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Impact économique du changement climatique sur l'agriculture au Bénin.

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par Fabrice AGOSSOU
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2012
  

Disponible en mode multipage

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    DEDICACES

    - A ma mère FOLLY Hounnougbé et à mon père DOSSOU-AGOIN Comlan Pierre qui ont su semer en nous leurs enfants le goût du savoir. Que ce travail soit pour vous l'expression de ma gratitude et le fruit de vos multiples sacrifices

    - A monsieur AMOUSSOU Joseph et AMOUSSOU Catherine qui constituent pour moi un exemple et un modèle de comportement

    Koffi Thomas DOSSOU-AGOIN

    - A mes parents SOHE Elisabeth et AGOSSOU Epiphane pour tout les sacrifices consentis pour ma réussite.

    - A mes frères et soeurs Estelle Marcelle Ephraïm et Michée pour leur soutien indéfectible

    Finagnon Jacques Fabrice AGOSSOU

    REMERCIEMENTS

    Nous voudrions exprimer ici notre vive et profonde gratitude à notre maître de mémoire Dr Honorat SATOGUINA pour avoir accepté de diriger le présent travail et pour s'y être impliqué véritablement malgré ses multiples occupations. Sa rigueur et son sens pratique d'encadrement nous ont été d'un précieux apport.

    Nos remerciements vont également à l'endroit :

    - Des membres de jury qui ont accepté contribuer à l'amélioration de ce document

    - De tous les enseignants de la FASEG qui ont contribué à notre formation et à notre réussite

    - De nos frères soeurs et cousins qui durant tous ces moments difficiles nous ont accompagné et soutenu sans rien espérer en retour

    Nos sincères remerciements à   Arnauld, Fortuné, Lucresse, David,  Lookman, lazare, Hubert, Gérard, Christophe, et aux frères GRIMAUD da SILVA

    Tous nos remerciements à nos camarades d'amphi.

    Et à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce document

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    ADF  : Augmented Dickey Fuller

    ASECNA  : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar

    BM : Banque Mondiale

    CCNUCC : Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

    Climatiques

    CNUED : Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement Durable

    E  : consommation d'Engrais

    EPA  : Environmental Protection Agency

    FAO : Food and Agriculture Organization

    FIDA  : Fond International pour le Développement de l'Agriculture

    GES  : Gaz à Effet de Serre

    GIEC  : Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'évolution du climat.

    IPCC  : Intergovernmental Panel on Climate Change

    MCO  : Moindre Carré Ordinaire

    MEHU  : Ministère de l'environnement de l'habitat et de l'urbanisme

    MEPN  : Ministère de l'environnement et de la protection de la nature

    OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

    OMM : Organisation Mondiale de la Météorologie

    PA : Population Agricole

    PANA : Programme d'Action National aux fins de l'Adaptation aux changements

    PNUD  : Programme des Nations Unies pour le Développement

    PNUE  : Programme des Nations Unies pour l'Environnement

    PP  : Précipitation saison sèche

    PS  : Précipitation saison Pluvieuse

    TP  : Température saison Pluvieuse

    TR  : Tracteur

    TS  : Températures saison Sèche

    VA  : Valeur Ajoutée agricole

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique 1 : Adaptation par output 13

    Graphique 2 : adaptation par innovation 13

    Graphique 3 : Effet d'un choc d'offre sur le prix d'un bien agricole 40

    Graphique 4 : Evolution de la valeur ajoutée agricole à l'hectare de 1975 à 2008 43

    Graphique 5 : Evolution des machines agricoles à l'hectare de 1975 à 2008 44

    Graphique 6 : Evolution des populations agricoles à l'hectare 45

    Graphique 7 : analyse comparée de la valeur ajoutée et des températures 46

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Résultat des tests de stationnarité des variables 33

    Tableau 2 : Résultat du modèle de long terme 33

    Tableau 3 : Résultat de stationnarité du résidu 40

    Tableau 4 : Résultat du modèle dynamique de court terme 43

    Tableau 5 : Impact futur du changement climatique sur l'agriculture 44

    SOMMAIRE

    INTRODUCTION 1

    CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 3

    SECTION1 : CADRE THEORIQUE 3

    SECTION 2 : CADRE CONCEPTUEL 3

    CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE 21

    SECTION 1 : REVUE DE LITTERATURE 21

    SECTION 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE 33

    CHAPITRE 3: ETUDE EMPIRIQUE 43

    SECTION 1 : ANALYSE DESCRIPTIVE 43

    SECTION 2 : VERIFICATION DES CONDITIONS PREALABLES ET RESULTAT DE L'ESTIMATION DU MODELE 46

    SECTION 3 : INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATION 54

    CONCLUSION 43

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 58

    INTRODUCTION

    Depuis l'époque préindustrielle, au 18è siècle, par ses activités, l'Homme libère dans l'atmosphère terrestre un certain nombre de gaz à effet de serre qui en s'ajoutant au autres gaz à effet de serre présent naturellement provoquent un réchauffement de la terre. Ce phénomène climatique extrême qui, menace l'homme, ses moyens de subsistances et son milieu de vie constitue une préoccupation de toute la communauté internationale. Il n'est pas possible de stopper ou d'inverser en un laps de temps les changements climatiques leurs conséquences étant planétaires et perverses. Les sociétés peuvent réagir en s'adaptant à leurs effets et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Les mesures envisageables dépendent des décisions prises à l'échelle internationale voire nationale. Dans ce contexte, il a été élaboré lors de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) tenue en 1992 à Rio, la réponse de la communauté internationale à cette menace d'envergure mondiale. En effet, les études montrent que les changements climatiques auront d'impact sur tous les secteurs de la vie économique. Cependant, ces impacts diffèrent selon les zones géographiques et selon les pays tant par leurs effets que par leur ampleur. C'est cet état de fait que la FAO souligne en ces termes : « les impacts potentiels des changements climatiques pourraient bien sûr être catastrophiques dans certains cas mais bénéfiques dans d'autres. L'agriculture est considérée comme le secteur le plus vulnérable à cause de sa dépendance naturelle au climat car ce sont dans une grande mesure les conditions météorologiques : température, lumière et eau qui déterminent la capacité des populations à cultiver suffisamment d'aliment pour eux-mêmes et leurs animaux (FAO, 2007). De ce point de vue l'influence des changements climatiques sur l'agriculture des pays en développement sera non négligeable car elle est en grande partie une agriculture pluviale dans ces pays. Certaines études montrent également que l'impact du changement climatique sur le rendement agricole diffère selon la culture considérée. Ainsi donc, l'impact du changement climatique sur le revenu agricole pourrait être aussi bien positif que négatif. Considérant la place importante qu'occupe l'agriculture dans l'économie béninoise et sa sensibilité potentielle au climat, cette étude cherche à comprendre comment elle va subir, réagir et s'adapter à la nouvelle condition qu'impose le climat. Pour ce faire nous structurons le présent travail en trois chapitres :

    Le premier chapitre intitulé « cadre conceptuel et théorique » aborde la problématique du changement climatique en définissant les concepts qui lui sont rattachés puis passe en revue les principales mobilisations autour de la question. Le second titré « revue de littérature et méthodologie de recherche » s'intéresse d'abord à la question du changement climatique vu comme bien public et aux principaux modèles utilisés dans l'évaluation des impacts du changement climatique sur l'agriculture puis ensuite expose la méthodologie utilisée dans le cadre de ce travail. Dans le dernier chapitre qui a pour titre « étude empirique » nous présentons les différents résultats des estimations, les interprétations ainsi que les propositions de politiques. Enfin nous achevons ce travail par une conclusion générale.

    CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

    Ce premier chapitre comprend deux sections. La première présente les fondements sur lesquels repose la présente étude à savoir le cadre théorique, la deuxième est consacrée au cadre conceptuel c'est à dire à la clarification des principaux concepts relatifs au changement climatique, ainsi qu'à l'instrument économique le plus souvent utilisé dans les négociations internationales sur le climat.

    SECTION1 : CADRE THEORIQUE

    Cette section comprend deux paragraphes. Le premier pose la problématique et l'intérêt de l'étude tandis que le second met l'accent sur les objectifs et hypothèses.

    PARAGRAPHE 1 : Problématique et Intérêt de l'étude

    A/ PROBLEMATIQUE

    Au cours des dernières décennies, il s'est développée une préoccupation croissante relative à une crise aigüe que traverse le monde .Crise qui se manifeste par une variation de la pluviométrie ayant pour corollaire des pénuries d'eau ou des inondations, des décalages saisonniers, une hausse du niveau de la mer et des températures...Ces problèmes, qualifiés de changement climatique sont les plus importants et les plus urgents de tous les problèmes environnementaux, l'un des plus grands défis que doit relever la communauté internationale. Le changement climatique est en effet susceptible d'avoir de lourdes conséquences sur bon nombre de secteurs. Ainsi, les observations effectuées sur tous les continents et sur la plupart des océans prouvent que de nombreux systèmes naturels sont affectés par les changements climatiques régionaux, en particulier les augmentations de température (GIEC 2OO7). Les études réalisées dans ce domaine montrent que l'agriculture et la pèche, le secteur des ressources d'eau et leur gestion, des écosystèmes, de la nourriture, de la finance et de l'assurance, de la santé et de l'énergie, des fibres et produits forestiers sont durablement affectés par l'évolution du climat. Des changements climatiques auront, à terme, des conséquences non négligeables sur la production, la consommation et le commerce de biens agricoles. L'impact de l'évolution des variables climatiques sur l'offre agricole est aujourd'hui une certitude. Si une grande majorité des études n'envisagent pas de rupture à l'échelle globale de l'équilibre offre/demande de biens agricoles, elles s'accordent sur une transformation importante de la géographie de la production, avec des risques aggravés pour la sécurité alimentaire des zones vulnérables, notamment le continent Africain où la modification des variables climatiques dans le scénario du changement climatique pourrait remettre en cause l'existence même d'économie de subsistance.

    Les résultats d'un grand nombre d'études d'impact du changement de climat sur la production potentielle des cultures révèlent que ce sont les régions tropicales qui souffriraient le plus des conséquences  négatives. L'Afrique, en particulier l'Afrique de l'ouest s'inscrit donc dans cette carte de vulnérabilité. Selon GIEC (2007) les projections indiquent que vers l'an 2020, 75 à 250 millions de personnes seront exposées à un stress hydrique accru en raison du changement climatique. Dans de nombreux pays et régions d'Afrique, on s'attend à ce que la production agricole et l'accès à la nourriture soient sérieusement compromis par la variabilité et l'évolution du climat. Les zones propices à l'agriculture, la durée des saisons de végétation et le potentiel de production vont certainement diminuer, particulièrement en marge des zones arides et semi-arides. La sécurité alimentaire du continent sera encore plus menacée qu'aujourd'hui et la malnutrition aggravée. Dans certains pays le rendement agricole dépendant de l'irrigation par les eaux pluviales pourraient diminuer de 50 % vers 2020. L'approvisionnement local sera vraisemblablement touché par une diminution des ressources piscicoles dans les grands lacs, en raison de l'élévation des températures, et pourrait être aggravé par la surexploitation. Pour la FAO (2007) l'agriculture est le secteur le plus affecté par le changement des régimes climatiques et sera de plus en plus vulnérable à l'avenir. Les résultats de ses études indiquent que les systèmes agricoles des pays en voie de développement sont vulnérables au changement climatique, du fait qu'ils reposent sur une utilisation moins intensive des capitaux et des technologies et se trouvent habituellement dans des zones climatiques qui ont déjà tendance à être trop chaude et qui risquent de le devenir encore. Quant aux résultats des études agronomiques, ils indiquent que le réchauffement de la planète à lui seul pourrait réduire les rendements de la plupart des cultures dans les pays en voie de développement.

    Le Bénin n'est pas en marge des effets néfastes de ces changements climatiques. En effet selon Issa (1995) et Ogouwalé (2004), un stress thermique supplémentaire et des sols plus secs risquent de réduire les rendements dans les différentes régions agro écologiques. En outre, la multiplication et l'expansion des insectes nuisibles de culture en raison des changements climatiques viendront aggraver le risque de perte post-récoltes. Les risques alimentaires sont énormes et les populations les plus vulnérables sont les paysans, les démunis ruraux et urbains, etc. (GIEC, 2001 ;FAO,2002 cité par HOUSSOU-GOE,2008).Face à cette situation qui pourrait affecter la stabilité de la production agro-pastorale, réduire les recettes d'exportation, fragiliser l'économie du pays, il urge, surtout pour les pays en développement de réaliser des études sur les impacts des changements climatiques à divers niveaux en vue de trouver des stratégies adéquates pouvant faciliter les adaptations aux changements climatiques et réduire les risques inhérents à ce phénomène. Dans ce contexte, plusieurs questions ont suscité notre attention à savoir :

    - Quels sont les risques climatiques qui affectent l'agriculture béninoise ?

    - Quels est l'impact prévisionnel des changements climatiques sur les revenus agricoles ?

    - Quelles sont les stratégies qu'il faut adopter pour réduire les effets des changements climatiques ?

    C'est pour apporter des essais de réponses à ces quelques interrogations que nous avons décidé de mener la présente étude portant sur le thème «  impact économique des changements climatiques sur l'agriculture béninoise  ». Elle tente d'évaluer la sensibilité des revenus agricoles béninois par rapport au climat en utilisant une analyse Ricardienne de la valeur ajoutée.

    B/ Intérêt de l'étude

    Le secteur agricole, occupe une part importante dans la production nationale des pays subsahariens en particulier au Bénin où il représente environ 36% du PIB. Il en ressort qu'une grande partie de la population béninoise vit de l'agriculture. La grande sensibilité du secteur agricole engendre énormément d'inquiétude quant à la capacité de l'agriculture béninoise à satisfaire les besoins alimentaires de la population dans un contexte de changement climatique. L'agriculture béninoise du fait du manque d'infrastructure nécessaire à la production, est essentiellement pluviale. Ceci la rend ainsi tributaire de l'évolution climatique. Il en ressort que les modifications du climat pourraient lui porter un coup dur lorsqu'on sait que pour une variation de 1,5 à 3°C de température, nous pouvons assister à une diminution de 15 à 18% des précipitations, notamment en zone intertropicale africaine (Hougton et al,1990 ; Parry, 1996). De même les projections réalisées d'une part par Ogouwalé (2006) montrent qu'à l'horizon 2050 la hausse de température serait de 1,5°C dans le Bénin méridional et dépasserait 2°C dans le Bénin central, entrainant ainsi une forte perturbation des saisons agricoles et d'autre part par Hougton et al, 1990 ; Issa, 1995 prévoient une baisse des rendements des cultures dans les différentes zones du Bénin. Cette situation pourrait engendrer des problèmes d'insécurité alimentaire voire des conséquences socio-économiques liés à la baisse des revenus agricoles. D'un point de vue économique, devant les signes annonciateurs d'un changement climatique, il urge de comprendre en quoi cette altération du climat va affecter le système de production agricole béninois et ultimement le bien être de la population dans le futur.

    PARAGRAPHE 2 : Objectifs et Hypothèses de recherche

    A/ Objectifs de recherche

    L'objectif général de cette recherche est d'évaluer les effets du changement climatique sur la production agricole au Bénin.

    De façon spécifique, il s'agira de :

    ü Evaluer l'impact des précipitations sur la production agricole

    ü Evaluer l'impact des températures sur les rendements agricoles

    ü Mesurer l'effet d'une variation des précipitations et des températures sur le revenu agricole

    B/ Hypothèses de recherche

    Pour atteindre les objectifs fixés, les hypothèses suivantes ont été formulées

    ü les précipitations ont une influence positive et significative sur la production agricole

    ü La température a un effet négatif sur les rendements agricoles

    ü Une variation des variables climatiques affecte négativement le revenu agricole

    SECTION 2 : CADRE CONCEPTUEL

    PARAGRAPHE 1 : CLARIFICATION DES PRINCIPAUX CONCEPTS

    A/ Notion de changement climatique

    Au sens plus étroit le climat désigne généralement le ·temps moyen· ; il s'agit précisément d'une description statistique en fonction de la moyenne et de la variabilité de grandeurs pertinentes sur des périodes variant de quelques mois à des milliers, voire à des millions d'années (la période classique, définie par l'Organisation Météorologique Mondiale, est de 30 ans).Ces grandeurs sont le plus souvent des variables de surface telles que la température les précipitations et le vent (HOUSSOU-GOE, 2008). Dans un sens plus large le climat est la description statistique de l'état du système climatique. Un changement climatique correspond à une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa variabilité, persistant pendant une période prolongée (de la décennie aux millions d'année). De manière simple, il faut entendre par changement climatique la différence entre deux états comparables du climat. Ces changements peuvent être dus à des processus intrinsèques à la terre, à des influences extérieures, ou plus récemment aux activités humaines.

    Le changement climatique anthropique est le fait des émissions des gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines modifiant la composition de l'atmosphère de la planète. A cette évolution viennent s'ajouter les variations naturelles du climat. Dans les travaux du GIEC le terme «  changement climatique  » fait référence à tout changement climatique dans le temps qu'il soit dû à la variabilité naturelle ou aux activités humaines. Au contraire dans la convention cadre des nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) le terme désigne uniquement les changements dus aux activités humaines. La Convention-cadre utilise le terme «  variabilité climatique » pour désigner tout changement d'origine naturelle.

    Précipitations : apport d'eau parvenant au sol sous forme liquide (pluie ou rosée) en provenance direct ou indirect de la condensation de la vapeur d'eau atmosphérique.

    Température : degré de chaleur ou de froid qui se manifeste dans un lieu

    B/ Causes des changements climatiques

    Les changements climatiques sont perçus aujourd'hui comme l'une des menaces les plus graves qui pèsent sur la durabilité de l'environnement mondial pour le 21èmesiècle (MEHU, 2003). Ces changements sont principalement dus à une concentration de plus en plus élevée des gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O, HFC, PFC et SF6) dans l'atmosphère, ce qui induit un réchauffement global. Les scientifiques ont démontré que les activités humaines générées depuis la révolution industrielle, notamment l'utilisation des combustibles fossiles et le changement d'affectation des terres sont à l'origine d'une concentration atmosphérique accrue des gaz à effet de serre, qui emprisonnent plus de chaleur dans l'atmosphère et déséquilibrent le bilan énergétique du système Terre-atmosphère (FAO, 2OO7). Spore (2008) dans sa publication du mois d'Août apporte plus d'information sur ces gaz à effet de serre (GES). En effet le principal GES est le dioxyde de carbone ou CO2, qui représente plus de 70% des GES d'origine humaine. Six milliards de tonnes proviennent de la combustion des énergies fossiles, essentiellement le pétrole, dans l'industrie et le transport. Les pays occidentaux en sont les plus gros émetteurs, les USA en tête. Mais ils sont en passe d'être rattrapés par les pays émergents : la Chine et l'inde. S'y ajoute, 1,6 milliard de tonnes provenant de la déforestation dans les pays du sud. Une forêt qui brule libère du carbone alors que, quand les arbres poussent ils en stockent. De même, le labour libère le carbone stocké dans le sol. Le pire, selon les recherches les plus récentes, est que plus la planète se réchauffe, moins les plantes absorbent le CO2, et plus la température terrestre augmente. C'est dans la production de méthane (CH4), le second GES le plus important, que les activités agricoles jouent le plus grand rôle, même s'il est difficile de quantifier ces rejets avec précision. Les bovins qui ruminent et rejettent des gaz dans l'atmosphère émettent près de 100 millions de tonnes de méthane par an. Bien que petit, les termites produisent chaque année entre 15 et 35 millions de tonnes de méthane. Ils arrivent à ce résultat surprenant en faisant fermenter les matériaux végétaux de la forêt tropicale dans leurs intestins à l'aide des bactéries qui y sont présentes.

    Cependant, le plus grand danger pour la planète est la fonte du permafrost. Ces sols des zones arctiques, en se dégelant, pourraient rejeter dans l'atmosphère des milliards de tonnes de méthane et de CO2. Enfin, le protoxyde d'azote ou oxyde nitreux (N2O, 16% des émissions de GES) résulte de l'agriculture intensive (notamment de l'utilisation d'engrais), de la déforestation et de procédés chimiques comme les aérosols.

    C/ Concept de vulnérabilité

    Pour GIEC (2007), la vulnérabilité est le degré de capacité d'un système de faire face ou non aux effets néfastes du changement climatique (y compris la variabilité climatique et les extrêmes). Elle désigne ainsi la mesure dans laquelle un système est sensible ou incapable de faire face aux effets néfastes des changements climatiques, qu'il s'agisse de la variabilité climatique ou des exercices météorologiques (Nielson et al. 2002). La variabilité dépend du caractère, de l'ampleur du rythme du changement climatique, des variations auxquelles le système est exposé, de sa sensibilité et de sa capacité d'adaptation (GIEC 2007). Dans cette étude, la vulnérabilité fait référence à toute la gamme de facteurs qui exposent les populations aux effets néfaste de la variabilité et des changements climatiques du fait des contraintes bioclimatiques subies par les ressources dont elles dépendent. Le degré de variabilité pour un individu, un ménage ou un groupe de personne est déterminé par son exposition aux facteurs de risque et son aptitude à affronter les situations de crises agro climatiques

    D/ Concept de risque climatique

    En agro climatologie, le risque se caractérise par la fréquence d'apparition d'un évènement climatique ou biologique qui peut être préjudiciable au développement (Houndénou, 1999). Dans ce cas le risque peut être la sécheresse climatique, les cyclones, les coups de vents, les excès ou déficit de température, l'attaque des cultures par des ravageurs. Le risque climatique peut être défini comme la probabilité d'avoir des pluies insuffisantes qui induisent la perte de tout ou une partie de la récolte (Eldin, 1989). Ainsi le risque induit une notion de lourdes conséquences. En agriculture Boussard (1979) définit le risque comme la variance des revenus des agriculteurs dus aux aléas climatiques.

    E/ Changements climatiques et objectifs du millénaire pour le développement

    Les changements climatiques représentent une nouvelle menace qui vient s'ajouter aux risques existants. Ils interagissent avec les risques et les amplifient, soumettant ainsi à des tensions supplémentaires les moyens d'existence et les stratégies de survie des populations pauvres. En 2000, les dirigeants de 189 nations ont adopté la déclaration du millénaire, dont découlent les huit (8) objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Les changements climatiques compromettent la réalisation des OMD ainsi que des stratégies nationales d'éradication de la pauvreté et de développement durable. De façon plus spécifique, la réalisation de l'objectif 1 des OMD (réduire l'extrême pauvreté et la faim) pourrait être entravée par les baisses de productivités et l'insécurité alimentaire qui découleront des manifestations des changements climatiques. L'augmentation de la prévalence de certaines maladies (dont le paludisme et la dengue), la recrudescence des maladies liées à la chaleur la raréfaction de l'eau potable pour les ménages sont autant d'obstacles à l'atteinte des objectifs 4,5 et 6 relatif à la santé humaine. Quant à la réalisation de l'objectif 2 (assurer une éducation primaire pour tous), le lien est beaucoup plus indirect. En effet, la perte d'actif ou de moyen du fait des catastrophes (inondation et sécheresse) pourrait conduire à l'impossibilité d'éducation des enfants à plein temps. Sur le plan de la promotion de l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (objectif 3), les changements climatiques devront creuser les inégalités entre homme et femme. Ceci est dû au fait que les femmes, dépendantes de l'exploitation des ressources naturelles, deviendraient plus vulnérables car ces ressources s'épuiseront véritablement. Sur un autre plan, la perte de la biodiversité et la dégradation de l'environnement qui se profilent du fait des conditions climatiques de plus en plus difficiles sont autant de freins à la réalisation de l'objectif 7 (assurer un environnement durable). A moins de prendre des mesures concrètes et urgentes pour réduire la vulnérabilité et améliorer la capacité d'adaptation des populations pauvres, et d intégrer ces actions dans les stratégies nationales, il sera difficile d'atteindre certains OMD d'ici 2015.

    F/ Adaptation au changement climatique

    En faisant l'hypothèse que les changements climatiques vont apporter avec eux des modifications majeures dans l'équilibre climatique qui d'une manière ou d'une autre vont affecter les revenus agricoles, il est tout à fait logique de penser que l'agriculteur se dotera d'outils et de stratégies d'adaptation qui vont lui permettre de réduire le risque d'impact négatif du climat. Smit, Mc Nabb et Smither (1996) cité par da Silva L. en sondant un groupe représentatif d'agriculteurs en Ontario sur une période de six ans s'aperçoivent que la plupart des agriculteurs sont conscients de l'influence du climat sur leur activité mais que peu d'entre eux entreprennent des stratégies d'adaptation en réponse au climat.

    André et Bryant, 2001 ; Skinner et al, 2001 (cité par da Silva L.) en utilisant des sondages ou des groupes de discussion en sont venu à la conclusion que la réaction des agriculteurs face au stress imposé par le climat sur les activités agricoles ne fait partie que d'un plus grand processus de décision découlant d'une stratégie globale de gestion de risque. Ainsi rationnellement l'agriculteur qui tente de maximiser ses profits d'exploitation face à un changement du climat évalue la gamme complète des stratégies d'adaptation qui s'offrent à lui et choisit la ou les options qui maximisent son bien être. Par exemple il lui est possible de modifier l'utilisation de fertilisants et de pesticides, de diversifier ses cultures et son entreprise, de modifier la gestion de sa terre et de l'eau, de devancer les moments de plantation, d'adopter de nouvelle technologie, d'introduire l'irrigation dans ses champs ou carrément de changer de culture. Ces résultats entrent en ligne avec d'autres qui révèlent que :

    Au Bangladesh, les agricultrices construisent des jardins flottants : des radeaux de jacinthe sur lesquels il est possible de cultiver des légumes dans les régions inondables.

    Au Sri Lanka, les fermiers expérimentent avec des variétés de riz capable de résister à l'intrusion saline et à la réduction de la quantité d'eau.

    Dans l'optique de minimiser l'impact des changements climatiques, plusieurs tentatives ont été mise en oeuvre afin de réduire l'émission des gaz à effet de serre et développer les activités et pratiques visant à réduire notre vulnérabilité aux impacts possibles. La convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et le protocole de Kyoto exigent que les parties tiennent également compte de l'adaptation aux changements climatiques. Le protocole de Kyoto par exemple stipule que les parties doivent « faciliter une adaptation appropriée à ces changements ». Selon PNUD 2007, les populations des pays les plus pauvres devront faire face aux conséquences d'un climat en évolution. Même si les gouvernements du nord ont les moyens financiers, technologiques et humains de répondre aux risques auxquels sont confrontés leurs citoyens, les options des pays en voie de développement sont beaucoup plus restreintes. Dans les pays les plus pauvres, l'adaptation est largement une question d'effort, d'autonomie et d'initiative personnelle. Des millions de personnes disposant à peine de ressources suffisantes pour alimenter, vêtir et abriter leurs familles sont contraintes d'affecter des fonds et leur travail à des mesures d'adaptation. Dans le secteur de l'agriculture l'adaptation requiert l'utilisation de bonne pratique agricole, forestière et en matière de pêche, pour faire face à des conditions environnementales changeantes et plus rudes.

    Le concept d'adaptation peut donc être compris comme l'ajustement des systèmes humains face à un nouvel environnement ou un environnement changeant. L'adaptation aux changements climatiques indique l'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futur ou à leurs effets, afin d'atténuer leurs effets néfastes ou d'exploiter les opportunités bénéfiques (GIEC, 2001). Cette adaptation se résume à un ensemble de réajustements opérés ou auto-opérés à l'intérieur des systèmes naturels et humains, en réponse curative ou préventive aux stimuli climatiques actuels ou futurs ou à leurs effets en vue d'atténuer leurs nuisances ou d'en tirer opportunément profit (Issa, 1995). Les figures suivantes illustrent deux façons d'adaptations.

    Profit culture 1 culture 2 Profit

    A C Culture 3

    B

    D

    T1 T2 T3 Température T1 T2

    Graphique 1 : Adaptation par output Graphique 2 : adaptation par innovation

    Sur le graphique 1, à T1 l'agriculteur réalise la culture 1 et engrange un profit A. à T2 il est indifférent entre la culture 1et 2. A T3 il réalise la culture 2 pour un profit C. Si par contre l'agriculteur ne peut pas modifier ses cultures, à T3 il continuera à réaliser la culture 1 et devra se contenter d'un profit D au lieu d'un profit C qui est plus élevé. La ligne foncée représente la relation d'équilibre de long terme entre température et profit, c'est-à-dire l'utilisation la plus rentable de la terre en fonction de la température (graphique présenté par Mendelsohn, Nordhaus et Shaw, 1994). Sur le graphique 2 en revanche l'adaptation consiste en une amélioration de la productivité des cultures exploitées antérieurement au réchauffement climatique.

    G/ Concept de capacité d'adaptation

    C'est la capacité d'ajustement d'un système face aux changements climatiques (y compris à la variabilité climatique et aux extrêmes climatiques) afin d'atténuer les dommages potentiels, d'exploiter les opportunités ou de faire face aux conséquences (GIEC 2007). La capacité d'adaptation du système humain constitue donc l'aptitude d'une communauté à planifier, à se préparer pour faciliter et mettre en oeuvre des mesures d'adaptation en tenant compte de ses atouts économiques,

    H/ Réflexions et événements liés aux changements climatiques

    Il existe aujourd'hui un ensemble de preuves scientifiques aboutissant à un monde en train de se réchauffer et à une évolution du climat (GIEC, 2007). Des mesures réalisées par la communauté scientifique internationale indiquent une hausse de la température moyenne mondiale de l'ordre de 0,56 à 0,92°C entre 1906 et 2005. Onze des quinze dernières années (1995-2010) figurent parmi les douze années les plus chaudes depuis 1850, date à laquelle ont commencé les relevés instrumentaux de la température à la surface de la terre. Bien que les scientifiques ne puissent expliquer avec certitude les raisons de cette tendance au réchauffement, tout porte à croire qu'elle est liée à l'accumulation dans l'atmosphère de dioxyde de carbone CO2 émis par la combustion des combustibles fossiles, comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Le réchauffement causé par les activités de l'homme est aussi connu sous le nom d'effet de serre. Fait inquiétant, les scientifiques s'accordent à penser que dans l'hypothèse, qui pourrait bien se révéler exact d'un doublement de l'équivalent CO2 de l'ensemble des gaz à effet de serre, l'atmosphère terrestre devrait encore se réchauffer de 1,4 à 5,8°C de 1990 à 2100 (IPCC). Ce serait un grand bouleversement puisque, jamais la surface terrestre n'aurait connu une température aussi élevée depuis que l'homme à commencé de labourer la terre. Qu'il soit d'origine naturelle ou humaine, le réchauffement prévu est considéré comme l'une des plus graves menaces environnementales de notre époque, en raison des impacts qu'il pourrait avoir sur toute la planète. Les craintes toujours plus vives suscitées vers le milieu des années 70 par l'éventualité de changements climatiques provoqués par l'homme sont à l'origine du regard différent porté aujourd'hui sur le climat. Un certain nombre d'événements extrêmes ont contribué à cette prise de conscience.

    1972 : grave sécheresse en union soviétique ; épisode el Nino au large des côtes péruviennes.

    1974 : réduction drastique de la production alimentaire en Inde suite aux aléas climatiques.

    1975 : vague de froid au Brésil ayant endommagé les plantations de café.

    1978 : grave sécheresse dans le sud-ouest du Congo-Brazzaville ; réduction importante de la production alimentaire et des niveaux des cours d'eaux du Kouilou du Niara de la Nianga, de la Bouenza.

    Vers les années 80, les catastrophes météorologiques se firent plus courantes sur tous les continents avec cette grave sécheresse qui toucha 34 pays au début des années 80. La terre elle-même venait de donner un sévère avertissement à l'humanité suite aux atteintes graves sur l'environnement. La variabilité naturelle du climat aurait pu à elle seule expliquer chacun des phénomènes, mais leur nombre et leur fréquences sur une courte période ont laissé penser à d'autres causes. Trois facteurs venaient renforcer les craintes à cet égard : l'augmentation des quantités de dioxyde de carbone et d'autres gaz à effet de serre présents dans l'atmosphère, les menaces pesant sur la couche d'ozone. Enfin, la croissance démographique et la consommation accrue d'énergie et de ressource agricole qui en résulte. Face à la problématique du changement climatique, on assiste au début des années 80 à la mobilisation de la communauté internationale.

    1979 : première conférence mondiale sur le climat ; l'organisation météorologique mondiale (OMM), le conseil international des unions scientifiques (CIUS) et le Programme des Nations Unies Pour l'environnement (PNUE) lancent le programme climatologique mondial (PCM) pour répondre à l'attente grandissante d'une meilleure compréhension (OMM, N° 912)

    1985 : conférence de Vienne sur la convention-cadre pour la protection de la couche d'ozone.

    1987 : protocole de Montréal sur les substances qui détruisent la couche d'ozone.

    1988 : création du groupe d'expert intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) par l'OMM et le PNUE.

    1989 : mise en place de la veille de l'atmosphère globale (VAG) pour surveiller la composition de l'atmosphère ; l'OMM et le PNUE entament la procédure qui a mené aux négociations d'une convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et convoquent la première réunion du comité intergouvernemental de négociation en 1991.

    1990 : deuxième conférence mondiale sur le climat débouchant sur l'établissement du système mondial d'observation du climat (SMOC) ; début de la décennie internationale de prévention des catastrophes naturelles ; parution du premier rapport d'évaluation du GIEC.

    1992 : conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement durable (CNUED)-sommet de la terre, débouchant sur le programme « Action 21 » reconnaissance du climat comme patrimoine commun de l'humanité et consensus sur la nécessité de le protéger ; Adoption de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ; mis en oeuvre du système mondial d'observation du climat (SMOC).

    1993 : négociation de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification ; établissement du système mondial d'observation du cycle hydrologique (WHYCOS)

    1994 : institutionnalisation de la pratique consistant à publier chaque année un rapport sur l'état du climat tant à l'échelon mondiale que régional par l'organisation météorologique mondiale.

    1997 : la conférence de KYOTO fixe les objectifs et un calendrier de réduction des émissions de gaz à effet de serre. C'est un programme de lutte contre le changement climatique ratifié par 175 pays ; il arrive à expiration début 2013.

    2001 : troisième rapport d'évaluation du GIEC.

    2002 : sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg.

    2008 : quatrième rapport d'évaluation du GIEC.

    2009 : Sommet de l'ONU sur le changement climatique.

    2010 : Le 16è sommet de l'ONU consacré au changement climatique à Cancun.

    2011 : sommet de l'ONU consacré au climat à Durban.

    GIEC et ses attributs

    Le GIEC a été créé en novembre 1998 à la demande du G7 (aujourd'hui G20) à travers deux organismes de l'ONU : l'OMM et le PNUE. Le GIEC a pour mission d'évaluer sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective les informations d'ordre scientifique, technique et socio-économique qui sont nécessaire pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d'origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d'éventuelles stratégies d'adaptation et d'atténuation. Il n'a pas pour mandat d'entreprendre des travaux de recherche ni de suivre l'évolution des variables climatologiques ou d'autre paramètres pertinents. Ses évaluations sont principalement fondées sur les publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est largement reconnue. L'une des principales activités du GIEC consiste à procéder, à intervalle régulier, à une évaluation de l'état des connaissances spéciaux et des documents techniques sur des sujets qui nécessitent des informations et des avis scientifiques indépendants et contribue en outre à la mise en oeuvre de la convention-cadres des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) par ces travaux sur les méthodes à appliquer pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre.

    PARAGRAPHE 2 : Engagements internationaux et changement climatique au Bénin

    A/ les premiers symptômes de changement climatique au Bénin

    Selon les premières études effectuées sur le climat au Bénin (Ogouwalé, 2004 ; Houndénou, 1999), des modifications sont constatés au niveau de la température, des pluies et des vents :

    - Une baisse générale de la pluviosité moyenne d'environ 15 à 20 pour cent selon la zone avec une réduction d'amplitude annuelle moyenne des hauteurs totales de pluies de 180 mm (le barbé et al, MEPN, 2009)

    - Une intensification des sécheresses qui se sont produites pendant la même période, notamment dans les années 1970 et1980

    - Des pluies violentes au début de saison pluvieuse, atteignant fréquemment une intensité supérieure à 100 mm/heure, ce qui favorise l'inondation et l'érosion des sols mal protégés (MEPN, 2008)

    - Le démarrage tardif de la saison de pluie et le retrait précoce de la mousson (Lawin, 2007).

    Au centre et au nord du Bénin, la sécheresse, les pluies tardives et violentes et les inondations constituent les risques climatiques régionaux par ordre décroissant d'importance. Dans le sud Bénin, les risques climatiques régionaux sont les inondations, les pluies violentes et tardives et la sécheresse par ordre décroissant d'importance. Les groupes sociaux les plus exposés sont les plus petits exploitants agricoles, les pêcheurs et les éleveurs (MEPN, 2006).

    Les secteurs les plus affectés par les changements climatiques sont ceux des ressources en eau, de l'énergie, des zones côtières de la santé, de l'agriculture et de la foresterie (MEPN, 2006). Les travaux réalisés sur la base des observations hydrauliques de longue durée ont montré :

    - Une diminution des ressources en eau de surface au niveau des principaux bassins (30 à 40%) (le barbé et al)

    - Des étrillages de plus en plus sévères avec de fréquents arrêts des écoulements ;

    - Un déficit de remplissage de la plupart des retenues des barrages avec comme impacts socio-économiques, la diminution du niveau d'alimentation en eau des villes ;

    Une réduction de la production halieutique une intrusion saline à l'intérieure des eaux douces et menace la biodiversité.

    B/ Les engagements internationaux et les efforts du Bénin

    Il a été établi en 1972 la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), pour organiser la réponse de la communauté internationale à cette menace d'envergure mondiale. Ce traité entré en vigueur le 21mars 1994, a pour objectif ultime de stabiliser les GES dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique.

    Le protocole d'application de la convention a été signé à Kyoto en décembre 1997. Il est entré en vigueur depuis février 2005 et instaure des engagements chiffrés de limitation ou de réduction des émissions de GES pour 35 pays dits industrialisés. Ces pays figurent à l'annexe 1 du protocole et ont l'obligation de réduire leurs émissions de GES de 5,2% par rapport au niveau de 1990, entre les années 2008 et 2012.

    Les pays en développement n'ont pas d'engagements chiffrés de réduction de leurs émissions car ils ne sont pas responsables, au même titre que les pays industrialisés, de l'effet de serre renforcé. Mais ils sont plus vulnérables aux changements climatiques

    Le Bénin a signé et ratifié la CCNUCC respectivement le 13 juin 1992 et le 30 juin 1994. Il a ratifié le protocole de Kyoto le 16 novembre 2001. La principale activité exécutée dans le cadre de la mise en oeuvre de la CCNUCC au plan national se résume comme suit :

    · Elaboration de la stratégie nationale de la mise en oeuvre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (2003). Ce document de stratégie présente, après un diagnostic des impacts du changement climatique dans différents secteurs d'activités, des mesures d'atténuation et d'adaptation qu'il convient de mettre en oeuvre ;

    · Elaboration de la communication nationale initiale sur les changements climatiques (2001) qui a établi que les régions méridionales du pays sont soumises à des inondations récurrentes et à l'érosion côtière, pendant que la sécheresse est demeurée le risque climatique majeur dans la région septentrionale ;

    · Mise en oeuvre de mesures pilotes d'adaptation au nord-ouest du Bénin (2006-2007) ;

    · Elaboration du programme d'action nationale aux fins de l'adaptation au changement climatique. Ce programme a identifié les besoins les plus urgents et immédiats du Bénin en matière d'adaptation aux changements climatiques. Les secteurs prioritaires identifiés concernent l'agriculture, la foresterie, les ressources en eau, l'énergie, la santé et les zones côtières ;

    Des efforts en cours pour la prise en compte de la question des changements climatiques dans le projet de développement ;

    · Elaboration de la deuxième communication nationale sur les changements climatiques au Bénin (2008-2010)

    · Adoption du décret n°2OO3-142 du 30 avril 2003 portant création du Comité National sur les Changements Climatiques (CNCC). Le CNCC est chargé du suivi et de l'appui à la mise en oeuvre de la CCNUCC et de ses instruments juridiques dont le processus de Kyoto.

    CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE

    La revue de littérature et la méthodologie de recherche font l'objet de ce chapitre structuré en deux sections. La première section est consacrée à la revue de littérature tandis que la seconde est destinée à la méthodologie de recherche.

    SECTION 1 : Revue de littérature

    PARAGRAPHE 1 : Revue théorique

    Quand on s'intéresse à l'environnement, on peut s'intéresser d'un côté aux biens et services fournis par la nature et qui sont disponibles à tous : le paysage, les zones humides ou l'air...et d'un autre côté, on peut aussi s'intéresser aux problèmes de pollution qui sont générés par les activités humaines : les pluies acides. En économie ces deux axes de réflexions font appel à des concepts standards : concernant le premier thème, les biens dont la consommation est collective sont dits des biens publics. Concernant le deuxième thème, on parle d'externalité pour identifier les conséquences de l'action d'un individu sur un autre. Ces deux notions ne sont pas prises en compte par le marché et les biens publics ne sont pas alloués par le marché. Dans cette partie après avoir défini les biens publics et ses caractéristiques ainsi que la notion d'externalité, nous discuterons des instruments de la politique climatique et leur efficacité.

    A/ Biens publics ou collectifs et l'inefficacité du marché

    1/ Les biens publics ou collectifs

    Un bien public ou collectif selon Samuelson (1954) est un bien dont la consommation est collective : il est accessible à tous et sa consommation par un individu n'entraine pas une moindre disponibilité pour les autres. Un bien collectif s'oppose au bien privé, pour lequel, au contraire, la consommation totale se divise entre les différents usagers et la consommation d'un individu prive un autre individu de l'utilisation du même bien. Chaque individu consomme donc une partie xi qu'il s'est procuré. En d'autre terme on a . Les biens publics ne respectent pas ce principe. Ils sont consommés à part égale : Ils sont en principe non rivaux et non exclusifs. Nous allons nous intéresser à un bien public particulier : le climat. On remarque qu'il s'agit bien d'un bien public puisque ni le principe de rivalité ni celui d'exclusion par les prix ne peut être vérifié pour un tel bien. Il est qualifié de bien public mondial puisqu'il est disponible non seulement au niveau local ou national mais aussi dans le monde entier. La jouissance d'un climat stable par un pays n'empêche pas les autres d'en bénéficier. De même Les émissions de gaz à effet de serre responsable des changements climatiques produisent les mêmes effets, quelque soit le pays d'où elles proviennent. Chacune des propriétés des biens publics renvoie à une source d'inefficacité du marché spécifique. L'absence d'incitation à produire liée au comportement de passager clandestin et le rationnement sous-optimal des consommateurs en présence de coût d'encombrement nul.

    La main invisible tenue en échec par les biens non exclusifs

    Le problème principal que posent les biens non exclusifs est celui du manque d'incitation des entrepreneurs à les produire. Ils savent à l'avance qu'ils auront du mal à se faire payer. En effet, ils n'ont aucun moyen de priver d'utilisation les usagers qui ne rémunèrent pas leurs services. Les consommateurs sont peu enclins à payer puisque rien ne les y oblige. La conséquence est que le marché ne produira pas les biens non exclusifs en quantités suffisantes. La cause de cette défaillance du marché réside dans ce qu'il est convenu d'appeler le comportement de passager clandestin. Il s'agit d'un individu qui déclare ne pas souhaiter tel ou tel bien public, afin d'éviter de participer à son- financement. Tout en sachant que dès l'instant où existe ce bien public, il pourra en bénéficier, au même titre que ceux qui ont manifesté le souhait. Généralement ce raisonnement à N individus conduit finalement au refus de produire le dit bien public. Nous sommes dans une situation qui met en échec la main invisible puisque le comportement rationnel d'agents uniquement préoccupés de leurs intérêts ne parvient pas à un équilibre qui maximise le bien être collectif.

    Une autorité publique doit donc se substituer pour réaliser l'allocation efficace des ressources. Le moyen pratique recommandé pour y parvenir consiste à financer la production des biens à partir des fonds publics, mais rien n'empêche cette dernière de déléguer la production proprement dite à une entreprise privée (la décision de faire ou de faire faire n'est pas liée au caractère non excludable du bien. Le choix entre un service ministériel, un établissement public à caractère administratif ou industriel et une concession de service public déléguée à une entreprise privée relève de considération organisationnelle).

    Inefficacité du marché en présence de bien non rivaux

    La non rivalité est la propriété qu'un bien puisse être consommé simultanément par plusieurs personnes sans que la quantité consommée par l'une diminue les quantités disponibles pour les autres. Les biens comme l'éclairage public, la défense nationale remplissent cette propriété. La non rivalité peut se décliner de deux autres manières en disant que chaque utilisateur consomme la même unité de bien, ou bien en disant qu'un consommateur additionnel du bien n'entraine pas des nuisances d'encombrement. Quelle que soit la formulation retenue, la conséquence de la non rivalité en termes économiques est la même : le coût marginal pour servir un utilisateur supplémentaire est nul. C'est cette propriété économique qui est à l'origine d'une autre défaillance du marché en présence d'un bien collectif : le rationnement sous-optimal.

    2/ Inefficacité du marché concernant les externalités

    L'analyse des externalités a été notamment menée par Cecil Pigou dès 1932.une externalité désigne une situation où les activités d'un (ou de plusieurs) agent(s) économique(s) ont des conséquences sur le bien-être (au sens large) d'autres agents, sans qu'il y ait des échanges ou des transactions entre eux. Lorsque ces conséquences sont bénéfiques, on dit que l'externalité est positive ; elle est négative dans le cas contraire (Guerrien, 2005). Pigou (1932) cité par Faucheux et al (1995) définit pour la première fois l'externalité comme un défaut de marché entre les fonctions d'utilité individuelles. Il insiste sur le caractère hors marché de l'effet : « l'essence du phénomène est qu'une personne A en même temps qu'elle fournit à une autre personne B un service déterminé pour lequel elle reçoit un paiement, procure par la même occasion des avantages ou des inconvénients d'une nature tel qu'un paiement ne puisse être imposé à ceux qui en bénéficient ni une compensation prélevée au profit de ceux qui en souffrent ». Une illustration donnée par Pigou (1932) est l'exemple des incendies de forets provoqués par les locomotives à vapeur. Le passage des trains est profitable aux voyageurs et aux compagnies, mais les escarbilles peuvent mettre le feu aux parcelles boisées le long des lignes et entrainer ainsi un sinistre préjudiciable aux propriétaires forestiers, acteurs qui ne participent pas à l'échange du service ferroviaire. Pour Pigou (1932) l'économie ou la déséconomie externe est analysée en termes de divergence entre coût privé et coût social. Quand le produit social d'une activité est supérieur au produit privé de cette activité, se manifeste une externalité positive ou d'économie externe. Quand le coût social lié à une activité est supérieur au coût privé supporté par cette activité, se manifeste une externalité négative ou déséconomie externe. Il est clair qu'en matière d'économie de l'environnement ce sont les effets externes négatifs qui permettent de représenter les phénomènes de nuisance et de pollution. L'externalité environnementale négative désigne les situations de pollution, d'altération de ressources naturelles, de destruction de paysages, de perte en biodiversité, de nuisances environnementales diverses..., dès lors que les situations en question affectent le bien-être d'individus, et sans que cette perte de bien soit compensée au travers d'un mécanisme marchand.

    Les différentes solutions aux externalités

    Les pouvoirs publics peuvent intervenir de deux façons différentes. Pour bien le comprendre, nous allons prendre l'exemple d'une usine qui génère des nuisances de bruit importantes qui gêne le voisinage.

    · La méthode autoritaire

    L'Etat peut décider de décréter un seuil maximal de bruit à ne pas dépasser. Ainsi le problème de ces externalités est réglé. En revanche, un tel règlement peut poser des problèmes rédhibitoires aux entreprises qui, de par leur activité sont obligées de dépasser le niveau sonore et risque d'entrainer l'abandon de ces activités. Par ailleurs, les réglementations ne résolvent pas le problème posé par les externalités positives. La solution autoritaire ne permet donc pas de se rapprocher de l'optimum et encore moins de l'atteindre.

    · Les taxes et subventions Pigouviennes

    Plutôt que d'exiger ou d'interdire, l'Etat peut intervenir de façon que le calcul rationne des agents économiques intègrent les externalités. Il faut pour cela faire en sorte que le coût privé qui entre dans le calcul des agents soit le même que le vrai coût de l'activité (coût social) grâce à la mise en oeuvre de taxes dans le cas d'externalités négatives et de subvention dans le cas d'externalités positives. Ainsi l'usine qui génère des nuisances de bruit importantes se verra dans l'obligation de payer un impôt qu'elle intègrera dans son calcul de coût. Le coût marginal augmentant du fait des taxes, l'entreprise réduira sa production (et par conséquent sa nuisance).

    B/ Les instruments de politique climatique et leur efficacité

    Revenons aux instruments de la politique climatique. Ils sont de deux types : les instruments réglementaires, comme par exemple les normes en matière d'habitat imposées par les lois Grenelle en France, et les instruments économiques que sont les taxes et les marchés de permis d'émissions négociables, et leurs variantes (par exemple, marché de permis avec prix plafond ou prix plancher). Les normes contraignent alors que les taxes et marchés de permis incitent à réduire les émissions de GES. Ils y parviennent en donnant un prix à un bien qui auparavant n'en avait pas : le carbone émis dans l'atmosphère. Ce faisant, ils incitent bien les émetteurs à réduire leurs émissions, tant que le prix des émissions, c'est-à-dire la taxe ou le prix des permis, est plus élevé que l'avantage économique qu'elles leur procurent. Par opposition, les normes ont ceci de sympathiquement trompeur que le coût qu'elles font peser sur ceux qui doivent les appliquer (en quelque sorte le prix des émissions) est caché, du moins au premier abord. Ces arguments incitent à considérer les normes avec précaution. Pour la plupart des économistes, elles sont de bons instruments dans quelques situations particulières, mais, en règle générale, les instruments incitatifs sont préférables, car ils sont plus efficaces au sens où ils permettent d'atteindre une réduction d'émissions donnée à moindre coût.

    La taxe donne directement un prix aux émissions. Le marché de permis leur donne un prix de façon indirecte, puisque ce prix résulte de l'équilibre du marché et est ainsi le reflet de la quantité totale de permis d'émissions mis sur le marché. En théorie, ces deux méthodes pour donner un prix aux émissions sont équivalentes quand l'information du régulateur est parfaite, ce qui lui permet de calibrer de façon appropriée les instruments, et que divers coûts sont négligés. En réalité, l'information n'est pas parfaite et les coûts que néglige volontiers la théorie peuvent être très importants.

    Par définition, le marché de permis permet de contrôler avec certitude le niveau total d'émissions, alors que la taxe permet de contrôler le coût d'une réduction des émissions. Quand l'information est imparfaite, on préfèrera un marché de permis s'il est important de contrôler avec précision les émissions, ce qui est le cas quand le dommage marginal augmente très rapidement avec le niveau d'émission. Si en revanche il semble plus important de ne pas encourir des coûts de réduction des émissions trop élevés par rapport aux dommages évités, ce qui est le cas quand le coût marginal de la réduction des émissions augmente très rapidement avec le niveau de réduction des émissions, l'avantage sera à la taxe. Les études empiriques disponibles suggèrent qu'en ce qui concerne le changement climatique on serait plutôt dans le second cas, ce qui donne un avantage à la taxe. Cependant, quand l'objectif est un niveau de concentration à ne pas dépasser, l'avantage du marché de permis est de pouvoir contrôler les émissions de manière beaucoup plus précise.

    Quant aux coûts que la théorie néglige souvent, ce sont d'abord les coûts administratifs. Quel est l'instrument le plus coûteux à mettre en place concrètement ? Probablement le marché de permis, car les gouvernements ont une grande expérience dans le prélèvement de taxes et possèdent déjà les structures administratives appropriées. Ce sont ensuite les coûts induits par le marchandage politique. Les lobbys cherchent à obtenir à la fois un plafond d'émissions élevé et une allocation de permis gratuite dans le cas du marché de permis, des exemptions partielles ou totales dans le cas d'une taxe. Quel est l'instrument qui se prête le plus facilement au jeu des lobbys ? La réponse n'est pas simple, mais l'expérience montre que les lobbys savent s'adapter aux deux instruments. Enfin, un coût potentiellement très important est le coût de la volatilité du prix des permis. Cette volatilité est néfaste car elle induit un brouillage du signal-prix transmis à l'économie, ce qui évidemment n'est pas favorable à la bonne orientation des choix d'investissement de long terme et de la recherche.

    Ces choix d'investissement sont, des déterminants pour le long terme. Les instruments de la politique climatique doivent permettre d'infléchir les comportements des agents dans le sens de la diminution des émissions de carbone, mais ils doivent également orienter la recherche et l'innovation dans la bonne direction, celle du développement des énergies non carbonées et des technologies et produits verts. Sur ce point, la théorie ne permet pas de dégager un avantage absolu à l'un des deux instruments, taxe ou marché de permis.

    Les économistes ont beaucoup écrit sur ces sujets, depuis longtemps. Mais peut-être se sont-ils trop focalisés sur l'efficacité des instruments et leur pouvoir incitatif, alors que les faits montrent de façon indiscutable que la mise en place d'une politique crédible de lutte contre le changement climatique achoppe sur une question de distribution des efforts, que se soit au niveau mondial ou au niveau national.

    Paragraphe 2 : Revue empirique

    A / les modèles d'estimations

    Deux modèles à considération économique ont été souvent employés dans la littérature afin de mesurer les impacts du changement climatique sur l'agriculture : l'approche fonction de production et l'approche Ricardienne. Elles se différencient principalement par leur méthodologie qui s'oriente d'un côté vers l'agronomie et de l'autre vers l'économie.

    La première nous permet de modéliser une exploitation agricole ou une culture. Elle représente la réponse agronomique des cultures spécifiques et des variétés des cultures ainsi que le déroulement des opérations dans l'exploitation agricole, des choix de cultures, et de la manière avec laquelle les décisions affectent les couts et les revenus agricoles. Les cultures sont développées dans des arrangements de champs ou des laboratoires qui simulent différents climats et différents niveaux de CO2. Les études qui ont employé cette approche incluent celles d'Adam Smith et al (1990), Kaiser et al (1993), Reilly et al (1994), Rosenzweig et Iglesias (1994), Rosenzweig et Parry (1990). Ces simulations offrent une représentation idéalisée de l'opération culturale et de l'exploitation agricole qui tend à donner des résultats forts différents des conditions du monde réel. De plus avec cette approche, il est difficile de modéliser le niveau d'adaptation de l'exploitant. En effet d'innombrable possibilités d'aplations sont disponibles pour l'agriculteur tels que : changement de périodes de semis, de variétés de culture, de moyen de laboure et d'irrigation. Les inclure tous serait pratiquement non faisable. Partant de cette faiblesse du modèle agro économique, Mendelshon et al (1994) ont développé l'approche Ricardienne, qui, au lieu de considérer les rendements de certaines cultures, examine l'influence du climat sur le revenu net (productivité future de la terre actualisée) ou la valeur de la terre. Le principe est de régresser la performance de l'exploitation agricole représenté par le revenu net sur l'ensemble des facteurs environnementaux, les inputs traditionnels (terre et travail), et le système de soutient. Ceci permettra de mesurer la contribution marginale de chaque facteur et de détecter les effets du changement climatique à long terme sur le revenu net. Contrairement à l'approche agro économique, celle-ci prend en compte les adaptations de l'exploitant. Les bénéfices et les couts d'adaptation sont incorporés automatiquement par la valeur agricole de la terre ou le revenu net. Cette méthode a permis de constater dans les pays où elle a été appliquée que les impacts de température plus élevée sur l'agriculture ont évolué de catastrophique à salutaire d'où l'importance de la considération de l'adaptation dans les études d'impact du changement climatique sur l'agriculture pour diminuer le biais de la surestimation des impacts.

    Les chercheurs employant chacune de ces méthodes existantes conviennent généralement que le niveau auquel les agriculteurs arrivent à s'adapter aux nouvelles conditions climatiques peut être important. Les modèles agro économiques doivent explicitement modéliser l'adaptation. L'analyse doit pouvoir déterminer quelle adaptation est économiquement souhaitable à travers les expériences établies dans les laboratoires. Dans la pratique il est difficile de faire de telle détermination, et aussi elles sont en grande partie de manière ad hoc. L'adaptation implique un changement de pratique agricole en réponse à un changement des conditions climatiques. Elle inclut des changements de procédures de gestions telles que la synchronisation de l'ensemencement et la moisson, l'intensification des intrants et le changement des variétés de culture. Naturellement l'adaptation suppose que les agriculteurs ont accès aux pratiques et à des technologies alternatives. La technique Ricardienne permet d'étudier les conséquences du changement climatique tout en intégrant les mesures d'adaptation. Pour cette raison, nous utiliserons la méthode Ricardienne dans ce travail

    B/ Impact négatif des variables climatiques sur l'agriculture

    Environmental Protection Agency (EPA) : en 1989, l'agence de protection environnementale aux Etats Unis fournit une importante étude sur l'impact du dédoublement des émissions du CO2 sur l'agriculture américaine. Cette étude basée sur le modèle agro économique identifie une perte comprise entre 6 et 34 millions de dollars en absence de l'effet fertilisant du CO2. En cas de réalisation de l'effet fertilisant du CO2, l'impact des variables climatiques sur l'agriculture américaine dans le contexte du changement climatique est estimé entre -10 et + 10 millions de dollars.

    Deux analyses élaborées par Rosenzweig et Parry (1992) d'un coté et Darwing et al de l'autre ont réunit la majeure partie des pays du monde. Ces analyses ont limité l'évidence empirique dans les pays en voie de développement. En effet les premiers ont limité leur enquête aux grains et les seconds se sont basés sur des écosystèmes typiquement représentatifs. Cependant il est clair que le changement climatique n'aurait pas les mêmes effets sur les systèmes agricoles du monde. Ces analyses mettent en lumière la prédominance des effets négatifs du réchauffement climatique sur l'agriculture.

    A.Nefzi et F.Buzidi (1998), dans leurs travaux intitulés « Evaluation de l'impact économique du changement climatique sur l'agriculture au Maghreb« réalisé en 1998, reposant sur une base de données relatives au 5 pays du Maghreb qui couvre une période de 1974à 2005 et utilisant l'analyse ricardienne de la valeur ajoutée agricole, estime qu'une augmentation de la température et/ou de précipitation à des effets négatifs sur la valeur ajoutée agricole maghrébine.

    Kurukulasuriya et Mendelshon (2007) : examine l'impact du changement climatique sur les terres cultivées en Afrique, en utilisant une analyse transversale Ricardienne et se basant sur des données concernant des fermes et issus d'une étude regroupant 11 pays et plus de 9500 fermiers. Ils régressent le revenu annuel net sur les variables climat et autres. L'étude confirme que le climat actuel affecte les revenus nets des fermes dans toute l'Afrique. Lorsqu'on applique ces résultats au climat futur éventuel on s'aperçoit que les fermes situées sur les terres sèches sont particulièrement sensibles au climat. Même à partir de 2020, le changement pourrait influer de manière extrêmement négative sur les zones actuellement chaudes et arides. A partir de 2100, les revenus nets des cultures sur des terres sèches pourraient augmenter de 51% si le réchauffement est doux et humide, mais baisserait de 43% si les futurs climats s'avèrent chauds et secs. Les revenus nets des cultures provenant des fermes actuelles irriguées ont de fortes chances d'être moins affectés.

    M. Ouédraogo (2008) utilisant l'approche Ricardienne et la théorie de la rente foncière conclut que les scenarii de diminution des précipitations et/ou d'augmentation de température seront très dommageables à l'agriculture au Burkina du fait des conditions climatiques.

    Ginet (2009) ; utilise le modèle VAR structurel pour juger de la vulnérabilité des secteurs réels de 4 pays méditerranéens (Algérie, France, Tunisie, Turquie) aux phénomènes climatiques extrêmes. L'analyse révèle que l'ensemble des pays de l'échantillon connaît d'ores et déjà des pertes économiques importantes qui ne vont cesser de s'accentuer du fait de la tendance futur du changement climatique (réchauffement climatique).

    L'international Food Policy Research Institut of Adaptation (IFPRI), a publié un bilan pessimiste dans son dernier rapport intitulé « climate change impact on agriculture and costs of adaptation ».en se basant sur le scénario A2 du 4è rapport d'évaluation du GIEC, IFPRI a mobilisé l'évaluation de rendements agricoles sous l'effet du changement climatique. Les résultats obtenus indiquent que les pays en développement seront probablement les plus impactés et pourraient voir leur rendement chuté de 20 à 35%.

    Pilo Mikémina (2011) la étudié l'impact des changements climatiques sur l'agriculture au Togo en utilisant des données en séries temporelles sur la période 1971-2004. Ses résultats montrent qu'à long terme (2070-2099) l'impact sur le revenu agricole est estimé entre -27 et -14% relativement à celle de 2004 entrainant un coût entre 5% et 10% du PIB.

    Les études précédentes prédisent que l'évaluation des variables climatiques dans le contexte du changement climatique sera non bénéfique au revenu agricole. Cependant certains travaux fournissent des résultats contraires.

    C/ Impacts positifs des changements climatiques

    Des papiers de 1992 (Tobey, Reilly et al. 1992) et 1994 (Reilly, Hohmann et al. 1994) ont conclu que les impacts du changement climatique sur l'agriculture seraient, dans certains cas, positifs et seraient gérables à l'échelle mondiale. Le réchauffement climatique ne devrait pas sérieusement perturbé les marchés agricoles mondiaux. Les effets d'un revenu négatif dans les régions céréalières tempérées compensés par des ajustements interrégionaux dans la production et la consommation. Un premier postulat clé stipule qu'une partie des pertes de production due aux températures et précipitations serait compensé par l'effet fertilisant du CO2. Un second postulat clé mentionne qu'une libération des échanges commerciaux agricoles engendrerait un système agricole plus résistant face aux incertitudes climatiques. Une publication de 2004, largement citée, (Parry. Rosenzweig et al. 2004 : 66), basé sur une modélisation plus complexe du climat et de l'agriculture utilisant les résultats du 3è rapport du GIEC (AR3) a été encore relativement optimiste concernant la production mondiale de biens alimentaires mais avec davantage d'avertissement que dans les précédentes publications. «... les expériences combinées du modèle et du scénario démontrent que le monde semble en grande partie capable de subvenir à ses besoins selon les scénarios SRES jusqu'à la fin de ce siècle. Ceci s'explique car la production des pays développés profite généralement du changement climatique, compensant les baisses prévisionnelles des pays en développement. Alors que la production mondiale parait stable, des variations régionales dans les rendements des récoltes s'annoncent de plus en plus marqué avec le temps, jusqu' en polarisant de manière significative les effets avec les hausses substantielles du risque de famine dans les pays les plus pauvres. Et cela particulièrement dans le cas de scénarios à forte inégalité (AIFI et A2) «. ces résultats sont fortement influencés par les conséquences présumées de la fertilisation au CO2 de plus de 10% pour le blé, le riz, et le germe de soja, et de 5% pour le maïs. Sans effet fertilisant du CO2, le pronostic est plus réservé. Une étude de 2007(Reilly, Paltsev et al. 2007), qui simule la réponse agricole au changement climatique et intègre des effets économiques d'équilibre général, trouve que les rendements augmenteraient probablement dans toutes les régions, avec des profits moins importants dans les régions tempérées que dans les modèles précédents, ces résultats sont fortement conditionnés par l'effet fertilisant du CO2. De plus, les hypothèses concernant le comportement biologique des récoltes face au changement climatique et autre modification sont assez importantes.

    G. Bélanger et A. Bootsman ont aussi mené des études sur l'impact du changement climatique sur l'agriculture. Ils se sont intéressés au Québec. Ils ont calculé pour cela les indices agro économiques pour la période de 1961 à 1990 (période de référence) et pour deux périodes futures pour 21 stations climatiques représentatives des régions agricoles au Québec. Les scénarii pour les périodes futures sont fondés sur les données sorties du modèle de circulation générale (MCG) du Canada. Les données climatiques de références utilisées pour cette étude porte sur la moyenne mensuelle de 30 ans de température maximale et minimale quotidienne moyenne et des précipitations totales pour la période 1961 à 1990 calculée pour les 21 stations climatiques du Québec . Ils parviennent aux conclusions suivantes :

    Les conditions climatiques prédites devraient permettre d'envisager la culture de maïs et du soya dans certaines régions où elle ne l'est pas actuellement au cours de la période 2040 à 2070. Pour les régions où la culture du maïs est déjà possible, les rendements au cours des 50 prochaines années devraient augmenter considérablement. On note deux interrogations majeures en évaluant ces études. La première porte sur l'importance capitale des bienfaits de la fertilisation au CO2 l'atténuation des effets de la température et des précipitations liées au changement climatique. Néanmoins, un rapport récent basé sur des expériences de fertilisation au CO2 menées en plein champs (long, Ainsworth et al. 2006) révèle que les effets en plein air sont environ 50% inférieurs aux expériences menées en milieu clos. Un autre rapport (Zavala, Castel et al. 2008) démontre qu'un niveau plus élevé de CO2 dans l'atmosphère diminue la résistance des plantes de soja aux scarabées japonais et des racines du maïs à la chrysomèle. Ainsi, les bienfaits actuels sur les champs de la fertilisation au CO2 restent incertains. En second lieu, ces résultats dépendent tous d'un système de commerce de plus en plus ouvert, où les déficits liés au climat dans certaines régions peuvent être compensés par des importations. Le récent échec du cycle de Doha soulève des doutes quant à l'éventuelle mise en place de ces flux commerciaux. Ainsi, si l'environnement s'ouvre autant que les modélisations le prévoient, il restera à déterminer si les baisses de la production agricoles liée au climat et les baisses des exportations de certaines régions peuvent être compensées par les hausses production dans l'autre région.

    SECTION 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

    Dans cette section nous présentons dans un premier temps la méthodologie que nous utilisons de façon explicite et ensuite nous nous intéressons à la description des variables utilisées. 

    PARAGRAPHE1 : METHODE D'ANALYSE

    L'analyse sera basée sur le modèle ricardien du fait qu'il tient compte du niveau de l'adaptation contrairement au modèle agro économique. Pour ce faire nous présentons dans un premier temps le modèle ricardien ensuite nous faisons cas de l'adaptation de ce modèle à notre contexte.

    A/ SPECIFICATION DU MODELE

    Selon le modèle ricardien, la fonction de production de l'exploitant peut être exprimée comme fonction des variables exogènes des intrants et des moyens de production. Les variables exogènes inclurent les caractéristiques du sol et du climat, associées à l'exploitation agricole, ainsi que les rémunérations nettes (prix, subventions) associées aux activités agricoles. Les variables endogènes inclurent le travail, le capital (le matériel et équipement), les grains les fertilisants et bien d'autres intrants déterminant les ressources et capacités de production. Les caractéristiques de l'exploitant agricole peuvent aussi avoir une importante contribution au processus de production. Ainsi la fonction de profit s'écrit comme suit :

    (1)

    Où j= 1,2,....n

    est le prix de la culture j ; est la fonction de production de la culture j, Z le vecteur des variables climatiques, m est le vecteur des caractéristiques exogènes à l'exploitation agricole, est le vecteur des inputs associés à l'activité de production j et W le vecteur des prix des inputs. Maximisant le profit, chaque producteur choisit les inputs Xj satisfaisant les conditions suivantes étant donné les facteurs exogènes.

    Le vecteur d'input optimal qui en résulte peut être noté comme suit : . Ainsi si les activités de production et les inputs qui procurent la production la plus élevée sont choisis, le revenu net (le profit) résultant serait seulement fonction des variables exogènes à l'exploitation.

    A l'équilibre, la production peut être considérée comme incorporant les choix optimums des produits et des intrants. Ce qui implique que les impacts climatiques calculés ( à partir de l'équilibre ci-dessus est la réponse optimale des agriculteurs au climat, au sol et aux autres facteurs. Nous reconnaissons avec Mendelshon, Nordhaus et shaw que les variables climatiques prennent une forme quadratique dans le modèle de régression du fait de la non linéarité de l'effet du changement climatique sur l'agriculture et que les prix sont uniformes à travers les périodes. Soient C conditions climatiques et L caractéristiques exogènes à l'exploitation, la fonction de profit peut alors s'écrire comme suit :

    (2)

    sont respectivement des paramètres des variables climatiques et autres variables exogènes. Dans ce modèle, l'impact des changements climatiques est donné par la variation du profit résultant des variations de la température et des précipitations (donc par la modification des variables climatiques) C0 représente les conditions climatiques initiales et C1 les conditions climatiques finales.

    B/ Adaptation du modèle ricardien au contexte d'étude

    Le modèle ricardien tel que exposé suppose implicitement que la variation du revenu net est indépendante des facteurs endogènes à l'exploitation. La combinaison de facteurs endogènes d'une période à l'autre n'influe donc pas sur le revenu net à l'hectare durant la période de l'étude car étant constante. Cette hypothèse implicite nous paraît irréaliste dans le contexte de notre étude. En effet les paysans béninois étant en majorité constitués de population pauvre, sont soumis à des contraintes surtout à la contrainte financière ; ce qui occasionne une variation des inputs par hectare d'une saison agricole à l'autre. Par conséquent, les variations du revenu agricole à l'hectare ne sauraient être attribuées uniquement aux variables exogènes, mais aussi aux variables endogènes. Ceci justifie l'introduction de nouvelles variables dans l'équation (2) pour tenir compte de ces faiblesses. Dans un premier temps nous introduisons la quantité d'engrais par hectare (E) en tonne métrique. En ce qui concerne le facteur travail, nous retenons la variable PA défini comme le nombre d'agriculteur à l'hectare. L'introduction de cette variable est motivée par l'idée qu'un nombre élevé d'agriculteurs à l'hectare permettra un meilleur rendement dans la mesure où elle contribue à un respect du calendrier cultural. En effet, un bon rendement est tributaire également de la tenue des activités agricoles à tant : le semis, le laboure, le sarclage, l'épandage d'engrais la récolte...sont des activités agricoles dont le respect des dates respectives d'exécution peut s'avérer crucial pour un rendement conséquent et partant un revenu élevé. Dans la plupart des cas, ces dates ne sont pas respectées parce que, d'un côté les paysans n'ont pas les moyens nécessaires pour faire appel à la main d'oeuvre salariée ; de l'autre, la superficie qu'ils exploitent est trop importante pour qu'ils puissent tenir toutes les activités agricoles à tant sans faire recours à la main d'oeuvre extérieure.

    Le vecteur m inclus dans le cadre de la plupart des études qui ont employé cette méthode la superficie irriguée, la technique agricole, la vulgarisation, la qualité du sol. Seul quelques uns de ces facteurs nous paraissent pertinents dans le contexte béninois. En effet, la pratique de l'irrigation au bénin est encore embryonnaire, et aussi la vulgarisation reste marginale. Par contre en ce qui concerne la technique agricole, la culture attelée est pratiquée dans certaines localités ainsi que le laboure par tracteur.

    Pour capter l'impact des techniques agricoles, nous introduisons dans l'équation à estimer la variable Tr qui reflète le nombre de tracteurs par hectare. L'équation se présente donc comme suit :

    (3)

    désigne les saisons ; est la température moyenne annuelle pour la saison j ; désigne les précipitations moyennes annuelles pour la saison j ; Tr, E et PA les variables précédemment annoncées et un terme d'erreur. Nous supposons que suit une loi normale centrée réduite N (0 ; 1). Notre travail consiste dans un premier temps à estimer l'équation (3). Ensuite nous choisissons un horizon temporel puis enfin déterminer l'impact global de la température et des précipitations sur la variable dépendante qui est équivalent à l'impact du changement climatique dans notre étude. L'estimation du modèle spécifié se déroule en plusieurs étapes :

    · Identification de l'ordre d'intégration de DICKEY et FULLER

    Avant tout traitement économétrique il convient de s'assurer de la stationnarité des variables. Une série chronologique est stationnaire si sa variance et son espérance restent inchangées au cours du temps. En d'autre terme la série stationnaire ne comporte ni tendance, ni saisonnalité. DICKEY et FULLER (1979 : 1981) ont mis au point un test permettant non seulement de détecter l'existence d'une tendance mais aussi la bonne manière de stationnariser une série. Le test de racine indique l'ordre d'intégration des séries. Il en découle donc qu'une série est intégrée d'ordre 1 s'il convient de la différencier une fois avant de la stationnariser. Il est important de rappeler que le choix porté sur DIKEY FULLER Augmented se justifie par le fait qu'il tient compte d'une éventuelle autocorrelation des termes d'erreurs.

    · Test de cointégration d'Engle-Granger et le modèle à correction d'erreur

    L'analyse de la cointégration permet d'appréhender clairement la relation entre deux variables. Les séries et sont cointégrées si et seulement si ces séries sont affectées de même ordre d'intégration. Une combinaison linéaire de ces séries permet de ramener à une série d'ordre d'intégration inférieur. La cointégration d'Engle-Granger est une méthode à double étape :

    Etape 1 : la relation de long terme est estimée par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). Le résidu de la régression est ensuite soumis au test de stationnarité. Le processus est intégré si le résidu est stationnaire. Dans le cas contraire les séries ont des trajectoires divergentes et n'admettent pas de relation de long terme.

    Etape 2 : si l'hypothèse est retenue, on estime le modèle à correction d'erreur (MCE). Engle et Granger (1987) ont montré à travers le théorème de la représentation de Granger que toutes les séries cointégrées peuvent être représentées par un MCE qui permet de corriger les écarts afin de converger vers l'équilibre de long terme et en même temps de connaître les comportements de court terme.

    · Test de cointégration de Johansen

    Il permet par la méthode de maximum de vraisemblance de tester l'existence d'une relation de long terme dans les séries temporelles stationnaire et d'obtenir tous les vecteurs de cointégration dans un cadre multi varié. Contrairement à l'approche d'Engle et Granger qui ne tient compte que d'une relation de cointégration, celle de Johansen paraît plus attrayante lorsqu'on veut tester la cointégration dans un système de plusieurs variables. Ce test est basé sur deux approches :

    · La première, appelée statistique de la trace, teste l'existence d'au moins n vecteurs de cointégration dans un système comportant N-n variables.

    · La seconde dénommée statistique de la valeur propre maximale, teste s'il existe exactement n vecteurs de cointégration contre l'alternative de n+1 vecteurs.

    · Test de normalité de JARQUE-BERA

    Il est utile de vérifier dans un travail de recherche, la normalité des erreurs surtout pour le calcul des intervalles de confiance et aussi pour effectuer les tests de student sur les paramètres. Le test de Jarque-Bera (1984) fondé sur la notion de Skewness (asymétrie) et de Kurtois (aplatissement), permet de vérifier la normalité d'une distribution statistique.

    · Test de BREUSH-GODFREY

    Ce test fondé sur un test de Fisher de nullité des coefficients (F-statistique) ou de multiplicateur de Lagrange (nR2) permet de tester une autocorélation d'un ordre supérieur à 1. L'idée générale de ce test réside dans la recherche d'une relation significative entre le résidu et ce même résidu décalée au seuil de 5%.

    · Test de significativité

    Les variables significatives retenues dans le cadre de l'étude peuvent être non significatives dans l'explication de la variable dépendante du modèle. Ainsi à partir du modèle de long terme estimé par les MCO, la significativité de chacune des variables est déterminée par la lecture des probabilités critiques qui seront inférieure à 5% ou les « t-statistic » supérieures à 1,96. Quand à la significativité globale du modèle, elle est déterminée à travers la valeur Prob (F-statistic) qui doit être inférieure à 5%.

    · Test d'homoscédasticité de White

    Le texte d'homoscédasticité est utile dans la mesure où il permet de détecter et de corriger l'hétéroscédasticité des erreurs. Plusieurs tests existent pour la détection de l'hétéroscédasticité des erreurs mais nous retenons celui de White. Le test de White est fondé sur une relation significative entre le carré du résidu et une ou plusieurs variables explicatives en niveau et au carré au sein d'une équation de régression. Le modèle est homoscédastique si la probabilité est supérieure à 5%. Il est hétéroscédastique dans le cas contraire

    · Le CUSUM (Cumulative Sum)

    Il est fondé sur la somme cumulée des résidus récursifs et permet d'étudier la stabilité des équations de régressions au cours du temps. Si les coefficients sont stables, alors les résidus récursifs doivent rester dans l'intervalle défini au seuil de confiance de 5%. Dans le cas contraire le modèle est réputée instable.

    · Le CUSUM SQ (Cumulative Sum Square)

    Il est fondé sur la somme cumulée du carré des résidus récursifs et permet de détecter des modifications aléatoires (ponctuelles) dans le comportement du modèle. Si les coefficients sont stables au cours du temps, alors les résidus récursifs carrés doivent rester dans l'intervalle de confiance. L'estimation du modèle se fera à l'aide du logiciel Eviews 5

    C/ hypothèse d'équilibre partiel

    Un des postulats des modèles économiques qui étudient l'impact des changements climatiques sur l'agriculture concerne leur approche du type équilibre partiel qui suppose que le prix relatif des produits agricoles sera constant dans le temps. Les critiques font états que l'analyse en équilibre partiel peut mener à des estimations biaisées puisque cette méthode tend à sous-estimer les dommages et surestime les bénéfices. Plus spécifiquement ce que cline (1996) critique dans sa réponse au modèle ricardien de Mendelshon, Nordhaus et Shaw (1994), est que la modélisation permet aux agriculteurs de modifier la fonction de leur terre (par exemple de la culture de blé vers la culture de maïs) sans toutefois que ceux-ci soient à l'affût des nouveaux prix du blé versus le maïs suite aux changements climatiques. En effet, il est possible que le climat ait augmenté de manière importante la valeur du blé par rapport à la valeur du maïs, en raison d'un choc d'offre par exemple, et que l'agriculteur n'en étant pas conscient base son choix de culture simplement sur le changement de productivité de chacune des cultures dans le nouveau climat. En omettant de considérer la variation des prix relatifs, l'utilisation d'un équilibre partiel cause donc nécessairement un biais dans l'estimation. Mendelshon et Nordhaus (1996), ont répliqué aux critiques en calculant l'ampleur approximative du biais causée par cette faiblesse de leur modèle. Ils en sont venus à la conclusion que plus l'offre de produits agricoles est élastique plus le biais de l'estimation sera petit. Egalement, ils ont trouvé que plus l'impact des changements climatiques sur les quantités était petit plus le biais s'approchera de zéro (Mendelshon et Nordhaus (1996), Mendelshon, Nordhaus et Shaw (1999). Pour bien saisir l'ampleur de ce biais il faut d'abord comprendre comment se dessine la courbe d'offre des produits agricoles à long terme. Pour ce faire imaginons, un choc dans le climat qui affecte négativement la quantité produite. La courbe d'offre se déplace vers la gauche. SCT , SINITIAL , PCT, PINITIAL, PLT, QCT, QINITIALet QLT représentent respectivement l'offre de court terme, l'offre initiale, le prix de court terme, le prix initial, le prix de long terme, la quantité de court terme, la quantité initiale et la quantité de long terme.

    Prix SCT Sinitiale SCT Sinitiale

    PCT PCT

    Pinitial PLT

    QCT Q initiale QCT QLT Quantité

    Graphique 3 : Effet d'un choc d'offre sur le prix d'un bien agricole

    A court terme, l'offre étant complètement inélastique en raison du délai entre la semence et la récolte, l'agriculteur ne peut modifier sa quantité produite et les prix s'envolent à PCT. Cependant, à long terme, les agriculteurs (existants et nouveaux) répondent au signal lancé par l'augmentation dans le prix relatif face aux autres biens agricoles et accroissent leur production, augmentant l'offre et ramenant du même coup le prix au niveau initial PLT. Suivant cette logique il est tout à fait raisonnable de poser que les changements dans le prix à long terme est inférieur à celui de court terme et qu'il est même peut être égale à zéro. C'est donc dire que la courbe d'offre de produits agricoles est beaucoup plus élastique à long terme qu'à court terme, réduisant ainsi, selon Mendelshon et Nordhaus (1996), le biais de l'estimation vers zéro. De manière plus théorique, considérons l'équation de profit d'un agriculteur représentatif qui produit une certaine culture, et qui comme dans notre modèle, n'a pas la possibilité de changer de cultures en réponse aux variations de court terme du climat :

    (4)

    Où p, q et c représentent respectivement les prix, la quantité et les coûts. Les prix et les coûts sont fonction de la quantité. La quantité est fonction du climat z, puisque celui-ci affecte directement les rendements annuels. Maintenant, considérons la réponse du profit de l'agriculteur face à un changement dans le climat :

    (5)

    Le premier terme mesure le changement dans les prix en réponse au choc dans le climat multiplié par l'effet du climat sur la quantité, lui-même multiplié par le niveau initial de quantité produite. Nous avons montré précédemment qu'un choc d'offre qui affecte négativement (positivement) fait grimper (chuter) le prix à court terme, mais qu'à long terme les prix devraient retourner, du moins partiellement vers le niveau initial. C'est donc dire qu'à long terme , que le premier terme est égal à zéro ce qui confirme l'hypothèse d'un équilibre partiel. Le deuxième terme de l'équation (5) mesure le changement de profit (prix - coût marginal) causé par le changement dans le climat à travers l'effet du climat sur les quantités. Il mesure ainsi le changement dans la productivité de l'activité agricole et représente l'effet à long terme des changements climatiques sur les profits agricoles en maintenant constant les choix de cultures.

    Paragraphe 2 : Présentation des données de l'étude

    Pour estimer l'équation (3), nous utilisons des données en série temporelle sur la période 1975 à 2008. Si le modèle ricardien utilise le revenu net agricole, il est à noter que dans le contexte béninois, il n'existe pas de données relative à cette variable. Pour cette raison nous allons approcher le revenu net par la valeur ajoutée agricole. Les données relatives à cette variable sont disponibles au niveau de la banque mondiale. Toutes les données relatives aux autres variables proviennent également de la base de données de la banque mondiale hormis les données relatives aux précipitations et aux températures qui nous ont été fournies par l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar, BENIN. Nous avons pu rassembler les informations quasi complètes sur les variables retenues. Concernant les données climatiques le BENIN dispose de six stations qui relèvent le niveau des températures et des précipitations. Seulement six stations sont retenues dans le cadre de cette étude. Il s'agit des stations de Cotonou, de Bohicon, de Kandi, de Natitingou, de Parakou et celle de Savè. Ces stations sont retenues parce qu'elles  fournissent des données complètes relatives à la période d'étude, couvrent tout le BENIN et sont les plus utilisées dans les études climatiques au BENIN.

    Les impacts des projections climatiques prévus pour notre région

    Nous considérons les projections de température et de précipitation réalisé par GIEC sur l'Afrique de l'ouest à l'horizon 2080/2099 à l'aide des modèles UK89 et CCCM. Elles ont été effectuées sur une base saisonnière et par comparaison avec les moyennes de la période 1980-1999. Dans la plupart des pays de la zone, les précipitations sont prévues à la baisse. Cette diminution serait de 5 à 10% à l'horizon 2080/99 d'après les modèles magicc-schegen (scénario « IS92a » du GIEC, 2007). Pour ce qui est des températures, l'augmentation pourrait varier d'ici à 2100 de 0.2°C à 5.8°C selon les régions. Globalement les zones les plus chaudes auront tendance à plus se réchauffer que les autres. Ces différentes prévisions seront Utilisées pour simuler le climat futur du BENIN. En utilisant ces données, il sera question d'estimer la valeur ajoutée agricole dans ces nouvelles conditions climatiques. Pour ce faire nous ajoutons les changements de température prévue par le modèle à la température de référence et nous multiplions la base de précipitation par les pourcentages de diminution prévue par le modèle climatique. Cela nous donne un nouveau climat C1. Nous calculons la valeur ajoutée des conditions climatiques actuelles C0 (correspondant à la dernière année disponible dans notre base de données) et de chaque nouveau climat. En soustrayant la valeur ajoutée estimée de celle actuelle nous pouvons obtenir la modification de la valeur du revenu net. En fait Le changement de bien être résultant d'un changement climatique de l'état C0 à C1 est mesuré par :

    Avec l'impact global de la température et des précipitations sur le revenu agricole.

    CHAPITRE 3: ETUDE EMPIRIQUE

    /

    La première section de ce chapitre est consacrée à l'analyse descriptive, la deuxième quant à elle expose les conditions préalables et les résultats de l'estimation du modèle. Dans la troisième section il sera question d'interpréter les résultats et faire des recommandations.

    SECTION 1 : ANALYSE DESCRIPTIVE

    PARAGRAPHE 1 : Analyse statistique des variables

    A/ Analyse de l'évolution de la valeur ajoutée agricole à l'hectare

    Graphique 4 : Evolution de la valeur ajoutée agricole à l'hectare de 1975 à 2008

    Source : Construit par les auteurs à partir des données de la BM (2010)

    Ce graphique montre que La valeur ajoutée agricole à l'hectare a connu depuis 1975 une croissance progressive. Cette croissance est caractérisée par une fluctuation tournant autour d'une moyenne de 825$ avec un minimum de 870 et un maximum de 1685. Par ailleurs les années 1980 et 1982 ont connu les plus faibles valeurs respectivement 866,6523 et 890,9383. Ces années correspondent à des années de faible précipitation moyenne de la saison pluvieuse de 713,6 et 517,71 ; ce qui laisse entrevoir l'hypothèse de l'effet positif qu'exerce les précipitations sur la valeur ajoutée agricole.

    Graphique 5 : Evolution des machines agricoles à l'hectare de 1975 à 2008

    Source : Construit par les auteurs à partir des données de la BM (2010)

    Nous remarquons que le nombre de machines agricole à l'hectare est très faible et tourne autour d'une moyenne de 0.006tr/ha, ce qui dénote du caractère encore manuel de l'agriculture béninoise. L'acquisition des machines agricoles effectuée par le Bénin bien qu'insuffisante est restée stable, avant de connaitre dans les années 1990 une relative baisse, qui pourrait être due à la crise économique qu'a connue le Bénin dans cette période. Mais dans les années 2000 jusqu'à la fin de la période de notre étude, la variable machine agricole à connu une certaine progression.

    Graphique 6 : Evolution des populations agricoles à l'hectare

    Source : Construit par les auteurs à partir des données de la BM (2010)

    Depuis l'indépendance le secteur agricole est demeuré le pourvoyeur d'emploi au Bénin. Ainsi donc de 1975 à 1989 la population a connu une hausse progressive pour connaitre par la suite de 1989 à 1999 une décroissance qui pourrait être le résultat de la crise économique et politique qu'a connue le Bénin dans les années 1990.A partir de 2000 le niveau de population agricole par hectare s'est amélioré pour atteindre environ 3,5pers/ha.

    PARAGRAPHE 2 : Analyse comparée des valeurs ajoutées et précipitations

    Graphique 7 : Analyse comparée des valeurs ajoutées et précipitations

    Source : Construit par les auteurs à partir des données de la BM et de l'ASECNA (2010)

    Le graphique précédent montre l'évolution simultanée de la valeur ajoutée et les précipitations moyennes annuelles sur les périodes 1975-2008. L'examen de ce graphique révèle que les précipitations moyennes annuelles connaissent une évolution en dent de scie et paraissent stationnaires alors que celle de la valeur ajoutée agricole indique une tendance haussière. La période 1975-1989 suggère que les précipitations moyennes annuelles et la valeur ajoutée agricole ont connu une même évolution avec des taux de croissance de précipitations moyennes annuelles moins élevés que ceux des valeurs ajoutées. En revanche l'évolution de la valeur ajoutée au cours des périodes 1990-2008 semble être différente de celle des précipitations. Ceci implique l'importance d'autres facteurs dans la formation des rendements agricoles tels que les engrais, les pesticides, l'introduction de nouvelles variétés de cultures, la fertilité des sols et d'autres facteurs écologiques.

    SECTION 2 : Vérification des conditions préalables et résultats de l'estimation du modèle

    Paragraphe 1 : Vérification des conditions préalables à l'estimation du modèle

    A/ Etude de la stationnarité des variables

    Plusieurs tests sont utilisés pour déterminer la stationnarité des variables d'un modèle. Dickey et Fuller (1979 ; 1981) ont mis au point un test permettant non seulement de détecter l'existence d'une tendance mais aussi de déterminer la bonne manière de stationnariser une série. Nous utilisons le test de stationnarité de Dickey-Fuller Augmenté (ADF). L'alternative d'hypothèse qui se présente à l'issu du test est la suivante :

    H: Présence de Racine unitaire (série non stationnaire)

    H: Absence de racine unitaire (série stationnaire)

    La statistique est automatiquement fournie par le logiciel Eviews.

    ADF: ADF Test Statistic (Test de Dickey Fuller Augmenté)

    CV: Critical value (valeur critique)

    Si ADF est supérieur à la valeur critique de Mackinon, alors Hest acceptée. Par conséquent la série est non stationnaire. Dans le cas contraire Hest acceptée. Cela traduit la stationnarité de la série. Les tests sont appliquées en niveau, en différence première ou seconde au cas où il y aurait présence de racine unitaire à ce premier stade.

    Tableau 1 : Résultat des tests de stationnarité (valeur critique au seuil de 5%)

    Variables

    Valeur critique d'ADF

    Valeur théorique (5%)

    Ordre d'intégration

    Observation

    VA

    -6,12

    -2,98

    1

    Non stationnaire

    E

    -5,38

    -1,95

    1

    Non stationnaire

    PA

    -3,02

    -1,95

    1

    Non stationnaire

    PP

    -5,09

    -2,97

    0

    Stationnaire

    PS

    -5,52

    -2,95

    0

    Stationnaire

    TP

    -3,71

    -2,97

    0

    Stationnaire

    TS

    -4,11

    -2,98

    0

    Stationnaire

    TR

    -3,9

    -2,97

    1

    Non stationnaire

    Source : Construit par les auteurs à partir des résultats du test sous Eviews

    Les résultats du tableau précédent nous donnent des informations suivantes : Les variables valeur ajoutée agricole, consommation d'engrais, population agricole ont un ordre d'intégration égale à 1. Les séries correspondant à ces variables sont par conséquent non stationnaires. Par contre, les séries correspondant aux variables climatiques ont un ordre d'intégration égale à 0. Elles sont donc stationnaires.

    Puisque nos variables ne sont pas tous stationnaires en niveau, toute régression sur ces dernières court le risque d'une régression fallacieuse car il existe une possibilité de cointégration entre ces variables. L'idée sous-jacente d'une possible existence d'une relation de cointégration entre les différentes variables de notre modèle est la suivante : A court terme, elles auraient une évolution divergente (elles sont non stationnaires), mais elles vont évoluer ensemble à long terme. Si tel est le cas alors il existe une relation stable entre ces variables à long terme. Pour s'assurer de l'existence ou non de la cointégration, nous réalisons le test de cointégration de Johansen.

    B/ Test de cointégration de Johansen

    Hypothèse du test :

    H: pas de relation de cointégration.

    H: il existe au moins une relation de cointégration.

    On ne rejette pas l'hypothèse H1 d'existence d'une relation de cointégration si le ratio de vraisemblance est supérieur à la valeur critique.

    Les résultats indiquent l'existence de 4 relations de cointégration entre les différentes chroniques du modèle. L'utilisation du modèle à correction d'erreur (MCE) pour la régression est plus adaptée pour des raisons précédemment évoquées. (cf. Annexe 3).

    Paragraphe 2 : Résultat de l'estimation du modèle

    L'estimation du MCE se fait en deux étapes dont la première correspond à la dynamique de long terme tandis que la seconde représente celle de court terme.

    A/ Modèle de long terme

    Avec:

    VA : valeur ajoutée agricole

    TP : Température saison pluvieuse

    TS : Température saison sèche

    PP : Précipitation saison pluvieuse

    PS : Précipitation saison sèche

    TR: Machines agricoles

    PA : Population agricole

    E : Consommation d'engrais

    Tableau 2 : Résultat d'estimation du modèle de long terme

    Variables

    Coefficients

    Std Error

    t-statistic

    Prob

    C

    56668,08

    34864,19

    1,625395

    0,1215

    E

    21,30009

    10,01236

    2,127381

    0,0475

    PA

    303,7259

    72,74682

    4,175109

    0,0006

    PP2

    -0,003620

    0,001267

    -2,858369

    0,0104

    PP

    5,159853

    1,944796

    2,653159

    0,0162

    PS

    2,064615

    1,614520

    1,278779

    0,2172

    PS2

    -0,003084

    0,002084

    -1,479798

    0,1562

    TP

    -244,8948

    277,7836

    -0,881603

    0,3896

    TP2

    5,179316

    5,645418

    6,917437

    0,3710

    TR

    128829,8

    17856,03

    7,214917

    0,0000

    TS

    -4659,273

    2915,596

    -1,598052

    0,1274

    TS2

    95,43422

    59,05216

    1,616100

    0,1235

    R2 0,958521

    F-statistic 37,81369

    Prob(F-statistic) 0,000000

    Source : Construit par les auteurs à partir des résultats du test sous Eviews

    · Qualité de la régression :

    R2 = 0.958521 indique que la qualité de la régression du modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire que la valeur ajoutée agricole est expliquée à 96% par les variables explicatives du modèle.

    · Etude de la significativité globale des coefficients

    Les coefficients sont globalement significatifs car la probabilité de la statistique de Fisher est égale à 0.000000.

    Après l'estimation du modèle, nous procédons aux différents tests de validation du modèle de long terme.

    v Test de validation du modèle de long terme

    · Etude de la normalité : Test de Jarque Bera (1984)

    Le test d'hypothèse est le suivant :

    H: les erreurs suivent une loi normale N(m, )

    H: les erreurs ne suivent pas une loi normale N(m, )

    On accepte Hsi la valeur de la probabilité de Jarque Bera est supérieure à 5% et on accepte Hdans le cas contraire. Nous notons que les résidus du test sont normaux. En effet, Jarque Bera (1,316243) est inférieure à 5,99 (cf. annexe 5)

    · Test d'omission d'une variable importante (Test de Ramsey)

    Ramsey considère que la plupart des mauvaises spécifications résulte du fait que les erreurs ne sont pas souvent nulles en moyenne ou si le modèle d'omission de variables importantes.

    H: le modèle est bien spécifié

    H: le modèle est mal spécifié

    En effectuant le test on voit que la probabilité attachée à la statistique de cette étude est 0,560746 (voir annexe 5) supérieure à 5%. D'où le modèle à long terme est très bien spécifié.

    · Test d'hétéroscédasticité de White

    Le modèle est homoscédastique si la probabilité de la statistique de Fisher est supérieure à 5%. Il est hétéroscédastique dans le cas contraire. Le résultat montre que la probabilité de la statistique de Fisher (0,687795) est supérieure à 5%. Les erreurs sont donc homoscédastiques.

    · Test d'auto corrélation des erreurs (Test de Breush-Godfrey)

    Pour vérifier si les erreurs sont auto corrélées ou non, nous avons réalisé le test de Breush- Godfrey. La statistique de Breush-Godfrey donnée par BG = nR2 suit un khi- deux à p degré de liberté, avec :

    p : nombre de retard des résidus

    n : nombre d'observations

    R: coefficient de détermination

    L'hypothèse de non corrélation des erreurs est acceptée si la probabilité est supérieure à 5%. La probabilité de la statistique de Fisher (0,148449) étant supérieure à 5% nous pouvons dire que les erreurs ne sont pas auto corrélées. (cf. annexe 5)

    · Test de Cusum et Cusum Carré

    Le test de Cusum et Cusum carré confirme la stabilité du modèle car la courbe ne sort pas du corridor (détail en annexe 5).

    · Test de stationnarité des résidus et du modèle de long terme et implication

    Tableau 3 : Résultat du test de stationnarité du résidu

    Valeur empirique d'ADF

    -3,569646

    Valeur critique à 5%

    -1,95

    Degré d'intégration

    0

    Source : Construit par les auteurs à partir des résultats du test sous Eviews

    La valeur empirique d'ADF est inférieure à la valeur critique au seuil de 5% et le degré d'intégration est nul ; les résidus sont donc stationnaires en niveau. Nous pouvons maintenant estimer le modèle de court terme (cf. annexe 2)

    B/ Modèle de court terme

    La dynamique de court terme est représentée par l'équation suivante :

    Où D est l'opérateur de différence première et RESID01 les résidus de l'équation de long terme.

    Tableau  4: Résultat d'estimation du modèle dynamique de court terme

    Variables

    coefficients

    Std-Error

    t-Statistic

    Prob

    C

    26612.79

    31047.11

    0.857175

    0.4040

    D(E)

    2.208998

    11.32831

    0.194998

    0.8478

    D(TR)

    -42423.56

    116241.7

    -0.364960

    0.7199

    D(PA)

    124.3418

    166.4517

    0.747014

    0.4659

    PP

    3.705726

    1.654658

    2.239572

    0.0397

    PS

    2.185224

    1.270450

    1.720039

    0.1047

    PS2

    -0.003198

    0.001680

    -1.904261

    0.0750

    TP

    103.8308

    231.6443

    0.448234

    0.6600

    TS

    -2443.419

    2583.168

    -0.945900

    0.3583

    TP2

    -2.203685

    4.670647

    -0.471816

    0.6434

    TS2

    50.46188

    52.19962

    0.966710

    0.3481

    PP2

    -0.002436

    0.001077

    -2.261823

    0.0380

    RESID01(-1)

    -0.109584

    0.267369

    -2.409860

    0.0273

    R2 0,653469

    F-stat 11,06298

    Prob(F-stat) 0,000800

    Source : Construit par les auteurs à partir des résultats du test sous Eviews

    Le modèle est globalement significatif à 5% (Prob (F-statistic)=0,000<0.05). La variation de la valeur ajoutée agricole entre deux années successives serait expliquée à 65% environ par le modèle. Le coefficient associé au terme d'erreur (force de rappel à l'équilibre) est négatif. Il existe bien un mécanisme à correction d'erreur, le modèle à correction d'erreur est donc valable. On peut donc effectuer tous les tests classiques puis ensuite l'utiliser à des fins de prévision.

    v Test de validation du modèle

    · Test de la normalité : (Test de Jarque Bera)

    La valeur de la probabilité 0,946762 (voir annexe 7) est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite, nous pouvons dire que les erreurs suivent une loi normale.

    · Test d'omission d'une variable (test de Ramsey)

    La valeur de la probabilité attachée à la statistique à cette étude est 0,219871 (cf. annexe 7) supérieure à 5%. D'où le modèle de court terme ne souffre d'omission de variables importantes.

    · Test d'hétéroscédasticité de white

    La valeur de la probabilité obtenue 0,977785 est supérieur à 5%. Nous pouvons conclure que les erreurs sont homoscédastiques

    · Test d'auto corrélation des erreurs (Test de Breush-Godfrey)

    La probabilité de la statistique de Fisher (0,478177) est supérieure à 5% nous pouvons donc dire que les erreurs ne sont pas auto corrélées. (cf. annexe 7)

    · Test de Cusum et Cusum Carré

    Le test de Cusum et Cusum carré confirme la stabilité du modèle car la courbe ne sort pas du corridor (détail en annexe 7).

    Impact des projections des variables climatiques sur le rendement agricole

    Considérons le scénario de changement climatique effectué par le GIEC sur l'Afrique de l'ouest à l'horizon 2100. Soit une hausse de 1,4 à 5,8°C pour les températures et une baisse de 5 à 10% pour les précipitations. Comment se répercute ce changement climatique sur les rendements agricoles ? Nous savons que le rendement agricole engendré par le changement climatique à l'instant t est égale à :

    Et que les rendements agricoles au temps t+n c'est à dire lorsque viendra les changements climatiques est égale à :

    La différence est donc égale à :

    En remplaçant les coefficients par les coefficients estimés cela nous donne le résultat suivant (confère annexe 8)  :

    Tableau 5 : impact futur du changement climatique sur la valeur ajoutée agricole

     

    Baisse des précipitations de 5%

    Baisse des précipitations de 10%

    Variation de la valeur ajoutée à l'hectare

    - 176,76

    -359,08

    Variation de la valeur ajoutée en pourcentage

    - 10,77

    -21,87

    SECTION 3 : Interprétation des résultats et recommandations

    Paragraphe 1 : Interprétation des résultats de l'estimation

    A/ Interprétation du coefficient de correction d'erreur (force de rappel)

    Le coefficient associé au terme d'erreur retardée (-0,1095) est négatif. Il existe bien un mécanisme à correction d'erreur. A long terme les déséquilibres entre la valeur ajoutée agricole à l'hectare, les ménages agricoles, les précipitations moyennes et températures moyennes de la saison pluvieuse, les précipitations moyennes et températures moyennes de la saison sèche ont des évolutions similaires. L'inverse du coefficient de la force de rappel(1/ -0,1095) traduit la vitesse à laquelle le déséquilibre entre le niveau désiré et effectif de la valeur ajoutée agricole à l'hectare (revenu agricole à l'hectare) est résorbée dans l'année qui suit un choc.

    B/ Interprétation du coefficient des variables explicative

    Les résultats de l'étude empirique démontrent que de toutes les variables explicatives, seuls la population agricole (PA), les précipitations des saisons pluvieuses (PP) et les tracteurs expliquent la valeur ajoutée agricole.

    L'observation des résultats nous permet de constater que les précipitations exercent une influence positive et significative à court et à long terme sur le revenu agricole. En effet, à long terme 1 mm d'eau de plus accroit le revenu agricole de 5,16 dollars alors qu'elle n'augmente que de 3,70 dollars à court terme. Il s'ensuit la validation de notre première hypothèse. Par contre le coefficient du carré des précipitations est significativement négatif. Ce qui indique que le revenu agricole est une fonction concave des précipitations. Ceci est également conforme à l'intuition car à partir d'un certain seuil les précipitations ont une influence négative sur le revenu agricole du fait des inondations.

    Ces résultats confirment l'idée d'après laquelle les précipitations influenceraient positivement et significativement les revenus agricoles tant que leur niveau restera en deçà du seuil. Toutes fois nous observons une certaine faiblesse au niveau du coefficient de court terme comparativement à celui de long terme. Cette faiblesse est due au fait qu'à court terme le Bénin dispose de très peu de stratégies d'adaptation pour accroitre les revenus agricoles afin de compenser les pertes occasionnées par la variation des précipitations, mais à long terme, il mettra en place toute une gamme de stratégies qui permettrait d'augmenter le revenu agricole quand bien même le niveau des précipitations diminuerait. Les coefficients des variables températures ne sont pas significatifs. Notre seconde hypothèse n'est donc pas validée.

    En ce qui concerne les variables de contrôle, le résultat des estimations empiriques nous révèle qu'elles exercent une influence positive et significative sur le revenu agricole seulement à long terme. En effet, à court terme les tracteurs et la main d'oeuvre déployés dans le secteur agricole sont peu suffisants pour accroître la valeur ajoutée agricole mais à long terme l'introduction de nouvelles technologies agricoles et l'amélioration de la main d'oeuvre permettraient d'accroitre la valeur ajoutée agricole. Plus précisément l'augmentation d'un tracteur pour 1000ha augmenterait la valeur ajoutée agricole de 128,829 dollars tandis que l'augmentation d'une unité de la main d'oeuvre permettrait d'accroitre le revenu agricole de 303,72 dollars. La quantité d'engrais influence le revenu agricole seulement à long terme. Une tonne de plus entrainerait un accroissement de la valeur ajoutée agricole de 21,30 dollars. Ce résultat un peu surprenant pourrait être expliqué comme suit : la culture de terres fertiles à court terme expliquerait le fait que l'engrais ne soit pas déterminant alors qu'à long terme l'exploitation des terres moins fertiles serait à l'origine de l'inversement de cette tendance.

    D/ Impact du changement climatique sur le revenu agricole

    Le tableau 5 indique que le revenu agricole sera affecté négativement par le changement climatique. En effet le revenu agricole subirait une baisse comprise entre - 359,08 et - 176,76 ($ constant 2000) relativement à celui de 2008 soit en pourcentage une baisse comprise entre -21,87 et -10,77. Baisse causée par la diminution des précipitations. Ces dernières analyses qui valident la dernière hypothèse de notre étude sont conformes à ce que l'on pourrait y penser en raison du faible niveau de précipitation moyenne par saison pluvieuse. Cependant il est clair que l'agriculture ne gagnera pas forcément dans une précipitation surabondante même si l'accroissement des précipitations lui est bénéfique. L'impact des précipitations sur le revenu agricole étant positif, toutes les projections climatiques indiquant une baisse de précipitation pour l'Afrique de l'ouest constituent donc une confirmation des effets négatifs que les changements climatiques auront sur le revenu agricole au Bénin.

    E/ Limites de l'étude

    L'évaluation économique de l'impact des changements climatiques souffre de nombreuses difficultés qui imposent des limites à l'interprétation des résultats. Par ce que notre modèle pour capturer la notion du climat utilise une unique variable précipitation et température sur l'ensemble du territoire national, alors qu'il y a une hétérogénéité de climat qui a cours au Benin à savoir: le climat bénénien (subéquatorial) qui règne au sud jusqu'à la latitude de Savè, le climat sud soudanien qui couvre la région du nord jusqu'à la latitude de Bembèrèkè puis le climat atacorien couvrant la région nord-ouest du pays.

    En outre l'incertitude qui entoure les scénarii uniformes de l'IPCC (GIEC) sur l'Afrique limite la connaissance précise qu'on peut avoir des impacts du changement climatique sur le revenu agricole au Benin.

    La non disponibilité des données agricoles relative à chaque zone agro-écologique du bénin, la prise en compte de la technologie comme une constante limitent le choix des modèles économétriques introduisent des faiblesses dans les résultats de ces derniers.

    Notre étude présente certaines limites qui pourraient être levées par les études à venir. En effet elle considère la technologie comme une constante ainsi que la main d'oeuvre agricole et les superficies de terre cultivée. Aussi la majeure partie des agriculteurs utilisent encore des outils rudimentaires tels que la houe qui ne sont pas pris en compte par le modèle. L'évolution de la technologie pourrait donc permettre aux agriculteurs de réduire voire d'éliminer les pertes économiques prévues et ainsi tirer profit du changement climatique qui devient dès lors une opportunité. C'est cette thèse que soutient l'approche de l'adaptation par innovation. Cette insuffisance est liée à la faiblesse des modèles économétriques à prendre en compte cette considération. La seconde limite est liée au fait que l'étude utilise des scénarii uniformes de l'IPCC (GIEC) sur l'Afrique de l'ouest pour faire la simulation des impacts du changement climatique sur le revenu agricole au Bénin. L'horizon de prévision choisi est relativement éloigné (2100). Prévoir des impacts économiques, biologiques ou de tout autre événement pour une si longue période est une tâche difficile et liée à un nombre élevés d'incertitudes. Les résultats de notre étude sont liés à deux incertitudes majeures : biologique et technologique. Les résultats et implications rapportés ici devraient être envisagés comme suggestifs d'effets potentiels de changement climatique sur le revenu agricole au Bénin.

    Paragraphe 2 : Recommandations

    Des résultats de notre étude, il en ressort qu'il aura une baisse tendancielle du revenu agricole dans le future du fait du changement climatique, alors que l'agriculture occupe une grande partie de la population béninoise. Il est impératif que l'Etat béninois mette en place un ensemble de politique qui permettrait de rendre viable le secteur agricole dans ce contexte de changement climatique à moyen et long terme. La viabilisation de secteur agricole passe d'abord par la mise en place d'une structure météorologique capable d'informer chaque année les agriculteurs sur les calendriers agricoles (sarclage, semis...) de différentes cultures.

    L'Etat béninois devrait promouvoir l'installation des laboratoires pouvant mener des études permettant d'une part de déterminer la vulnérabilité de chaque culture en vu de vulgariser les cultures les moins vulnérables et d'autre part de développer de nouvelles variétés de semences à cycle court, permettant d'adapter les cultures au raccourcissement des saisons culturales.

    Pour réduire la détérioration du bien être de la population agricole qui résulterait de la baisse du revenu agricole, l'Etat béninois doit favoriser la mise en place d'une ligne de crédit destinée aux agriculteurs pour diversifier leurs sources de revenu en prévision des mauvaises récoltes

    Dans une vision de long terme l'Etat doit mettre en place un système d'irrigation efficace pour faire face au changement climatique et construire des barrages pour contenir les montées des eaux et cours d'eaux qui seront plus fréquentes.

    CONCLUSION

    Le secteur agricole, est l'un des secteurs vitaux de l'économie Béninoise. Il occupe 70% de la population et contribue pour plus de 30% en moyenne au produit intérieur brut (PIB). Malgré son importance économique, le développement de l'agriculture au Bénin est entravé par plusieurs facteurs tant sur le plan climatique que sur le plan biologique et surtout sur le plan des infrastructures. Avec toutes ces limites dont souffre l'agriculture, il va de soi qu'on se pose la question de savoir comment va se comporter l'agriculture au Bénin dans un contexte de changement climatique ? C'est dans le souci d'apporter une réponse à cette question que nous avons mené notre recherche sur l'impact du changement climatique sur l'agriculture béninoise. En s'appuyant sur l'analyse ricardienne développée par Mendelsohn et al (1993), l'étude montre que l'impact du changement climatique sur l'agriculture au Bénin est susceptible d'être négatif à long terme. En retenant l'horizon 2100, l'impact du changement climatique sur la valeur ajoutée agricole par hectare et par ricochet sur le revenu agricole par hectare est estimé à -365,53$ soit -21,87% par rapport à sa valeur de 2008. Par conséquent toute, c'est toute l'économie qui sera touchée par le changement climatique. Il urge donc de mettre en place des politiques et stratégies adéquates pouvant faciliter l'adaptation au changement climatique.

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    v v Des ouvrages

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    www.banquemondialebenin.orgANNEXE 1 : Liste des variables utilisées

    ANNEXE 2 : Test de stationnarité

    Test sur VA

    Test sur TR

    Test sur E

    Test sur PA

    Test sur PP

    Test sur PS

    Test sur TP

    Test sur TS

    Test sur le résidu de long terme

    ANNEXE 3 : Test de Cointégration

    ANNEXE 4 : Modèle de long terme

    ANNEXE 5 : Test de validation du modèle de long terme

    Test de JARQUE-BERRA

    Test de BREUSH-GODFREY

    Test de WHITE

    Test de CUSUM

    Test de CUSUM CARRE

    Test de RAMSEY


    ANNEXE 6 : Modèle de court terme

    ANNEXE 7 : Test de validation du modèle de court terme

    Test de normalité de JARQUE-BERRA

    Test de BREUSH-GODFREY

    Test de WHITE

    Test de RAMSEY

    Test de CUSUM

    Test de CUSUM SQ

    ANNEXE 8 : Calcul de l'impact du changement climatique

    Les variables TP TS et PS ne sont pas significatives elles ne sont donc pas retenues par le modèle. Le calcul s'effectue en tenant seulement compte des modifications de PP.

    PP2008= 903.45

    -pour une baisse de 5%

    0,002436 (2*903,45 + (-45,17)2 ) = -176,76

    Soit (-176,76/1641,262)*100 = -10,77%

    -pour une baisse de 10%

    0,002436(2*903,45 + (-90,45)2) = -359

    Soit (-359/1641,262)*100 = -21,87%

    TABLE DES MATIERES

    INTRODUCTION 3

    SECTION1 : CADRE THEORIQUE 3

    PARAGRAPHE 1 : Problématique et Intérêt de l'étude 3

    A/ PROBLEMATIQUE 3

    CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 3

    B/ Intérêt de l'étude 5

    PARAGRAPHE 2 : Objectifs et Hypothèses de recherche 6

    A/ Objectifs de recherche 6

    B/ Hypothèses de recherche 7

    SECTION 2 : CADRE CONCEPTUEL 7

    PARAGRAPHE 1 : CLARIFICATION DES PRINCIPAUX CONCEPTS 7

    A/ Notion de changement climatique 7

    B/ Causes des changements climatiques 8

    C/ Concept de vulnérabilité 9

    D/ Concept de risque climatique 9

    E/ Changements climatiques et objectifs du millénaire pour le développement 10

    F/ Adaptation au changement climatique 11

    Graphique 1 : Adaptation par output Graphique 2 : adaptation par innovation 13

    G/ Concept de capacité d'adaptation 13

    H/ Réflexions et événements liés aux changements climatiques 14

    PARAGRAPHE 2 : Engagements internationaux et changement climatique au Bénin 17

    A/ les premiers symptômes de changement climatique au Bénin 17

    B/ Les engagements internationaux et les efforts du Bénin 18

    CHAPITRE 2:REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE... 21

    SECTION 1 : Revue de littérature 21

    PARAGRAPHE 1 : Revue théorique 21

    A/ Biens publics ou collectifs et l'inefficacité du marché 21

    B/ Les instruments de politique climatique et leur efficacité 25

    Paragraphe 2 : Revue empirique 27

    A / les modèles d'estimations 27

    B/ Impact négatif des variables climatiques sur l'agriculture 29

    C/ Impacts positifs des changements climatiques 31

    SECTION 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE 33

    PARAGRAPHE1 : METHODE D'ANALYSE 33

    A/ SPECIFICATION DU MODELE 33

    B/ Adaptation du modèle ricardien au contexte d'étude 34

    C/ hypothèse d'équilibre partiel 38

    Graphique 3 : Effet d'un choc d'offre sur le prix d'un bien agricole 40

    Paragraphe 2 : Présentation des données de l'étude 41

    CHAPITRE 3: ETUDE EMPIRIQUE 43

    SECTION 1 : ANALYSE DESCRIPTIVE 43

    PARAGRAPHE 1 : Analyse statistique des variables 43

    A/ Analyse de l'évolution de la valeur ajoutée agricole à l'hectare 43

    Graphique 4 : Evolution de la valeur ajoutée agricole à l'hectare de 1975 à 2008 43

    Graphique 5 : Evolution des machines agricoles à l'hectare de 1975 à 2008 44

    Graphique 6 : Evolution des populations agricoles à l'hectare 45

    PARAGRAPHE 2 : Analyse comparée des valeurs ajoutées et précipitations 46

    Graphique 7 : Analyse comparée des valeurs ajoutées et précipitations 46

    SECTION 2 : Vérification des conditions préalables et résultats de l'estimation du modèle 47

    Paragraphe 1 : Vérification des conditions préalables à l'estimation du modèle 47

    A/ Etude de la stationnarité des variables 47

    B/ Test de cointégration de Johansen 48

    Paragraphe 2 : Résultat de l'estimation du modèle 49

    A/ Modèle de long terme 49

    B/ Modèle de court terme 52

    SECTION 3 : Interprétation des résultats et recommandations 55

    Paragraphe 1 : Interprétation des résultats de l'estimation 55

    A/ Interprétation du coefficient de correction d'erreur (force de rappel) 55

    B/ Interprétation du coefficient des variables explicative 55

    D/ Impact du changement climatique sur le revenu agricole 57

    E/ Limites de l'étude 58

    Paragraphe 2 : Recommandations 59

    CONCLUSION......................................................................................................................................................59

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 61






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