WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'adoption des principes de prévention en droit de l'environnement au Burkina Faso et leur mise en oeuvre


par Bètièrèyaône Joel SOMDA
Université de Limoges - Master 2 Droit International et Comparé de l'Environnement 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe I : La faiblesse de la conscience écologique des citoyens

Il n'existe pas au Burkina Faso une prise de conscience collective des graves menaces qui pèsent sur l'environnement et de la nécessité de prendre des mesures individuelles et collectives pour les prévenir ou pour arrêter les dégradations en cours. En effet, la protection de l'environnement ne constitue pas une préoccupation majeure pour l'immense majorité des burkinabé qui sont plus soucieux de leur survie quotidienne que de la qualité de l'environnement. En conséquence, les populations ne perçoivent pas suffisamment l'intérêt des règles de protection de l'environnement et la nécessité de s'y conformer. L'abandon anarchique des sachets plastiques dans les villes et les villages, les pollutions de l'air découlant des engins roulants (mobylettes et véhicules automobiles), le rejet incontrôlé des eaux usées et autres excréta issus des habitats ainsi que les déchets ménagers en sont l'illustration parfaite. Les mécanismes de prévention qu'ont érigé les règles environnementales n'ont pas encore engendré de changements notables de comportements chez la plupart des burkinabé qui continuent à voir dans les ressources naturelles plus un moyen de survie qu'un patrimoine à utiliser rationnellement dans l'intérêt des générations présentes et à venir. Cette vision procède sans doute d'une certaine représentation culturelle des ressources de l'environnement, celles-ci étant généralement considérées comme des biens appartenant à tout le monde et donc à personne, provoquant une certaine indifférence des citoyens devant les atteintes à l'environnement.

Le droit burkinabé de l'environnement s'inspire en effet des principes et mécanismes établis par des instruments internationaux de protection de l'environnement et, comme tel, apparaît comme un ensemble de règles en total déphasage avec les pratiques socioculturelles des citoyens. A titre d'illustration, les règles relatives à la protection des ressources naturelles, notamment de la faune et de la flore ne tiennent nullement compte des pratiques coutumières en la matière15(*), pas plus qu'elles ne prennent en compte les besoins fondamentaux de la population locale pourtant confrontée à une situation de pauvreté qui l'oblige parfois à se rabattre sur les ressources naturelles pour survivre. De même, la règle de l'interdiction des feux de brousse ne tient pas compte des pratiques traditionnelles culturales de brulis ou de chasse qui sont parfois à la base de ces feux de brousse.

De manière générale, le droit de l'environnement burkinabé ne correspond pas à la vision des populations nationales dont la grande majorité reste encore analphabète et régie par des règles traditionnelles.

* 15 Alors même que certaines pratiques coutumières considérées comme rébarbatives sont pourtant favorables à la protection de l'environnement et des ressources naturelles à l'image du statut sacré reconnu à certaines forêts, montagnes ou rivières ou encore à certains animaux tels que les serpents ou les caïmans.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote