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Le tourisme dans le departement de la vina (adamaoua-cameroun) : mythe ou réalité ?


par Harry SADIO FOPA
Université de Ngaoundéré - Master 2012
  

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I-1-2 l'aspect ethno-démographique et économique

L'Adamaoua en général et le département de la Vina en particulier sont dotés d'un fort regroupement humain en pleine croissance. On note une forte hétérogénéité de la population dans ces zones du pays. Cette hétérogénéité de la population s'applique également sur les activités économiques.

I-1-2-1 L'aspect ethno-démographique

La population autochtone de cette circonscription administrative est composée de plusieurs groupes ethniques qui présentent des disparités appréciables11(*). Ce sont : les Peuls, les Dii, les Mboum, les Haoussas, les Kaka et les Laka12(*). Ces différents peuples se distinguent par leurs pratiques culturales et également par leurs activités.

Les Peuls se répartissent en deux sous-groupes. Les Foulbé et les MBororo. Les peuls sont un peuple d'éleveurs qui serait venu de l'Afrique de l'Ouest au XIXème siècle. Leur présence sur le plateau de la Vina se justifie par la recherche du pâturage pour leur bétail13(*). Etant un peuple musulman, ceux-ci s'installèrent dans la région en instaurant la pratique de l'islam à la population locale et entretenant parfois des relations violentes avec ces populations en ce qui concerne la gestion et la domination sur le territoire14(*). Les peuls se trouvent un peu partout dans le département de la Vina, principalement dans les secteurs propices à la pratique de l'élevage notamment à l'Est et au Sud-est du département (gounjel, Idool, Tourningal, Dibi Wakwa, Nyambaka etc.)15(*), également au Nord dans les secteurs de Mbang-foulbé, Moungel, Tchabal, etc. On les rencontre également à l'Ouest et au centre du département notamment à Ngaoundéré16(*). Bien qu'étant des peuls, les Foulbés se distinguent des Mbororo de par leur organisation traditionnelle et leur «supériorité« sur les Mbororo. L'organisation du peuple Foulbé suit un modèle de structure hiérarchisée ; c'est-à-dire du Chef Suprême aux esclaves. Le Chef Suprême chez les foulbés est le Lamido, et dans l'exercice de ses fonctions est accompagné de ses notables, serviteurs et esclaves. La culture Foulbé se matérialise par les manifestations culturelles telles que la Fatansia. Les Mbororo par contre ne sont pas assez ancré dans la culture foulbé ; ceux-ci se livrent particulièrement à la pratique de l'élevage bovin et sont par conséquent considérés comme les gardiens du bétail des Foulbés. C'est pour cette raison qu'ils sont souvent considérés comme les «Foulbés de la brousse«.

Les Dii ou Dourou: Les Dii sont un peuple d'agriculteurs venu du Nord du Cameroun. Leurs mouvements migratoires les ont permis de trouver une terre propice à la pratique agricole dans Nord de la Vina. C'est ainsi qu'on rencontre les Dii dans la plaine de Mbé après l'escarpement abrupt au Nord du département à 45 Km de la ville de Ngaoundéré. On les trouve également au Nord-est de la Vina.

Les Mboum ou Mbum: Les Mboum sont considérés comme un peuple autochtone de la région parce qu'ils y vivent bien avant l'arrivée des Peuls (Mouctar Bah T, in Peuples et culture de l'Adamaoua (Cameroun), 1997) dans le territoire. A l'arrivée des Peuls, ce peuple était animiste. Compte tenu de l'islamisation que les Peuls ont apportée dans la région, ceux-ci ont connu des moments de tension avec les Peuls. Vers la fin du XIXème, les deux peuples signent un pacte de cohabitation dans la région ; c'est ainsi que les Mboum, bien qu'ayant des modes de vie différents s'intègrent dans une même structure et respectant plus ou moins les mêmes valeurs. C'est ainsi que le royaume Mboum devint un royaume vassal du Lamidat de Ngaoundéré. Cependant, ce peuple reste tout de même ancré dans leurs pratiques traditionnelles originelles, c'est dans ce sens que chaque deux ans le Chef Supérieur Mboum appelé Bélaka organise un festival culturel connu sous le nom de Mbor-Yanga, dont le but est de réunir les Mboum de la région et de remémorer les ancêtres. Ils occupent la partie Est de la Vina au niveau de Ngan-ha, Mbam-mboum ; on les retrouve aussi à l'Ouest et au Sud du département17(*).

Les Haoussa : Originaire du Nigéria, ce peuple partage le coeur du département dans le secteur de Ngaoundéré avec les Foulbés. La présence des Haoussa dans l'Adamaoua en général et dans la Vina en particulier serait d'ordre commercial ; la recherche des marchandises à prix bas notamment le bétail aurait attiré ce peuple dans la région. Trouvant donc un cadre propice à la pratique du commerce, ceux-ci s'installèrent dans la région et adoptèrent la culture des Peuls déjà présents sur les lieux.

Les Laka et les Kaka : Groupes ethniques minoritaire, les Laka se trouvent dans le secteur de Ngaoundéré, il est cependant difficile de déterminer une zone spécifique qualifiée de zone «appartenant« aux Laka. Quant aux Kaka, ils occupent une petite portion du territoire au Sud-ouest de la Vina à la frontière avec le département du Djérem.

Source : Peuple et culture de l'Adamaoua (Cameroun) Page 135 et Anaba Banimb R.C., 2010.

NB : Tous les groupes ethniques ne sont pas représentés sur la carte parce que la localisation précise des autres groupes (Haoussa et Laka) ne sont pas connus.

Réalisé par Sadio Fopa, 2013.

Figure 3: Carte de localisation des groupes ethniques du département de la Vina

La figure ci-dessus est une carte de localisation des groupes ethniques du département de la Vina. On peut constater sur la dite carte que les groupes ethniques dominants sont les Peuls. Ils occupent une grande partie du département de la Vina allant de l'Ouest à l'Est englobant les localités comme Martap, Ngaoundéré, Dibi, jusqu'à Bélel. Ils occupent aussi la partie Sud de la Vina notamment au Sud de Martap et de Bélel et également au Nord de Ngaoundéré dans le secteur de Tchabal. Les Dii quant à eux se trouvent à l'extrême-Nord du département, ils se localisent de ce fait au Nord après «la falaise« et au Nord-est. Quant au Mboum, ceux-ci se localisent dans quatre zones bien distinctes. On les trouve à l'Ouest, au Sud, à l'Est de Ngaoundéré et au Nord de Bélel à la frontière avec l'arrondissement de Touboro.

A côté de cette population autochtone, s'ajoute une population étrangère. Celle-ci est constituée des populations venues du Nord du Cameroun et du Sud, et également d'une population ayant traversée les frontières. Les peuples nationaux qu'on retrouve dans cet espace sont entre autres les Bamiléké, Bassa, Bulu, Maka, Ewondo, Beti, Douala, etc. Plusieurs facteurs expliquent la présence de ces peuples ; c'est par exemple le cas de la recherche d'un meilleur cadre de vie, les raisons professionnelles tels que la fonction publique, le secteur informel, et aussi le trop-plein de la population des grandes villes comme Douala et Yaoundé. Pour ce qui est des émigrés, la principale raison de leur présence est le commerce. C'est par exemple le cas des Nigérians.

L'ensemble de ces peuples tant autochtones qu'allogènes constituent la population totale de la Vina. En 2005, cette population était d'environ 300 000 habitants ; et d'après les résultats du dernier recensement, cette population atteint aujourd'hui 365 000 habitants soit un taux de croissance d'environ 17,80%18(*). Cette croissance est liée à l'accroissement naturel de la population de cette région et aussi aux migrations.

* 11Mouctar Bah T., Le facteur peul et les relations inter-ethniques dans l'Adamaoua au XIXème siècle, in Peuples et culture de l'Adamaoua (Cameroun), Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier, ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et Séminaires, Paris 1993, 319 pages.

* 12 Anaba Banimb R.C., 2010. Cartographie et analyse des types d'occupation du sol dans la commune d'arrondissement de Ngaoundéré troisième, Mémoire de Master, Université de Ngaoundéré, Département de géographie, GENA, 151 pages.

* 13Boutrais J., Les conditions naturelles de l'élevage sur le plateau de l'Adamaoua (Cameroun), Cah. ORSTOM, ser. Sci. Hum., Vol XI, n°2-1974, Pp 145-198.

* 14Mouctar Bah T., Le facteur peul et les relations inter-ethniques dans l'Adamaoua au XIXème siècle, in Peuples et culture de l'Adamaoua (Cameroun), Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier, ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et Séminaires, Paris 1993, 319 pages.

* 15Boutrais J. Les populations pastoral de «CABBAL«en Adamaoua, Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier, ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et Séminaires, Paris 1993, Pp 32-49.

* 16 Confère figure 3

* 17In Peuples et culture de l'Adamaoua (Cameroun), Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier, ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et Séminaires, Paris 1993, Pge 138.

* 18BUCREP, in Rapport régional de progrès des objectifs pour le millénaire et le Développement : Région de l'Adamaoua.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille