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Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun.

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par Célestin SIKUBE TAKAMGNO
Institut Sous-régional de Statistique et dà¢â‚¬â„¢Economie Appliquée - Ingénieur Statisticien Economiste 2012
  

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II.3 Le DSRP (2003 - 2009)

Le DSRP constituait au moment de son adoption en 2003, le cadre de référence de la politique gouvernementale au Cameroun. L'objectif principal visé à travers sa mise en oeuvre était de stabiliser le taux de croissance économique du Cameroun autour de 5% sur la période 20042007 et de le faire évoluer vers une moyenne de 7% entre 2008 et 2015. Cet objectif de croissance était celui que le gouvernement camerounais jugeait indispensable pour résorber substantiellement la pauvreté. Le DSRP devait en même temps permettre au Cameroun d'atteindre le point d'achèvement de l'initiative PPTE15, et faire tendre le pays vers la réalisation des OMD. Pour atteindre ces objectifs, l'accent va être mis sur les investissements dans les secteurs sociaux. C'est ainsi que les domaines tels l'éducation et la santé vont rapidement prendre une part très importante dans le budget de l'Etat.

Le DSRP constitue le premier pas du Cameroun vers une politique autonome après les PAS, même si on constate avec les données du tableau 3 qui suit, que la politique mise en oeuvre à travers ce document ne semble pas avoir une influence significative sur les indicateurs macroéconomiques du pays. En effet, le ratio d'investissement global sur le PIB ne décolle pas, et reste en dessous de 20% du PIB tout comme avant 2004, avec une moyenne de 17,5% sur toute la période 2004-2008 (tableau 4). Ce qui est très loin du seuil souhaitable de 25% du PIB. Ceci est dû non seulement à un secteur privé qui reste peu dynamique comme par le passé (taux d'investissement moyen autour de 15% du PIB sur la période), en raison aussi de l'inexistence d'une réelle réforme fiscale tendant à encourager l'investissement privé, mais aussi à des niveaux d'investissements publics très faibles, presque toujours inférieur à 2,5% du PIB.

Il faut noter que le niveau d'imposition aussi ne varie que très peu, restant proche d'une moyenne de 7,6% du PIB entre 2004 et 2008. Même si l'Etat a fait des efforts pour

15Ce point d'achèvement a effectivement été atteint en avril 2006.

Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun

développer le secteur des microfinances et les rendre accessibles aux petites et moyennes entreprises, le secteur informel qui n'a cessé de se développer au Cameroun amenuise un peu les résultats visibles en termes d'investissements privés.

Tableau 4 : Evolution de quelques indicateurs macroéconomiques de 1999 à 2008

Année

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

 

En pourcentage du PIB

Consommation totale

80,8

79,7

81,0

81,0

82,2

81,5

81,9

81,1

83,4

85,9

Consommation Privée

71,3

70,2

70,7

70,8

72,2

71,4

72,0

71,5

73,2

75,1

Consommation Publique

9,5

9,5

10,2

10,2

10,0

10,2

10,0

9,6

10,1

10,8

FBCF totale

14,7

16,0

20,3

19,8

18,1

18,3

17,7

16,7

17,4

17,6

FBCF Privée

12,3

13,9

18,1

17,5

15,8

15,7

15,2

14,3

15,1

15,2

FBCF Publique

2,4

2,1

2,2

2,3

2,3

2,6

2,5

2,4

2,3

2,4

Balance commerciale

4,7

6,8

1,0

1,4

2,0

1,5

2,3

3,7

3,6

2,0

Solde compte courant: Transfert publics exclus

-1,8

0,1

-4,8

-4,1

-4,0

-3,0

-3,2

0,4

0,8

-2,5

impôts et taxes nets

7,3

7,5

7,8

7,6

7,4

7,1

7,6

7,9

7,9

7,8

 

Taux de croissance annuel (%)

Inflation sur les Prix à la consommation

1,6

-0,5

4,5

3,1

0,2

1,1

2,6

2,5

1,1

5,3

PIB à prix constant

4,3

4,5

4,5

4,0

4,0

3,7

2,3

3,2

3,3

2,9

 

En milliards de FCFA

Dépenses courantes

731,6

800,2

957,9

1007,2

1050,3

972,6

1055,0

1098,0

1152,0

1395,1

Salaires

283,6

322,5

350,3

390,1

421,2

450,0

414,0

419,0

435,0

561,0

Dépenses de capital

119,1

219,2

233,2

192,0

169,1

186,7

206,0

274,0

389,0

589,1

Source : Ministère des Finances du Cameroun

Le ratio de la consommation finale des ménages ou consommation privée sur le PIB reste relativement stable, et atteint son niveau le plus élevé (75,1%) en 2008, certainement à la faveur de la revalorisation des salaires des agents du public, intervenue en mars de cette année et qui a porté le montant total des salaires versés par l'Etat à environ 561 milliards.de FCFA, soit une augmentation de près de 30%. Les dépenses courantes représentent toujours une part majoritaire (78% en moyenne d'après les données du MINFI) dans les dépenses totales de l'Etat, au détriment des dépenses en capital qui ne représentent qu'environ 21,5% sur la période 2004-2008.

Le taux d'inflation annuel reste à un niveau relativement faible, même si après avoir baissé jusqu'à 1,1% en 2007, il fait un grand bond pour se retrouver à près de 5,3% en 2008. Mais ce bond peut s'expliquer non seulement par la hausse des salaires des fonctionnaires, mais aussi par la crise économique et financière mondiale qui a aussi touché l'économie camerounaise à partir de cette année.

La balance commerciale reste excédentaire sur la période, même si son ratio sur le PIB baisse légèrement en 2008 pour se retrouver à 2%. Le solde du compte courant, après avoir été

Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT 2011 32 SIKUBE TAKAMGNO Célestin

Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT 2011 33 SIKUBE TAKAMGNO Célestin

Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun

successivement excédentaire en 2006 et 2007 avec l'atteinte du point d'achèvement et l'annulation d'une bonne partie de la dette extérieure, redevient déficitaire en 2008.

Le PIB quant à lui n'a pas pu décoller et est resté à un taux de croissance inférieur à 4% sur toute la période 2004-2008. Ce qui est loin de l'objectif fixé au moment de l'élaboration du DSRP, qui était de 5%. Mais cela n'est qu'une conséquence logique d'un environnement économique morose caractérisé par l'absence d'un véritable catalyseur de croissance.

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