WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ressources minières, croissance économique et guerres civiles en R.D.Congo


par Fanny KABWE
Université de Yaoundé 2/ Soa - DEA 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

SECTION II. IMPACT DES RESSOURCES MINIERES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Encadré 2. Résultat de la régression par les MCO sur l'équation de croissance

Variable dépendante est le PIB par habitant

Variables Coefficients valeur T-stat plus significativité

C

Rente

Leb

Scolar

Fbcf

Epargne

Infl

Dépcons

War

R2

-19,1459

5,4053

-0,7237

0,1096

0,5033

0,2978

-0,0085

0,3876

-3,7332

80

(-0,2376)

(2,0594)*

(-0,499)

(0,7578)

(2,9330)***

(0,2925)

(-2,5287)**

(0,3612)

(-1,6071)*

Source : construit par l'auteur à partir d'EViews 8

Note.

*, **, *** dénotent la significativité statistique du coefficient au niveau de confiance de 0,1 ; 0,05 ; 0,01.Nous avons utilisé 33 observations.

§1. Interprétation des résultats empiriques

Le résultat obtenu révèle l'existence d'une relation positive entre la croissance économie per capita et la rente minière considérée comme la variable d'intérêt de ce modèle. Par ailleurs, la relation entre croissance économie per capita et les guerres civiles est négative.Seules les variables de rente minière, iInvestissement représentant le capital physique et l'inflation qui représente le capital financier sont significatives, les autres variables (espérance de vie, taux d'alphabétisation, épargne, et dépenses de consommation) ne sont pas significatives au seuil de 5%. S'agissant de l'investissement, il est significatif au seuil de 1%.

L'augmentation d'un point de la rente minière entraîne une augmentation de 5,4053 du taux de croissance du revenu par habitant. Et la présence de la guerre civile diminue le taux de croissance du PIB/H per capita de 3,7332 point. Ce résultat, loin d'être généralisé, corroborent avec l'analyse faite au niveau de la section suivante en ce qui concerne l'économie congolaise. Et donc, il exige beaucoup de prudence dans son interprétation.

Les ressources minières sontdans l'ensemble, un déterminantde la croissance économique de la RD.Congo. La significativité de cette variable n'approuve pas la théorie de Sachs et Warner (1997), « l'impact entre les ressources point source et la croissance est négative ou il n'y a pas d'impact significatif » et cette théorie ne se vérifie pas pour le cas de la R.D.Congo. Car les minerais jouent un rôle important dans l'analyse de croissance en R.D.Congo.D'après la Banque Mondiale (2008), les ressources minières constituent un atout pour la croissance économique de la R.D.Congo.

Le taux d'alphabétisation globale n'est rien d'autre que le taux d'alphabétisation des adultes et des enfants. L'alphabétisation n'est pas un facteur significatif pour la croissance économique de la R.D.Congo. Bien entendu, malgré les améliorations actuelles, le niveau reste bas, cette situation engage d'énormes financements. Puis que c'est un capital humain qu'il faut investir (Barro et Sala-I-Martin, 1995).

L'espérance de vie n'influence pas la croissance de la R.D.Congo et le signe attendu est négatif. Nous utilisons que l'espérance de vie est un indicateur de la santé de la population. Tel que suggéré par Sachs et Warner (1997, 2001), la mauvaise santé de la population affecte la croissance économique par la réduction de la productivité du travail. L'espérance de vie à la naissance peut être interprétée comme une mesure qu'on ajoute dans le capital humain.

D'après les auteurs, une raison valable qu'on peut donner à ce résultat est que la hausse du niveau de l'espérance de vie, améliore la santé publique et conduit à la hausse de survie de personne âgée, qui affecte la population qui n'a plus la force de travailler et cependant peut avoir moins d'impact économique (soit 0,7237). Cela se pourrait se justifier dans le cas de la R.D.Congo, où la pyramide des âges montre que la population est jeune mais cette population n'a pas encore atteint le niveau souhaité d'instruction. Une baisse de l'espérance de vie reflète un cout économique, de la hausse de la mortalité infantile, la hausse de la morbidité de la population et un manque d'horizon de temps pour l'accumulation du capital humain (Sachs et Warner, 1997).Le fait que les conditions de santé en R.D.Congo ne soient pas bon, diminuent le PIB/habitant.

La croissance économique est corrélée négativement avec les dépenses. Au fait, les dépenses de consommation sont les dépenses du gouvernement central et les dépenses privés. D'après Keynes (1936), les dépenses de consommation nécessitent la disponibilité de revenus. Plus les dépenses augmentent et le PIB/H baisse.La mise en place des nouvelles réformes économique de secteur minier, de l'initiative pour la transparence des industries extractives,l'amélioration de la qualité des routes, des infrastructures de santé, l'eau et l'électricité. Malgré tous ces efforts, la R.D.Congo n'a pas encore atteint le niveau maximum pour booster la croissance. La Banque Mondiale (2008) suggère qu'une bonne gouvernance pourrait rendre efficace les dépenses.

