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Ressources non renouvelables et développement soutenable. L'or du Burkina est-il vraiment une bénédiction ?

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par Razamwendé Saturnin SAWADOGO
Université de Versailles Saint Quentin En Yvelines - Master 2 Economie Théorique et Appliquée du Développement Durable 2015
  

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III. Contribution, vulnérabilité et risques

1. Contribution du secteur minier à l'économie burkinabè

Les données disponibles pour évaluer la contribution du secteur minier à l'économie burkinabè sont essentiellement issues des différents rapports ITIE. Depuis l'adhésion du Burkina Faso à l'initiative pour la transparence des industries extractives, cinq rapports de conciliation ont été publiés. Ils couvrent la période de 2008 à 2012. Le tableau 6 résume les données tirées de ces rapports, concernant les revenus du secteur minier, la part dans les exportations, la part dans les revenus de l'état et la part dans le PIB. Par ailleurs, on identifie plusieurs publications d'institutions nationales et internationales tentant de situer la place du secteur minier dans l'économie. On peut citer le rapport CES 2009, le rapport FMI No. 14/230, la communication CNPE 2013, etc.

Le secteur minier constitue une importante source de revenu pour l'Etat burkinabè, entre 2008 et 2012, cette part n'à cessé de croitre. Elle est passée de 0.24% du budget national en 2008 à 14% en 2012. Si on prend en compte le principe de l'unité de caisse qui implique que toutes les recettes de l'Etat soient centralisées avant d'être allouées aux différents

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ministères pour la mise en oeuvre des politiques publiques, on peut dire que l'Etat burkinabè a vu sa capacité d'action s'accroitre d'environ 14%. Ainsi, lorsqu'on considère les deux principales fonctions de l'Etat, à savoir l'Etat prestataire de service, et l'Etat acteur de transformation sociale (Khan 2003), le secteur minier participe directement au renforcement du rôle de prestataire de service. Malgré l'importance de la contribution du secteur minier au budget de l'Etat, c'est la capacité de l'Etat burkinabè à transformer cette manne en infrastructures de développement, en amélioration du capital humain (santé et éducation) qui décidera du sort des générations présentes et futures.

La part du secteur minier dans le PIB national a atteint 10.6% en 2012. Le secteur minier à également vu sa part accroitre dans les exportations du pays (72% en 2012 contre 22.6% en 2008), cependant nous sommes amenés à penser qu'il n'y pas de quoi se féliciter, mais plutôt de quoi s'inquiéter. En effet, Les données de l'ITIE concernent particulièrement le secteur minier moderne, or ce secteur est connu pour son faible effet multiplicateur dans les autres secteurs de l'économie. Le principal canal par lequel le secteur minier moderne participe à la dynamique économique nationale est sa participation au budget de l'état, donc sa capacité à accroitre le rôle de l'Etat prestataire de service.

Nous critiquons la vision traditionnelle consistant à considérer les IDE du secteur minier comme un accroissement de capital physique. En effet, la générosité du code minier burkinabè exonère pratiquement de tout impôt et taxe l'importation de matériels, d'équipement et toutes autres fournitures entrant dans le processus de recherche et d'exploitation des entreprises minières, ce qui veut dire que l'Etat ne tire pratiquement aucun revenu sur ces transactions. Ensuite, le capital physique et technologique importé, de même que les investissements en termes d'expertise humaine investis dans les industries minières sont entièrement amortis proportionnellement à la durée de vie de la mine, donc il ne subsiste pratiquement aucune valeur résiduelle de ces investissements à la fin du cycle d'exploitation de la mine. Nous considérons donc que ces IDE sont stériles, et la mise en exploitation d'une mine industrielle ne constitue pas à proprement parler un accroissement du capital physique national.

La deuxième contribution du secteur minier burkinabè est son rôle non négligeable dans la création d'emplois. En effet, tandis qu'en 2005 on ne comptait que 180 employés dans ce secteur, au 31 décembre 2012, les mines industrielles totalisent en tout 7217 employés. Parmi eux, seuls quelques 396 employés (5%) sont des non nationaux. Certes cela traduit toujours un manque d'expertise nationale, mais également un transfert de savoir faire car les

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non nationaux lorsqu'ils ne sont pas des dirigeants, sont des experts dont les compétences sont rares au Burkina Faso.

Tableau 6 : Contribution du secteur minier a l'économie burkinabè

 

2008

2009

2010

2011

2012

Montant des revenus selon les formulaires ITIE

1.83

19.46

--

--

--

Montant déclaré par les sociétés minières

1.52

15.93

21.51

108.8

184.25

Montant déclaré par le gouvernement

1.67

10.7

22.83

109.9

186.84

Part dans les exportations

22.60%

46%

67%

77%

72%

Part dans le budget de l'état

0.24%

2.11%

2.60%

10.15%

14%

Part dans le PIB

--

--

0.70%

2.18%

10.60%

Emplois

 
 
 
 

0.16%

Synthèse des rapports ITIE de 2008 à 2012

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