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Le tourisme dans le departement de la vina (adamaoua-cameroun) : mythe ou réalité ?


par Harry SADIO FOPA
Université de Ngaoundéré - Master 2012
  

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III-2-1-3 Des lieux pourtant attrayants mais très peu visités

«La nature à pourvu l'Adamaoua des «sites« touristiques (...) les plus pittoresques du Cameroun«53(*).Bien que cette expression soit quelque peu exagérée, il n'en demeure pas moins qu'ils valent le déplacement.

Dans l'ensemble, les sites touristiques de la Vina connaissent une baisse constante du nombre de visiteurs54(*) ; certains sites n'ont même jamais été visités depuis leur dénomination. L'enquête menée au lac Tison nous a révélé que depuis 2000 jusqu'à 2012, le site a accueilli 4442 touristes55(*) soit une moyenne annuelle de 370 touristes et de 31 touristes par mois soit en moyenne 1 touriste par jour. Bien que ces calculs soient des estimations, le gardien du site affirme que le taux de fréquentation diminue d'année en année malgré la publicité faite autour de ce site, et que depuis environ 2006-2007, le site reçoit moins de 200 touristes par an, soit environ 16 visiteurs par mois alors qu'en même temps la population du département à plus que doublé en 15 ans. En outre, un bon nombre d'enquêtés issus de la population riveraine des sites touristiques affirment aussi que le taux de fréquentation est en diminution, d'autres déclarent qu'il n'y a pas de visiteurs ; sauf quelques-uns qui attestent que le taux de fréquentation est en augmentation.

Source : Enquête de terrain 2012.

Figure 11: Taux des enquêtés ayant donné des réponses sur la fréquentation des sites.

Le diagramme sectoriel de la figure n° 11 représente le nombre de personnes ayant donné des réponses sur la fréquentation des sites touristiques dans le département de la Vina. 48% des enquêtés affirment que le nombre de touristes est en baisse, 14% disent que les sites ne sont pas visités, 33% déclarent que le nombre de touristes est en augmentation et 5% n'ont donné aucune réponse. Ces données attestent qu'il y a effectivement une réduction des fréquentations des sites de manière générale à laquelle s'ajoutent les sites qui ne sont pas visités.

Nous pouvons par exemple constater dans le graphique ci-dessous le nombre de personnes qui ont entendu parler des sites et qui ont visité ces sites.

Source : Enquête de terrain, juillet-août 2012.

Figure 12: Part de visite de chaque site touristique (Population urbaine).

Le graphique qui précède montre l'effectif de personnes enquêtées qui ont entendu parler des différents sites et également l'effectif de ces personnes qui ont visité ces sites. Nous pouvons constater d'une part que les sites les plus connus sont également les plus visités, en l'occurrence du mont Ngaoundéré, les chutes de tello, le lac tison ; et qui jusqu'aujourd'hui connaissent une fréquentation de la population urbaine. Pour les lieux comme le lac de Mballang, les Chutes de la Vina, le Ranch de Ngaoundaba ne sont pas aussi visités et connu que ceux qui précèdent. D'autre part, il ressort de cette enquête que la population urbaine ne s'intéresse beaucoup aux attractions culturelles, ce qui pourrait expliquer le fait que les attractions telles que le musée de ngan-ha, l'arbre du centenaire, le festival Mbor-yanga ne soient pas visités, déjà même que ceux-ci ne sont pas connu. Toujours dans le même sens, on constate que bon nombre de sites ne sont pas connu, notamment le ranch de Gounjel, les chutes de Waka Dobo, le lac de Wakwa, la source thermale de laouré, le campement de Faro-coron, etc. Par ailleurs, il y a des lieux qui sont connus mais pas du tout visités ; c'est le cas des chutes de la Bini, la grotte de Mbam-boum. En somme, nous pouvons ici tirer la conclusion selon laquelle c'est probablement l'aspect accessibilité qui indique la variation des visites des différents «sites«.

Outre le fait que la population urbaine visite très faiblement les sites touristiques du département de la Vina, les touristes, eux aussi ne s'intéressent pas vraiment au tourisme dans cette zone vu le nombre de touristes qui transite par cette région pour aller visiter les régions du Nord et de l'Extrême-Nord pendant la saison touristique. Ceux qui séjournent dans la Vina pour se reposer, profitent de ce moment pour visiter ce qui leurs sont proposés par des guides touristiques. A travers les enquêtes menées auprès des touristes, nous avons constaté que de tous les sites touristiques de la Vina, quatre seulement sont visités par des touristes. Ce sont : le lamidat de Ngaoundéré, le lac Tison, les chutes de Tello et les manifestations culturelles (fantasia et danse traditionnelle lors de la fête de tabaski). Sur les 24 touristes que nous avons enquêtés, 10 ont visité le lac Tison, 8 le lamidat de Ngaoundéré, 4 sont allés aux chutes de Tello et 5 ont assisté aux manifestations culturelles pendant deux jours. Les visites sur ces sites sont probablement dues à leur accessibilité très facile.

Le lac Tison a été le plus visité certainement à cause de sa proximité avec ville de Ngaoundéré, les chutes de Tello ont été les moins visités sans doute à cause de leur éloignement de la Ville. En ce qui concerne les manifestations culturelles, celles-ci résultent du fait que les touristes étaient de passage dans la Ville au moment où la communauté musulmane célébrait la fête de tabaski. Le tableau qui suit représente le nombre de touristes ayant visité les quatre sites susmentionnés.

Source : Enquête de terrain 2012.

Figure 13: Nombre de touristes ayant visité chaque site touristiqued'août à novembre 2012.

Au regard de ce qui précède, il ressort que les lieux qualifiés de touristique dans le département de la Vina sont très peu visités tant par la population urbaine que par des touristes. En outre, les révélations faites par les personnes ressources et les personnes sur lesquelles nous avons menées l'enquête indiquent que dans l'ensemble, le taux de fréquentation des sites décroit progressivement, et que certains sites d'ailleurs n'accueillent pas de visiteurs. La diminution du taux fréquentation des sites et le manque de visite de certains lieux ne sont-elles pas liées à la faible valorisation de leur potentiel et probablement ou fatalement au manque d'expérience des promoteurs de ce secteur qui se contentent de faire le minimum ?

* 53 Tchotsoua M., 1996.

* 54 Enquête de terrain 2012.

* 55 Information obtenue auprès du gardien du site.

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