Par contre, le signe attendu de l'épargne renseigne que cette dernière a un signe positif mais qui n'est pas significatif. Cela veut dire que la R.D.Congo n'a pas encore atteint le niveau d'épargne nécessaire capable de promouvoir l'investissement afin de déclencher un taux de croissance positif. Bien que son signe soit positif, le niveau d'épargne n'est pas satisfaisant, capable de financer l'investissement, qui est le moteur de la croissance. La variation du taux d'épargne nationale dans un pays est potentiellement une source importante de la variation du taux de croissance, et l'épargne nationale est par définition la somme de l'épargne privé et de l'épargne publique. Comme mentionne (Barro, 1994) que l'impact de l'augmentation de l'épargne publique dépend de la baisse de l'épargne privé.Les récents travaux empiriques de Edwards (1996) développe l'idée qu'une augmentation dans l'épargne publique entraine une augmentation de l'épargne nationale. Par manque des données en séries pour l'épargne privé, nous prenons la variable de mesure l'épargne nationale, comme la grande part provient de l'épargne du gouvernement central et les entreprises publiques.

Le taux d'épargne national est mesuré par l'épargne nominale divisée par le Pib nominal. Ce n'est pas seulement une variable observée par le politique mais aussi ça provient de taxe de consommation, du marché des institutions financiers, etc. le taux d'épargne nationale est effectivement influencé par l'épargne publique.

L'investissement nécessaire à l'expansion industrielle nécessite l'accroissement de l'épargnenationale. L'épargne provient des ménages, des entreprises et des administrations publiques.L'épargne des ménages dépend fortement de leur niveau de revenu mais elle est aussistimulée par l'assainissement de l'environnement macro-économique et la solidité du systèmejuridique et financier, qui donnent aux épargnants le sentiment que leurs avoirs sont protégés.

L'épargne des entreprises peut être stimulée par des réductions d'impôt sur les bénéfices quisont utilisés pour de nouveaux investissements, et l'épargne des administrations publiquesaugmentera au fur et à mesure que le gouvernement maîtrisera les déficits budgétaires.

La Formation Brute du Capital Fixe est une mesure comptable de l'investissement (Beitone, 2010). Bien évidemment, elle affecte positivement la croissance économique de la R.D.Congo. Des efforts ont été entrepris mais cela reste marginal soit 0,5033 point. La corrélation entre investissement et croissance peut être un cercle vertueux ou un cerclevicieux. Une croissance élevée peut stimuler l'investissement en augmentant la demandeglobale et en encourageant l'évolution technique. Les revenus croissants permettentd'accroître l'épargne tant en valeur absolue qu'en tant que part du PIB et de financer ainsi desinvestissements croissants. Et pourtant la R.D.Congo risque d'être prise au piège, la pauvretélimitant l'épargne, la faible demande limitant les possibilités d'investissement et le faibleinvestissement entravant les mutations structurelles et la croissance de la productivité. La baisse de l'inflation se traduit par l'augmentation de la croissance économique, actuellement le gouvernement mène des politiques monétaire et budgétaire restrictives, les efforts sont entrepris et elle est signficative à 5% mais son impact économique n'est pas encore efficace, soit 0,00085 point.

Ce dernier résultat est cohérent avec les conclusions de Sala-I-Martin et Subramanian. Ce ne sont pas les ressources qui constituent le fléau mais bien l'utilisation que l'on en fait. Cependant, contrairement aux résultats de Sachs et Warner qui suggère que les ressources « point source » affectent négativement et significativement la croissance, le coefficient associé à la rente minière est ici positif et significatif.

D'après la Banque Mondiale (2008), l'effet positif et significatif des ressources minières à la croissance, s'explique par le fait qu'ellessont le principal et un atout à la réduction de la pauvreté.

Il est important de remarquer que contrairement à Sachs et Warner, ici on ne teste pas l'impact des ressources naturelles sur la croissance, on l'a dit, les ressources minières affectent positivement la croissance économique principalement parce que la rente minière a d'effet significatif sur la croissance.Pour Sachs et Warner (1997), les ressources naturelles ont un impact négatif sur la croissance car un pays avec d'importantes ressources voient le niveau de son développement en baisse. Cependant, cette explication n'est pas très satisfaisante puisqu'elle n'explique pas pourquoi les ressources minières affectent significativement et positivement la croissance économique de la R.D.Congo.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry