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Le tourisme dans le departement de la vina (adamaoua-cameroun) : mythe ou réalité ?


par Harry SADIO FOPA
Université de Ngaoundéré - Master 2012
  

Disponible en mode multipage

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    LE TOURISME DANS LE DEPARTEMENT DE LA VINA (ADAMAOUA-CAMEROUN) : Mythe ou Réalité ?

    Mémoire présenté en vue de l'obtention du Master recherche en Géographie

    Option : Géographie et Pratique du Développement Durable

    (GPRADD)

    Par :

    SADIO FOPA Harry

    Titulaire d'une Licence en Géographie

    Matricule : 06A433LF

    Sous la direction de :

    Pr. Joseph Pierre Ndamé

    Maitre de conférences

    Université de Ngaoundéré

    Année académique : 2011/2012

    DEDICACE

    Je dédie ce travail :

    Ø A mes parents Monsieur Foppa André et Madame Foppa né Matchiffo Rébecca qui n'ont jamais cessé de se sacrifier pour ma formation, qu'ils trouvent dans ce mémoire un symbole de mon obéissance et de mon amour pour eux ;

    Ø A Monsieur Fopa Ndé Jean Roméo mon frère, Foumdjeugon Fopa Rosine et Kadji Fopa Mireille mes soeurs, car ils ont été d'un apport inconditionnel à ma formation académique en ce qui concerne l'encouragement et le soutien financier et moral ;

    Ø Enfin à ma nièce bien-aiméeMandjeu Tchio Carelle, à Boris et Samantha

    REMERCIEMENTS

    Cette étude est l'oeuvre d'un an de recherche. Elle consistait à étudier le tourisme dans le département de la Vina afin de mettre au jour le véritable statut de ce secteur. Sans l'aide d'un certain nombre de personnes, ce travail ne serait jamais arrivé à son terme. C'est dans ce cadre que mes remerciements vont à l'endroit de :

    Ø Mon directeur de mémoire le Professeur Joseph Pierre Ndamé qui m'a fourni des informations nécessaires à la réalisation de ce travail, qu'il trouve dans ce mémoire un symbole de mon respect pour lui ;

    Ø Professeur Tchotsoua Michel, Professeur Wakponou Anselme, professeur Iya Moussa, Docteur Aoudou Doua Sylvain et Docteur Fofiri Eric Joël pour leurs enseignements et leurs multiples sacrifices ;

    Ø Aux assistants Anaba Banimb Robert Christian, Mabouloum Anne Marie, Mvu Marie, Dourkangou Yaphet pour leurs conseils et orientations ;

    Ø Docteur Nizésété Bienvenus Denis à Maroua et à son épousemaman Rose, à eux je leurs dis vivement merci pour leur orientation, soutien moral, matériel et encouragement ;

    Ø Docteur Atoukam pour son aide, son soutien moral, ses orientations et ses conseils ;

    Ø Mademoiselle Yabun Njihim Patricia qui n'a jamais cessé de me soutenir matériellement et moralement pendant tout ce temps ; à elle je lui dis une fois de plus merci ;

    Ø Monsieur Batchanou Kamtchoum Péguy, Fouogué Tchinda Violette, Atangana Bamela, Solgué, Anavaï Nathalie,Pouira Jean Bodel, Kosyakbe Armelle, Aoutaksa Bouba Christian, Mbatchou M. Stephane, Ndjeuto Tchouli Prosper I., Kouassi P. Flavienet à tous les autres camarades et amis de promotion ;

    Ø Monsieur Wouamba Gérard et sa Famille, qu'ils trouvent dans ce travail une immense reconnaissance pour ce qu'il a fait pour moi et pour mes frères, une fois de plus je lui dis merci ;

    Ø Monsieur Djeutsop Pierre, mon tuteur, pour son soutien financier et moral ;

    Ø Toute la famille Mbo Nda'a de Ngaoundéré pour leur encouragement inconditionnel ;

    Ø Monsieur Fobit Ngouo Valerie et son épouse pour leur soutien inconditionnel ;

    Ø Monsieur Ngouatna Mathieu et sa famille à Douala pour ses encouragements inconditionnels ;

    Ø Madame Kontchou Véronique pour ses encouragements ;

    Ø Mon ami Nankap Salomon Collins et à sa charmante fille, mon cousin Sop Ngouo Romain qui m'a tenu compagnie et aidé pendant toute l'étape du terrain, Oumarou Sanda dit député au grand marché de Ngaoundéré pour ses encouragements ;

    Ø Et enfin à tous ceux qui ont de prés ou de loin contribué à la réalisation de ce mémoire

    RESUME

    Le département de la Vina au Nord-Cameroun est une zone d'élevage par excellence souvent vantée pour ses potentialités touristiques. Cependant, l'extrême variété de son milieu naturel, les publicités marketing et les informations «positives« véhiculées sur ce secteur semblent indiquer que le tourisme yest en plein essor.Cependant, plusieurs recherches scientifiques menées dans cet espace semblentplutôt dubitatives quant à la volonté réelle des pouvoirs publics de faire de la Vina une vraie zone touristique. A partir des observations de terrain, des entretiens et des enquêtes participatives menées sur un échantillon diversifié de plus de 180 personnes comprenant des urbains, des riverains des sites et des touristes dans le département de la Vina pendant plus de 6 mois, nous avons pu obtenir des résultats probants qui mettent au grand jour le vrai statut du tourisme dans cette localité.

    Mots clés : Adamaoua, Département de la Vina, Tourisme, Sites touristiques, Aménagement.

    ABSTRACT

    The Vina division in northernCameroon is well known as area of cattle rearing par excellence and for its numerous touristic potentialities. Therefore, the extreme variety of its natural milieu, the marketing advertisements and the «positive«information available seem to. Demonstrate that tourism is developing. However, many scientific studies carried out wthin that area seem to be reluctant to assume that authorities are really willing to make the Vina division a real touristic area. From the observations we made in the field, participative surveys carried out on a diversified sample made up of more than 180 people, including city dwellers, tourists, and resident of the touristic sites in the Vina division during 6 months, we have been able to come out with conclusive results which portrait the real physiognomy of tourism in this area.

    Key words: Adamawa, Vina division, tourism, touristic sites, planning

    SOMMAIRE

    DEDICACE i

    REMERCIEMENTS ii

    RESUME iv

    ABSTRACT v

    SOMMAIRE vi

    LISTE DES TABLEAUX ix

    LISTE DES FIGURES x

    LISTE DES PHOTOS xi

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS xii

    INTRODUCTION GENERALE 1

    PROBLEMATIQUE 2

    QUESTIONS DE RECHERCHE 3

    CONTEXTE SCIENTIFIQUE 3

    OBJECTIFS DE RECHERCHE 12

    HYPOTHESES DE RECHERCHE 12

    CADRE GEOGRAPHIQUE 13

    CADRE CONCEPTUEL ET METHOLOGIQUE 14

    Cadre conceptuel 14

    Cadre méthodologique 17

    Première partie : 30

    Le département de la Vina : une zone d'élevage aux potentialités touristiques variées 30

    Chapitre I : Présentation de la zone d'étude et de ses caractéristiques 31

    Introduction 31

    I-1 La Vina dans la région de l'Adamaoua 31

    I-2 Le Département de la Vina : un milieu favorable à la pratique de l'élevage 40

    I-3 Les performances de l'élevage de la Vina 45

    Conclusion 52

    Chapitre II : Le département de la Vina et son potentiel touristique 53

    Introduction 53

    II-1 Un relief et un réseau hydrographique diversifiés 53

    II-2 L'extrême variété des potentialités connues 56

    II-3 Les autres attractions touristiques connues ou ignorées 68

    Conclusion 73

    Deuxième partie : 74

    L'état des lieux du secteur dans le département de la Vina 74

    Chapitre III : Les sites touristiques de la Vina 75

    Introduction 75

    III-1 Définition et critères de choix d'un site 75

    III-2 le statut des sites de la Vina 82

    III-3 Les insuffisances au niveau de leur aménagement 97

    Conclusion 101

    Chapitre IV : Une organisation et une influence économique mitigées du secteur touristique dans la Vina 102

    Introduction 102

    IV-1 Une organisation défavorable à la pratique du tourisme 102

    IV-2 Des retombées économiques faibles face à une politique 106

    Conclusion 111

    Troisième partie : 113

    Opportunités et recommandations pour un développement touristique dans la Vina 113

    Chapitre V : De véritables «destinations« en Afrique et au Cameroun 114

    Introduction 114

    V-1 Quelques exemples des destinations en Afrique 114

    V-2 Les véritables espaces touristiques au Cameroun 118

    V-3 les forces et faiblesses de l'activité touristique dans la Vina 124

    Conclusion 130

    Chapitre VI : Propositions et recommandations pour un tourisme véritable dans le département de la Vina 131

    Introduction 131

    VI-1 Les conditions de viabilisation du secteur et la redéfinition de la politique touristique en place 131

    VI-2 Développement de nouvelles formes de tourisme 143

    Conclusion 150

    CONCLUSION GENERALE 151

    Bibliographie 154

    Annexe 161

    Table de matières 197

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1: Echantillon par catégorie d'individus 1

    Tableau 2: Liste des outils utilisés tout au long de l'étude 28

    Tableau 3: Les arrondissements du Département de la Vina et leur chef lieu 33

    Tableau 4: Le cheptel bovin de la région de l'Adamaoua et du département de la Vina 45

    Tableau 5: Rendement bouché du Goudali en % 49

    Tableau 6: Nombre de têtes de boeufs exportés vers le Cameroun méridional en 2012. 51

    Tableau 7: Nombre de sites touristiques par département. 57

    Tableau 8: Les sites touristiques du département de la Vina : les lacs. 60

    Tableau 9: Les sites touristiques du département de la Vina : les chutes et cascades. 62

    Tableau 10: Les sites touristiques du département de la Vina : les sites d'altitude. 64

    Tableau 11: Les sites touristiques du département de la Vina : Les attractions culturelles. 67

    Tableau 12:Les sites touristiques du département de la Vina : Les campements et ranchs. 68

    Tableau 13: Les circonstances de connaissance des sites touristiques. 85

    Tableau 14: Source d'information des touristes 87

    Tableau 15: Nombre de sites aménagés et non aménagés du département de la Vina. 89

    Tableau 16: Effectif des enquêtés ayant répondu à la question : le village en profite t-il ? 107

    Tableau 17: Effectifs des personnes ayant répondu à la question concernant les conditions d'accès aux sites touristiques. 109

    Tableau 18: Les aires protégées dans la région du Nord. 122

    Tableau 19:Les raisons expliquant la non-visite des sites touristiques. 140

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1: Carte de localisation du département de la Vina 1

    Figure 2: Schéma récapitulatif de la méthodologie 27

    Figure 3: Carte de localisation des groupes ethniques du département de la Vina 37

    Figure 4: Diagramme évolutif du cheptel bovin de la région de l'Adamaoua et du département de la Vina. 46

    Figure 5: Part de chaque département en termes de possession de sites touristiques 57

    Figure 6: Carte de localisation des sites étudiés dans le département de la Vina 70

    Figure 7: Part de chaque type de site touristique en pourcentage 77

    Figure 8: Fréquence des personnes ayant entendu parler des sites touristiques. 84

    Figure 9: Part de chaque circonstance ayant informé la population urbaine sur l'existence des sites touristiques en termes d'effectif et de pourcentage. 86

    Figure 10: Part de chaque source d'information. 88

    Figure 11: Taux des enquêtés ayant donné des réponses sur la fréquentation des sites. 91

    Figure 12: Part de visite de chaque site touristique (Population urbaine). 92

    Figure 13: Nombre de touristes ayant visité chaque site touristique. 94

    Figure 14: Part de chaque groupe d'enquêtés ayant répondu à la question : «le village en profite t-il ?« 108

    Figure 15: Part de chaque groupe de personnes ayant répondu à la question de savoir comment on accède aux sites touristiques. 109

    Figure 16: Des matières touristiques à l'espace touristique. 128

    Figure 17: les conditions pouvant permettre l'essor du tourisme 137

    Figure 18: Part de chaque catégorie de personnes ayant visité ou pas visité un site. 140

    Figure 19: Carte de proposition d'un circuit touristique équestre 144

    LISTE DES PHOTOS

    Photo 1: Culture du haricot sur un espace nouvellement mis en valeur à Ngan-ha. 1

    Photo 2: Une prairie sur les hautes terres à Gounjel. 41

    Photo 3: Un Goudali de type Ngaoundéré au marché à bétail de Ngaoundéré. 48

    Photo 4: Une vue partielle du marché à bétail de Ngaoundéré. 51

    Photo 5: Un lac de cratère au sud de Ngaoundéré : le lac Tison. 55

    Photo 6: Vu panoramique d'un site touristique lacustre : Le lac de Mballang. 59

    Photo 7: Les chutes de la Vina à gauche et les cascades de Wack à droite. 61

    Photo 8: Le lamidat de Ngaoundéré à gauche et une chefferie vassale du lamidat à droite 65

    Photo 9: Quelques cases au toit de pailles au campement du ranch de Ngaoundaba. 69

    Photo 10: Le musée de Ngan-Ha et ses objets d'art ancestraux. 72

    Photo 11: A gauche dans la broussaille l'observatoire construit aux Chutes de Tello et à droite le bar-restaurant vétuste du lac Tison 90

    Photo 12: Chemin menant au lac de Mballang. 95

    Photo 13: Vue panoramique du lac de Darang. 97

    Photo 14: Un panneau indicateur de la direction des chutes de Tello. 105

    Photo 15: Un véhicule embourbé sur une route crottée entre Ngaoundéré et Bélel. 126

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    CAO: Cartographie Assistée par Ordinateur

    CEMAC: Communauté des Etats Monétaires de l'Afrique Centrale

    DEA: Diplôme d'Etudes Approfondies

    DREPIA : Délégation Régionale de la Pêche et l'Industrie Animale

    FALSH: Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines

    GPS: Global Positionning System

    IGN: Institut Géographique National

    ISS: Institut Supérieur du Sahel

    Ma : Millions d'années

    MAÏSCAM: Maïserie du Cameroun

    MINPIA: Ministère des Pêches et des Industries Animales

    MINTOUL: Ministère du Tourisme et des Loisirs

    N1 : Nationale n°1

    N2 : Nationale n°2

    OMT : Organisation Mondiale du Tourisme

    ONG : Organisation Non Gouvernemental

    PED : Pays en développement

    RAPAC : Réseau des Aires Protégées d'Afrique Centrale

    S. Z. W: Station Zootechnique de Wakwa

    SCDP : Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers

    SIG : Système d'Information Géographique

    SMNC : Société des Moulins du Nord-Cameroun

    SPSS: Statistical Package for Social Sciences

    TIC: Technologies d'Information et de la Communication

    UNESCO: United Nation of Education, Science and Culture Organization, Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

    WWF: World Wildlife Fund

    ZIC: Zone d'Intérêt Cynégétique

    INTRODUCTION GENERALE

    L'Afrique est un continent qui compte de nos jours 54 Etats indépendants dont la majorité se trouve dans la zone intertropicale. La plupart de ces pays projettent d'être émergents en 2035, ce sont les pays comme le Gabon, le Tchad, la Cote d'Ivoire, le Sénégal..., et le Cameroun ; tous ces pays comptent sur leurs atouts économiques pour y arriver. Il s'agit entre autres de la main d'oeuvre, des richesses du sol et sous sol, du commerce, des essences forestières, de l'agriculture, de l'élevage et bien sûr du tourisme.

    Ces trois dernières formes d'atouts économiques (agriculture, élevage et tourisme) sont entre autres les principaux atouts sur lesquels misent les Etats d'Afrique en général et en particulier le Cameroun. L'agriculture et l'élevage ont constitué depuis des décennies la base des économies africaines, le tourisme quant à lui, est désormais reconnu comme une industrie porteuse de l'économie nationale et internationale ; Wakcerman G. écrivait d'ailleurs à ce sujet que « le tourisme est devenu une vaste affaire économique ». Autrement dit, le tourisme est devenu un secteur économique très important pour un pays qui a à sa disposition des potentialités touristiques. Le tourisme dans le monde connait depuis le siècle dernier une hausse sans cesse croissante, on comptait environ 25 millions de touristes internationaux au milieu du siècle dernier pour un revenu d'environ 2,12 milliards de dollars du PIB mondial. En 1980, la croissance du tourisme atteint le nombre de 268 millions de visiteurs et se multiplie par trois en 2000 avec 687,5 millions de touristes (Nguepjouo, 2005). En 2010, l'OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) comptabilise plus de 900 millions de touristes à travers le monde. Pour l'année 2011, la hausse serait de l'ordre de 4 à 5% par rapport à 2010 soit une augmentation de 45 millions de touristes (OMT). Signalons toutefois qu'entre 2008 et 2009, le tourisme mondial a connu une légère baisse du fait de la crise économique qui a frappé le monde ; raison pour laquelle l'OMT confirme la reprise du tourisme mondial en 2010 avec plus de 6,7% de croissance soit une augmentation de 58 millions de personnes.

    Cependant, toutes les régions n'ont pas connu une relance aussi marquée, c'est ainsi qu'on observe une hausse de 14% au moyen orient, 13% en Asie, 8% en moyenne pour l'ensemble du continent américain, 3% en Europe et 6% en Afrique. Pour ce qui est de l'Afrique, cette hausse est significative pour le continent, mais reste encore inégalement répartie ; certains pays comme le Kenya sont considérés comme des destinations touristiques, d'autres par contre ne sont pas appréciés comme tel. C'est le cas par exemple de l'Afrique centrale et plus particulièrement de la zone CEMAC dont le Cameroun, où le tourisme ne participe pas de manière efficace à l'économie du pays. Pour toutes les destinations africaines, l'Afrique centrale reste la dernière avec 802 000 arrivées soit 2,1% de part du marché en 2005 (Rapport OMT, 2006). En dépit de ces chiffres qui ne classent pas l'Afrique centrale en général et le Cameroun en particulier comme une destination touristique et comme un secteur économique important pour le pays, le tourisme reste néanmoins un atout majeur. C'est ainsi que Emile Viard du RAPAC déclare : « l'Afrique centrale est une destination émergente (...) et les potentialités n'attendent qu'à être valorisées à leur juste valeur ».

    PROBLEMATIQUE

    Situé au fond du golf de Guinée, le Cameroun est un pays d'Afrique centrale qui envisage d'atteindre son émergence à l'horizon 2035 et compte de ce fait sur les atouts économiques dont il dispose. Ces atouts économiques sont nombreux et nous avons entre autres le pétrole, l'agriculture, l'élevage, la main d'oeuvre, et le tourisme.

    Le tourisme figurait déjà à la cinquième priorité du programme du président de la République lors de son premier septennat pour la construction de l'avenir du Cameroun. Cette priorité avait pour but principal de transformer le pays en une destination touristique et par la même occasion de participer au développement du pays. Aujourd'hui, le tourisme occupe encore une place bien plus privilégiée dans le processus de développement du Cameroun. Ce qui suppose que le tourisme au Cameroun redevient un élément important pour le développement. Il est même devenu un enjeu pour l'économie et le développement pour de nombreuxpays d'Afrique comme le Maroc, la Tunisie le Kenya, la Tanzanie, l'Afrique du Sud, etc. Auniveau international,il est vu comme un secteur rentable.

    Luigi Cabrini, alors directeur du développement durable et tourisme à l'OMT disait que « l'idée que le tourisme peut réellement oeuvrer en faveur du développement durable et de réduction de la pauvreté gagne du terrain ». Cette assertion montre que le tourisme est un secteur qui devient de plus en plus important. Pour ce qui est du Cameroun, et principalement du Nord-Cameroun, le tourisme est une activité économique de premier rang et pourvoyeur de devises. Dans le Grand Nord, c'est l'une des principales activités économiques. Cette partie du pays compte trois régions administratives et a longtemps eu une vocation touristique, de par le nombrede parcs nationaux,de ZIC (Zone d'Intérêt cynégétique) et les sites naturels et culturels, etc. Nonobstant ce potentiel, toutes les régions du Grand Nord ne présentent pas lesmêmes caractéristiques, même si on peut les considérer comme de possibles destinations. Pour ce qui est de la Région de L'Adamaoua en général, et particulièrement du Département de la Vina, l'offre touristique a pendant longtemps bénéficié d'un grand nombre de publicités marketing et de propagandes ; ceci dans le but de booster le secteur afin qu'il soutienne uneéconomie locale dominée par l'élevage bovin. Toujours dans la même lancée, plusieurs travaux scientifiques ont été menés sur ce secteur dans l'Adamaoua en général et dans le Département de la Vina en particulier ou il a souvent été relevé les potentialités que regorgeait la Vina dans ce domaine. Compte tenu de ces multiples efforts,ce domainesemble être un secteur encore confus où se conjuguent opportunisme, amateurisme et clientélisme sans que l'on puisse savoir la réalité de cette activité dans l'économie locale.Cette étude tentera de contribuer à lever cette ambiguïté du tourisme dans le Département de la Vina. De fait, le tourisme dans le Département de la Vina est une activité «qui à première vu ne rapporte pas encore beaucoup à l'économie« locale, voire régionale. Pourquoi le tourisme ne participe-t-il pas efficacement à l'économie du Département de la Vina ? Ce secteur existe-t-il réellement ? N'est-il pas un mythe ? Ces interrogationssuscitent un questionnement d'où la nécessité de se poser un certain nombre de questions de recherche.

    QUESTIONS DE RECHERCHE

    Question principale

    Quel est le véritable statut du tourisme dans le Département de la Vina ?

    Questions spécifiques

    Ø Quels sont les facteurs qui caractérisent le paysage touristique du Département de la Vina ?

    Ø Quel est l'état actuel de l'offre et de l'image touristiques dans le Département de la Vina ?

    Ø Quels peuvent être les facteurs de dynamisation du secteur touristique dans la Vina ?

    CONTEXTE SCIENTIFIQUE

    Plusieurs travaux ont été faits sur le tourisme en Afrique. C'est dans ce cadre que plusieurs ouvrages ont été publiés sur le tourisme africain. Pour ce qui est de l'Afrique centrale, cet espace géographique apparait comme la dernière destination touristique avec 802 000 arrivés soit 2,1% de par marché à l'échelle mondiale soit une recette de 221 millionsd'euros (Viard E. ; RAPAC). C'est alors que des travaux ont été effectués dans le but d'apporter les solutions pour permettre l'émergence de l'activité touristique en Afrique centrale en général et au Cameroun en particulier. Compte tenu des multiples orientations que les chercheurs donnent à leurs travaux, nous avons ceux qui ont effectué des travaux sur les sites naturels, d'autre qui se sont concentrés sur le développement des formes de tourisme comme l'écotourisme, d'autres encore qui se sont focalisés sur la problématique du développement du tourisme au Cameroun, et ceux qui, dans la même lancée ont abordé l'aspect historique du tourisme. Nous avons également ceux qui ont mené des travaux sur le milieu physique pour en tirer les avantages économiques qui participent au développement local des régions ; et ceux qui ont travaillé sur l'aménagement touristique, etc.

    Des auteurs ont publié des travaux très enrichissants sur le tourisme dans l'Adamaoua. Ils se sont penchés sur l'aspect naturel de celui-ci ; c'est-à-dire sur les sites touristiques naturels que regorge la région de l'Adamaoua. C'est entre autres Michel Tchotsoua (1996)et Jean Louléo (2006) qui ont respectivement publié : « Paysage géomorphologique, patrimoine socioculturel et tourisme dans l'Adamaoua » et « Analyse géographique des sites naturels de la province de l'Adamaoua ». Tchotsoua (1996) dans son investigation a étudié le potentiel touristique dont dispose la région de l'Adamaoua et a qualifié cette région d'un « cadre géographique unique au Cameroun »1(*).cette qualification vient du fait que cette région qui couvre près de 68 000 Km2 compte plus de 60 sites touristiques dans lesquels ont dénombre 45 sites naturels (Tchotsoua, 1996). Le but de son travail était de présenter des aspects pittoresques des « paysages géomorphologiques », après investigation, Tchotsoua arrive à la conclusion selon laquelle l'Adamaoua est une région dotée des plus beaux sites touristiques naturels du pays. Il écrit à ce sujet : « la nature a pourvu l'Adamaoua des sites touristiques naturels les plus pittoresques du Cameroun ». Mais malgré ce riche potentiel, le tourisme dans l'Adamaoua ne connait pas un véritable décollage et selon lui cela est dû aux difficultés d'accès et à l'absence de l'aménagement de ces paysages géomorphologiques. Au regard de ce qui précède, ce qui inquiète Tchotsoua (1996) c'est que toutes ces ressources touristiques «ne rapportent pas à l'économie camerounaise » ; c'est ainsi qu'il lance une sonnette d'alarme à l'endroit des opérateurs économiques en disant que ceux-ci se mobilisent.

    Toujours dans le même sillage, Louléo (2006) a fait pour sa part un inventaire des sites touristiques naturels. Le but de son travail était de démontrer que les sites touristiques existants dans l'Adamaoua ne sont pas de véritables sites, mais plutôt des potentialités touristiques. Selon lui, aucun site touristique « n'obéit au critère d'évaluation des ressources touristiques » (Louléo, 2006). D'après lui, la région de l'Adamaoua est un potentiel qu'il faut impérativement mettre en valeur. C'est ainsi qu'il dit que « d'énormes efforts doivent être faits afin de transformer les ressources actuelles en véritables sites capables d'accueillir les touristes et non les excursionnistes ». Il se base toutefois sur la définition de site touristique selon la loi 98/006 du 14 avril 1998, alinéa 5 pour réfuter les sites existants dans le Département de la Vina en particulier et dans l'Adamaoua en général. Cette loi définit le site touristique comme « tout paysage naturel ou tout élément artificiel du patrimoine national présentant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue culturel, esthétique, historique, scientifique, légendaire, artistique, et qui est préservé pour l'intérêt du tourisme ». L'élément essentiel qu'il retient dans cette définition est le « caractère universel et exceptionnel ». Ce qui veut dire qu'aucun site dans l'Adamaoua ne répond à ce critère, également qu'aucun site n'est ni universel ni exceptionnel. Et selon lui, sur les 146 sites touristiques dénombrés dans le Grand Nord, trois (03) seulement présentent ce caractère universel et exceptionnel, ce sont : le parc national de la Bénoué, le parc national de Waza et le pic de Rhumsiki. Mais, bien que Louléo ait qualifié l'Adamaoua d'un site d'intérêt touristique, il recommande cependant de fournir des efforts pour aménager la région sur le plan touristique et de développer les activités connexes. C'est dans ce sens qu'il affirme : « un grand effort doit être fait pour transformer les nombreuses ressources touristiques de la province en sites touristiques ». Au final, Tchotsoua et Louléo, après des investigations peu divergentes, finissent tout de même à aboutir à la même conclusion, celle de transformer la région de l'Adamaoua en une destination touristique via la valorisation de ces sites et potentialités touristiquesnaturels. Au regard de ce qui précède, il ressort que ces deux investigations ne sont qu'un aspect du tourisme ; ce qui veut dire qu'il convient d'avoir un regard panoramique sur la question du tourisme afin analyser tous les aspects pour mieux le situer.

    Toujours dans le même sens, Tassé Louakdom(1993) a effectué un travail de recherche sur le tourisme dans l'Adamaoua et particulièrement dans le Département du Faro et Déo en vue de l'obtention d'un DEA en géographie physique à l'Université de Yaoundé I sous le thème : « Base physique d'un aménagement touristique dans l'Adamaoua : le cas de la région de Tignère ». Dans son travail, il part du constat selon lequel l'Adamaoua en général et Tignère en particulier regorge de nombreux sites touristiques qui peuvent être aménagés en vue de promouvoir le secteur touristique. Il s'appuie principalement sur les sites géomorphologiques tels que les chutes, les cascades, les grottes, les inselbergs, etc. Pour lui, l'Adamaoua est une zone touristique très riche en potentialités qu'il faille mettre en valeur à travers des aménagements appropriés.Au terme de son travail, il aboutit à la conclusion selon laquelle « il existe de nombreuses contraintes à la pratique du tourisme » et que ces contraintes sont tributaires de la sociologie locale et régionale ; ce qui veut dire que les freins du tourisme dépendent étroitement du comportement sociétal et du manque d'infrastructures. Bien que l'auteur ait abordé l'aspect physique d'une région sur le plan touristique, il se trouve que l'aspect humain et culturel n'est pas en reste. Ce que l'auteur omet justement dans son travail. En plus, il ne s'est pas permis de mener une étude pour essayer de comprendre si le tourisme est une activité que l'on peut développer dans la région de l'Adamaoua en général ; autrement dit, il ne s'est pas posé la question de savoir s'il faut parler du tourisme dans l'Adamaoua.

    Il y a également des auteurs qui ont développé des travaux sur l'écotourisme. L'écotourisme, la nouvelle approche pour valoriser le secteur touristique est de nos jours au coeur du développement du tourisme dans plusieurs pays ; c'est par exemple le cas du Cameroun et de Madagascar où Joseph Pierre Ndamé (2010) et Mathieu Mayer (2010) ont effectué des travaux de recherche sur ce concept qui voit le jour en 1983 par Hector Ceballos-Lacurain.

    Au Cameroun, précisément dans la région du Nord, Ndamé J.P.(2010) a mené un travail sur le développement de l'écotourisme. Ce travail s'intitule « Problématique du développement de l'écotourisme au Cameroun : cas des aires protégées de la région du Nord ». Dans son investigation, il pose le problème du développement de l'écotourisme dans les aires protégées du Cameroun en général et de la région du Nord en particulier. Le choix de cette région comme zone d'étude vient du fait que cette région est celle qui détient le plus grand nombre d'aires protégées au pays et qu'elle connait un véritable chaos écologique par des phénomènes tel que le braconnage, la destruction de la végétation, etc. Pour lui, cette région du pays est la zone par excellence où l'on pourrait développer l'écotourisme, car celui-ci a la capacité de préserver les écosystèmes, de contribuer au développement des communautés locales. Mais, il voit dans la région du Nord, tout comme dans les autres régions du pays, le tourisme comme une richesse mal exploitée. C'est pour cette raison qu'il écrit : « les aires protégées de la région du nord sont de plus en plus gérées de manière contemplative que productive... » (Ndamé J.P., 2010). Ce qui veut dire que les espaces touristiques comme les aires protégées n'existent que pour le regard et ne contribuent pas au développement des différentes communautés locales répertoriées dans ces espaces. L'écotourisme dans cet espace géographique s'avère difficile à développer parce que les populations riveraines ne sont pas vraiment prises en compte par l'Etat, parce qu'on assiste aux migrations des populations vers le sud de la région pour développer la culture du coton ; ce qui met en péril la conservation des écosystèmes alors que ces aires protégées existent pour préserver les écosystèmes. Ce qui montre que cet espace géographique et touristique n'est pas mis en valeur afin de permettre le développement de l'écotourisme et du tourisme. Mais Ndamé voit dans l'écotourisme le moyen de « concilier le développement socioéconomique de la région, la protection de ces fragiles écosystèmes et les communautés locales » (Ndamé, 2010). Cette vision du tourisme peut-elle être appliquée dans le Département de la Vina ?

    Toujours dans la même lancée, Mathieu Meyer a effectué un travail de recherche sur l'écotourisme à Madagascar en 2010. L'objectif global de son travail est de montrer comment le tourisme via l'écotourisme peut assurer l'avenir de sa pratique et le développement des pays en développement (PED) en général et de Madagascar en particulier. Pour lui, le tourisme est «un secteur clef pour soutenir le développement » des PED (Meyer, 2010) ; mais présente cependant des obstacles qui freinent le développement de celui-ci et ralenti par la même occasion le développement des PED et de Madagascar en particulier. Au regard de ce qui précède, l'auteur tente de trouver des solutions pour améliorer la contribution de l'écotourisme dans la pratique du tourisme. Autrement dit, il essaye de trouver les moyens qui pourront permettre de gérer de manière durable les ressources touristiques pour un développement plus sûr des pays d'Afrique en général. C'est ainsi qu'il pense à la sensibilisation et à la protection du patrimoine touristique. Pour lui, pour y arriver, l'on doit passer de la simple conservation à la valorisation des espaces naturels c'est-à-dire de la biodiversité. Il affirme d'ailleurs à ce sujet qu' « au-delà de la richesse de sa biodiversité, la question environnementale malgache a souvent tourné autour de sa dégradation plus que de sa mise en valeur ». Ce qui veut dire qu'il est impératif pour tous les pays de mettre un accent sur la protection et la mise en valeur des espaces naturels, car ceux-ci sont la raison d'être du développement de l'écotourisme. Pour lui, valoriser les espaces naturels en les érigeant en aire protégée constitue à faire de ces zones les moteurs de développement. Pour ces acteurs qui ont effectué des travaux sur l'écotourisme, pendant que l'un travaillait sur la problématique du développement de cette forme de tourisme, l'autre étudiait comment l'écotourisme peut contribuer au développement de l'activité touristique des PED. Ndamé (2010) a inventorié les facteurs qui mettent en péril le développement de l'écotourisme ; quant à l'autre, il n'a que répertorié les éléments écologiques pouvant faire émerger le tourisme en Afrique en général et à Madagascar en particulier. De ce fait, existe-t-il des éléments pouvant faire émerger le tourisme dans l'Adamaoua en général et dans le Département de la Vina en particulier ?

    Dans le cadre du développement touristique, Nguepjouo a effectué des travaux au Sud-Cameroun en 2003 et 2005 notamment auxsud-ouest et sud.

    En 2003, Nguepjouo a mené un travail sous le thème de : « Etude des performances touristiques de la région du Mont Fako, province du Sud-ouest Cameroun ». Son travail a consisté à étudier les performances touristiques de la région du Sud-ouest en général et en particulier la zone du Mont Fako. Dans son travail, Nguepjouo soulève le problème selon lequel la zone du Mont fako est une région très riche en potentialité touristique et principalement naturel, mais ne connait pas de bonnes performances en ce qui concerne les entrées touristiques. Autrement dit, pour lui, les performances touristiques sont ridicules pour une région qui dispose des infrastructures plus ou moins aménagées (hôtels). L'objectif de son travail était de contribuer d'une manière ou d'une autre à « l'accroissement de la fréquentativité de cette région du Mont Cameroun et établissant ce qu'elle présente réellement du point de vu touristique comme avantages et faiblesses » (Nguepjouo, 2003). Les résultats obtenus au terme de son travail sont entre autres la faiblesse du niveau d'aménagement des sites touristiques ; la faible fréquentation hôtelière et le manque de maintenance de ces établissements constituent un frein au développement du tourisme dans cette région ; etc. Il a également mené des recherches sur le tourisme dans la région du Sud, principalement dans la zone de Kribi.

    En 2005, dans le Département de l'Océan, il effectue une investigation scientifique sous le thème de : « L'insertion touristique et les problèmes de son développement dans les marges côtières de la province du Sud-Cameroun ». L'objectif de son investigation était d'étudier le processus de l'insertion du tourisme dans les marges côtières de la province du Sud-Cameroun et d'en ressortir les problèmes susceptibles de freiner l'insertion du tourisme dans cette aire géographique. Au terme de son étude, il a abouti aux résultats selon lesquels l'insertion du tourisme sur la côte du Cameroun et plus particulièrement dans le Département de l'Océan connait des énormes difficultés dont nous avons entre autres le désengagement de l'Etat, qui, du fait de la pression de l'ajustement structurel c'est démarqué des secteurs de production dont figure le tourisme (Nguepjouo, 2005). Il a également souligné que l'insertion s'avère difficile du fait de l'érosion maritime qui dégrade certainesparties de la côte, etc. En gros, Nguepjouo parle des difficultés de l'intégration du tourisme dans une zone qui dispose de potentialité touristique naturelles et humaines. Ces travaux très enrichissants portant sur le développement du tourisme sur la côte camerounaise sont très importants. Mais seulement, ces travaux n'ont que fait allusion aux difficultés et aux faibles performances du tourisme dans cette partie du pays. Mais alors, est-ce que la faiblesse de l'aménagement des sites touristiques, la faible fréquentation hôtelière, la dégradation de l'environnement sont uniquement les raisons pour lesquelles le tourisme ne se développe dans une région ?

    Vu ce qui précède, il convient de dire qu'il existe une autre rubrique du tourisme, celle de l'aménagement. L'aménagement touristique est le moyen permettant de valoriser les ressources touristiques. Nizésété (2009) et Hendélé (2006)ont mené des travaux de recherche dans ce sens. Ils ont respectivement rédigé « Création d'une agence touristique dans l'Adamaoua (S.A) » et « Etude en vue de l'aménagement touristique du lac Tison ».

    Bien que le premier soit un projet de création d'une entreprise, il reste néanmoins scientifique, car Nizésété (2009) a répertorié quelques sites et potentialités touristiques de l'Adamaoua et défini les circuits touristiques via une démarche scientifique et a, par la même occasion, fait un état des lieux des sites. L'inconvénient dans son projet est que son travail a une finalité économique, c'est-à-dire que son travail consiste seulement à mettre sur pied un établissement générateur de revenu. Mais avant de pouvoir mettre en place un tel projet, force est de se demander si le tourisme est une activité existante dans la région ?

    Hendélé Jonas (2006), pour sa part, s'est focalisé sur l'aménagement proprement dit en prenant pour exemple le lac Tison comme cas d'étude. Après avoir présenté le site de manière générale, il a proposé la manière dont on pourrait aménager le site pour le rendre très attrayant non seulement pour la population de la ville de Ngaoundéré, mais aussi pour la population camerounaise et étrangère. Mieux encore, il propose des solutions d'aménagement pouvant permettre la durabilité du site et de l'activité touristique sur le site.

    Un autre travail tout aussi intéressant que les autres a attiré notre attention. Celui de Malou(2007) qui a mené des travaux d'investigation dans la haute vallée de la Bini. Son travail a porté sur le milieu physique dont le but était de ressortir les atouts économiques de ce milieu. C'est à ce titre que son sujet s'intitule : « Les potentialités économiques du milieu physique de la haute vallée de la Bini ». Son investigation a consisté à inventorier les facteurs naturels qui sont à l'origine de l'immigration des populations vers la vallée de la Bini, et dire comment ces facteurs naturels son économiquement rentable pour la population «autochtone et allogène«. Ce qu'il omet dans son travail, c'est de se poser la question de savoir si les potentialités qu'il énonce dans son travail sont capables de permettre le développement du tourisme ?Autrement dit, de savoir si le tourisme est une activité praticable dans cette vallée au regard de ces potentialités, du tourisme national et international. Déjà qu'il prend ou considère les montagnes de la vallée de la Haute Bini comme des potentialités physiques du tourisme.

    D'autres auteurs encore, des historiens pour être précis, ont également fourni des travaux sur le tourisme et sur les thèmes connexes. C'est le cas de Baiguele Enock (2005) et de Naikoua Gaboua (2005) qui ont respectivement effectué des recherches à Ngan-ha dans l'Adamaoua et à Kapsiki dans l'Extrême-nord.

    Baiguelé (2005) a effectué un travail sous le thème de : « les sites d'occupation ancienne à Ngan-ha : Etude archéologique ». Son travail a permis d'exhumer les vestiges archéologiques afin de faire un inventaire pour retracer l'histoire (culturelle) des différents peuples qui vivent dans cette aire géographique. Dans son travail, il voit à travers ces vestiges archéologiques un important potentiel du développement du tourisme culturel. Mais alors, ce qu'il oublie c'est de se demander si ces vestiges sont à mesure de permettre le développement du tourisme dans le Département de la Vina.

    Naikoua (2005) quant à lui a étudié l'influence du tourisme sur le développement à l'extrême nord entre la fin de la période sous tutelle jusqu'en 2002 ; son cas d'étude portait sur Kapsiki d'où son sujet : « Le tourisme et son impact sur le développement socioéconomique et culturel de la région de Kapsiki (1959-2002) ». Le but de sa recherche était de voir si le tourisme est un facteur de cohésion social, un créateur de richesse ou une cause de l'appauvrissement de la région de Kapsiki. Autrement dit, il était question pour lui de « montrer comment l'activité touristique est un facteur de développement ou du déclin de la région » (Naikoua G., 2005).

    Maa Omgba V. pour sa part, a réalisé un travail dans le but de promouvoir de nouvelle forme de tourisme au Cameroun, à l'occurrence du tourisme durable et du développement de l'écotourisme. Le but de son travail était de donner les « axes de développement socioéconomique et de sauvegarde du patrimoine touristique » du Cameroun à travers la pratique du tourisme durable et de l'écotourisme. L'auteur ici a inventorié les richesses touristiques du pays, répertorié les entraves à la pratique du tourisme et analysé l'impact de l'activité touristique sur l'économie camerounaise. De ces investigations, il ressort que le Cameroun, « Afrique en miniature », regorge des sites et attractions touristiques exceptionnels en Afrique et qui donnent la possibilité de développer toute forme de tourisme qui puisse exister. Mais, le développement de ces formes de tourismes s'avère difficile, voire impossible, à cause de l'inaccessibilité de certains sites, du manque d'investissement, etc. Pour elle, ces entraves font en sorte que les retombées économiques et financières ne soient pas assez satisfaisantes pour un pays qui cherche à sortir de l'ornière du sous-développement. Cependant, l'auteur démontre que l'adoption d'une politique du tourisme durable et du développement de l'écotourisme est un idéal un pays qui veut développer son secteur touristique. Car cette politique touristique prendra en compte les aménagements et les installations touristiques, veillera sur la qualité des équipements et surtout mettra l'accent sur la protection de l'environnement et sur l'enjeu socioéconomique du développement de cette forme de tourisme dans les communautés locales. Bien que ce travail soit d'une importance capitale en ce sens qu'il peut donner lieu à une activité touristique à long terme, ce travail aurait pu être plus intéressant si l'auteur pensait à faire une évaluation du potentiel du tourisme Camerounais afin de ressortir des ressources touristiques nouvelles.

    Au regard de ces travaux scientifiques, il ressort de cela que le tourisme est un domaine convoité par plusieurs disciplines. C'est ainsi que géographes, archéologues, historiens et spécialistes en aménagement touristique ont mené des recherches sur la question afin de permettre l'émergence du tourisme en Afrique. Cependant, les travaux de ces auteurs présentent des limites. Des limites qui se présentent comme des perspectives de recherche qu'il convient d'exploiter. Autrement dit, c'est dans ces limites que se trouve notre part d'investigation. Dans ce travail, nous entendons mener une étude sur le tourisme dans le Département de la Vina, exposer le véritable statut de ce secteur afin de voir quels voies et moyens peuvent permettre son développement.

    OBJECTIFS DE RECHERCHE

    Pour mener à bien notre travail, des objectifs ont été fixés.

    Objectif principal

    Notre objectif principal est de mettre à nu ou de faire connaitre le véritable statut du tourisme dans le Département de la Vina

    Objectifs spécifiques

    De l'objectif principal se dégagent trois objectifs spécifiques :

    Ø Déterminer les facteurs qui caractérisent le paysage touristique de la Vina ;

    Ø Faire un état des lieux du secteur touristique et déterminer l'image réelle du tourisme ;

    Ø Déterminer les facteurs qui peuvent rendre le tourisme viable dans le Département de la Vina.

    HYPOTHESES DE RECHERCHE

    Hypothèse principale

    Le tourisme dans le Département de la Vina est un secteur économique qui manque d'initiative.

    Hypothèses spécifiques

    Ø Les facteurs physiques, anthropiques et culturels caractérisent le paysage touristique de la Vina

    Ø Actuellement, dans le Département de la Vina, l'offre touristique n'est pas à mesure de satisfaire les visiteurs, ni de redynamiser le secteur parce que les «sites touristiques« existants manquent d'aménagement, et parce qu'il y a un manque d'organisation et des activités touristiques ; l'image touristique quant à elle est négative dans cette unité administrative et dans l'Adamaoua en général ;

    Ø Les facteurs de dynamisation du tourisme sont les nouvelles sources de mise en tourisme et les nouvelles formes de pratiques touristiques adaptées pour cette circonscription administrative.

    CADRE GEOGRAPHIQUE

    Situé au Nord dans la Région de l'Adamaoua, et ayant pour chef-lieu Ngaoundéré, le Département de la Vina se localise entre 12,82725° et 14,76536°de longitude Est et entre 6,52270° et 7,99075° de latitude Nord. Il est limité au Nord par la Région du Nord, à l'Ouest par Département du Faro et Déo, au Sud par le Département de la Mbéré et celui du Djérem, et enfin à l'Est par le Département de la Mbéré et la Région du Nord. Ce Département est situé sur un énorme horst granitique et occupe de ce fait une partie du plateau de l'Adamaoua qui couvre quasiment toute la Région allant de l'Adamawa nigérian à l'Ouest de la Région jusqu'à dans le secteur de Bocaranga en Centrafrique occidentale. Le Département de la Vina, sur le plan physique présente un relief très dense, c'est ainsi qu'on distingue des hautes terres et des basses terres notamment la plaine de Mbé. La topographie de cette unité administrative se matérialise par des escarpements au Nord et au Sud, ce qui justifie le passage du plateau à la plaine. Cependant, le plateau occupe la quasi-totalité de la superficie du département qui est de 17170 km2. Son réseau hydrographique est dense, ce qui fait de lui une région très arrosée ; la plupart des cours d'eau de la Région et même du pays prennent leurs sources dans ce Département, c'est le cas de la Vina, du Djérem, du Mbéré, du Faro et de la Bénoué, etc. Sur le plan administratif, le Département de la Vina est divisé en huit arrondissements : la commune de Mbé au Nord, celle de Martap à l'Ouest, Nyambaka au Sud, Bélel à l'Est, Ngan-ha au Nord-est et enfin Ngaoundéré Ier, IIème, IIIème au centre. Sa population est cosmopolite, toutes les ethnies du pays s'y trouvent et vivent en harmonie avec les populations locales notamment les foulbés, Mboum, Mbaya et Dii, etc. Vu sa position géographique, le Département de la Vina assure le lien entre le Grand Nord et le Sud du pays, ce qui fait de lui une «zone de transition ou de région carrefour«.

    Source : Carte routière du Cameroun au 1 :1500000ème, réalisé par l'ING (France) et mise à jour par l'INC (Cameroun), 1994.

    Figure 1: Carte de localisation du département de la Vina

    CADRE CONCEPTUEL ET METHOLOGIQUE

    Cadre conceptuel

    Pour mieux comprendre les contours du travail, il importe pour nous de définir les concepts clés. La définition de ces concepts nous permet d'éviter les incompréhensions, de mieux circonscrire notre sujet et surtout de donner un sens précis à ces concepts. Vu ce qui précède, il convient de dire qu'un concept peut avoir plusieurs sens et souvent définit en fonction du contexte, de la perception d'un auteur et parfois en fonction du temps. C'est ainsi que nous définissons les concepts suivants :

    Tourisme : Etymologiquement, le tourisme vient de l'anglais «tourism« en 1811 qui est lui-même emprunté du français «tour«. L'emploi de ce mot consistait pour l'aristocratie anglaise d'aller faire un tour sur le continent européen. Il trouve sa place dans le langage français en 1877 à travers le supplément de Larousse. Selon le Dictionnaire Larousse, le tourisme est le fait de voyager pour son agrément ou un ensemble d'activité, de techniques mises en oeuvre pour les voyages et les séjours d'agrément. Cette définition reste toutefois limitée ; c'est ainsi que l'OMT défini le tourisme comme «l'ensemble des activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour affaire et autres motifs non liés à l'exercice d'une activité rémunérée dans le lieu visité«. D'après l'OMT, le tourisme couvre toutes les activités des visiteurs que ce soit les visiteurs qui passent la nuit (touriste) ou ceux qui passent la journée (excursionnistes). Quant à Mathis Stock, le tourisme est «un système d'acteurs, de pratique et d'espaces qui participent à la récréation de l'individu par le déplacement temporaire hors des lieux du quotidien« (Stock M., 2003). Cette définition de Stock dans « Tourisme : acteurs, lieux et enjeux » met en exergue l'aspect géographique de la chose en insérant dans ladite définition la notion « d'espace » comme étant un élément participant à l'agrément du visiteur. Tchotsoua Michel (1996) quant à lui le défini comme une «action de voyager pour le plaisir visuel« d'une part, et comme «l'ensemble de questions d'ordre technique, financier ou culturel que soulève dans chaque pays ou dans chaque région, l'importance du nombre de touristes«2(*)d'autre part. Cette définition met l'accent sur l'observation du paysage d'un côté, et de l'autre côté regroupe tous les éléments nécessaires à l'augmentation des touristes. C'est ainsi que certains auteurs encore donnent au tourisme un caractère économique. C'est ainsi que Vincent Vlès (2004) affirme que le «tourisme est la première industrie au monde«. Bomba Atangana E. du MINTOUL pour sa part le considère comme un facteur de réduction de la pauvreté. Par rapport à toutes cesdéfinitions, il se trouve que le tourisme est un concept complexe et les différentes définitions officielles sont parfois insatisfaisantes.

    De ce fait, le tourisme est une activité économique et d'agrément qui consiste à se déplacer de son lieu habituel vers un espace qui dispose en son sein un paysage naturel ou non et/ou aménagé, qui constitue une attractivité irréfutable pour le visiteur (étant entendu que le visiteur ici n'est pas seulement le touriste, mais également l'excursionniste). Pour cette étude, la définition la plus satisfaisante est celle de Mathis Stock (2003) pour qui le tourisme est un système composé d'acteurs, de pratiques et d'espaces participant ainsi au divertissement d'une personne qui se déplace temporairement de son lieu habituel ou de son cadre de vie vers un autre lieu.

    Touriste : le touriste est un voyageur, un visiteur. De ce fait, c'est un visiteur dont le séjour dans le pays visité comporte au moins une nuit ou bien, le séjour doit être supérieure à 24 heures. Cependant, le motif du voyage peut-être personnel c'est-à-dire l'agrément, visite à la famille ou à des amis, ou professionnel (mission ou réunion...). Cette notion laisse apparaitre deux catégories de touriste : le touriste international et le touriste interne.

    Le touriste international est toute personne qui, sans distinction de sexe, de race, de langue ou d'appartenance à une religion, entre dans le territoire d'un Etat qui n'est pas le sien et y séjourne pour au moins 24 heures et six mois tout au plus au cours d'une année. Quant au touriste interne, celui-ci est une personne qui se déplace dans son propre pays pour des raisons personnelles ou professionnelles, et se livre à cet effet à des consommations touristiques (hébergement, restauration, achat des souvenirs, visite des sites naturels et culturels, etc.).

    Site touristique : Ce concept demande à ce que nous définissions d'abord la notion de site. D'après le Petit Larousse, le site se définit comme un lieu géographique du point de vu d'une ou plusieurs activités ; c'est encore une partie déterminée d'une région qui présente un caractère particulier d'un point de vue de l'environnement ou de l'histoire.3(*)C'est ainsi que le MINTOUL défini le site touristique comme «tout paysage naturel ou tout élément artificiel du patrimoine national présentant une valeur universelle et exceptionnelle du point de vue culturel, esthétique, historique, scientifique, légendaire, artistique et qui est préservé pour l'intérêt du tourisme«.Dewally J.M. et Flament E. (2000), quant à eux le définissent comme «un lieu attractif qui suscite la venue des touristes grâce à la qualité de la vue qu'il offre sur un paysage, un monument«. De ce fait, nous définissons le site touristique comme un cadre topographique et/ou humain dans lequel se situe un objet géographique. Cependant, il est important de préciser que ce sont les caractéristiques topographiques et naturelles qui influencent l'installation de l'activité touristique à travers les aménagements. Un site touristique est avant tout une entité spatiale naturelle ou culturelle et ensuite un ensemble de plusieurs éléments tels que le relief, la nature, les particularités de la couverture végétale, les cours d'eau, les musées, les monuments, les manifestations culturelles (...) ; un site touristique se caractérise par la pratique de tourisme, c'est-à-dire les «allés et venus« des visiteurs sur le lieu. Ce qui montre que l'on ne réside pas sur le site, mais le visite. Un site touristique ne peut qu'exister si et seulement si les pratiques touristiques y afférentes sont visibles. «Le site touristique vit donc de l'activité touristique et pour certains plus ou moins de la venue de la population dans le cadre de leurs loisirs. Aussi c'est la pratique du tourisme qui fait le lieu et non pas la nature du site« (Knafou et Vidier)4(*)

    Espace touristique : Pour mieux appréhender ce concept, il est important de se poser la question de savoir : c'est quoi l'espace ? Le Dictionnaire Larousse définit l'espace comme une «étendue indéfinie qui contient tous les objets«. Quant au dictionnaire de géographie de Pascal Baud, l'espace est un terme polysémique ; car il est utilisé avec des sens différents aussi bien par l'astronome, le philosophe, le mathématicien que par le géographe. Dans le sens géographique, l'espace est, au sens le plus banal du terme, «un lieu ou une portion délimité (donc cartographiable) de l'étendue terrestre«. C'est dans ce sens qu'on parle souvent d'espace vert, public, privé, humanisé ; car ces différents types d'espace sont souvent circonscrits dans l'étendue terrestre. Au vu de ces deux définitions, il se trouve que l'espace est une étendue indéfinie, mais devient une portion délimitée lorsque celui-ci porte un qualificatif (vécu, vert, privé, touristique...). Nous définissons alors un espace touristique comme une étendue terrestre délimitée au sein de laquelle on trouve un ou plusieurs éléments nécessaires à la pratique du tourisme ; autrement dit, c'est une portion de territoire où se développe le tourisme, du moins, où les touristes viennent percevoir les éléments touristiques répertoriés dans cet espace (Dewally J.M. et Flament E, 2000).

    Cadre méthodologique

    Toute discipline scientifique requiert une méthodologie. Celle-ci se définit comme étant l'ensemble des méthodes utilisées dans un domaine particulier. De ce fait, la méthodologie adoptée dans un domaine permet au chercheur de vérifier les hypothèses qui ont été retenues pour l'étude. Dans le cadre de ce travail, la méthodologie adoptée et celle dite hypothético-déductive. Cette méthode est basée sur la vérification des hypothèses par une observation et des enquêtes de terrain. Cette méthodologie comporte moult étapes, dont l'observation du terrain, la collecte des données, l'échantillonnage et le traitement des données.

    Les observations du terrain

    Pour la réalisation de cette étude, une observation du terrain a été nécessaire. Car il a été important de faire deux descentes sur le terrain ; la première descente s'est faite au mois d'avril, elle consistait à observer en partie le paysage touristique du département de la Vina. Pendant cette phase, six sites touristiques ont été visités. Le but ici était d'apprécier l'état de ces sites.

    La deuxième descente sur le terrain s'est faite au mois d'août. Cette descente consistait à parcourir les sites touristiques du département et aussi observer les paysages dits touristiques dans cette circonscription administrative. Compte tenu de la répartition assez dispersée des sites dans la Vina, il a été important de parcourir le département pour atteindre ces lieux afin d'en juger leur état. L'observation du terrain nous a permis de mieux apprécier le paysage touristique de cette circonscription administrative.

    La collecte des données

    La collecte des données ici consiste à rassembler les informations quantitatives et qualitatives. Les données généralement se reparti en deux catégories : les données primaires et les données secondaires.

    Les données primaires

    Les données primaires sont les données récoltées par le chercheur. De ce fait, pour acquérir les informations, plusieurs intervenants ont été répertoriés, notamment la délégation régionale du MINTOUL, la population du département, les touristes, les guides touristiques et également les promoteurs des établissements touristiques comme les agences de voyage et de tourisme. Les fouilles menées à la délégation du MINTOUL ont permis d'obtenir les données statistiques sur l'activité touristique et également la loi et décret qui régit ce secteur au Cameroun. Outre ces documents, il a été important de recenser la totalité des sites touristiques du département de la Vina qui sont classés par la délégation du MINTOUL afin de mener l'étude. Au niveau de ladite délégation, les fouilles ont été effectuées au service de la promotion et de la valorisation des sites touristiques, au service des statistiques et également au niveau du bureau du délégué régional pour avoir les informations plus fiables. Ces informations recueillies dans ces services ont permis de connaitre le nombre de sites et de les localiser, de connaitre les critères de choix de ces sites, et aussi de comprendre les lois qui régissent le développement de l'activité touristique au Cameroun.

    Outre les informations recueillies à la délégation du MINTOUL, les travaux de terrain a permis d'obtenir les coordonnées géographiques des différents sites au moyen d'un GPS (Global Positionnig System), de faire une observation des sites en fonction des informations obtenues à la délégation et de discuter avec les personnes ressources rencontrées sur le terrain.

    Les données secondaires

    Les données secondaires sont les informations obtenues à partir de la littérature. Elle a consisté à exploiter minutieusement les documents et travaux qui ont été faits dans le domaine du tourisme de manière générale. C'est ainsi que les ouvrages généraux, les thèses, mémoires, articles et documents statistiques ont été exploités. Il faut également noter que les documents traitant des thèmes connexes au tourisme n'étaient pas en reste. Cette phase de la recherche constitue aussi ce qu'on appelle la recherche bibliographique.

    Cette phase de la recherche a débuté au mois de Novembre 2011 à la bibliothèque de Ngaoundéré-anthropos de la FALSH (Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines) de l'Université de Ngaoundéré, et sur internet. Cette fouille a permis d'avoir un aperçu général sur le tourisme dans le monde, en Afrique et au Cameroun. Au travers des premiers documents exploités, les concepts clés du tourisme ont été appréhendés, ce qui a permis d'avoir des différentes idées pour ce travail et aussi de délimiter la zone d'étude. Après le choix de la zone d'étude, la recherche bibliographique s'est poursuivie. C'est ainsi que la fouille documentaire devenait de plus en plus importante. De ce fait, tous les lieux où il était susceptible de trouver les documents étaient pris d'assaut. C'est le cas de la bibliothèque du Département de Géographie et celle de la FALSH de l'Université de Ngaoundéré et également la bibliothèque centrale de l'Université.

    La recherche de la documentation s'est aussi faite auprès de toute personne susceptible de fournir les documents pour l'étude ; c'est ainsi que les enseignants de l'Université, notamment ceux du département de géographie et d'histoire ont fourni des documents importants. Les enseignants des autres institutions universitaires n'étaient pas en reste. Ils ont été d'un grand apport dans la collecte des documents ; ce sont ceux de l'Université de Maroua, plus précisément les enseignants de L'ISS (Institut Supérieur du Sahel). La documentation était aussi obtenue auprès des camarades qui disposaient des documents qui portaient un intérêt pour cette étude.

    Avec l'avènement des TIC (Technologie de l'Information et de Communication), notamment Internet, celle-ci a permis d'avoir accès au plus grand nombre de documents. C'était par conséquent le plus gros fournisseur en documentation. Tous ces documents obtenus dans différents lieux et personnes susmentionnés ont été importants dans l'évolution des travaux. Après une fouille documentaire, il était important pour cette étude d'identifier les personnes auprès desquelles l'enquête devrait être faite. Et identifier ces personnes demande à ce que l'on procède à un échantillonnage.

    Echantillonnage

    Avant de dire comment l'échantillonnage a été fait, il est important de présenter la population cible de cette étude.

    La population est un ensemble, c'est un groupe. De ce fait, la population est «l'ensemble de tous les individus, objets, unités spatiales qui compose« ce groupe. D'après Hervé Gummechian (2000), la population d'une étude comprend tout individu ou objet d'un groupe donné défini au départ par le chercheur. Cependant, cette population ne renvoie pas forcément à la totalité des individus ou objets. Pour cette étude, trois types d'individus constituent la population cible. Ce sont les citadins, les riverains des sites touristiques et les touristes. Au regard de ce qui précède, la population cible de cette étude est constituée de trois sous-groupes :

    Ø La population riveraine des sites touristiques ;

    Ø La population urbaine de la ville de Ngaoundéré ;

    Ø Et les touristes.

    Compte tenu de cette diversité de la population, il est de ce fait important d'échantillonner cette population.

    L'échantillonnage est un processus qui consiste à déterminer un nombre d'individus ou d'objets représentatifs d'une population. L'échantillonnage permet de ce fait d'obtenir un échantillon. Celui-ci se définit comme «un groupe relativement petit et choisi scientifiquement de manière à représenter le plus fidèlement possible une population«.

    La détermination de l'échantillon de l'étude était complexe en ce sens que la population cible de l'étude était constituée de trois catégories d'individus. Mais avant de pouvoir déterminer la taille de l'échantillon, quelques méthodes ont été testées.

    Bien que ces choix méthodologiques d'échantillonnage soient efficaces dans la détermination de la taille de l'échantillon, elles restent toutefois inappropriées pour cette étude. Car la population cible ici est grande pour être déterminé à partir de ces méthodes.

    Pour donc obtenir la taille de l'échantillon, la méthode d'échantillonnage aléatoire simple a été adoptée. Cette méthode se définit comme le fait de choisir les individus, les objets ou les unités spatiales au hasard ou de façon aléatoire et sans remise. Cette méthode était par conséquent la plus indiquée à cause de la grande population de l'étude. C'est ainsi que l'échantillon est constitué de 188 individus dont 84 individus issus de la population riveraine des sites touristiques, 80 issus de la population urbaine de la ville de Ngaoundéré et enfin 24 touristes rencontrés dans les différents endroits de la ville. Pour ce qui est du nombre d'individus issus de la population riveraine des sites touristiques, il a été obtenu en fonction du nombre de lieux où l'enquête a été faite. Ladite enquête a été faite dans 14 «village« ; et 06 personnes ont été enquêtées par «village«. En prenant donc 06 personnes par village on obtient exactement 84 individus enquêtés.

    Tableau 1: Echantillon par catégorie d'individus

    Catégorie d'individus

    fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumuléPopulation riveraine des sites touristiques

    84

    44,69%

    44,69%Population urbaine de la ville de Ndéré

    80

    42,55%

    87,24%Touriste2412,76%

    100%Total188100%Source : Enquête de terrain, Août 2012.

    Le tableau 1 présente l'échantillon par catégorie d'individus. On peut constater à travers les données que la population riveraine des sites touristiques et la population urbaine de la ville de Ngaoundéré constituent l'essentiel de l'échantillon total soit 87,24%. L'échantillon de la catégorie touriste compte pour 12,76% ; ce faible pourcentage est dû au fait que les touristes ne sont pas vraiment accessibles. C'est pour cette raison que le nombre de touristes est relativement bas par rapport aux deux autres catégories.

    Ce nombre qui constitue la taille de l'échantillon a permis de réaliser cette étude et aussi d'aboutir aux résultats pouvant être généralisés à l'ensemble de la population mère. Obtenir la taille de l'échantillon implique directement un autre aspect de la recherche : l'enquête.

    Les enquêtes de terrain

    L'enquête peut se définir simplement comme la recherche des informations. De ce fait, les deux principales modes d'enquête retenue pour cette étude sont l'enquête par questionnaire et par entretien.

    L'enquête par questionnaire

    Un questionnaire est une série de questions écrites par rapport à un sujet donné soumises à un plusieurs individus qui constituent une population cible sur laquelle le chercheur veut extraire des informations. Le questionnaire est de ce fait un document dont le contenu est bien classé et organisé en fonction des informations que l'on veut obtenir. En fait, le questionnaire est un outil de collecte de données de premier ordre.

    Dans le cadre de cette étude, trois questionnaires ont été élaborés et destinés à trois catégories de personnes qui constituent l'échantillon de l'étude. La répartition de ces questionnaires est faite ainsi qu'il suit :

    Le questionnaire destiné à la population urbaine porte sur le comportement touristique de ladite population, sur sa façon de percevoir l'activité touristique dans le département de la Vina, et aussi de savoir si ce secteur peut être revalorisé ;

    Le questionnaire destiné à la population riveraine des sites touristiques visait à connaitre et à comprendre les mouvements touristiques des visiteurs au niveau des sites, de savoir si ces différents sites sont visités ou pas, et aussi de savoir si cette population profite de ce secteur ;

    Le questionnaire destiné aux touristes ici avait pour but de comprendre les raisons du choix des destinations de ceux-ci, et aussi de connaitre les sites qu'ils ont visités et comment ils les ont trouvés. Bref, le but était de connaitre et comprendre l'avis des touristes sur ce secteur dans la vina de manière générale, car c'est eux qui font vivre le tourisme.

    Les questionnaires ont donc permis d'obtenir des informations à ces différentes catégories de personnes de population mère de l'étude. De ce fait, quel a été le mode d'administration des questionnaires ?

    Choix du type de question

    Classiquement, il existe deux types de questions dont il y a d'une part les questions fermées et d'autre part les questions ouvertes. Pour cette étude, nous avons opté pour des questions ouvertes. Ce qui veut dire que les questionnaires de l'étude étaient des questionnaires à questions ouvertes. Le choix de ce type de questions vient du fait que les questions fermées comportent une liste de réponses possible préétablie par le chercheur ; ainsi donc, ce type de questions limitent les réponses du répondant et s'en tient uniquement aux données objectives. Alors que les questions ouvertes donnent aux répondants la liberté de s'exprimer comme il le désire. De ce fait, le chercheur peut aborder tous les aspects du sujet. Cependant, le choix des questions ouvertes a posé un certain nombre de difficultés, notamment celle du dépouillement.

    Administration des questionnaires

    Administrer un questionnaire à une population donnée demande à ce que l'on choisisse un mode d'administration. C'est ainsi que le mode d'administration direct a été adopté. Car cette méthode d'administration permet d'obtenir des informations fiables en administrant directement le questionnaire aux répondants. Toutefois, un certain nombre de difficultés a été rencontré lors de l'administration du questionnaire au niveau de la population urbaine. La principale difficulté était que les répondants n'avaient pas toujours le temps de répondre directement aux questions compte tenu de leurs occupations quotidiennes. Raisons pour lesquelles une autre méthode a été adoptée. Cette méthode a consisté à distribuer les questionnaires à un certain nombre de personnes et de les récupérer après un ou deux jours. Pour ce qui est des autres questionnaires, le mode d'administration direct s'est fait sans difficulté. Bien qu'une méthode soit choisie au départ pour l'administration des questionnaires, deux modes d'administration ont finalement été appliqués compte tenu des difficultés rencontrées sur le terrain.

    Les entretiens

    L'entretien consiste à rencontrer les personnes ressources et de discuter avec quelles afin d'obtenir les informations que le chercheur ne peut pas trouver ailleurs. Plusieurs personnes ressources ont été rencontrées sur le terrain, notamment le délégué régional de la délégation régionale du MINTOUL pour l'Adamaoua, le Chef service chargé de la promotion et de la valorisation des sites touristiques, le Chef service des statistiques, les promoteurs des entreprises touristiques comme le gestionnaire du ranch de Ngaoundaba, le gardien du lac de Mballang, les chefs de village et enfin les guides touristiques. Parmi ces personnes ressources, certains ont été rencontrés au hasard sur le terrain, et d'autres étaient programmés dans le plan de travail.

    Pour ceux qui étaient programmés dans le plan de travail, un guide d'entretien était élaboré pour chacun ; ce qui fait que la discussion avec ces personnes était bâtie autour de ces guides d'entretiens. En ce qui concerne les personnes rencontrées sur les sites et villages, lors de l'administration du questionnaire, des questions supplémentaires et anticipées étaient posées à ces personnes. Ces entretiens ont permis d'obtenir des informations importantes pour cette étude.

    Une fois les données obtenues, il est important de passer au traitement des informations recueillies.

    Le traitement et analyse des informations

    Obtenir les données demande à les traiter et à les analyser.

    Le traitement des données

    Le traitement des données se définit comme un ensemble d'opérations réalisées dans l'exploitation des informations recueillies sur le terrain.

    Cette phase du travail nécessite un certain nombre d'étapes, notamment la codification des questionnaires, le dépouillement de ceux-ci et l'insertion des données codifiées dans un logiciel informatique de statistique en science sociale tel que SPSS5(*) (Statistical Package for Social Sciences).

    La codification des questionnaires consiste à attribuer un code numérique à chaque question du questionnaire, ici considéré comme des variables. Après avoir obtenu la totalité des questionnaires, ils ont été repartis par catégorie. Ce qui fait que la codification a été faite en fonction de ces catégories. Il a été de ce fait important d'attribuer une valeur numérique à chaque variable de chaque catégorie de questionnaire. Attribuer des codes aux variables dépend étroitement des informations à extraire des questionnaires. Pour limiter et éviter des erreurs, les réponses à chaque question ont été classées par catégorie ; et chaque catégorie était attribué un code. Après une première codification, plusieurs vérifications étaient faites ; ce qui permet d'apporter à chaque fois des modifications pour améliorer la codification. Une fois la codification des questionnaires achevée, un dépouillement était nécessaire.

    Le dépouillement ici consiste à extraire les informations codifiées de chaque questionnaire. Avant le dépouillement, comme il a été dit plus haut, un code numérique était attribué à chaque catégorie de réponse par rapport à une question donnée dans chaque type de questionnaire. Ceux-ci étant déjà codifiés, les réponses à valeurs numériques correspondantes aux réponses nominales étaient extraites, car le logiciel utilisé n'accepte que des données numériques. Cependant, il est important de préciser que le dépouillement des questionnaires était particulièrement difficile à cause du type de question qui a été choisi pour cette étude.

    L'insertion des données codifiées dans SPSS était également une étape particulièrement difficile ; car une confusion de données peut biaiser la totalité des analyses. L'insertion des données s'est faite minutieusement questionnaire après questionnaire jusqu'à l'insertion totale des données dans le logiciel. Après cette insertion des données, plusieurs vérifications ont été faites pour déceler des erreurs avant de passer aux analyses.

    L'analyse des données

    L'analyse est un examen méthodique qui permet de distinguer les différentes parties d'un problème afin de définir leurs rapports. Pour ce faire, le logiciel SPSS a été nécessaire, car ce logiciel est bien fourni en ce qui concerne l'analyse des informations. La grande variété d'analyse qu'offre ce logiciel au chercheur a permis de faire des analyses descriptives de certaines variables. Ces analyses ont permis de décrire le comportement touristique des visiteurs. Compte tenu de la diversité des variables des questionnaires, SPSS a permis de réaliser des diagrammes sectoriels et à bâton et même quelques tableaux. Outre ce logiciel, le logiciel Excel également a été d'une importance capitale en ce qui concerne les réalisations que SPSS ne parvenait pas à faire.

    Le traitement cartographique et le traitement de texte

    Le traitement cartographique

    Une étude géographique ne saurait se faire sans le traitement et la réalisation des cartes. Pour réaliser les cartes de cette étude, un certain nombre d'outils et de techniques étaient nécessaires. Pour ce faire, un minimum de maitrise des SIG (Système d'Information Géographique), de l'outil informatique, des CAO (Carte Assistée par Ordinateur) étaient également important. Disposant un minimum de pré requis dans ce sens, le rassemblement des outils était important. Il s'agit des logiciels de SIG tels que MAPINFO, Qgis, INSKAPE, Adobe Illestrator. Etant donné qu'aucune carte ne peut se réaliser sur un logiciel de SIG sans carte de base, celle qui a été utilisée à cet effet est une carte routière du Cameroun de 1994 réalisé par l'IGN (Institut Géographique Nationale) de France. Compte tenu du fait qu'il était nécessaire dans cette étude de faire apparaitre les informations sur les cartes, l'usage d'un GPS (Global Positionning System) était important. Deux GPS ont été utilisés dans ce travail, ces GPS sont de marque garmin notamment le garmin 72 et le garmin Dakota.

    Tous ces outils ont permis de représenter les informations recueillies sur le terrain sous forme d'image. Autrement dit, ils ont permis de transposer les données de terrain sur des cartes.

    Le traitement de texte

    Le traitement de texte s'est fait en phases :

    La rédaction du mémoire : celle-ci a été faite sur support papier de l'introduction à la bibliographie (manuscrit) ;

    La seconde phase est la saisie du manuscrit : la saisie du manuscrit a permis d'avoir le même travail sur support numérique. Ce qui a donné lieu à la mise en forme du texte, de vérifier la conformité exigée par le Département de géographie de l'Université de Ngaoundéré et enfin de l'imprimer sur support papier.

    Exploitation de la littérature

    Descente sur le terrain

    Bibliothèques, internet, Enseignants

    Lectures diverses

    Analyse des documents administratifs

    Réflexion personnelle

    Définition du cadre conceptuel

    Définition du cadre méthodologique

    Définition de la problématique et rédaction du projet de recherche

    Elaboration des questionnaires

    Correction des questionnaires

    Détermination de l'échantillonnage

    Enquêtes

    Auprès de la population

    Auprès de l'administration

    Collecte des questionnaires

    Dépouillement et codification

    Traitement des données dans SPSS et EXCEL

    Analyse et interprétation des résultats

    Analyse statistique

    Réalisation cartographique

    Production du mémoire

    Figure 2: Schéma récapitulatif de la méthodologie

    Tableau 2: Liste des outils utilisés tout au long de l'étude

    Outils

    Qualité

    Fonction

    Pré-requis

    Microsoft word (2007)

    Logiciel

    Saisie de texte

    Bureautique/Informatique

    Microsoft excel (2007)

    Logiciel

    Gestion de données

    Bureautique/Informatique

    GPS (garmin 72 et Dakota)

    Appareil

    Localisation des lieux/objets et délimitation de l'espace

    SIG

    Mapinfo 8.5

    Logiciel (SIG)

    Cartographie

    CAO/SIG/Informatique

    Qgis 1.7.4

    Logiciel (SIG)

    Cartographie

    CAO/SIG/Informatique

    Adobe Illustrator cs

    Logiciel (dessin)

    Cartographie par dessin

    CAO/Informatique

    Inskape

    Logiciel (dessin)

    Cartographie par dessin

    CAO/Informatique

    SPSS 17

    Logiciel (statistique)

    Analyse et gestion des données statistiques

    Statistique/Informatique

    Appareil photo numérique

    Appareil

    Prise de vues

    Photographie

    Ordinateur

    Appareil

    Gestion des logiciels

    Informatique

    Google Earth

    Logiciel/Site internet

    Localisation et observation panoramique des espaces

    SIG/Informatique

    Le tableau ci-dessus présente la liste de tous les outils qui ont été nécessaire à la réalisation de ce travail. On peut constater d'un côté que la plupart de ces outils sont des logiciels ; c'est ainsi qu'on dénombre 8 logiciels sur 11outils. Parmi ces outils, les outils de SIG occupent une bonne place dans cette liste, ce qui veut dire que les SIG ont été très importants dans cette étude. Et d'un autre côté, il se trouve que l'ensemble des outils sont étroitement liés à l'informatique ; ce qui nécessite un minimum de connaissance dans ce domaine. Donc aucun outil dans cette liste ne pouvait être utilisé sans l'usage d'un ordinateur. Ce qui veut autrement dit que cette étude a nécessité des connaissances de base dans les domaines connexes à l'informatique tels que les SIG, la bureautique, les CAO, la statistique, etc.

    INTERET DE L'ETUDE

    Vu que le Cameroun vise d'être émergent à l'horizon 2035, l'intérêt de cette étude est double. Il est d'abord d'ordre scientifique, ensuite il est d'utilité public.

    Sur le plan scientifique, nous voulons que notre étude puisse dégager les perspectives de recherche, afin que d'autres puissent aussi mener des études dans ce sens pour que ce secteur économique soit de plus en plus valorisé. Et pour qu'il soit avant l'émergence un secteur économique compétitif. Tel est notre manière d'apporter notre contribution à la chose scientifique.

    Sur le plan public, l'intérêt est que tous les potentiels acteurs de l'activité touristique doivent prendre conscience de l'enjeu économique du tourisme au Cameroun en général et dans le département de la Vina en particulier. Cette prise de conscience doit permettre que ce domaine soit mieux aménager, protéger pour satisfaire et faire croitre le nombre des visiteurs et à la même occasion générer des revenus pour les populations locales.

    Première partie :

    Le département de la Vina : une zone d'élevage aux potentialités touristiques variées

    Chapitre I : Présentation de la zone d'étude et de ses caractéristiques

    Introduction

    La zone d'étude est dans cette recherche l'espace dans lequel l'étude a été menée. Cet espace d'étude couvre tout le Département de la vina soit environ 18 487 Km2. Situé sur le plateau de l'Adamaoua à une altitude d'environ 1200 m, il se trouve de ce fait dans une zone soudano-sahélienne d'altitude. Dans ce présent chapitre, il est question de présenter cette circonscription administrative de manière générale. Pour ce faire, ce chapitre exposera tour à tour la zone d'étude dans la région de l'Adamaoua en s'appuyant sur sa situation géographique et l'aspect ethno-démographique de celle-ci, ensuite, il présentera le Département de la Vina comme une zone par excellence de l'élevage bovin, et enfin les performances de ce secteur.

    I-1 La Vina dans la région de l'Adamaoua

    Située sur un énorme horst granitique, la région de l'Adamaoua est un vaste espace reparti en cinq départements notamment la Mbéré, le Faro et Déo, le Mayo Mbanyo, le Djérem et la Vina (Cf. figure 1). Ce dernier étant l'objet de cette étude, il est de ce fait important de connaitre sa situation géographique et les généralités du cadre administratif de ce Département.

    I-1-1 Sa situation géographique et administrative

    Parler d'une région renvoie à situer celle-ci dans l'espace, de donner ses limites afin qu'elle soit facilement identifiée dans cette espace et aussi de faire allusion à son aspect administratif, c'est-à-dire donner les différentes divisions administratives de cette région.

    I-1-1-1 La situation géographique de la Vina

    Le Département de la Vina, à cause de son appartenance à la région de l'Adamaoua, est souvent connu sous plusieurs noms. Il est à titre indicatif, appelé plateau de la Vina à cause de son altitude relativement élevé, château d'eau du Cameroun parce que la plupart des principaux cours d'eau du pays y prennent leurs sources, ou encore zone d'échange ou région carrefour entre le grand Sud et le Nord-Cameroun parce que toutes les marchandises et même des personnes en partance vers le Sud ou le Nord transitent par cette circonscription administrative. Sa position géographique lui confère un certain nombre d'avantages notamment en ce qui concerne les relations avec les autres départements de l'Adamaoua et même avec ceux de la région du Nord. C'est ainsi que quelques grands axes routiers du pays s'y rejoignent. C'est le cas de l'axe Bafoussam-Ngaoundéré (N6), l'axe Bertoua-Ngaoundéré (N1), l'axe Touboro-Ngaoundéré et l'axe Garoua-Ngaoundéré (N1). La voie ferrée Transcamerounais n'est pas en reste car elle permet aussi les échanges avec le Sud du pays.

    Outre cette position géographique, la Vina est située en pleine zone soudano-sahélienne d'altitude dont la température moyenne est de 22°c (Anaba Banimb R.C., 2010). Elle est limitée au Nord par la région du Nord, à l'Ouest par le département du Faro et Déo, à l'Est par la région du Nord et le département de la Mbéré, au Sud par le département du Djérem et celui de la Mbéré. Pour ce qui est de l'aspect climatique du dit département, celui-ci est couvert d'un climat de type soudano-guinéen influencé par l'altitude. Ce climat se caractérise par deux saisons : une saison sèche dominée par un vent sec en provenance du Sahara6(*) et une saison de pluies généralement plus longue que la saison sèche. Les précipitations annuelles de cette zone sont d'environ 1500 mm par an avec des maxima aux mois de juillet et août. Son climat est fort contrasté car on assiste à une baisse de température aux mois de décembre et janvier d'où l'existence d'un froid intense dans cette période7(*) ; au mois de mars et avril, une augmentation de la température se fait sentir d'où la période chaude. Vu les caractéristiques du climat de la Vina, le type de végétation correspondant est la savane arbustive. La savane arbustive est une végétation constituée de plantes herbacées parsemées des arbustes (petits arbres). Le climat et la végétation du département de la Vina sont partagés entre plusieurs circonscriptions administratives.

    I-1-1-2 Son cadre administratif

    D' après le décret présidentiel N° 2008/376 du 12 novembre 2008 portant organisation administrative de la République du Cameroun, en son article 1er alinéa 1 stipule que «le territoire de la République du Cameroun est organisé en circonscriptions administratives«8(*). Ces circonscriptions administratives sont reparties en régions, départements et arrondissements. La région de l'Adamaoua compte cinq départements dont celui de la Vina.

    Le département de la Vina est une sous circonscription administrative qui est sous l'autorité d'un Préfet. Depuis 2007, ce département compte huit arrondissements suite au Décret N° 2007/115 du 23 avril 2007portant création de nouveaux arrondissements au sein de certains départements9(*) , c'est notamment l'arrondissement de Ngan-ha au Nord-est du département, celui de Bélel à l'Est, Martap qui couvre la partie Ouest et Sud-ouest du dit département, Nyambaka au Sud-est, l'arrondissement de Mbé au Nord frontalier avec la région du Nord, et enfin les arrondissements de Ngaoundéré 1er, 2ème, et 3ème au centre. Ces différentes circonscriptions administratives sont placées sous l'autorité des sous-préfets et disposent chacun d'un chef-lieu d'arrondissement. Le tableau suivant représente les arrondissements du département de la Vina et leurs chefs-lieux

    Tableau 3: Les arrondissements du Département de la Vina et leur chef-lieu

    Département de la Vina

    Arrondissement

    Chef-lieu d'arrondissement

    Superficie en Km2

    Ngan-ha

    Ngan-ha

    2621

    Bélel

    Bélel

    2037

    Martap

    Martap

    4830

    Mbé

    Mbé

    1724

    Nyambaka

    Nyambaka

    5112

    Ngaoundéré 1er

    Ngaoundéré

    260

    Ngaoundéré 2ème

    Gadamabanga

    346

    Ngaoundéré 3ème

    Dang

    240

    total

    17 170 Km2

    Source :Décret N° 2008/376 du 12 novembre 2008portant organisation administrative de laRépublique du Cameroun.

    Le tableau ci-dessus représente les huit arrondissements du département de la Vina. On peut constater à travers cette répartition que ces départements sont inégalement répartis en termes de superficie. Les plus petits arrondissements de la Vina sont les arrondissements de Ngaoundéré 1er, 2ème et 3ème ; la raison qui explique les petites superficies de ces arrondissements est probablement l'éclatement de l'ex-commune de Ngaoundéré qui couvrait l'ensemble de ces trois arrondissements, par contre les autres arrondissements ont été maintenu ce qui explique leurs grandes superficies.

    Dans l'Adamaoua, la Vina est le centre d'impulsion de la région. Autrement dit, elle est un espace délimité où se trouvent les fonctions de commandement de la région ; ces fonctions sont d'ordre politique, économique, culturel et confèrent à la Vina un rôle structurant sur l'espace régional. Elle est le centre de décision tant sur le plan politique qu'économique. Elle est par conséquent le département dominant de la région de par son poids, sa taille qui dépend d'un certain nombre de critères, de nature sociale, économique et culturelle10(*). La capacité d'impulsion et de commandement du département de la Vina dépend aussi d'un nombre d'éléments notamment sa population (densité, niveau de vie, etc.), ses capacités de production en termes de capitaux et de qualifications, ses capacités d'auto-développement sur ses ressources humaines et financières et ses capacités d'innovation et d'investissement. C'est ainsi qu'on observe une démographie galopante et un secteur économiques en pleine mutation.

    I-1-2 l'aspect ethno-démographique et économique

    L'Adamaoua en général et le département de la Vina en particulier sont dotés d'un fort regroupement humain en pleine croissance. On note une forte hétérogénéité de la population dans ces zones du pays. Cette hétérogénéité de la population s'applique également sur les activités économiques.

    I-1-2-1 L'aspect ethno-démographique

    La population autochtone de cette circonscription administrative est composée de plusieurs groupes ethniques qui présentent des disparités appréciables11(*). Ce sont : les Peuls, les Dii, les Mboum, les Haoussas, les Kaka et les Laka12(*). Ces différents peuples se distinguent par leurs pratiques culturales et également par leurs activités.

    Les Peuls se répartissent en deux sous-groupes. Les Foulbé et les MBororo. Les peuls sont un peuple d'éleveurs qui serait venu de l'Afrique de l'Ouest au XIXème siècle. Leur présence sur le plateau de la Vina se justifie par la recherche du pâturage pour leur bétail13(*). Etant un peuple musulman, ceux-ci s'installèrent dans la région en instaurant la pratique de l'islam à la population locale et entretenant parfois des relations violentes avec ces populations en ce qui concerne la gestion et la domination sur le territoire14(*). Les peuls se trouvent un peu partout dans le département de la Vina, principalement dans les secteurs propices à la pratique de l'élevage notamment à l'Est et au Sud-est du département (gounjel, Idool, Tourningal, Dibi Wakwa, Nyambaka etc.)15(*), également au Nord dans les secteurs de Mbang-foulbé, Moungel, Tchabal, etc. On les rencontre également à l'Ouest et au centre du département notamment à Ngaoundéré16(*). Bien qu'étant des peuls, les Foulbés se distinguent des Mbororo de par leur organisation traditionnelle et leur «supériorité« sur les Mbororo. L'organisation du peuple Foulbé suit un modèle de structure hiérarchisée ; c'est-à-dire du Chef Suprême aux esclaves. Le Chef Suprême chez les foulbés est le Lamido, et dans l'exercice de ses fonctions est accompagné de ses notables, serviteurs et esclaves. La culture Foulbé se matérialise par les manifestations culturelles telles que la Fatansia. Les Mbororo par contre ne sont pas assez ancré dans la culture foulbé ; ceux-ci se livrent particulièrement à la pratique de l'élevage bovin et sont par conséquent considérés comme les gardiens du bétail des Foulbés. C'est pour cette raison qu'ils sont souvent considérés comme les «Foulbés de la brousse«.

    Les Dii ou Dourou: Les Dii sont un peuple d'agriculteurs venu du Nord du Cameroun. Leurs mouvements migratoires les ont permis de trouver une terre propice à la pratique agricole dans Nord de la Vina. C'est ainsi qu'on rencontre les Dii dans la plaine de Mbé après l'escarpement abrupt au Nord du département à 45 Km de la ville de Ngaoundéré. On les trouve également au Nord-est de la Vina.

    Les Mboum ou Mbum: Les Mboum sont considérés comme un peuple autochtone de la région parce qu'ils y vivent bien avant l'arrivée des Peuls (Mouctar Bah T, in Peuples et culture de l'Adamaoua (Cameroun), 1997) dans le territoire. A l'arrivée des Peuls, ce peuple était animiste. Compte tenu de l'islamisation que les Peuls ont apportée dans la région, ceux-ci ont connu des moments de tension avec les Peuls. Vers la fin du XIXème, les deux peuples signent un pacte de cohabitation dans la région ; c'est ainsi que les Mboum, bien qu'ayant des modes de vie différents s'intègrent dans une même structure et respectant plus ou moins les mêmes valeurs. C'est ainsi que le royaume Mboum devint un royaume vassal du Lamidat de Ngaoundéré. Cependant, ce peuple reste tout de même ancré dans leurs pratiques traditionnelles originelles, c'est dans ce sens que chaque deux ans le Chef Supérieur Mboum appelé Bélaka organise un festival culturel connu sous le nom de Mbor-Yanga, dont le but est de réunir les Mboum de la région et de remémorer les ancêtres. Ils occupent la partie Est de la Vina au niveau de Ngan-ha, Mbam-mboum ; on les retrouve aussi à l'Ouest et au Sud du département17(*).

    Les Haoussa : Originaire du Nigéria, ce peuple partage le coeur du département dans le secteur de Ngaoundéré avec les Foulbés. La présence des Haoussa dans l'Adamaoua en général et dans la Vina en particulier serait d'ordre commercial ; la recherche des marchandises à prix bas notamment le bétail aurait attiré ce peuple dans la région. Trouvant donc un cadre propice à la pratique du commerce, ceux-ci s'installèrent dans la région et adoptèrent la culture des Peuls déjà présents sur les lieux.

    Les Laka et les Kaka : Groupes ethniques minoritaire, les Laka se trouvent dans le secteur de Ngaoundéré, il est cependant difficile de déterminer une zone spécifique qualifiée de zone «appartenant« aux Laka. Quant aux Kaka, ils occupent une petite portion du territoire au Sud-ouest de la Vina à la frontière avec le département du Djérem.

    Source : Peuple et culture de l'Adamaoua (Cameroun) Page 135 et Anaba Banimb R.C., 2010.

    NB : Tous les groupes ethniques ne sont pas représentés sur la carte parce que la localisation précise des autres groupes (Haoussa et Laka) ne sont pas connus.

    Réalisé par Sadio Fopa, 2013.

    Figure 3: Carte de localisation des groupes ethniques du département de la Vina

    La figure ci-dessus est une carte de localisation des groupes ethniques du département de la Vina. On peut constater sur la dite carte que les groupes ethniques dominants sont les Peuls. Ils occupent une grande partie du département de la Vina allant de l'Ouest à l'Est englobant les localités comme Martap, Ngaoundéré, Dibi, jusqu'à Bélel. Ils occupent aussi la partie Sud de la Vina notamment au Sud de Martap et de Bélel et également au Nord de Ngaoundéré dans le secteur de Tchabal. Les Dii quant à eux se trouvent à l'extrême-Nord du département, ils se localisent de ce fait au Nord après «la falaise« et au Nord-est. Quant au Mboum, ceux-ci se localisent dans quatre zones bien distinctes. On les trouve à l'Ouest, au Sud, à l'Est de Ngaoundéré et au Nord de Bélel à la frontière avec l'arrondissement de Touboro.

    A côté de cette population autochtone, s'ajoute une population étrangère. Celle-ci est constituée des populations venues du Nord du Cameroun et du Sud, et également d'une population ayant traversée les frontières. Les peuples nationaux qu'on retrouve dans cet espace sont entre autres les Bamiléké, Bassa, Bulu, Maka, Ewondo, Beti, Douala, etc. Plusieurs facteurs expliquent la présence de ces peuples ; c'est par exemple le cas de la recherche d'un meilleur cadre de vie, les raisons professionnelles tels que la fonction publique, le secteur informel, et aussi le trop-plein de la population des grandes villes comme Douala et Yaoundé. Pour ce qui est des émigrés, la principale raison de leur présence est le commerce. C'est par exemple le cas des Nigérians.

    L'ensemble de ces peuples tant autochtones qu'allogènes constituent la population totale de la Vina. En 2005, cette population était d'environ 300 000 habitants ; et d'après les résultats du dernier recensement, cette population atteint aujourd'hui 365 000 habitants soit un taux de croissance d'environ 17,80%18(*). Cette croissance est liée à l'accroissement naturel de la population de cette région et aussi aux migrations.

    I-1-2-2 L'aspect économique

    Tout comme dans les autres régions du pays, l'économie de la région de l'Adamaoua et du département de la Vina en particulier repose sur plusieurs activités. Ces activités sont nombreuses, l'agriculture, le commerce, les transports, l'élevage et lapetite industrie.

    Plusieurs types de spéculations agricoles caractérisent l'agriculture du département de la Vina. C'est ainsi que la culture vivrière domine l'agriculture dans le département de la Vina ; ils y pratiquent aussi le maraîchage (tomate, pigment, condiment, etc.). Les différentes spéculations vivrières dominantes sont entre autres le maïs, le sorgho, le mil, le haricot. Cependant, ils se localisent dans des zones bien déterminées et favorables à la culture de chaque type de spéculation. C'est ainsi que le maraîchage se localise principalement dans les bas fond ou encore dans les secteurs inondables. Pour ce qui est de la culture du maïs, celle-ci se pratique sur presque tout le département sauf dans les grands bassins d'élevage comme à Gounjel ou encore à Dibi et à Idool, etc. Quant au haricot, il se cultive en grande quantité et sur des grandes superficies à l'Est de Ngaoundéré notamment dans le secteur de Ngan-ha, Mbam-Mboum, Ngangassaouo, etc.

    Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue Nord-Sud. Coord X : 13,90621° Coord Y : 7,40748°

    Photo 1: Culture du haricot sur un espace nouvellement mis en valeur à Ngan-ha.

    En arrière-plan de cette image, on aperçoit le neck de Ngan-ha à droite et le dôme à gauche. Au centre, on peut voir des arbustes parsemés dans une flore herbacée ce qui caractérise la savane ; en avant plan, de l'image, on observe une portion d'une nouvelle exploitation de l'espace au profit de la culture du haricot. La ligne rouge sur l'image matérialise la limite de cet espace mise en valeur avec l'espace encore non exploité. Les légumineuses (haricot) sur cette image se matérialisent par des regroupements linéaires et plus ou moins parallèles.

    Le commerce dans la Vina touche un bon nombre de produits. C'est dans ce sens qu'on observe le commerce des produits vivriers, des produits alimentaires de première nécessité, le commerce de bétail, etc. Sur ce plan, des points de vente sont localisés dans quelques endroits dans la Vina, notamment à Mbam-mboum, Tello, Ngaoundéré, etc. En ce qui concerne le transport, celui-ci est en pleine croissance. En tant que région carrefour du Cameroun, le transport bénéficie d'un certain nombre de privilèges en ce qui concerne l'acheminement des marchandises et des personnes tant vers le Nord que vers le Sud. C'est ainsi qu'on note l'existence de différents types de transport à travers les entreprises existantes. C'est par exemple le cas de Touristique Voyage qui est spécialisé dans le transport des personnes, OMAIS spécialisé dans le transport des biens (notamment les produits commerciaux), SCDP spécialisé dans l'acheminement des produits pétroliers.

    L'industrie ici, malgré son état embryonnaire, repose essentiellement sur quelques industries. Parmi lesquelles MAÏSCAM qui produit et transforme le maïs, soja et tournesol en farine ; la SMNC qui transforme uniquement le blé en farine. Cependant, plusieurs industries de transformation ont dû mettre la clé sous le paillasson, notamment la SOGELAIT, TANICAM, SOGEBLE, etc. En ce qui concerne l'élevage, celui-ci est l'activité économique dominante du département. Car il est pratiqué dans toute la zone et dispose de ce fait des grands marchés de bétail ou l'on peut apercevoir des ventes destinées pour le grand Sud du Cameroun et même destinées pour les pays étrangers comme le Gabon. L'apport économique de l'élevage dans le Département de la Vina dépend d'un certain nombre de facteurs.

    I-2 Le Département de la Vina : un milieu favorable à la pratique de l'élevage

    L'élevage, pour son bon fonctionnement, a besoin des animaux à élever et plus important encore des aliments nécessaires à la bonne croissance de ceux-ci. Certaines personnes élèvent le bétail dans un contexte où l'alimentation naturelle est rare et doivent de ce fait aller chercher ou acheter les aliments d'appoint ailleurs. Dans le département de la Vina, l'élevage bovin bénéficie de la disponibilité de cette alimentation et également d'un cadre propice à sa pratique notamment en ce qui concerne la quantité importante du pâturage, de l'appoint alimentaire et d'un peuple d'éleveur.

    I-2-1 L'abondance du pâturage

    Le plateau de l'Adamaoua en général et en particulier celui de la Vina, est appelé par Jean Boutrais le «Cabbal«19(*) ce qui signifie un haut plateau qui se caractérise par de vastes étendues d'herbes. Cette caractérisation du plateau de la Vina montre que c'est une zone où l'alimentation du bétail ne se fait pas rare. Raison pour laquelle cette zone dispose d'une grande variété de pâturage

    I-2-1-1 Les terres couvertes de plantes herbacées

    Le plateau de la Vina se caractérise par son altitude élevée compris entre 1200 et 1600 m, par une pluviométrie élevé (1600mm repartie sur 7 à 8 mois), et aussi par la situation géographique de certaines zones (Cabbe) propice à l'élevage, notamment dans le secteur Est et Nord de la Vina. Cette caractérisation permet au département de la Vina de disposer de vastes étendues de terres couvertes d'herbes et presque dépourvues d'arbres. Ces étendues de terre offrent un pâturage nécessaire à l'alimentation bovine pendant une longue période. Pendant cette période, le bétail ne transhume pas jusqu'à ce que les herbes commencent à se faire rares.

    Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue : Ouest-est, Coord X : 14,17401° Y : 7,27613° Z : 1412

    Photo 2: Une prairie sur les hautes terres à Gounjel.

    Cette image est la représentation d'une partie du paysage pastoral sur les hautes terres de la Vina à Gounjel. On observe sur cette photo une portion de la prairie qui constitue une alimentation pour le bétail. En arrière-plan, de l'image, on aperçoit une végétation dominée par les arbustes ; en avant plan, une terre couverte d'herbe dans l'ensemble et parsemée d'arbuste dans laquelle paît le bétail.

    Outre la disponibilité de cette forme d'alimentation pour le bétail, les hommes (les éleveurs) ont adopté un mode de gestion des prairies afin que le pâturage soit toujours disponible pour le bétail. Cette gestion consiste à faire paître le bétail d'un endroit à un autre selon la diminution des plantes herbacées. Cette technique est généralement utilisé par les compagnies pastorales comme les ranchs qui à eux seules disposent des hectares de terre. Bien que les herbes couvrent des vastes étendues de terre dans certains endroits du département de la Vina, il existe également des pâturages provisoires.

    I-2-1-2 Les pâturages provisoires

    Le pâturage provisoire est une forme d'alimentation bovine disponible et utile au moment où les herbes commencent à manquées sur les hautes terres. Le pâturage provisoire se présente sur plusieurs formes : les espaces inondables et «les jachères post-culturales«20(*).

    Les espaces inondables offrent également du pâturage aux bétails. Ces espaces sont généralement situés à proximité des galeries forestières qui sont des endroits favorables à la pousse des plantes. On trouve aussi ces pâturages provisoires dans les plaines très arrosées et dans les marécages comme dans les marais de la Vina à l'Est du département et celui de la Bini. Ces terres inondables sont quasiment inaccessibles aux bétails pendant la saison des pluies, et sont de ce fait des zones de transhumances pendant la saison sèches. La jachère post-culturale confère aussi aux bétails une alimentation non moins négligente. Lorsque les terres agricoles s'appauvrissent, les agriculteurs l'abandonnent pour un moment ; cet abandon offre aux bétails des nouvelles terres à conquérir en attendant que la saison de pluies vienne à nouveau revaloriser les grandes prairies.

    I-2-1-3 Les autres formes de pâturages

    Aux pâturages des prairies et aux pâturages temporaires s'ajoute une autre forme de pâture encore appelé pâturage aérien et pâturage de réserve. Ces formes de pâturage sont constituées des foins et des feuilles fraiches des arbres en saison sèche. Les foins sont des herbes fauchées et séchées servant ainsi de nourriture aux bestiaux pendant la saison de manque des herbes sur les terres ; l'arbre également, par ces feuilles encore fraiches servent de nourriture aux bêtes. Le bétail s'intéresse surtout aux bourgeons (jeunes feuilles encore fraiches) des arbres lorsque le «tapis herbacé devient rare et de médiocre qualité«21(*).

    Outre l'abondance du pâturage pour le bétail qui positionne le département de la Vina comme zone par excellence de l'élevage, il existe également un appoint alimentaire naturel très important pour les bêtes ; et à côté de ce complément nutritif, il y a un peuple d'éleveurs qui assure la sécurité et l'entretien des troupeaux.

    I-2-2 Les sources natronées et un peuple d'éleveurs

    Dans le domaine de l'élevage, les éleveurs ont pour habitude d'apporter un complément nutritif aux bêtes d'une part, et ces éleveurs doivent toujours être disponibles pour le bétail d'autre part.

    I-2-2-1 Les sources natronnées : les Lahorés

    Généralement, après une bonne alimentation fourragère, le bétail passe à une cure en sel. Cette cure en sel consiste à distribuer aux animaux les barres de sel. Cette forme d'appoint alimentaire s'observe généralement dans les petites fermes et même dans les ranchs. En France par exemple, dans les campagnes, les barres de sel sont régulièrement distribuées au bétail ; même dans le département de la Vina, les grands propriétaires de troupeaux achètent les sacs de sel pour distribuer aux bêtes en saison sèche quand ceux-ci rentrent aux enclos.

    Cependant, la région de l'Adamaoua en général et le département de la Vina en particulier dispose cet appoint alimentaire dans la nature dont on recense 19 sur le plateau de l'Adamaoua. Ce sont des points d'eau qui contient des éléments nutritifs importants pour l'alimentation du bétail. Ils sont fortement minéralisés, par conséquent, très riche en sodium, magnésium, calcium, carbonate, chlorure, magnésium, un Ph élevé22(*), etc.

    L'existence de ces points d'eau ou encore des Lahorés sur le plateau de la Vina est intimement liée «aux phénomènes volcaniques accompagnées de cassures de socles par lesquelles les eaux souterraines viennent aux contacts du magma plus ou moins refroidi«23(*). Par conséquent, Boutrais (1974) affirme que les Lahorés se localisent principalement dans les zones qui ont été affectées par le volcanisme aux environ de Ngaoundéré. C'est ainsi qu'on parle de la source thermo-minérale de lahoré vina24(*) à 11 Km de Ngaoundéré sur la route de Meiganga. Les Lahorés offrent ainsi une importante cure saline naturelle aux bêtes ; elles ont été découvertes par hasard par des foulbés lorsqu'ils amenaient leurs bêtes à un point d'abreuvement utilisé par les animaux sauvages. La découverte des Lahorés sur le plateau de la Vina dont la plus importante est celui près de Ngaoundéré a été déterminante dans l'installation d'un peuple particulièrement ancré dans la pratique de l'élevage bovin.

    I-2-2-2 Un peuple ancré dans la pratique de l'élevage

    Le peuple d'éleveurs du plateau de la Vina serait venu de l'Afrique de l'Ouest. La découverte des Lahorés ou encore des sources natronées offraient une importante cure saline pour leurs troupeaux ; ce qui leur offrait plus de facilité en ce qui concerne l'entretien des bêtes. Ce peuple d'éleveurs, les peuls pour être précis, décidèrent de s'installer dans la Vina à cause des conditions naturelles et favorables qu'offrait la nature pour leurs animaux.

    Les peuls sont un peuple qui a pour activité principale l'élevage. Leur connaissance et leur expérience dans le domaine de l'élevage font d'eux des «professionnels« du domaine. Ce qui fait en sorte que l'Adamaoua soit une zone ou la pratique de l'élevage soit intense. Les peuls de l'Adamaoua et de la Vina en particulier sont des pasteurs qui sont uniquement passionnés par le bétail25(*) ; autrement dit, ce peuple reste seulement préoccupé pour les bêtes. Ils se livrent très rarement à d'autres activités, et quand bien même ils se permettent de mener une autre activité, celle-ci s'affiche au second plan de leur préoccupation. Chez les Peuls, la catégorie de personne qui se livre à d'autres activités sont généralement les Foulbés qui sont pour la plupart des grands propriétaires des troupeaux. Quant au Mbororo, encore appelé par Boutrais (1994) les «foulbés de la brousse« sont ceux qui, tous les jours s'occupent de leur bétail et aussi pour ceux qui vivent en ville. Bien que les Mbororo soient plus expérimentés que les Foulbés dans le domaine de l'élevage, tous deux restent néanmoins des «excellents éleveurs«26(*).

    Disposant donc d'un pâturage toujours permanent, des appoints nutritionnels et un peuple expérimenté dans la pratique de l'élevage, ce secteur dans le département de la Vina reste le plus performant du pays.

    I-3 Les performances de l'élevage de la Vina

    Vu les conditions naturelles et humaines susmentionnées, des conditions favorables à la pratiques de l'élevage, cette activité se classe comme l'activité économique dominante de la région de l'Adamaoua en général et du département de la Vina en particulier de par ses performances dans le grand Nord et au Cameroun en général. Ces performances s'appuient principalement sur le cheptel bovin et sur son apport économique tant au niveau local qu'au niveau national.

    I-3-1 Un cheptel bovin exceptionnel

    Le cheptel se défini comme l'ensemble des bestiaux d'une ferme ou d'une région donnée. Le cheptel bovin du département de la Vina est constitué de son effectif et de ces races bovines assez particulières. Ces deux éléments font de la Vina une zone exceptionnelle en ce qui concerne les performances de ce secteur.

    I-3-1-1 Son effectif bovin

    A défaut d'un recensement exhaustif, les chiffres avancés dans cette partie proviennent de la délégation régionale du MINPIA (Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales) pour l'Adamaoua. L'effectif du cheptel bovin de la région de l'Adamaoua était estimé en 2006 à 970203 têtes, ce chiffre atteint 810103 têtes en 2009 et 1069843 têtes en 2011. Pour ce qui est du département de la Vina, son effectif bovin était de 327242 têtes en 2007, en 2008, le cheptel bovin voit son effectif baisser de 327 242 têtes pour atteindre 205339 têtes. Ce chiffre évolue en 2010 au même chiffre qu'en 2008, puis augmente et atteint 350000 têtes soit 32,71% de l'effectif total de la région de l'Adamaoua.

    Tableau 4: Le cheptel bovin de la région de l'Adamaoua et du département de la Vina

    Année

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    Adamaoua

    970 203

    763 152

    705 797

    810 103

    855 794

    1 069 843

    Vina

    -

    327 242

    205 339

    210 339

    205 339

    350 000

    % de la Vina

    -

    42,89%

    29,09%

    25,96%

    23%

    32,72%

    Source : DREPIA-Adamaoua.

    Vu le tableau ci-dessus, il est important d'apprécier le comportement évolutif du cheptel bovin du département de Vina afin de donner les probables causes de la baisse et de l'augmentation de ce cheptel en 2011. La figure suivante représente le diagramme évolutif du cheptel.

    Source : DREPIA-Adamaoua.

    Figure 4: Diagramme évolutif du cheptel bovin de la région de l'Adamaoua et du département de la Vina.

    Le diagramme qui précède est la représentation du comportement de l'évolution du cheptel bovin de l'Adamaoua en général et du département de la Vina en particulier. On peut constater sur cette image deux diagrammes dont l'un présente l'évolution du cheptel bovin de l'Adamaoua de 2006 à 2011 ; et l'autre pour la Vina de 2007 à 2011. Ces deux diagrammes ont plus ou moins la même tendance en ce sens qu'ils connaissent une baisse spectaculaire entre 2006 et 2010. Puis une augmentation du cheptel se fait sentir de 2010 à 2011. D'un côté, la baisse du cheptel bovin de la région de l'Adamaoua et du département de la Vina est probablement dû à la hausse de la demande en viande bovine tant au niveau local que national. Cette demande en viande va même au-delà des frontières internationales notamment au Gabon. D'un autre côté, la croissance du cheptel est dû au fait qu'en 2009, le gouvernement avait exigé aux propriétaires des troupeaux de déclarer la totalité de leur troupeaux afin de s'acquitter leurs taxes communales qui leurs avaient été demandées. Vu ce qui précède, nous pouvons affirmer sans risque de se tromper que l'effectif du cheptel bovin du département de la Vina et de la région de l'Adamaoua en général est bien plus élevé que les données avancées par la délégation régionale du MINEPIA.

    Les données et le diagramme susmentionnés montre que le département de la Vina a une forte capacité de satisfaire la demande en viande bovine à travers son effectif contrairement aux autres régions qui disposent également un cheptel bovin, mais ont du mal satisfaire cette demande. Le département de la Vina et l'Adamaoua sont de ce fait et restent les meilleures zones du pays à disposer d'un effectif bovin assez important. Cependant, les chiffres avancés ne sont pas les seuls indicateurs de la performance de l'élevage dans le département de la Vina. Les performances de l'élevage se font aussi connaitre par des races bovines assez particulières.

    I-3-1-2 Des races bovines exceptionnelles

    La vina dispose tout un éventail de race bovine. Mais parmi cette panoplie de races, figurent certaines races qui font aussi la particularité de cette circonscription administrative. Ces races ont chacune des aptitudes qui font leur particularité. Ce sont : le zébu peul de Ngaoundéré, le White foulani, le Brahman américain et la race hybride le Wakwa, etc.

    Parmi ces races, la plus connue et la plus sollicitée est le zébu peul de Ngaoundéré. Cette race est encore connue sous les noms de zébu foulbé de l'Adamaoua (type Ngaoundéré), de zébu poulfouli27(*)ou encore zébu Goudali. Cette dernière forme d'appellation est la plus acceptée et la plus utilisées dans la région. Notons cependant qu'il existe trois types de Goudali appartenant à trois zones géographiques bien déterminée. Ce sont :

    Ø Le Goudali de Banyo localisé dans la zone de Banyo ;

    Ø Le Goudali de Yola localisé dans la zone de Tignère ;

    Ø Le Goudali de Ngaoundéré localisé dans la zone de Ngaoundéré.

    Ce dernier type de Goudali est le zébu typique du département de la Vina. Le Goudali en général et celui de Ngaoundéré en particulier se caractérise par sa taille moyenne avec un profil convexe. Sa tête est longue, étroite avec un chignon effacé. Les cornes de cette race sont courtes et rabattues vers l'arrière. Le cou du goudali est court avec un fanon (peau pendante du cou du boeuf) très peu développé ; son dos est droit et légèrement plongeant vers l'avant. Entant qu'une race à «bos indicus«, sa bosse est moue et tend à tomber sur le côté. La robe du Goudali est généralement tachetée de rouge28(*) ; la répartition de la couleur rouge sur le Goudali varie depuis des types presque blancs avec seulement quelques mouchetures jusqu'aux types uni-rouge, brun ; la couleur noir sur cette race est un peu rare.

    Cliché : Sadio Fopa, 2013. Angle de prise de vue W-E. Coord X : 13,53601° Y : 7,33918° Z : 1134

    Photo 3: Un Goudali de type Ngaoundéré au marché à bétail de Ngaoundéré.

    Le Goudali est reconnu pour ses aptitudes bouchères. Sur ce plan, il présente un bon développement musculaire et une très bonne faculté d'engraissement.

    Tableau 5: Rendement bouché du Goudali en %

    Nombre

    Poids vif (Kg)

    Carcasse pantelante (Kg)

    Rendement brut (%)

    1

    730

    447

    61,2

    2

    770

    461

    59,3

    3

    810

    484

    59,7

    Moyenne

    772,4

    464

    60

    Source : Lhoste (1973), cité par Atti-Mahamat A., (1989).

    On remarque dans ce tableau que le Goudali est une race bovine à haut rendement en viande. On peut remarquer que Lhoste en 1973 à fait une expérience sur trois Goudali ayant tous des poids différents dont la moyenne est de 772,4 Kg. Après abattage, l'on obtient des rendements bruts supérieurs à 50% du poids vif de la bête. Pour les trois Goudali, on obtient un rendement brut moyen de 60%. Ce qui fait donc du Goudali une race recherché sur le marché.

    Quant au Brahman américain, il est d'origine américaine. Il a été importé en Adamaoua camerounais pour des croisements avec la fameuse race qu'est le Goudali. Le but de ce croisement était de donner une race hybride tout aussi exceptionnelle que les géniteurs. Les expériences faites à la S. Z. W. (Station Zootechnique de Wakwa) ont permis d'obtenir cette race hybride appelée Wakwa. L'obtention de cette race hybride s'est faite en trois stades ; le premier stade a consisté à croiser le Goudali et le Brahman pour obtenir le préwakwa, le deuxième stade a consisté à croiser les préwakwa afin d'obtenir les Wakwa. Pour finir, la fixation de la race consiste ici à croiser les Wakwa. Etant donné que le Brahman est reconnu pour ses aptitudes laitières, et le Goudali pour ses aptitudes bouchères, le Wakwa quant à lui présente une bonne aptitude d'engraissement et bouchère (caractéristique typique du Goudali) et une très bonne faculté en production laitière (caractéristique typique du Brahman)29(*).

    I-3-2 Les performances commerciales du bétail de la Vina au niveau local, national et international

    L'élevage bovin dans la Vina est exceptionnel tant dans le grand Nord qu'au Cameroun. C'est ainsi qu'il occupe une place de choix sur le plan commercial au Cameroun et même en Afrique centrale. Les performances de ce secteur se matérialisent par les grands regroupements bovins et par les exportations.

    I-3-2-1 Les marchés locaux

    Le département de la Vina reste et demeure le principal fournisseur en viande bovine non seulement pour ses populations, mais aussi pour les populations du Sud-Cameroun, notamment les populations des grands centres urbains comme Yaoundé et Douala. Le commerce du bétail sur le plateau de la Vina est une activité lucrative où se rencontrent les éleveurs (propriétaires et bergers), bouchers et les marchands à bestiaux. Ces différents acteurs du commerce du bétail se rencontrent généralement pendant les grands regroupements bovins dans les marchés à bétail.

    Le marché à bétail est le principal lieu où s'effectuent les échanges commerciaux. Dans l'Adamaoua, on dénombre 43 marchés à bétail. Le département de la Vina dispose à lui seul 17 points de vente30(*), 09 dans le Djérem, 08 dans la Mbéré, 04 dans le Faro et Déo et 05 dans le Mayo-banyo31(*). Le grand nombre de marchés à bétail dans la Vina témoigne de son importance en ce qui concerne l'offre en viande au niveau local et national. Les points de vente de la Vina se localisent principalement dans les grands bassins d'élevage notamment à Tello, Ngaoundéré, Dibi, Likok, Mbam-foulbé, Nyambaka, Martap, etc. les bêtes vendues dans ces marchés sont soit abattues sur place pour la consommation locale, soit exportées au Sud du pays et même au-delà des frontières.

    Cliché : Sadio Fopa, 2013. Angle de prise de vue NW-SE. Coord X : 13,53630° Y : 7,33917 Z : 1133

    Photo 4: Une vue partielle du marché à bétail de Ngaoundéré.

    I-3-2-2 Les exportations du bétail

    Le plus gros exportateur du bétail au Cameroun est la Vina. Les exportations des bêtes dans cette circonscription administrative vont vers le Sud et vers les pays voisins. C'est par exemple le cas du Gabon, du Congo qui se ravitaille auprès de cette zone pastorale. Le tableau suivant représente les données chiffrées des exportations des boeufs de la région de l'Adamaoua vers la partie méridionale du Cameroun en 2012.

    Tableau 6: Nombre de têtes de boeufs exportés vers le Cameroun méridional en 2012.

    Dpts/Adamaoua

    Nbre de têtes

    Prix moyen F cfa

    Ressources générées en Fcfa

    Pourcentage

    Djerem

    19 987

    350 000

    6 995 450 000

    21,84

    Faro et Déo

    7 692

    350 000

    2 692 200 000

    8,44

    Mayo Banyo

    20 991

    350 000

    7 346 850 000

    23,15

    Mbéré

    19 831

    350 000

    6 942 950 000

    21,77

    Vina

    22 596

    350 000

    7 908 600 000

    24,80

    Total

    91 103

    350 000

    31 886 050 000

    100

    Source : Rapport annuel d'activités 2012 de la DREPIA- Adamaoua.

    Au regard du tableau 6, il ressort très clairement que la région de l'Adamaoua est un grand gisement de bétail. On peut constater que le département de la Vina est le principal exportateur de bétail avec 22 596 têtes de boeufs soit un pourcentage de 24,80 en 2012, puis les départements du Mayo Banyo, Djerem et Mbéré avec respectivement 23,15%, 21,84% et 21,17% viennent en appoint à cette exportation. Cependant, les exportations du Département de la Vina génèrent un revenu très important sur le plan économique ; ainsi, les ressources générées pendant cette année est de 31 886 050 000 F cfa dont 7 908 600 000 F cfa pour la Vina. Toutefois, ces données sont insuffisantes en ce sens que les exportations clandestines ne sont pas prises en compte, par conséquent, les revenus sont probablement bien plus élevés que les données avancées par la DREPIA.

    Notons cependant que trois moyens d'exportation sont utilisés pour acheminer le bétail à leur destination. Les commerçants du bétail acheminent les bêtes soit par camion, soit par le chemin de fer ou encore à pied. Cette dernière forme semble la plus utilisée parce qu'elle est moins coûteuse que les autres moyens. Dans ces exportations, il existe également des exportations clandestines en destination du Nigéria où le prix de la bête semble être plus lucratif qu'au Cameroun, ce qui crée une augmentation du prix de la viande sur le marché et parfois même des pénuries.

    Conclusion

    Au sortie de ce chapitre, il ressort que la région de l'Adamaoua et le département de la Vina en particulier est une zone exceptionnelle au Cameroun de par sa situation géographique, des conditions naturelles favorables qu'elle offre à la pratique de l'élevage. On constate de ce fait que le plateau de la Vina joue un rôle prépondérant en ce qui concerne la couverture des besoins en viande des populations aussi bien locales qu'extérieures. Le département de la Vina, compte tenu de ses potentialités pastorales est une zone d'élevage par excellence. Il est donc un département qui est toujours vanté par sa capacité à se maintenir au premier rang des zones productrices du bétail au Cameroun et en Afrique centrale. Toutefois, cette zone d'élevage par excellence est aussi souvent exalté par ses capacités touristiques tant au plan régional que national.

    Chapitre II : Le département de la Vina et son potentiel touristique

    Introduction

    Le plateau de la Vina en général et les hautes terres de la Vina en particulier sont des espaces aux paysages variés. Situé à une altitude d'environ 1200 m, la Vina offre sur le plan touristique toute une variété de paysages à voir. C'est une zone d'élevage qui dispose de plusieurs atouts touristiques qui vont des paysages géomorphologiques aux manifestations culturelles. De fait, les potentialités de cet espace géographique reposent sur son relief, son hydrographie et également sur des ressources qui peuvent faire l'objet d'une attraction. Dans ce chapitre, il est question de présenter les éléments qui constituent le paysage touristique du département de la Vina.

    II-1 Un relief et un réseau hydrographique diversifiés

    Le plateau de la Vina est un espace géographique qui présente un paysage dont le relief varie d'un endroit à un autre. Connu sous le nom de «château d'eau« du Cameroun, cet espace dispose d'un réseau hydrographique dense et extrêmement hétérogène.

    II-1-1 Un relief diversifié

    Le relief est défini comme l'ensemble des irrégularités de la surface de la croute terrestre causées par les mouvements structuraux et les phénomènes érosifs. De ce fait, l'existence du plateau de la Vina résulte d'un certain nombre d'évènements ; ce qui donne lieu aux différentes formes de relief.

    II-1-1-1 La formation du plateau de la Vina

    Tchotsoua (1996) estime que la formation du plateau de l'Adamaoua en général et principalement celui de la Vina, à environ 2500 Ma au début du Paléo-protérozoïque32(*). Pendant cette ère, cette unité géographique se trouvait encore sous les eaux. Suite aux mouvements tectoniques et aux activités volcaniques, les roches de cet espace ont été «affectées d'un métamorphisme profond accompagné d'une grande phase de plissement, d'une part, et d'autre part, traversées par des roches éruptives diverses«33(*). Ce qui a permis le soulèvement des massifs qu'on observe aujourd'hui, notamment les necks, les dômes les cratères (lacs) et les chaines de montagnes, etc.

    Pendant l'ère du Cambrien inférieur34(*), le soubassement rocheux est affecté par des mouvements tectoniques, ce qui le sectionne en plusieurs compartiments. «C'est donc à ce moment que se met en place la dorsale de l'Adamaoua«35(*) et du coup celui de la Vina. Après la mise en place de cette dorsale, les phénomènes érosifs façonnent les massifs pour leur donner l'aspect pittoresque d'aujourd'hui.

    II-1-1-2 Les différentes formes de reliefs

    Les inégalités du sol se caractérisent par les montagnes, les collines, plateaux, plaines, fosses océaniques, cuvettes, etc. La Vina est une zone qui présente diverses formes de relief allant des hautes altitudes aux basses altitudes. C'est ainsi que cette circonscription administrative est constituée d'un plateau et d'une plaine. Ces deux ensembles morphologiques sont séparés par un escarpement abrupt connu sur le non de «falaise de Mbé« au Nord de Ngaoundéré.

    Sur le plateau, les mouvements tectoniques, érosifs et activités volcaniques d'antan ont favorisé l'existence de surfaces terrestres élevées, notamment les montagnes. Les traits qui caractérisent le paysage du plateau de la Vina sont entre autres des vallons, des collines en chaines, des cratères36(*) ; on peut observer sur ce plateau des necks, des dômes et monts parsemés dans une savane arbustive. Quant à la plaine, celle-ci occupe la partie Nord du département après la «falaise«. Elle se caractérise par son altitude relativement bas et un paysage presque uniforme.

    La mise en place du plateau de la Vina et de ces ensembles morphologiques ont eu un impact conséquent sur son hydrographie d'où un réseau hydrographique varié et perturbé.

    II-1-2 Un vaste réseau hydrographique

    L'hydrographie se défini comme l'ensemble des cours d'eau et des lacs d'un pays ou d'une région donnée. Dans le département de la Vina, le réseau hydrographique est extrêmement varié et dense ; ce qui fait de cette région l'une des zones les plus arrosées du pays. C'est ainsi qu'on y distingue des fleuves, des rivières, des sources et des lacs.

    II-1-2-1 Les étendues d'eau

    Une étendue d'eau est une superficie ou une surface occupée par quelque chose. De ce fait, une étendue d'eau est une superficie occupée par de l'eau ; cette étendue d'eau peut-être une mer, un océan ou encore un lac. La vina ne débouchant pas à la mer ou à l'océan, ne peut que contenir les étendues d'eau douce continentales ; c'est-à-dire les lacs. Cet espace, ayant un passé géologique actif, est parsemé ici et là par des lacs de cratères. Par définition, un lacs de cratère est une étendue d'eau qui résulte d'une activité volcanique. Le passé géologique de la Vina a laissé à cet espace d'importants cratères qui ont été occupé par les eaux au fil du temps. C'est par exemple le cas du lac de Mballang, Tison, Darang, etc.

    Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue : NW-SE ; Coord X : 13,57408° Y : 7,25681 Z : 1188

    Photo 5: Un lac de cratère au sud de Ngaoundéré : le lac Tison.

    Cette image est une vue partielle du lac Tison au Sud de la Ville de Ngaoundéré. Il se trouve dans un ensemble granitique entouré des monticules. Ce lac étant un lac de cratère, résulte «37(*) des explosions volcaniques survenues dans la région au pléistocène moyen«. Occupant un cratère, laissé par les activités volcaniques, il est complètement dépourvu d'exutoire. Au centre de l'image, on observe un plan d'eau entouré d'une végétation de type équatoriale ; dans laquelle des «espaces aménagés « ont été construite pour l'observation du plan d'eau et du paysage environnant.

    A côté de ces étendus d'eau naturelles, on note aussi la présence des lacs artificiels, notamment le lac de Wakwa, et des petites dépressions occupées par les eaux des rivières formant ainsi des lacs comme le lac de Bini. Cependant, le réseau hydrographique s'étend également au cours d'eau.

    II-1-2-2 Les sources, rivières et fleuves de la Vina

    La région de l'Adamaoua en général et le département de la Vina en particulier, nous l'avons déjà dit, dispose d'un vaste réseau hydrographique. Cependant, l'altitude, la structure géologique du plateau de la Vina et sa structure lithologique a forcé l'organisation et le sens de l'écoulement des cours d'eau. C'est ainsi que les cours d'eau de la région vont des sources aux fleuves qui sont des collecteurs principaux en passant par des rivières communément appelés «Mayos«.

    Les sources sont ici les écoulements naturels d'eau sortant du sol en un point précis. Les écoulements de ces eaux se rassemblent dans une rivière ; le fleuve quant à lui, collecte les eaux venues des rivières. Ces trois ensembles hydrologiques sont donc hiérarchisés en fonction de leur importance. Comme il a été avancé plus haut, l'orographie du plateau de la Vina conditionne l'écoulement des eaux dans trois sens précis. Ainsi donc, Olivry (1986) remarquait que «les rivières issues de l'Adamaoua et de la Vina en particulier s'écoulent dans la direction Nord pour le bassin de la Bénoué, au Nord-est pour le bassin du Logone (Lac Tchad) d'une part, et vers le Sud pour le bassin de la Sanaga, d'autre part«. L'altitude élevée, la pétrologie38(*), l'orographie et l'hydrographie du plateau de la Vina fait de lui un véritable distributeur des eaux non seulement au Cameroun, mais aussi en Afrique centrale, d'où son nom de château d'eau du Cameroun.

    Par ailleurs, la formation du plateau de la Vina, de l'existence de ses necks, dômes, montagnes, collines, escarpements, lacs, cours d'eau, et même les peuples qui vivent dans cet espace constituent un «potentiel touristique« non négligeable.

    II-2 L'extrême variété des potentialités connues

    L'Adamaoua compte dans son ensemble 88 sites touristiques classés par le MINTOUL dont 25 sites pour le seul département de la Vina, 18 pour le Faro et Déo, 20 pour la Mbéré, 19 pour le Djérem et enfin 06 pour le Mayo-Banyo.

    Tableau 7: Nombre de sites touristiques par département.

    Département

    Vina

    Faro et Déo

    Mbéré

    Djérem

    Mayo-Banyo

    Total

    Nbre de sites et attractions touristiques

    25

    18

    20

    19

    6

    88

    Pourcentage

    28

    20

    23

    22

    7

    100

    Source : Délégation régionale du MINTOUL pour l'Adamaoua 2012.

    Vu le tableau ci-dessus, on constate que les sites touristiques dans l'Adamaoua sont inégalement répartis. L'image ci-dessous présente la possession des sites touristiques par département.

    Source : Délégation régionale du MINTOUL pour l'Adamaoua, 2012.

    Figure 5: Part de chaque département en termes de possession de sites touristiques

    On peut constater sur cette image que le département de la Vina possède la plus grosse part des sites touristiques de l'Adamaoua soit 28%. Les départements du Faro et Déo, Mbéré et Djérem le suivent avec respectivement 20, 23, 22% ; ceux-ci ont une part presque équitable. Quant au département du Mayo-Banyo, celui-ci ne possède pas autant des sites que les autres, il se limite seulement à 7% de la totalité des sites de la région.

    Etant donné que le département de la Vina possède le plus grand nombre des sites touristiques dans la région, et qu'il présente un cadre physique et humain fort contrasté, il offre de ce fait toute une large gamme de sites naturels et culturels.

    II-2-1 La diversité des sites naturels

    Comme il a été évoqué plus haut, le passé géologique de la région de l'Adamaoua a mis en place une multitude et une diversité de paysages attrayants et pittoresques. C'est ainsi que Tchotsoua (1996) a fait la remarque selon laquelle «la nature a pourvu l'Adamaoua des sites touristiques naturels les plus pittoresques du Cameroun«. Les sites naturels dans la Vina en particulier sont intimement liés à son paysage géomorphologique. D'où l'existence des lacs, chutes, monts, grottes, cascades, etc.

    II-2-1-1 Les lacs, chutes et cascades

    Le plateau de la Vina, comme précédemment susmentionné dans son ensemble, se trouve sur un énorme socle basaltique39(*). Il est ponctué des lacs, serpenté par des cours d'eau qui sont à leur tour sectionnés par des chutes et troublés par des cascades.

    Un lac est par définition un grand espace d'eau enclavé dans les terres. Le département de la Vina, de par sa position dans la région et même au Cameroun, a connu «au Tertiaire et même au début du Quaternaire, une intense activité volcanique«40(*)ce qui confère à cet espace d'importants cratères qui sont aujourd'hui occupé par des lacs. D'où les lacs de cratère. A côté des lacs de cratère, il y a des lacs artificiels qui ont été créé par l'Homme.

    Source : Sadio Fopa 2012. Angle de prise de vue : Nord-Sud, Coord X : 13,73914° Y : 7,32903°Z : 1082

    Photo 6: Vue panoramique d'un site touristique lacustre : Le lac de Mballang.

    La photo ci-dessus est une vue panoramique du lac de Mballang situé dans le village Mballang Djalingo à 19 Km à l'Est de la ville de Ngaoundéré. On peut remarquer un ilot à droite envahi par une végétation de type équatoriale. En arrière-plan de cette image, on observe un campement (dans le cercle rouge) construit par les norvégiens pour accueillir les visiteurs au niveau du site. L'étendu d'eau donne l'impression d'être au bord de l'océan, ce qui donne la possibilité de naviguer sur le lac, de pratiquer la pêche et développer l'écotourisme.

    Les différents lacs qui parsèment le département de la Vina présentent chacun un aspect pittoresque qui fait sa particularité, ce sont le lac de Mballang, Tison, Darang, Bini, Dang, Wakwa, Ngaoundaba (au ranch de Ngaoundaba) (Cf. tableau 8). Par exemple, le lac de Mballang est unique en son genre en ce sens qu'il dispose d'un ilot en son sein.Le lac Tison quant à lui ne présente pas d'exutoire. Cependant, de manière générale, tous les lacs de la Vina présentent des aspects pittoresques communs. De par leur superficie, ils offrent des plans d'eaux impressionnantes, une végétation environnante proche de la végétation équatoriale avec des espèces qu'on trouve généralement au Sud-Cameroun, notamment les raffia. Aussi, le contenu de ces plans d'eau est tout aussi attrayant de par les espèces et la grosseur des poissons qui s'y trouvent. Au ranch de Ngaoundaba par exemple, un employé du ranch affirme que «dans ce lac il y a plusieurs variétés de poissons comme les carpes, les capitaines et les languilles d'eau douce. Parfois même les touristes qui viennent ici, pêchent ces poissons«41(*). Ces espèces de poissons donnent à cette étendue d'eau un caractère exceptionnel. D'un point de vue général, et d'après les aspects pittoresques communs que peuvent offrir les lacs de la Vina, ils présentent tous les mêmes intérêts touristiques.

    Tableau 8: Les sites touristiques du département de la Vina : les lacs.

    Lacs

    Coord X

    Coord Y

    Coord Z

    Arrodissement

    «Village«

    Tison

    13,57663

    7,25484

    1188

    Ndéré I

    Wakwa

    Wakwa

    13,53828

    7,26218

    1185

    Ndéré I

    Wakwa

    Darang

    13,4875

    7,38085

    1106

    Ndéré I

    Darang

    Bini

    13,50862

    7,42307

    1082

    Ndéré III

    Bini

    Dang

    13,55322

    7,42332

    1078

    Ndéré III

    Dang

    Mballang

    13,74139

    7,32086

    1082

    Ngan-ha

    Mballang Djalingo

    Ngaoundaba

    13,69493

    7,13137

    1171

    Nyambaka

    Dibi

    Source : Délégation régionale du MINTOUL et Enquête de terrain 2012.

    Ce tableau présente les différents lacs du département de la Vina avec leurs coordonnés géographiques, les arrondissements et les «villages« dans lesquels ils se trouvent.

    Les cours d'eau sont composés des rivières et des fleuves. Le relief de la Vina qui résulte des mouvements tectoniques et volcaniques a une influence certaine sur les cours d'eau. D'un côté, dans les secteurs à forte dénivellation, on observe un écoulement très rapide des eaux. C'est ainsi qu'on parle de cascades. Dans le département de la Vina, les fortes pentes s'observent ici et là ; par exemple, entre Tchabbal et Mbé il y a une dénivellation élevée entre le plateau et la plaine, ce qui influence gravement l'écoulement des eaux dans ce secteur comme nous montre la photo 7. C'est la raison pour laquelle on parle des cascades de Wack entre Tchabbal et Wack. D'un autre côté, les mouvements structuraux de la terre au niveau de la Vina ont causé des failles dans certain endroit. Etant donné qu'une faille se défini comme une ligne de cassure le long de laquelle un compartiment de roches ou une section de croûte terrestre ont été déplacés par rapport au compartiment de roches voisins, l'écoulement des eaux à ce niveau se fait de manière abrupte et soudaine, généralement en chute libre sur une certaine hauteur avant de rejoindre son lit.

    Cliché : sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue SW-NE, Coord X : 13,56004° Y : 7,67707° Z : 681

    Cliché : sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue SW-NE, Coord X : 13,58589° Y : 7,20854° Z : 1067

    Photo 7: Les chutes de la Vina à gauche et les cascades de Wack à droite.

    Sur ces photos, on peut observer sur celle de gauche une image panoramique des chutes de la vina sur le fleuve du même nom. A ce niveau, on voit clairement les eaux du fleuve tombées en chute libre pour rejoindre son lit en contre bas. Sur la photo de droite, on observe l'écoulement rapide des eaux entre les rochers ce qui donne l'aspect pittoresque de ce cours d'eau.

    La vina compte 5 chutes d'eau et une cascade (Cf. tableau9). Ils sont cependant repartis dans cette circonscription administrative en fonction de la présence des failles et des pentes abruptes. C'est ainsi qu'on rencontre les chutes de la Vina au Sud de la ville de Ngaoundéré à la limite entre l'arrondissement de Ngaoundéré I et l'arrondissement de Nyambaka, les chutes de Bini à Mbam-Boum, les chutes de Koudini après Bélel, les chutes de Tello sur la route de Bélel à 44Km de Ngaoundéré et les chutes de Waka Bodo.

    Tableau 9: Les sites touristiques du département de la Vina : les chutes et cascades.

    Chutes/Cascades

    Coord X

    Coord Y

    Coord Z

    Arrodissement

    «Village«

    Chute de la Vina

    13,58589

    7,20854

    1064

    Ndéré I

    Vina Lah

    Cascades de Wack

    13,56004

    7,67707

    681

    Mbé

    Wack

    Chute de Koudini

    14,5227

    7,11135

    -

    Bélel

    -

    Chute de Tello

    13,94146

    7,22958

    1212

    Ngan-ha

    Mballang Mazanga

    Chute de la Bini

    13,88011

    7,49744

    1028

    Ngan-ha

    Mam-Boum

    Chutes de Waka Bodo

    -

    -

    -

    Bélel

    -

    Source : Délégation du MINTOUL et enquête de terrain 2012.

    NB : Les tirets dans le tableau renvoient aux données non disponibles ou aux informations que nous n'avons pas pu obtenir.

    II-2-1-2 Les grottes et les massifs montagneux

    La grotte est une excavation naturelle dans une paroi rocheuse, une falaise ou encore une montagne. Elle se définie encore comme une cavité sous la surface de la terre ou à flanc de colline, etc. Les grottes sont de taille et de formes variées et ont généralement une grande ouverture en surface. Le massif montagneux quant à lui se défini comme un ensemble de rocheux homogènes au relief plus ou moins élevé. La vina est une espace où sont dispersés un certain nombre de massifs montagneux parmi lesquels d'autres sont considérés comme des sites touristiques. Ces massifs sont constitués des montagnes, des collines, des necks, des dômes, et des monts. Ceux-ci généralement sont des lieux privilégiés pour la formation des grottes, c'est pour cette raison que les grottes de la Vina se trouvent dans les monts et montagnes. C'est par exemple le cas du mont Ngaoundéré qui abrite une grotte, l'imposante chaine de montagne de Ngan-ha d'une altitude de 1923m42(*) qui abrite également une importante grotte de par son volume et ses différents compartiments, cette grotte connue sous le nom de la grotte de Ngan-ha fait la fierté du peuple Mboum ; il y a aussi une colline à Mbam-Mboum qui présente une vaste cavité en son sein (Tableau 10).

    L'aspect pittoresque des massifs montagneux vient du fait qu'ils offrent aux visiteurs des paysages panoramiques, où ils peuvent observer une savane parsemée des arbustes à perte de vue dans laquelle se distinguent les agglomérations tant urbains que rurales ; et aussi des galeries forestières qui serpentent les vallées matérialisant ainsi le tracé des cours d'eau. Les massifs montagneux qui offrent ces paysages sont : le mont Ngaoundéré, les montagnes de Ngan-ha. Les grottes quant à elles sont le reflet du passé d'un certain nombre de peuple et elles présentent d'importants vestiges archéologiques, ce qui fait l'objet d'une curiosité tant scientifique que pour le plaisir de découvrir.

    II-2-1-3 Les escarpements

    Tchotsoua M. (1996) défini l'escarpement comme étant un «versant rocheux à très forte pente (généralement supérieur à 45°) qui marquent la discordance entre deux compartiments de terrain« ; l'escarpement peut encore simplement se définir comme une déclivité à très forte pente. Dans l'Adamaoua, les inclinaisons de terrain sont observables dans différents endroits, notamment à Banyo, à Tignère, au Sud de la Vina sur la route de Meiganga, et au Nord de Ngaoundéré43(*). Ce dernier semble porté plus d'intérêt touristique de par sa position géographique au Cameroun ; reconnu comme étant la falaise septentrionale de l'Adamaoua, elle est «considéré comme la limite entre deux zones, le Nord-Cameroun et le Sud-Cameroun. On verra que c'est aussi une limite climatique et phytogéographique«44(*). C'est ainsi que l'escarpement de Mbé, encore connue sous le nom de «falaise de Mbé ou de Wack« offre aux visiteurs en amont un paysage panoramique de la plaine de Mbé avec un changement radicale de la végétation entre le plateau et la plaine, et une dynamique climatique progressive lorsqu'on dévale cette falaise jusqu'en aval à Wack. Pour donc mieux apprécier cette vue panoramique de la plaine de Mbé, la délégation régionale du MINTOUL a fait construit un mirador d'observation et quelques bâtiments pour accueillir les visiteurs. Le tableau 10 recense les sites touristiques d'altitude de la Vina avec leurs coordonnés géographiques et les arrondissements et les localités dans lesquels ils se trouvent.

    Tableau 10: Les sites touristiques du département de la Vina : les sites d'altitude.

    Sites d'altitude

    Coord X

    Coord Y

    Coord Z

    Arrodissement

    «Village«

    Mont de Ndéré

    13,56643

    7,3125

    1291

    Ndéré I

    Ngaoundéré

    Falaise de Mbé

    13,55355

    7,6703

    957

    Mbé

    Wack

    Grotte de Bam-boum

    13,87122

    7,53176

    1009

    Ngan-ha

    Mbam-boum

    Grotte et les montagnes de Ngan-ha

    14,01897

    7,37135

    -

    Ngan-ha

    Ngan-ha

    Source : Délégation régionale du MINTOUL et enquête de terrain 2012.

    Vu ce qui précède, les sites touristiques naturels de la Vina sont la résultante des activités tectoniques, volcaniques et corrosives d'antan de la terre. Etant donné que cet espace a été géologiquement actif, ces sites parsèment le paysage et constituent de ce fait une véritable manne sur le plan touristique. Toutefois, à côté des sites naturels foisonnent des attractions culturelles tout aussi importantes.

    II-2-2 La variété des attractions culturelles

    La nature n'est pas le seul élément qui puisse constituer une attraction touristique. Il existe également un bon nombre d'éléments qui puisse attirer voire fasciner les visiteurs. Ces éléments sont principalement d'ordre culturel. Cependant, il existe aussi des faits artistiques, légendaires, esthétiques qui sont de véritables charmes pour les visiteurs. En effet, dans le département de la Vina, les attractions culturelles se limitent aux chefferies traditionnelles, aux villages pittoresques et aux sites archéologiques.

    II-2-2-1 Les chefferies traditionnelles

    Les traditions ancestrales de certains peuples dans la Vina, imposent à ceux-ci de bâtir leurs organisations autour d'une chefferie. C'est pour cette raison que les peuls et les mboum de l'Adamaoua en général structurent leur hiérarchie et construisent leurs chefferies selon les normes ancestrales.

    Situé au coeur de la Ville de Ngaoundéré, le lamidat de Ngaoundéré est une imposante chefferie qui autrefois, présentait une allure purement traditionnelle ; mais aujourd'hui, l'extérieur de cette chefferie expose plutôt des constructions aux standards occidentaux qui cachent toute une histoire des peuples Peuls et Mboum (Cf. photo 8). A l'intérieurde la chefferie, l'apparence est assez traditionnelle avec de grandes cases aux toits de chaume qui abritent des outils de guerre d'antan. Quant aux autres chefferies, particulièrement celles de Ngan-ha et d'Idool qui sont des chefferies vassales du lamidat de ngaoundéré, celles-ci, contrairement à leur tutelle affichent une allure purement traditionnelle dont l'entrée présente une grande chaumière avec des représentants du chef habillés de manière traditionnelle.

    Ces chefferies à travers leurs structures hiérarchiques, leurs organisations sociales et administratives, constituent de ce fait une véritable attraction touristique. Cependant, les manifestations culturelles de ces peuples ne sont pas en reste. A travers les festivals et les fêtes d'origine islamiques, ils se livrent aux danses et aux spectacles pour commémorer les ancêtres et les pratiques ancestrales. Chez les mboum par exemple, un festival est organisé tous les deux ans. Le Mbor Yanga commémore le nouvel an Mboum45(*). Au cours de ce festival, les objets ancestraux sont exhibés à la foule venue partager la manifestation avec les Mboum. Pendant ce festival, qui dure deux à trois jours, le visiteur peut observer et participer aux prestations de danses comme la danse Dzà et visiter la grotte de Ngan-ha avec le peuple qui fait l'ascension de la montagne jusqu'à l'immense cavité pour commémorer leurs ancêtres. Quant aux peuls, toutes les fêtes de Ramadan et de Tabaski, on peut participer aux prestations de danses notamment leMballa et aux expressions de la Fantasia à l'esplanade du lamidat.

    Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue : NW-SE ; Coord X : 14,10836° Y : 7,19026° Z : 1438

    Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue : W-E ; Coord X : 13,58804° Y : 7,32133° Z : 1438

    Photo 8: Le lamidat de Ngaoundéré à gauche et une chefferie vassale du lamidat à droite

    Sur ces photos, on peut constater à gauche une refonte totale de l'entrée du Lamidat de Ngaoundéré qui affiche de nos jours une tendance moderne, et à droite, la chefferie du village Idool qui est un royaume vassal du lamidat de Ngaoundéré ; créé en 1958 avant les indépendances, cette chefferie garde toujours son allure traditionnelle ce qui le rend aussi pittoresque.

    II-2-2-2 La présence des villages pittoresques

    Dans la région de l'Adamaoua, les villages en présence sont construits en terre battue aux toits de chaume. Nisézété (2009) avait déjà remarqué cet avantage touristique dans le Sud-ouest de la région dans les villages Mambila de Somié où «les cases de terre battue, couvertes de toits de chaume cachées derrière des arbres domestiques et sauvages sont d'un charme singulier«. Dans le département de la Vina, les villages sont tout aussi pittoresques ; on peut voir les villages Mbororo constitués des hameaux dispersés dans le paysage pastoral. Ces types de villages aux allures traditionnelles construits avec des matériaux rudimentaires longent aussi les routes, notamment l'axe routier Ngaoundéré-Meiganga.

    Parmi ces villages aux caractères touristiques, le plus célèbre est le village Idool la fraîche dans l'arrondissement de Bélel. Ce village crée en 1958 par un administrateur français, est une agglomération peule à 70 Km longeant une partie de la route Ngaoundéré-Bélel. Idool garde presque dans sa totalité son originalité traditionnel, il est constitué principalement des peuls dotés d'un accueil chaleureux, d'une gentillesse recherchée et d'un savoir-faire pastoral. Idool la fraiche est un village tracé en damier facilitant ainsi les déplacements dans le village. La plupart des concessions est construite en terre battue d'une couleur rougeâtre qui attire l'attention du passant et suscite la curiosité du visiteur.

    Situé à une altitude de plus de 1400 m, le climat de ce village est plus ou moins glacial en matinée et en soirée tout au long de l'année ; ce village peul offre au visiteur dans son périmètre des paysages pastoraux inédits, etc. Ces caractéristiques susmentionnées font d'Idool le Village le pittoresque de la Vina.

    II-2-2-3 Les sites archéologiques

    Les sites archéologiques sont les hauts lieux où l'on peut contempler, dévisager (et même à des fins scientifiques) les vestiges matériels d'une culture et d'un mode de vie du passé d'un peuple donné. Pour Nisézété (2009), le site archéologique est «le lieu d'enfouissement ou d'engloutissement des vestiges matériels que les archéologues peuvent mettre au jour, exploiter et interpréter«. Il distingue de ce fait trois types de sites dont les anciens villages, les sites paléométallurgiques et les abris sous roches46(*). Dans la Vina, on identifie plusieurs sites archéologiques qui sont de véritable attraction touristique.

    Les anciens villages ici sont les lieux où certains peuples se sont séjournés il y a longtemps ou continu à y vivre. Nous pouvons citer à titre d'exemple le village Ngan-ha du peuple Mboum qui regorge d'important vestiges archéologiques mis à nus et encore enfouilles47(*) ; les abris sous roche sont généralement les grottes, en 1995, le mont Ngaoundéré a fait l'objet d'une étude scientifique menée par Nizésété où il met au jour des centaines de tessons de poteries et de céramiques ; aussi, le Ngaw-Hora, ancien village mboum48(*), est un plateau au sommet plus ou moins plat culminant à 1300 m d'altitude49(*), et difficile d'accès. L'accès difficile du site semble selon Nizésété être bien protégé contre les pilleurs et les passages du bétail. Le Ngaw-Hora offre ainsi une importante manne archéologique à découvrir. Outre les sites archéologiques susmentionnés, plusieurs autres existent encore, c'est le cas de Ngaw-sey, Ndjock Nang à Ngan-ha, Nguilang, Ngaw-Dourou, etc. Et aussi les sites encore vierges qui ne demandent qu'à être exploités. Sur le plan touristique, ces sites sont de véritables pôles touristiques à ne pas négliger.

    Tableau 11: Les sites touristiques du département de la Vina : Les attractions culturelles.

    Sites culturels

    Coord X

    Coord Y

    Coord Z

    Arrodissement

    «Village«

    Lamidat de Ndéré

    13,58804

    7,32133

    1151

    Ndéré II

    Ngaoundéré

    Idool la fraiche

    14,10836

    7,19026

    1438

    Bélel

    Idool

    Mbor Yanga

    13,92649

    7,4359

    1078

    Ngan-ha

    Ngan-ha

    L'arbre du centenaire

    13,58541

    7,32097

    1138

    NdéréII

    Ngaoundéré

    Source : Délégation régionale du MINTOUL et enquête de terrain 2012.

    Au regard des sites touristiques naturels et culturels qui forment le paysage touristique de la Vina, autres formes d'attractions existent également. Et à cela s'ajoutent les ressources touristiques encore dans l'ombre.

    II-3 Les autres attractions touristiques connues ou ignorées

    En plus des sites touristiques évoqués plus hauts, la région détient encore un bon nombre de potentialités qui attire des visiteurs et qui demandent aussi d'être mis en valeur.

    II-3-1 Les autres attractions touristiques

    Les autres attractions touristiques de l'Adamaoua en générale et de la Vina en particulier sont les oeuvres qui ont été mis sur pied et qui ont fini par devenir de véritable fascination pour le touriste. Ce sont, les ranchs pastoraux et les campements.

    II-3-1-1 Les ranchs pastoraux

    Les ranchs pastoraux sont les hauts lieux ou les grandes fermes où l'on pratique l'élevage intensif. Dans la Vina, il existe plusieurs ranchs donc le plus célèbre est le ranch pastoral de Gounjel. Dans ce ranch, le visiteur peut voir le paysage dominé par une végétation herbacée à perte de vue dans laquelle promènent des boeufs à la quête de nourriture fourragère.

    II-3-1-2 Les campements

    Un campement est une forme d'hébergement sommaire construit dans un lieu attractif afin de permettre aux visiteurs de séjourner non loin de ce qui suscite un intérêt touristique. Ce qui veut dire que le campement ne suscite pas un intérêt touristique, mais c'est plutôt ce qui se trouve dans l'espace où l'on fait construit ce campement. Par exemple, le campement de Faro-Coron et de Ngaoundaba ont été construits pour héberger les touristes amoureux de la chasse sportive et des safaris photos.

    Tableau 12:Les sites touristiques du département de la Vina : Les campements et ranchs.

    Campements et ranchs

    Coord X

    Coord Y

    Coord Z

    Arrodissement

    «Village«

    Campement du Faro-coron

    13,34345

    7,83028

    -

    Mbé

    Coron

    Ranch de Ngaoundaba

    13,69493

    7,13137

    1171

    Nyambaka

    Dibi

    Ranch pasto de Gounjel

    14,1861

    7,27844

    -

    Bélel

    Gounjel

    Source : Délégation régionale du MINTOUL et enquête de terrain 2012.

    Pour le campement de Faro-Coron, celui-ci se trouve dans la ZIC 15 où foisonnent des animaux sauvages très attrayants pour le visiteur ; en ce qui concerne celui de Ngaoundaba, il suscitait jadis les mêmes intérêts touristiques, mais reste toujours un campement de renommé international.

    Cliché : Sadio Fopa 2012.Angle de prise de vue E-W, Coord : X : 13,69493 Y : 7,13137 Z : 1171

    Photo 9: Quelques cases au toit de pailles au campement du ranch de Ngaoundaba.

    Cette photo est une vue partielle du campement de Ngaoundaba ; on aperçoit deux cases au toit de pailles dans un environnement plus ou moins naturel. La propreté et la situation du site plongent le visiteur dans un milieu dépourvu de toutes nuisances urbaines. Les cases sur cette image sont constituées de deux à trois chambres.

    Au regard des sites touristiques du département de la Vina, ceux-ci sont repartis de manière inégale dans l'espace. Au Nord-ouest du département, se trouve le campement de Faro-Coron, au niveau de l'escarpement au Nord de Ngaoundéré se trouve la «falaise « et les cascades de Wack, au centre, on aperçoit un bon nombre de sites notamment les lacs de Bini, Darang, Mballang, Tison, Wakwa ; les chutes de la Vina, le mont Ngaoundéré, le lamidat et l'arbre du centenaire au coeur de la ville ; à l'Est les chutes de Tello, de Koudini, de la Bini, le village Idool, le ranch pastoral de Gounjel, les montagnes et grotte de Ngan-ha et la grotte de Mbam-Boum parsèment le paysage touristique. L'Ouest et le Sud de cette circonscription administrative sont dépourvus des sites. La figure suivante présente de manière claire la répartition spatiale des sites touristiques classés par le MINTOUL.

    Source : Carte routière du Cameroun au 1 :1500000ème, réalisé par l'ING (France) et mise à jour par l'INC (Cameroun), 1994. Enquête de terrain 2012.

    Figure 6: Carte de localisation des sites étudiés dans le département de la Vina

    II-3-2 La présence des ressources touristiques encore ignorées

    Sur le plan touristique, une ressource exprime en quelque sorte la présence d'un gisement touristique dans un espace donné. Selon Déwailly et Flament (2000), une ressource touristique «traduit l'existence d'éléments que l'on peut mettre en valeur, comme l'on exploite un gisement pétrolier«. Dans le département de la Vina, bon nombre d'éléments peuvent faire l'objet d'une attraction touristique ; c'est entre autres l'élevage bovin, les objets d'arts ancestraux, les sites archéologiques en friche, etc.

    II-3-2-1 L'élevage bovin

    Boutrais (1974, 1980, 1993, 1994), Sanzhie Bokally (1982), et Atti-Mahamat (1989) et bien d'autres auteurs qualifient le plateau de la Vina comme un espace exceptionnel et particulier à la pratique de l'élevage bovin non seulement dans le Nord-Cameroun, mais aussi au Cameroun et même dans la sous-région. Etant donc un espace exceptionnel, il dispose aussi d'un important cheptel bovin particulier de par l'effectif et la qualité de ce cheptel. Vu qu'un site ou une attraction touristique est tout ce qui présente «une valeur universelle et exceptionnelle«, l'élevage bovin dans la Vina pourrait de ce fait constituer une véritable attraction touristique à travers ses races bovines particulières, les activités autour du bétail dans les ranchs et les villages pittoresques d'éleveurs.

    L'élevage étant propice dans la Vina, les races bovines exceptionnelles, notamment le «Goudali«, pourrait devenir un symbole touristique, une mascotte sympathique pour l'ensemble de cette zone d'élevage. C'est le cas par exemple dans la Rhön en Allemagne où un mouton, «véritable jardinier du paysage«, qui était jadis en voie de disparition a fini par devenir une attraction touristique certaine dans ce pays. Disposant donc d'une race bovine assez particulière, le département de la Vina pourrait faire de cette race une marque de son territoire tant sur le plan régional que national

    II-3-2-2 Les objets d'art ancestraux et les sites archéologiques en friche

    La région de l'Adamaoua et le département de la Vina en particulier témoignent d'un riche passé culturel qui n'attend qu'à être mise en valeur. Ce passé culturel est visible d'une part à travers les objets d'art et outils ancestraux stockés dans les magasins50(*) sans aucun intérêt touristiques. Pourtant, ceux-ci sont, tout comme les chutes, lacs et monts, une véritable attraction sur le plan culturel. A Ngan-ha par exemple, le «musée« ne joue pas son rôle muséographique qui pourrait bien, si aucun n'effort n'est ménagé, constituer une attraction touristique certaine. D'après les enquêtes de terrain, ce «musée« ne reçoit pas de visiteur, sauf quelques chercheurs et étudiant chercheurs s'intéressant à la culture et au passé du peuple Mboum qui consomme ce patrimoine culturel laissé à l'abandon.


    Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue W-E, Coord X : 13,92649 Y : 7,43590 Z : 1078

    Photo 10: Le musée de Ngan-Ha et ses objets d'art ancestraux.

    La photo 10 ci-dessus nous montre l'abri des objets ancestraux connus sous le nom de «musée« de Ngan-Ha. On peut constater que cette maison qui sert de musée n'affiche aucune allure muséographique, mais contient tout une collection d'objets qui peut fait l'objet d'une attraction touristique.

    Toutefois, ces outils ancestraux n'ont de valeur que pendant le festival du Mbor-Yanga où les Mboum commémorent leurs ancêtres. Aussi, au lamidat de Ngaoundéré, un abandon quasi-total des outils de guerre peuls, de rites initiatiques, et des tenues d'apparat sont laissés pour compte entassé dans un coin d'une case.

    En outre, bien que quelques sites archéologiques soient connus, ils sont cependant loin de faire un attrait touristique. L'histoire du peuplement de la Vina et du Cameroun relate que plusieurs peuples ont séjourné sur ce territoire51(*) ; c'est ainsi que d'innombrables sites pouvant tracer l'itinéraire migratoire et l'implantation des peuples pourraient être mise au jour. D'ailleurs, Nizésété (2009) atteste que «ce patrimoine archéologique enrichi par la mise au jour de nouveaux sites et artefacts pendant la construction de la route internationale Ngaoundéré- Touboro-Bogdibo, atteste formellement que l'Adamaoua en général n'est pas un vide archéologique«. D'où la nécessité de mettre un accent particulier sur les recherches archéologiques afin de mettre en tourisme ces sites.

    Conclusion

    En conclusion, l'Adamaoua et la Vina en particulier sont des espaces qui ont connu pendant le paléo-protérozoïque, le cambrien inférieur et le crétacé des intenses mouvements tectoniques, volcaniques et érosifs. Ce qui a doté la Vina d'un relief de plateau disséqué par des cours d'eau, parsemé de lacs de cratère, monts, necks, dômes, grottes et montagnes ; ce qui constitue pour cette zone une attraction naturelle. Sur le plan culturel, la Vina dispose d'un riche patrimoine. C'est ainsi qu'on rencontre les sites archéologiques aux manifestations culturelles en passant par les objets d'art ancestraux sans toutefois oublier également des richesses touristiques encore dans l'ombre. Tous ces éléments constituent le potentiel touristique du département de la Vina. Cependant, nous nous interrogeons si la présence de ces potentialités est à mesure d'élever la Vina au rang de destination touristique à l'heure actuelle comme le laisse souvent propager les responsables administratifs locaux chargé de la promotion de ce secteur ?

    Deuxième partie :

    L'état des lieux du secteur dans le département de la Vina

    Chapitre III : Les sites touristiques de la Vina

    Introduction

    Pour que le tourisme puisse exister dans une région donnée, celui-ci a besoin d'un certain nombre d'éléments dont le plus important est la présence de lieux attractifs. Dans la Vina, le MINTOUL a identifié et classé un bon nombre de lieux tant naturels que culturels comme des sites touristiques. Au regard de la formation et de la création des lieux et des faits culturels qui sont considérés aujourd'hui comme des sites touristiques, de l'aménagement qui est fait sur ces espaces, pouvons-nous dire que nous avons affaire à de véritables sites touristiques ? Répondre à cette question revient à revoir la définition du site touristique, les critères de choix de ces lieux, de voir ce qui est fait sur les lieux ou ce qui manque comme aménagement afin de dire si ces lieux sont des véritables sites touristiques.

    III-1 Définition et critères de choix d'un site

    Un lieu qui peut faire l'objet d'une attraction pour les visiteurs est érigé en site touristique en fonction de la définition de ce dernier et des critères de choix de celui-ci.

    III-1-1 Définitions

    Plusieurs définitions existent pour qualifier un lieu d'une attraction touristique. C'est ainsi que différentes personnes tant morales que physiques définissent le site touristique selon leur perception et leur approche. La définition de ce concept peut de ce fait varier d'une personne à une autre.

    III-1-1-1 Définition selon le MINTOUL

    Comme partout ailleurs, le gouvernement camerounais, par le biais de son département ministériel en charge du tourisme, définit le site touristique en fonction de ce qu'il détient comme potentialité ou atout touristique.

    D'après la Loi n°98/006 du 14 avril 1998 relative à l'application de l'activité touristique, en son article 3 alinéa 5, le Cameroun définit le site touristique comme «tout paysage naturel ou tout élément artificiel du patrimoine national, présentant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue culturel, esthétique, historique, scientifique, légendaire, artistique, et qui est exploité et préservé pour l'intérêt du tourisme«. Selon cette définition, tout site touristique, qu'il soit naturel ou non doit présenter un caractère «universel et exceptionnel«. Louléo (2006) avait déjà réfuté les sites touristiques de la région de l'Adamaoua parce que pour lui, ceux-ci ne présentent aucune «valeur universelle exceptionnelle«. En outre, cette définition stipule que tout site touristique doit être «exploité et préservé pour l'intérêt du tourisme«, vu sous cet angle, aucun site n'est véritablement exploité et préservé à des fins touristiques.

    Par ailleurs, selon le décret n°99/443/PM du 23 mars 1999 fixant les modalités d'application de la Loi n°98/006 du 14 avril 1998 relative à l'activité touristique en son article 33, est considéré comme site touristique tout «un espace national protégé à grande notoriété et à fréquence touristique importante tout au long de l'année ou destiné principalement à l'accueil des infrastructures essentiellement touristiques«. Ici, un site doit impérativement être un espace protégé, qu'il soit naturel ou pas, doit également être un espace connu de tous tant au niveau local, national qu'international. Toujours dans le même ordre d'idées, cet espace doit aussi être un lieu dont la fréquentation touristique est importante.

    Si nous nous en tenons uniquement à cette définition, cela signifiera que dans le département de la Vina, aucun lieu d'attraction ne peut être considéré comme un site touristique. Car aucun de ces lieux ne correspond à la description faite par le gouvernement camerounais en général et par le MINTOUL en particulier. De ce fait, il importe donc d'aborder d'autres approches définitionnelles afin de comprendre si les sites touristiques de la Vina doivent être considérés comme tels.

    III-1-1-2 Définition selon les auteurs

    A priori, un site touristique est un lieu géographique. Bon nombre d'auteurs ont apporté une définition au concept de site touristique. Ils définissent ces lieux en fonction de leur origine ; c'est-à-dire sur le plan naturel ou sur le plan culturel. La plupart des auteurs s'appuient principalement sur les sites naturels parce que ceux-ci sont selon eux les plus pittoresques. Dans la Vina par exemple, les sites naturels occupent 76% du paysage touristique contre 24% pour les sites culturels. La figure suivante représente la part de chaque type de sites en pourcentage.

    Figure 7: Part de chaque type de site touristique en pourcentage

    Louléo (2006) conçoit le site touristique selon la définition du MINTOUL en s'appuyant sur l'aspect «universel et exceptionnel«. Donc pour lui un site doit être un lieu connu et reconnu à tous les niveaux et être en même temps unique en son genre. Il affirme d'ailleurs que «le caractère universel exceptionnel est très important dans la définition d'un site touristique«. Tchotsoua (1996) pour sa part assimile le site (naturel) à un paysage géomorphologique ayant des intérêts touristiques. Le paysage étant selon lui un synonyme de l'espace, le site touristique naturel serait de ce fait «un espace pouvant satisfaire l'agrément du voyageur«. Hendélé (2008) quant à lui définit le site touristique comme un «ensemble d'éléments disparates des faits du milieu physique et/ou humain dont le caractère est de plaire au visiteur, de distraire et d'effectuer sur lui une certaine émotion«. Ce qui veut dire que si le site ne distrait pas et n'influence en aucun cas émotionnellement le visiteur, celui-ci ne saurait être considéré comme un site touristique digne de ce nom.

    D'autres auteurs encore abordent cette définition en s'accrochant sur le décor naturel des sites, sur la fréquentation de ceux-ci et également sur la pratique du tourisme. C'est ainsi que Lozato (2003)52(*) classe les sites touristiques naturels en deux catégories :

    «Les sites-décors naturels et non aménagés«. Ici, la qualité du site, c'est-à-dire le paysage, la végétation, le climat, etc... sont assez suffisantes pour détourner le touriste de son itinéraire et le pousser à aller contempler la beauté du paysage naturel et même culturel et anthropique. C'est par exemple le cas des pics de Rhumsiki au Cameroun, du grand canyon du Colorado aux USA, les chutes du Niagara entre les USA et le Canada, le mont Kilimandjaro au Kenya, les pyramides égyptiennes, les chutes de Angel au Venezuela, les chutes de Victoria dans le Sud de l'Afrique etc. Ces différents sites selon Lozato (2003) n'ont pas besoin d'aménagement pour pouvoir attirer un grand nombre de visiteurs ; le simple décor naturel suffit à assurer une fréquentation touristique massive.

    «Les sites-décors naturels et en partie aménagés appartenant à un lieu ou foyer touristique«. Ce type de site nécessite forcement des aménagements au préalable. Les aménagements ici, il faut le préciser, sont de toutes natures ; c'est à dire les constructions des infrastructures d'hébergements sur les lieux, les établissements de restauration, de loisir et aussi le développement des activités touristiques et connexes. Autrement dit, ce type de site nécessite des aménagements adéquats susceptibles de pousser le touriste à rester plus ou moins longtemps sur le site.

    Déwally et Flament définissent le site touristique comme un «lieu attractif qui suscite la venue des touristes grâce à la vue qu'il offre sur un paysage, un monument«. Pour eux, que les lieux soient naturels ou artificiels, ils n'ont pas en soi de valeur touristique. Ils deviennent des sites touristiques du moment où il y a une démarche consciente de l'activité touristique sur les lieux. A cet effet, la touristification «est le processus d'appropriation de l'espace par le tourisme, et donc par le touriste«. Ce qui veut dire que pour qu'un lieu soit considéré comme un site touristique, celui-ci doit forcément être fréquenté par des touristes. Auquel cas il reste un simple lieu comme d'autres. Toujours dans le même sens, Knafou et Vidier qualifient un lieu de site touristique en fonction du développement des activités et de la fréquentation touristique sur le lieu ; ils affirment d'ailleurs que «le site touristique vit donc de l'activité touristique et pour certains plus ou moins de la venue de la population dans le cadre de leurs loisirs«. De ce fait, nous ne pouvons parler de site touristique uniquement quand le lieu est fréquenté par des touristes et truffé des activités touristiques. C'est ainsi que ces auteurs déclarent que «c'est la pratique du tourisme qui fait le lieu et non pas la nature du site«.

    Au regard de ces différentes définitions, il ressort que dans la Vina il n'existe pas de véritable site touristique. De part ces définitions, les sites de la région de l'Adamaoua en général et de la Vina en particulier ne sont pas à mesure d'attirer les touristes par leurs simples décors, d'où la nécessité d'aménager les sites ou d'améliorer ce qui est fait sur les lieux.

    III-1-1-3 Définition selon les institutions internationales

    Les définitions susmentionnées sont des conceptions subjectives ; c'est-à-dire que ces définitions varient d'un pays à un autre, d'une personne à une autre, bref selon la manière que la personne conçoit la chose. Pour une définition acceptable, et applicable à tous les pays, les institutions internationales à l'occurrence de l'OMT et l'UNESCO apportent également chacune une approche définitionnelle du site touristique.

    En 1980, l'OMT défini le site touristique comme ce qui détermine un espace touristique. Ce qui veut dire que l'espace touristique ne saurait exister sans la présence de ces sites. Autrement dit, le site est la condition essentielle de l'existence d'un espace touristique. L'UNESCO va encore plus loin dans la définition de ce concept ; pour cette institution internationale, un site est un patrimoine, il peut être un patrimoine local, national ou mondial. En effet, le patrimoine selon l'UNESCO est un site qui se trouve sous un label officiel dont le but est de «protéger le bien naturel et/ou culturel de valeur universelle exceptionnelle contre la menace d'un monde en évolution rapide«. Ce qui rejoint la définition que donne le gouvernement camerounais. Un site touristique est de ce fait un lieu naturel ou culturel dont le but est de préserver les valeurs environnementales (écologiques, biologiques), les valeurs culturelles afin que celui-ci soit toujours attractifs pour le visiteur et à l'abri des menaces dans un monde en constante évolution.

    Au vue de ces multiples définitions, nous pouvons constater que bien qu'elles soient peu divergentes, elles ont cependant des traits communs en ce qui concerne la fréquentation du lieu, le foisonnement des activités touristiques et connexes, et plus important encore avoir un caractère universel et exceptionnel. En s'appuyant sur ces faits essentiels de la définition de site touristique, il se trouve qu'il n'y a pas vraiment de site touristique dans le département de la Vina en particulier et dans la région de l'Adamaoua en général ; du moins pour le moment. Bien que les différentes définitions apportées caractérisent et disent ce qu'est un site, cela n'est pas suffisant pour définir le statut d'un lieu en site touristique. Ce qui veut dire que les critères de sélection des sites sont tout aussi importants.

    III-1-2 Les critères de choix d'un site touristique

    Les critères de sélection des sites touristiques sont nombreux et se base principalement sur la zone d'aménagement touristique, sur les aménagements (pour les sites qui ne sont pas grandiose), et doit avoir une vocation de préservation selon l'UNESCO.

    III-1-2-1 L'appartenance à une zone d'aménagement touristique

    Au Cameroun, selon le décret n°99/442/PM du 25 mars 1999 en son article 34, un site touristique doit être situé dans une «zone d'aménagement touristique prioritaire, dans une zone d'aménagement touristique concerté ou dans une zone d'aménagement touristique différé«.

    Ø Une zone d'aménagement touristique prioritaire est un espace dans lequel le tourisme est sans doute l'activité dominante ;

    Ø Une zone d'aménagement touristique concerté, le tourisme est dans cette zone, parmi d'autres activités, l'une des principales activités à soutenir ;

    Ø Une zone d'aménagement touristique différé est un espace prioritairement destiné à la promotion de l'écotourisme, à l'aménagement des parcs et jardins publics et également à la constitution des réserves foncières ; c'est aussi une zone ou toute implantation de nature à dégrader l'environnement est proscrit.

    Pour donc être considéré comme site touristique, celui-ci doit appartenir à l'une de ces zones. Or, dans la Vina, aucun des 25 sites n'appartient à une zone d'aménagement touristique. D'ailleurs, le chef service de la valorisation et de la promotion des sites touristiques de la délégation régionale du MINTOUL pour l'Adamaoua affirme que «de manière douteuse, on peut classés les sites touristiques du département dans la zone d'aménagement touristique concerté et aussi dans la zone d'aménagement touristique différé. Mais en réalité, pour le moment aucune zone d'aménagement touristique n'a été définie dans cette région«. Cette déclaration appuie l'assertion de Louléo (2006) selon laquelle l'Adamaoua ne dispose pas de véritables sites touristiques.

    III-1-2-2 Les recommandations de l'UNESCO

    Les sites classés comme patrimoine mondial par l'UNESCO doivent respecter un certain nombre de critères, bien qu'ils soient naturels ou culturels. Pour l'UNESCO, «la valeur universelle exceptionnelle« est déterminante dans le choix des sites naturels. En ce qui concerne les sites ou biens culturels, le critère le plus important est l'authenticité de ce bien. C'est ainsi que cette institution recommande aux pays membres de sélectionner les sites en fonction des critères ci-après.

    Pour les sites naturels, ils doivent :

    «Etre des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l'histoire de la Terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d'éléments géomorphologiques ou physiographiques ayant une grande signification ;

    Etre des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d'animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ;

    Représenter des phénomènes naturels ou constituer des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles ;

    Contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation«.

    Pour les biens culturels, ils doivent :

    «Représenter un chef-d'oeuvre du génie créateur humain ;

    Témoigner d'un échange d'influences considérable sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ;

    Apporter un témoignage unique, ou du moins exceptionnel, sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ;

    Offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou de paysage illustrant une ou des périodes significatives de l'histoire humaine ;

    Constituer un exemple éminent d'établissement humain ou d'occupation du territoire qui soit traditionnel et représentatif d'une culture (ou de cultures), surtout quand il devient vulnérable sous l'effet de mutations irréversibles ;

    Etre directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des oeuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle«.

    Selon les critères de choix des sites selon l'UNESCO imposent à ce que les pays membres choisissent les sites en fonction de la beauté naturel et de l'authenticité de ceux-ci. Au cas où les sites ne présentent pas le caractère universel et exceptionnel, ils doivent être aménagés.

    III-1-2-3 Disposition des aménagements adéquats sur le site

    Lorsqu'un lieu peut faire l'objet d'une attraction touristique, et qu'il ne présente aucune valeur universelle exceptionnelle, celui-ci n'attend qu'à être mis en valeur par des aménagements adéquats. Ces aménagements doivent être capables de retenir le visiteur aussi longtemps que possible ; autrement dit, permettre aux touristes de séjourner sur le site. Le but d'une telle action est d'augmenté le taux de fréquentation du site. Lorsque ce dernier atteint un taux massif de visiteurs, il devient un véritable site touristique.

    Vu les multiples définitions susmentionnées et les critères de choix des sites selon le gouvernement camerounais, les recommandations de l'UNESCO et l'aménagement touristique, qu'en est-il des sites du département de la Vina.

    III-2 le statut des sites de la Vina

    L'élément fondamental dans l'activité touristique reste le lieu d'attraction ou encore les objets et manifestation qui suscitent la curiosité des visiteurs. Pour jouer ce rôle prépondérant dans le domaine du tourisme, les attractions, qu'elles soient naturelles ou culturelles doivent impérativement être exploitées, visitées et connues. Cependant, les sites touristiques dans la Vina ne semblent pas présenter ces qualités.

    III-2-1 des sites touristiques sous exploités et faiblement visités

    Le site touristique est un «argument de poids dans la définition du lieu touristique« ou de la destination touristique. Ce qui veut dire que le site est la cause de l'existence du tourisme dans une région donnée ; il est ce qui constitue le flux touristique. Cependant, dans l'Adamaoua et dans la Vina, les sites sont certes attrayants mais malheureusement peu valorisés, enclavés, mal entretenus et peu visités.

    III-2-1-1 Des sites peu connus

    Tout comme les autres secteurs générateurs de revenus nécessitent une valorisation, le tourisme et ses éléments constitutifs ont aussi besoin d'être valorisés. Cette valorisation passe nécessairement par la communication, c'est-à-dire que les éléments constitutifs du tourisme, en l'occurrence les sites touristiques doivent être connus tant au plan régional qu'au plan national et international. La Vina dispose de deux types de visiteurs potentiels, notamment la population locale et les visiteurs étrangers.

    Pour ce qui est de la population locale, principalement urbaine, la connaissance des sites du département est assez relative. Cependant, la plus grande partie de ceux que nous avons interrogés affirment avoir déjà entendu parler des sites touristiques dans le département de la Vina. A cet effet, 77 enquêtés sur 80 soit 96,3% ont répondu favorablement à la question. Par contre, trois seulement non jamais entendu parler des sites dans cette circonscription administrative soit 3,8%.

    Source : Enquête de terrain 2012.

    Figure 8: Fréquence des personnes ayant entendu parler des sites touristiques.

    La figure ci-dessus est la représentation graphique de la fréquence des personnes ayant répondu à la question : Avez-vous déjà entendu parlez des sites touristiques dans la Vina? Cette question destinée à la population urbaine de la ville de Ngaoundéré révèle qu'un bon nombre de personnes a déjà entendu parler des sites touristiques. Ce qui veut probablement dire que les sites à ce niveau ne sont pas totalement méconnus ; déjà que nous avons 77 personne sur 80 enquêtés qui ont au moins déjà entendu parler des sites touristiques.

    Au regard de ce qui précède, il est important de s'intéresser aux circonstances dans lesquelles les sites touristiques de la Vina ont été connu. Autrement dit, les circonstances dans lesquelles les personnes interrogées lors de l'enquête ont entendu parler des sites. Cependant, il est important de préciser que ces circonstances varient d'une personne à une autre. C'est ainsi que certaines personnes ont entendu parler des sites lors des causeries entre amis, d'autres l'ont suivi aux médias, à travers les panneaux indicateurs de direction des sites, et aussi lors de la journée internationale du tourisme, etc.

    Tableau 13: Les circonstances de connaissance des sites touristiques.

     

    Circonstance

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage valide

    Pourcentage cumulatif

    Valide

    Causerie

    28

    35,0

    36,4

    36,4

    Education

    6

    7,5

    7,8

    44,2

    Médias

    9

    11,3

    11,7

    55,8

    Journée internationale du tourisme

    9

    11,3

    11,7

    67,5

    excursion

    7

    8,8

    9,1

    76,6

    Education, médias

    10

    12,5

    13,0

    89,6

    Causerie, médias

    2

    2,5

    2,6

    92,2

    Causerie, éducation

    2

    2,5

    2,6

    94,8

    Causerie, médias, excursion

    1

    1,3

    1,3

    96,1

    Causerie, éducation, excursion

    2

    2,5

    2,6

    98,7

    Média, panneau indicateur de direction des sites

    1

    1,3

    1,3

    100,0

    Total

    77

    96,3

    100,0

     

    Manque

    Non répondu

    3

    3,8

     
     

    Total

    80

    100,0

     
     

    Source : Enquête de terrain 2012.

    Nous pouvons constater à travers le tableau n°12 qu'il existe plusieurs circonstances qui ont permis à la population urbaine de connaitre l'existence des sites touristiques dans le département de la Vina. C'est notamment lors des causeries, l'éducation, les médias, les panneaux signalétiques, les excursions et la journée internationale du tourisme. Toutefois, certaines personnes ont entendu parler de ces sites dans plusieurs circonstances, ce qui justifie les réponses à deux ou trois circonstances dans ce tableau

    Pour mieux apprécier la part de chaque circonstance ayant permis aux personnes de la population urbaine de connaitre l'existence des différent sites, il est important de ce référer à la figure suivante.

    Source : Enquête de terrain 2012.

    Figure 9: Part de chaque circonstance ayant informé la population urbaine sur l'existence des sitestouristiques en termes d'effectif et de pourcentage.

    Il ressort de cette image que la circonstance ayant informé plus de personnes dans la ville de Ngaoundéré est la causerie ; car celle-ci compte 28 enquêtés soit 35% de tous ceux qui ont répondu à la question. Nonobstant ce taux élevé, ceux qui ont répondu «causerie et médias« viennent en deuxième position avec un effectif de 10 personnes soit 12,5% ; ensuite, ceux ayant répondu «Médias« et «journée internationale du tourisme« viennent en troisième position avec un effectif de 9 personnes chacune soit 11,3% des répondants. Bref, la plus grande partie des enquêtés ont entendu parler des sites touristiques dans les causeries, dans les médias, lors de la journée internationale du tourisme. Toutefois, l'éducation, l'excursion et les panneaux signalétiques ne sont pas en reste.

    En ce qui concerne les touristes sur lesquels nous avons enquêtés dans la ville de Ngaoundéré, ceux-ci contrairement à la population urbaine ont des sources d'information différentes. Il faut déjà préciser que tous les touristes enquêtés étaient de passage dans la Vina ; et les raisons de leurs séjours ici étaient la fatigue dont la cause principale est le voyage particulièrement pénible. C'est donc pendant leur temps de repos qu'ils profitent pour visiter les différents lieux. Ils sont généralement informés par des guides touristiques ; mais certains d'entre eux ont été informés depuis leur pays par les programmes d'étude et parfois aussi par des amis.

    Tableau 14: Source d'information des touristes

     

    Source d'information

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage valide

    Pourcentage cumulatif

    Valide

    Un ami

    1

    4,2

    7,1

    7,1

    le guide touristique

    11

    45,8

    78,6

    85,7

    programme d'étude

    2

    8,3

    14,3

    100,0

    Total

    14

    58,3

    100,0

     

    Manque

    Non répondu

    10

    41,7

     
     

    Total

    24

    100,0

     
     

    Source : enquête de terrain 2012.

    Au regard du tableau ci-dessus, il ressort que les touristes sont généralement informés sur les sites touristiques par les guides touristiques. Cependant, il se trouve que d'autres touristes sont informés par des amis et des programmes d'étude. C'est ainsi que nous avons dans ce tableau 45,8% des touristes ont été informés par des guides touristiques, 8,3% par les programme d'étude et 4,2% par un ami. Toutefois, la cellule «non répondu« dans le tableau correspond aux touristes qui n'ont pas visité le département de la Vina ; autrement dit, ils n'ont pas été informé sur l'offre touristique du département.

    L'image suivante est la représentation graphique du tableau qui précède. A travers cette image, nous percevons clairement le taux des différentes sources d'information en effectif et pourcentage ; les deux derniers bâtons correspondent à la part des touristes qui n'ont pas été informés sur les sites touristiques.

    Source : enquête de terrain 2012.

    Figure 10: Part de chaque source d'information.

    Au regard de ce qui précède, il ressort que les différentes populations (urbaines et touristes) ne sont pas suffisamment informés sur l'existence des sites touristiques dans le département de la Vina. Par exemple, dans la figure n°9, la plupart de la population urbaine sait qu'il existe des sites à travers les conversations avec les amis ; quant aux autres sources d'information, celles qui devraient même jouer ce rôle prépondérant sont plutôt sous exploitées. Quant à la figure n°10, c'est le guide touristique la principale source d'information ; ce rôle dominant s'explique par le fait que le guide à pour métier de conduire les touristes sur les sites, les assister pendant leurs séjours contre rémunération, mais seulement ce dernier n'a pas suivi une formation ; il sait où se trouvent les sites mais n'a aucun bagage intellectuel pour expliquer ce qu'il faut visiter aux touristes.

    III-2-1-2 Des sites aménagés et mal entretenus

    Il a été dit plus haut que lorsqu'un site ne présente aucune «valeur universelle exceptionnelle«, celui-ci doit forcément s'accompagner des aménagements. Pour Louléo (2006), «un site d'intérêt touristique n'est pas un site touristique. Il le devient lorsque l'aménagement touristique s'en suit«. Ce qui veut dire que pour qu'un lieu qui présente un intérêt touristique soit considéré comme un véritable site touristique, des aménagements doivent être fait sur ce lieu. Des aménagements capables d'accueillir le plus grand nombre de visiteurs (touriste et excursionnistes).

    En effet, dans la Vina, l'on dénombre seulement 5 sites touristiques aménagés sur 25 que compte le département. Soit respectivement 20% contre 80% non aménagés. Ces sites sont :

    Les Chutes de Tello, à 44 Km de la ville de Ngaoundéré sur la route de Bélel.Ce site comporte un «parking« en amont avec un boukarou qui sert à observer le paysage environnant du site, des escaliers qui servent à descendre les pentes jusqu'à l'observatoire qui a été construit pour admirer les chutes d'eau, etc ;

    La falaise de Mbé, site identifié en 2010, compte un boukarou supposé servir de campement aux visiteurs, un bar-restaurant pour la détente et un mirador qui sert à observer, admirer le paysage de la plaine de Mbé et de la végétation environnante ;

    Le lac tison, ce site possède une salle de fêtes pouvant accueillir environ 100 personnes, un bar-restaurant vétuste, un logement pour le gardien et un bâtiment à l'entrée du site servant de bureau annexe de la délégation du MINTOUL ;

    Le ranch de Ngaoundaba, site touristique de renommée internationale est le seul qui présente les meilleurs aménagements du département et même de la région ;

    Le lac de Mballang quant à lui, pittoresque de par son étendue et son ilot, présente l'un des aménagements les plus piteux du département. Car le bâtiment vétuste est dans un état de délabrement avancé et n'accueille même plus de visiteurs de nos jours.

    Tableau 15: Nombre de sites aménagés et non aménagés du département de la Vina.

    Sites touristiques

    Effectif

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Aménagés

    5

    20

    20

    Non aménagés

    20

    80

    100

    Total

    25

    100

     

    Source : Délégation régionale du MINTOUL et enquête de terrain 2012.

    Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue NW-SE, Coord X : 13,57408°Y : 7,25681° Z : 1198

    Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue SE-NW, Coord X : 13,94146° Y : 7,22958° Z : 1210


    Photo 11: A gauche dans la broussaille l'observatoire construit aux Chutes de Tello et à droite le bar-restaurant vétuste du lac Tison

    . Les deux photos ci-dessus sont en partie les aménagements qui sont faits au niveau des chutes de Tello et au lac Tison. Nous pouvons observer d'une part, sur la photo de gauche le bâtiment qui sert d'observatoire ; il est construit en face des chutes d'eau ce qui donne une vue panoramique des chute de Tello. Cependant, cette construction est abandonnée dans la broussaille sans entretien. Sur les lieux, la végétation couvre totalement les marches qui indiquent probablement un manque de visite sur les lieux. D'autre part, sur la photo de droite, le bar restaurant du lac Tison ; qui affiche une allure d'un bâtiment qui accueille des visiteurs avec des chaises et des tables à la véranda. Or ce bâtiment n'est en même pas à mesure de pouvoir satisfaire un visiteur ; d'où des aménagements inutilisés.

    Malgré le fait qu'une petite poignée de sites bénéficient de quelques aménagements, ceux-ci ne sont pas les plus adéquats et sont également mal entretenus. Tous les sites présentés comme des sites aménagés manquent d'entretien, les aménagements faits sur ces lieux sont abandonnés à la merci des intempéries ; ce qui rend ces bâtiments au fil du temps de plus en plus inutilisables. La vétusté et l'abandon de ces aménagements expliquent leur faible taux de fréquentation.

    III-2-1-3 Des lieux pourtant attrayants mais très peu visités

    «La nature à pourvu l'Adamaoua des «sites« touristiques (...) les plus pittoresques du Cameroun«53(*).Bien que cette expression soit quelque peu exagérée, il n'en demeure pas moins qu'ils valent le déplacement.

    Dans l'ensemble, les sites touristiques de la Vina connaissent une baisse constante du nombre de visiteurs54(*) ; certains sites n'ont même jamais été visités depuis leur dénomination. L'enquête menée au lac Tison nous a révélé que depuis 2000 jusqu'à 2012, le site a accueilli 4442 touristes55(*) soit une moyenne annuelle de 370 touristes et de 31 touristes par mois soit en moyenne 1 touriste par jour. Bien que ces calculs soient des estimations, le gardien du site affirme que le taux de fréquentation diminue d'année en année malgré la publicité faite autour de ce site, et que depuis environ 2006-2007, le site reçoit moins de 200 touristes par an, soit environ 16 visiteurs par mois alors qu'en même temps la population du département à plus que doublé en 15 ans. En outre, un bon nombre d'enquêtés issus de la population riveraine des sites touristiques affirment aussi que le taux de fréquentation est en diminution, d'autres déclarent qu'il n'y a pas de visiteurs ; sauf quelques-uns qui attestent que le taux de fréquentation est en augmentation.

    Source : Enquête de terrain 2012.

    Figure 11: Taux des enquêtés ayant donné des réponses sur la fréquentation des sites.

    Le diagramme sectoriel de la figure n° 11 représente le nombre de personnes ayant donné des réponses sur la fréquentation des sites touristiques dans le département de la Vina. 48% des enquêtés affirment que le nombre de touristes est en baisse, 14% disent que les sites ne sont pas visités, 33% déclarent que le nombre de touristes est en augmentation et 5% n'ont donné aucune réponse. Ces données attestent qu'il y a effectivement une réduction des fréquentations des sites de manière générale à laquelle s'ajoutent les sites qui ne sont pas visités.

    Nous pouvons par exemple constater dans le graphique ci-dessous le nombre de personnes qui ont entendu parler des sites et qui ont visité ces sites.

    Source : Enquête de terrain, juillet-août 2012.

    Figure 12: Part de visite de chaque site touristique (Population urbaine).

    Le graphique qui précède montre l'effectif de personnes enquêtées qui ont entendu parler des différents sites et également l'effectif de ces personnes qui ont visité ces sites. Nous pouvons constater d'une part que les sites les plus connus sont également les plus visités, en l'occurrence du mont Ngaoundéré, les chutes de tello, le lac tison ; et qui jusqu'aujourd'hui connaissent une fréquentation de la population urbaine. Pour les lieux comme le lac de Mballang, les Chutes de la Vina, le Ranch de Ngaoundaba ne sont pas aussi visités et connu que ceux qui précèdent. D'autre part, il ressort de cette enquête que la population urbaine ne s'intéresse beaucoup aux attractions culturelles, ce qui pourrait expliquer le fait que les attractions telles que le musée de ngan-ha, l'arbre du centenaire, le festival Mbor-yanga ne soient pas visités, déjà même que ceux-ci ne sont pas connu. Toujours dans le même sens, on constate que bon nombre de sites ne sont pas connu, notamment le ranch de Gounjel, les chutes de Waka Dobo, le lac de Wakwa, la source thermale de laouré, le campement de Faro-coron, etc. Par ailleurs, il y a des lieux qui sont connus mais pas du tout visités ; c'est le cas des chutes de la Bini, la grotte de Mbam-boum. En somme, nous pouvons ici tirer la conclusion selon laquelle c'est probablement l'aspect accessibilité qui indique la variation des visites des différents «sites«.

    Outre le fait que la population urbaine visite très faiblement les sites touristiques du département de la Vina, les touristes, eux aussi ne s'intéressent pas vraiment au tourisme dans cette zone vu le nombre de touristes qui transite par cette région pour aller visiter les régions du Nord et de l'Extrême-Nord pendant la saison touristique. Ceux qui séjournent dans la Vina pour se reposer, profitent de ce moment pour visiter ce qui leurs sont proposés par des guides touristiques. A travers les enquêtes menées auprès des touristes, nous avons constaté que de tous les sites touristiques de la Vina, quatre seulement sont visités par des touristes. Ce sont : le lamidat de Ngaoundéré, le lac Tison, les chutes de Tello et les manifestations culturelles (fantasia et danse traditionnelle lors de la fête de tabaski). Sur les 24 touristes que nous avons enquêtés, 10 ont visité le lac Tison, 8 le lamidat de Ngaoundéré, 4 sont allés aux chutes de Tello et 5 ont assisté aux manifestations culturelles pendant deux jours. Les visites sur ces sites sont probablement dues à leur accessibilité très facile.

    Le lac Tison a été le plus visité certainement à cause de sa proximité avec ville de Ngaoundéré, les chutes de Tello ont été les moins visités sans doute à cause de leur éloignement de la Ville. En ce qui concerne les manifestations culturelles, celles-ci résultent du fait que les touristes étaient de passage dans la Ville au moment où la communauté musulmane célébrait la fête de tabaski. Le tableau qui suit représente le nombre de touristes ayant visité les quatre sites susmentionnés.

    Source : Enquête de terrain 2012.

    Figure 13: Nombre de touristes ayant visité chaque site touristiqued'août à novembre 2012.

    Au regard de ce qui précède, il ressort que les lieux qualifiés de touristique dans le département de la Vina sont très peu visités tant par la population urbaine que par des touristes. En outre, les révélations faites par les personnes ressources et les personnes sur lesquelles nous avons menées l'enquête indiquent que dans l'ensemble, le taux de fréquentation des sites décroit progressivement, et que certains sites d'ailleurs n'accueillent pas de visiteurs. La diminution du taux fréquentation des sites et le manque de visite de certains lieux ne sont-elles pas liées à la faible valorisation de leur potentiel et probablement ou fatalement au manque d'expérience des promoteurs de ce secteur qui se contentent de faire le minimum ?

    III-2-2 Des sites touristiques à l'abandon

    L'ensemble des sites touristiques du département de la Vina regroupe également des lieux qui sont quasiment abandonnés. Ceux-ci se matérialisent par leur enclavement et aussi le non signalement de leur vocation touristique.

    III-2-2-1 Des lieux attractifs mais enclavés

    La notion d'enclavement désigne quelque chose qui est entourer complètement et ne laissant aucune véritable issue. Dans la Vina, on a surtout affaire àdes sites touristiques enclavés qui ne présentent pas d'issues. Autrement dit, ce sont des lieux dont l'accès est extrêmement difficile. Dans la zone d'étude, plusieurs cas ont été identifiés, c'est entre autres le lac de Mballang, la grotte de Mbam-boum, les chutes de la Bini, le lac de Darang, le lac de Bini, le lac de Wakwa, les chutes de la Vina et les cascades de Wack, etc. Tous ces sites sont soit très difficiles d'accès, soit ne présentent aucun accès capable de permettre une circulation adéquate pour le visiteur.

    Cliché SadioFopa 2012. Angle de prise de vue S-N, Coord X : 13,74067° Y : 7,31521° Z : 1073

    Photo 12: Chemin menant au lac de Mballang.

    La photographie qui précède expose le chemin qui mène au lac de mballang. En arrière-plan, on observe une végétation parseméed'arbres sur une partie du cône qui abrite ledit lac ; en avant plan, une végétation herbacée dépourvue d'arbres sur laquelle se dessine le passage du bétail. De l'avant plan vers l'arrière-plan, on peut remarquer des tracés de couleur sombre indiquant la direction du lac.

    La manière dont se présentent ces sites sur le plan de la desserte, constitue un obstacle majeur à la pratique du tourisme.

    III-2-2-2 Des sites se détournant de la vocation touristique

    Le manque de desserte plonge ces lieux dans un abandon total. Ce qui les écarte de ce qui devrait être réellement leur fonction première : l'attraction touristique. Déjà que l'OMT conçoit le site touristique comme ce qui détermine un espace touristique, celui-ci doit de ce fait garder toutes ces facultés à pouvoir attirer et satisfaire les visiteurs.

    Malheureusement, dans la Vina, bon nombre de sites se détournent de leurs vocations touristiques et épousent d'autres activités, notamment l'agriculture. Or un lieu attractif, en plus d'être touristique doit permettre la conservation de l'environnement naturel sans aucune forme de dégradation56(*) ; mais dans le département de la Vina, plusieurs sites sont dominés par les activités agricoles et pastorales. Par exemple, au lac Tison, bien qu'ils reçoivent quelques touristes, on assiste aux promenades des boeufs sur le site et des gens qui creusent des pierres ponces ; ce qui dégrade progressivement l'environnement écologique de ce sites. C'est le cas aussi au lac de darang, aux chutes de la Bini, etc., où les activités agricoles ont changé totalement le visage des sites, ce qui fait en sorte que ces lieux ne soient plus des «sites touristiques«. Au lac de Darang par exemple, le lac est utilisé pour la pratique du maraîchage, autrement dit, les eaux de ce lac sont exploitées uniquement pour arroser les plantes comme les tomates et les légumes.

    Cliché Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue NE-SW, Coord X : 13,49308° Y : 7,38494° Z : 1106

    Photo 13: Vue panoramique du lac de Darang.

    Vu ce qui précède, les lieux d'attraction du département de la vina présentent beaucoup d'éléments qui ne permettent pas de les considérer comme des sites touristiques ; ils sont dans l'ensemble sous exploités, mal valorisés, méconnus, mal desservis et très peu visités. Cependant, en ce qui concerne les aménagements de ces lieux, on note un grand nombre d'insuffisances.

    III-3 Les insuffisances au niveau de leur aménagement

    Dans la région de l'Adamaoua en général, aucun site ne permet aux touristes de séjourner sur les lieux. Or les aménagements des sites doivent être «capables d'amener le touristes à séjourner sur le site« (Louléo, 2006). Dans la Vina en particulier, les sites touristiques manquent d'aménagements, et quand bien même ceux-ci existent, ils sont sommaire, incapables de retenir les visiteurs.Le manque d'aménagements conduit à une sous valorisation des ressources touristiques encore inexploitées.

    III-3-1 Des sites aux aménagements limités

    Attirer, retenir les visiteurs et les satisfaire ; ce sont les objectifs principaux d'un site touristique. Pour ce faire, doit-être doté d'un certain nombre d'aménagements pour faire plaisir aux visiteurs. Malheureusement dans la Vina, les aménagements sont élémentaires, limités et sans distraction.

    III-3-1-1 Un manque d'hébergement et de restauration sur les lieux

    L'hébergement se définit comme la mise à disposition des logements. L'hébergement se classe en plusieurs catégories selon Déwally et Flament ; dont il y a «l'ancienne forme d'hébergement« c'est-à-dire se loger chez les parents et les amis ; les résidences secondaires et l'hôtellerie. De nos jours, les campements sont devenus tout aussi importants dans le tourisme. Dans ce secteur, l'hébergement constitue «un élément capital pour la démarche touristique. En permettant aux touristes de passer la nuit hors de chez lui, ils autorisent la durée, donc l'éloignement, dans le déplacement effectué«. Ce qui signifie que s'il n ya pas d'hébergement, il n'y a pas de séjours. Dans le département de la Vina, l'hébergement est concentré au coeur de la ville de Ngaoundéré. Dans le cadre de cette étude, nous nous intéressons à la disponibilité des hébergements sur les sites et de la restauration. Les sites touristiques de la Vina manquent d'hébergement sur les lieux, raison pour laquelle les visiteurs ne séjournent pas sur ces lieux. Lorsqu'on parle d'hébergement, celui-ci doit s'accompagner de la restauration ; car séjourner sur un site demande à ce que l'on se nourrisse.

    Les sites touristiques du département de la Vina ne présentent aucune forme d'hébergement et de restauration pour retenir les visiteurs, d'où la non pratique efficiente du tourisme dans cette partie du pays. Cependant, il est important, de noter que les hébergements et la restauration constituent aussi l'objet du déplacement touristique, ils sont donc de ce fait des éléments complémentaires aux sites touristiques. Toutefois, les distractions sur les lieux d'attraction sont aussi importantes.

    III-3-1-2 Des lieux sans distraction pour le visiteur

    Dans la plupart des sites, l'on développe des distractions qui permettent de retenir le visiteur sur les lieux. C'est le cas par exemple des ZIC ou l'on développe la chasse sportive, le trekking dans les zones de montagnes, les activités nautiques sur les plan d'eau sont autant de distractions qui contribuent à attirer et à augmenter le flux de visiteurs sur les lieux touristiques.

    Dans la Vina, on assiste à un manque important d'aménagement des lieux, un abandon quasi-total de ces lieux ; ce qui a pour corollaire la non pratique et l'inexistence des distractions. L'inexistence des distractions sur les lieux qualifiés de touristique dans le département de la Vina sont tout comme les autres, un facteur majeur de la passivité de l'activité touristique. Lorsqu'on se trouve sur les sites «dits aménagés«, on se rend vite compte qu'il n'existe aucun aménagement renvoyant aux distractions.

    III-3-2 Un patrimoine touristique en friche

    Le patrimoine touristique en friche constitue ici l'ensemble des richesses touristiques encore inexploitées et qui ne constituent pas pour le moment une attraction touristique. L'Adamaoua est un territoire riche en ressources culturelles et en ressources touristiques encore en friche.

    III-3-2-1 Manque de valorisation du patrimoine culturel

    Le patrimoine culturel se définit comme l'ensemble des faits liés à la tradition d'un peuple. Ces faits sont entre autres, les objets d'art, les outils ancestraux, la langue, la danse, les manifestations culturelles, etc. Ces éléments sont des instruments importants pour le développement du tourisme. Dans l'Adamaoua en général, et dans la Vina en particulier, le patrimoine culturel est sous valorisé et parfois même personne ne leur accorde un intérêt touristique. Au lamidat de Ngaoundéré par exemple, les objets d'art et outils ancestraux peuls qui pouvaient être exposé pour l'intérêt du tourisme, sont plutôt entassés dans un coin du palais et sans protection. Pourtant ceux-ci gardent une riche histoire du peuple peul depuis son implantation dans la région. A Ngan-ha également le même scénario se présente ; une pièce d'une maison appelée «musée de Ngan-ha« prétend offrir aux visiteurs l'histoire du peuple Mboum à travers les objets qui s'y trouvent. Alors que ces objets ne portent aucun intérêt touristique, du moins pour le moment. C'est ainsi que Nizésété (2007) s'interroge sur la question en disant : «s'agit-il dans ce pays des magasins de stockage d'objets de collection entassés souvent sans aucune logique muséographique ?«

    En outre, bon nombre de rites, de manifestations et patrimoines matériels disparaissent peu à peu57(*). Autrement dit, ils ne gardent plus la même envergure qu'avant et tant à être un patrimoine en voie de disparition. Ce manque de valorisation et de sous valorisation du patrimoine culturel contribue à réduire la pratique du tourisme dans la Vina. Par ailleurs, on assiste également à une absence de mise au jour de nouvelles ressources touristiques.

    III-3-2-1 Manque de mise au jour des trésors touristiques encore en friche

    Dans le domaine du tourisme, il arrive à un moment donné que les gens portent un intérêt touristique à un lieu, à un monument, un rite ou encore à un objet. D'où la transformation de ces éléments en sites ou attractions touristiques. C'est le cas par exemple de la montagne qui était jadis un espace hostile, mais est devenue aujourd'hui une véritable attraction touristique pour les amoureux du trekking, des randonnées ou encore des sports extrêmes comme l'alpinisme. Ce qui veut dire que le tourisme est à la quête permanente de nouvelles sources d'attraction. Cependant, une ressource devient touristique à travers ce que l'Homme fait de cette ressource et à partir du moment où celle-ci commence à recevoir des visiteurs.

    Dans la région de l'Adamaoua, les sites touristiques sont toujours ceux qui ont existé depuis leur dénomination et restent toujours tels qu'ils sont. C'est-à-dire sans aménagement adéquat. D'après la liste des sites de la délégation du MINTOUL, l'Adamaoua en général et la Vina en particulier s'accroche plus aux sites naturels qu'aux sites culturels ; d'où le nombre surélevé des sites naturels dans la région. Ces sites, dans l'ensemble présentent les mêmes intérêts touristiques ; autrement dit, l'intérêt du lac de Mballang sera le même sur tout autre lac, tout comme l'intérêt des chutes de tello sera le même ailleurs, etc. au regard de ce qui précède, il ressort que les pratiques touristiques restent en quelque sorte limitées, or il existe un riche trésor touristique en friche qui pourrait, si l'on le met en valeur, promouvoir le développement du tourisme avec des nouvelles formes de tourisme. Etant donné qu'un site touristique ou un espace touristique doit présenter un caractère universel exceptionnel, les ressources en friche peuvent, s'il y a une bonne touristification de ces ressources, faire de la région de l'Adamaoua ou de la Vina en particulier un espace exceptionnel qui pourra être universellement reconnu non seulement au plan national qu'international. De ce fait, les sites archéologiques et l'élevage sont entre autres des ressources à exploiter afin que le département de la Vina soit qualifié de destination ou d'espace touristique. D'où l'importance de mettre sur pied une politique touristique plus créative et offensive.

    Conclusion

    Parvenu au terme de ce chapitre, il ressort que les sites touristiques du département de la Vina présentent beaucoup de failles pour être considérés comme de véritables sites touristiques. Ils ne détiennent aucune valeur universelle exceptionnelle, ne sont pas véritablement aménagés dans l'ensemble, et quand ces aménagements existent, ils sont très sommaires voire élémentaires, incapables de retenir et de satisfaire le visiteur. Autrement dit, les différentes définitions apportées sur le site touristique, et les critères de sélection de ceux-ci, la qualité des sites et leur statut, remettent sans doute en cause les sites touristiques du département de la Vina. Bien que les lieux d'attractions ne soient pas de véritables sites touristiques pour le moment, ce territoire se fit à une politique touristique tatillonne qui vit dans la défensive, d'où un manque criarde d'aménagements, un manque de valorisation et également un manque de mise au jour des ressources exploitables sur le plan touristique. Par ailleurs, l'absence d'une organisation du tourisme et du développement des activités touristiques dans la Vina et sur les lieux d'attraction enfreignent aussi le développement de ce secteur.

    Chapitre IV : Une organisation et une influence économique mitigées du secteur touristique dans la Vina

    Introduction

    Pour une bonne pratique touristique, les espaces ont besoin d'une bonne organisation du secteur. Autrement dit, tous les acteurs doivent se faire sentir et agir en conséquence pour la bonne marche et le développement du tourisme. Dans la plupart des pays qualifiés de destination touristique, ce domaine prospère à cause de la mise en place d'une bonne politique touristique très offensive. Ce qui fait souvent de lui le secteur économique dominant. Au Cameroun en général et plus particulièrement dans le département de la Vina, le tourisme présente une organisation touristique qui ne joue pas en sa faveur, et cela a pour corollaire la non-efficience économique de ce secteur.

    IV-1 Une organisation défavorable à la pratique du tourisme

    Le département de la Vina est une zone qui ne dispose pas pour le moment d'une organisation touristique capable de booster ce secteur. Cette organisation touristique se matérialise par de nombreuses carences des organisateurs.

    IV-1-1 Un manque important depromoteurs du tourisme

    Dans la Vina en particulier et dans l'Adamaoua de manière générale, on note un manque important depromoteurs de tourisme. Ceci se matérialise par l'insuffisance et l'amateurisme des agences de tourisme et par l'absence de «Tour Opérator«.

    IV-1-1-1 L'insuffisance des agences de tourisme

    Une agence de tourisme est une entreprise qui organise les voyages touristiques dans une région en proposant aux visiteurs des prestations de danses, des sites et attractions touristiques à voir. Une agence de tourisme est un acteur important dans le développement et la pratique du tourisme dans une région, car elle recense les sites, et à travers un circuit, le visiteur peut contempler le paysage touristique durant un séjour bien déterminé. Dans notre zone d'étude, les agences de tourisme sont quasi absentes. On note cependant dans ce département la présence d'une seule agence de tourisme connu sous l'appellation de «SAMA VOYAGE«.

    Malheureusement pour le tourisme dans cette circonscription administrative, cette agence supposée vendre les produits touristiques de la Vina, se penche plutôt vers les régions du Nord et de l'Extrême-Nord pour les safaris photos ou la chasse sportive. Cette agence de tourisme située au coeur de la ville de Ngaoundéré préfère vendre l'ailleurs justement à cause du mauvais état des sites touristiques du département de la Vina d'une part, et également parce que les régions du Nord et de l'Extrême-Nord disposent des attractions touristiques assez exceptionnelles et universellement reconnus avec des activités assez développées sur les lieux d'autre part. D'ailleurs, à ce sujet, un guide touristique régional travaillant en partenariat avec la dite agence affirme que «les touristes ne sont pas intéressés par les sites touristiques du département ; déjà même qu'avant d'arriver ils portent leur choix sur Garoua ou Maroua où le tourisme est un peu plus vivant. C'est la raison pour laquelle SAMA VOYAGE les accueille à la gare pour les conduire vers le Nord«58(*).

    IV-1-1-2l L'inexistence des «Tour operator«

    Un «tour operator« est une personne physique ou morale qui organise des voyages touristiques et s'assure de l'hébergement, de la restauration et de la sécurité des clients. Les «tour operator« généralement travaillent en partenariat avec les agence de tourisme. Ils sont des personnes qui vendent l'image d'un pays, d'une région et même d'un espace restreint aux touristes du monde entier ; autrement dit, c'est eux qui font venir le plus grand nombre de touristes dans un lieu. Au Cameroun, on les rencontre rarement. Cependant, quelques «tour operator« existent dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord, alors qu'il n'existe aucun «tour operator« dans la Vina.

    Les agences de tourisme et les «tour operator« sont incontestablement de véritables organisateurs du tourisme dans une région. Malencontreusement, dans notre zone d'étude, ces acteurs sont quasi absents et ne trouvent aucun intérêt touristique dans la Vina. Cependant, cette inertie du secteur n'est-elle pas due à une mauvaise communication et à l'inexistence des activités afférentes au tourisme ?

    IV-1-2 Une communication passive et des activités touristiques inexistantes

    La communication est un fait essentiel dans le développement d'un secteur. Dans le cadre de notre étude, c'est une action capitale et à cela s'ajoutent les activités touristiques sur les lieux d'attraction.

    IV-1-2-1 Une communication passive

    Faire connaitre le tourisme et les sites touristiques demande à ce que l'on fasse une bonne communication. Informer les populations ou les potentiels visiteurs sur l'existence des différents sites d'une région est très important dans le développement du tourisme. Seulement dans la Vina, la communication est inerte et sans effet sur les populations locales et encore moins sur les populations étrangères. D'ailleurs, nous pouvons constater sur les figures 9 et 10 que la communication se fait par des tierces personnes. Au niveau de la population urbaine, ce sont généralement des amis qui informent les autres à travers les causeries. Et en ce qui concerne les touristes, ceux-ci sont dans la plupart des cas informés par des guides touristiques. Et pourtant, les moyens plus rapides et efficaces pour informer les populations existent aujourd'hui, mais ne sont pas utilisés ; c'est notamment le cas des médias.

    En outre, d'autres formes de communication sont quasi absentes. Dans un espace qualifié de touristique, les sites sont indiqués via les panneaux indicateurs de direction. Dans l'Adamaoua en général et dans la Vina en particulier, cette forme de communication n'est pas très utilisé alors qu'elle pourrait bien orienter des éventuels visiteurs sur un lieu d'attraction. De tous les sites répertoriés dans la Vina, sauf trois bénéficient d'une indication de direction via un panneau. Ce sont : les chutes de Tello, le ranch de Ngaoundaba et le lac Tison.

    Cliché Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue N-S, Coord X : 13,93774° Y : 7,24564° Z : 1276

    Photo 14: Un panneau indicateur de la direction des chutes de Tello.

    Cette image est une vue d'un panneau indicateur de la directiond'un site touristique. Situé à 44 Km de la Ville de Ngaoundéré dans le village Mballang Mazanga, ce panneau est à une petite bifurcation et informe les passants ou des éventuels visiteurs sur la direction et la distance des chutes de Tello.

    Au vu de ce qui précède, nous constatons que la communication qui est faite sur les sites touristiques dans le département de la Vina ne donne vraiment pas les résultats escomptés ; elle est donc une communication inerte. Bien que quelques sites bénéficient d'une relative communication, ils restent toutefois dépourvus de toute activité attractive.

    IV-1-2-2 Des activités touristiques inexistantes

    «Les zones (...) se caractérisent par une spatialisation diffuse des activités«59(*). Cette assertion soulève l'importance des activités récréatives et de loisir sur les différents lieux d'attraction. Chaque type de site se caractérise généralement par des activités qui y sont développées ; par exemple, les sites balnéaires se caractérisent par des sports aquatiques et nautiques ; les sites d'altitude comme les montagnes quant à eux se distinguent par les pratiques sportives telles que l'ascension, l'alpinisme et même les pratiques excursionnistes, etc. Autrement dit, les activités touristiques (récréatives, loisir et détente) sont déterminantes dans la pratique du tourisme dans une zone. Pour ainsi parler d'espace ou de destination touristique, nous devons percevoir une organisation de l'espace par le tourisme et voir les activités y afférentes prendre de l'ampleur sur les lieux60(*).

    Au regard de ce qui précède, seules les activités encouragent les visiteurs à passer plus de temps sur un site et même d'y revenir. La Vina est un espace qui, malheureusement, ne présente aucune activité sur les lieux ; ce qui pourrait expliquer la non-pratique du tourisme dans cette zone. Que ce soit en zone de montagnes, dans les espaces lacustres ou toute autre forme d'attraction, on ne voit en aucun cas prospérer une activité. D'où l'inertie du secteur touristique dans la Vina. Compte tenu de l'inertie de ce secteur, il est important de s'interroger sur son aspect économique.

    IV-2 Des retombées économiques faibles face à une politiquepeu visible

    Le tourisme, au niveau mondial, national ou local, est vu comme un secteur porteur de l'économie et pourvoyeur de devises pour les populations. De ce fait, quel est son apport économique et quelle politique touristique est mise en place pour promouvoir ce secteur ?

    IV-2-1 Le tourisme : un secteur économique peu productif dans la Vina

    Parler de l'apport économique du tourisme revient, dans notre zone d'étude, à analyser sa rentabilité pour les populations riveraines des sites et de voir à quel niveau se limite cet apport économique.

    IV-2-1-1 Un secteur non rentable pour les populations riveraines des sites

    Depuis quelques décennies, le concept de développement durable touche tous les secteurs dit économiques ; et ceci dans le but d'exploiter et de gérer les ressources afin que les générations futurs puissent elles aussi en profiter. En outre, ce concept prévoit une gestion plus ou moins équilibrée des ressources pour que les populations locales, elles aussi, puissent en profiter. C'est alors dans cette voie qu'on parle du tourisme durable.

    Le tourisme durable exige à ce que l'environnement naturel des sites soit préservé de façon à offrir aux visiteurs présents et futurs une attraction durable, et que les populations riveraines des sites touristiques puissent bénéficier des retombés économiques de ce secteur. Nonobstant les buts fondamentaux du tourisme durable, les populations riveraines des sites touristiques du département de la Vina affirment dans l'ensemble qu'elles ne profitent pas et qu'elles n'ont d'ailleurs jamais profité du tourisme dans leur «village«. D'ailleurs, lors des enquêtes, nous avons posé la question de savoir si le village profite du tourisme ? A cette question, posée à 84 personnes, 22 ont répondu favorablement, 56 par contre ont répondu négativement et 6 sont restées neutres ; soit respectivement 26,2% contre 66,7% et 7,1%.

    Tableau 16: Effectif des enquêtés ayant répondu à la question : le village en profite-t-il ?

     

    Le village en profite-t-il ?

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage valide

    Pourcentage cumulatif

    Valide

    Oui

    22

    26,2

    28,2

    28,2

    Non

    56

    66,7

    71,8

    100,0

    Total

    78

    92,9

    100,0

     

    Manque

    Non répondu

    6

    7,1

     
     

    Total

    84

    100,0

     
     

    Source : Enquête de terrain, 2012.

    Source : Enquête de terrain, 2012

    Figure 14: Part de chaque groupe d'enquêtés ayant répondu à la question : «le village en profite t-il?«

    Ce graphique représente la part des enquêtés ayant répondu à la question de savoir : le village en profite-t-il ? Nous constatons de manière générale que le plus grand nombre de personnes ont répondu «non«. Par contre, 22 personne ont répondu «oui« ; mais malheureusement, ces personnes s'en tiennent uniquement aux petits détails.

    Bien que le tourisme soit dans l'ensemble un secteur qui ne profite pas aux populations riveraines des sites, il est néanmoins productif ailleurs mais reste très limité pour une zone qui veut faire de ce secteur une activité génératrice de revenus.

    IV-2-1-2 Un apport économique limité

    L'apport économique du tourisme dans l'Adamaoua et le département de la Vina en particulier reste très limité. Par rapport à cet aspect, les données statistiques y afférentes ne sont pas significatives et se limitent d'ailleurs uniquement à l'hôtellerie. On a l'impression que pour les responsables, l'accent est mis plus sur la forme que sur le fond. Compter les personnes qui dorment dans les hôtels peu importe leur raison, est plus facile à faire. Par ailleurs, les éléments qui constituent le socle du tourisme restent malheureusement non productifs. Car l'accès aux lieux d'attraction sont gratuits et ne génèrent aucun revenu pour le département. Et malgré cette gratuité, les gens n'affluent pas

    Tableau 17: Effectifs des personnes ayant répondu à la question concernant les conditions d'accèsaux sites touristiques.

     

    Condition d'accès au site

    Fréquence

    pourcentage

    Pourcentage valide

    Pourcentage cumulatif

    Valide

    Gratuit

    77

    91,7

    96,3

    96,3

    Payant

    3

    3,6

    3,8

    100,0

    Total

    80

    95,2

    100,0

     

    Manque

    Non répondu

    4

    4,8

     
     

    Total

    84

    100,0

     
     

    Source : Enquête de terrain, 2012.

    Nous pouvons constater à travers le tableau ci-dessus que de manière générale les sites touristiques de la Vina sont d'accès gratuit ; par conséquent ils ne rapportent rien à l'économie du département de la Vina.

    Source : Enquête de terrain, 2012.

    Figure 15: Part de chaque groupe de personnes ayant répondu à la question de savoir comment onaccède aux sites touristiques.

    Ce graphique présente la part de chaque groupe d'enquêtés qui ont eu à répondre à la question de savoir comment on accède aux sites touristiques. Il ressort de cette enquête que la quasi-totalité des sites du département de la Vina sont d'accès gratuit. On constate d'ailleurs dans le graphique que 77 enquêtés affirment que l'accès aux sites est gratuit ; 3 enquêtés affirment que c'est payant. Cependant, ces dernières personnes qui affirme que c'est payant sont les riverains du lamidat de Ngaoundéré, ce qui signifie que l'accès au lamidat est payant mais ceci au profit du guide de la chefferie. Et enfin, 4 personnes n'ont pas répondu à la question.

    Les tableaux et graphiques ci-dessus, relatent que le tourisme dans la Vina est un secteur sans effet économique véritable non seulement pour les populations riveraines des sites touristiques mais aussi pour le département tout entier. A côté de cet aspect économique, se hisse une politique touristique tatillonne.

    IV-2-2 Une politique touristique tatillonne

    Le secteur touristique dans le département de la Vina manque d'initiative stratégique. Dans son ensemble, la politique touristique dans cette circonscription administrative s'attache uniquement aux faits les plus élémentaires en ce sens que la stratégie appliquée n'est pas efficace et manque de professionnalisme.

    IV-2-2-1 Une stratégie touristique inopérante

    Dans la plupart des pays ou des zones touristiques dans le monde, on note plusieurs moyens utilisés pour attirer le plus grand nombre de visiteurs. C'est notamment la mise en valeur des ressources, la politique de prix dans l'organisation du tourisme, l'implication des opérateurs économiques, la position géographique de certains lieux qui leur confère un certain avantage tel que la proximité du marché émetteur, la protection de l'environnement et la valorisation des différentes cultures en présence, etc. Tous ces moyens sont des stratégies souvent utilisées pour développer le tourisme dans un espace donné.

    La stratégie en place dans le département de la Vina est inopérante, voire inexistante. Aucun moyen n'est mis en oeuvre pour attirer les visiteurs. Par exemple, lors de l'entretien auprès d'un personnel de la délégation régionale du MINTOUL, nous avons posé la question de savoir quelle stratégie utilisent les acteurs du tourisme pour retenir et attirer les touristes de passage dans la Vina ? La réponse apportée par ce dernier était plutôt décevante en ce sens qu'aucune stratégie n'est mise en oeuvre pour retenir les touristes. Il affirme d'ailleurs que «nous ne pouvons rien faire pour retenir un touriste. Le touriste vas où il veut et visite ce qu'il veut ; ce que nous faisons c'est aménager et entretenir les sites pour qu'ils soient plus attrayants«. Ce qui veut dire qu'aucun moyen n'est utilisé pour retenir ou pousser un potentiel visiteur qui est de passage ou qui réside dans la ville de Ngaoundéré ; ce qui remet même en cause le tourisme dans ce département. En outre, la politique d'aménagement reste très limitée et inadéquate, les potentialités sont sous-valorisées, les contraintes jadis énoncées toujours présentes, etc. A cet effet, ce manque d'engagement dans ce secteur ne peut pas permettre son essor. Pourtant, le tourisme est un domaine qui demande des lourds investissements en termes d'aménagement, d'entretien et de viabilisation des sites. Aussi, un manque de professionnalisme se fait également sentir dans ce domaine.

    IV-2-2-2 Un manque important de professionnalisme

    Un bon nombre de personnes interviennent dans le domaine du tourisme en fonction de leurs expériences, de leurs compétences. Ce sont ces personnes qui étudient, analysent et décrivent la situation du tourisme dans un espace sur le plan du développement et de la concurrence de ce secteur d'activité. La Vina contrairement à d'autres zones dispose d'un personnel peuformé et qui manque de professionnalisme. Pour un pays comme le Cameroun en général et le département de la Vina en particulier, qui, après la crise économique de 1990, a décidé de faire du tourisme une priorité pour son développement ; il est de ce fait grave de savoir que ce secteur n'est pas vraiment pris en compte, et manque d'ailleurs de sérieux de la part des personnes chargées de transformer le secteur en un véritable catalyseur de développement. Par exemple, l'inventaire des ressources touristiques ne respecte pas les textes d'application ; pire encore, «cet inventaire est réalisé par des personnes très peu qualifiées« ou pas du tout. Ce manque de professionnalisme constitue ainsi l'un des obstacles majeurs au développement du secteur.

    En outre, cette incompétence ne se présente pas seulement au niveau des agents de la délégation du MINTOUL, mais aussi au niveau de toute personne oeuvrant au développement du tourisme. C'est ainsi qu'on note un certain amateurisme dans la mise en marché des produits touristiques.

    Conclusion

    En somme, le département de la Vina est une zone où le secteur touristique est très mal organisé. Autrement dit, il n'existe pas dans cette zone les personnes capables de faire du tourisme un véritable secteur économique. C'est ainsi qu'on note une absence des «tour operator«, une insuffisance des agences de tourisme, etc. Ce manque d'organisation du tourisme a pour corollaire l'inefficacité du secteur. Sur le plan économique. Considérant que le tourisme moderne vise à ce que les populations locales profitent de l'activité, dans la Vina, aucune population ne bénéficie des retombées économiques du tourisme. Tous ces éléments attestent que le secteur touristique dans la Vina est un secteur qui manque d'initiative et ceci à cause d'une politique touristique qui s'en tient aux faits élémentaires, on se contente d'allonger la liste des «sites visitables«, mais personne ne semble en faire véritablement un vrai secteur économique à part entière. Cependant, à la lumière de tout ce qui caractérise le tourisme sur le plateau de la Vina, comme étant potentialités et des éléments supposés faciliter la pratique du tourisme, y a-t-il possibilité de rendre l'offre touristique de la Vina plus attractive ? Autrement dit, est-il possible d'améliorer son offre touristique ?

    Troisième partie :

    Opportunités et recommandations pour un développement touristique dans la Vina

    Chapitre V : De véritables «destinations« en Afrique et au Cameroun

    Introduction

    Après avoir observé l'état des lieux du tourisme dans la Vina dans la partie précédente, il est important dans ce chapitre de voir comment se présente le tourisme ailleurs. Cependant, il est nécessaire de noter que le tourisme est un secteur complexe qui demande énormément de moyens pour son développement. C'est dans ce sens que chaque région, pays ou zone touristique au monde, en Afrique et au Cameroun adopte des voies et moyens convenables à ce qu'il dispose comme potentialités touristiques. En Afrique par exemple, chaque pays touristique a dû mettre sur pied une stratégie non seulement pour valoriser ses richesses et ses ressources, mais aussi pour faire face à la concurrence ; au Cameroun principalement, bien qu'il ne soit pas aussi touristique comme les autres pays, notamment le Sénégal et le Kenya, il dispose néanmoins des destinations reconnues au niveau mondial. Par ailleurs, les autres zones qui ne sont pas qualifiées de zones touristiques au Cameroun comme la Vina, possède toutefois des points forts et des points faibles à l'essor du secteur touristique.

    V-1 Quelques exemples des destinations en Afrique

    L'Afrique, bien qu'elle ne soit pas une destination privilégiée dans le monde, dispose cependant quelques zones où le tourisme est assez développé. Plusieurs pays sont connus par leur offre touristique et constituent de ce fait des destinations de choix pour les touristes. Bon nombre de pays sont de véritable zone touristique, mais dans le souci de ne pas énoncer tous ces pays, nous nous limiterons, à titre d'exemple, au Sénégal et au Kenya.

    V-1-1 Le Sénégal : une destination privilégiée en Afrique occidentale

    Situé sur la pointe extrême occidentale du continent africain entre le 12°5' et 16°5' de latitude Nord, puis 12° et 17° de longitude Ouest, le Sénégal est un pays d'Afrique de l'Ouest limité au Nord par la Mauritanie, au Sud par la Guinée et la Guinée Bissau, à l'Est par le Mali et à l'Ouest par la Gambie et l'océan atlantique. Ce pays, dans la partie Ouest africaine, se trouve être une destination privilégiée pour les touristes venus de l'occident ; ceci s'explique par la position qu'il occupe dans cette partie du continent, l'existence de plusieurs formes de tourisme et aussi de l'influence économique de ce secteur dans le pays.

    V-1-1-1 Une position dominante du tourisme sénégalais en Afrique de l'Ouest

    Tous les pays en Afrique et principalement en Afrique de l'Ouest sont concernés par le tourisme et compte sur ce secteur pour booster leur développement. Malheureusement, dans cette partie Ouest africaine, sauf quelques pays profitent du secteur touristique, dont le Ghana, le Bénin et le Sénégal, se taillent la plus grosse part du gâteau. En effet, au sein de cet ensemble régional, le Sénégal compte parmi les leaders. Il est de ce fait l'un des rares pays à pouvoir développer un tourisme de masse, il est de ce fait la deuxième destination après le Nigéria en Afrique de l'Ouest et le premier pays francophone en Afrique à recevoir autant de visiteurs.

    Par rapport à ses voisins et à d'autres pays africains, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette position dominante du tourisme sénégalais. Le Sénégal est, par sa position géographique, plus proche de l'Europe (principale marché émetteur à l'échelle mondiale) que les autres pays ; il est à 5 heures de vol du vieux continent. Sa proximité de l'Europe lui confère un certain avantage en ce qui concerne le taux de touristes qui visitent l'Afrique. En outre, les sites et attractions font aussi de ce pays une destination de choix pour les européens ; l'offre touristique sénégalaise est principalement balnéaire. Avec ses 500 Km de côte, le Sénégal offre un cadre idéal et de détente aux touristes pendant l'hiver avec son climat et son soleil adoucissant. A côté de l'offre balnéaire, il présente un riche patrimoine historique, culturel et naturel que ses concurrents ne disposent pas. Ce qui permet donc à ce pays de développer différents formes de tourisme.

    V-1-1-2 L'existence de plusieurs formes de tourisme

    Plusieurs formes de tourisme sont pratiquées au Sénégal. La pratique de ces formes de tourisme découle d'une bonne politique et d'une organisation touristique efficiente. C'est ainsi que le tourisme de congrès, balnéaire, de découverte et culturel sont les principales pratiques du secteur.

    Le tourisme de congrès est assez développé au Sénégal. Grace à la position stratégique de ce pays, proche de l'Europe et première escale africaine des vols venant de l'Amérique, la stabilité politique du pays font de ce pays un endroit idéal pour la pratique de cette forme de tourisme. En plus, l'existence des hôtels de luxe (5 étoiles) comme TERANGA, SAVANA, NOVOTEL, et du palais de congrès favorisent les rencontres internationales. Quant au tourisme balnéaire, celui-ci est le plus pratiqué avec un nombre important d'adeptes tant nationaux qu'étrangères ; la valorisation des parcs, des sites historiques, des objets d'art et les musées ont favorisé le développement du tourisme de découverte et culturel. L'existence de ces formes de tourisme est le résultat d'une bonne stratégie touristique qui se base sur la mise en valeur du patrimoine culturel, naturel et historique. A côté de ces formes de tourisme, les activités sportives et halieutiques y sont développés ce qui contribue énormément à attirer le plus grand nombre de visiteurs. C'est le cas des sports nautiques tels que le surf, la voile ; la chasse et la pêche ne sont pas en reste. Le tourisme de manière général prospère également à cause d'une forte présence des «tour operator«, d'une forte organisation du secteur ; ce qui a donc une influence économique importante dans ce pays.

    V-1-1-3 L'impact économique avéré du tourisme sénégalais

    Le tourisme est un rare secteur ayant des liens commerciaux avec quasiment tous les autres secteurs de l'économie. Au Sénégal, il occupe une place essentielle dans l'économie et a un impact certain sur les autre secteurs tels que l'artisanat, l'agriculture, les services, etc. Depuis 1991, il occupe le deuxième rang des entrées de devises au Sénégal après la pêche. Il est loin devant les autres secteurs économiques tels que l'agriculture, et les produits comme le phosphate ; il contribue ainsi au «redressement de la balance de paiement«. Les données qui ont été collectées au Sénégal révèlent que les retombés économiques du secteur sont importants. De manière générale, ce sont les hôteliers et les artisans qui bénéficient énormément des retombés du tourisme, soit respectivement 70,8% et environ 12,1%. Il est donc un secteur majeur et important pour l'économie sénégalaise ; au Kenya aussi, ce secteur est primordial.

    V-1-2 Le Kenya : une destination de choix en Afrique

    De part sa situation géographique équatoriale, le Kenya bénéficie d'excellentes conditions climatiques tout au long de l'année. C'est un pays doté de ressources touristiques exceptionnelles au plan mondial. Ces ressources permettent la pratiques d'un tourisme qui a un impact sans précédent sur l'économie. Cependant, si ce secteur est en plein essor au Kenya, c'est justement à cause d'une remarquable volonté politique.

    V-1-2-1 Présence des ressources exceptionnelles

    Grand nombre d'éléments font du Kenya une destination de choix en Afrique. C'est entre autres les parcs animaliers, les réserves naturelles, les montagnes, les lacs, les plages de sable fin et également un peuple qui a su garder en Afrique ses traditions ancestrales, c'est en l'occurrence le peuple Massaï. Les parcs nationaux sont d'une importance capitale pour le tourisme et draine chaque année des milliers voire des millions de visiteurs par exemple, le parc national du lac Nakuru accueille près de 245 000 visiteurs par an dont 149 512 étrangers et 95 518 nationaux. Pour avoir accès à cette aire protégée, les étrangers doivent s'acquitter d'un droit d'entrée d'environ 80 dollars et les nationaux d'un montant de 11 dollars. L'ouverture à l'océan de ce pays favorise le tourisme balnéaire et de croisière. Par ailleurs, les chiffres ci-dessus indiquent que le tourisme occupe une place de choix dans son économie.

    V-1-2-2 Le tourisme : un secteur vital pour l'économie

    En 2006, l'industrie touristique a représenté 12,7% du PIB kenyan, occupant ainsi le troisième rang en ce qui concerne les sources de revenus en devises. Secteur vital de l'économie, il est avec l'agriculture (horticulture, thé et café) l'une des principales sources de richesse et le plus grand pourvoyeur d'emplois. Ce secteur constitue donc un enjeu important pour le Kenya en ce sens qu'il emploie plus de 500 000 personnes directement et indirectement, alors que 850 000 personnes dépendent de lui. Si ce secteur prospère dans ce pays c'est parce qu'il existe une bonne desserte aérienne vers le Kenya et aussi une bonne stratégie touristique.

    V-1-2-3 Une forte volonté politique touristique

    Le Kenya offre un environnement favorable dû à la grande diversité de ses paysages et de la variété de sa faune et de sa flore. Le Kenya est l'un des rares pays africain à disposer un grand nombre d'aires protégées ; il compte 59 parcs nationaux et réserves naturelles soit 11% de la superficie total du pays. Il se distingue par sa manière à promouvoir le tourisme durable et équitable, et également pour avoir introduire une politique touristique ambitieuse en matière de «protection de la faune et la valorisation des cultures traditionnelles et autochtone«61(*).

    En outre, le gouvernement kenyan, dans le souci d'améliorer le secteur touristique, pratique une politique de promotion agressive qui consiste désormais à diversifier son offre en visant les touristes disposant des moyens financiers élevés. Autrement dit, l'industrie touristique kenyane vise les touristes étrangers aisés, ce qui a permis à ce pays à favoriser l'augmentation des séjours tout en augmentant les prix des nuitées dans les hébergements et les entrées dans les parcs. Le tourisme ne reposant pas uniquement sur les touristes étrangers, le gouvernement à dû baisser les prix pour le nationaux afin de permettre et faciliter le tourisme intérieur.

    Au regard du tourisme africain, notamment dans les pays qualifiés de destination touristique en Afrique subsaharienne, comme le Sénégal et le Kenya, qu'en est-il de ce secteur dans les espaces touristiques au Cameroun ?

    V-2 Les véritables espaces touristiques au Cameroun

    Bien que le Cameroun ne soit pas une destination touristique comme le Sénégal, le Kenya ou encore tout autre pays qui draine des millions de touristes chaque années, il dispose néanmoins des zones où le tourisme est pratiqués sous plusieurs formes. Dans le triangle national, il est reconnu que la plus grande zone touristique est la zone septentrionale avec les régions de l'Extrême Nord et du Nord.

    V-2-1 Le cas de la région de l'Extrême-Nord

    S'étalant de la région du Nord au Sud au lac Tchad, et des monts Mandara à l'Ouest jusqu'au secteur de Pouss à l'Est à la frontière avec le Tchad, la région de l'extrême Nord est une région pourvu des sites touristiques universels exceptionnels, des infrastructures d'accueil sur les lieux et joue un rôle économique important pour les populations de la région.

    V-2-1-1 Présence de véritables sites touristiques

    La région de l'extrême-Nord se distingue de la région du Nord ou de toute autre région du pays par ses sites touristiques qui sont reconnus sur le plan mondial. Ce patrimoine est très riche et extrême varié sur le plan naturel que culturel.

    Sur le plan naturel, on note tout comme dans la région du nord, de nombreuses aires protégées ; ce sont le parc national de Kalamaloué à Kousseri, le parc national de Mozogo gokoro à Koza et le parc national de waza à Waza. Pour montrer l'importance de ces aires protégées, le parc national de Waza a été classé patrimoine mondial de l'UNESCO justement à cause des animaux exceptionnels et en voie de disparition qui s'y trouvent. A côté de ces parcs on note la présence des lacs (lac Tchad, lac de Maga), les paysages lunaires de Kapsiki parsemés des pics. Sur le plan culturel, plusieurs grandes chefferies existent, notamment le sultanat de Pouss, ainsi que des manifestations culturelles et devin au crabe (Rhumsiki), etc. Toutes ces attractions font de la région de l'extrême-Nord une véritable destination touristique au Cameroun. Si cette région est considérée comme telle, c'est justement à cause du fait que Rhumsiki est l'un des endroits les plus touristiques au Cameroun, également parce que le parc national de waza est le parc le plus visité du pays. La présence de ces différents sites a transformé la région de l'Extrême-Nord en une véritable destination en ce sens que la plupart des touristes qui arrivent au Cameroun ne manquent pas de faire un détour à Rhumsiki pour apprécier le beau paysage lunaire de la zone et de parcourir le parc de Waza pour contempler la population faunique avec des variétés exceptionnelles. Si la région de l'Extrême-Nord est touristique c'est à cause aussi de la présence des infrastructures d'accueils.

    V-2-1-2 Disponibilité des infrastructures d'accueil sur les lieux et des agences detourisme

    Les infrastructures d'accueil ici apparaissent comme des éléments secondaires du tourisme ; les éléments primaires étant les attractions culturelles et naturelles. Les infrastructures d'accueil sont au service du tourisme. Ce dernier est provoqué et déclenché par les éléments primaires (attractions naturelles et culturelles). Cependant, il est important de préciser que ces infrastructures «ne sont pas des objets de tourisme, elles ne motivent pas la visite, mais la facilitent, voire la rendent possible«. Autrement dit, les infrastructures d'accueil ne constituent aucunement la base du tourisme, bien qu'elles soient importantes dans la pratique du tourisme, elles restent secondaires ; car elles sont destinées aux visiteurs et non au service des résidents. Ce qui veut dire que les infrastructures d'accueil n'ont de sens que s'il existe un tourisme.

    Les infrastructures d'accueil se répartissent ici en deux parties dont nous avons la restauration et l'hébergement. Dans un espace touristique, le touriste a besoin de se nourrir, de prendre de force afin d'effectuer ses voyages et visites d'où l'existence de restaurants et cafés. En plus des besoins physiologiques, le touriste éprouve également la nécessité de passer nuit hors de son cadre de vie. C'est ainsi que l'hébergement constitue un élément essentiel dans la pratique du tourisme en autorisant le séjour sur place.

    Dans la région de l'Extrême-Nord, on note l'existence des hébergements et restaurants dans les zones réputées touristiques comme à Rhumsiki avec le campement de Rhumsiki et le restaurant qu'il abrite, le campement du parc national waza, et même les autre formes d'hébergement d'une origine «tropicalisée« comme les fameuses cases d'obus et recouvertes de terre de la base au sommet qu'offre le Sultan de Pouss aux visiteurs qui arrivent dans son village, et aussi des nombreux hôtels de luxe que compte la ville de Maroua. L'hébergement et la restauration sont donc déterminants dans le développement du tourisme dans une zone car ils permettent aux visiteurs de séjournés, de se restaurer et de se livrer à la pratique touristique. De cette pratique, découle une fonction économique du tourisme pour la région et sa population.

    V-2-1-3 Le rôle économique du tourisme pour les populations et la région

    «Le tourisme est désormais l'un des grands acteurs du commerce international et, en même temps, il constitue l'une des principales sources de revenus dans de nombreux pays en développement. Du fait de son effet multiplicateur sur l'activité économique, le tourisme constitue un gisement à explorer et à exploiter au moment où il est plus que jamais question au Cameroun de booster l'économie nationale pour atteindre des taux de croissance plus élevés«62(*). Il est de ce fait clair que les retombées économiques du secteur touristique au Cameroun sont encore négligeables dans l'ensemble, et ne sont même pas perceptibles dans certaines régions du pays. Toutefois, la région de l'Extrême-Nord, avec ses aires protégées et ses sites touristiques universels exceptionnels offrent aux populations riveraines des hauts lieux d'attraction et à la région de manière générale «des chances (...) de faire des gains économiques«63(*). Aussi, la convention du tourisme durable en son article 7 stipule clairement que «les activités touristiques doivent pleinement s'intégrer dans l'économie locale et contribuer de manière positive au développement économique locale«64(*). Bien que certaines zones de cette région sont dépourvues des richesses touristiques, et ne profitant pas de ce secteurs, d'autres par contre profitent énormément des retombées économiques du tourisme. C'est le cas de la région Kapsikiènne, de la ville de Maroua et de la zone de Waza. Les populations de ces zones géographiques de la région de l'Extrême-Nord profitent de ce secteur par la vente des souvenirs et les activités afférentes au tourisme. C'est ainsi qu'on observe dans cette région un développement notable de l'artisanat avec des activités telles que la poterie, le tissage, la tannerie, etc. Les objets dérivant de chaque activités et présentant des motifs uniques et fabriqués selon des techniques ancestrales sont commercialisés à l'intention des touristes ; ce qui fait la fierté des paysans ou des artisans et le bonheur des touristes.

    Naikoua (2005) a, à titre d'exemple, démontré que dans la zone de Kapsiki, la population riveraine des pics de Rhumsiki bénéficie énormément du tourisme en ce sens que d'une part, bon nombre d'adolescents et d'adultes gagnent leur vie en servant de guide aux touristes dans la zone, et d'autre part, ils font également des gains économiques à travers la fabrique des objets d'art. Ce qui leur permet de subvenir à leurs besoins. Par ailleurs, le tourisme dans cette partie du pays crée des activités, notamment en ce qui concerne les agences de tourisme, la restauration, l'hébergement qui nécessitent une importante main d'oeuvre pour ces entreprises. Economiquement parlant, le tourisme dans la région de l'Extrême-Nord joue un rôle important pour les populations, même s'il demande encore un minimum de viabilisation.

    Si ce secteur est assez rentable dans cette région par rapport à la région de l'Adamaoua par exemple, c'est à cause de la présence de plusieurs agences de tourisme, l'implication des «Tour Operator« dans le secteur, et également parce que il existe des véritables circuits touristiques qui permettent aux visiteurs de parcourir la région dans son ensemble tout en faisant des haltes sur les hauts lieux touristiques comme le sultanat de Pouss, les pics de Rhumsiki, le centre artisanal de Maroua, Waza, etc. Au regard de ce qui précède, il ressort que la région de l'Extrême-Nord est une véritable destination touristique ayant des impacts économiques positifs au Cameroun. Dans le même sillage, bien qu'elle n'offre pas exactement les produits touristiques, la région du Nord apparait aussi comme une zone touristique au Cameroun.

    V-2-2 Le cas de la région du Nord

    Au Cameroun, la région du Nord, Située entre les 8ème et le 10ème degré de longitude Nord et les 12ème et 16ème degrés de longitude Est, occupe une position de choix dans le grand Nord non seulement en ce qui concerne sa situation géographique, mais également à cause de la présence des diverses attractions touristiques et des infrastructures de transport de norme nationales et internationales.

    V-2-2-1 Une destination de choix pour les touristes

    Située au centre du Nord-Cameroun, la région du Nord est une circonscription administrative qui fut la capitale de cette partie du pays. Son passé sur le plan administratif lui a conféré un certain nombre d'avantages, notamment en ce qui concerne la présence d'un aéroport internationalquifut un atout majeur dans le développement du secteur touristique. Le touriste peut à partir de cette région faire le tour du Nord-Cameroun afin de découvrir les merveilles de cette région. En outre, la capacité d'hébergement de cette région est sans concurrence dans cette partie du pays. La présence d'un aéroport international et des hébergements de qualité dans la région du Nord, principalement à Garoua, ne constituent pas les seuls éléments qui font de cette région une destination de choix dans le Nord du Cameroun.

    V-2-2-2 Des attractions et des activités touristiques presque uniques au Cameroun

    La région du nord est une zone touristique au Cameroun. Le tourisme dans cette partie du pays repose principalement sur les aires protégées, notamment les parcs nationaux et les ZIC. C'est la région du pays qui compte le plus grand nombre d'aires protégées ; c'est le cas parc national de Bouba Ndjida, le parc national de l aBénoué, le parc national du Faro et de nombreux ZIC (zones de chasse).

    Tableau 18: Les aires protégées dans la région du Nord.

    Aire protégée

    Nombre

    Parc national

    03

    ZIC

    27

    Total

    30

    Source : Convention de cogestion, MINPAT(1998). Cité par Ndamé et al (2010).

    A côté de ces aires protégées jonchent une panoplie d'atouts touristiques qui font de cette région une zone exceptionnelle au Cameroun, ce sont les gorges de Kola, le marché à bétail d'Adoumri, les chefferies traditionnelles, etc. Ces attractions touristiques drainent chaque année des milliers de visiteurs. Outre ces attractions, les activités relatives au tourisme s'y sont développées.

    Les formes de tourisme qui sont développées dans la région du Nord sont le «tourisme de vision et la chasse safari«65(*). Selon Ndamé et al (2010), ces deux formes de pratique touristique sont les «principaux modes d'exploitation des aires protégées de la région«. Ces pratiques touristiques consistent à faire des voyages dans un espace afin de découvrir les attractions qui s'y trouvent et à organiser les parties de chasse pendant la saison touristique. Ces différentes activités dans la région du nord permettent de retenir le touriste sur les lieux. Justement à propos des séjours des touristes, plusieurs hébergements ont été construits dans les parcs et ZIC et même au niveau des sites naturels comme aux gorges de Kola. D'où l'existence des organisateurs du secteur.

    V-2-2-3 Une omniprésence des organisateurs du secteur touristique

    Principalement basé sur l'exploitation des ressources fauniques, le tourisme dans la région du Nord existe à cause d'une organisation adéquate du secteur et de l'implication de plusieurs acteurs qui jouent chacun un rôle bien déterminé. Dans cette région, il y a un bon nombre d'acteurs qui interviennent dans le développement du secteur ; c'est notamment les conservateurs des parcs, les gestionnaires des ZIC (privés), les guides touristiques, les agences de tourisme, les promoteurs hôteliers, etc.

    Pour que le secteur se développe, chaque intervenant joue un rôle particulier, les conservateurs des parcs ont pour rôle de préserver l'intégrité naturelle du parc, c'est-à-dire protéger et sauvegarder le patrimoine faunique et floristique. Car c'est justement ces deux éléments qui constituent la richesse touristique dans ces espaces protégés, c'est ainsi qu'on observe dans les parcs du Nord des foules de touristes qui se promènent dans ces espaces pour contempler le paysage naturel dans lequel circulent les animaux rares et même en voie de disparition tels les éléphants, les lycaons, les lions, girafes, le grand calao, les hippopotames, etc. Les gestionnaires des ZIC quant à eux, généralement les entreprises touristiques, sont spécialisés dans l'organisation de la chasse sportive pendant la saison touristique, et accueillent à cet effet un grand nombre de touristes amoureux de la chasse. Quant aux agences de tourisme, et des tour operator, le tourisme est encore mieux pratiqué ; car ceux-ci disposent des moyens nécessaires à sa pratique, c'est le cas des véhicules de tourisme, des agences de location de voitures, l'entretien et la sécurisation des touristes. Mieux encore, ils créent et mettent en place des circuits touristiques afin que les visiteurs parcourent les sites et les attractions exceptionnelles du grand Nord (excepté la région de l'Adamaoua). Pour les promoteurs hôteliers, ceux-ci mettent en place les établissements d'hébergement ; car c'est ce qui permet aux touristes de passer des séjours dans la région.

    Nous pouvons donc constater que dans la région du Nord le tourisme est un secteur qui existe réellement depuis de longues années, car plusieurs éléments concrets permettent de faire du tourisme un domaine qui participe à l'économie de la région, il s'agit d'un secteur à moitié privatisé qui a ainsi beaucoup profité de l'intervention des ONG.Mais cependant la crise économique aidant à laquelle se mêle une pauvreté ambiante, le secteur touristique dans cette partie du pays se voit menacer par le braconnage, la dégradation de la végétation, l'invasion des aires protégées par les populations humaines. L'omniprésence des organisateurs du tourisme est donc déterminante dans le développement du secteur dans un espace qui dispose d'autant de potentialités. Au regard de ces différences sur le plan touristique, il ressort que chaque zone en Afrique et au Cameroun présentent des forces et des faiblesses pour une zone qui à priori n'est pas touristique comme le département de la Vina.

    V-3 Les forces et faiblesses de l'activité touristique dans la Vina

    Toute région dans le monde peut être mise en valeur ; tout dépend de ce que l'homme fait de cet espace. Ce qui revient à dire que toute zone, qu'elle soit touristique ou non, a des forces et des faiblesses. C'est ainsi que pour le département de la Vina, une zone de plateau et d'élevage présente des points forts et des points faibles au développement du tourisme.

    V-3-1 Les faiblesses du tourisme

    La zone de la Vina est un espace voué à la pratique de l'élevage, mais la géomorphologie et les aspects humains de cet espace lui confèrent un caractère touristique. Malheureusement, le tourisme dans ce département est buté à des contraintes telles que la concurrence des autres régions qui ont pris beaucoup d'avance souvent pour des raisons politiques, et l'absence d'une touristification66(*) ordonnée

    V-3-1-1 La concurrence des autres régions

    Au Cameroun, la partie septentrionale est reconnue comme une grande zone touristique, principalement avec les régions du Nord et de l'Extrême-Nord. De manière générale, la région de l'Adamaoua en général et le département de la Vina en particulier sont confrontés à une concurrence qui s'appuie principalement sur les facteurs naturels, le type de paysage et la qualité des routes.

    Le facteur naturel ici se base essentiellement sur les attractions naturelles de chaque région. Les attractions naturelles de la région du Nord et de l'Extrême-Nord sont constituées des aires protégées, des sites naturels universels exceptionnels reconnus au niveau mondial. Ces attractions drainent chaque année des milliers de touristes venus de tous les horizons du monde. Par contre, l'Adamaoua en général et la Vina en particulier s'appuient uniquement sur les paysages géomorphologiques qui ne sont ni universels, ni exceptionnels et presque pas aménagés. Sur le marché du tourisme international, l'offre touristique naturelle du département de la Vina ne constitue pas un élément de choix des touristes. Ce que le touriste recherche en Afrique et au Cameroun en particulier, c'est de voir ce qu'il y a de rare au monde comme des animaux sauvages, des sites touristiques uniques au monde. Ces offres sont disponibles dans le Nord et l'Extrême-Nord avec les parcs, les ZIC, les pics de Rhumsiki, les gorges de Kola, etc. Par contre, le département de la Vina ne présente aucun site naturel exceptionnel qui puisse faire la particularité de cette zone.Il n'offre que des sites que l'on peut rencontrer partout au Cameroun et même dans d'autres pays d'Afrique et du monde.

    Le paysage naturel ici varie d'une région à une autre. Cette variation se base sur la mutation de la végétation entre la savane arbustive dans l'Adamaoua à la steppe à l'Extrême-Nord, et aussi sur une mutation du relief et la présence d'une faune extrêmement variée. Par rapport à la région de l'Adamaoua, le paysage naturel du Nord et de l'Extrême-Nord offrent des éléments touristiques uniques et mondialement reconnus.

    Sur le plan de la desserte des hauts lieux touristiques dans le Nord Cameroun, l'Adamaoua semble être la région qui présente le plus mauvais état des routes en ce sens que dans cette région en général et dans la Vina en particulier, il n'existe pas de véritables circuits touristiques. Un circuit touristique se définit comme un itinéraire en boucle, ou un itinéraire dont le point de départ et d'arrivée est le même. Par contre, dans les deux autres régions du septentrion, de véritables circuits ont été mis en place permettant aux guides touristiques et aux touristes de parcourir presque l'ensemble de ces deux régions. De ce fait, l'absence des circuits touristiques qui découle du mauvais état des routesdépartementales apparait comme un obstacle à la pratique du tourisme dans la Vina.

    Cliché Sadio Fopa, 2012. Angle de prise de vue SE-NW, Coord X : 13,7919° Y : 7,31768° Z : 1197

    Photo 15: Un véhicule embourbé sur une route crottée entre Ngaoundéré et Bélel.

    La photographie qui précède montre l'état d'une route qui mène à un site touristique dans le département de la Vina. On peut constater sur l'image des voyageurs qui cherchent à libérer un véhicule qui s'est embourbé. Ce genre d'expérience ne peut que laisser de mauvais souvenir qui n'incitent pas à revenir

    En somme, la région de l'Adamaoua en général et le département de la Vina en particulier n'est pas compétitif sur le marché du tourisme car ses potentialités ne sont pas à mesure de rivaliser les autre régions dont la qualification de «destination touristique« peut-être justifiée.

    V-3-1-2 Une absence de mise en tourisme cohérente

    Nous l'avons dit plus haut que pour qu'on puisse parler d'espace touristique ou de destination touristique, il faut absolument qu'il y'ait des visiteurs pour percevoir n'importe quelle attraction qui existe dans une région donnée. Par conséquent, du moment où arrivent des visiteurs dans une région pour admirer ou contempler les attractions, le processus de touristification ou de mise en tourisme se met en marche. Ce processus se caractérise par une «occupation progressive de l'espace pour les hébergements et équipements, polarisation de flux à différentes échelles d'espace et de temps, impact divers sur le milieu d'accueil, physique, social, économique«67(*). Ce qui veut dire que lorsque démarre le mécanisme de mise en tourisme, on observe une mutation de l'espace par la mise en place des infrastructures touristiques et connexes, par l'augmentation de flux de visiteurs tout azimut ; et dans la mise en tourisme d'un espace, l'on doit pouvoir observer dans le milieu d'accueil des impacts socio-économiques et environnementaux.

    Pendant la touristification d'un espace donné, l'on doit pouvoir observer un concentré touristique dans cet espace, notamment en ce qui concerne les matières touristiques (primaire, secondaire et complémentaire) et les activités. Lorsque dans un espace les potentialités d'intérêt touristique sont mises en valeur, mises en réseaux et disposant des infrastructures et des activités, et qu'il y a un nombre important de visiteurs, cet espace devient une destination ou une zone touristique. C'est donc ce mécanisme qui confère à un espace une force d'attraction qui «permet au client d'en distinguer l'originalité parmi d'autres, donc de faire son choix«. Cependant, il est important de préciser qu'en assemblant tous les éléments primaires, secondaires et complémentaire ou additionnels, se créent l'espace touristique comme le montre la figure 16.

    Comptoir

    Région

    Pays

    Station

    Ville

    Matière touristique

    Naturelle

    Artificielle

    Primaire

    Secondaire

    Complémentaire

    Voyage et/ou mise en marché

    Touriste

    Espace touristique

    Site

    Source : Model de touristification selon Déwally et Flament, 2000.

    Figure 16: Des matières touristiques à l'espace touristique.

    Au regard de ce qui précède, nous pouvons constater que dans le département de la Vina, la mise en tourisme des potentialités ne suit aucune logique. Les richesses ne sont pas vraiment mises en valeur, les infrastructures sur les lieux sont élémentaires, les activités inexistantes ; ce qui aboutit à dit une force d'attraction très faible sur les potentiels visiteurs. Par conséquent, cette circonscription administrative, ne saurait être une zone touristique. Car jusqu'à nos jours aucun processus de touristification n'a démarré. Bien que la Vina ne soit pas un espace touristique de part ces faiblesses, il présente néanmoins quelques repères exploitables.

    V-3-2 Les forces du tourisme

    Les forces du tourisme sont les facteurs pouvant favoriser l'essor du tourisme dans une région. Les points forts de ce secteur dépendent étroitement de plusieurs éléments et varient d'une région à une autre. Ce sont des éléments qui, en s'appuyant dessus, en les exploitant ou en les utilisant intelligemment, rationnellement et professionnellement, peuvent relever le défi. Dans ce sens, le département de la Vina, de part ses ressources, peut se démarquer des autres régions et offrir un flux important de visiteurs de part sa position géographique.

    V-3-2-1 Comment se démarquer de la concurrence locale ?

    Nous avons vu plus haut que les autres régions du Cameroun, en l'occurrence la région du Nord et de l'Extrême-Nord, qu'elles disposent chacune des attractions qui font d'elles des destinations touristiques confirmées. Apparaissant comme des concurrents de la région de l'Adamaoua, elles présentent aux touristes une offre touristique exceptionnelle que l'on retrouve uniquement dans cette partie du pays. Etant donné que le département de la Vina ne peut offrir les mêmes produits, ou encore créer les mêmes attractions, il pourrait se démarquer de cette concurrence en valorisant les ressources encore en friche ; et en développant d'autres formes de tourisme.

    Il revient donc à la Vina de mettre un accent particulier sur ce qui existe actuellement comme offre touristique, de privilégier un ou des produits, prestations, ou encore des concepts et des idées que la concurrence ne dispose pas ou n'a pas encore développé. Car cela permettrait à cette zone de booster son secteur touristique afin d'être compétitif sur le marché du tourisme. Pour donc redynamiser le secteur dans la Vina, l'idéal serait de se distinguer des autres régions non pas seulement en s'appuyant sur l'offre qu'il dispose actuellement, mais aussi en mettant un accent particulier sur les richesses en friche et sur les formes de tourisme qui pourront être adapté pour cette région. Outre ce point fort, la position géographique de la Vina peut apparaitre comme un atout majeur au développement de ce secteur.

    V-3-2-2 La position géographique du département de la Vina

    Sur le plan géographique, l'Adamaoua et le département de la Vina en particulier occupe une position de choix en ce sens qu'il est à cheval entre le Sud-Cameroun et la partie septentrionale. Cette région est la porte d'entrée et de sortie entre les deux grands ensembles géographiques du Cameroun. Ce département abrite le terminus du trans-camerounais, il est le lieu où transite un bon nombre de personnes. Ce qui pourrait, si les éléments touristiques présents dans cette zone sont bien mis en valeur à l'intention des visiteurs, favoriser les visites des lieux touristiques et même les séjours.

    Cet atout géographique du département de la Vina n'est cependant pas un élément essentiel dans le développement du tourisme ; il apparait uniquement comme un facteur qui pourrait favoriser l'augmentation de la polarisation du flux des visiteurs vers cette circonscription administrative. De ce fait, tout visiteur en destination du Nord ou du Sud pourrait faire une halte dans cette région et consommer les produits qui lui sont proposés. La position géographique du département de la Vina est donc un atout à exploiter pour l'émergence du secteur touristique.

    Conclusion

    Parvenu au terme de ce chapitre, il a été question de faire une analyse du tourisme, de voir et comprendre comment et pourquoi ce secteur prospère ailleurs. A titre d'exemple, au niveau continental, plus particulièrement en Afrique subsaharienne, le Sénégal et le Kenya ont fait l'objet de cette analyse. Et il ressort que dans ces pays le tourisme est un secteur vital non seulement pour les populations locales, mais aussi pour l'économie de ces pays en ce sens qu'il contribue énormément au PIB. Les principales raisons du succès de ce secteur dans ces pays sont entre autre la proximité de l'Europe, la présence des ressources exceptionnelles, une très bonne stratégie touristique pour attirer le plus grand nombre de visiteurs, l'effort du développement du tourisme intérieur et enfin la valorisation d'autres richesses afin de viser tout type de clients. Par ailleurs, au Cameroun, principalement dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord, le secteur touristique est assez développé. Ceci vient du fait qu'elles disposent des ressources exceptionnelles, qu'il existe dans cette partie du pays une forte implication du secteur privé ou des opérateurs économiques, notamment avec la présence des «tour opérator«, les agences de tourisme et aussi l'existence des activités y afférentes. Au regard de ce qui est fait ailleurs, et ce sur quoi repose le tourisme, il ressort que chaque zone s'appuie sur ce qu'elle dispose comme attraction tout en mettant l'accent sur ce qui peut faire l'objet d'une attraction universelle exceptionnelle. Toutefois, il se trouve que chaque zone ou région, qu'elle soit touristique ou non, a des forces et des faiblesses. Si celles-cisont gérées de manière efficiente, une zone qui à priori n'est pas touristique, peut changer d'image et devenir une véritable zone touristique.

    Chapitre VI : Propositions et recommandations pour un tourisme véritable dans le département de la Vina

    Introduction

    Au regard du chapitre précédant, il ressort que le tourisme dans le département de la Vina est loin de répondre aux exigences de ce secteur d'activité. Car la touristicité68(*) de cet espace ou même de ses sites touristiques n'a aucune influence majeure non seulement sur les touristes mais aussi sur sa population. Cependant, tout espace peut-être mis en tourisme ; autrement dit, le tourisme peut être développé dans n'importe quel espace. Tout dépend de ce qu'il y a comme potentialité dans cet espace, de ce que les Hommes font de ces potentialités ou encore de ce qu'il y a comme infrastructures. D'ailleurs, «tous les pays et régions du monde reçoivent maintenant les touristes, mais tous ne sont pas dit pour autant touristiques, ils n'ont pas la même touristicité« ; dans le département de la Vina, la fréquentation touristique et la touristicité de cet espace est très marginale pour en faire une véritable zone touristique.

    VI-1 Les conditions de viabilisation du secteur et la redéfinition de lapolitique touristique en place

    Partout ailleurs, le tourisme est un secteur complexe ; car sa réussite dépend d'un bon nombre de facteurs. Ces facteurs sont d'ordre économique, social et même environnemental. Cependant, les facteurs déterminant le succès du tourisme varient d'un endroit à un autre. De fait, pour que ce secteur soit viable dans la Vina, un certain nombre de réalisations doivent être faites. Mais il faut aussi redéfinir la politique touristique.

    VI-1-1 Conditions de viabilisation du tourisme

    Le tourisme est un secteur trop exigeant. Il demande des lourds sacrifices pour être uneactivité compétitive et rentable. C'est un domaine qui impose des déplacements pour les loisirs, le dépaysement et l'agrément ; il faut donc entre autres pour le département de la Vina des aménagements, créer des activités afférentes à ce domaine et enfin une implication certaine des opérateurs économiques dans le secteur.

    VI-1-1-1 Aménagement, valorisation et vulgarisation des sites

    «Un site d'intérêt touristique n'est pas un site touristique. Il le devient lorsque l'aménagement touristique s'en suit...«. Cette déclaration de Louléo (2007) soulève le problème du manque d'aménagement des supposés sites touristiques dans l'Adamaoua en général et dans le département de la Vina en particulier. Les sites touristiques dans ce département ne sont pas dans l'ensemble aménagés ; ceux qui sont néanmoins pourvus d'aménagements présentent des infrastructures en piteux état. D'où la nécessité de réaménager et d'aménager les sites avec l'aide des professionnels afin de promouvoir un véritable tourisme dans la Vina.

    Cependant, l'aménagement des sites ne doit pas participer à la destruction des lieux, mais plutôt de protéger et valoriser le site. Selon le décret n°99/443/PM du 25 mars 1999 fixant les modalités d'application de la loi n°98/006 du 14 avril 1998 relative à l'activité touristique, en son article 36 stipule que «l'aménagement d'un site touristique a pour objet : la protection des beautés naturelles dont la conservation constitue un facteur primordial d'attraction«. En son article 37 alinéa 1, «l'aménagement d'un site comprend notamment l'inventaire des ressources qui le rendent attractif et prioritaire, la viabilisation de celui-ci et la réalisation des infrastructures et des équipements«. Malheureusement, au regard de ces deux articles, l'aménagement touristique dans le département ne respecte pas ces règlements. Il serait donc important, pour les sites qui ne présentent aucune valeur universelle exceptionnelle, pour les sites d'intérêt touristique, de réaliser les constructions afférentes au tourisme, d'identifier et mettre en valeur l'élément qui rend attractif le lieu. Cependant, il est important de noter qu'aménager un site demande aussi à le vulgariser à l'intention des visiteurs. Autrement dit, cette vulgarisation doit aller à l'endroit des étrangers, mais aussi à l'endroit des nationaux.

    Nonobstant le fait que tous les sites de la Vina ont besoin d'être aménagés pour être considérés comme tels, ils ne peuvent pas hélas tous être aménagés au même moment. Etant donné que de tous les sites de la Vina il y a un certain nombre d'entre eux qui sont parfois visités ; ceux-ci apparaissent donc plus importants que les autres du fait de leur proximité de la ville de Ngaoundéré. C'est ainsi que nous recommandons de mettre un accent particulier sur les sites les plus visités et surtout d'implanter les infrastructures capables d'accueillir les étrangers et les nationaux, et surtout qui vont les pousser à séjourner sur les lieux. Toutefois, il faut préciser que le visiteur qui séjourne sur un lieu a besoin de s'évader, de se divertir, d'où la création des activités sur les lieux d'attraction.

    VI-1-1-2 Création et gestion des activités afférentes au tourisme

    Pour mieux retenir un visiteur sur un site, il doit pratiquer ou participer aux activités créées à cet effet. Par exemple sur une station balnéaire les activités comme le surf, le bronzage, la pêche, la nage, etc., attirent et retiennent les visiteurs sur les lieux. Autrement dit, sur chaque type d'attraction doit correspondre un type d'activité. Un sport d'ascension ne peut être pratiqué sur un site lacustre ou encore sur un site culturel. La création des activités afférentes au tourisme doivent donc correspondre et dépendre de chaque catégorie de sites. Etant donné qu'il existe plusieurs catégories de sites dans la Vina, notamment les lacs, les chutes et cascades, les sommets, les ranchs, les attractions culturelles, etc., il serait donc de ce fait important de créer les activités en fonction de ces catégories.

    Les lacs : Tchotsoua (1996) a décrit les lacs de l'Adamaoua en général et ceux de la Vina en particulier comme des «haut lieux touristiques« où peuvent se développer des sports nautiques comme la voile, des safaris photo et comme lieu privilégié de la détente. Bien que ces propositions soient importantes pour la mise en valeur d'un lieu, elles sont cependant insuffisantes. Car il existe des milliers de lacs de ce genre dans le monde et quelques uns seulement, au prix des investissements conséquents ont été transformés en sites touristiques où se déploient des activités connexes. L'on pourrait donc de ce fait ajouter à ces proposition «la pêche«. Certains plans d'eau du département de la Vina sont impressionnants et recèlent une richesse aquatique inestimable. Si l'on créait sur les différents plans d'eau, notamment au lac Tison, Mballang, Ngaoundaba et Wakwa, les activités de pêche, nous pensons qu'en plus des aménagements, cela attirerait un nombre impressionnant de personnes qui ne demandent qu'à passer un moment de détente sur les lieux loin des bruits sonores de la ville en toute sécurité.

    Les chutes et les cascades : Cette catégorie d'attraction n'offre pas les mêmes avantages que les lacs. Vu la dangerosité des eaux sur les lieux, les animaux aquatiques ne peuvent vivre au niveau des chutes et des cascades (rapides), par conséquent, la pêche est impossible. Vu également la rapidité des eaux et la présence des blocs rocailleux dans le lit de ces eaux, la natation ou toute activité nautique et aquatique est proscrite. Nous pensons que les seules activités possibles sur ces lieux sont la détente et l'observation, comme c'est le cas à Kribi avec les chutes de la Lobé qui sont une attraction touristique qui attire annuellement des milliers de visiteurs nationaux comme étrangers.

    Les sommets : Ce sont les montagnes, les monts, et les grottes par ricochet. Ces ensembles de roches aux versants abrupts sont des hauts lieux ou peuvent se développer des activités sportives comme l'ascension, l'alpinisme, etc. Tchotsoua (1996) voit en ces lieux uniquement la pratique des safaris photo et des hauts lieux pour des recherches en science naturelles et humaines ; pourtant, l'idée est de créer et développer les activités pouvant drainer un grand nombre d'adeptes ; c'est dans ce sens que les activités telles que l'ascension et l'alpinisme peuvent apparaitre comme des activités de choix pour la pratique du tourisme dans ces lieux. Mais cela ne veut pas dire que les safaris photo et études doivent être balayés du revers de la main ; mais tout comme les autres, ils drainent aussi des visiteurs. De plus, la détente est tout aussi importante, car ces sommets offrent aux visiteurs des paysages sur les plaines, plateau et vallée de la Vina.

    Les ranchs : De manière générale, la région de l'Adamaoua est une zone par excellence du développement des ranchs. Dans le département de la Vina en particulier, on note la présence de plusieurs ranchs dont les plus célèbres sont le ranch de Ngaoundaba, le ranch pastoral de Gounjel et le Ranch AMAO. Les ranchs de la Vina sont des ranchs totalement dépourvus d'activités relatives au tourisme. De ce fait, il serait donc crucial de mettre sur pied des activités capables d'amener les visiteurs à séjourner dans les ranchs. Mais avant, il serait important de construire des gîtes ruraux dans ces ranch afin d'héberger les visiteurs. Comme activité dans les ranchs, nous proposons au propriétaire et responsable des ranchs d'inventer les activités autour du bétail, destinées à émerveiller les visiteurs, comme amener le bétail paître, les regrouper et les entretenir, les nourrir, etc., bref jouer le rôle d'un vrai berger pendant leurs séjours, en mettant en exergue le rôle de ce dernier dans la gestion des troupeaux, car il s'agit d'une race de travailleurs en voie de disparition. Et pourquoi pas construire dans ces ranchs des petits musées à la gloire de la race bovine locale comme il existe ailleurs le musée du cheval.

    Les attractions culturelles : Sur le plan culturel, toutes les régions du monde présentent des potentialités culturelles de part les différentes cultures qui s'y trouvent. Ce qui veut dire que bien que le tourisme culturel ne soit pas développé dans la Vina, il reste néanmoins une pratique incontournable dans cette région. Le tout est de mettre sur pied des activités culturelles afin de rehausser l'inertie de la culture de cette partie du pays. Les activités touristiques sur ce plan se limitent uniquement à la visite du lamidat de Ngaoundéré. Autour de ce site devaient pourtant graviter des activités annexes comme musées et autres qui mettraient en exergue les symboles de la culture locale comme l'ont si bien réussi à Foumban autour du Palais des Bamouns.

    Pour mieux vanter ce secteur, il serait souhaitable de revaloriser toutes les pratiques culturelles et traditionnelles de chaque peuple en ce sens que ces pratiques sont en voie de disparition. Par exemple, au Kenya, le peuple Massaï est une véritable attraction culturelle justement parce que ce peuple a su conserver ses pratiques culturelles et ancestrales, ce qui fait donc de ce peuple l'un des peuples les plus exceptionnels au monde. De ce fait, compte tenu des différences culturelles entre le peuple Massaï et ceux du Cameroun en général, l'on devrait, dans le département de la Vina créer un rassemblement culturel des différents peuples en présence chaque année pour deux ou trois jours, afin que ceux-ci redonnent une importance certaine à leur pratique ancestrale telle que la danse ; les festivals comme le Mbor yanga, la fantasia et bien d'autres. A côté de ces pratiques, les différents peuples de l'Adamaoua en général et ceux de la Vina en particulier cachent une importante richesse qui n'attend qu'à être exploitée. C'est le cas des objets ancestraux des Mboum et des Foulbés qui moisissent dans les palais sans qu'on ne leurs accorde une importance touristique. Au Sénégal par exemple, les musées sont la plaque tournante du tourisme culturel, tout y est représenté et draine ainsi des milliers de visiteurs chaque année. En ce qui concerne le patrimoine culturel du Cameroun en général et celui de la Vina en particulier, Nizésété (2007) déclare les ressources culturelles sont «sous-valorisés, des pans entiers du patrimoine matériel se dégradent progressivement, livrés à la merci des intempéries et des vandales, pendant que des éléments du patrimoine immatériel à l'instar des rites, langues et certaines prestations ludiques disparaissent tout simplement«. Ce qui demande donc une revalorisation du patrimoine culturel, et cela passe forcément par la création d'un musée interculturel dans la Vina. De ce fait, nous pensons que s'il y a un musée digne de ce nom, qui rassemble tous les objets des différents peuples, et qu'il y a aussi des moments des manifestations interculturelles où les différents peuples viennent faire des prestations à l'intention de la population locale et étrangère ; ce que le tourisme pourrait prendre son envol. Il est donc crucial de développer ces activités afin de promouvoir le tourisme dans la Vina.

    Par ailleurs, créer les activités afférentes au tourisme demande des lourds investissements et une bonne organisation du secteur.

    VI-1-1-3 Investissement et organisation du secteur

    Le secteur touristique est un domaine complexe qui demande de très lourds investissements et une forte organisation du secteur car le tourisme est une activité économique qui «peut rapporter gros, mais peut aussi coûter cher«. Organiser le tourisme revient à investir lourdement dans le secteur afin qu'il soit compétitif sur le marché national et international. Vu les exigences des touristes aujourd'hui, le secteur doit s'équiper en conséquence et surtout s'adapter à la nouvelles donne touristique. Pour ce faire, il est urgent que les pouvoirs publics et les opérateurs économiques considèrent le tourisme comme un secteur qui peut rapporter gros ; certes les bénéfices ne sont pas immédiats, mais il reste cependant un secteur prometteur.

    Par ailleurs, il est tout aussi important de permettre et de faciliter l'installation des tours opérateurs et des agences de voyages et de tourisme ; car ceux-ci sont des véritables organisateurs du secteur touristique, c'est eux qui font en quelque sorte d'une région une région touristique. Ils mettent sur pied des programmes de voyages et des séjours dans un espace ; ils contribuent donc efficacement à la redynamisation ou à la dynamisation du tourisme dans une région ou un pays. Justement à ce titre, le département de la Vina est dépourvu de tous ces éléments essentiels.Par conséquent, il reste une zone où le tourisme entant qu'activité économique reste virtuel. Tchotsoua (1996) avait déjà soulevé cette question d'investissement en appelant les opérateurs économiques à prendre conscience de l'enjeu de ce secteur. Cependant, valoriser le tourisme ne relève pas uniquement de l'implication des opérateurs économiques parce que ceux-ci disposent des moyens. Mais ne sont pas prêts à prendre des risques économiques de cette nature. Car passerdu commerce général ou on achète et on revend, à un investissement où il faut attendre 5 ans en moyenne pour voir les retombées éventuelles, est un risque que très peu d'investisseurs potentiels ne sont pas prêts à prendre.

    Au regard de ce qui précède, il ressort que tout ce qui est proposé concerne les éléments essentiels au développement du tourisme dans la Vina. La figure suivante est la représentation graphique des informations concernant les conditions de viabilisation du secteur.

    Source : Enquête de terrain, 2012

    Figure 17: Les conditions pouvant permettre l'essor du tourisme

    L'image graphique ci-dessus représente les conditions qui peuvent permettre l'essor du tourisme dans le département de la Vina. On peut constater sur l'image qu'il y a deux types de catégorie de population qui recommandent des solutions pour l'essor du tourisme (le bleu renvoie à la population urbaine et le rouge aux touristes). On peut constater que les deux catégories de population ont recommandé d'aménager, valoriser, vulgariser, créer et gérer les activités, investir tout en organisant le secteur pour que le tourisme soit viable dans la Vina. Toutefois, la conservation de l'environnement naturel, la redéfinition des sites, repenser la politique touristique et sensibiliser la population sur l'enjeu du tourisme sont également déterminant dans la viabilisation du tourisme dans l'Adamaoua en général et dans le département de la Vina en particulier.

    Bon nombre de facteurs peut déterminer la réussite du tourisme dans une région ; ces facteurs sont d'ordre social, économique environnemental et professionnel. Bien que ces facteurs soient importants, encore faut-il déterminer une bonne stratégie touristique pour une réussite certaine.

    VI-1-2 Réexaminer la stratégie touristique en place

    Le tourisme a toujours été un secteur qui figure parmi les objectifs de développement que s'est fixé le Cameroun à moyen et long terme. Malencontreusement, la stratégie touristique mise en place au Cameroun en général et dans le département de la Vina en particulier n'est pas efficiente soit parce qu'elle n'est pas respectée, soit parce qu'elle est obsolète. D'où l'importance de réexaminer cette politique tout en mettant l'accent sur les voies et moyens pour amener les populations locales et étrangères à s'intéresser au tourisme dans la Vina, sur la coopération entre le secteur public et privé et mettre en place une commission d'organisation du secteur.

    VI-1-2-1 Viser une clientèle nationale et étrangère

    Il serait irrationnel et insensé de reposer le succès du tourisme dans le département de la Vina et même au niveau national de manière générale uniquement sur les touristes occidentaux. Il serait même impossible de développer le tourisme comme on le pense si la population camerounaise n'intègre pas la culture touristique nationale dans son comportement. C'est-à-dire visiter leur propre pays. En fait, dans tous les pays qualifiés de destination touristique, on note une présence importante des nationaux dans la pratique du tourisme interne ; et la création des ministères chargés du tourisme, des loisirs et du temps libre dans de nombreux pays comme la France, le Maroc est la preuve qu'il s'agit d'une vraie prise de conscience de l'importance de ce secteur. Donc, en excluant les touristes étrangers, on note tout de même l'existence d'un tourisme national. Au Kenya par exemple, la population nationale est particulièrement ancrée dans la pratique du tourisme, ce qui fait de ce pays une véritable destination en Afrique. Dans le département de la Vina, on a l'impression que le secteur touristique ne vise aucune clientèle en ce sens que les sites sont dans l'ensemble abandonnés et très mal entretenus malgré la présence d'une Délégation régionale et départementale du tourisme à Ngaoundéré. Bref, ils ne ressemblent pas aux lieux pouvant accueillir les visiteurs. Comme dans tout pays touristique, la clientèle visée doit être de toutes les catégories sociales provenant de l'étranger et du territoire national. Aucune campagne de promotion n'est faite pour vanter les potentialités de la région et inciter les populations à la découverte

    En fait, d'un côté, la première clientèle visée doit d'abord être les touristes camerounais. Ceux-ci sont extrêmement variés et constituent de ce fait un potentiel de visiteurs important. Ndamé (2010) et Nizésété (2009) ont d'ailleurs affirmé qu'un bon nombre de personnes dans le milieu scolaire, universitaire ; ainsi que les employeurs et employés salariés et même les chômeurs s'intéressent de plus en plus aux activités de distractions. Selon Ndamé (2010), «les tendances récentes montrent pourtant que les jeunes (...) grâce aux médias, sont de plus en plus curieux et se laissent attirer par les activités récréatives«. Cette assertion peut se confirmer à travers les enquêtes de terrain que nous avons menées auprès de la population urbaine via des questionnaires. C'est ainsi que sur 80 enquêtés, 55 personnes affirment avoir déjà visité un ou plusieurs sites non seulement dans la Vina, mais aussi dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord. Par contre, 25 personnes disent ne jamais avoir visité un site touristique ici ou ailleurs.

    Figure 18: Part de chaque catégorie de personnes ayant visité ou pas visité un site.

    Toutefois, les raisons qu'avancent les personnes qui n'ont jamais visité un site sont diverses, mais la majorité avance la raison selon laquelle elles n'ont pas encore eu l'occasion de pouvoir le faire.

    Tableau 19:Les raisons expliquant la non-visite des sites touristiques.

     

    Raison expliquant la non-visite des sites

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage valide

    Pourcentage cumulatif

    Valide

    Pas intéressé

    2

    2,5

    9,1

    9,1

    Pas encore eu l'occasion

    13

    13,8

    50,0

    59,1

    pas été informé

    3

    3,8

    13,6

    72,7

    pas d'organisation touristique

    4

    3,8

    13,6

    86,4

    Total

    22

    27,5

    100,0

     

    Manque

    Non répondu

    58

    72,5

     
     

    Total

    80

    100,0

     
     

    Le tableau ci-dessus présente les raisons qui ont favorisé ou non la visite d'un site par les enquêtés. Nous pouvons constater dans ce tableau que le plus grand nombre de personnes n'ont pas encore eu l'occasion de visiter les sites ; 4 d'entre eux ne l'ont pas encore fait à cause du manque d'organisation du tourisme pendant que 3 n'ont pas été informé sur les richesses touristiques du département. Par contre 2 seulement ne sont pas intéressés par le tourisme. Ce qui veut probablement dire que dans l'ensemble la plupart de la population urbaine s'intéresse au tourisme bien que certaines personnes n'ont pas encore eu l'occasion de se livrer à cette activité.

    Au regard de ce tableau et du comportement qu'affichent les camerounais face aux activités récréatives, nous pouvons dire qu'au niveau de cette catégorie de clientèle, il y a une lueur d'espoir pour le développement du tourisme intérieur. Mais cependant, beaucoup reste à faire. Il faudrait par exemple que les pouvoirs publics, les organisateurs de voyages et même les guides touristiques organisent de temps à autre les visites qui permettront aux populationsdécouvrir ces lieux. Justement à ce sujet, on note dans la ville de Ngaoundéré des groupes de personnes qui organisent (bien qu'ils ne soient pas des professionnels du tourisme) des sorties à caractère touristique, c'est notamment le cas des étudiants, élèves, clubs de sport, associations, etc. Les endroits prisés pour ces sorties sont entre autres le lac Tison, les chutes de Tello, le mont Ngaoundéré et aussi en direction du Nord-Cammeroun comme au campement du buffle noir (vu sa proximité de Ngaoundéré) , parc national de Waza, etc. mais il s'agit des voyages aller et retour dans la journée qui n'ont plus valeur de distraction que de décourverte.

    D'un autre côté, les touristes étrangers constituent une clientèle clé au regard des devises qu'ils apportent ; autrement dit, de leur pouvoir d'achat. Bon nombre de touristes visitent le Cameroun, et ceux-ci se répartissent au Cameroun dans deux grands bassins touristiques : la zone du littoral camerounais, notamment à Kribi, Douala, Limbé, etc. ; et au Nord-Cameroun dans les régions du Nord et Extrême-Nord. Pour une zone comme la Vina, région intermédiaire entre le Nord et le Sud, voit plusieurs touristes traverser son territoire pour d'autres destinations. Le but principal recherché par les touristes étrangers est le dépaysement, l'agrément, l'immersion totale dans une autre culture, le loisir, etc. Pour capter une telle clientèle, il faudrait valoriser les produits et ressources touristiques tant au niveau national qu'international, et surtout de déployer les activités afin de satisfaire ceux-ci lors de leurs visites et séjours. Pour mener à bien une telle action, c'est-à-dire amener les touristes nationaux et étrangers à visiter la Vina, il faut une bonne collaboration du secteur public et privé.

    VI-1-2-2 Une mixité d'intervention publique et privée

    Les politiques d'aménagement et de développement touristique sont dotées d'un nombre considérable d'acteurs avec deux caractéristiques. Le développement touristique nécessite l'intervention et la compétence des pouvoirs publics et du secteur privé. Cette mixité doit par conséquent toujours être omniprésente dans le processus de développement de ce secteur. Vincent Vlès (2004) a montré l'importance de cette mixité en Europe occidentale où «l'organisation touristique locale n'est pas devenue une activité relevant pleinement du secteur privé. Tout au plus, les politiques publiques d'aménagement et de développement touristique s'adaptent aussi à l'organisation du secteur«. Autrement dit, les deux types d'acteurs doivent intervenir obligatoirement dans l'organisation du tourisme dans un espace pour que ce secteur soit plus actif et rentable. Car pour le moment on peut dire que le secteur touristique dans la Vina ne rapporte rien dans les caisses de l'Etat. A cet effet, on peut constater une absence totale du secteur privé dans l'organisation du tourisme dans le département de la Vina ; le secteur public ou les pouvoirs publics tentent tant bien que mal d'organiser le domaine, mais malheureusement cette organisation reste très limitée voir même inexistante. Pour plus de rentabilité, il faudrait d'abord que le secteur privé se développe et ensuite intervenir dans le domaine tout en collaborant avec les pouvoirs publics. Il est tout aussi crucial de mettre en place une commission régionale chargé de l'organisation du secteur touristique pour plus de professionnalisme.

    VI-1-2-3 La commission d'organisation du secteur touristique

    Le tourisme est une filière qui dépend énormément des autres domaines. En d'autres termes, c'est un secteur qui dépend de l'agriculture, l'élevage, la nature, la culture, l'art, l'architecture, l'archéologie, l'hydrographie, le milieu urbain et rural, etc. Par ailleurs, il se trouve que chaque domaine est géré par des personnes tant morales que physiques. Au Cameroun, l'Etat intervient presque dans tous ces domaines par le biais de ses départements ministériels. Ce qui devrait donc normalement permettre une certaine collaboration entre les différentes représentations des départements ministériels et celle du tourisme, c'est notamment le cas du ministère de l'environnement, le ministère de l'art et de la culture, et ministère de l'élevage, etc. Bien que les autres départements ministériels soient concernés d'une manière ou d'une autre dans le domaine du tourisme, on ne note pas de collaboration.

    A côté de cette commission, il serait tout aussi important de mettre en place une association à caractère touristique dont le but est «d'assurer localement l'accueil et l'information du public sur le tourisme dans la Vina« (c'est-à-dire renseigner le public sur les richesses touristiques, animer le secteur par l'organisation des fêtes locales ou des kermesses afin de rendre la Vina plus accueillant au tourisme, enfin sensibiliser les jeunes et les visiteurs à la protection de la nature). La mise en place d'une commission d'organisation du tourisme demande à réfléchir sur les formes de tourisme à développer et sur la rentabilité de ce secteur.

    VI-2 Développement de nouvelles formes de tourisme

    Lorsqu'un espace dispose des potentialités variées, l'exploitation de ces potentialités peut se faire de différentes manières et ceci en fonction de ce qui pourrait intéresser le visiteur. La Vina, la variété de ces potentialités touristiques peut donner place aux nouvelles formes de tourisme et surtout de faire en sorte que ce secteur soit rentable et équitable.

    VI-2-1 Développement de nouvelles formes de tourisme adaptées au département

    Il existe plusieurs formes de pratique touristique ; celles-ci doivent-être mises en valeur en fonction du potentiel qui se trouve dans un espace donné. La Vina offre un potentiel varié pouvant donner naissance à une certaine forme de tourisme. Mais, il se trouve que cette zone du pays présente plusieurs obstacles et contraintes qui freinent ou obstruent le développement du tourisme. De fait, il serait donc important de prendre en compte ces difficultés et de les utiliser comme avantages pour le développement du tourisme.

    VI-2-1-1 Créer de véritables circuits touristiques

    Actuellement dans la Vina il n'existe pas de véritables circuits touristiques. Un circuit touristique se définit comme un itinéraire en boucle. Selon Coccomo, c'est un «déplacement ou un voyage effectué en plusieurs étapes, à l'aide d'un ou de plusieurs moyens de transport permettant la visite de plusieurs lieux touristiques«, au sens de L'INSEE le circuit est un séjour pendant lequel l'individu a changé de lieu sans être resté au même endroit plus de trois jours.Un circuit consiste ainsi à se déplacer dans une région sur une itinéraire balisé tout en faisant des «escales et des nuitées dans des sites et villages pittoresques«. En effet, pour la Vina il est important de baliser des circuits qui permettront aux touristes de visiter les paysages, les sites et les villages pittoresques de la Vina tout en faisant des haltes et séjournant sur les lieux préalablement aménagés à l'occasion. Et la présence des chevaux dans la région et qui ne servent que pour la fantasia, serait une occasion de les utiliser comme moyen de transport pour se déplacer d'un site à l'autre puisque les route sont parfois impraticable. La carte suivante présente une proposition d'un circuit touristique possible (pour une randonnée équestre) dans le département de la Vina.

    Réalisé par Sadio Fopa.

    Source : Carte routière du Cameroun au 1 :1500000ème, réalisé par l'ING (France) et mise à jour par l'INC (Cameroun), 1994. Enquête de terrain 2012.

    Figure 19: Carte de proposition d'un circuit touristique équestre

    L'image ci-dessus est une carte de proposition d'un circuit touristique équestre à l'est de Ngaoundéré. Sur cette carte, on peut constater que le circuit est en boucle dont le point de départ et le point d'arrivée est le lac de Mballang ; ce circuit offre aux visiteurs la possibilité de visiter six sites touristiques dans cette partie du département tout en appréciant la savane arbustive du plateau de la Vina, le paysage naturel et pastoral des différents espaces, les villages pittoresques, et également de s'immerger dans la culture des différents peuples qui jonchent le circuit. Dans ce circuit, on peut constater que presque tous les types de sites y sont représentés. C'est ainsi que après un jour passé au lac de Mballang, le visiteur peut également passer un jour à la chute de Tello afin d'apprécier les chutes d'eau dans un environnement équatorial en pleine savane, ensuite, poursuivant son trajet, fait un halte au village pittoresque d'Idool où il séjourne deux ou trois jours afin de se fondre dans la culture peul et d'en apprécier les traditions ancestrales ; au terme de son séjour, il poursuit son chemin au ranch pastoral de Gounjel où il fait également deux ou trois jours dans un environnement purement pastoral où il peut participer aux activités pastorales dans un ranch qui s'étend presque à perte de vue ;ensuite il se rend à Ngan-ha où il passe aussi deux ou trois jours, s'immerge dans la culture et la tradition Mboum, pendant son séjour dans ce village, une randonnée de montagne (trekking) est organisée à la montagne de Ngan-ha où un panorama du paysage environnant du plateau de la Vina lui est offert et également une visite guidée de la grotte accompagnée d'un commentaire historique du peuple Mboum ; et enfin le touriste reprend son chemin vers le lac de Mballang après un séjour bien mérité au village Mboum. Circuit touristique : lac de Mballang-Chutes de Tello- Idool-ranch de Gounjel-Ngan-ha(visite montagne, grotte et objet d'art ancestraux)-lac de Mballang.

    Un circuit est la clé du succès de la pratique du tourisme. Il donne la possibilité de valoriser et de fréquenter les sites qui font parties de l'itinéraire. Et donc de promouvoir les formes de tourisme en fonction des atouts disponibles dans un espace. En fonction des formes de tourisme à promouvoir et adapter dans la Vina, deux types de circuit peuvent être mis en place : les circuits relayant en boucle et les circuits thématiques.

    Le circuit relayant en boucle (figure n°19) permettra ici de faire des haltes et de visiter les différentes attractions du département tout en participant aux activités créées sur les différents lieux. Le circuit thématique quant à lui doit se mettre en relation avec différentes formes de tourisme. Ici, le circuit consiste à mettre en exergue la pratique de chaque type de tourisme. Cependant, une succession de circuits thématiques peut donner lieu à un circuit en boucle. De ce fait, quelles peuvent-être les formes de tourisme adaptées à la Vina.

    VI-2-1-2 Mettre sur pied un tourisme de randonnée équestre et pédestre

    Avec ses rivières, fleuves, lacs, chutes, ses paysages naturels et pastoraux, ses ranchs et villages pittoresques, ses sommets et attractions culturelles, etc., le département de la Vina est un territoire surprenant à découvrir. Cette zone d'élevage possède une nature généreuse et authentique propice aux longues balades et aux randonnées.

    La Vina est un espace qui, sur le plan touristique, connait un grand nombre de difficultés dont on peut citer entre autres le mauvais état des routes, l'abandon des sites, le manque de fréquentation de ces sites, etc. Pour donc mieux exploiter les sites et transformer certaines difficultés en un atout, il est important pour la Vina de mettre sur pied un tourisme de randonnée équestre et pédestre. Les randonnées équestres et pédestres sont des pratiques qui se font sur des terres nues et généralement sur des pistes balisées à cet effet. Le circuit proposé à la figure 17 est un circuit de randonnée équestre. Pour ce type de randonnée, il est opportun d'aménager le circuit pour satisfaire les besoins des cavaliers et de leurs chevaux ; pour ce faire, il est nécessaire de construire les gîtes ruraux spécialement aménagés à chaque halte afin que les touristes puissent se reposer, se distraire à travers les activités déployées à cet effet ; afin que les chevaux aussi puissent se reposer, s'abreuver et récupérer les forces pour la suite du circuit. Vu que ce circuit impose forcément des séjours sur les différents lieux, il permettrait ainsi à tous les adeptes de la randonnée équestre qui souhaitent visiter la Vina de parcourir un certain nombre de sites afin d'accroitre le taux de fréquentation au niveau de ces lieux.

    Pour ce qui est de la randonnée pédestre, moins important que la randonnée équestre de parcours, est aussi un élément très important dans le développement du tourisme interne en commençant par la population locale en ce sens que cette forme de pratique touristique s'appuie principalement sur les pratiques sportives des weekends. Le trekking par exemple, randonnée pédestre en zone de montagne est déjà observable dans la ville de Ngaoundéré le samedi et dimanche au mont Ngaoundéré ; et cette activité prend de plus en plus d'ampleur. En plus, de temps en temps, les jeunes organisent des randonnées pédestres et de détente au niveau du lac Tison, «rapide de Dang«, etc. Ces pratiques indiquent probablement que ce sont des formes de tourisme qui peuvent booster le tourisme interneet attirer le plus grand nombre de pratiquants si elles sont mises en valeur et bien encadrées. Par ailleurs, les randonnées équestres et pédestres se pratiquent généralement dans les milieux écologiquement fragiles dotés d'un peuple ignorant les enjeux du tourisme ; d'où l'importance de promouvoir l'écotourisme.

    VI-2-1-3 Promouvoir le développement de l'écotourisme

    Concept forgé dans les années 1980 par la WWF (World Wildlife Fund), l'écotourisme a pour objectif la conservation des aires naturelles protégées ainsi, que le développement durable des populations concernées. Pour Ndamé (2010), ce concept «s'apprécie avant tout comme une forme de tourisme étroitement liée au milieu naturel. Il est défini aussi sinon plus par les bénéfices qu'il est susceptible d'apporter tant à la conservation qu'aux communautés locales«. Dans notre zone d'étude, certains lieux d'attraction voient leurs environnements naturels se dégrader à cause de l'intervention anthropique d'une part, et une population locale riveraine des sites qui ne profite aucunement des retombées du tourisme. Alors, pour un tourisme équitable et soucieux de l'environnement, l'écotourisme est une forme de tourisme de choix pour le département de la Vina.

    En outre, avec des ressources touristiques comme l'élevage avec la présence des ranchs, l'écotourisme s'intègre parfaitement dans la pratique touristique dans la région. Car tout en respectant l'environnement pastoral de ces lieux, le touriste peut, pendant son séjour dans un ranch, participer aux activités autour du bétail. L'écotourisme étant donc une stratégie de choix pour le développement du secteur touristique dans le septentrion (Ndamé 2010), sa promotion et son développement doit par conséquent être fort pour ériger la Vina en une zone touristique. Disposant une population extrêmement variée en termes de culture, le tourisme culturel n'est pas en reste.

    VI-2-1-4 Mettre un accent sur le développement du tourisme culturel

    Le tourisme ne joue pas seulement un rôle économique, il est également considéré comme une industrie humaine provenant de l'homme, destinée à l'homme et ayant pour vocation de rapprocher les peuples et de leur transmettre les valeurs de tolérance, de solidarité et d'échange. Actuellement, à l'heure des grandes mutations mondiales, il s'est avéré important de diversifier le produit touristique et de trouver de nouveaux marchés. Ces nouveaux marchés passent par la présentation d'un nouveau produit capable d'attirer les non adeptes du milieu naturel ; autrement dit, ceux qui sont fascinés par la culture étrangère. Ce nouveau produit est le potentiel culturel, d'où le tourisme culturel. Le tourisme culturel se définit comme une «forme de tourisme centré sur la culture, l'environnement culturel, les valeurs et styles de vie, le patrimoine local, les arts plastiques et ceux du spectacle, les industries, les traditions et les ressources, de loisir, de la visite de musées et monument et la rencontre avec des locaux. Il ne doit pas seulement être considéré comme une activité économique identifiable, mais plutôt comme englobant toutes les expériences vécues pour les visiteurs d'une destination au-delà de leur univers de vie habituel«. Cette forme de tourisme touche toutes les régions du monde. C'est-à-dire que, là où se trouve un peuple ou là où a séjourné un peuple, la pratique du tourisme culturel est possible.

    En effet, la Vina est un espace riche d'un passé plein d'histoire. Ce département a connu, par le passé, de multiples cultures et civilisations qui se sont succédées sur son sol, tout en laissant leur empreintes, à l'instar des sites archéologiques découverts et ceux encore en friche. Le patrimoine culturel de la Vina est composé «d'anciens villages dont certains sont fortifiés, de sites paléo-métallurgiques, des abris sous roches«69(*), des manifestations culturelles, des villages pittoresques, des chefferies traditionnelles, des objets d'art et outils ancestraux, etc. Au regard de ce patrimoine culturel, l'Adamaoua et principalement la Vina sont un «haut lieu de l'histoire ancienne et contemporaine du Cameroun«. Malgré ce patrimoine culturel très riche, le tourisme culturel n'est pas pratiqué dans la Vina, et pourtant cette forme de tourisme pouvait permettre une mise valeur du patrimoine culturel et accentuer le développement du secteur. De ce fait, tous les acteurs culturels et tous les acteurs du tourisme doivent mettre un accent particulier sur ce domaine afin de le redynamiser pour qu'il soit une pratique de choix dans la Vina.

    VI-2-2 Pour un tourisme rentable et équitable

    Activité économique la plus rentable au monde, le tourisme est un secteur qui a cessé d'être économiquement rentable au Cameroun. Dans la Vina en particulier, ce secteur n'apporte pas grand-chose aux populations et à la région du fait de la visite gratuite des sites et de la non-touristification de ces potentialités, et la non-implicationdes populations riveraines des sites dans la gestion de ce «patrimoine«.

    VI-2-2-1 Mise en marché des potentialités touristiques

    La mise en tourisme est un moment très importante dans le processus de développement touristique. Celle-ci consiste en fait à valoriser une potentialité et de le mettre sur le marché touristique afin que cette potentialité soit productive. Dans notre zone d'étude, on note une gratuité notable de ce qui est considéré comme site touristique et une absence importante de la mise en marché des potentialités. Ce qui fait en sorte que se secteur ne soit pas rentable pour la Vina. Pour donc faire du tourisme un secteur productif, il serait important que l'accès aux sites soit payant en fonction de ce qui est développé sur les lieux comme activité. Vendre les produits touristiques constitue en fait un élément crucial dans la rentabilité du secteur. Par ailleurs, si l'accès est gratuit il faut bien mettre en place des éléments qui pourront pousser les visiteurs à dépenser sur les lieux ; il n'y a ni carte postale ni symbole représentant les sites, ni logo pouvant rapporter un peu d'argent à ce secteur, alors que les panneaux publicitaires faute de publicité pourrissent le long des axes les plus fréquentés de la ville ; ainsi, la rentabilité touristique dépend de l'imagination que les promoteurs pourront mettre au service de ce secteur moribond au lieu de se contenter de falsifier les chiffres du nombre de touristes dans la région pour faire croire que le tourisme vit.

    VI-2-2-2 Implication des populations riveraines dans la gestion du patrimoinetouristique

    Au Kenya, le peuple Massaï est vraiment intégré dans la gestion du patrimoine touristique en ce sens que celui-ci apparait comme un véritable gardien du parc qui se trouve tout près de leur village. S'il est concerné par la protection du parc, c'est justement parce que ce parc attire des visiteurs et ceux-ci ne manquent pas de faire un séjour dans cette tribu afin de consommer les prestations de danse et de vivre comme ce peuple ; ce qui apporte énormément de revenus pour ce peuple. Etant donné que dans la Vina les populations riveraines des sites se sentent concernées par le tourisme, et ne perçoivent aucun rendement de ce secteur ou des sites touristiques, il est important de les intégrer dans la protection et la gestion de ces espaces d'attraction, car celles-ci, par leur volonté pourront contribuer d'une manière ou d'une autre au développement du secteur touristique. Déjà même, les personnes ressources avec lesquelles nous avons eu des entretiens, et la plus part des enquêtés nous ont fait part de leur réelle volonté de faire du tourisme une source de revenus pour leur communauté. Mais seulement par manque de moyens et de volonté des pouvoirs publics à les intégrer dans le programme de développement touristique, leur projet reste pour l'instant un rêve. Par exemple, le Chef du village pittoresque d'Idool affirme : «les touristes viennent ici de temps en temps, et repartent toujours en fin de journée par manque de logement pour eux. C'est pour ça que j'avais eu à écrire en 2010 à la délégation du tourisme pour la construction de quatre ou cinq logements pour les touristes ; malheureusement je n'ai aucune réponse jusqu'ici«70(*).

    Il serait donc important d'attribuer une certaine responsabilité aux populations riveraines des sites touristiques en ce qui concerne la gestion de ces lieux, notamment en matière de protection et d'entretien de ces aires, et aussi de permettre à ces populations d'accueillir les éventuels visiteurs à travers la construction des logements dans ces «villages«. Pour un développement touristique avéré, il est crucial de prendre en compte les populations riveraines des sites dans la gestion et le développement du tourisme.

    Conclusion

    En conclusion, il ressort que pour un département comme la Vina, une zone d'élevage qui se veut touristique, le tourisme est un secteur qui a du mal à prendre son envol compte tenu du fait qu'il présente plus de contraintes que d'atouts. Ainsi donc il était important de suggérer un certain nombre d'idées qui pourraient redynamiser le tourisme dans la Vina. A cet effet, il faut que les personnes en charge du développement de ce secteur pensent à mettre en place une véritable politique touristique qui permettrait une bonne organisation du secteur, afin de créer les activités afférentes au tourisme sur les lieux d'attraction, et surtout de mettre sur pied des formes de tourisme adaptées à cette zone d'élevage et utilise certaine contrainte comme atout, notamment le mauvais état de route qui n'est pas un contrainte à la pratique d'un tourisme de randonnées mais plutôt un atout à exploiter. Penser à développer le tourisme c'est également penser à préserver et à gérer les sites de manière durable afin que ce secteur soit rentable et équitable pour les populations locales de la Vina. Au regard de ces propositions, nous pouvons donc dire qu'un vrai secteur touristique est encore possible dans cette unité administrative, mais pour ce faire, toutes les pistes doivent être exploitées.

    CONCLUSION GENERALE

    Le tourisme aujourd'hui est un secteur économique sur lequel mise bon nombre de pays africains. A titre de rappel, ce secteur occupe de nos jours une place prépondérante dans le processus de développement à tel point que toutes les régions et tous les départements lui offrent une place de choix dans leurs plan d'action pour le développement. Donc, au terme de cette étude, il a été question de faire ressortir l'image réel du tourisme dans la région de l'Adamaoua en général et dans le département de la Vina en particulier. Cette zone assez particulière au Cameroun se caractérise par sa richesse pastorale. Zone d'élevage par excellence, au Cameroun, celle-ci est connue par les conditions naturelles qu'elle offre au bétail et aux éleveurs, et de son cheptel bovin assez exceptionnel de part son effectif et la qualité de ses races bovines assez particulières non seulement au Cameroun, mais aussi en Afrique. Outre ces caractéristiques, les performances de cette circonscription administrative en matière d'élevage et de son offre sont telles qu'elles sont reconnues dans le grand Nord, dans le Cameroun tout entier et même au-delà des frontières.

    Le département de la Vina de par son passé géologique mouvementé, est doté d'un milieu physique particulier au Cameroun, d'un réseau hydrographique immense et dense. Ce qui laisse apparaitre dans cet espace de multiples lacs de cratère, des chutes, cascades, des monts et montagnes qui offrent la possibilité de développer le tourisme dans cette partie du pays. Par ailleurs, on note également des richesses culturelles basées principalement sur les sites archéologiques, les villages pittoresques, les grottes, les événements ou manifestations culturelles, les objets et outils ancestraux, qui constituent également un potentiel touristique ; mais il existe aussi des richesses encore ignorées ou encore dans l'ombre qui sont méconnues du grand public. Au regard de cette capacité touristique dont regorge le département de la Vina, il était important de voir si ces potentialités étaient à mesure de brandir le département de la Vina, zone d'élevage, au rang de zone touristique ou de destination touristique au Cameroun dans un contexte de dynamique des espaces en ce sens que plusieurs espaces dans le monde et en Afrique deviennent progressivement de véritables destinations, et également dans un contexte où la concurrence est toujours présente.

    Après les travaux de terrain menés dans ce département, il ressort que les potentialités touristiques du dit département ne sont pas, pour le moment, à mesure de faire de la Vina une véritable zone touristique du fait du déficit structurel profond, notamment en ce qui concerne les équipements touristiques, les moyens de transport, le mauvais état des routes, l'insuffisance des travailleurs qualifiés, le manque de mise en marché des potentialités, le manque d'aménagement adéquat des sites et l'abandon en friche de ceux-ci (pourtant un pilier de l'existence du tourisme dans un espace), etc. Compte tenu de ces potentialités touristiques, le département de la Vina peut cependant espéré devenir une zone touristique. Mais pour ce faire, il était crucial de voir ce qui est fait ailleurs en matière de développement touristique, notamment au Sénégal et au Kenya, qui sont des destinations de choix en Afrique subsaharienne, mais aussi au Nord et à l'Extrême-Nord afin de proposer des solutions pouvant permettre à cette circonscription administrative de devenir une véritable zone touristique capable d'accueillir les touristes étrangers et camerounais. De ce fait, il était important de proposer de développer les activités divertissantes sur les sites, et surtout de mettre sur pied des formes de tourisme adaptées au département compte tenu des contraintes et des potentialités existantes.

    Au regard de la littérature, de l'observation du terrain, des enquêtes auprès de la population et des différents entretiens, il ressort que le paysages touristique du département de la Vina en particulier et de la région de l'Adamaoua de manière générale, se caractérise par une géomorphologie fort contrastée, des facteurs d'ordre humain, ce qui confère à cette unité administrative une importante richesse touristique. Toutefois, l'état des lieux des sites touristiques contredit fortement l'image que les profanes ont du tourisme comme étant un secteur qui vit et qui se pratique dans la Vina. Par ailleurs, la présence des potentialités peut permettre de redynamiser le tourisme à travers la mise en tourisme de ces richesses tout en mettant l'accent sur les nouvelles formes de tourisme. Ce qui précède est en quelque sorte l'éclairage du tourisme dans la Vina. Ils relatent très clairement le véritable statut du tourisme dans cet espace. Ce secteur économique dans la Vina, de part la qualité des sites, la politique touristique en place et son impact économique non efficient montre donc que pour le moment, le tourisme reste un mythe par rapport à ce que les gens pensent, par rapport à ce qui est dit dans les médias, et même par rapport à la concurrence dans le grand Nord du Cameroun.

    Vu les résultats obtenus dans ce travail, et ceux de la littérature, il se trouve que maints travaux ont été effectués sur le tourisme au Cameroun en général et en particulier dans la Vina. Les travaux menés par Tchotsoua (1996) ont permis de vanter la région de l'Adamaoua en général pour ses richesses touristiques et aussi de dire ce à quoi elles pourraient servir. Les propositions faites par Tchotsoua étaient cependant limitées en ce qui concerne le développement de nouvelles formes de tourisme. Il s'est principalement attardé sur les activités que l'on pourrait développer sur les sites. Louléo (2006) quant à lui, a uniquement remis en cause les sites touristiques de l'Adamaoua en disant qu'ils ne sont pas de véritables sites touristiques et qu'il manque d'aménagement pour être considéré comme tels ; ce qui expliquerait la non-pratique du tourisme dans la Vina. Hendélé pour sa part, a fait une évaluation des paysages géomorphologiques afin de la mettre en relation avec le tourisme et d'expliquer la non-efficience de ce secteur. Ces différents chercheurs ont cependant appuyé leurs travaux uniquement sur les sites naturels de l'Adamaoua et de la Vina en particulier, négligeant ainsi l'aspect culturel du tourisme pourtant celui-ci compte pour beaucoup dans le développement touristique. Par ailleurs, d'autres chercheurs, notamment Ndamé (2010) a étudié la problématique du développement de l'écotourisme dans le Nord-Cameroun. Cet aspect des choses est un point très important pour le développement du tourisme durable et équitable et également pour la préservation et la protection de l'environnement naturel des sites ; car c'est l'environnement naturel qui fait la beauté et constitue l'attraction principale des sites naturels. Mais seulement, son étude a porté uniquement sur les aires protégées et pourtant les sites comme les monts, grottes, lacs, etc., et même le patrimoine culturel sont pris en compte par l'écotourisme. C'est donc ainsi que nous avons focalisé notre recherche sur les sites naturels et culturels de la Vina. Bien que ce secteur soit, au terme de cette étude, un secteur utopique, il ressort tout de même qu'un tourisme est encore possible, mais pour cela, des lourds sacrifices en termes d'investissement, d'organisation doivent être déployés à cet effet.

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    Annexes

    Annexe I : Les sites et attractions touristiques de la région de l'Adamaoua

    La région de l'Adamaoua de par ses caractéristiques géographiques regorge de nombreux sites et attractions touristiques. Ces derniers sont réparties sur l'ensemble de ses principales unités administratives que sont notamment les Département. Le tableau suivant regroupe les différent sites et attractions touristiques des Départements.

    Département de la Vina 

    Dénomination

    Localisation

    Description

    Voies d'accès

    Période de visite

    Prestations offertes

    Informations liées aux us et coutumes

    01

    Chutes de la Vina

    15 Km de Ngaoundéré sur la route de Meiganga

    Chute d'une hauteur de 30 m

    Accessible à moto et à voiture

    A tout moment

    Ecotourisme

     

    02

    Chutes de Tello

    44 Km de Ngaoundéré sur la route de Belel

    Chutes très spectaculaires d'une hauteur de 40 m formant une grotte avec le rocher en forme d'un arc de cercle sur lequel la rivière Tello prend son point de chute

    Accessible à moto et pied

    Toute saison

    Ecotourisme

     

    03

    Chutes de Koudini

    135 Km de Ngaoundéré sur la route de touboro

    L'eau a une hauteur de chute d'environ 40 m et tombe d'une énorme table rocheuse d'environ 50 m de diamètre

    Accessible à moto et à pied

    A tout moment

    Ecotourisme

     

    04

    Chutes de Bini

    55 Km de Ngaoundéré

    Chute magnifique près de 40 m de chutes hauteur

    Accessible à moto et à pied

    A tout moment

    Ecotourisme

     

    05

    Chutes de Waka Bodo

    35 Km de Belel

    Chute ayant des grosses langues d'eau coulant sur des rochers dispersés en escalier

    Accessible à moto et à voiture

    Toute saison

    Ecotourisme

     

    06

    Lac Tison

    8 km de Ngaoundéré sur la route de Meiganga

    Lac de cratère particulièrement encaissé aux sensations fortes, véritable attraction touristique

    Accessible à moto et à voiture

    Toute saison

    Ecotourisme

     

    07

    Lac de Mballang

    22 km de Ngaoundéré

    Lac de cratère dont la rivière stabilise son niveau

    Accessible àmoto et à pied

    Toute saison

    Ecotourisme

     

    08

    Lac de Wakwa

    10 km de Ngaoundéré sur la route de Ngaoundéré

    Lac de barrage d'environ 12 ha dans l'enceinte de l'IRAD de Wakwa, poissonneux, ce lac est régulièrement fréquenté par les canards sauvages et atteint 40 m de profondeur par endroit, il sert également d'abbreuvoir au bétail

    Accessible à moto, à pied et à voiture

    Toute saison

    Pêche à la ligne

     

    09

    Lac de dang

    15 Km de Ngaoundéré sur la route de Garoua

    Vaste étendue d'eau poissonneux et présence de plusieurs espèces d'oiseaux

    Accessible à moto, à piedet à voiture, non aménagé

    Toute saison

    Tourisme de vision

     

    10

    Lac de darang

    10 Km de Ngaoundéré sur le route de Garoua

    Lac très poissonneux

    Accessible à moto et à voiture

    A tout moment

     
     

    11

    Ranch de Ngaoundaba

    40 Km de Ngaoundéré sur la route de Meiganga

    Ce ranch est situé à une altitude de 1300 m dans un parc au bord du lac de 2 ha environ très poissonneux, structure d'accueil très reposant par sa localisation et son architecture originelle site touristique, doté d'un grand vergé , d'un lac de cratère, d'une salla d'exposition des trophées de chasse

    Accessible à moto et à voiture

    Toute saison

    Tourisme culturel, pirogue sur le lac, randonnée et découverte

     

    12

    Ranch pastoral de Gounjel

    80 Km de Ngaoundéré sur la route de Belel

    Ranch constitué d'un vaste pâturage où évoluent les boeufs par milliers et à perte de vue

    Accessible à moto et voiture

    Toute saison

    Agrotourisme

     

    13

    Lamidat de Ngaoundéré

    Centre ville

    Chefferie traditionnelle dont l'architecture est composée des cases rondes au toit en toupie et faits de chaume

    Accessible

    Toute l'année

    Tourisme culturel, fantasia, rachitecture exceptionnelle, sons tambours et trompe

    La population autochtone n'entre pas avec les chaussures au Lamidat sauf les étrangers et les autorités administratives

    14

    Village Idool

    70 Km de Ngaoundéré sur la route de Belel

    Village touristique au quartier en damier, crée en 1968 avec une imposante chefferie construite selon la tradition peule, climat doux, arbre fruitier en abondance

    Accessible

    Toute l'année

    Tourisme culturel

    L'hospitalité légendaire engendre la visite des hommes de marque tels que Tombalbay et Ahmadou Ahidjo

    15

    Falaise de Mbé

    45 Km de Ngaoundéré sur la route de Garoua

    Site très reposant situé à une altitude permettant d'avoir une bonne vue de la plaine de Mbé

    Accessible

    Toute l'année

    Tourisme de vision

     

    16

    Cascades de Wack

    45 Km de Ngaoundéré sur la route de Garoua

    Présence des cascades

    Accessible

    Toute l'année

    Excursion

     

    17

    Grotte de Mbang Mboum

    ...Km de Ngaoundéré sur la route de Touboro

    Grotte entourées d'arbre en forme des Boukarous

    Accessible mais non aménagé

    Novembre-avril

    Trekking

     

    18

    Grotte de Ngan-ha

    120 Km de Ngaoundéré

    Lieu de refuge des Mboum lors de la guerre de résistance

    accessible

    Novembre-avril

     
     

    19

    Grotte de Mayo-Djabo

    55 Km de Ngaoundéré sur la route de Meiganga

    Grotte qui combine avec une chute qui porte le même nom et haut de près de 30 m

    Accessible mais non aménagé

    Novembre-avril

     
     

    20

    Mont Ngaoundéré

    Centre ville

    Montagne qui porte le nom de la ville en langue Mboum qui signifie la montagne au nombril. Il est le gardien de la ville de Ngaoundéré

    Accessible

    Toute l'année

    Tourisme sportif

     

    21

    Mont Ngan-Ha

    100 Km de Ngaoundéré

    Existence de plusieurs grotte où on trouve des objets d'arts, véritable sanctuaire des population Mboum de Ngaoundéré

    Accessible mais non aménagé

    Novembre-avril

    Trekking

    Refuge pour le peuple Mboum lors de la période coloniale

    22

    Source thermominérale de Laouré vina

    11 Km de Ngaoundéré sur la route de meiganga

    Au pied de la chute de la Vina, source d'eau chaude de 35 °c fortement minéralisée en sodium, calcium et magnésium

    accessible

    Toute l'année

     

    Zone écologiques, vente de liel en permanence

    23

    Campement de faro coron

    7 Km de Mbé sur la route de Garoua

    Situé dans la zone très giboyeuse où campent les orpailleurs

    Accessible toute l'année

     
     
     

    24

    Festival Mbor-yanga

    100 Km de Ngaoundéré (Ngan-ha)

    Manifestation touristique culturelle au cours de laquelle le Bélaka ou chef supérieur Mboum entre en communion avec son peuple pour se souvenir de leur passé glorieux en célébrant un culte aux ancêtres Mboum à travers les activités telles que la sortie des objets royaux, la sortie solennelle du Bélaka, les activités culturelles, les excursions, l'exposition d'objets d'art

     
     
     
     

    25

    Arbre du centenaire

    Ngaoundéré

    Grand arbre situé en plein centre ville de Ngaoundéré

    Accessible

    Toute l'année

    Tourisme culturel

    Les foulbés et les Mboum ont signé sous cet arbre un pacte pour le partage du pouvoir au lamidat et pour lequel le Lamido doit automatiquement être de race Mboum et Foulbé pour régner.

    Annexe II :TEXTES JURIDIQUES ET REGLEMENTATION DU TOURISME AU CAMEROUN

    LOI N° 98/006 DU 14 AVRIL 1998 RELATIVEA L'APPLICATION DE L'ACTIVITE TOURISTIQUE

    L'Assemblée Nationale a délibéré et adopté,

    Le Président de la République promulguela loi dont la teneur suit:

    CHAPITRE I

    DES DISPOSITIONS GENERALES

    ARTICLE 1er -La présente loi fixe, dans le cadre de la législation sur l'activité commerciale, les règles particulières applicables à l'activité touristique, en vue:

    -du développement économique;

    -de la promotion de la culture nationale;

    -de l'intégration nationale et le brassage des peuples;

    -de la protection et de la sauvegarde des valeurs touristiques, cultures

    nationales, ainsi que de l'environnement;

    -de la mise en valeur du patrimoine touristique national.

    ARTICLE 2.- Est, au sens de la présente loi, estconsidérée comme activitétouristique, toute activité commerciale qui concourt à la fourniture des prestations d'hébergement, de restauration et/ou à la satisfaction des besoins des personnes qui voyagent pour leur agrément, ou pour des motifs professionnels, ou qui a pour finalité un motif à caractère touristique, notamment:

    -l'organisation des voyages et des séjours;

    -la construction, l'extension, la transformation ou l'exploitation

    d'un établissement de tourisme;

    -l'aménagement, l'exploitation ou la protection d'un site touristique.

    ARTICLE 3.- Pour l'application de la présente loi et des textes qui en découlent, les définitions ci-après sont admises:

    1) Structure d'organisation de voyages et de séjours: une agence

    de tourisme ou, selon le cas, un tour-opérateur;

    2) Agence de tourisme: une entreprise créée par une personne physique

    ou morale, en vue d'organiser et de vendre, de façon habituelle, au public directement, à forfait ou à la commission, des voyages et des séjours individuels ou collectifs, ainsi que toute activité s'y rattachant;

    3) Tour-opérator: une entreprise créée par une personne physique ou morale, en vue de concevoir et de fabriquer, de façon habituelle, des produits touristiques et de les vendre au public, directement ou indirectement, à forfait ou à la commission;

    4) Etablissement de tourisme: un établissement créé par une personne physique ou morale en vue de fournir au public des prestations d'hébergement, de restauration, de loisirs ou de détente;

    5) Site touristique: tout paysage naturel ou tout élément artificiel du patrimoine national, présentant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue culturel, esthétique, historique, scientifique, légendaire, artistique, et qui est exploité et préservé pour l'intérêt du tourisme;

    6) Syndicat d'initiative ou office de tourisme: une personne morale créée conformément à la législation sur les groupements d'intérêt économique, par des personnes physiques ou morales ou des collectivités territoriales décentralisées en vue du développement et de la promotion du tourisme dans une localité donnée;

    7) Guide de tourisme: une personne ayant des références et des compétences professionnelles, chargée d'accompagner à plein temps ou à temps partiel, des touristes dans les visites des monuments, des musées et de sites touristiques, ou tout autre lieu d'intérêt touristique, et de leur fournir des commentaires et explications de tous ordres.

    ARTICLE 4.- (1)Le développement de l'activité touristique sur l'étendue du territoire national constitue une préoccupation majeure de l'Etat.

    A ce titre:

    -il prend toutes mesures tendant à encourager et à garantir la promotion du tourisme;

    -il élabore des stratégies, plans ou programmes en vue d'assurer le développement rapide et durable du tourisme et de créer des effets d'entraînement positifs sur l'économie nationale.

    (2) Les Administrations publiques de l'Etat, les organismes publics et para-publics, les collectivités territoriales décentralisées doivent dans le cadre de leurs missions respectives, promouvoir les activités touristiques dans leurs politiques sectorielles.

    A cet égard, ils organisent des campagnes de sensibilisation en vue de la promotion d'une véritable culture touristique.

    (3) L'Etat garantit la sécurité des touristes sur l'ensemble du territoire national

    ARTICLE 5.- Le Gouvernement veille au respect de la Charte du Tourismeet duCode duTouristede l'Organisation Mondiale du Tourismeinvitant les Etats et les Personnes à empêchertoute possibilité d'utilisation du tourisme aux fins d'exploitationde la prostitution d'autrui.

    A cet égard, il est tenu de prendre des mesures appropriées à l'effet de combattre letourisme sexuel mettant en cause des enfants.

    ARTICLE 6.- (1) La politique de l'Etat doit être compatible avec la législation relative à lagestion et à la protection de l'environnement. Dans cette optique, un accent particulier doit être mis sur le classement et la protection des sites touristiques

    (2) Elle doit, notamment, avoir pour objectif d'encourager la libre entreprise ainsi que la libre concurrence et de favoriser l'émergence d'un secteur privé compétitif.

    CHAPITRE II

    DES CONDITIONS D'EXERCICE DES ACTIVITES TOURISTIQUES

    ARTICLE 7.-La liberté d'exercer l'activité touristique sur l'étendue du territoire est reconnue à toutepersonne physique ou morale, sous réserve du respect des lois et règlements en vigueur, ainsi que des exigences de professionnalisme reconnues par les normes en la matière.

    ARTICLE 8.- Les activités régies par la présente loi peuvent être exercées séparément ou conjointement.

    ARTICLE 9.- (1) La construction, la transformation ou l'extension d'un établissement de tourisme sont subordonnées à l'obtention préalable d'une autorisation délivrée après avis obligatoire d'une commission compétente.

    (2) L'exercice de l'activité de guide de tourisme est subordonné à l'obtention d'un agrément délivré après avis obligatoire d'une commission compétente.

    (3) L'exploitation d'une structure d'organisation de voyages et de séjours ou d'unétablissement de tourisme est subordonnée à l'obtention préalable d'une licence délivrée après avis obligatoire d'une commission compétente.

    (4) La composition et les modalités de fonctionnement de la commission prévue aux alinéas (1), (2) et (3) ci-dessus sont fixés par voie réglementaire.

    ARTICLE 10.- L'aménagement ou l'exploitation d'un site touristique se fait sur la base d'un cahier de charges préalablement approuvé par l'administration chargée du tourisme, suivant des modalités fixées par voie réglementaire.

    ARTICLE 11.- (1) L'administration chargée du tourisme est tenue de se prononcer sur les demandes dont elle est saisie dans un délai de soixante (60) jours à compter de la date de réception de cette demande, contre récépissé. Passé ce délai, le silence gardé par ladite Administration vaut décision implicite d'acceptation.

    (2) Toute décision de refus doit être motivée et notifiée.

    (3) Les modalités d'application du présent article sont fixées par voie réglementaire.

    ARTICLE 12.- La délivrance de l'agrément, de la licence ou de l'autorisation prévue à l'article 9 ci-dessus, ainsi que l'approbation du cahier de charges, sont subordonnées au paiement de droit dont le montant est fixé par la loi des finances.

    ARTICLE 13.- Tout syndicat d'initiative ou office de tourisme est tenu, préalablement au démarrage de ses activités, d'en faire la déclaration auprès de l'administration chargée du tourisme, suivant des modalités fixées par voie réglementaire.

    ARTICLE 14.- (1) L'autorisation, l'agrément et la licence prévus par la présente loi sont individuels.

    (2) Ils ne peuvent être ni loués, ni cédés, ni transférés.

    ARTICLE 15.- (1) Les établissements de tourisme, les structures d'organisation de voyages et de séjours, les sites touristiques, peuvent être classés ou non classés, suivant les normes nationales et/ou internationales.

    (2) Les modalités de classement ou de déclassement sont fixées par voie réglementaire.

    ARTICLE 16.- (1) Un panonceau apposé sur la façade principale ou en un endroit visible indique la nature et la classification de la structure d'organisation de voyages et de séjours de l'établissement de tourisme ou du site touristique indiqué.

    (2) Le panonceau est fourni par l'Administration chargée du tourisme. Il donne lieu au paiement d'une redevance annuelle dont le taux est fixé par la loi des finances.

    Il reste propriété de l'Etat

    ARTICLE 17.- Toute personne exploitant une structure d'organisation de voyages et de séjours, un établissement de tourisme, un site touristique classé, est tenue de produire des documents statistiques établis suivant le modèle arrêté par l'Administration chargée du tourisme et une période fixée par ladite Administration.

    ARTICLE 18.- (1) Nul ne peut exercer les fonctions de directeur ou de gérant d'une structure d'organisation de voyages et de séjours, d'un établissement de tourisme ou d'un site touristique, classé, s'il justifie de qualifications professionnelles fixées par voie réglementaire.

    (2) Les établissements visés par l'alinéa (1) ci-dessus sont tenus d'informer l'Administration chargée du tourisme des qualifications de leur directeur ou gérant.

    (3) Le défaut d'information de l'Administration chargée du tourisme entraîne les sanctions prévues à l'article 20 ci-dessous.

    ARTICLE 19.- (1) Toute personne exerçant une activité touristique régie par la présente loi est soumise au contrôle effectué par des agents assermentés de l'Administration chargée du tourisme et est tenue, à cet effet, de mettre à la disposition de ces agents, toute information nécessaire à l'accomplissement de leur mission de contrôle.

    (2) Les agents visés à l'alinéa (1) ci-dessus sont tenus au respect du secret professionnel et des règles en matière de concurrence.

    ARTICLE 20.- (1) L'autorisation, l'agrément ou la licence prévu par la présente loi peut être retiré ou son exploitation suspendue pour l'un des motifs suivants :

    - Cessation d'activité du bénéficiaire pour une durée supérieure à douze (12) mois et après une mise en demeure reste sans suite ;

    - Condamnation du bénéficiaire pour toute infraction aux dispositions de la présente loi et des textes réglementaires pour son application, ou pour toute infraction à la législation fiscale, douanière ou relative au change ;

    - Condamnation du bénéficiaire à une peine afflictive ou infamante ;

    - Faillite ou mise en liquidation judiciaire du bénéficiaire

    - Défaut d'assurance

    - Non respect des normes de sécurité ou des règles d'exploitation

    - Non paiement des droits ou de la redevance au titre de l'activité touristique

    - Utilisation d'un directeur ou d'un gérant en violation des dispositions de la

    Présente loi

    - Refus opposé aux agents assermentés de l'Administration chargée du tourisme d'exercer leur mission de contrôle ;

    - Usage d'une autorisation, d'un agrément ou d'une licence falsifiée.

    (2) Les dispositions de l'alinéa (1) ci-dessus s'appliquent, mutatis mutandis, à toute personne autorisée à aménager ou à exploiter un site touristique.

    ARTICLE 21.- (1) La décision suspendant l'exploitation d'une autorisation, d'un agrément ou d'une licence, en fixe la durée, sans que celle-ci puisse excéder un (1) an.

    Passé ce délai et faute d'avoir remédié à la cause de la suspension, le retrait est prononcé d'office

    (2) Toute décision de suspension ou de retrait doit être motivée et notifiée au bénéficiaire en cause. La décision de retrait est prise après avis obligatoire de la commission compétente prévue à l'article 9 de la présente loi.

    Elle emporte, de plein droit, cessation temporaire ou définitive des activités du mis en cause, sous peine de l'application des dispositions de l'article 191 du code Pénal.

    (3) Les modalités de suspension ou de retrait sont précisées par voie réglementaire.

    CHAPITRE IV

    DE LA PROMOTION DU TOURISME

    ARTICLE 26.- Des mesures d'encouragement spécifiques peuvent être prises, notamment dans les domaines fiscal, douanier, foncier ou domanial, dans le cadre de la loi de finances ou des lois particulières, afin de promouvoir les investissements touristiques et de rendre le produit touristique national compétitif.

    ARTICLE 27.- (1) En vue d'assurer et de garantir le développement et le soutien de l'activité touristique, la loi de finances fixe annuellement, les ressources particulières devant alimenter un compte d'affectation spécial créé à cet effet par décret du Président de la République, conformément aux dispositions des articles 39 et 41 de l'ordonnance n°62/OF/4 du 7 février 1962 relative au régime financier de l'État.

    Ce décret précise, notamment, les modalités de gestion du compte susvisé.

    (2) Le compte d'affectation spécial prévu à l'alinéa (1) ci-dessus peut également recevoir, le cas échéant :

    Des contributions des donateurs internationaux

    Toutes autres contributions volontaires

    Des dons et legs.

    (3) Les ressources prévues aux alinéas (1), (2) ci-dessus sont exclusivement affectées aux activités de développement du tourisme.

    ARTICLE 28.- L'exploitation des vols charter est autorisée à partir de toutes destinations étrangères dans le cadre des voyages à forfait.

    ARTICLE 29.- (1) Il est créé par la présente loi, un Conseil National du Tourisme, ci-après désigné le « Conseil », chargé :

    - D'étudier et de proposer au Gouvernement toutes mesures ou tous aménagements susceptibles de faciliter l'entrée et le séjour des touristes au Cameroun, ainsi que leur sortie et leur sécurité.

    - D'émettre un avis sur toutes les questions dont il est saisi par le Ministre chargé du tourisme.

    - D'une manière générale, de faire au Gouvernement toute proposition ou recommandation concourant au développement du tourisme, notamment en ce qui concerne la promotion des investissements, l'organisation, les aménagements et le partenariat touristique.

    (2) L'organisation et le fonctionnement du Conseil sont fixés par voie réglementaire.

    DECRET N°99/443/PM du 25 mars 1999 fixant les modalités d'applicationde la LOI N° 98/006 du 14 avril 1998 relative à l'activité touristique

    LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT,

    Vu la Constitution ;

    Vu la loi n°98/006 du 14 avril 1998 relative à l'activité touristique ;

    Vu le décret n°92/089 du 04 mai 1992 précisant les attributions du Premier Ministre, modifié et complété par le décret n°95/145 du 04 août 1995 ;

    Vu le décret n°97/205 du O7 décembre 1997 portant organisation du Gouvernement, modifié et complété par le décret n° 98/067 du 28 avril 1998 ;

    Vu le décret n°97/206 du 07 décembre 1997 portant nomination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

    DECRÈTE

    CHAPITRE III

    DE L'EXPLOITATION DES AGENCES DE TOURISME

    SECTION I

    DES CONDITIONS D'EXPLOITATION DES AGENCES DE TOURISME

    ARTICLE 15.- Est considérée comme agence de tourisme l'entreprise créée par une personne physique ou morale exerçant de façon habituelle l'activité commerciale consistant à organiser et à vendre au public, directement ou indirectement, à forfait ou à la commission, des voyages et des séjours individuels ou collectifs, ainsi que toute activité s'y rattachant et consistant notamment à :

    Vendre ou délivrer des titres de transport, réserver des places dans les moyens de transport en commun, louer des voitures, faciliter le transport des bagages ;

    Réserver ou louer des chambres dans les établissements d'hébergement, réserver

    des repas dans les établissements de restauration ;

    Organiser des voyages ou des croisières, individuels ou en groupe ;

    Organiser des excursions ou des visites, guidées ou non, dans les villes, les sites, les

    monuments, les musées, etc. ;

    Fournir des renseignements sur les conditions de voyages, de transport et de séjour en République du Cameroun et à l'étranger ;

    Effectuer auprès des établissements agréés, pour le compte de leurs voyageurs, des opérations de change concernant uniquement le voyage dans le cadre de la législation en vigueur ;

    Faire assurer les touristes ou leurs bagages ;

    S'occuper de toutes les formalités auxquelles sont astreints les voyageurs ;

    Louer des autocars ou automobiles avec ou sans chauffeur, et tous autres moyens de transport adaptés aux excursions et voyages touristiques avec leur propre matériel ;

    Exploiter des villages de vacances ;

    Vendre des produits et des circuits de chasse.

    (2) Est également considérée comme agence de tourisme et, par conséquent, régie par les dispositions du présent décret, l'agence de location des véhicules.

    TITRE II

    DES CONDITIONS D'AMENAGEMENT ET

    D'EXPLOITATION DES SITES TOURISTIQUES

    ARTICLE 33.- Est considéré comme site touristique, un espace national protégé à grande notoriété et à fréquence touristique importante tout au long de l'année ou destiné principalement à l'accueil des infrastructures essentiellement touristiques.

    ARTICLE 34.- (1) Le site touristique peut être situé dans une zone d'aménagement touristique prioritaire, dans une zone d'aménagement touristique concerté ou dansune zone d'aménagement touristique différé.

    (2) Les zones d'aménagement touristique prioritaire, concerté et les zones d'aménagement touristique différé sont créées par décret du Président de la République.

    ARTICLE 35.- (1) Dans les zone d'aménagement touristique prioritaire le tourisme est, sans être exclusif, l'activité dominante.

    (2) Dans les zone d'aménagement touristique concerté le tourisme est, parmi d'autres, l'une des principales activités à promouvoir.

    (3) Dans les zone d'aménagement touristique différé, vouées prioritairement à l'écotourisme, à l'aménagement des parcs et jardins publics et à la constitution des réserves foncières, aucune implantation de nature à dégrader l'environnement n'est autorisée.

    CHAPITRE I

    DE L'AMENAGEMENT DES SITES TOURISTIQUES

    ARTICLE 36.- L'aménagement d'un site touristique a pour objet :

    La protection des beautés naturelles dont la conservation constitue un facteur primordial d'attraction ;

    La réalisation, sur la base d'objectifs et d'un plan arrêtés au préalable, d'un certain nombre d'activités et d'investissements propres à entraîner le développement complexe de toutes les valeurs qui constituent le site touristique.

    ARTICLE 37.-L'aménagement d'un site touristique comprend notamment l'inventaire des ressources qui rendent attractif et prioritaire, la viabilisation de celui-ci et la réalisation des infrastructures et des équipements.

    ARTICLE 38.- (1) L'inventaire des sites et des richesses touristiques relève de la compétence du Ministre chargé du tourisme.

    (2) La viabilisation des sites touristiques incombé à l'Etat qui la réalise soit au travers des organismes publics créés spécialement à cette fin, soit par l'entremise d'organismes publics existants chargés de l'aménagement des zones industrielles ou des terrains urbains et ruraux.

    (3) La viabilisation des sites touristiques et la réalisation sur ceux-ci d'infrastructures et d'équipements peuvent faire l'objet d'une concession.

    ARTICLE 39.- L'exploitation d'un site touristique se fait suivant une convention d'exploitation signée par le Ministre chargé du tourisme, après avis de la Commission.

    ARTICLE 40.- La convention d'exploitation est un contrat qui confère au concessionnaire le droit d'exécuter dans un site touristique des travaux et d'exploiter des ouvrages destinés à l'accueil et à l'agrément des touristes.

    Elle est assortie d'un cahier de charges, approuvé par le Ministre du tourisme après avis obligatoire de la Commission, et définit les droits et obligations de l'Etat et du concessionnaire.

    ARTICLE 41.- La convention d'exploitation est conclue pour une durée de vingt (20) ans renouvelable. Elle est évaluée tous les trois (3)ans.

    ARTICLE 42.- La convention et le cahier de charges fixent notamment :

    Les modalités générales de financement des investissements et les rapports

    financiers entre l'Etat et le concessionnaire ;

    Les conditions dans lesquelles sont exécutés les travaux, leur échelonnement et

    éventuellement les conditions d'exploitation des ouvrages ;

    Les délais dans lesquels les projets d'exécution doivent être présentés et les travaux

    achevés ;

    Les normes techniques relatives à l'étude de détail et à l'exécution des ouvrages ;

    Les clauses techniques d'exploitation des ouvrages ;

    Les clauses financières de l'exploitation notamment celles relatives au prix des

    prestations du concessionnaire qui peuvent varier selon l'usage auquel elles sont

    destinées.

    ARTICLE 43.- (1) La concession touristique est le territoire sur lequel s'exerce la convention d'exploitation.

    Elle est attribuée par décret du Premier Ministre après avis obligatoire de la Commission.

    (2) La superficie totale pouvant être accordée à un même concessionnaire est fonction du potentiel de la concession touristique, calculé sur la base d'un rendement soutenu et durable. Elle ne peut en aucun cas excéder cinquante mille (50 000) hectares.

    ARTICLE 44.- Toute personne qui désire exploiter une concession touristique doit déposer au Ministère chargé du tourisme, contre récépissé, un dossier complet en dix (10) exemplaires comprenant les pièces suivantes :

    Une demande timbrée au taux en vigueur indiquant :

    -Les noms, prénoms, nationalité, profession et domicile, s'il s'agit d'une personne physique ;

    -La raison sociale, le siège social, et la liste des associés, s'il s'agit d'une personne morale ;

    Un certificat de domicile, s'il s'agit d'une personne physique, ou d'une expédition authentique des statuts de la société et les pouvoirs du signataire de la demande, s'il s'agit d'une personne morale.

    Cinq (5) exemplaires de la carte géographique au 1/200 000è , indiquant les limites, la situation et la superficie du site sollicité, d^ment certifié soit par les services du cadastre de l'Etat, soit par un géomètre - expert agréé ;

    Un certificat d'imposition ;

    Un extrait du casier judiciaire du postulant, s'il s'agit d'une personne physique ou du Directeur chargé de l'exploitation, s'il s'agit d'une personne morale, datant de moins de trois (3) mois ;

    Un plan d'investissement décrivant le programme d'exploitation, le matériel disponible ou à mettre à l'oeuvre, la consistance des équipements installés ou envisagés, la composition de la main d'oeuvre et le programme de formation de celle-ci ;

    Les garanties de financement ;

    Les propositions en matière de protection de l'environnement ;

    Une pièce justifiant l'ouverture d'un compte d'affaires dans un établissement bancaire local agréé ;

    L'acte de cautionnement délivré par un établissement bancaire ou de crédit agréé par le Ministre de l'Economie et des Finances ;

    Une quittance de paiement des frais de dossier dont le montant est fixé par la loi des finances.

    CHAPITRE II

    DES SYNDICATS D'INITIATIVE ET

    DES OFFICES DE TOURISME

    ARTICLE 46.- Les syndicats d'initiative de tourisme et les offices de tourisme assurent au niveau local une mission d'accueil et d'information touristique et concourent à la promotion et au développement de certains sites touristiques communaux ou régionaux.

    SECTION I

    DU SYNDICAT D'INITIATIVE DE TOURISME

    ARTICLE 47.- (1) Le syndicat d'initiative de tourisme est une association à caractère touristique chargée d'assurer localement l'accueil et l'information du public.

    A ce titre :

    Il renseigne sur les richesses touristiques du département ou d'une portion de celui-ci, grâce à une documentation qu'il édite et qu'il distribue aux visiteurs ;

    Il anime, par l'organisation des fêtes locales ou des kermesses, le département dans le but de le rendre plus accueillant au tourisme ;

    Il sensibilise les jeunes à la protection de la nature.

    (2) Constitué au niveau du département par des personnes physiques et morales, le syndicat d'initiative du tourisme, auquel un caractère d'utilité publique peut être reconnu, après avis du Ministre chargé du tourisme, est créé suivant la législation sur les groupements d'intérêt économique.

    ARTICLE 48.- (1) Une copie de la déclaration déposée à la préfecture de ressort, et relative à la création du syndicat d'initiative de tourisme, est adressée au Ministre chargé du tourisme pour information.

    (2) Le Ministre chargé du tourisme peut demander au préfet territorialement compétent de rappeler à l'ordre les promoteurs de syndicat d'initiative de tourisme s'il s'avère que les statuts déposés ne sont pas compatibles avec les missions prévues à l'article 46 ci-dessus.

    CHAPITRE IV

    DU CLASSEMENT DES SITES TOURISTIQUES

    ARTICLE 77.- Les sites touristiques susceptibles d'exploitation sont classés en trois groupes :

    Les sites touristiques d'intérêt national ;

    Les sites touristiques d'intérêt régional 

    Les sites touristiques d'intérêt local.

    ARTICLE 78.- (1) Les sites touristiques d'intérêt national sont prioritairement réservés à l'accueil des stations touristiques spécialisées telles que les stations balnéaires, les stations ludiques, les stations thermales, les stations de montagne, les complexes hôteliers et les marinas.

    (2) Les sites touristiques d'intérêt régional sont prioritairement réservés à l'accueil des stations polyvalentes, dans lesquelles le tourisme n'est pas l'activité dominante, les parcs récréatifs régionaux et des villages de vacances.

    (3) Les sites touristiques d'intérêt local, de taille réduite, déjà spécialisés et en principe enclavés, sont prioritairement réservés au camping et au caravaning.

    ARTICLE 79.-L'acte de classement, qui emporte en expropriation des populations concernées indique la caractéristique du site notamment, sa localisation, sa superficie, ses coordonnées cadastrales, la qualité des voies d'accès, l'appartenance zonale.

    L'acte susvisé peut soumettre à un régime particulier et, le cas échéant, interdire à l'intérieur du site, toute activité susceptible de nuire au développement naturel de la faune et de la flore et, plus généralement, d'altérer le caractère dudit site.

    Il est établi en tenant compte de l'intérêt du maintien des activités traditionnelles existantes dans la mesure où elles sont compatibles avec les intérêts définis ci-dessus.

    ARTICLE 80.- Le classement des sites touristiques est matérialisé par l'implantation à l'entrée du site d'un panneau de signalisation confectionné par le Ministère chargé du tourisme.

    Annexe III : ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE

    ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION,LASCIENCEETLACULTURE

    CONVENTION CONCERNANT LA

    PROTECTION DU PATRIMOINE MONDIAL

    CULTURELETNATUREL

    AdoptéeparlaConférencegénérale

    Asadix-septièmesession

    Paris, 16novembre1972

    Textefrançais

    Convention pour laprotection du patrimoine mondial,culturel etnaturel

    LaConférence générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 17 octobre au 21 novembre 1972, en sa dix-septième session,

    Constatant que le patrimoine culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus menacésde destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par l'évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave par des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus redoutables,

    Considérant que la dégradation ou la disparition d'un bien du patrimoine culturel et naturel constitue un appauvrissement néfaste du patrimoine de tous les peuples du monde,

    Considérant que la protection de ce patrimoine à l'échelon national reste souvent incomplèteenraison de l'ampleur des moyens qu'elle nécessite et de l'insuffisance des ressources économiques, scientifiques et techniques du pays sur le territoire duquel se trouve le bienà sauvegarder,

    Rappelant que l'Acte constitutif de l'Organisation prévoit qu'elle aidera au maintien, à l'avancementetà la diffusion du savoir en veillant à la conservation et protection du patrimoine universel et en recommandant aux peuples intéressés des conventions internationalesà cet effet,

    Considérant que les conventions, recommandations et résolutions internationales existantes en faveur des biens culturels et naturels démontrent l'importance que présente, pour tous les peuples du monde, la sauvegarde de ces biens uniqueset irremplaçables à quelque peuple qu'ils appartiennent,

    Considérantque certains biens du patrimoine culturel et naturel présentent un intérêt exceptionnelqui nécessite leur préservation en tant qu'élément du patrimoine mondial de l'humanité tout entière,

    Considérant que devant l'ampleur et la gravité des dangers nouveaux qui les menacent ilincombeà la collectivité internationale tout entière de participer à la protection du patrimoine culturel et naturel de valeur universelle exceptionnelle, par l'octroi d'une assistance collective qui sans se substituer à l'action de l'Etat intéressé la complétera efficacement,

    Considérant qu'il est indispensable d'adopter à cet effet de nouvelles dispositions conventionnelles établissant un système efficace de protection collective du patrimoine culturel et naturel de valeuruniverselle exceptionnelle organisé d'une façon permanente et selon des méthodes scientifiques et modernes,

    Aprèsavoir décidé lors de sa seizième session que cette question ferait l'objet d'une

    Conventioninternationale,

    Adopte ce seizième jour de novembre 1972 la présente Convention.

    IDEFINITIONSDUPATRIMOINECULTURELETNATUREL

    Article1

    Aux fins de la présente Convention sont considérés comme "patrimoine culturel":

    -les monuments: oeuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de lascience,

    -les ensembles: groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leurintégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science,

    -les sites: oeuvres de l'homme ou oeuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelleexceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ouanthropologique.

    Article2

    Aux fins de la présente Convention sont considérés comme"patrimoine naturel" :

    - les monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations qui ont une valeur universelle exceptionnelledupoint de vue esthétique ou scientifique,

    -les formations géologiques et physiographiques et les zones strictement délimitéesconstituant l'habitat d'espèces animale et végétale menacées, qui ont unevaleuruniverselleexceptionnelledupointdevuedelascienceoudelaconservation,

    -les sites naturels ou les zones naturelles strictement délimitées, qui ont une valeuruniverselle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle.

    Article3

    Il appartient à chaque Etat partie à la présente Convention d'identifier et de délimiter les différents biens situés sur son territoire et visés aux articles 1 et 2 ci-dessus.

    II.PROTECTIONNATIONALEETPROTECTIONINTERNATIONALE

    DUPATRIMOINECULTURELETNATUREL

    Article4

    Chacun des Etats parties à la présente Convention reconnaît que l'obligation d'assurer l'identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures du patrimoine culturel et naturel visé aux articles

    1 et 2 et situé sur son territoire, lui incombe en premier chef. Ils'efforce d'agir à cet effet tant par son propre effort au maximum de ses ressources disponibles que, le cas échéant, au moyen de l'assistance et de la coopération internationales dont il pourra bénéficier, notamment aux plans financier, artistique, scientifique et technique.

    Article5

    Afin d'assurer une protection et une conservation aussi efficaces et une mise envaleur aussi active que possible du patrimoine culturel et naturel situé sur leur territoire et dans les conditions appropriées à chaque pays, les Etats parties à la présenteConvention s'efforceront dans la mesure du possible :

    (a)d'adopter une politique générale visant à assigner une fonction au patrimoineculturelet naturel dans la vie collective, et à intégrer la protection de ce patrimoine dans les programmes de planificationgénérale ;

    (b)d'instituer sur leur territoire, dans la mesure ou ils n'existent pas, un ou

    plusieurs services de protection, de conservation et de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel, dotés d'un personnel approprié, et disposantdes moyens lui permettant d'accomplir les tâches qui lui incombent ;

    (c)dedévelopper les études et les recherches scientifiques et techniques et perfectionner les méthodes d'intervention qui permettent à un Etat de fairefaceaux dangers qui menacent son patrimoine culturel ou naturel ;

    (d)deprendre les mesures juridiques, scientifiques, techniques, administratives et financières adéquates pour l'identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la réanimation de ce patrimoine ; et

    (e)de favoriser la création ou le développement de centres nationaux ou régionaux de formation dans le domainedelaprotection, de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel et d'encourager la recherche scientifique dans ce domaine. Article6

    1.Enrespectant pleinement la souveraineté des Etats sur le territoire desquels est situéle patrimoine culturel et naturel visé aux articles l et 2, et sans préjudice des droits réels prévus par la législation nationale sur ledit patrimoine, les Etats parties à la présente convention reconnaissent qu'il constitue un patrimoine universel pour la protection duquel la communauté internationale tout entière a le devoir de coopérer.

    2.Les Etats parties s'engagent en conséquence, et conformémentaux dispositions dela présente convention, à apporter leur concours à l'identification, à la protection, à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel visé aux paragraphes 2 et 4 de l'article 11 si l'Etat sur le territoire duquelil est situé le demande.

    3.Chacun des Etats parties à la présente convention s'engage à ne prendre délibérémentaucune mesure susceptible d'endommager directement ou indirectement le patrimoine culturel et naturel visé aux articles l et 2 qui est situé sur le territoire d'autresEtats parties à cette convention.

    Article7

    Aux fins de la présente convention, il faut entendre par protection internationale du patrimoine mondial culturel et naturel la mise en place d'un système de coopération et d'assistance internationales visant à seconderles Etats parties à la convention dans les efforts qu'ils déploient pour préserver et identifier ce patrimoine.

    III.COMITEINTERGOUVERNEMENTALDELAPROTECTIONDUPATRIMOINEMONDIALCULTURELETNATUREL

    Article8

    1.Il est institué auprès de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, un Comité intergouvernemental de la protection du patrimoine culturel et naturel de valeur universelle exceptionnelle dénommé "le Comité du patrimoine mondial". Il est composé de 15 Etats parties à la convention,élus par les Etats parties à la convention réunis en assemblée générale au cours de sessions ordinaires de la Conférence générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et laculture. LenombredesEtatsmembres du Comité sera porté à 21 à compter de la session ordinaire de la Conférence générale qui suivra l'entrée en vigueur de la présente convention pour au moins 40 Etats.

    2.L'électiondes membres du Comité doit assurer une représentation équitable des différentes régions et cultures du monde.

    3.Assistent aux séances du Comité avec voix consultative un représentant du Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (Centre de Rome), un représentant du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), et un représentant de l'Union internationalepour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), auxquels peuvent s'ajouter, àlademande des Etats parties réunis en assemblée générale au cours des sessions ordinaires de la Conférence générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, des représentants d'autres organisations intergouvernementalesounon gouvernementales ayant des objectifs similaires.

    Article9

    1.Les Etats membres du Comité du patrimoine mondialexercent leur mandat depuis la fin de la session ordinaire de la Conférence générale au cours de laquelle ils ont été élus jusqu'à la fin de sa troisième session ordinaire subséquente.

    2.Toutefois, le mandat d'un tiers des membres désignés lors de la première élection se terminera à la fin de la première session ordinaire de la Conférence générale suivant celle au cours de laquelle ils ont été élus et le mandat d'un second tiers des membres désignés en même temps, se terminera à la fin de la deuxième session ordinaire de la Conférence générale suivant celle au cours de laquelle ils ont été élus. Les noms de ces membres seront tirés au sort par le Président de la Conférencegénérale après la première élection.

    3.Les Etats membres du Comité choisissent pour les représenter des personnes qualifiées dans le domaine du patrimoine culturel ou du patrimoine naturel.

    Article10

    1.LeComitédu patrimoine mondial adopte son règlement intérieur.

    2.LeComité peut à tout moment inviter à ses réunions des organismes publics ou privés, ainsi que des personnes privées, pour les consulter sur desquestionsparticulières.

    3.LeComité peut créer les organes consultatifs qu'il estime nécessaires à l'exécution de sa tâche.

    Article11

    1.Chacun des Etats parties à la présente convention soumet, dans toute la mesuredu possible, au Comité du patrimoine mondial un inventaire des biens du patrimoine culturel et naturel situés sur son territoire et susceptibles d'être inscrits sur la liste prévue au paragraphe 2 du présent article. Cet inventaire, qui n'est pas considéré comme exhaustif, doit comporter une documentation sur le lieu des biens en questionet sur l'intérêt qu'ils présentent.

    2.Sur la base des inventaires soumis par les Etats en exécution du paragraphe 1 ci-dessus, le Comité établit, met à jour et diffuse, sous le nom de "liste du patrimoine mondial", une liste des biens du patrimoine culturel et du patrimoine naturel, tels qu'ils sont définis aux articles 1 et 2 de la présente convention, qu'il considère comme ayant une valeur universelle exceptionnels en application des critères qu'il aura établis. Une mise à jour de la liste doit être diffusée au moins tous les deux ans.

    3.L'inscription d'un bien sur la liste du patrimoinemondial ne peut se faire qu'avec le consentement de l'Etat intéressé. L'inscription d'un bien situé sur un territoire faisant l'objet de revendication de souveraineté ou de juridiction de la part de plusieursEtats ne préjuge en rien les droits des parties au différend.

    4.Le Comité établit, met à jour et diffuse, chaque fois que les circonstances l'exigent, sous le nom de "liste du patrimoine mondial en péril", une liste des biens figurant sur la liste du patrimoine mondial pour la sauvegarde desquels de grands travaux sont nécessaires et pour lesquels une assistance à été demandéeaux termes de la présente convention. Cette liste contient une estimation du coût des opérations. Ne peuvent figurer sur cette liste que des biens du patrimoine culturel et naturel qui sont menacés de dangers graves et précis, tels que menace de disparition due à une dégradation accélérée, projets de grands travaux publics ouprivés,rapide développement urbain et touristique, destruction due à des changementsd'utilisation ou de propriété de la terre, altérations profondes dues à unecauseinconnue, abandon pour des raisons quelconques, conflit armé venant ou menaçant d'éclater, calamités et cataclysmes, grands incendies, séismes, glissements de terrain, éruptions volcaniques, modification du niveau des eaux, inondations, raz de marée. Le Comité peut, à tout moment, en cas d'urgence, procéder à une nouvelle inscription sur la liste du patrimoine mondialen péril et donner à cette inscription une diffusion immédiate.

    5.Le Comité définit les critères sur la base desquels un bien du patrimoine culturel etnaturelpeut être inscrit dans l'une ou l'autre des listes visées aux paragraphes 2 et 4 du présent article.

    6.Avant de refuser une demande d'inscription sur l'une des deux listes visées aux paragraphes 2 et 4 du présent article, le Comité consulte l'Etat partie sur le territoire duquel est situé le bien du patrimoine culturel ou naturel dont il s'agit.

    7.Le Comité, avec l'accord des Etats intéressés, coordonne et encourage les études et les recherches nécessaires à la constitution des listes visées aux paragraphes 2 et 4 du présent article.

    Article12

    Le fait qu'un bien du patrimoine culturel et naturel n'ait pas été inscrit sur l'une oul'autre des deux listes visées aux paragraphes 2 et 4 de l'article 11 ne saurait en aucune manière signifier qu'il n'a pas une valeur universelle exceptionnelle à des fins autres que celles résultant de l'inscription sur ces listes.

    Article13

    1.Le Comité du patrimoine mondial reçoit et étudie les demandes d'assistance internationale formulées par les Etats parties à la présenteConvention ence quiconcerne les biens du patrimoine culturel et naturel situés sur leur territoire, qui figurent ou sont susceptibles de figurer sur les listes visées aux paragraphes 2 et 4 de l'article 11. Ces demandes peuvent avoir pour objet la protection, la conservation, la mise en valeur ou la réanimation de cesbiens.

    2.Les demandes d'assistance internationale en application du paragraphe 1 du présentarticle peuvent aussi avoir pour objet l'identification de biens du patrimoine culturel et naturel défini aux articles 1 et 2, lorsque des recherches préliminaires ont permis d'établir que ces dernières méritaient d'être poursuivies.

    3.Le Comité décide de la suite à donner à ces demandes, détermine, le cas échéant, la nature et l'importance de son aide et autorise la conclusion, en son nom, des arrangements nécessaires avec le gouvernement intéressé.

    4. Le Comité fixe un ordre de priorité pour ses interventions. Il le faitentenantcompte de l'importance respective des biens à sauvegarder pour le patrimoine mondial culturel et naturel, de la nécessité d'assurer l'assistance internationale aux biensles plus représentatifs de la nature ou du génie et de l'histoire des peuples du monde et de l'urgence des travaux à entreprendre, de l'importance des ressources des Etats sur le territoire desquels se trouvent les biens menacés et en particulierde la mesure dans laquelle ils pourraient assurer la sauvegarde de ces biens par leurs propres moyens.

    5.LeComité établit, met à jour et diffuse une liste des biens pour lesquels une assistance internationale à été fournie.

    6.Le Comité décide de l'utilisation des ressources du Fonds créé aux termes de l'article 15 de la présente Convention. Il recherche les moyens d'en augmenterlesressources et prend toutes mesures utiles à cet effet.

    7.Le Comité coopère avec les organisations internationales et nationales, gouvernementalesetnon gouvernementales, ayant des objectifs similaires à ceux de la présente Convention pour la mise en oeuvre de ses programmes et l'exécution deses projets, le Comité peut faire appel à ces organisations, en particulier au Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (Centre de Rome), au Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et à l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), ainsi qu'à d'autres organismes publics ou privés et à des personnes privées.

    8.Les décisions du Comité sont prises à la majorité des deux tiers des membres présentset votants. Le quorum est constitué par la majorité des membres du Comité.

    Article14

    1. Le Comité du patrimoine mondial est assisté par un secrétariat nommé par le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, lascience et la culture.

    2.Le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, utilisant le plus possible les services du Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (CentredeRome), du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), et de l'Union internationale pour la conservation de la nature et de sesressources(UICN), dans les domaines de leurs compétences et de leurs possibilités respectives, prépare la documentation du Comité, l'ordre du jour de ses réunions et assure l'exécution desesdécisions.

    Annexes IV : Questionnaires d'enquête

    QUESTIONNAIRE DESTINE A LA POPULATION URBAINE

    Depuis combien de temps vivez-vous dans la ville de Ngaoundéré ?

    0-[0-5ans [ 1-[5-10ans [ 2-[10-15ans [ 3-[15ans- [

    Avez-vous déjà visité quelque chose ici comme touriste ?

    0-Oui 1-Non

    Si oui, qu'avez-vous visité ?

    0-Lamidat 1-Mont Ngaoundéré 2-Lac Tison 3-Chute de Tello 4-Chute de la Vina 5-Chute de Bini 6-Lac de Mballang 7-Lac de Darang 8-Lac de Bini 9-Lac de Dang 10-Idool la fraiche 11-Ranch pasto de gounjel 12-Montagnes et grotte de Ngan-ha 13-Musée de Ngan-ha 14-Grotte de bam-Boum 15-Falaise de Mbé 16-Cascade de Wack 17-Arbre du centenaire 18-Ranch de Ngaoudaba 19-Chute de Koudini 20-Chute de Waka Dobo 21-Chute et grotte de Mayo Djabo 22-Campement du Faro-Coron 23-Source thermale de Laouré-Vina 24-[1,2,3,6,12,18] 25-[1,6,2] 26-[2,3] 27-[0,6] 28-[3,2,1] 29-[1,3] 30-[9,8,15] 31-[0,1,2] 32-[3,1,4] 33-[2,6] 34-[1,2] 35-[3,6] 36-[3,4,1,2,18] 37-[2,3,6] 38-[0,1,2,3,16] 39-[2,3,6,18] 40-[1,10] 41-[1,2,3,4] 42-[1,2,3,4,6] 43-[1,2,3,18] 44-[0,2] 45-[2,3,18] 46-[0,1,2,3,18] 47-[0,3] 48-[2,4,18] 49-[1,3,15] 50-[1,3,4,6,18]

    Si non, pourquoi ?

    0-Pas intéressé 1-Pas encore eu l'occasion 2-Pas été informé 4-Pas d'organisation touristique 5-[4,1]

    Avez-vous déjà entendu parler de l'Adamaoua comme région touristique ?

    0-Oui 1-Non

    Avez-vous déjà entendu parler des sites touristiques dans la Vina ?

    0-Oui 1-Non

    Si oui, à quelle circonstance ?

    0-Causerie 1-Education 2-Médias 3-journée internationale du tourisme 4-Panneau signalétique 5-Excursion 6-[1,2] 7-[0,2] 8-[0,1] 9-[0,2,5] 10-[0,1,5]

    Citez quelques sites dont vous avez entendu parler ?

    0-Lamidat 1-Mont Ngaoundéré 2-Lac Tison 3-Chute de Tello 4-Chute de la Vina 5-Chute de Bini 6-Lac de Mballang 7-Lac de Darang 8-Lac de Bini 9-Lac de Dang 10-Idool la fraiche 11-Ranch pasto de gounjel 12-Montagnes et grotte de Ngan-ha 13-Musée de Ngan-ha 14-Grotte de bam-Boum 15-Falaise de Mbé 16-Cascade de Wack 17-Arbre du centenaire 18-Ranch de Ngaoudaba 19-Chute de Koudini 20-Chute de Waka Dobo 21-Chute et grotte de Mayo Djabo 22-Campement du Faro-Coron 23-Source thermale de Laouré-Vina 24-[1,3,2,6,0] 25-[2,6,3,1] 26-[2,3] 27-[0,2,6] 28-[3,2,1] 29-[2,3,16] 30-[6,3,2] 31-[12,18,6,3,2] 32-[2,6,3,15] 33-[6,2,3,1,12,4] 34-[2,15,1] 35-[3,5] 36-[3,1,9] 37-[2,3,9,5,1,15] 38-[0,1,2,3] 39-[3,1,4] 40-[2,6,19] 41-[2,9] 42-[3,4,1,2,18] 43-[3,6] 44-[3,18] 45-[0,2,3,1,6,16,18] 46-[2,3,6,16,18] 47-[2,3,6,18] 48-[1,2] 49-[1,2,10,18] 50-[1,2,3,4] 51-[3,15,19] 52-[2,3,4,18] 53-[1,3,15] 54-[2,3,12] 55-[1,2,3,4,5,6,15,18]

    Lequel ou lesquels avez-vous visité ?

    0-Lamidat 1-Mont Ngaoundéré 2-Lac Tison 3-Chute de Tello 4-Chute de la Vina 5-Chute de Bini 6-Lac de Mballang 7-Lac de Darang 8-Lac de Bini 9-Lac de Dang 10-Idool la fraiche 11-Ranch pasto de gounjel 12-Montagnes et grotte de Ngan-ha 13-Musée de Ngan-ha 14-Grotte de bam-Boum 15-Falaise de Mbé 16-Cascade de Wack 17-Arbre du centenaire 18-Ranch de Ngaoudaba 19-Chute de Koudini 20-Chute de Waka Dobo 21-Chute et grotte de Mayo Djabo 22-Campement du Faro-Coron 23-Source thermale de Laouré-Vina 24-[1,2,3,6,12,18] 25-[1,6,2] 26-[2,3] 27-[0,6] 28-[3,2,1] 29-[1,3] 30-[9,8,15] 31-[0,1,2] 32-[3,1,4] 33-[2,6] 34-[1,2] 35-[3,6] 36-[3,4,1,2,18] 37-[2,3,6] 38-[0,1,2,3,16] 39-[2,3,6,18] 40-[1,10] 41-[1,2,3,4] 42-[1,2,3,4,6] 43-[1,2,3,18] 44-[0,2] 45-[2,3,18] 46-[0,1,2,3,18] 47-[0,3] 48-[2,4,18] 49-[1,3,15] 50-[1,3,4,6,18]

    Vous y étiez seul ou en groupe ?

    0-Seul 1-Groupe

    Quelles sont vos impressions générales sur le tourisme dans la Vina ?

    0-Très mauvais 1-Mauvais 2-Passable 3-Bon 4-Très Bon

    Pensez-vous qu'il y a des efforts à faire dans ce domaine

    0-Oui 1-Non

    Si oui, à quelle niveau (ou bien lesquels)

    0-Aménagement et construction des logements sur les sites 1-Sensibilisation 2-repenser la politique touristique 3-Valorisation et vulgarisation des sites 4-Création et gestion des activités touristiques 5- Choix des sites 6-Investissement, transport et organisation du tourisme 7-[0,2,4] 8-[0,1] 9-[4,3,5] 10-[3,0,5] 11-[6,1] 12-[0,2] 13-[0,6] 14[0,6,1] 15-[0,2] 16-[0,3] 17-[0,1,6] 18-[0,3] 19-[1,3] 20-[6,3] 21-[0,2,6] 22-[0,1,3] 23-[0,1,2,3] 24-[0,1,2] 25-[4,6] 26-[0,4] 27-[0,1,3]

    Pensez-vous que ce secteur peut améliorer l'image de la région si on n'y met desmoyens ?

    0-Oui 1-Non

    QUESTIONNAIRE DESTINE A LA POPULATION RIVERAINE DES «SITES TOURISTIQUES«

    Quelles est votre profession ?

    0-Eleveur 1-Cultivateur 2-Fonctionnaire 3-Autres

    Combien de temps avez-vous déjà fait ici ?

    0-[0-5[ 1-[5-10[ 2-[10-15[ 3-[15- [

    Qu'est ce qui justifie votre présence ici ?

    0-Agriculture 1-Elevage 2-Natif 3-Fonction publique 4-Autres

    Savez-vous qu'il existe un site touristique ici ?

    0-Oui 1-Non

    Les gens viennent-ils souvent le visiter ?

    0-Oui 1-Non

    Quels moyens de transport utilisent-ils souvent pour arriver ici ?

    0-Moto 1-Véhicule personnel 2-Transport en commun 3-A pied 4-[0,1,2] 5-[1,2] 6-[0,1] 7-[0,1,2,3] 8-[0,2]

    Quel type de personne vient souvent visiter le site ?

    0-Etranger 1-Citadin 2-Aucun 3-[0,1]

    Comment accède t-on au site ?

    0-Gratuit 1-Payant

    Y'a-t-il un gardien sur le site ?

    0-Oui 1-Non

    Depuis que vous êtes ici, le Nombre de visiteurs a augmenté ou pas ?

    0-En augmentation 1-En diminution 2-Pas de visiteurs

    A quel moment le site est le plus visité ?

    0-Saison sèche 1-Saison de pluie 2-Toute l'année

    Vous sentez-vous personnellement concerné ?

    0-Oui 1-Non

    Le village en profite-il ?

    0-Oui 1- Non

    QUESTIONNAIREDESTINE AUX TOURISTES

    D'où venez-vous ?

    0-USA 1-France 2-Italie 3-Angleterre 4-Allemagne

    Quel est le motif de votre visite ?

    0-Etude (recherche) 1-Affaire 2-visite à la famille/amis 3-Dépaysement 5-Vacance

    Connaissez-vous l'Afrique ?

    O-Oui 1-Non

    Pourquoi avoir choisir le Cameroun ?

    0-Programme d'étude, 1-Information touristique sur la Cameroun 2-Cause conjugale

    3-A cause du choix des amis 4-Visite à un ami

    Qu'avez-vous l'intention de visiter au Cameroun ?

    0-Groupe ethnique 1-Village bamiléké 2-Les chutes 3-Les villes du Sud-Cameroun 4-Parc de Waza, les pic de Rhumsiki

    Où bien avez-vous déjà visité le Cameroun ?

    0-Oui 1-Non

    Qu'avez-vous visité ?

    0-Etokos et Ebogo 1-Parc de Waza et les Pic de Rhumsiki 2-Ville de Maroua

    Vous êtes seul ou en groupe ?

    0-Oui 1-Non

    Que comptez-vous visiter ici dans la Département de la Vina ? (Ou avez-vous déjà visité ?)

    0-Lamidat 1-Lac tison 2-Chutes de tello 3-Manifestation culturelle Peul lors de la Tabaski 4-Lac Tison et les Chutes de Tello 5-Lamidat et lac Tison

    Qui vous en a parlé ?

    0-Le guide touristique 1-Un ami

    Sites touristiques

    N° Photo

    Coord X

    Coord Y

    Coord Z

    Angle de prise de vue

    Observation

     

    Coord Y :

    Date :

     
     
     
     
     

    Voie d'accès :

    Accessibilité :

    Aménagement :

    Statut du site :

    Zone d'aménagement touristique :

    Fréquentation :

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Coord X :

    Coord Z :

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Coord Y :

    Date :

     
     
     
     
     

    Voie d'accès :

    Accessibilité :

    Aménagement :

    Statut du site :

    Zone d'aménagement touristique :

    Fréquentation :

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Coord X :

    Coord Z :

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Annexe V:Fiche d'observation de terrain

    Annexe VI: Tableaux et graphiques supplémentaire

    L'intéressement de la population riveraine des sites par rapport au tourisme

     
     

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage Valide

    Pourcentage cumulatif

    Valide

    Oui

    47

    56,0

    68,1

    68,1

    Non

    22

    26,2

    31,9

    100,0

    Total

    69

    82,1

    100,0

     

    Manque

    Non répondu

    15

    17,9

     
     

    Total

    84

    100,0

     
     

    Le village en profite t-il?

     
     

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage valide

    Pourcentage cumulatif

    Valide

    Oui

    22

    26,2

    28,2

    28,2

    Non

    56

    66,7

    71,8

    100,0

    Total

    78

    92,9

    100,0

     

    Manque

    Non répondu

    6

    7,1

     
     

    Total

    84

    100,0

     
     

    Depuis que vous êtes ici, le nombre de visiteurs a augmenté ou pas?

     
     

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage valide

    Pourcentage cumulé

    Valide

    En augmentation

    28

    33,3

    35,0

    35,0

    En diminution

    40

    47,6

    50,0

    85,0

    Pas de visiteurs

    12

    14,3

    15,0

    100,0

    Total

    80

    95,2

    100,0

     

    Manque

    Non répondu

    4

    4,8

     
     

    Total

    84

    100,0

     
     

    Avez-vous entendu parler de l'Adamaoua comme Région touristique?

     
     

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage valide

    Pourcentage cumulatif

    Valide

    Oui

    64

    80,0

    80,0

    80,0

    Non

    16

    20,0

    20,0

    100,0

    Total

    80

    100,0

    100,0

     

    Table de matières

    DEDICACE i

    REMERCIEMENTS ii

    RESUME iv

    ABSTRACT v

    SOMMAIRE vi

    LISTE DES TABLEAUX ix

    LISTE DES FIGURES x

    LISTE DES PHOTOS xi

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS xii

    INTRODUCTION GENERALE 1

    PROBLEMATIQUE 2

    QUESTIONS DE RECHERCHE 3

    Question principale 3

    Questions spécifiques 3

    CONTEXTE SCIENTIFIQUE 3

    OBJECTIFS DE RECHERCHE 12

    Objectif principal 12

    Objectifs spécifiques 12

    HYPOTHESES DE RECHERCHE 12

    Hypothèse principale 12

    Hypothèses spécifiques 12

    CADRE GEOGRAPHIQUE 13

    CADRE CONCEPTUEL ET METHOLOGIQUE 14

    Cadre conceptuel 14

    Cadre méthodologique 17

    Les observations du terrain 18

    La collecte des données 18

    Les données primaires 18

    Les données secondaires 19

    Echantillonnage 20

    Les enquêtes de terrain 22

    L'enquête par questionnaire 22

    Choix du type de question 23

    Administration des questionnaires 23

    Les entretiens 24

    Le traitement et analyse des informations 24

    Le traitement des données 24

    L'analyse des données 25

    Le traitement cartographique et le traitement de texte 26

    Le traitement cartographique 26

    Le traitement de texte 26

    INTERET DE L'ETUDE 29

    Première partie : 30

    Le département de la Vina : une zone d'élevage aux potentialités touristiques variées 30

    Chapitre I : Présentation de la zone d'étude et de ses caractéristiques 31

    Introduction 31

    I-1 La Vina dans la région de l'Adamaoua 31

    I-1-1 Sa situation géographique et administrative 31

    I-1-1-1 La situation géographique de la Vina 31

    I-1-1-2 Son cadre administratif 32

    I-1-2 l'aspect ethno-démographique et économique 34

    I-1-2-1 L'aspect ethno-démographique 34

    I-1-2-2 L'aspect économique 38

    I-2 Le Département de la Vina : un milieu favorable à la pratique de l'élevage 40

    I-2-1 L'abondance du pâturage 40

    I-2-1-1 Les terres couvertes de plantes herbacées 41

    I-2-1-2 les pâturages provisoires 42

    I-2-1-3 Les autres formes de pâturages 42

    I-2-2 les sources natronées et un peuple d'éleveurs 43

    I-2-2-1 les sources natronnées : les Lahorés 43

    I-2-2-2 Un peuple ancré dans la pratique de l'élevage 44

    I-3 Les performances de l'élevage de la Vina 45

    I-3-1 Un cheptel bovin exceptionnel 45

    I-3-1-1 Son effectif bovin 45

    I-3-1-2 Des races bovines exceptionnelles 47

    I-3-2 Les performances commerciales du bétail de la Vina au niveau local, national et international 49

    I-3-2-1 Les marchés locaux 50

    I-3-2-2 Les exportations du bétail 51

    Conclusion 52

    Chapitre II : Le département de la Vina et son potentiel touristique 53

    Introduction 53

    II-1 Un relief et un réseau hydrographique diversifiés 53

    II-1-1 Un relief diversifié 53

    II-1-1-1 La formation du plateau de la Vina 53

    II-1-1-2 Les différentes formes de reliefs 54

    II-1-2 Un vaste réseau hydrographique 54

    II-1-2-1 Les étendues d'eau 55

    II-1-2-2 Les sources, rivières et fleuves de la Vina 56

    II-2 L'extrême variété des potentialités connues 56

    II-2-1 La diversité des sites naturels 58

    II-2-1-1 Les lacs, chutes et cascades 58

    II-2-1-2 Les grottes et les massifs montagneux 62

    II-2-1-3 Les escarpements 63

    II-2-2 La variété des attractions culturelles 64

    II-2-2-1 Les chefferies traditionnelles 64

    II-2-2-2 La présence des villages pittoresques 66

    II-2-2-3 Les sites archéologiques 66

    II-3 Les autres attractions touristiques connues ou ignorées 68

    II-3-1 Les autres attractions touristiques 68

    II-3-1-1 Les ranchs pastoraux 68

    II-3-1-2 Les campements 68

    II-3-2 La présence des ressources touristiques encore ignorées 70

    II-3-2-1 L'élevage bovin 71

    II-3-2-2 Les objets d'art ancestraux et les sites archéologiques en friche 71

    Conclusion 73

    Deuxième partie : 74

    L'état des lieux du secteur dans le département de la Vina 74

    Chapitre III : Les sites touristiques de la Vina 75

    Introduction 75

    III-1 Définition et critères de choix d'un site 75

    III-1-1 Définitions 75

    III-1-1-1 Définition selon le MINTOUL 75

    III-1-1-2 Définition selon les auteurs 76

    III-1-1-3 Définition selon les institutions internationales 79

    III-1-2 Les critères de choix d'un site touristique 80

    III-1-2-1 L'appartenance à une zone d'aménagement touristique 80

    III-1-2-2 Les recommandations de l'UNESCO 81

    III-1-2-3 Disposition des aménagements adéquats sur le site 82

    III-2 le statut des sites de la Vina 82

    III-2-1 des sites touristiques sous exploités et faiblement visités 83

    III-2-1-1 Des sites peu connus 83

    III-2-1-2 Des sites aménagés et mal entretenus 88

    III-2-1-3 Des lieux pourtant attrayants mais très peu visités 91

    III-2-2 Des sites touristiques à l'abandon 95

    III-2-2-1 Des lieux attractifs mais enclavés 95

    III-2-2-2 Des sites se détournant de la vocation touristique 96

    III-3 Les insuffisances au niveau de leur aménagement 97

    III-3-1 Des sites aux aménagements limités 97

    III-3-1-1 Un manque d'hébergement et de restauration sur les lieux 98

    III-3-1-2 Des lieux sans distraction pour le visiteur 98

    III-3-2 Un patrimoine touristique en friche 99

    III-3-2-1 Manque de valorisation du patrimoine culturel 99

    III-3-2-1 Manque de mise au jour des trésors touristiques encore en friche 100

    Conclusion 101

    Chapitre IV : Une organisation et une influence économique mitigées du secteur touristique dans la Vina 102

    Introduction 102

    IV-1 Une organisation défavorable à la pratique du tourisme 102

    IV-1-1 Un manque important de promoteurs du tourisme 102

    IV-1-1-1 L'insuffisance des agences de tourisme 102

    IV-1-1-2l L'inexistence des «Tour operator« 103

    IV-1-2 Une communication passive et des activités touristiques inexistantes 103

    IV-1-2-1 Une communication passive 104

    IV-1-2-2 Des activités touristiques inexistantes 105

    IV-2 Des retombées économiques faibles face à une politique 106

    IV-2-1 Le tourisme : un secteur économique peu productif dans la Vina 106

    IV-2-1-1 Un secteur non rentable pour les populations riveraines des sites 106

    IV-2-1-2 Un apport économique limité 108

    IV-2-2 Une politique touristique tatillonne 110

    IV-2-2-1 Une stratégie touristique inopérante 110

    IV-2-2-2 Un manque important de professionnalisme 111

    Conclusion 111

    Troisième partie : 113

    Opportunités et recommandations pour un développement touristique dans la Vina 113

    Chapitre V : De véritables «destinations« en Afrique et au Cameroun 114

    Introduction 114

    V-1 Quelques exemples des destinations en Afrique 114

    V-1-1 Le Sénégal : une destination privilégié en Afrique occidentale 114

    V-1-1-1 Une position dominante du tourisme sénégalais en Afrique de l'Ouest 115

    V-1-1-2 L'existence de plusieurs formes de tourisme 115

    V-1-1-3 L'impact économique avéré du tourisme sénégalais 116

    V-1-2 Le Kenya : une destination de choix en Afrique 116

    V-1-2-1 Présence des ressources exceptionnelles 116

    V-1-2-2 Le tourisme : un secteur vital pour l'économie 117

    V-1-2-3 Une forte volonté politique touristique 117

    V-2 Les véritables espaces touristiques au Cameroun 118

    V-2-1 Le cas de la région de l'Extrême-Nord 118

    V-2-1-1 Présence de véritables sites touristiques 118

    V-2-1-2 Disponibilité des infrastructures d'accueil sur les lieux et des agences de tourisme 119

    V-2-1-3 Le rôle économique du tourisme pour les populations et la région 120

    V-2-2 Le cas de la région du Nord 121

    V-2-2-1 Une destination de choix pour les touristes 122

    V-2-2-2 Des attractions et des activités touristiques presque uniques au Cameroun 122

    V-2-2-3 Une omniprésence des organisateurs du secteur touristique 123

    V-3 les forces et faiblesses de l'activité touristique dans la Vina 124

    V-3-1 Les faiblesses du tourisme 124

    V-3-1-1 La concurrence des autres régions 125

    V-3-1-2 Une absence de mise en tourisme cohérente 126

    V-3-2 Les forces du tourisme 128

    V-3-2-1 Comment se démarquer de la concurrence locale 129

    V-3-2-2 La position géographique du département de la Vina 129

    Conclusion 130

    Chapitre VI : Propositions et recommandations pour un tourisme véritable dans le département de la Vina 131

    Introduction 131

    VI-1 Les conditions de viabilisation du secteur et la redéfinition de la politique touristique en place 131

    VI-1-1 Conditions de viabilisation du tourisme 132

    VI-1-1-1 Aménagement, valorisation et vulgarisation des sites 132

    VI-1-1-2 Création et gestion des activités afférentes au tourisme 133

    VI-1-1-3 Investissement et organisation du secteur 136

    VI-1-2 Réexaminer la stratégie touristique en place 138

    VI-1-2-1 Viser une clientèle nationale et étrangère 138

    VI-1-2-2 Une mixité d'intervention publique et privée 142

    VI-1-2-3 La commission d'organisation du secteur touristique 142

    VI-2 Développement de nouvelles formes de tourisme 143

    VI-2-1 Développement de nouvelles formes de tourisme adaptées au département 143

    VI-2-1-1 Créer de véritables circuits touristiques 143

    VI-2-1-2 Mettre sur pied un tourisme de randonnée équestre et pédestre 145

    VI-2-1-3 Promouvoir le développement de l'écotourisme 146

    VI-2-1-4 Mettre un accent sur le développement du tourisme culturel 147

    VI-2-2 Pour un tourisme rentable et équitable 148

    VI-2-2-1 Mise en marché des potentialités touristiques 148

    VI-2-2-2 Implication des populations riveraines dans la gestion du patrimoine touristique 149

    Conclusion 150

    CONCLUSION GENERALE 151

    Bibliographie 154

    Annexe 161

    Annexe I : Les sites et attractions touristiques de la région de l'Adamaoua 162

    Annexe II : TEXTES JURIDIQUES ET REGLEMENTATION DU TOURISME AU CAMEROUN 170

    Annexe III : ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE 182

    Annexes IV : Questionnaires d'enquête 190

    Annexe V:Fiche d'observation de terrain 193

    Annexe VI: Tableaux et graphiques supplémentaire 194

    Table de matières 197

    * 1Tchotsoua M, 1996. « Paysage géomorphologique, patrimoine socioculturel et tourisme dans l'Adamaoua«. Contribution au colloque du Festival National des Arts et de la Culture. Ngaoundéré, décembre 1996.

    * 2 Tchotsoua M, 1996. « Paysage géomorphologique, patrimoine socioculturel et tourisme dans l'Adamaoua«.

    * 3Microsoft® Encarta® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation.

    * 4 Les auteurs sont cités dans un document anonyme dont le titre est «Dictionnaire du tourisme : Quelques définitions«

    * 5SPSS (Statistical Package for Social Sciences).est un logiciel d'analyse des données numériques. Il analyse les informations et réalise les graphiques en fonction de ce que son utilisateur lui demande.

    * 6 L'harmattan

    * 7Anaba Banimb R.C., 2010. Cartographie et analyse des types d'occupation du sol dans la commune d'arrondissement de Ngaoundéré troisième, Mémoire de Master, Université de Ngaoundéré, Département de géographie, GENA, 151 pages.

    * 8Décret 2008/376 du 12 novembre 2008 portant organisation administrative de la République du Cameroun.

    * 9In Anaba Banimb R.C., 2010.

    * 10Léonard A., 2006. Lexique géographique, Lycée Français de Varsovie, 63pages.

    * 11Mouctar Bah T., Le facteur peul et les relations inter-ethniques dans l'Adamaoua au XIXème siècle, in Peuples et culture de l'Adamaoua (Cameroun), Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier, ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et Séminaires, Paris 1993, 319 pages.

    * 12 Anaba Banimb R.C., 2010. Cartographie et analyse des types d'occupation du sol dans la commune d'arrondissement de Ngaoundéré troisième, Mémoire de Master, Université de Ngaoundéré, Département de géographie, GENA, 151 pages.

    * 13Boutrais J., Les conditions naturelles de l'élevage sur le plateau de l'Adamaoua (Cameroun), Cah. ORSTOM, ser. Sci. Hum., Vol XI, n°2-1974, Pp 145-198.

    * 14Mouctar Bah T., Le facteur peul et les relations inter-ethniques dans l'Adamaoua au XIXème siècle, in Peuples et culture de l'Adamaoua (Cameroun), Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier, ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et Séminaires, Paris 1993, 319 pages.

    * 15Boutrais J. Les populations pastoral de «CABBAL«en Adamaoua, Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier, ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et Séminaires, Paris 1993, Pp 32-49.

    * 16 Confère figure 3

    * 17In Peuples et culture de l'Adamaoua (Cameroun), Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier, ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et Séminaires, Paris 1993, Pge 138.

    * 18BUCREP, in Rapport régional de progrès des objectifs pour le millénaire et le Développement : Région de l'Adamaoua.

    * 19Boutrais J. Les populations pastoral de «CABBAL«en Adamaoua, Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier, ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et Séminaires, Paris 1993, Pp 32-49.

    * 20Boutrais J., Les conditions naturelles de l'élevage sur le plateau de l'Adamaoua (Cameroun), Cah. ORSTOM, ser. Sci. Hum., Vol XI, n°2-1974, Pp 145-198.

    * 21Boutrais J., 1980. L'arbre et le boeuf en zone soudano-guinéenne, cah. ORSTOM, sér., sci. Hum., Vol XVIII, n°5, Pp 235-246.

    * 22Sanzhie Bokally R. J. J., 1982.Contribution à l'Etude de l'amélioration du cheptel bovin de l'Adamaoua (Cameroun) pour la production de Viande, Thèse de Doctorat vétérinaire, Université de Dakar, E. I. S. M. V., Faculté de Médecine et Pharmacie, 139 page.

    * 23Boutrais J., Les conditions naturelles de l'élevage sur le plateau de l'Adamaoua (Cameroun), Cah. ORSTOM, ser. Sci. Hum., Vol XI, n°2-1974, Pp 145-198.

    * 24 Attraction touristique classée par le MINTOUL

    * 25, Boutrais J., 1994. Les foulbés de l'Adamaoua et l'élevage : de l'idéologie pastorale à la pluri-activité, Cahier d'Etudes africaines 133-135, XXXIV-1-3, Pp. 175-196.

    * 26 Rapport de tournée du 14 janvier au 13 février 1921 par BRU, Chef de la Circonscription de Ngaoundéré (ANCY), cité par Boutrais J. (1996).

    * 27Atti-Mahamat A., 1989. Etude des paramètres de production des races bovines Wakwa et Goudali élevées à la station Zootechnique de Wakwa (Cameroun), Thèse de Doctorat vétérinaire, Université de Dakar, E. I. S. M. V., Faculté de Médecine et Pharmacie, 145 pages.

    * 28Sanzhie Bokally R. J. J., 1982.Contribution à l'Etude de l'amélioration du cheptel bovin de l'Adamaoua (Cameroun) pour la production de Viande, Thèse de Doctorat vétérinaire, Université de Dakar, E. I. S. M. V., Faculté de Médecine et Pharmacie, 139 page.

    * 29Atti-Mahamat A., 1989

    * 30 Rapport annuel d'activités 2012 de la DREPIA-Adamaoua.

    * 31Sanzhie Bokally R. J. J., 1982

    * 32 Le protérozoïque correspond à la période comprise entre - 2500 Ma et -540Ma.

    * 33 Eno Belinga (1984), cité par Tchotsoua Michel (1996).

    * 34 Terme géologique renvoyant à la première période de l'ère primaire, il y a environ 540 million d'années.

    * 35Tchotsoua M, 1996. « Paysage géomorphologique, patrimoine socioculturel et tourisme dans l'Adamaoua«. Contribution au colloque du Festival National des Arts et de la Culture. Ngaoundéré, décembre 1996.

    * 36Hendele J., 2008. Paysage géomorphologique et tourisme sur le plateau de Ngaoundéré, Mémoire de DEA, Université de Ngaoundéré, FALSH, Département de Géographie, 60 pages.

    * 37Hendele J., 2008

    * 38La pétrologie traite de l'origine, de la présence, de la structure et l'histoire des roches métamorphiques.

    * 39Hendele J., 2008

    * 40Tchotsoua M, 1996

    * 41 Information recueillie sur le terrain auprès de Monsieur Tizé Zra ; Directeur adjoint du ranch de Ngaoundaba.

    * 42Olivry J.C., (1986) et Tchotsoua M, 1996.

    * 43 Boutrais J.,

    * 44Olivry J.C. 1986. Fleuves et rivières du Cameroun, Collection « Monographies Hydrographiques ORSTOM », N°9, Paris, 733 pages.

    * 45Nizésété B.D. et al, 2009. «Création d'une agence de tourisme dans l'Adamaoua (S.A) «, FALSH, Université de Ngaoundéré, 46p

    * 46Nizésété B.D. Sites archéologique de la Vina dans l'Adamaoua au Nord-Cameroun : D'important archives matérielles en sursis, In KALIAO, Ecole Normale Supérieure, Université de Maroua, Volume 1, Numéro 2, décembre 2009, Pp 69-90.

    * 47Baiguelé E., 2005. «Les sites d'occupation ancienne à Ngan-ha dans l'Adamaoua : étude archéologique«, Mémoire de DEA en histoire, Université de Ngaoundéré, 45p.

    * 48Mohamamdou Eldridge (1990 :89-124), cité par Nizésété (2009).

    * 49Nizésété B.D., 2009.

    * 50Nizésété B.D. 2007. Musée et développement : réflexion sur les enjeux et défis des musées camerounais pour le valorisation du patrimoine culturel, in Annale de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, Vol IX, Pp 5-36.

    * 51Nizésété B.D. Sites archéologique de la Vina dans l'Adamaoua au Nord-Cameroun : D'important archives matérielles en sursis, In KALIAO, Ecole Normale Supérieure, Université de Maroua, Volume 1, Numéro 2, décembre 2009, Pp 69-90.

    * 52 Cité par Louléo (2006) et Hendélé (2008).

    * 53 Tchotsoua M., 1996.

    * 54 Enquête de terrain 2012.

    * 55 Information obtenue auprès du gardien du site.

    * 56 UNESCO

    * 57 Enquête de terrain 2012.

    * 58 Information recueillie auprès de Monsieur Alim Garga, Guide, touristique régional ; enquête de terrain, 2012.

    * 59Dewailly B. et Ovazza J.M., 2004. « Le tourisme au Liban : quand l'action ne fait plus système », in Berriane M. dir., Tourisme des nationaux, tourisme des étrangers : quelles articulations en Méditerranée ?, Institut Universitaire Européen de Florence.

    * 60Dewailly B. et Ovazza J.M., 2004

    * 61Nyaga E., 2007. L'industrie touristique au Kenya, Mission économique de Nairobi, Kenya.

    * 62Cameroun tribune, n°10192/6393-38è année/ Jeudi 04 octobre 2012/ Directeur de publication : Marie-Claire NNana, page 15 ; Web : www.cameroun-tribune.cm.

    * 63Ndamé J.P. et al, 2010. «Problématique du développement de l'écotourisme au Cameroun : cas des aires protégées de la région du Nord«, in annales FALSH, vol XII, Université de Ngaoundéré, pp 165-183.

    * 64Déwally J-M. et Flament E., 2000. «Le tourisme«, Edition SEDES, Paris, 192 pages.

    * 65Ndamé J.P. et al, 2010. «Problématique du développement de l'écotourisme au Cameroun : cas des aires protégées de la région du Nord«, in annales FALSH, vol XII, Université de Ngaoundéré, pp 165-183.

    * 66 Touristification : processus de mise en tourisme des potentialités identifiées dans un espace donné

    * 67Déwally J-M. et Flament E., 2000. «Le tourisme«, Edition SEDES, Paris, 192 pages.

    * 68La touristicité Ce terme désigne le caractère fonctionnel touristique d'un espace. Il qualifie cet espace touristique en termes de poids économique (degré d'insertion économique) et en termes de présence dans le paysage et d'aménagement du territoire (degré d'insertion spatiale) .Le degré de touristicité s'apprécie à travers une multitude d'indices : parcs d'hébergements, statistiques de fréquentation, chiffres d'affaires des entreprises touristiques, etc...

    * 69Nizésété B.D. Sites archéologique de la Vina dans l'Adamaoua au Nord-Cameroun : D'important archives matérielles en sursis, In KALIAO, Ecole Normale Supérieure, Université de Maroua, Volume 1, Numéro 2, décembre 2009, Pp 69-90.

    * 70 Information et propos du Chef du Village Idool






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo