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Les effets de la politique de réformes monétaires sur la croissance économique en R.D.Congo.

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par JEAN-PAUL BISIMWA MUSHENGEZI
Université officielle de Bukavu - Licence 2010
  

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I.2.2 Différents instruments de la politique monétaire appliqués par la BC

Les instruments de la politique monétaire sont l'ensemble des éléments sur lesquels peut intervenir la Banque Centrale pour modifier l'environnement monétaire. Par extension, ils recouvrent aussi les objectifs opératoires à court terme, qui consiste par l'ensemble à fixer les taux directeurs. Aujourd'hui ces taux d'intérêt à court terme sont les principaux instruments de la politique monétaire.

Il n'en a pas toujours été ainsi : avant la libéralisation financière qui a eu lieu au cours des années quatre vingt dans la plupart des pays, la politique monétaire consistait à contrôler directement l'évolution de l'encaisse monétaire et du crédit, les taux restant inertes étant considérés comme une simple résultante. (J. ADDA, 1995)

Dans la pratique seuls les taux d'escompte et /ou à taux du marché monétaire sont des taux directement fixés par les banques centrales et peuvent véritablement être considérés comme des instruments. (DEMAROLLE et QUINET., 1996 Cité par BENASSY et Al., 2003)

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I.2.2.1 Qualité des instruments de la politique monétaire : la question des transmissions de la politique

Les canaux de transmission de la politique monétaire sont des processus très complexes. Les effets de variation de taux d'intérêt sur les variables macroéconomiques ne sont pas systématique, ils dépendent de l'état de l'économie et des anticipations des agents ; par ailleurs, ils ne s'exercent qu'avec des délais assez longs, généralement évalués en quatre et six trimestres (C. GUINAUDEAU, GUSHCHINA, NAVARRO, VIZZAVONA, cité par Kako NUBUPRO, 2003).

On distingue traditionnellement trois canaux de transmission de la politique monétaire :

· Canal du taux d'intérêt

Une variation du taux d'intérêt produit trois types d'effets sur les variables réelles de l'économie.

Un effet de substitution : l'arbitrage entre consommation et épargne se modifie, le taux d'intérêt exprime donc le prix de la détention de liquidités. Ainsi dans le cas d'une hausse du taux d'intérêt par exemple, les agents économiques vont substituer une part de leur consommation à l'épargne devenue plus rémunératrice.

Un effet de revenu : en imaginant une hausse du taux d'intérêt, les effets vont être contraires, selon que l'agent est créditeur ou débiteur. L'agent créditeur verra son épargne mieux rémunérée, il sera donc plus riche et c'est sans modifier son comportement, l'agent débiteur verra augmenter le prix de sa dette.

Un effet de richesse : la hausse des taux d'intérêt fait baisser les cours de certains titres et les agents qui voient ainsi la valeur de leur patrimoine diminuée, réduisent leurs consommations.

· Canal de crédit

La hausse des taux d'intérêt directeurs de la banque centrale conduit les banques à accroître les taux d'intérêt débiteurs, mais aussi à rationner le crédit en raison de la montée des risques liés à des charges d'intérêt plus élevés. La hausse des taux d'intérêt, du fait de l'asymétrie d'information, risque de produire aussi un aléa moral (les « bons emprunteurs » renoncent à leurs demandes de crédits et les « mauvais risques» continuent à s'endetter) cette situation pousse aussi les banques à réduire leur offre de crédit. Ainsi les contraintes d'accès au crédit de certains agents,

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ménages ou petites et moyennes entreprises (PME), peuvent donner lieu à des changements importants dans la transmission d'une politique monétaire par le taux d'intérêt.

En effet, si les agents sont contraints dans leurs demandes de crédit, pourra susciter une baisse de demande de crédit bancaire, mais s'il y a une situation initiale, un excès de demande, cette hausse ne se traduira pas nécessairement par une baisse des crédits distribués.

De nombreuses études ont été menées, liées au canal de crédit (BERNANKE et BLINDER, 1992) et (BARRAN et Al., 1995) montrent en effet, qu'une hausse du taux d'intérêt n'est généralement pas suivie immédiatement d'une baisse du crédit bancaire.

· Canal du taux de change

La hausse des taux d'intérêt entraîne, toute chose restante égale par ailleurs, une appréciation du taux de change qui mène à une dégradation des termes de

l'échange (le pays concerné est moins compétitif) qui conduit des agents résidents à acheter davantage à l'étranger et moins au producteurs domestiques. (GUIVANDEA et Al., 2007)

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote