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Impacts socio-economiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè (commune d'Adja-Ouèrè )

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par Abdel Hack Babatoundé Akambi Seïdou
Centre Universitaire de Porto-Novo/Bénin  - Maîtrise en Géographie option Humaine et Économique  2015
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE DE PORTO-NOVO _

    (UP)

    **********

    Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

    (FLASH)

    **********

    Département de Géographie et Aménagement du Territoire

    (DGAT)

    **********

    LABORATOIRE D'ETUDES DES DYNAMIQUES URBAINES ET REGIONALES

    (LEDUR)

    *****

    Mémoire de maîtrise

    Option : Géographie Humaine et Economique

    IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DES MOUVEMENTS MIGRATOIRES DANS L'ARRONDISSEMENT D'IKPINLE (COMMUNE D'ADJA-OUERE)

    Présenté par :

    SEIDOU Abdel Hack B. A.

    Sous la direction du :

    Dr. Germain GONZALLO

    Maître de Conférences à l'UAC

    Soutenu le ......./......./2016

    Sommaire

     

    Dédicace ............................................................................... ...

    03

    Remerciements...........................................................................

    04

    Sigles et Acronymes...................................................................

    05

    Résumé ...................................................................................

    06

    Abstract ....................................................................................

    06

    Introduction ............................................................................

    07

    Chapitre I : Cadre théorique et méthodologique de l'étude..................

    09

    1.1. Problématique................................................................

    09

    1.2. Approche méthodologique...................................................

    15

    Chapitre II : Atouts et contraintes liées au développement des mouvements migratoire dans l'arrondissement d'Ikpinlè....................................

    22

    2.1. Cadre géographique................................................................

    22

    2.2. Différentes formes de migration à Ikpinlè .....................................

    33

    2.3. Causes et Ampleurs des migrations de populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.....................................................................................

    42

    Chapitre III : Impacts socio-économiques des migrations de populations sur le développement dans l'arrondissement d'Ikpinlè...................................

    45

    3.1. Impacts des activités des immigrants sur le développement de l'arrondissement d'Ikpinlè.........................................................................................

    45

    3.2. Impacts négatifs des migrations de populations ....................................

    51

    3.3. Immigration pastorale....................................................................

    54

    3.4. Suggestions.................................................................................

    56

    Conclusion.......................................................................................

    58

    Bibliographie....................................................................................

    60

    Liste des figures......................................................................................

    64

    Liste des tableaux.................................................................................

    65

    Liste des photos...................................................................................

    Liste des planches.................................................................................

    66

    67

    Annexes.............................................................................................

    68

    Table des matières................................................................................

    77

    Dédicace

    * mon père SEIDOU Daouda, qui a eu l'idée de m'envoyer à l'école et de me supporter jusqu'à ce jour. Ce travail est le prix de ses efforts soutenus.

    * ma mère ADEBIYI Antoinette, ma raison d'être, tu m'as très tôt appris le sens de l'autodétermination et tu t'es battue à corps et à cri pour ma réussite. Ton souci majeur est de faire de moi un homme utile à la société. Reçois ici ma profonde affection.

    Remerciements

    C'est le lieu de manifester notre gratitude :

    Ø au Dr. Germain GONZALLO, Maître de Conférences des Universités au DGAT/UAC qui, malgré ses multiples occupations nous a fait l'honneur de conduire ce travail à terme ;

    Ø à tous nos formateurs et particulièrement les enseignants du département de Géographie et Aménagement du territoire (DGAT). Recevez ici notre vive reconnaissance pour les efforts que vous avez consentis pour nous donner un enseignement de qualité ;

    Ø au Dr. Sandé ZANNOU, pour ses conseils tout au long de ce travail 

    Ø à mes soeurs, SEIDOU Manzidath, SEIDOU Sophiath, SEIDOU Kalidath, pour leur soutien constant et permanent.

    Ø à Monsieur Romuald A. FAKEYE Professeur certifié d'Histoire-Géographie au Lycée Béhanzin pour son accompagnement et ses sages conseils.

    Ø A tout le personnel de la mairie d'Adja-ouèrè en particulier le chef service et le Chef d'Arrondissement d'Ikpinlè.

    Ø A tous mes camarades d'amphi qui m'ont encouragé dans la rédaction de ce mémoire. Qu'ils en soient remerciés ici.

    Sigle et Acronymes

    CeRPA

    :

    Centre Régional pour la Promotion de l'Agriculture

    CMMI

    :

    Commission Mondiale de Migration Internationale

    CODA

    :

    Complexe Oléagineux de Grand Agonvy

    CTA

    :

    Centre Technique pour l'Agriculture

    FAO

    :

    Food and Agriculture Organisation (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture)

    GIFS

    :

    Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols

    IFAD

    :

    International Fund of Agriculture Development

    INSAE

    :

    Institut National de la Statistique et de l'Analyse

    Economique

    IRD

    :

    Institut de Recherche pour le Développement

    IRHO

    :

    Institut de Recherches des Huiles et Oléagineux

    LARD

    :

    Laboratoire d'Aménagement Régional et Développement

    NISER

    :

    Institute of Social and Economic Research

    OIM

    :

    Organisation Internationale pour les Migrations

    OIT

    :

    Organisation Internationale du Travail

    PARBCC

    :

    Projet de Renforcement des capacités des Acteurs Ruraux Béninois face aux Changements Climatiques

    PDC

    :

    Plan de Développement Communal

    PIB

    :

    Produit Intérieur Brut

    PNB

    :

    Produit National Brut

    RCPA

    :

    Responsable Communal pour la Promotion Agricole

    RGPH

    :

    Recensement Général de la Population et de l'Habitation

    RN

    :

    Route Nationale

    UNESCO

    :

    Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

    UNICEF

    :

    Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

    URCAR

    :

    Union Régionale des Coopératives d'Aménagement Rurale

    Résumé

    L'étude sur les mouvements migratoires n'est pas sans conséquences sur la population. Les migrations affectent, d'une part, le développement intégré de l'arrondissement d'Ikpinlè et d'autre part, ils influencent le mode de vie des populations autochtones.

    La démarche méthodologique utilisée comprend la collecte et le traitement des données, et l'analyse des résultats grâce au modèle SWOT.

    Les résultats obtenus montrent que 85 % des migrations à Ikpinlè sont des migrants économiques. Ces mouvements (départ et arrivée), sont une potentialité du développement. Ainsi, en 2014 les taxes perçues auprès des immigrants représentent 2 % du budget communal. Ces mouvements participent à la vulgarisation des langues locales et génèrent des taxes et impôts pour l'arrondissement soit 25 % de l'économie local selon le résultat des recherches du terrain. Les contraintes qui entravent le bon déroulement des activités des immigrants sont les tracasseries douanières, le coût élevé des taxes et impôts ainsi que la concurrence. Face à cette situation, les autorités promettent une meilleure organisation des activités des immigrants et une amélioration de leurs prestations, il faut mettre en place une cellule d'accompagnement chargée du suivi et de l'installation des immigrants.

    Mots clés: Ikpinlè, migration, échanges commerciaux, atouts économiques, population.

    Abstract:

    The study on the migratory movements is not without consequences on the population. The migrations affect, on one hand, the development integrated of the district of Ikpinlè and on the other hand, they influence the lifestyle of the aboriginal population.

    The used methodological approach (initiative) includes the collection and the data processing, and the analysis of the results (profits) thanks to the model SWOT.

    The obtained results (profits) show that 85 % of the migrations to Ikpinlè are economic migrants. These movements (departure and arrival), is a potentiality of the development. So, in 2014 taxes perceived (collected) with the immigrants represent 2 % of the municipal budget. These movements participate in the popularization of the local languages (tongues) and generate taxes and taxes for the district that is local 25 % of the economy according to the result (profit) of the searches (researches) for the ground. The constraints which hinder the good progress of the activities of the immigrants are the customs harassments. The high cost of taxes and taxes as well as the competition (competitors). In the face of(in front of) this situation, the authorities promise a better organization of the activities of the immigrants and an improvement of their services(performances), it is necessary to set up a cell(unit) of support(accompaniment) in charge of the follow-up and the installation of the immigrant.

    Keywords: Ikpinlè, migration; trade; economic assets; population.

    Introduction

    Inséparables de l'histoire de l'humanité et du peuplement des cinq continents, les migrations font, depuis le début des années 2000, l'objet d'une attention particulière des acteurs du développement tant dans leur caractère interne qu'international. La population des villes, notamment, a été multipliée par 10 entre 1900 et 2000 et 40 % de cet accroissement sont liés aux migrations internes. Au niveau international, les migrations attirent toujours plus de candidats formant une communauté de 200 millions de personnes en mouvement, ayant décidé (ou non) d'expérimenter une vie hors de leurs pays de naissance. Ces mobilités rendent le monde globalisé toujours plus interdépendant. Elles mettent en lumière des inégalités socio-économiques et démographiques grandissantes, à l'échelle locale comme internationale.

    En Afrique, le taux de croissance de la population urbaine est de 3,97 % contre 0,34 % pour l'Europe (PNUD, 2005). Selon Moriconie - Ebrard (1993), cité par Bocquerier (2003), le nombre de citadins des pays en voie de développement a dépassé celui des pays développés vers 1973, et l'écart ne cesse de se creuser.

    Avant la période coloniale, les migrations avaient généralement lieu à l'intérieur des aires culturelles homogènes ou à l'intérieur des zones d'influences des différents royaumes ou chefferies, pour des raisons de sécurité (Bavi, 1996). Avec l'avènement de la colonisation, la disparition des barrières existantes entre les zones d'influences des chefferies traditionnelles a favorisé la libre circulation des biens et des personnes aussi bien à l'intérieur qu'au-delà des frontières des Etats actuels (Havet, 1986). Indifférentes aux frontières politiques et aux zones monétaires, trois aires d'échanges sont aujourd'hui identifiables à l'échelle de la partie occidentale du continent africain. Celles-ci sont animées par des groupes ethniques dont les traditions commerçantes se sont professionnalisées au fil des siècles : le bloc central est contrôlé par les groupes Fan et Dioula. Il est articulé autour de la Côte-d'Ivoire, du Ghana, du Togo, du Burkina Faso, de l'est du Mali et a pour principal moteur le commerce du bétail ; le secteur ouest, qui correspond peu ou prou à la Sénégambie historique, fonctionne à l'image de la zone de contact entre le sahel et la savane. Il est structuré autour du groupe Mandingue également désigné sous le terme de Dioula et enfin le pôle du Golfe du Bénin (Nigeria, Cameroun, Tchad, Niger, Bénin) est contrôlé par trois groupes : les Haoussa-Kanouri, les Ibo dont le centre actif est Cotonou et les Yoruba qui développent leurs activités jusqu'au Sénégal (Fall, 2003).

    Ces mouvements massifs occasionnent des impacts aussi bien positifs que négatifs sur le développement du site d'accueil. En effet, le développement d'un milieu étant lié à sa société, on admet sans équivoque que toutes activités menées par les migrants vont engendrer une influence sur les ressources mobilisées par la communauté. En outre, la gestion des ressources naturelles sera influencée du fait de l'occupation de l'espace par les migrants (Agodo, 2009).

    A l'échelle du Bénin, cette dynamique est orientée vers les pays voisins dont le Nigeria avec qui les relations commerciales sont très anciennes. Elles remontent probablement à la période du commerce caravanier (Alé cité par Dossia, 2010). Au nombre des communes béninoises ayant encore des liens commerciaux avec le Nigeria se trouve la commune d'Adja-Ouèrè. C'est pour apprécier l'ampleur de ces mouvements et évaluer les effets socio-économiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè (commune d'Adja-Ouèrè) que le présent sujet intitulé « Impacts socio-économiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè» a été choisi.

    Il s'articule autour de trois chapitres dont le premier porte sur la revue de littérature, la problématique et l'approche méthodologique ; le deuxième chapitre aborde les atouts et contraintes liés au développement des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinle ; et le troisième fait état des impacts socio-économique des mouvements migratoires sur le développement de l'arrondissement d'Ipkinlè et les suggestions.

    CHAPITRE I : Cadre théorique et approche méthodologique

    Ce chapitre présente le cadre théorique et la démarche méthodologique qui ont permis d'aborder correctement le sujet.

    1.1. Problématique

    Avec la mondialisation, le nombre de personnes qui vivent en dehors de leurs pays d'origine a fortement augmenté au cours des dernières décennies (Gauthier, 1996). En 2005, la commission mondiale sur les migrations internationales estime qu'il y a sur la planète, près de 200 millions de migrants soit 3 % de la population mondiale. La trajectoire migratoire a souvent pour origine les pays du Sud et comme destination les pays du Nord d'une part et entre les pays du Sud d'autre part (PNUD, 2005). Dans cette dernière catégorie de migration, on note les migrations nationales et sous régionales. La principale raison des départs de ces migrants est non seulement l'espoir de trouver de meilleures conditions de vie pour eux-mêmes mais également pour leurs familles restées au pays et ou au village car, dans de très nombreux cas, ils continueront de soutenir financièrement ces dernières (Adépoju, 2002).

    En Afrique sub-saharienne, où près de 50 % des personnes gagnent moins d'un dollar par jour (PNUD, 2000), la migration de travail est devenue un moyen de subsistance pour plusieurs familles. Selon Daum (1998), la migration leur apparait comme la seule stratégie possible d'autonomisation. Le pays d'accueil est alors davantage considéré comme un espace de travail qu'un espace de résidence (Fall, 2003).

    D'après des études socio-économiques menées par le gouvernement béninois en 2002, les catégories sociales les plus touchées par la pauvreté sont les femmes et les artisans du monde rural, les agriculteurs sans terre et les habitants des zones enclavées, les orphelins, les enfants abandonnés, les filles mères, les enfants déscolarisés ou employés comme domestique, les jeunes déscolarisés ou sans emploi, les personnes handicapées ou âgées sans soutien.

    Dans ce dynamisme de pauvreté, l'habitat béninois a toujours été mobile avec des départs et des arrivées sans cesse (Gauthier, 1996). La population varie non seulement par l'accroissement naturel, mais aussi par des mouvements migratoires. Chaque jour, il y a des naissances et de changement de domicile à la recherche d'un bien être. Pour contourner les difficultés, les personnes naissantes choisissent les migrations comme étant une solution salutaire.

    Cependant, les migrations de population sont d'actualité dans les pays du tiers monde et particulièrement dans les zones rurales. De nombreux ruraux quittent leurs localités où règnent la misère et le sous-emploi pour aller vivre dans les grandes villes, dans les grandes agglomérations ou existent les possibilités d'amélioration de leur condition de vie (Jeuda 111, 2001). Au Bénin et particulièrement dans les milieux ruraux notamment l'arrondissement d'Ikpinlè, les populations migrent de façon régulière des villes nationales, vers les pays de l'Afrique Occidentale pour échapper à la misère. De la même manière, d'autres populations qui, soit sont confrontées à des difficultés d'ordre naturel et humain dans leur communauté soit à des difficultés socio-économiques et culturelles viennent en grand nombre dans l'arrondissement pour s'y installer.

    Ces mouvements de populations ne sont pas sans conséquences. Ils affectent, d'une part, le développement de l'arrondissement d'Ikpinlè et d'autre part, le mode de vie des populations autochtones.

    Cela amène à poser la question de savoir si les mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè constituent-ils un frein au développement ?

    Pour y apporter des éléments de réponse, des hypothèses ont été formulées.

    1.1.1. Hypothèses

    - Il existe d'importants mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

    - Il existe plusieurs facteurs qui suscitent les migrations des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

    - Les immigrants contribuent au développement socio-économique de l'arrondissement d'Ikpinlè.

    Pour vérifier ces hypothèses, des objectifs de recherche ont été fixés.

    1.1.2. Objectifs de recherche

    L'objectif global de cette recherche est d'étudier les impacts socio-économiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

    De manière spécifique, il s'agit de :

    - identifer les types de migration des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè ;

    - identifier les causes fondamentales de ces migrations dans l'arrondissement d'Ikpinlè ;

    - analyser les impacts des migrations sur le développement socio-économique de l'arrondissement.

    Pour être plus explicite dans notre démarche, une clarification de quelques concepts est nécessaire.

    1.1.3. Clarification des concepts

    La clarification des concepts présente le sens des différents mots clés et expressions utilisés dans le document en vue de leur compréhension.

    Migration

    Selon George et Verger (2007), une migration est un ensemble de déplacements ayant pour effet de transférer la résidence des intéressés d'un certain lieu d'origine ou lieu de départ à un certain lieu de destination ou lieu d'arrivée. Levy et Lussault (2006), souligne que « l'emploi scientifique du terme doit privilégier un sens restreint associant nécessairement les paramètres principaux suivants : un déplacement qui doit être marqué par le franchissement d'une échelle d'espace, des acteurs du champ migratoire qui sont les migrants et tous ceux qui assurent la possibilité de migrer (passeurs, transporteurs, hôtes, employeurs), la résidence et l'habitat ainsi que la vie quotidienne du migrant ».

    Dans ce travail, la migration est l'ensemble des mouvements (arrivée et départ) dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

    Immigration

    Selon le nouveau Petit Robert de la langue française (2009), « l'immigration consiste à l'entrée dans un pays de personnes non autochtones qui viennent s'établir généralement pour trouver un emploi ». Il s'applique aux personnes à qui les autorités de l'immigration ont accordé le droit de résider en permanence.

    Cependant, dans la majorité des cas, les populations n'attendent guère cette autorisation avant leur établissement. Par conséquent, les immigrants sont classés selon la période d'immigration dans le but de faire la distinction entre les personnes arrivées récemment et celles y résidant depuis un certain nombre d'années (Monde et développement cité par Dossia, 2010). Dans le cadre de cette étude, l'immigration désigne l'entrée et l'établissement temporaire ou définitif des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

    Impact

    Le terme Impact est un terme général qui couvre les implications aussi bien économiques, sociales, techniques, physiques d'une activité ou d'un phénomène.

    Les impacts socio-économiques sont synonymes d'effets ou d'influences à la fois positives et négatives qu'engendrent une activité ou un phénomène sur la vie sociale et économique d'une communauté.

    Dans le présent travail, il désigne l'ensemble des répercussions des mouvements migratoires sur la vie sociale et économique des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

    1.1.4. Etat des connaissances

    Les migrations de populations ont fait objet d'étude dans plusieurs pays, plusieurs écoles et universités dans le monde en général et en Afrique plus particulièrement au Bénin.

    Badie (2009), perçoit la migration comme un fait social, un bien public mondial et estime que la migration peut être accompagnée et transformée, dès lors qu'on joue en même temps sur les conditions de sa production et de son institutionnalisation. L'une et l'autre s'inscrivent dans un jeu coopératif d'autant plus performant qu'il inclut tous les partenaires : l'État d'origine, l'État d'accueil, les migrants eux-mêmes, considérés comme acteurs sociaux transnationaux et insérés dans leur propre environnement communautaire et familial. Aussi, considère-t-il la migration comme un bien public mondial dans la mesure où si, par exemple, l'Europe représente 32 % du PIB mondial et seulement 6 % de la population du globe, elle devient évidemment un pôle de migration. Si d'ici 2020, l'Italie perd 3 millions d'actifs et que le Nigeria en gagne 25 millions, le jeune nigérian se trouvera exposé à une contrainte sociale migratoire. Aujourd'hui, elles répondent de 56 % de la croissance démographique des pays développés, et jusqu'à 89 % de celle de l'Europe, gravement affectée par le vieillissement de sa population.

    Babou (1994), met en exergue la contribution des immigrés sénégalais sur l'économie de leur pays d'origine. Il rapporte que de mai 1993 date de l'ouverture de la branche new-yorkaise de la Banque de l'Habitat du Sénégal (BHS) à janvier 1994, elle a transféré environ 500 millions de F CFA vers le Sénégal. De plus, de 909 clients au début de l'année 1993, la banque comptait déjà en août 1994, 2500 clients. Le volume de transferts à cette période vers le Sénégal culminait jusqu'à 43 millions de F CFA en une journée. Durant les huit (08) premiers mois de l'année 1994, le volume global des transferts était de 5,2 millions de dollars américains soit plus de 02 milliards 700 millions de F CFA.

    Lascoux (1994), estime que la connaissance des phénomènes migratoires est imparfaite et les évaluations chiffrées sont peu fiables et fait remarquer que l'observatoire des migrations internationales de l'OCDE (Organisation de la Coopération et du développement Economique) déplore périodiquement le manque d'harmonisation des sources statistiques. Elle affirme que «le flou qui préside aux débats sur les migrations internationales joue sur la méconnaissance et entretient les fantasmes des opinions publiques dans les pays d'accueil ». Parlant des flux migratoires, elle soutient qu'ils soulignent les déséquilibres engendrés par le développement inégal et par les écarts considérables des évolutions démographiques. Elle distingue trois types de migrations que sont les «migrations pendulaires» qui conduisent les travailleurs à s'exiler quelques mois pour un salaire décuplant leur revenu initial, et à revenir chargés de biens de consommation dont la revente s'avère lucrative. Les «migrations tournantes» qui se font à l'échelle d'une région planétaire, d'un pays à l'autre et au gré des événements. Les «migrations de santé» qui se développent à la mesure des progrès scientifiques des pays du nord et de la dégradation de la situation sanitaire dans les pays du sud.

    Igué (2008), analyse les migrations dans un contexte national. L'ouvrage structuré en six chapitres allant de l'historique de la migration béninoise à son impact socio-économique en passant par les causes, donne l'appréciation quantitative et les différentes formes d'organisation et d'insertion des Béninois dans les pays d'accueil sans oublier les avantages que le Bénin tire en retour. Il met l'accent sur les conditions d'émigration des Béninois ainsi que leurs impacts dans les pays de départs que dans les pays d'accueil.

    Les facteurs justifiant l'immigration des étrangers au Bénin sont multiples. Primo, la relance des activités économiques dans les années 1990 en dépit de la variabilité du taux de croissance économiques et des chocs extérieurs que sont les crises énergétiques, alimentaires, financière et économique. Secundo sur le plan politique, le Bénin s'inscrit dans une perspective d'aspiration à l'état de droit, la démocratie libérale et au rayonnement culturel. Le maintien de façon permanente depuis 1990 d'un climat de paix et de démocratie qui génère une confiance et incite les étrangers à résider sur le territoire. Cette situation se trouve renforcée par les crises politiques dans les pays voisins comme le Togo et la Côte d'Ivoire en 2001. Tertio, l'hospitalité béninoise, la porosité des frontières et le nombre important des voies d'immigration, le brassage culturel et la difficulté de différenciation des communautés linguistiques d'une frontière à l'autre favorisent également les mouvements d'immigrations. A cela s'ajoutent le nombre limité des agents de police aux postes frontaliers et l'insuffisance des équipements de contrôle aux frontières. D'après Igué 2008 cité par l'OIM, 2011.

    Parmi les immigrants, ils existent ceux qui rentrent de façon irrégulière sur le territoire national ou font entrer des marchandises de manière frauduleuse. Ils empruntent les routes d'immigration irrégulière; à l'est les principaux axes d'immigration sont Idigny-Ilaro, Idigny-Ilesha, Idigny-Abéokuta, Idiroko-Abéokuta, Kraké-Nigeria, Owodé-Nigeria, Igolo-Nigeria. A l'ouest on peut citer les axes Pira-Togo, Tchetti-Atakpamé, Hila-condji-Lomé Aplahoué-Togo. Au nord les axes Doso-Malanville, Porga-Burkina-Faso (OIM, 2011).

    Ce sont autant d'avis antérieurs sur les questions migratoires qui nous ont éclairés sur les orientations à donner à notre travail de recherche.

    Pour conduire cette étude, une approche méthodologique a été adoptée.

    1.2. Approche Méthodologique

    La démarche méthodologique présente les matériels utilisés, les différentes méthodes utilisées pour la collecte des données, leur traitement et l'analyse des résultats.

    1.2.1. Données utilisées

    Diverses données sont utilisées. Il s'agit des :

    - données démographiques obtenues à l'INSAE, qui ont permis de caractériser l'évolution de la population ;

    - données d'occupation du sol de la ville d'Ikpinlè qui ont permis de montrer la progression spatiale de 2002 à 2012 (INSAE).

    - données climatologiques (hauteurs de pluie) disponible à ASECNA qui ont permis d'apprécier la hauteur de pluie dans l'arrondissement d'Ikpinlè ;

    1.2.2. Données Collectées

    La collecte de données a été faite en deux phases.

    - La recherche documentaire ;

    - L'enquête de terrain.

    1.2.2.1. Recherche documentaire

    Au cours de cette phase, les parutions et les ouvrages qui ont eu à aborder la problématique de la dynamique des mouvements migratoires ont été consultés.

    Le tableau I présente la synthèse de la recherche documentaire.

    Tableau I : la recherche documentaire

    Bibliothèques et centres documentation

    Nature des documents

    Types d'informations recueillies

    Centre de documentation de la FLASH

    Mémoires et thèses

    Migration de population, causes et conséquences

    Bibliothèque centrale de l'UAC

    Articles, rapports, livres, ouvrages généraux

    Informations relatives à la méthodologie de rédaction de mémoire de maîtrise, méthodologie de recherche en science humaine, définition de termes et concepts

    LEDUR

    Rapports, livres, mémoires et thèses

    Information générale et à caractère méthodologique spécifique aux mouvements migratoires au Bénin

    INSAE

    Articles, annuaires, fascicule, études et publications

    Statistiques agricoles, démographie

    CeCPA

    Rapports

    Informations sur les activités génératrices de revenus, apports des institutions aux populations

    Site Web de l'UNICEF, CRDI, Plan BENIN, Google...

    Rapports, articles.

    Méthodologie de recherche, en science humaine ; stratégie de lutte contre les migrations clandestines.

    Mairie d'Adja-Ouèrè

    PDC Adja-Ouèrè

    Informations générales liées à la gestion des infrastructures sociocommunautaires, l'apport de la mairie aux immigrés dans la commune d'Adja-ouère.

    Source : Enquête de terrain décembre, 2015

    L'analyse du tableau I montre que plusieurs centres de documentation ont été visités et plusieurs informations ont été recueillies. Ces données sont complétées par celles recueillies sur le terrain à travers les enquêtes par questionnaire, les observations directes et les entretiens.

    1.2.2.2. Enquête de terrain

    Ici, les entretiens sont réalisés avec des personnes ressources identifiées et choisies en fonction de leur degré d'implication dans les mouvements de la population de l'arrondissement d'Ikpinlè.

    Elle a permis de collecter de façon organisée les informations. Un échantillonnage a été élaboré à cet effet.

    Ø Echantillonnage

    L'échantillonnage a été réalisé suivant les méthodes de choix aléatoire et raisonné. Ainsi, sur choix raisonné, certains composants de la population ont été choisis. Il s'agit des ménages, du chef d'arrondissement, des chefs de village et des autorités en charges des migrations. Pour quantifier ces groupes cibles, les critères suivants ont été retenus :

    · être un chef de ménage ou son représentant ;

    · être une autorité municipale dont les activités se rapportent à la question des migrations.

    La taille de l'échantillon est déterminée par la formule suivante : T= M x F

    Avec : T= la taille de l'échantillon ;

    M= l'effectif total des ménages du village choisi (3075)

    F= le taux de sondage fixé de façon arbitraire à 5 %.

    Avec : T= la taille de l'échantillon ;

    T = 3075 x 5/100 = 153,75 154 ménages

    Au total, l'échantillon est composé de cent cinquante quatre (154) ménages repartis dans les huit quartiers de l'arrondissement d'Ikpinlè. Compte tenu des critères de sélection des personnes interrogées, il a été retenu d'enquêter 154 ménages dans les huit quartiers choisis. La répartition de l'échantillon est présentée dans le tableau II.

    Tableau II: Récapitulatif des usagers et ménages enquêtés dans l'arrondissement et quartier de ville

    Arrondissements

    Villages

    Nombres de ménages

    Echantillon recherché

    IKPINLE

    Atan-Ewé

    212

    11

    Atan-Ouignan

    180

    09

    Fouditi

    226

    11

    Igbo-Iroko

    146

    07

    Ikpinlè

    1417

    71

    Ilako

    136

    07

    Igbo-Oro

    154

    08

    Itabolarinwa

    604

    30

     

    Total

    3075

    154

    Source: INSAE, 2002 et enquête de terrain, décembre 2015

    L'examen du tableau montre que les villages d'Ikpinlè et Itabolarinwa ont été plus visés à cause de leur effectif. La taille de l'échantillon choisi est de 154 ménages soit 5 % de l'ensemble des ménages de ces huit (08) villages. Pour répartir les 154 ménages entre les huit villages, il a été procédé à la multiplication du taux de sondage par le nombre de ménages.

    En plus de cet échantillon, d'autres catégories de personnes ont été choisies, selon leur importance pour notre travail. Ainsi, un guide d'entretien a été adressé :

    - au chef service chargé du suivi des populations à Ikpinlè ;

    - à huit (08) chefs des quartiers de ville ;

    - aux immigrants résidents ;

    - aux autochtones résidents ;

    - aux responsables administratifs et des collectivités locales de l'arrondissement d'Ikpinlè.

    Plusieurs techniques et outils ont permis de collecter les données.

    v Techniques et outils de collecte

    Ø Techniques de collecte

    La réalisation des investigations en milieu d'étude a nécessité l'utilisation de deux techniques de collecte des données à savoir : enquêtes par questionnaire et des entretiens.

    · Enquête par questionnaire

    Les questionnaires élaborés sur la base des différentes thématiques de l'étude ont été administrés aux ménages retenus dans notre étude. Ces questionnaires ont permis d'avoir des éléments d'appréciation sur les émigrés résidents et immigrants résidents.

    · Entretiens

    L'entretien individuel est réalisé au moyen d'un guide d'entretien avec les chefs des quartiers, les chefs de ménages des autochtones et des immigrants résidents. Au cours de ces entretiens, les questions liées aux activités socio-économiques, et aux difficultés rencontrées ont été abordées.

    · Observations directes

    L'observation directe sur le terrain est faite à l'aide d'une grille d'observation. Les visites exploratoires ont été exécutées à plusieurs reprises sur le secteur d'étude pour observer le mode d'occupation des espaces et de voir la nature et l'état des infrastructures érigées. Elle a permis d'analyser la manière dont les terres sont occupées et d'appréhender les problèmes liés à la gestion des terres sur la vie économique de la ville. Les autres phases de descente sur le terrain ont renforcé lesdites observations.

    Ø Outils et matériels de collecte d'information

    Pour les enquêtes de terrain, trois outils ont été utilisés pour recueillir les informations. Il s'agit de :

    ü guide d'entretien utilisé pour recueillir les informations auprès des autorités à divers niveaux ;

    ü questionnaires pour obtenir des informations spécifiques auprès des ménages enquêtés ;

    ü un appareil photo numérique pour la prise de vues.

    1.2.3. Traitement des données

    Il consiste à un examen attentif et méthodique des données afin d'apporter des réponses aux questions posées par nos recherches. Dans le cadre de la présente étude, il a été procédé au dépouillement manuel des données collectées, ensuite au traitement par des méthodes qualitatives et quantitatives.

    Les logiciels Microsoft Word 2007 ont été utilisés pour la saisie et le traitement des textes et Microsoft Excel 2007 pour la réalisation des graphes, courbes et diagrammes. Pour comprendre le phénomène migratoire dans l'arrondissement d'Ikpinlè, il est important de connaitre l'historique des migrants et les facteurs justifiant l'immigration des populations.

    1.2.4. Analyse des résultats

    Facteurs internes

    Facteurs

    Externes

    Forces

    Opportunités

    Menaces

    Faiblesses

    L'analyse qui a été faite dans notre étude a permis de mettre en évidence une série d'éléments qui sont à l'origine des mouvements migratoires et qui contribue efficacement à la croissance et au développement local. A cet effet, le modèle SWOT a été utilisé. La démarche d'analyse des résultats est inscrite dans la logique de ce modèle SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities et Threats). La figure 1 présente le modèle SWOT utilisé.

    Figure 1 : Schéma du modèle SWOT

    La recherche est axée sur l'analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces qui pèsent sur les mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

    Cette approche méthodologique a permis d'obtenir des résultats qui sont présentés dans les chapitres qui vont suivre.

    Chapitre II : Atouts et contraintes liés au développement des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè

    Ce chapitre présente la situation géographique de la zone d'étude, les facteurs physiques et humains liés aux manifestations des mouvements migratoires dans l'arrondissement, les différentes formes de migration à Ikpinlè et enfin, les causes et ampleurs des migrations de populations dans cet arrondissement.

    2.1. Cadre géographique

    2.1.1. Facteurs physiques

    2.1.1.1. Situation géographique de l'arrondissement

    Situé dans le bas-Bénin, plus précisément dans le département du plateau, l'arrondissement d'Ikpinlè fait partie intégrante de la commune d'Adja-Ouèrè (figure 2). Il est localisé géographiquement dans le Sud-Est du Bénin entre 6°27' et 6°39' de latitude nord et entre 2°43' et 2°53' de longitude est. Administrativement, il est limité au Sud par la commune de Sakété, au Nord Est par l'arrondissement d'Oko-Akaré, à l'Ouest par l'arrondissement de Tatonnoukon et au Nord-Ouest par celui d'Adja-Ouèrè. Il couvre une superficie de 98 km². L'arrondissement urbain d'Ikpinlè compte huit (08) quartiers de ville qui sont : Atan-Ewé, Atan-Ouignan, Fouditi Igbo-Iroko, Ikpinlè, Ilako, Igbo-Oro, Itabolarinwa et compte 22.277 habitants (INSAE, RGPH4 2013).

    La figure 2 ci-dessous présente la situation géographique et administrative de l'arrondissement d'Ikpinlè dans la commune.

    Arrondissement d'Ikpinlè

    Figure 2: Situation géographique et administrative d'Ikpinlè

    2.1.1.2. Relief

    L'ensemble de la commune d'Adja-Ouèrè se situe sur le plateau de Pobè. Elle présente une surface subhorizontale inclinée vers la commune de Pobè, éventrée par une série de vallées entre l'arrondissement d'Ikpinlè et la commune d'Adja-Ouèrè centre d'une part et l'arrondissement de Tatonnoukon d'autre part. Généralement, ces vallées à fond plat sont peu exploitées. (Mairie Adja-ouèrè, 2008).

    L'absence d'un relief accidenté est un atout certain pour l'installation humaine. Ce relief contribue au développement de l'arrondissement et la population vaque aux activités agricoles à cause de la fertilité des sols.

    Le climat et le réseau hydrographique du milieu sont aussi des facteurs qui conditionnent l'implantation continue de la population à Ikpinlè.

    2.1.1.3. Sols

    On rencontre dans la commune d'Adja-Ouèrè plusieurs types de sols. Mais la quasi-totalité de l'arrondissement d'Ikpinlè est occupée par les sols ferralitiques (Fatoumbi, 2008). Ces sols sont favorables à l'agriculture.

    Sur le plan de leur utilisation en agriculture, ce sont d'excellents supports culturaux. La meilleure façon de les exploiter est l'implantation de cultures pérennes à enracinements profonds. Ces sols suscitent chez les paysans l'engouement au travail et l'arrivée des immigrants.

    2.1.1.4. Végétation

    La végétation à Ikpinlè est fortement menacée par les actions anthropiques. Elle est composée de savanes arborées et arbustives dans lesquelles on trouve quelques îlots de forêts. Les espèces les plus dominantes sont : Danielliaoliveri, Isoberliniadoka, Parkiabiglobosa, Vitellariaparadoxa, Chlorophoraexcelsa, Detariummicrocarpus, Imperatacylindrica, Adansoniadigitata, Mangiferaindica, Acacia Papaya, teckona grandis (PDC Adja-Ouèrè, 2004). Les nombreux arbres de même que les herbes qui composent cette végétation finissent toujours par se transformer en déchets qui rendent insalubres l'environnement. Cette végétation permet à la population d'acquérir des terres pour mener leurs activités. Cela constitue un atout pour l'installation des populations d'autres localités en quêtes de parcelles pour mener leurs activités.

    2.1.1.5. Climat et hydrographie

    L'arrondissement d'Ikpinlè jouit d'un climat de type subéquatorial semblable à celui de Pobè. Les températures y sont élevées. Les maxima se situent en mars (29°C) et les minima en août (24°C) (Adam et Boko, 1993). L'amplitude thermique annuelle est faible, inférieure à 5°C, alors que l'amplitude thermique journalière est supérieure à 10°C. Quatre saisons se succèdent dans l'année. De mars à juillet, c'est la grande saison des pluies et d'août à début septembre, c'est la récession pluviométrique avec une faible pluviosité. Elle est suivie de la petite saison des pluies qui s'étale sur les mois de septembre et d'octobre. De novembre à mars, c'est la grande saison sèche caractérisée par l'absence des pluies. La pluviométrie annuelle varie entre 1100 et 1200 mm (Mairie Adja-Ouèrè, 2011-2015). La pluviométrie moyenne calculée sur la période 1961-2000 est d'environ 1117 mm/an (figure 3).

    Figure 3: Variations interannuelles des totaux pluviométriques entre 1961 et 2000

    Source : ASECNA 2014, Station de Pobè

    La figure 3 ci-dessus présente les variations interannuelles des totaux pluviométriques entre 1961 et 2000 à Ikpinlè et permet de constater que la localité est marquée par une forte variabilité pluviométrique qui se présente sous la forme d'une alternance d'années déficitaires et excédentaires. Ces conditions climatiques favorisent le développement des activités agricoles dans l'arrondissement.

    Figure 4 : Variabilité pluviométrique entre 1961-2000

    Source : ASECNA, 2014

    La figure 4 ci-dessus montre l'évolution des années déficitaires, moyennes et excédentaires dans la série pluviométrique sur la période 1961-2000. On a enregistré dans ce milieu 35 % d'années déficitaires, 35 % d'années moyennes et 30 % d'années excédentaires sur la même période. Ces facteurs climatiques favorisent l'évolution des activités agricoles dans la région et donc permet aux étrangers voulant s'adonner aux activités agricoles de venir s'installer à Ipkinlè pour mener à bien leurs activités.

    2.1.2. Facteurs humains

    Le processus de mise en place de la population à Ikpinlè, tient compte des traits caractéristiques des habitants de la localité, de son dynamisme démographique et économique. Le processus de mise en place des principaux groupes socioculturels est fort complexe.

    Le site d'Adja-Ouèrè était la propriété des habitants appartenant à la grande aire culturelle Adja Tado. Ce sont eux, chefs de terre, qui ont accueilli les nouveaux migrants d'origine Yoruba ou Nagot venus d'Ifè à l'est. Cette migration très ancienne (XIIe-XIIIe siècle) s'est stabilisée vers les années 1900. Ikpinlè est un arrondissement marqué par les effets des mouvements migratoires. Ces migrations ont permis l'installation de quelques groupes ethniques tels que : les Nagot, les Holli, les Wémè, les Fon et les Adja. Ces derniers seront rejoints ensuite par des Mahis (PDC Adja-ouèrè, 2008).

    2.1.2.1. Mise en place de la population

    En tenant compte des informations recueillies sur le terrain et celles collectées dans les centres de documentation, l'immigration dans la commune d'Adja-Ouèrè est facilement perceptible dans l'arrondissement d'Ikpinlè qui est le principal centre commercial. En dehors des autochtones Nagot, il y a essentiellement les Wémè venus des régions de Bonou, Affamè et Autres, des Mahis venus de Ouinhi, Covè, Zangnannado, des Gouns venus de Porto-Novo et environs, des Adja venus du Mono-Couffo et des Ibos venus du Nigeria. On rencontre également d'autres immigrants venus d'un peu partout du pays et qui travaillent dans le secteur public, ce qui confère l'aspect cosmopolite à l'arrondissement d'Ikpinlè (PDC Adja-ouèrè, 2008).

    2.1.2.2. Historique des migrants

    Selon les références historiques (cahier des villes et villages Département Plateau, Direction des Etudes Démographiques, Mai 2004), le Bénin a été une véritable terre d'immigration de groupes sociaux et culturels, un creuset de grandes civilisations africaines : Adja de Tado au Togo, Yoruba d'Oyo au Nigeria, Dendi venus du Mali (Guingnido cité par INSAE, 2003).

    Le peuplement du plateau de Pobè/Adja-Ouèrè/Sakété a été effectué par des courants migratoires Fon et Yoruba d'importance inégale et à partir de différents foyers suivant des axes convergents à l'intérieur du plateau. Les motifs de ces migrations (guerres et colonisation de terres neuves) expliquent l'ancienneté ou le caractère récent du peuplement dans ce secteur. On distingue quatre courants que sont : le courant migratoire Yoruba-Holli, qui malgré son confinement dans la dépression d'Issaba a gagné le plateau de Pobè sous l'influence de la poussée démographique et par vagues migratoires successives vers le début de l'ère coloniale. La colonisation agricole du plateau de Pobè par les Holli a été marquée par une progression certes lente, mais continue suivant l'axe Nord-Sud (INSAE, 2008).

    Le courant migratoire Fon-Adja : les rivalités incessantes entre les yoruba et les Fon ont été à l'origine de nombreuses guerres et razzia qui ont provoqué, dans le courant du XIXème siècle, d'importants déplacements de populations réfugiées dans des sites d'accès très difficile, lieux sûrs pour les fugitifs. Ces mouvements ont abouti, soit à la constitution d'importants établissements humains sur la frange occidentale du plateau de Sakété-Pobè, soit à des incursions parfois très avancées de populations d'origine Adja dans les zones où prédominait le groupe ethnique Yoruba. Les points de départ de tous ces courants migratoires étaient localisés sur les plateaux d'Abomey et de Zagnanado (INSAE, 2008).

    Le courant migratoire Yoruba du Nigeria : ce courant migratoire a eu pour champs de théâtre, la deuxième moitié du secteur oriental du plateau de Pobè-Kétou, à l'est de la rivière d'Aguidi. Le royaume d'Ifangnin, considéré comme la première étape, serait créé entre 1630 et 1700 pour servir d'avant-poste militaire au temps de la conquête du Dahomey par l'Alafin-Ojigi. Le peuplement de ce secteur a été alimenté par les Yoruba venus d'Oyo, et par des éléments Egba et Egbado refoulés vers l'ouest lors de la guerre d'Owu en 1620. Ifangnin a été le point de départ de plusieurs vagues migratoires qui ont conduit à la fondation d'Ikpédjilé, de Kôbédjô, d'Owodé et d'Akpéchi par des agriculteurs colons (INSAE, 2008).

    Les mouvements d'immigration récente sont plus perceptibles car on peut constater l'arrivée des autres ethnies. Il s'agit essentiellement des Mahis venus de Ouinhi, Covè, Zagnannado ; des Gouns venus de Porto-Novo et banlieue, des Adja venus du Mono-Couffo et des Ibos venus du Nigeria. On rencontre également d'autres immigrants venus d'un peu partout du pays qui exercent beaucoup plus dans l'Administration publique ou privée. Ce qui confère l'aspect cosmopolite à la commune (PDC Adja-ouèrè, 2005).

    Les immigrants nigérians résidant dans la commune d'Adja-ouèrè en général et Ikpinlè en particulier sont issus de différents Etats de la République Fédérale du Nigeria.

    2.1.2.3. Dynamique migratoire

    D'un taux d'accroissement de 3,08 %, la population d'Ikpinlè a connu une évolution démographique spectaculaire dans le temps. Son effectif était de 12001 habitants en 1992, 15504 habitants en 2002, 18587 habitants en 2012 et environ 28 856 habitants en 2015 selon les estimations des calculs issus de l'enquête de terrain.

    La figure 5 présente l'évolution des populations de l'arrondissement d'Ikpinlè de 1992 à 2020.

    Figure 5:Evolution de la population d'Ikpinlè de 1992 à 2020

    Source : INSAE, 2012 et résultat de calcul, décembre 2015.

    L'analyse de la figure 5 traduit le phénomène de la poussée démographique à Ikpinlè où, en 1992 la population passe de 12.001 habitants à 37.470 habitants en 2020. Cela traduit également qu'Ikpinlè enregistre un nombre important des immigrations. Sur cette figure, on observe deux importants piques respectivement à Ita -Bolarinwa et Ikpinlè en 2012 et 2015 comparativement aux autres localités.

    La position géographique de cet arrondissement, sa traversée par la RN3, l'implantation de l'huilerie, la fertilité du sol, la jeunesse de la population, la main d'oeuvre disponible et la présence du marché régional d'Ikpinlè sont des facteurs déterminants de l'évolution démographique de cette localité.

    Cet afflut de la population appelle des mesures d'accompagnement pour l'amélioration de leurs conditions d'accès aux services sociaux de base (santé, éducation, eau potable, assainissement).

    L'implantation du Complexe Oléagineux d'Agonvy à Ikpinlè a fait apparaître un nombre important de migrants. La planche ci-dessous montre l'usine d'huilerie d'Agonvy qui attire certains immigrants à Ikpinlè.

    Planche 01 : Complexe Oléagineux d'Agonvy d'Ikpinlè

    Prise de vue: SEIDOU, janvier 2015

    Les deux photos de la planche 01 traduisent l'un des facteurs qui a contribué à la croissance démographique d'Ikpinlè. Les jeunes en quête du mieux-être sont obligées de se déplacer vers ce complexe Agonvy qui dispose de plus de 15 hectares de palmeraie. Une fois la demande est acceptée ils finissent par s'installer définitivement. Par contre, d'autres quittent les localités environnantes pour venir travailler et retournent dans la soirée. Ce complexe attire la main d'oeuvre et contribue d'une manière ou d'une autre à la poussée démographique de la population d'Ikpinlè à cause de tous ces migrants.

    2.1.2.4. Situation socio-économique de la zone d'étude

    A Ikpinlè, on retrouve les groupes ethniques suivants: les Nagot, les Holli les Mahi, les Wémè, les Fon et autres (PDC Adja-ouèrè ,2002).Ces groupes ethniques se sont répartis dans la localité mais surtout en familles. Les familles sont de type élargi fondées sur la polygamie. L'homme est le chef de ménage et ses femmes doivent se soumettre à lui et s'occuper du ménage avant de faire tout autre travail. Dans les périphériques de la ville d'Ikpinlè, les populations habitent dans des maisons ou cases qui sont disposées les unes à côté des autres. Elles sont sans clôture et construites en terre de barre, de briques ou de claies dont les toits sont couverts de paille ou de feuilles de tôles. Elles ont une forme rectangulaire. Dans ces maisons ou cases, aucun système d'assainissement n'est prévu. Les habitants jettent n'importe comment les ordures ménagères dans la cour et y versent les eaux usées. De plus, la disposition des habitations ne respecte aucune norme d'aménagement du territoire. Mais contrairement aux zones éloignées du centre ville, les maisons situées au coeur de la ville obéissent aux normes élémentaires d'urbanisme. Elles sont pour la plupart construites en briques et sont clôturées. Les maisons de haut standing y sont construites.

    Mais, dans le cadre de cette étude, elle permet de connaitre les différents groupes sociaux qui fréquentent Ikpinlè et de savoir lesquels sont installés définitivement.

    La population d'Ikpinlè est essentiellement rurale. Les principales activités économiques sont : l'agriculture, le commerce, l'élevage et la transformation des produits agricoles tels que le manioc, la noix de palme, le mais et l'arachide. Plus de 80 % des habitants sont des cultivateurs. Ils cultivent du maïs, du manioc, du sésame, de la patate douce, du haricot, de l'arachide, et disposent également de palmeraies...Cette agriculture est avant tout une agriculture de subsistance (CeRPA Adja-ouèrè, 2008).

    Le commerce dans l'arrondissement d'Ikpinlè s'active autour des produits agricoles ou de leurs dérivées (Maïs, tomates, Niébé, gari, etc..), des produits d'élevage (surtout la volaille) et de la vente en gros ou au détail des produits manufacturés sans oublier le commerce de l'essence frelaté (Kpayo) qui est aussi une activité très rependue dans la ville. Le circuit de commercialisation autour des différents marchés repose sur un système original de pré-collecte et de rapprochement aux sites des marchés (Rapport de la Mairie, 2008).

    Dans l'arrondissement d'Ikpinlè, l'élevage est très peu développé. En ce qui concerne la transformation des produits agricoles, on peut dire qu'elle constitue une activité non négligeable dans le milieu. Les hommes s'adonnent surtout à l'extraction du vin de palme et la préparation de l'alcool communément appelé « sodabi ». Quant aux femmes, elles préparent de l'huile de palme et fabriquent à partir du manioc du gari, du tapioka. Ce sont ces produits très recherchés dans certaines communes et qui attirent certains commerçants vers Ikpinlè pour s'en procurer afin de servir leur localité (enquête de terrain).

    Le secteur tertiaire notamment le commerce informel, occupe une place de choix dans cette économie. Avec la proximité du Nigeria, Ikpinlè dispose de nombreuses opportunités d'affaires. Ainsi l'immigration des Ibos, des Zarmas, des Haoussa vers Ikpinlè est justifiée. Sur les 60 % rencontrés le cadre de cette étude, 45 % des immigrants étrangers auprès desquels l'enquête a été menée estiment que la raison de leur immigration est d'ordre économique. Ils sont à la recherche de l'autonomisation, des moyens nécessaires à l'épanouissement et à l'insertion sociale, la sécurisation matérielle et financière de la famille restée au pays.

    Les deux photos de la planche 02 ci-dessous montrant le champ de maïs et de manioc représente la propriété d'un immigrant de wémè.

    Planche 02 : Champ de mais et de manioc à Ipkinlè

    Prise de vue: SEIDOU, janvier 2015

    Il s'agit sur les photos de la planche 02 ci-dessus, du champ d'un immigrant qui depuis quinze ans s'est installé définitivement à Ikpinlè. Il trouve la ville d'Ikpinlè très favorable à l'agriculture à cause de la fertilité du sol, du climat avec un taux de pluviométrie non négligeable, de l'accueil de la population et le niveau de vie moin élevé.

    2.2. Différentes formes de migration à Ikpinlè

    2.2.1. Exode rural

    Migration de ruraux vers les villes et les régions industrielles, l'exode rural se manifeste dans l'arrondissement d'Ikpinlè depuis l'arrivée des colons sur le territoire dahoméen. Les populations quittent leurs localités dans l'espoir d'une vie meilleure et lorsque les possibilités que leur offre leur environnement immédiat ne répondent pas à leurs aspirations (Jeuda, 2004). L'arrondissement d'Ikpinlè étant rurale à plus de 80 % (Mairie d'Adja-Ouèrè, 2002), ne dispose pas des mêmes potentialités économiques que certains arrondissements du Bénin comme celles de Porto-Novo, de Bohicon, de Cotonou, de Parakou... Dans le souci d'un mieux etre et de faire des profits, une frange de populations de l'arrondissement d'Ikpinlè se rend dans ces communes notamment dans les centres villes ou parfois dans leurs périphéries à la recherche de bien-être.

    2.2.2. Exode scolaire et professionnel

    L'exode scolaire et professionnel est le déplacement des jeunes d'une zone rurale vers des villes pour poursuivre leur étude, pour apprendre ou pour exercer un métier. Cet exode concerne les enfants, les jeunes et les adultes. Certains parents restés au village envoient leurs enfants auprès de leurs frères ou amis pour être scolarisés à cause du manque d'écoles et d'enseignants qualifiés dans beaucoup de villages de l'arrondissement d'Ikpinlè. Nos travaux ont révélé que 20 % des enfants des ménages ciblés par l'étude vont fréquenter ou apprendre un métier en dehors de l'arrondissement d'Ikpinlè. Trente(30) ménages qui comptent environs 225 individus dont plus de 70 enfants et environ 100 scolarisés et non scolarisables ont été visités. Par ailleurs, l'arrondissement d'Ikpinlè ne dispose pas assez de collèges à second Cycle ni assez d'établissements privés de second cycle où les apprenants peuvent continuer leurs études après le BEPC (Résultat enquête de terrain, 2014).

    A côté de ce type de migration, on note également celui à caractère professionnel. Beaucoup de jeunes fuyant les contraintes du milieu rural, préfèrent aller en ville pour apprendre un métier. En effet, sur les ateliers installés dans les grandes villes telles que Porto-Novo, Cotonou, Covè, Bohicon, 20 % des apprentis sont originaires de l'arrondissement d'Ikpinlè. Les métiers qui attirent ces jeunes sont surtout la taillerie, la coiffure, la menuiserie, la maçonnerie, l'imprimerie, la réparation des appareils frigorifiques, la peinture, vulcanisateur etc. (Mairie d'Adja-Ouèrè, 2002)

    2.2.3. Migrations internationales.

    Comme les migrations nationales, les migrations internationales connaissent un essor très important dans l'arrondissement d'Ikpinlè. En effet, le poids économique de certains pays de la sous région dont notamment le Nigeria, le Gabon, le Ghana et la Côte d'ivoire constitue une raison fondamentale des déplacements sans cesse que connaissent les populations de l'arrondissement d'Ikpinlè. Dans les quartiers de ville parcourus, ce sont surtout les jeunes qui font le déplacement vers les pays de la sous-région. Mais il faut noter que depuis plus d'une dizaine d'années, c'est au Nigeria que certains jeunes vont faire les travaux champêtres tout en abandonnant leur territoire.

    Après avoir pris le goût de l'aventure des migrations qui ont secoué la communauté béninoise dans les années 1970, les populations de l'arrondissement continuent leur aventure vers le Nigeria pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. Ces jeunes gens (garçons et filles), adultes (hommes et femmes) travaillent pour la plupart dans les champs de manioc, de maïs de sorgho et des plantations (canne à sucre, caféier...) dans les ménages et bar restaurant pour ce qui concerne les filles et femmes. Les travailleurs en provenance d'Ikpinlè sont localisés dans les régions d'Oyo, Ibadan, Ogbomosho, etc.

    Des enquêtes réalisées sur la zone d'étude, il ressort qu'il y a une proportion importante de personnes qui travaillent dans les champs (45 %) et une petite proportion dans les autres secteurs (50 %). En effet, la proportion des migrants internationaux par secteur d'activité est présentée par la figure 6. Les 5 % sont répartis dans d'autres secteurs.

    Figure 6: Répartition des émigrants par secteur d'activités

    Source: Travaux de terrain mars 2015.

    L'examen de la figure 6, montre la répartition des activités des émigrants à Ikpinlè qui varie d'un secteur à un autre. Mais le secteur qui enregistre le plus de travailleur est l'agriculture (45 %), s'en suit le taxi moto (20 %) et les travaux de ménage (15 %). Alors, les émigrants d'Ikpinlè se retrouvent en majorité dans le domaine agricole (45 %) et en plus dans le taxi moto (20 %).

    2.2.4. Immigration dans l'arrondissement d'Ikpinlè

    L'immigration dans l'arrondissement d'Ikpinlè peut se présenter sous deux principales formes. Il s'agit de : l'immigration commerciale et l'immigration administrative.

    2.2.4.1. Immigration liée au commerce.

    Cette forme d'immigration se manifeste de plus en plus dans la commune d'Adja-ouèrè en particulier dans l'arrondissement d'Ikpinlè depuis des décennies. En effet, depuis plusieurs années, Ikpinlè enregistre plusieurs étrangers qui s'installent pour des fins commerciales. Il s'agit principalement des nationaux qui viennent de tous les départements du pays et des internationaux venus des pays voisins. De ces derniers on enregistre le plus grand nombre des nigériens (Zarma 10 %) et nigérians (Ibo, Ahoussa 25 %) et ceci sur les 71 enquêtés à Ipkinlè. Ces immigrants mènent principalement des activités liées à la vente de tissus, des pièces détachées, des plastiques, des paires de chaussures, des matériaux de construction...

    Les deux photos de la planche 03 ci-dessous montrent quelques activités pratiquées par les immigrants à Ikpinlè.

    Planche 03 : Boutique de pièces détachées appartenant à Ibo du Nigéria et Atelier de fripperie appartenant à des Zarmas du Niger au Marché d'Ikpinlè

    Prise de vue: SEIDOU  , janvier 2015

    Planche 04 : Etalage de tissus et boutique de pièces détachées au marché de Mowodani

    Prise de vue: SEIDOU  , janvier 2015

    Les différentes photos de la planche 04 ci-dessus montrent la présence de deux immigrants (Ibo et Zarma) dans le marché d'Ikpinlè dans l'exercice de leurs activités. Cela témoigne qu'il y a effectivement la présence des étrangers qui résident à Ikpinlè. De même, les photos 7 et 8 traduisent respectivement la boutique d'un Pobéens qui vend les pièces détachées et l'étalage d'un Porto-Novien qui vend les tissus qui se sont définitivement installé à Ikpinlè à cause de leurs activités quotidiennes. Ils jugent l'arrondissement d'Ipkinlè très favorable aux activités commerciales.

    2.2.4.2. Immigration liée aux activités administratives.

    Elle concerne en majorité la fonction d'enseignant, d'agents d'administrations, des forces de l'ordre (policiers, gendarmes, douaniers). Ces nationaux après plusieurs années d'exercice de leur fonction finissent par s'installer pour ne retourner chez eux que pendant les vacances, les périodes de fête ou la retraite. Au cours de nos travaux de recherches sur les 154 ménages enquêtés on dénombre enseignants (88), gendarmes, policiers et douaniers (15), les agents de bureaux (23) qui sont des immigrants qui ont construits et qui vivent à Ikpinlè.

    2.2.5. Migrations et répartition de la population

    La mobilité humaine peut favoriser une répartition de populations entre zones plus ou moins riches du point de vue socio-économique ou des ressources naturelles et peut s'avérer vectrice d'équilibre entre zones plus ou moins porteuses d'opportunités. Ces mobilités ne s'effectuent néanmoins pas toujours vers des zones d'accueil capables de les absorber, notamment au niveau urbain. Les migrations internes peuvent ainsi dans certaines situations participer à l'accélération du phénomène de désintégration sociale ou de bidonvilisation (UN Habitat, 2009). Dans la localité d'Ikpinlè, l'immigration est de plus en plus un lieu d'expression de demande d'emploi afin de satisfaire les besoins liés à leur statut. De même, les immigrants rencontrés ont avoué qu'ils participent à la gestion de leur localité par le paiement de taxe (500 F ou 1000 F, 2000 F voire 5.000 F par mois selon les activités) et à des cotisations en tant que parents d'écoliers ou élèves (1.000 F ou 2000 F) pour aider les écoles à fonctionner.

    2.2.5.1. Formation ou apprentissage

    L'installation d'un nouvel immigrant à Ikpinlè est précédée par une formation (initiation pour connaître le milieu), c'est-à-dire un Ibo ou un Zarma ou Ahoussa qui vient à Ikpinlè reste au côté de ses prédécesseurs avant d'être totalement libre de ses mouvements (Résultat d'enquête de terrain, décembre 2014). En effet, pour maîtriser les rouages du secteur et les contraintes du milieu, les nouveaux immigrants se font former auprès d'un aîné ou d'un frère issu de la même région. La durée moyenne de la formation est de 5 ans. C'est après cette formation qu'il peut choisir se sédentariser dans une localité de son choix. La formation consiste à aider son patron dans la vente des produits dans une boutique ou à travers la ville. Au bout de cinq années, il acquiert des connaissances sur le marketing commercial, la gestion de stocks, la comptabilité, ainsi que la gestion d'une mini- entreprise. Ces connaissances acquises auprès des aînés sont de véritables clés de succès dans la vie de l'immigrant. La formation prend en compte l'autonomisation de l'apprenti dans la mesure où le patron aide l'immigrant à s'installer à son propre compte en lui constituant un fonds de commerce.

    Après l'étape de la formation, les nouveaux patrons peuvent choisir de s'établir temporairement ou définitivement dans une localité.

    La figure 7 ci-dessous nous montre la répartition des immigrants à Ikpinlè selon leur durée de séjour dans l'arrondissement.

    Figure 7: Répartition des immigrants selon la durée du séjour

    Source : INSAE, 2012.

    L'examen de la figure 7 montre que 60 % des immigrants ont avoué que la durée de leur séjour est temporaire. Pour ces immigrants, le milieu d'origine est le meilleur endroit pour vivre en toute quiétude. Dans cette catégorie, on retrouve les célibataires ainsi que des mariés ayant leurs familles au Nigeria. Les immigrants saisonniers (27 %) sont généralement les vendeurs ambulants et sont nombreux pendant les périodes de fêtes. Les immigrants ayant choisis de rester définitivement (13 %) à Ikpinlè sont en majorité ceux ayant épousé des femmes dans le milieu créant ainsi des foyers et scolarisent les enfants. Les deux photos de la planche 05 ci-dessous montrent les activités quotidiennes des immigrants dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

    Planche 05 : Articles des immigrants dans des brouettes à Ikpinlè

    Prise de vue: SEIDOU , janvier 2015

    L'examen des deux photos de la planche 05 ci-dessus traduit quelques articles disposés soigneusement dans une brouette avec laquelle les quatre (04) migrants circulent à travers les artères de la ville et quartier de ville. On les rencontre dans tous les coins de rue et dans les marchés d'Ikpinlè. Certains immigrants s'illustrent dans la vente des posters des stars du football international, de la musique ou les acteurs des feuilletons ou de séries-cinéma, des produits électroniques et électroménagers. Ils offrent un service de proximité aux populations car ils peuvent aller de ménage en ménage pour proposer leurs articles qui sont parfois moins chèrs.

    2.2.5.2. Migrations et emploi

    La flexibilité actuelle des travailleurs migrants et les modes de mobilité accélérés permettent de répondre à des besoins évolutifs des marchés de l'emploi nationaux. Cette flexibilité peut toutefois entraîner des infractions aux législations internationales du travail. Certains migrants, particulièrement vulnérables, travaillent de façon non protégée dans l'illégalité, et à des salaires très faibles, quand ils sont payés. Cette situation est préjudiciable à l'intégration de ces migrants dans leurs sociétés d'accueil ou à leur éventuelle réinsertion dans leur localité d'origine lors de leur retour. Dans le cadre de cette étude au sein de cette catégorie, on distingue les migrants indépendants et les apprentis. Les migrants indépendants sont les immigrants qui se sont mis à leur propre compte. Ce sont des commerçants qui font appel rarement à la main d'oeuvre locale pour faire fonctionner leurs entreprises. 85 % des migrants enquêtés sont des migrants économiques. Les apprentis sont les employés des migrants économiques. Ils sont pour la plupart issus de la même région que leurs patrons et son à la recherche du bien-être.

    2.2.6. Autres facteurs d'accompagnement

    Ils sont constitués essentiellement des facteurs liés au foncier, aux soins sanitaires. La commune d'Adja-Ouèrè, par sa densité démographique de 27,20 habitants /km² favorise d'une part l'arrivée massive des populations étrangères et d'autre part le départ des autochtones vers l'intérieur du Bénin et vers d'autres pays. La croissance démographique a réduit les espaces cultivables de certains ménages qui sont contraints de migrer vers d'autres zones plus reculées où les conditions de vie sont meilleures. Ainsi l'évolution des terres cultivables est inversement proportionnelle à la croissance démographique. Face à cette réduction continue des terres cultivables dans certaines zones d'Ikpinlè, beaucoup de jeunes ne disposent plus d'espaces cultivables suffisants pour satisfaire leurs besoins et ceux de leurs familles. Ceci les oblige à aller s'installer auprès de leurs frères ou amis qui sont dans les villes.

    L'installation des citadins dans les quartiers et villages périphériques entraîne une réduction des aires de culture. Ainsi, le `'transfert démographique'' des noyaux anciens des agglomérations de l'arrondissement d'Ikpinlè entraîne un recul des terres agricoles de cet arrondissement.

    Les terres agricoles diminuent par l'extension spatiale de la ville avec l'installation des nouvelles habitations dans les quartiers et villages périphériques. Selon le CENATEL (2008), la superficie des agglomérations est passée de 254 ha en 1992 soit un pourcentage d'occupation de 3,83 % à 737 ha en 2008 soit un pourcentage de 10,11 %. La superficie des agglomérations a presque triplé en l'espace de 20 ans. Dans le même temps, la superficie de la mosaïque de cultures et habitation à dominance cultures est passée de 3933 ha à 4403 ha pour la même période. Elle ne représente alors que 72,33 % de la superficie totale au niveau de l'arrondissement d'Ikpinlè.

    Les résultats des enquêtes sur le terrain montrent qu'il n'existe plus de grande proportion de terres agricoles cultivables dans l'arrondissement d'Ikpinlè. Lorsque les propriétaires terriens sont en difficultés financières, ils sont obligés de se rapprocher des nantis de la ville pour leur faire des propositions de vente de terre. Les opérateurs économiques de la localité vont au secours des propriétaires lorsqu'ils sont en difficultés et sont obligés de prendre ces terres aux prix qui leur convient. Mais comme contrainte, il s'agit de l'absence d'espace de loisirs pour les jeunes, manque des aires de jeux, et absence des parcs d'attraction etc.

    A travers ces différentes études, les atouts et contraintes liées au développement des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè sont nombreux et l'importance de chacun varie selon le cas. Mais c'est surtout leur combinaison ou interaction qui peut mieux expliquer le phénomène. Ainsi il est important d'examiner les causes et l'ampleur des migrations de population dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

    2.3. Causes et ampleurs des migrations de populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.

    Les causes des migrations de population dans l'arrondissement d'Ikpinlè sont multiples. Elles se manifestent par l'émigration, l'immigration et l'exode rural etc.

    2.3.1. Emigration

    Le départ des populations de l'arrondissement d'Ikpinlè vers l'extérieur se manifeste de deux manières : il s'agit des niveaux national et international.

    Dans cette étude, l'accent est mis d'abord sur les mouvements internes des populations et ensuite sur les mouvements externes. Les mouvements internes concernent essentiellement les déplacements momentanés ou définitifs des populations à l'intérieur du pays. Les mouvements externes sont ceux qui se manifestent entre Ikpinlè et les pays voisins. En effet, la migration humaine devient de plus en plus importante dans les zones rurales de l'arrondissement et touche particulièrement des adultes, des femmes, des jeunes et des enfants de moins de vingt ans. Le tableau ci-dessous montre les branches d'activités où exercent les immigrants ainsi que les émigrants.

    Tableau III : Branche d'activité économique exercée par les migrants occupants de 10 ans et plus

    Immigration

    Emigration

    Branche d'activité

    Total

    Masculin

    Féminin

    Total

    Masculin

    Féminin

    Non déclaré

    1643

    841

    802

    1251

    540

    711

    Agriculture,

    Pêche, chasse

    45,5

    22,4

    23,1

    25,7

    11,6

    14,1

    Industrie extractive

    0,2

    0,1

    0,1

    0,5

    0,3

    0,2

    Industrie manufacturière

    12,8

    7,1

    5,7

    17,2

    9,5

    7,7

    BTP(Bâtiment Travaux Publics)

    1,5

    1,5

    0,0

    2,2

    2,2

    0,0

    Commerce et restauration

    23,3

    7,7

    15,6

    31,8

    6,6

    25,2

    Transport et communication

    3,2

    3,2

    0,0

    4,1

    4,1

    0,0

    Banque et assurance

    0,0

    0,0

    0,0

    0,2

    0,0

    0,2

    Autres services

    13,3

    9,1

    4,3

    18,1

    8,6

    9,6

    Source : INSAE (RGPH 2002)

    L'examen du tableau III montre que cet arrondissement à reçu en 2002 plus d'immigrants (1643) que d'émigrants (1251). De plus les immigrants à Ikpinlè sont concentrés dans l'agriculture (45,5), dans le commerce et restauration (23.3) et enfin dans l'industrie (12,8). Ces mouvements contribuent au développement de la localité.

    2.3.2. Quelques caractéristiques des migrants

    Les immigrants internes dans Ikpinlè sont en majorité des femmes : 52,8 % de femmes contre 47,2 % d'hommes. Il n'en est pas ainsi pour toutes les provenances. Elles sont plus nombreuses à quitter le plateau (56,5 % contre 43,5 % pour les hommes). (INSAE, 2002).

    Quant à l'émigration des ressortissants d'Ikpinlè, elle est globalement dominée par les femmes (58,1 %) contre (41,9 %). Les femmes qui quittent Ikpinlè pour le plateau sont plus nombreuses que les hommes (58,9 % contre 41,1 % pour les hommes). Parmi les migrants vers Porto-Novo, on compte plus de femmes (58,9 %) contre 41,1 % pour les hommes.

    Les immigrants travaillent surtout dans trois branches d'activité économique : agriculture, élevage, pêche et chasse (45,5 %), le commerce et la restauration (23,3 %), les autres services (13,3 %).

    L'industrie étant encore embryonnaire au Bénin, les émigrants se retrouvent plus dans les mêmes branches : le commerce et la restauration (31,8 %), l'Agriculture, Elevage, Pêche et Chasse (25,7 %), les autres services (18,1 %).

    (Mairie d'Adja-Ouèrè, 2002).

    Au terme de ce chapitre, il convient de retenir que le développement des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè se manifeste à travers l'immigration et l'émigration. L'immigration dans l'arrondissement d'Ikpinlè se développe à travers les activités commerciales et celle administratives. Quant à l'émigration, elle se manifeste de deux manières : il s'agit des niveaux national et international. Les mouvements internes concernent essentiellement les déplacements momentanés ou définitifs des populations à l'extérieur du pays et ceux externes sont ceux qui se manifestent entre Ikpinlè et les pays voisins.

    La question qu'on se pose est de savoir quels sont les impacts socio-économiques de ces mouvements migratoires sur le développement de l'arrondissement d'Ikpinlè ?

    Chapitre III : Impacts socio-économiques des mouvements migratoires sur le développement de l'arrondissement de Ikpinlè et suggestions

    Les mouvements de populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè ont des impacts significatifs sur le développement. Ces impacts se font sentir dans les deux aspects de migrations.

    3.1. Impacts des activités des immigrants sur le développement de l'arrondissement d'Ikpinlè

    Les conséquences des immigrations sur le développement de l'arrondissement concernent : les aspects socio-économiques, la sécurité alimentaire, les échangent commerciaux, l'éducation, la formation et l'économie.

    3.1.1. Aspects socio-économiques

    L'immigration rend Ikpinlè cosmopolite à travers un brassage culturel entre plusieurs ethnies. Elle ouvre davantage la ville à l'intensification des échanges commerciaux. Malgré leur installation dans les quartiers populaires, l'intégration des immigrants dans la société à Ikpinlè reste superficielle. Les rapports avec les autochtones se limitent aux relations commerciales.

    Les enquêtes de terrain montrent que les logements habités par les immigrants à Ikpinlè deviennent de plus en plus chers (une chambre et séjour : 8.000 F voire 10.000 F; deux chambres et un séjour : 15.000 F voir 25.000 F) sont loin d'être les plus décents. Les célibataires habitent dans les entrées-couchées ou à la rigueur dans une chambre un salon et peuvent rester à 2 ou 3 dans la même chambre.

    Par contre les mariés vivent en couple dans une chambre un salon.

    Néanmoins pour certains immigrants, notamment les apprentis, les boutiques servent parfois de lieu de vente et de dortoirs. Il s'agit pour eux de maximiser leur profit mais également un moyen pour surveiller leurs produits. 60 % des personnes enquêtées mentionnent que les immigrants participent à la flambée des prix des logements. Ces étrangers après plusieurs années de services ou de travail injectent des bénéfices qu'ils ont dans la construction des maisons, des écoles, des hangars de marché, des puits, des routes et dans le social. Plusieurs cadres étrangers ont investi dans le commerce, la construction des cliniques, des écoles privées, d'unité villageoise de santé, d'églises.

    3.1.2. Sécurité alimentaire

    Elle est l'un des paramètres prédominants dans la caractérisation du développement des peuples. Elle se manifeste globalement par l'autosuffisance alimentaire dans la quantité et la qualité (disponibilité et diversité en denrées alimentaires cultivés).

    Originellement, la région d'Ikpinlè s'est spécialisée dans les cultures de rentes et vivrières. Aujourd'hui cette région est inféodée des cultures telles que le palmier à huile, le manioc, tomate, piment, taro etc. Ces nouvelles cultures devenues aujourd'hui vulgaires ont été introduites par les colons agricoles immigrants (du nord et du sud du pays) (PDC Adja-Ouèrè, 2002).

    Cette diversité des denrées alimentaires a amélioré à un moment donné les habitudes alimentaires des populations autochtones d'Ikpinlè qui ont pu combattre la malnutrition, car les agriculteurs ont introduit de nouvelles et différentes cultures dans les habitudes culturales ; ces cultures constituent un atout considérable pour la sécurité alimentaire dans la commune en particulier pour l'arrondissement et les excédents sont convoyés sur le marché afin de desservir les populations environnantes. C'est le cas du manioc considérablement cultivé par les agriculteurs immigrant. Les photos de la planche 06 ci-dessous illustrent les principaux produits agricoles dans le marché d'Ikpinlè.

    Planche 06 : Sacs de manioc et paniers de noix de palme prêts pour la vente au marché d'Ikpinlè

    Prise de vue : SEIDOU , janvier 2015

    Ces sacs de manioc et les paniers de noix de palme sont exposés sur le marché sur demandes des bonnes femmes venues des localités environnantes. Sur ces produits la mairie prélève des taxes pour entretenir les marchés.

    Pour de nombreux clients les immigrants leurs offrent des services de proximité et sont pour la plupart satisfaits des prestations de ces derniers.

    3.1.3. Echanges commerciaux

    Les échanges commerciaux sont beaucoup plus pratiqués par les immigrants. Ils se font à travers le petit commerce de divers puis par l'installation sur les marchés locaux. Ce sont surtout les épouses des fonctionnaires de l'administration publique et les hommes antérieurement moulés dans les régions à vocation commerciale du pays (Goun, Adja, yoruba...) qui s'adonnent à ces activités. On enregistre également des étrangers des pays limitrophes tels que le Nigeria, le Niger, le Togo, le Ghana, etc. Les étalages renferment surtout les produits de consommation de première nécessité et importés tels que le sucre, le lait, les produits de toilette, les épices de cuisine, les pièces détachées d'auto et moto, les produits pharmaceutiques, des friperies, des tissus, des plastiques, des jouets etc. ces immigrants se déplacent de marché en marché pour écouler leurs marchandises. Les photos de la planche 07 ci-dessous montrent quelques activités quotidiennes des immigrants.

    Planche 07 : Etalage de divers au marché d'Ikpinlè et au marché de Mowodani

    Prise de vue : SEIDOU , janvier 2015

    L'observation des deux photos de la planche 07 montre surtout les produits de consommation de première nécessité et importés tels que le sucre, le lait, les produits de toilette, les épices de cuisine, les pièces détachées d'engins à deux roues, les produits pharmaceutiques, des ustensiles de cuisine, les plastiques etc.

    Dans l'exercice de leurs activités les immigrés subissent des contraintes qui entravent le bon déroulement de leur commerce.

    De façon unanime, ils estiment que leurs activités sont moins profitables de jour en jour et expriment leur indignation face à certains propriétaires qui ne cessent de brandir la menace d'une augmentation du loyer et des frais de boutiques. Ils estiment qu'ils payent plus cher que les autochtones. A cela, s'ajoutent les tracasseries douanières et le coût élevé des frais de dédouanement. Ceci amène certains immigrants nigérians à contourner le circuit douanier et à faire rentrer frauduleusement des produits sur le territoire communal. Les commerçants nigérians doivent faire également face à la concurrence d'abord entre eux mais également avec de nombreux autochtones qui commencent à s'illustrer dans le secteur. Grâce aux activités des immigrants la mairie perçoit des taxes sur les différentes activités que mènent ces derniers. Cela permet à la mairie de renflouer aussi sa caisse. De plus, pour les clients auprès desquels l'enquête a été menée, les prix des articles chez les immigrants sont plus abordables que chez les autochtones qui exercent la même activité. La figure 10 montre l'appréciation des prix par les clients.

    Prix des produits

    Fréquence (%)

    Figure 8 : Prix des produits des migrants sur les marchés en pourcentage

    Source : Résultat enquête de terrain, janvier 2016

    L'analyse de la figure 8 ci-dessus montre que 57 % des clients enquêtés estiment que le prix des articles immigrants est moins cher contre 28 % qui le trouvent très chers.

    Cette dernière catégorie concerne les clients qui ont l'habitude d'effectuer des séjours au Nigeria soit pour travailler soit pour une quelconque cause. Ils comparent ainsi le prix des articles sur le marché nigérian à celui du Bénin sans prendre en compte le paramètre coût du transport et les taxes douanières.

    L'intérêt de cette figure permet à la population d'être soulagé dans le choix des produits selon les prix.

    3.1.4. Education / Formation.

    La plupart des villages et quartier de ville sur lesquels porte notre étude, disposent de peu d'infrastructures scolaires et sociocommunautaires pour garantir la formation professionnelle et l'instruction des jeunes et élèves. De ce fait, plusieurs jeunes et élèves sont envoyés dans les villes et agglomérations où existent des structures plus performantes de formation. En effet, soucieux de la qualité de l'enseignement de leurs enfants, certains parents préfèrent s'installer ou envoyer leurs enfants dans des établissements privés ou publics des grands centres urbains où sont concentrés la plupart des meilleurs formateurs du pays. De même, certains jeunes déscolarisés ne trouvant pas sur place les carrières qu'ils ambitionnent embrasser sont donc obligés de s'orienter vers les villes pour se faire former. Il s'agit en l'occurrence des formations dans les métiers comme plans bâtiments, mécanique, menuiserie, plomberie, froid, vitrerie, etc. c'est ainsi que l'on dénombre d'important ressortissants d'Ikpinlè à l'intérieur comme à l'extérieur du Bénin.

    En plus il faut noter que les émigrants qui pour des raisons diverses se retrouvent au village ont des comportements purement et simplement différents de celui des personnes restées au village. Ceci donne l'envie à d'autres personnes d'aller en ville pour bénéficier de cette formation et de cette civilisation qui rend autant de service à la communauté. De notre étude, il ressort que les personnes ayant passé un peu de temps dans les villes sont les plus civilisés et les plus ouvertes à des opportunités. Elles sont les plus éveillées et sont aptes à affronter toutes les opportunités qui s'offrent à eux et contribuent énormément au développement de leur localité à travers les initiatives individuelles ou collectives.

    Plusieurs personnes ayant passé leur temps en ville pour des formations sont venus s'installer dans la commune pour créer des ateliers de formation et des centres de formation des jeunes et adultes qui sont aujourd'hui fonctionnels.

    3.1.5. Economie

    L'émigration apporte une part importante dans la croissance économique de la commune, en particulier dans l'arrondissement d'Ikpinlè. En effet, la plupart des fils de l'arrondissement d'Ikpinlè migrés vers les villes et pays environnants stabilisent leur situation sociale et réalisent peu à peu des économies substantielles (femmes 58,9 % contre 41,1 % pour les hommes). Devenues consistantes, ces ressources mobilisées sont ramenées chez eux et réinvesties dans plusieurs pôles d'intérêt contribuant ainsi à l'épanouissement de leur localité. Il s'agit notamment des constructions d'habitations (personnelles et locations), l'achat de motos, de parcelles et domaines, installation des boutiques ou supermarchés, installation de petite entreprise. En plus, certains plus nantis jouent le rôle d'usuriers de la localité. Ces investissements accordent soit le prestige soit le profit pécuniaire qui renforce le développement de la localité.

    Les photos de la planche 08 ci-dessous sont les fruits des réalisations des émigrants revenus au bercail.

    Planche 08 : Une pompe motrice et une maison de haut standig construits par des émigrants à Mowodani

    Prise de vue: SEIDOU, janvier 2015

    Ces différentes photos de la planche 08 représentent les réalisations des ressortissants d'Ikpinlè après leur séjour à l'exterieur. Le fruit de leurs efforts durant plusieurs années constribuent à de lourdes investissements dans la localité.

    3.2. Impacts négatifs des migrations de populations.

    Les impacts négatifs des migrations se font sentir dans l'immigration et l'émigration des populations. Il s'agit ici des impacts d'ordre social et environnemental.

    3.2.1. Impacts d'ordre social

    L'entrée et la sortie des étrangers entrainent surtout les conflits réguliers, les transhumants, et les agriculteurs, autochtones. En outre, on enregistre des cas d'insécurité et la recrudescence des maladies surtout celles sexuellement transmissibles. Les migrants (immigrants et émigrants) apportent souvent des maladies sexuellement transmissibles (IST, SIDA) des infections qui se répandent dans l'arrondissement d'Ikpinlè et l'usage des stupéfiants. Les résultats des enquêtes permettent de dire qu'en 2014, le centre de santé d'Ikpinlè a enregistré 02 cas de sida qui ont été envoyé au centre hospitalier de Pobé. De ce fait pour des raisons de sécurité sociale, ils sont craints par les populations en place.

    Sur des pistes rurales on constate les braquages sans cesse. Plusieurs cas (en 2015, 6 braquages et 2 viols) (Source gendarmerie Adja-ouèrè) de cet acte inhumain ont été enregistrés par les populations d'Igbo oro et de Fouditi. Par ailleurs, certains jeunes qui vont travailler au Nigeria, à leur retour apportent avec eux de nouvelles pratiques qui sont propres à la communauté nigériane. Ils apportent un mode de vie tout nouveau qui ne répond pas à la tradition locale. Ainsi on semble aboutir à un rejet systématique de la tradition. Pour le fils, le père cesse d'être le point de référence nécessaire ; sa parole de géniteur n'a presque plus d'effet puisque le fils va impunément contre la volonté de ses parents. Le respect de la hiérarchie est bafoué et le droit d'aînesse jadis reconnu et respecté est mis en cause. On assiste donc à la détérioration des liens conjugaux dont la conséquence malheureuse reste les fréquents divorces qui s'observent au sein de la société. Les émigrants et surtout ceux qui aspirent pour le travail au Nigeria, laissent derrière eux une masse importante de charge aux parents restés au village. Les femmes et enfants sont abandonnés sans aucune mesure de sécurité et la charge revient au chef de famille et des parents. Dans ces conditions plusieurs victimes ont été enregistrées. Les enfants meurent à cause de manque de soin, les femmes meurent en travail à cause de manque de moyen. Au centre de santé de l'arrondissement d'Ikpinlè nous avons enregistré certains cas de femmes porteuses de grossesses qui sont abandonnées par les parents du mari qui est au Nigeria. Les travailleurs migrants à leur retour parfois sont vides de tout et constituent en plus des charges familiales, des cas sociaux pour la communauté. Soit ils reviennent tout fatigués et mourants, soit ils reviennent avec des problèmes. Dans les gendarmeries nous avons enregistré des cas de plaintes contre les émigrants vers le Nigeria ou le Gabon. Dans les villages, il y a désormais les intermédiaires dans le trafic des enfants qui font des promesses aux parents d'enfants qui les leur confient. Après plusieurs mois de travail, les enfants reviennent bredouilles. D'après les informations reçues, l'esprit malfaisant est le principal fait caractérisant la plupart des travailleurs au retour du Nigeria. En effet, nombreux sont des jeunes qui reviennent du Nigeria riches de pouvoirs maléfiques. Dans les villages depuis l'introduction de ce phénomène, on enregistre plusieurs cas d'envoûtement, de menace, d'intimidation et de toute pratiques antisociales pouvant nuire à la vie de l'homme.

    Il faut noter que depuis plusieurs années, l'arrondissement d'Ikpinlè est considéré comme pourvoyeur d'enfants travailleurs et enfants postés communément appelé « Vidomegon ». Ce phénomène constitue un impact social des migrations de populations. En effet les adultes émigrants se déplacent souvent avec des enfants de moins de 10 ans. Ces enfants sont sortis des classes d'école ou non avec des promesses mielleuses aux parents. Ils sont placés à l'intérieur comme à l'extérieur du pays auprès des tuteurs et tutrices pour fin d'exploitation.

    Les conséquences du trafic ou d'exploitation des enfants sont particulièrement pernicieuses et variées, en particulier les répercussions qu'il induit sur la vie entière des enfants.

    3.2.2. Impacts d'ordre environnemental.

    Les zones inondables ou en voie de désertification engendrent par exemple des flux de déplacés environnementaux (Gemenne, 2007 ; UNEP, 2008). Les changements climatiques et leurs implications sur la dégradation des environnements locaux pourraient accélérer ces tendances, affectant par exemple les lieux de vie des urbains côtiers (Warner, 2009).

    A Ikpinlè, il est difficile de respirer de l'air pur. Ceci est du à l'insalubrité qui règne dans la ville. Les groupements ou associations des femmes productrices du gari et tapioka salissent l'environnement. Les pressions exercées sur les sols culturaux et ressources naturelles sont l'oeuvre de la dégradation de l'environnement. Il est très difficile de circuler à Ikpinlè pendant la saison pluvieuse. Ainsi les prélèvements opérés sur les ressources naturelles (végétation, eau) et la surexploitation des sols cultivables excèdent déjà la capacité de renouvèlement par endroit ; en conséquence, l'écosystème est en voie de dégradation avancée. La déforestation et la désertification s'étendent de plus en plus sur la commune en particulier à Ikpinlè. Elles ont pour causes fondamentales l'exploitation intense et excessive des terres agricoles, l'usage des bois de chauffe, l'exploitation des ressources forestières pour le charbon, la pratique de l'agriculture itinérante sur brûlis, la mauvaise gestion des terres agricoles le surpâturage et le phénomène de transhumance.

    De même, d'ici vingt ans les étrangers deviendront les propriétaires terriens à Ikpinlè. Et les autochtones seront obligés d'aller racheter ces mêmes terrains vendus par leur parent à un prix plus élevé. Ce qui peut entrainer des litiges à ne plus en finir.

    Les deux photos de la planche 09 ci-dessous traduisent l'exploitation intense et excessive des espèces végétales.

    Planche 09 : Troupeaux de boeuf dans les champs à Ikpinlè et sacs de charbon au marché d'Ikpinlè

    Prise de vue: SEIDOU H. , janvier 2015

    L'examen de la photo à gauche de la planche montre l'effet de la transhumance de peulh qui traversent Ikpinlè avec les boeuf détruisant ainsi les champs et produits agricoles qui entrainent des situation très difficile à gérer par les autorités administratives. De même, la seconde photo à droite de la planche 09 ci-dessus traduit l'esxploitation abusive des ressources ligneuses de la localité à des fin économiques pour satisfaire les besoins quotidiens. Ces photos sont liés aux migrations car au cours des recherches sur le terrain certains immigrants ont dévoilé ces situations.

    3.3. Immigration pastorale

    L'immigration pastorale regroupe l'élevage sédentaire et la transhumance.

    - L'élevage sédentaire.

    Dans l'arrondissement d'Ikpinlè,il y a plusieurs ménages qui pratiquent ce type d'élevage. Il s'agit bien sûr des peuhls, et certains autochtones. Lors de nos enquêtes sur le terrain, nous avons recensé 13 ménages parmi les 154 enquêtés à Ipkinlè. Ce type d'élevage se pratique dans tous les arrondissements mais il est plus dense dans celui d'Ikpinlè et de Mowodani qui regroupent respectivement 5 et 8 ménages qui pratiquent ces activités.

    L'élevage est majoritairement pratiqué par les Peulh surtout à l'ouest de la commune. On dénombre plus de 150 têtes de bovins et d'ovins. L'élevage domestique (caprins, ovins porcins et volailles) complète l'agriculture ; mais est faiblement associé à l'agriculture (photo 01).

    - La transhumance peuhl.

    Cette forme d'élevage entre temps très importante, devient de moins en moins importante par rapport aux années antérieures où on les remarque dans toutes les contrées de la commune d'Adja-Ouèrè. Aujourd'hui ils sont détestés et craints par les populations compte tenu des pratiques anti-sociales dont ils font objet. Les zones de pâturage créées dans le cadre de l'élevage et les couloirs de transhumance ne sont malheureusement pas respectées ; ce qui entraîne parfois des conflits sanglants entre éleveurs et agriculteurs.

    Photo 01 : Troupeaux de boeuf dans les champs à Ikpinlè

    Prise de vue : SEIDOU, janvier 2015

    3.4. Suggestions

    Les actions à entreprendre en vue de permettre aux immigrés d'exercer en toute légalité et de jouer pleinement leur rôle dans le développement socioéconomique de la commune sont multiples.

    Pour améliorer les prestations des immigrants et permettre à la population de tirer le maximum de profit, les actions à entreprendre au plan local sont les suivantes.

    Recensement des immigrants

    Dans l'optique de connaître le nombre d'immigrant exerçant à Ikpinlè, un recensement exhaustif des immigrants résidant et exerçant une activité à Ikpinlè s'avère indispensable. A cet effet, la mairie peut créer une cellule dont la mission sera :

    - d'aider la mairie pour le recensement des immigrants ;
    - fournir des données relatives à la situation des immigrants ;
    - porter aux autorités les difficultés que rencontrent les immigrants,
    - collaborer avec la mairie dans la collecte des taxes et impôts.

    Pour faire fonctionner cette cellule, la mairie peut la doter d'un siège et d'un budget pour son fonctionnement afin de lui permettre d'accomplir sa mission.

    Inscription des immigrants au registre du commerce

    Pour que la mairie puisse tirer le maximum de revenu de l'immigration dans l'arrondissement il faut que les immigrants soient inscrits au registre du commerce. Vu qu'ils sont réticents à mener les démarches, la mairie doit crée des conditions de facilitation pour l'obtention du registre du commerce. A cet effet, la mairie peut :

    - aider les immigrants dans la constitution des dossiers pour l'obtention du registre de commerce ;
    - assurer la collecte des dossiers d'inscription au registre de commerce auprès des immigrants ;
    - assurer le transfert des dossiers aux autorités compétentes ;
    - prendre en charge 50 % des frais d'établissement du registre de commerce ;
    - suivre les dossiers jusqu'à la délivrance du registre de commerce.

    Organisation des séances d'information de sensibilisation et de formation

    La mairie doit organiser des séances d'information et de formation à l'endroit des immigrants. Les différentes séances d'informations seront consacrées à la vulgarisation des potentialités dont dispose la commune ainsi que les réformes de la mairie. Dans le but de la dynamisation des relations commerciales entre Ikpinlè et les autres communes du plateau, toutes les dispositions et décisions prises par la mairie devront être communiquées aux immigrants pour amendement avant d'être adoptées.

    Les autorités communales peuvent organiser à l'intention des immigrants des séances de formation sur la gestion d'une micro-entreprise ainsi que sur la notion de la fiscalité.

    Conclusion

    L'évolution sans cesse des migrations de populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè, se justifie d'une part par ses caractéristiques géographiques et son sol qui est favorable au développement des activités agro-pastorales. Ikpinlè, de part ses caractéristiques socio-culturelles constitue, malgré les problèmes socio-économiques et culturels qui freinent son développement, un pole d'acceuil pour les étrangers. Sur les 154 ménages enquêtés, 127 personnes immigrées soit 41 % représentent la population active à Ikpinlè. Les résultats de nos investigations ont montré que les immigrés d'Ikpinlè sont constitués de Nigériens 10 %, de Ahoussa 07 %, de Ouémè 15 % et de Mahi 08 %. Mais les autochtones de Ikpinlè vont de plus en plus dans d'autres villes du Bénin et à l'extérieur à la recherche du travail, de formation et pour des raisons sociologiques. Ces autochtones qui quittent leur localité pour ailleurs constituent d'une part un frein et d'autre part un atout considérable à explorer pour le développement de cet arrondissement.

    Pour faire de ces mouvements, une opportunité de développement, des conditions sine qua non s'imposent. Il s'agit : de recueillir des informations utiles sur le rôle économique des composantes des populations rurales ; de canaliser les investissements vers le développement rural ; d'améliorer l'accès des populations rurales aux ressources productives, telles que la terre, le crédit et les technologies adaptées afin d'augmenter la production et la consommation des cultures vivrières ; de promouvoir et développer les techniques agricoles adaptées aux agriculteurs au niveau de la production, de l'après-récolte, de la transformation, de la conservation et de la commercialisation ; d'orienter les investissements et infrastructures de la commune vers l'éducation, la formation et l'alphabétisation des jeunes garçons, jeunes filles surtout dans les zones les plus affectées par l'exode-rural ; de développer et renforcer les activités de recherche et de collecte d'informations sur les conditions socioculturelles et économiques affectant les populations rurales ; de développer les activités de formation, de sensibilisation et d'information sur la problématique populations-migration, à l'adresse des couches les plus touchées ; d'offrir aux enfants exclus du système scolaire formel une alternative d'alphabétisation et d'apprentissage pour une meilleure insertion plus tard dans le tissu économique.

    De nombreux problèmes entravent le bon déroulement des activités des immigrants au nombre desquels le coût élevé des tarifs douaniers. Ce qui les amène parfois à contourner les circuits douaniers. De même le coût élevé des taxes et impôts, ainsi que la concurrence avec des autochtones qui s'illustrent progressivement dans le même secteur d'activité que les immigrants.

    Pour que la mairie puisse tirer le maximum de revenu de l'immigration des Nigérians, il faut le recensement des immigrants exerçant à Ikpinlè, l'inscription de ceux-ci au registre de commerce ainsi que l'organisation des séances d'information, de sensibilisation et de formation à leur intention.

    Dans le cadre des prochains travaux de recherche, il sera procédé à l'approfondissement des connaissances sur les mouvements migratoires dans le département du plateau.

    Par conséquent, les actions doivent être menées simultanément en direction des deux composantes (autochtones et allochtones) pour atteindre la vision de l'arrondissement en 2025.

    Bibliographie

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    3. ADAMS, R.H.Jr. (2003): `International Migration, Remittances and the Brain Drain: A Study of 24 Labour-Exporting Countries', World Bank Policy Research Paper, 3069, Washington, D.C.:Worlds Bank.

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    9. ADEPOJU, A. et HAMMAR, T. (1996): International Migration in and from Africa: Dimensions, Challenges and Prospects, Dakar and Stockholm: PHRDA/CEIFO.

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    24. FAO, (1999).Global IPM facility, Champs - écoles des producteurs, Rome Juin 1999, pp 10-32.

    25. GEORGE et VERGER (2007) : Dictionnaire de la géographie, 472 p.

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    28. IGUE O. J. (2008) : Les Béninois de la diaspora : Cas du Ghana, de la Côte-d'Ivoire et du Gabon, Cotonou : Imprimerie ATG, 224 p.

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    30. INSAE (1992): Recensement Général de la population et de l'habitat, Résultat définitifs, 250 p.

    31. INSAE (2002): Recensement Général de la population et de l'habitat.

    32. INSAE (2013) : Recensement Général de la population et de l'habitat, Juin 2015, 35 p.

    33. LASCOUX COSTA J. (1994) : rapport de programme Migrations internationales en Afrique de l'Ouest, 46 p.

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    38. OIT (2002) : Forum Tripartite de l'OIT sur la migration de la main-d'oeuvre en Afrique australe, Rapport Sommaire et Conclusion, Pretoria, Afrique du Sud, 26-29 novembre 2002, 56 p.

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    40. PNUD (2000) : Programme mondial du développement humain.

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    Liste des figures

     

    Figure 1 : Schéma du modèle SWOT..................................................

    Figure 2 : Situation géographique et administrative d'Ikpinlè.....................

    20

    23

    Figure 3 : Variations interannuelles des totaux pluviométriques entre 1961 et

    2000 ...............................................................................

    25

    Figure 4:Variabilité pluviométrique entre 1961-2000..................................

    26

    Figure 5 : Evolutions de la population d'Ikpinlè de 1992 à 2020................

    29

    Figure 6 : Répartition des émigrants par secteur d'activité........................

    35

    Figure 7 : Répartition des immigrants selon la durée du séjour...................

    Figure 8 : Prix des produits des migrants sur les marchés en pourcentage......

    39

    48

    Liste des tableaux

     

    Tableau I : Recherche documentaire................................................

    16

    Tableau II : Récapitulatif des usagers et ménages enquêtés dans l'arrondissement et quartier de ville...................................................

    18

    Tableau III : Branche d'activité économique exercée par les migrants occupants de 10 ans et plus ..................................................................................

    43

     
     

    Liste des Photos

    Photo 01 : Troupeaux de boeuf dans les champs à Ikpinlè.............................. 55

     

    30

    Planche 01 : Complexe Oléagineux d'Agonvy d'Ikpinlè.................................

     
     

    33

    Planche 02 : Champ de mais et de manioc à Ikpinlè................................

     
     

    Planche 03 : Boutique de pièces détachées appartenant à Ibo du Nigeria et atelier de friperie appartenant à des Zarmas du Niger au marché d'Ikpinlè......

    Planche 04 : Etalage de tissu et boutique de pièces détachées au marché de

    Mowodani....................................................................................

    37

    37

    Planche 05 : Articles des immigrants dans des brouettes à Ikpinlè..................

    Planche 06 : Sacs de manioc et paniers de noix de palme prêts pour la vente au marché d'Ikpinlè............................................................................

    Planche 07 : Etalage de divers au marché d'Ikpinlè et au marché de Mowodani....................................................................................

    41

    46

    47

    Planche 08 : Une pompe motrice et une maison de haut standing construits par des émigrants à Mowodani...............................................................

    51

    Planche 09 : Troupeaux de boeuf dans les champs à Ikpinlè et sacs de charbon au marché d'Ikpinlè.........................................................................

    54

    ANNEXES

    QUESTIONNAIRE D'ENTRETIEN

    Ce questionnaire s'inscrire dans le cadre des recherches que nous faisons sur les impacts socio-économiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè en géographie pour l'obtention de Maîtrise.

    Groupe cible : les Immigrants

    1. Arrondissement........................................................................................

    2. Village/ quartier.......................................................................................

    3. Nom et Prénom.........................................................................................

    4. Age.......................................................................................................

    5. Ethnie ou Nationalité...................................................................................

    6. Quand êtes vous arrivé dans l'arrondissement d'Ikpinlè ?......................................................

    ................................................................................................................

    7. Pensez-vous repartir chez vous ? Oui Non

    Si oui ; quand et pourquoi ?.........................................................................................................

    .................................................................................................................

    Si non ; pourquoi ?........................................................................................................................

    ..................................................................................................................

    8. Quelle appréciation faite- vous de votre séjour dans l'arrondissement d'Ikpinlè ?..................

    .................................................................................................................

    9. Avez- vous constaté un changement dans votre mode de vie depuis que vous y êtes ?

    Oui Non

    Si oui ; comment et à partir de quel moment ?............................................................................

    ..................................................................................................................

    Si non ; pourquoi ?........................................................................................................................

    .................................................................................................................

    11. Rencontrez vous souvent des problèmes d'ordre régionaliste/ ethnique/ raciste ?

    Oui Non

    Si oui ; comment les résolvez-vous ?

    12. Connaissez-vous l'émigration des populations ?

    Oui Non

    Si oui ; affecte- t- il les populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè ?.......................................

    ..................................................................................................................

    13. Quelle est la couche et tranche d'âge la plus affecté ?............................................................

    14. Quelles sont les conséquences de ce phénomène sur le développement socio économique dans l'arrondissement d'Ikpinlè ?.................................................................................................

    ..............................................................................................................................................................................................................................

    15. Quels conseils prodiguez-vous aux populations de l'arrondissement d'Ikpinlè ? .......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Questionnaire

    Ce questionnaire s'inscrire dans le cadre des recherches que nous faisons sur les impacts socio-économiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè en géographie pour l'obtention de Maîtrise.

    Groupe cible : Les autochtones résidents lettrés.

    1. Arrondissement........................................................................................

    2. Village/ quartier.......................................................................................

    3. Nom et Prénom.........................................................................................

    4. Age.......................................................................................................

    5. Ethnie ou Nationalité...................................................................................

    6. Connaissez- vous la migration de population ?....................................................

    ...............................................................................................................

    7. Comment se manifeste t- elle dans l'arrondissement d'Ikpinlè ?............................................

    ..............................................................................................................................................................................................................................

    8. Comment vivez-vous l'immigration des populations dans votre localité ?.............................

    ..............................................................................................................................................................................................................................

    9. Quelles relations avez-vous avec les immigrants dans votre localité?...................................

    ..............................................................................................................................................................................................................................

    10. Quels impacts les activités des immigrants ont-elles sur la vie socio-économique de votre localité ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    11. Quels bénéfices tirez-vous de leur séjour dans votre localité ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    12. Quelles solutions préconisez-vous aux impacts négatifs de l'immigration dans votre localité ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    13. Comment vivez-vous l'émigration dans votre localité ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    14. Quelles relations avez-vous avec les émigrants de votre localité ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    15. Pourquoi n'avez - vous pas émigré comme les autres ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    16. Quels impacts l'émigration des populations a-t-elle sur la vie socio-économique de votre localité ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    17. Quels bénéfices tirez-vous de l'émigration des populations de votre localité ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    18. Quelles solutions préconisez-vous aux impacts négatifs de l'émigration des populations de votre localité ? ..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Guide d'entretien

    1. Arrondissement........................................................................................

    2. Village/ quartier.......................................................................................

    3. Nom et Prénom.........................................................................................

    4. Age.......................................................................................................

    5. Ethnie ou Nationalité...................................................................................

    Quand avez vous quitté votre localité ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    2. Pensez-vous repartir chez vous ? Oui Non

    Si oui ; quand et pourquoi ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Si non ; pourquoi ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    3. Quelle appréciation faite- vous de votre séjour à l'étranger ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    4. Avez- vous constaté un changement dans votre mode de vie depuis que vous y êtes ? Oui Non

    Si oui ; comment et à partir de quel moment ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Si non ; pourquoi ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    5. Quelle activités menez- vous ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    12. Connaissez-vous d'autres personnes venant dans l'arrondissement d'Ikpinlè ?

    Oui Non

    Si oui ; que font elles et où sont - elles? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    13. Combien gagnez-vous par mois ou par jour ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    14. Où et comment investissez vous vos bénéfices ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    15. Quels conseils prodiguez-vous aux populations d'Ikpinlè ? .......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Merci

    Guide d'entretien

    Groupe cible : Les autochtones résidents non lettrés

    Guide d'entretien

    1. Arrondissement........................................................................................

    2. Village/ quartier.......................................................................................

    3. Nom et Prénom.........................................................................................

    4. Age.......................................................................................................

    5. Ethnie ou Nationalité................................................................................

    a. Emigration

    Causes..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Manifestation...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    - Destination des populations de la localité. ......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    - Activités menées. ......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    - Conséquences de l'émigration sur la localité. ......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Aspects positifs.

    ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Aspects négatifs

    ......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    - Populations affectées et proportion

    Enfants garçons

    Enfants filles

    Adultes hommes

    Adultes femmes

    - Solutions proposées aux impacts négatifs. .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    b- Immigration

    Causes...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Manifestation.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    - Destination des populations de la localité. .....................................................................................................................................................................................................................................

    - Activités menées. ......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    - Conséquences de l'immigration sur la localité. ....................................................................................................................................................................................................................................

    Aspects positifs..............................................................................................

    ..................................................................................................................

    Aspects négatifs...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    - Populations affectées et proportion

    Enfants garçons

    Enfants filles

    Adultes hommes

    Adultes femmes

    - Solutions proposées aux impacts négatifs. ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Merci

    Arrondissement

    Population

    1992

    2002

    2012

    2015

    Atan-Ewé

    1132

    1288

    1466

    2276

    Atan-Ouignan

    1192

    964

    1041

    1616

    Fouditi

    1028

    1330

    1515

    2352

    Igbo-Iroko

    888

    641

    730

    1133

    Igbo-Oro,

    810

    876

    997

    1548

    Ikpinlè

    4040

    7348

    8368

    12991

    Ilako

    546

    600

    683

    1061

    Itabolarinwa

    2365

    3325

    3787

    5879

    Total arrondissement

    12001

    15504

    18587

    28856

    Tableau: Elément démographique de l'arrondissement d'Ikpinlè de 1992 à 2015

    Source : Travaux de terrain 2015

    Tableau: Elément démographique de l'arrondissement d'Ikpinlè de 1992 à 2020

    Arrondissement

    Population

    1992

    2002

    2012

    2015

    2020

    Atan-Ewé

    1132

    1288

    1466

    2276

    2955

    Atan-Ouignan

    1192

    964

    1041

    1616

    2099

    Fouditi

    1028

    1330

    1515

    2352

    3054

    Igbo-Iroko

    888

    641

    730

    1133

    1471

    Igbo-Oro,

    810

    876

    997

    1548

    2010

    Ikpinlè

    4040

    7348

    8368

    12991

    16869

    Ilako

    546

    600

    683

    1061

    1378

    Itabolarinwa

    2365

    3325

    3787

    5879

    7634

    Total arrondissement

    12001

    15504

    18587

    28856

    37470

    Source : Travaux de terrain 2015

     
     

    Table des matières

    Sommaire ................................................................................02Dédicace. ................................................................................03Remerciements..........................................................................04Sigles et Acronymes....................................................................05Résumé ..................................................................................06Abstract: .................................................................................06Introduction.............................................................................07Chapitre I : Cadre théorique et approche méthodologique........................091.1. Problématique...................................................................091.1.1. Hypothèses.......................................................................101.1.1.2. Objectifs........................................................................111.1.1.3. Clarification des concepts....................................................111.1.1.4. Etat des connaissances......................................................121.2. Approche Méthodologique......................................................15

    1.2.1. Données Utilisées...............................................................

    15

    1.2.2. Données Collectées............................................................

    161.2.2.1. Recherche documentaire...................................................161.2.2.2. Enquête de terrain...........................................................171.2.3. Traitement des données.........................................................201.2.4. Analyse des résultats............................................................20Chapitre II : Atouts et contraintes liés au développement des mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè........................................

    222.1. Cadre géographique............................................................222.1.1. Facteurs physiques...............................................................222.1.1.1. Situation géographique........................................................222.1.1.2. Relief............................................................................242.1.1.3. Sols...............................................................................242.1.1.4. Végétation.......................................................................242.1.1.5. Climat et hydrographie.........................................................252.1.2. Facteurs humains..................................................................262.1.2.1. Mise en place de la population.................................................272.1.2.2. Historique des migrants........................................................272.1.2.3. Dynamique migratoire..........................................................292.1.2.4. Situation socio-économique...................................................312.2 Différentes formes de migration à Ikpinlè........................................332.2.1 Exode rural.........................................................................332.2.2 Exode scolaire et professionnel..................................................342.2.3 Migrations internationales........................................................342.2.4 Immigration dans l'arrondissement d'Ikpinlè..................................362.2.4.1 Immigration liée au commerce.................................................362.2.4.2 Immigration liée aux activités administratives........................................37

    2.2.5 Migrations et répartition de la population.....................................

    372.2.5.1 Formation ou apprentissage....................................................382.2.5.2 Migrations et emploi............................................................402.2.6 Autres facteurs d'accompagnement.............................................412.3 Causes et ampleurs des migrations de populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè....................................................................................

    422.3.1 Emigration...........................................................................422.3.2 Quelques caractéristiques des migrants......................................... 43Chapitre III : Impacts socio-économiques des mouvements migrations sur le développement de l'arrondissement d'Ikpinlè et suggestions.......................

    453.1. Impacts des activités des immigrants sur le développement de l'arrondissement d'Ikpinlè...............................................................

    453.1.1. Aspects socio-économiques......................................................453.1.2 Sécurité alimentaire...............................................................46

    3.1.3 Echanges commerciaux............................................................

    47

    3.1.4. Education / formation.............................................................

    49

    3.1.5. Economie.........................................................................

    50

    3.2. Impacts négatifs des migrations de populations................................

    51

    3.2.1 Impacts d'ordre social............................................................

    51

    3.2.2. Impacts d'ordre environnemental..............................................

    53

    3.3. Immigration pastorale..........................................................

    543.4. Suggestions.....................................................................56Conclusion.................................................................................58

    Bibliographie..............................................................................

    60Liste des figures..........................................................................64Liste des tableaux........................................................................65Liste des photos..........................................................................66Liste des planches........................................................................67Annexe....................................................................................68Table des matières.....................................................................77

     
     
     
     
     






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984