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Ressources minières, croissance économique et guerres civiles en R.D.Congo


par Fanny KABWE
Université de Yaoundé 2/ Soa - DEA 2014
  

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§2. Ressources minières facteur des guerres civiles en RDC

La plupart des auteurs s'accordent sur la prééminence des ressources naturelles comme facteur de risque, ce qui semble bien être confirmé dans le cas de la RDC. Si ces caractéristiques constituent les véritables facteurs de risque, c'est sur elles que doivent se concentrer les mesures de prévention pour éviter de nouveaux affrontements. En R.D.Congo, la relation entre les ressources minières et les conflits armés sont liés. L'enjeu de la guerre est le contrôle d'une partie ou de la totalité de la valeur ajoutée qu'offrent l'exploitation et la commercialisation illégales des ressources, soit par le contrôle des sites d'exploitation, soit par le contrôle des filières commerciales.

Les principales ressources dont l'exploitation et la commercialisation illégales et le pillage permettent de financer la guerre (ou les intérêts privés de l'élite politique et militaire) sont le coltan, l'or et le diamant, grâce au contrôle des taxes.Le gouvernement congolais a financé la guerre de différentes manières : d'une part, par le biais des taxes, en accordant des monopoles d'exportation (IDI Diamond pour le diamant), ensuite, par des ponctions au sein des entreprises parapubliques (Gécamines mais surtout la MIBA qui s'est vue désinvestie au cours des deux guerres) mais aussi des sociétés privées, etenfin, en accordant des concessions minières à des membres de l'élite politique et militaire zimbabwéenne.

Tableau 4. Emeutes, troubles et guerres civiles en RDC

Année

Principaux événements

1 si guerre civile, 0 si non

1977

Première guerre de Shaba.

1

1978

Nouvelle tentative de sécession katangaise : Deuxième guerre de Shaba

0

1990

Manifestations estudiantines et réprimandes

0

1991

Violentes émeutes, suivies des pillages à Kinshasa, à Lubumbashi, etc.

0

1993

Exactions et pillages occasionnant plus de 300 morts ; Troubles ethniques au Katangaentraînant le déplacement d'au moins 100.000 personnes vers leur province d'origine (Kasaï) ; Affrontements de nature ethnique dans le Nord Kivu occasionnant 200 morts.

0

1994

Plus d'un million de rwandais, majoritairement de l'ethnie hutu, se réfugient dans l'Estde la RDC suite à la prise de pouvoir par le Front patriotique rwandais de Paul Kagamé (ethnie Tutsi)

0

1996-1997

Combats dans le Kivu entre l'armée zaïroise et des Banyamulenge (congolais tutsis desouche rwandaise) ; Rébellion, chute du mobutisme et prise de pouvoir par L.D. Kabila (Première guerre du Congo).

1

1998-1999

Guerre d'agression (Deuxième guerre du Congo).

1

2000-2003

Guerre de six jours (guerre de Kisangani).

1

2009-2012

Combats de Bunia, Guerre de l'Ituri ; Bataille de Mushake, Guerre de Kivu, Combats dansla région de Sake, Bombardement et combat de rue à Kinshasa (altercation entre les forces de Kabila et les forces de Bemba) et le Mouvement du 23 mars.

1

Source : construit par l'auteur à partir de l'article de Tsatsa (2012)

Fig.4. Evolution de la production minière en R.D.Congo (1980-2012)

Source : auteur à partir des données de la BCC

Ces différents graphiques décrits ci-dessus  renseignent que :

Durée des guerres civiles

Ressources minières affectées

1996-1998

Diamant, Or

2000-2003

Diamant

2009-2012

Diamant, Cuivre, Cotan, Or et Cobalt

    

Les principaux motifs des conflits en RDC, sont devenus l'accès à cinq ressources minérales de première importance à savoir : colombo-tantalite, diamant, cuivre, cobalt et or ainsi que le contrôle et le commerce de ces matières.

C'est ainsi que le nouveau Code minier de 2002 et ses mesures d'application de 2003 ont été développées pour attirer les capitaux étrangers. Le rôle de l'Etat y est limité à réguler et à contrôler les activités minières.Depuis lors, l'arrivée des investissements directs étrangers dans le secteur minier est une réalité indéniable. Le secteur minier est parmi ceux qui ont attiré le plus d'investissements étrangers en R.D.Congo au cours de la dernière décennie. L'activité découlant des investissements miniers est directement liée aux richesses du sol ou du sous-sol.

Dans la perspective de la relance de l'économie congolaise, la libéralisation du secteur minier fut présentée par les Institutions Financières Internationales comme un levier privilégié de croissance. Le gouvernement de la R.D.Congo a donc souscrit à l'option proposée par ses partenaires en plaçant le secteur minier au centre de la stratégie nationale de « lutte contre la pauvreté». Présentées comme une alternative susceptible d'assainir la gouvernance, de renforcer l'efficacité de l'Etat et d'attirer les investisseurs privés, ces réformes furent adoptées par le gouvernement de la R.D.Congo en 2002. Elles intervenaient alors que la Gécamines, grande société étatique détentrice du monopole des droits miniers au Katanga, s'ébranlait en faillite.

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