attache à la présentation des limites et des perspectives suggérées par l'étude.

I. Eléments de généralités sur la canne à sucre I.1. Taxonomie, description et cycle de production I.1.1. Taxonomie et description

Le genre Saccharum comprend plusieurs espèces dont la classification s'est faite sur la base du type d'organes (rachis duveteux ou glabres) et de leur fonctionnement (ordre d'ouverture des épillets). Le fonctionnement des épillets est un critère de choix dans la classification. Ainsi, la classification suivante est considérée pour la canne à sucre (FAUCONNIER, 1991) :

Règne : Végétal

Embranchement : Angiosperme

Classe : Monocotylédones Ordre : Scitaminales Sous- ordre : Graminées Famille : Poacées

Sous-famille : Cannacées Tribu : Saccharidées Genre : Saccharum

Espèce : Officinarum.

La canne à sucre constitue l'une des plus importantes cultures des régions tropicales. Elle couvre près de 19 millions d'hectares cultivés dans 97 pays. Son aire de dispersion se situe entre latitude 37 °N et 30°S, limité par le climat et l'altitude (FAUCONNIER et al, 1970 ; CHAMPOISEAU, 2006).

Originaire de la Nouvelle Guinée (Westphal et al, 1985), la canne à sucre atteint 2 à 5 m de hauteur pour un diamètre de 2 à 6 cm à maturité (Van DILLEWIJN, 1960). Elle ne se ramifie pas au-dessus du sol mais les yeux souterrains donnent naissance à d'autres tiges. Une touffe de canne peut comporter 10 à 15 tiges. Chacune de ses tiges se compose d'une succession de noeuds plus ligneux, où sont implantés les yeux et d'entre noeuds (HUBERT, 1968).

La tige de canne est constituée d'une série de phytomères qui prennent naissance au niveau du méristème végétatif apical au sommet de la tige.

Un phytomère est constitué d'un entre-noeud et d'un noeud qui porte la gaine prolongée par le limbe foliaire. L'intérieur de la tige est constitué d'une masse importante de tissus de stockages (essentiellement pour le saccharose) formée de cellules du parenchyme entre lesquelles se trouvent les faisceaux vasculaires du phloème et du xylème (SOOPRAMIENS, 2000).

Les feuilles de canne à sucre ont ordinairement une phyllotaxie alterne. Elles sont insérées sur les noeuds et sont composées de deux parties, la gaine et le limbe foliaire séparés par une articulation comprenant l'ochréa, la ligule et les auricules. La gaine, de forme tubulaire, est la partie basse de la feuille qui s'enroule autour de l'entre-noeud (Van DILLEWIJN, 1960).

Une coupe transversale du limbe foliaire révèle des épidermes supérieurs et inférieurs entre lesquels se trouvent des cellules fibreuses, des cellules du parenchyme ou du mésophylle et de larges faisceaux vasculaires (SOOPRAMIEN, 2000). Les faisceaux du phloème et du xylème de la gaine foliaire communiquent avec les faisceaux correspondants de la tige au niveau du noeud lorsque les feuilles sont encore jeunes (BLACKBURN, 1984).

Le système racinaire se développe à partir de la primordia racinaire lorsqu'une partie de la tige de canne à sucre, appelée bouture, est plantée dans les conditions favorables (terrain meuble et approvisionnement en eau suffisant). Dans les premiers mois suivant la plantation de la bouture, deux types de racines se développent successivement et portent des rôles distincts :

Les racines de bouture tout d'abord, minces et ramifiées, qui prennent en charge l'alimentation hydrique et minérale des premières tiges ;

Les racines de tige se développent ensuite, plus épaisses et peu ramifiées, elles prendront le relais de l'alimentation de la future plante (SOOPRAMIEN, 2000).

Ensuite à l'état mature, nous distinguons trois types de racines :

Les racines superficielles qui assurent l'alimentation hydrique et minérale de la plante;

Les racines de soutien qui assurent la fixation de la plante et l'absorption d'eau ;

Les racines "cordon", peu nombreuses et profondes dans le sol, qui jouent un rôle de protection contre la sécheresse (BLACKBURN, 1984)

L'inflorescence de la canne à sucre (aigrette ou flèche) est une panicule rose argenté portant des fleurs hermaphrodites donnant des caryopses de très petite taille (Van DILLEWIJN, 1960). Les graines fertiles, encore appelées «fuzz», sont exclusivement utilisées en création variétale et non comme méthode de multiplication en industriel (FELDMANN et al, 1997).

Les annexes 1a et 1b illustrent de façon schématique les différents « organes » de la canne à sucre.

I.1.2. Physiologie et développement

Le cycle de production de la canne peut s'étaler sur 12 à 24 mois. Le cycle de la culture comprend la canne plantée (vierge) et les repousses, qui va de la plantation à la plantation suivante et peut être très long (plus de 15 ans). La plantation a lieu, en moyenne tous les 7 à 10 ans, et s'étale de décembre à juin. SUCAF Gabon utilise des repousses pendant une durée moyenne de 10 ans après que le rendement ait baissé en dessous de 60 T/ha.

Après la germination, les trois étapes importantes du développement de la canne à sucre sont le tallage, la croissance de la tige et la maturation.

Le tallage intervient après la germination (1 à 3 mois après que les racines aient pu correctement se former). Le nombre de talles maximal lors de la culture ou le nombre de talles au moment de la récolte dépendent de nombreux facteurs tels que la variété de la canne à sucre, l'humidité et la température du sol, la quantité d'azote disponible, l'ensoleillement et l'incidence des ravageurs ou de certaines maladies, tel que le charbon « Ustilago scitaminea » (SOOPRAMIEN, 2000).

La croissance de la tige consiste en une phase de multiplication, de différentiation et d'élongation cellulaire qui intervient durant une période déterminée dépendante de facteurs environnementaux. C'est une phase de très forte croissance végétative et d'activité photosynthétique au cours de laquelle la canne à sucre assimile les éléments nutritifs (azote, phosphore, potassium et autres sels minéraux). Les matières organiques non utilisées par la plante (<40%) seront stockées sous forme de saccharose (SOOPRAMIEN, 2000).

D'un point de vue physiologique, la canne à sucre possède une activité photosynthétique de type C4, particulièrement efficace pour la fixation du CO2 et qui peut être affecté par la présence de maladies (ALEXANDER, 1973).

La maturation correspond à une phase de synthèse et d'accumulation de saccharose importante, à hauteur de 65-70% et de l'utilisation des ressources carbonées. La variété de canne à sucre, mais aussi les conditions environnementales, l'irrigation ou l'utilisation de produits chimiques peuvent influencer la maturation. L'annexe 2 présente les différentes phases importantes qui composent le cycle de production de la canne à sucre.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius