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Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun.

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par Célestin SIKUBE TAKAMGNO
Institut Sous-régional de Statistique et dà¢â‚¬â„¢Economie Appliquée - Ingénieur Statisticien Economiste 2012
  

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INTRODUCTION GENERALE

0.1 Contexte et intérêt de l'étude

Après son indépendance, le Cameroun a connu une croissance soutenue d'environ 5% en moyenne jusqu'en 1978, grâce principalement à une agriculture florissante associée à des prix mondiaux des matières premières favorables. Cette croissance s'est ensuite accélérée avec la découverte et l'exploitation du pétrole, qui a permis de porter son évolution à un rythme moyen annuel de 7% jusqu'en 1986. Mais, malgré cette décennie glorieuse, l'économie camerounaise est entrée en récession dès 1986, étouffée par une chute générale des prix de ses principaux produits d'exportation (pétrole, cacao, café, bois, etc.) et une appréciation d'environ 40% du taux de change effectif réel du franc CFA. Ce contexte économique a eu pour effet immédiat la chute du taux de croissance du PIB du Cameroun qui est passé de 8,1% en 1985 à -2,1% en 1987 (WDI, 2007), la chute du PIB réel par habitant de plus de la moitié, la rupture des équilibres macro-économiques (caractérisée par un déficit budgétaire, un déficit de la balance courante, un taux de chômage croissant, etc.). Il s'en est alors suivi un recours excessif à l'endettement extérieur (IMF, 2005).

Pour renverser cette tendance, les autorités camerounaises ont été obligées de mettre en oeuvre des plans d'austérité, sous la pression et l'encadrement des bailleurs de fonds, principalement le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale à partir de 1987. Ceux-ci ont proposé un ensemble de mesures de rigueur, à l'instar de la réduction de la masse salariale de l'Etat et des subventions aux entreprises publiques, ce qui a poussé le gouvernement à baisser les salaires de la fonction publique de l'ordre de 50% en 1993, et à procéder à des licenciements. Malgré la mise en oeuvre de toutes ces mesures et même la dévaluation du franc CFA intervenue en janvier 1994, l'économie camerounaise n'a réellement retrouvé un certain éclat qu'en 1996-1997 avec la mise sur pied et une exécution satisfaisante par le gouvernement de réformes encore plus importantes appuyées par la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcée (FASR) du FMI et par un crédit d'ajustement Structurel (CAS III) de la Banque Mondiale. Le pays a ainsi renoué avec des taux de croissance proches de 5% et, suite à la finalisation d'un Document intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DiSRP) en août 2000, le pays a atteint le point de décision de l'initiative PPTE. Le point d'achèvement s'en est suivi en 2006, avec un allègement considérable de la dette extérieure. Mais les résultats de la mise en oeuvre du DSRP ont été plutôt mitigés car pendant toute cette période, le niveau de pauvreté est resté presque stable, passant de 40,2% en 2001 à 39,9% en

Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT 2011 2 SIKUBE TAKAMGNO Célestin

Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun

2007 (DSCE), et le taux de croissance a plutôt chuté pour se stabiliser autour de 3%. La conjoncture internationale caractérisée par des crises économiques (2001 et 2008) et des prix des matières premières trop fluctuants n'a fait qu'aggraver les choses. Face à cette donne, l'Etat camerounais a entrepris une réorientation de sa politique avec une Vision de développement à l'horizon 2035 qui se formule comme il suit : « LE CAMEROUN : UN PAYS EMERGENT, DEMOCRATIQUE ET UNI DANS SA DIVERSITE ». Il a alors été élaboré un Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE), cadre de référence de la politique du gouvernement pour la période allant de 2010 à 2020. Ce document accorde une importance particulière au développement des infrastructures (construction des ports en eau profonde de Kribi et Limbé, construction des routes et des chemins de fer, etc.), ainsi qu'à une meilleure redistribution des revenus issus de la croissance générée. Ceci traduit bien une volonté des dirigeants camerounais de relancer l'économie par les grands travaux d'investissements publics dans le but de :

(i) stabiliser le taux de croissance autour de 5,5% sur la période 2010-2020 ;

(ii) ramener le sous-emploi de 75,8% à moins de 50% ;

(iii) faire baisser la pauvreté monétaire de 39,9% à 28,7%1.

Par ailleurs, en mars 2008, le chef de l'Etat a décidé d'une augmentation des salaires de la fonction publique allant de 20 à 25%, de la défiscalisation de certains produits de première nécessité, ou encore de la création d'une mission d'approvisionnement des produits de grande consommation. En 2011, il a décidé du recrutement de 25000 nouveaux agents à la fonction publique. Ces mesures rentrent dans le registre d'une relance de l'économie par la consommation finale des ménages2. Dans le même temps, le DSCE prévoit des recettes fiscales assez stables jusqu'en 2020. La politique budgétaire et la politique fiscale constituent pratiquement les seuls leviers de politique économique sur lesquels le Cameroun peut agir car comme le reconnaît le DSCE, les possibilités de politique monétaire sont très faibles, voir même inexistantes. Or la mise en oeuvre de ces politiques budgétaires dans certains pays a parfois produit des résultats plutôt inattendus et négatifs sur l'économie, à l'instar d'une chute du solde extérieur suite à une forte augmentation des importations pour certaines relances par la consommation des ménages, un déficit budgétaire ou de la balance des paiements et un endettement insoutenable pour une relance par les investissements. Parfois, ces effets négatifs s'accompagnent même de taux de croissance plutôt à la baisse. Il apparaît alors la nécessité pour un pays comme le Cameroun où la situation économique demeure morose, d'approfondir

1 Confère Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

2 D'après Mankiw (2009), il s'agit de provoquer une augmentation de la demande, qui à son tour va pousser les entreprises à accroître leurs investissements et à embaucher davantage de personnes pour augmenter leurs productions afin de répondre à ce surcroît de demande. Il s'en suit alors une augmentation des revenus distribués et une croissance de l'économie.

Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT 2011 3 SIKUBE TAKAMGNO Célestin

Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun

la réflexion sur les mesures de relance économique, d'où l'intérêt de la présente étude dont le thème est « Mesures alternatives de relance économique par les dépenses publiques au Cameroun ».

Le problème que pose cette thématique s'inscrit dans le débat traditionnel entre économistes sur le rôle à assigner à l'Etat dans la vie économique d'un pays. Il a pris une ampleur considérable au cours des trois dernières décennies par le nombre élevé d'études théoriques et empiriques, portant particulièrement sur l'efficacité des dépenses publiques en tant qu'instrument de régulation de l'économie, et aussi sur l'arbitrage entre dépenses de consommation publique et dépenses d'investissement public. Les travaux de Barro (1990) ont réaffirmé le rôle crucial des dépenses publiques sur la dynamique économique, tout en corroborant l'idée de Keynes sur la préférence pour les dépenses d'investissement. Mais des résultats contradictoires d'autres études3 ont contribué à rendre prudents les dirigeants des pays non seulement quant à l'utilisation des dépenses publiques à des fins de politique économique, mais aussi sur le choix des mesures de relance et de leurs financements, en particulier depuis la crise économique de 2008.

Pour ce qui est du Cameroun, les résultats de la présente étude pourraient être utiles à plus d'un titre :

3/4 Eclairer les pouvoirs publics sur les effets potentiels à court et à moyen termes (sur les agrégats macroéconomiques et la balance commerciale) des mesures alternatives de relance économique, en fonction des stratégies de financement. Ceci leur permettra d'arbitrer entre une augmentation des dépenses de fonctionnement, un accroissement du taux d'investissement, et une baisse de certains taux d'imposition.

3/4 Fournir aux décideurs un ensemble de mesures d'accompagnement et des modalités nécessaires à la réussite de la mise en oeuvre d'un éventuel plan de relance.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault