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Difficultes rencontrées par les femmes entrepreneurs appuyées par l'AFAB pour la promotion de l'entrepreneuriat feminin au Burundi


par Alexis NIMUBONA
Université du lac Tanganyika - Licence en génie informatique 2014
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU BURUNDI

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DU LAC TANGANYIKA

FACULTE DES SCIENCES DE GESTION ET D'ECONOMIE APPLIQUEE

DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES FEMMES ENTREPRENEURS APPUYEES PAR L'AFAB POUR LA PROMOTION DE L'ENTREPRENEURIAT FEMININ AU BURUNDI

Par :

Par:

NIMUBONA Alexis

et

NTITANGURANWA Nadège

Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en sciences de gestion et d'économie appliquée

Option : Gestion socio-économique des

Entreprises et Organisations

Sous la Direction de

Dr NIYUHIRE Prisca

Bujumbura, avril 2014

DEDICACE

A mon regretté père;

A ma mère;

A mes frères et soeurs;

A toute personne qui m'est chère.

NIMUBONA Alexis

A mes parents;

A mon époux;

A mes enfants;

A mes frères et soeurs;

A toutes mes connaissances.

NTITANGURANWA Nadège

REMERCIEMENTS

La réalisation de ce travail est le fruit de multiples contributions intellectuelles, morales, matérielles et financières.

Nous exprimons notre profonde gratitude au Dr. Prisca NIYUHIRE qui, en dépit de ses multiples obligations, a accepté de diriger ce travail. La mise à profit de ses précieuses ressources (temps, connaissances, conseils,) restera à jamais gravée dans nos mémoires. Dans le même ordre d'idées, nous exprimons notre gratitude aux membres du jury qui ont bien voulu lire ce mémoire et participer à son évaluation.

Nous pensons également à tout le corps enseignant depuis ceux du niveau primaire jusqu'à l'Université pour la formation intellectuelle qu'il nous a léguée pendant toute la période de notre formation.

Nos vifs remerciements s'adressent également à l'endroit des dirigeants et les membres de l'AFAB pour nous avoir donné des précieuses informations dont nous avions besoin pour la réalisation de ce travail.

Nous remercions également les différentes femmes entrepreneurs appuyées par ladite association qui ont accepté de répondre à notre questionnaire d'enquête.

Toute notre sympathie à nos camarades de promotion pour l'ambiance et la convivialité qui ont émaillé notre séjour à l'ULT.

Nous signifions notre dette de reconnaissance à nos parents, à nos frères et soeurs et à toutes nos parentés qui n'ont jamais cessé de nous soutenir durant notre scolarité.

Enfin, que tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont soutenus trouvent ici l'expression de notre gratitude.

NIMUBONA Alexis

et

NTITANGURANWA Nadège

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION

AG   : Assemblée Générale

AGR : Activités Génératrices de Revenus

AFAB   : Association des Femmes Entrepreneurs du Burundi

BAC  : Burundi Advertising Company

BCB   : Banque de Crédit de Bujumbura

BIT  : Bureau International du Travail

BTP : Bâtiment et Travaux Publics

CEA : Communauté Est- Africaine

CECM : Caisse d'Epargne et de Crédit Mutuel

CFCIB  : Chambre Fédérale de Commerce et d'Industrie du Burundi

EAC : East African Community

FCITF   : Facilitation du Commerce Informel Transfrontalier des Femmes

FA  : Fréquence Absolue

FR   : Fréquence Relative

FSGEA : Faculté de Sciences de Gestion et d'Economie Appliquée

IDC : Institut de Développement Economique

IMF : Institutions de Microfinances

MPMEs  : Micro Petites et Moyennes Entreprises

NIF : Numéro d'Identification Fiscale

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OPC  : Ordre Professionnel des Comptables

RC : Registre du Commerce

RD Congo : République Démocratique du Congo

TIC  : Techniques d'information et de communication

ULT  : Université du Lac Tanganyika

WISE : Women institution for Self Empowerment

ZEP  : Zone d'Echange Préférentiel

%  : Pourcentage

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition des répondantes dans notre enquête par tranche d'âge 2

Tableau 2: Répartition des répondantes dans notre enquête par situation matrimoniale 40

Tableau 3: Répartition des répondantes dans notre enquête par niveau de scolarité 41

Tableau 4: Activités économiques menées par les enquêtées de la présente étude 42

Tableau 5: Raisons du choix de l'activité menée par les femmes de notre échantillon 43

Tableau 6: Nombre de femmes de notre échantillon ayant déjà reçu une formation de l'AFAB pour l'activité qu'elles mènent 44

Tableau7: Intérêt des séminaires d'information et de formation pour les femmes de notre échantillon 44

Tableau 8: Domaines de formation demandée par les répondantes de notre échantillon 45

Tableau 9 : Difficultés que rencontrent les femmes de notre échantillon lors du lancement de leurs activités entrepreneuriales 45

Tableau 10: Source de financement ayant permis le lancement de l'activité des femmes de notre échantillon 46

Tableau 11: Statistiques des réponses sur les autres sources de financements pour les femmes de notre échantillon 48

Tableau 12: Apport personnel pour le lancement des activités des femmes de notre échantillon 2

Tableau 13: Moyen le plus facile pour obtenir le crédit pour les femmes de notre échantillon 48

Tableau 14: Type de groupe auquel appartiennent les répondantes dans notre enquête 49

Tableau 15 : Stratégies qu'il faut adopter pour renforcer les capacités des femmes

entrepreneurs de notre échantillon.................. ............................. 49

Tableau 16: Statistiques des réponses de nos enquêtées sur les facilités de regroupements offertes par l'AFAB 2

Tableau 17: Statistiques des réponses de nos enquêtées sur la séparation du revenu de l'activité et du revenu quotidien 50

Tableau 18: Statistiques des réponses de nos enquêtées sur la proposition d'encadrement après formation par AFAB 51

TABLE DES MATIÈRES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION iii

LISTE DES TABLEAUX iv

TABLE DES MATIÈRES v

INTRODUCTION GENERALE 1

1. Intérêt et choix du sujet 2

2. Problématique 2

3. Objectif du travail...........................................................................2

4. Hypothèse de recherche 3

5. Méthodologie de recherche 3

6. Délimitation du sujet 4

7. Articulation du travail 5

CHAPITRE  I : APPROCHE THEORIQUE SUR L'ENTREPRENEURIAT FEMININ 6

I.1 Définition de quelques concepts entrepreneurials 6

I.1.1 Notion d'entreprise 6

I.1.2. Entrepreneur 7

I.1.3 Entrepreneuriat 7

I.1.4 Types d'entrepreneuriat 8

I.1.4.1 Entrepreneuriat formel et informel 8

I.1.4.2 Entrepreneuriat individuel et entrepreneuriat collectif 9

I.1.4.3 Entrepreneuriat occasionnel et entrepreneuriat durable 10

I.1.4.4 Entrepreneuriat privé, entrepreneuriat public et entrepreneuriat social 10

I.1.4.5 Entrepreneuriat féminin 10

I.1.4.6 Entrepreneuriat masculin 11

I.2 Notion de la promotion de la femme ou notion d'Empowerment des femmes 11

I.2.1Importance de l'entrepreneuriat féminin 12

I.2.2 Rôle de la femme dans la lutte contre la pauvreté 12

I.2.3 Esprit d'entreprise chez les femmes 12

I.2.4 Femmes et le développement de la micro-entreprise 13

I.2.5 Caractéristiques des micro-entreprises dirigées par les femmes 13

I.2.6 Entrepreneuriat féminin au milieu rural et ses secteurs d'activités 14

I.2.7 Entrepreneuriat féminin au milieu urbain et ses secteurs d'activités 15

I. 3 Facteurs déclencheurs de l'entrepreneuriat 16

I.3.1 Facteurs déclencheurs positifs 17

I.3.2 Facteurs déclencheurs négatifs 17

I.4 Sources de financement pour l'entrepreneuriat féminin 18

I.4.1 Financement interne ou autofinancement 18

I.4.2 Sources de financement externe 18

I.4.2.1 Crédit solidaire 18

I.4.2.2 Crédit individuel 20

I.4.2.3 Epargne personnelle et familiale 20

I.4.2.4 Tontines 21

I.4.2.5 Clubs d'investisseurs 21

I.4.2.6 Autres sources de financement pour l'entrepreneuriat féminin 21

I.5 Principales contraintes rencontrées par les femmes entrepreneurs................21

I.5.1 Disparités et les déséquilibres socioculturels 22

I.5.2 Contraintes financières 22

I.5.3 Contraintes psychologiques 22

I.5.4 Contraintes fiscales 22

I.5.5 Obstacles liés au niveau d'instruction 23

I.5.6 Absence d'un environnement incitatif 23

Conclusion du premier chapitre 24

CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'AFAB ET SA CONTRIBUTION A LA PROMOTION DE L'ENTREPRENEURIAT FEMININ AU BURUNDI 25

II.1 Brève historique de l'AFAB 25

II.2 Objectifs de l'AFAB 26

II.3 Missions de L'AFAB 26

II.4 Public de l'AFAB 26

II.5 Structure organisationnelle et fonctionnelle de l'AFAB 27

II.5.1 Structure organisationnelle 27

II.5.2 Fonctionnement de l'AFAB 27

II.5.2.1 Assemblée générale 27

II.5.2.2 Conseil d'administration 27

II.5.2.3 Secrétariat général 28

II.5.2.4 Commissariat aux comptes 29

II.6 Organisation financière et comptable de l'AFAB 29

II.6.1 Ressources et les dépenses de l'AFAB 29

II.6.1.1 Ressources de l'AFAB 29

II.6.1.2 Dépenses de l'AFAB 29

II.6.2 Organisation comptable 30

II.6.3 Secteurs d'activités de l'AFAB 30

II.6.4 Stratégies et les activités de l'AFAB 30

II.7 Contribution de l'AFAB a la promotion d'entrepreneuriat féminin 31

II.7.1 Appuis financiers 31

II.7.2 Formations professionnelles 32

II.8 Esprit d'entreprise chez les femmes apprenantes à l'AFAB 32

Conclusion du second chapitre 34

CHAPITRE III : DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES FEMMES ENTREPRENEURS DU BURUNDI APPUYEES PAR L'AFAB 35

III.1 Méthodologie pour la partie empirique 35

III.1.1 Techniques de collecte des données utilisées 35

III.1.1.1 Entretien 35

III.1.1.2 Enquête par questionnaire 36

III.1.2 Justification du choix de l'échantillon 36

III.1.3 Difficultés rencontrées 36

III.2 Présentation et interprétation des résultats 37

III.2.1 Résultats des entretiens 37

III.2.1.1 Contraintes juridiques 37

III.2.1.2 Obstacles d'ordre infrastructurel 37

III.2.1.3 Contraintes institutionnelles 38

III.2.1.4 Contraintes d'adhésion dans l'AFAB 38

III.2.1.5 Contraintes socioculturelles 38

III.2.1.6 Harcèlements que rencontrent les commerçantes transfrontalières appuyées par AFAB 38

III.2.2 Résultats du questionnaire 39

III.2.2.1 Identification des répondantes 39

III.2.2.2 Activités menées et formation suivies 42

III.2.2.3 Sources de financement 46

III.2.2.4 Suivi et évaluation des activités 50

Conclusion du troisième chapitre 52

CONCLUSION GENERALE 54

BIBLIOGRAPHIE 57

ANNEXES 60

INTRODUCTION GENERALE

L'entrepreneuriat féminin est très important au Burundi. En effet, Selon COREKE (2003), personne ne peut nier l'importance du rôle de la femme dans les activités socio-économiques des burundais. Que ce soit commerciale ou non, elle influence la qualité de vie de la population burundaise. En effet, les femmes sont de plus en plus nombreuses à fournir ce qui est nécessaire à plusieurs personnes. Pays à vocation agricole, le Burundi a une population de plus de huit millions dont cinquante et un pour cent (51%) sont des femmes. Ces dernières interviennent dans tous les secteurs de l'économie mais essentiellement dans le secteur informel. Dans beaucoup de domaines, ce sont souvent les contributions des femmes qui permettent à la famille de vivre dans des conditions décentes. Par leur travail, leurs activités et leurs sens d'initiatives, les femmes burundaises se sont aujourd'hui imposées dans leur société comme actrices incontournables.

Selon BITANGALO (2010), il est généralement admis que les femmes parce que « mère de famille » sont naturellement portées à entreprendre pour la survie de toute la famille [...]. Il est désormais reconnu dans le monde entier qu'il ne peut y avoir de développement sans participation des femmes. Il en est de même pour le Burundi.

Malheureusement, se lancer en affaires représente une somme considérable de risques et des efforts car on doit surmonter la force d'inertie qui s'oppose à toute nouveauté. Les femmes entrepreneurs Burundaises encourent des difficultés qui ne leur permettent pas de faire affaires en toute sérénité. Celles-ci peuvent être semblables à celles des hommes d'affaires ou spécifiques aux femmes d'affaires seulement.

Selon HISRICH et PITERS (1991), lorsqu'il crée une nouvelle affaire et qu'il accompagne sa progression, l'entrepreneur assume l'entière responsabilité de sa naissance, de sa croissance et de sa survie, il supporte les risques correspondants et il en reçoit les récompenses. Quant à COREKE (2003), la situation économique précaire des femmes, la concurrence avec les gros commerçants, leurs difficultés à faire face à ces imperfections du contrôle étatique, les obligent comme dans le cas des hommes à développer des mécanismes de défense pour assurer la survie de leurs activités au Burundi.

1. Intérêt et choix du sujet

Le choix du sujet serait inutile s'il n'y avait pas un problème. En effet, toute recherche est liée à l'existence d'un problème qu'il faut élucider ou duquel il faut contribuer à la résolution. Le choix de ce sujet a été motivé par le souci de connaître les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs du Burundi et la contribution de l'AFAB dans la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi.

Ce travail pourrait permettre à l'AFAB de s'investir davantage dans le renforcement des capacités intellectuelles et financières des femmes pour lesquelles, leurs seules activités ne sont que génératrices de revenus.

Le présent travail peut aussi permettre aux pouvoirs publics et aux associations intervenant dans la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi d'adopter des priorités stratégiques pour surmonter les défis y relatifs.

Les études réalisées dans le domaine de l'entrepreneuriat féminin au Burundi sont encore récentes et peu nombreuses, ainsi, aux académiciens, notre travail peut servir de documentation pour les chercheurs futurs qui emprunteront cette voie.

2. Problématique

L'ensemble des maux qui minent la société burundaise actuelle se résume en un terme unique: la pauvreté. En effet, le revenu de chaque ménage est tel qu'il devient difficile de satisfaire même les besoins primaires. Cette situation s'est tellement détériorée au point où elle touche tous les secteurs de la vie. La question de la participation des femmes au développement semble être le gage de développement durable. Selon la commission économique des nations unies pour l'Afrique (2010), sans une participation effectives des femmes, le pays a peu de chances pour parvenir à la réalisation des OMD. Les associations des femmes burundaises contribuent sensiblement pour développer l'entrepreneuriat féminin exerçant essentiellement dans le secteur informel. L'AFAB est l'une de ces associations intervenant en la matière. Elle appuie financièrement et contribue à la formation et à l'information des femmes entrepreneurs du Burundi. Notre objectif est de vérifier s'il ne persiste pas encore, au niveau de l'entrepreneuriat féminin du Burundi, des problèmes malgré cette contribution de l'AFAB.

Nous posons donc la question suivante:

Les femmes entrepreneurs du Burundi appuyées par l'AFAB rencontrent-elles des difficultés dans l'exercice de leurs activités?

3. Objectif du travail

Comme l'AFAB contribue pour promouvoir l'entrepreneuriat féminin au Burundi, notre objectif est de vérifier s'il ne persiste pas encore des difficultés au niveau de l'entrepreneuriat féminin.

4. Hypothèse de recherche

D'après le Principe 20 du Programme d'Action de la Conférence de Rio (2008), les femmes du monde forment 70% des pauvres, elles possèdent moins de 2% des terres et reçoivent moins de 5% des prêts bancaires. De plus, selon BITANGALO (2010), les travaux récents sur l'entrepreneuriat féminin dans les pays en développement et particulièrement en Afrique subsaharienne soulignent que les capacités dont disposent les femmes pour mettre en marche leurs activités entrepreneuriales sont très insuffisantes. Cette situation n'est pas favorable à l'entrepreneuriat féminin. Ce qui nous a amené à penser qu'il en est de même pour le Burundi, d'où la formulation de l'hypothèse suivante:

Les femmes entrepreneurs du Burundi appuyées par l'AFAB rencontrent des difficultés dans l'exercice de leurs activités.

5. Méthodologie de recherche

Dans notre travail, nous avons adopté une démarche méthodologique qui comprend:

- l'analyse des documents;

- l'entretien;

- l'enquête par questionnaire.

Pour ce qui est de recherche documentaire, nous avons consulté les ouvrages généraux, les mémoires antérieurement présentés, ainsi que les différents articles sur l'entrepreneuriat féminin.

Nous avons ensuite mené une recherche sur terrain par biais de l'observation directe des situations de travail, de la documentation dans les archives de l'AFAB ainsi que les entretiens auprès des différentes catégories des personnes de ladite association.

La technique d'enquête a été utilisée pour identifier les problèmes rencontrés par les femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura tandis que la technique d'entretien a été utilisée pour identifier, de façon générale, les problèmes rencontrés par les femmes entrepreneurs du Burundi. Les détails de ces techniques sont réservés au troisième chapitre. Signalons que la méthode utilisée pour l'analyse des données est la méthode statistique.

6. Délimitation du sujet

Notre travail n'a pas la prétention d'épuiser toute la théorie d'entrepreneuriat féminin, d'innombrables difficultés nous ont obligés de poser le problème sur les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs du Burundi appuyées par l'AFAB. Après l'identification des problèmes rencontrés par les femmes entrepreneurs du Burundi d'une façon générale, nous avons poussé loin notre recherche en menant une enquête sur un groupe de femmes entrepreneurs du secteur informel oeuvrant en mairie de Bujumbura appuyées par l'AFAB. Ceci se fait dans l'optique de se rendre compte de la réalité sur terrain. Cependant, l'AFAB intervient dans tout le pays excepté quatre provinces: Bubanza, Cankuzo, Karuzi et Ruyigi.

Nous avons choisi de mener une enquête sur un groupe de femmes oeuvrant dans le secteur informel en mairie de Bujumbura.

Sur le plan spatial, notre repère géographique est la mairie de Bujumbura,

Le choix de la mairie de Bujumbura a été motivé par ces facteurs:

- l'intensité des activités des femmes et la présence de plusieurs organismes de financement à Bujumbura.

- la facilité de collecter les données;

- les contraintes liées aux coûts pour visiter toutes les zones d'interventions de l'AFAB;

Le secteur informel a été choisi puisque l'entrepreneuriat féminin s'exerce essentiellement dans ce secteur.

Au plan scientifique, notre étude s'inscrit dans le domaine de sciences et techniques de gestion, précisément dans le champ de l'entrepreneuriat.

7. Articulation du travail

Notre travail s'articule autour de trois chapitres.

Le premier chapitre se focalise sur l'approche théorique liée à l'entrepreneuriat féminin. Les notions d'entreprise, d'entrepreneur, d'entrepreneuriat et d'empowerment sont élucidées. Ce chapitre touche aussi aux sources de financement de l'entrepreneuriat féminin, aux facteurs déclencheurs ainsi que les contraintes rencontrées par les femmes entrepreneurs.

A travers le deuxième chapitre, nous présentons l'AFAB et sa contribution pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi.

Enfin, le troisième chapitre est consacré à la méthodologie de l'enquête, à l'analyse et à l'interprétation des résultats liés aux difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs appuyées par l'AFAB pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin.

CHAPITRE  I : APPROCHE THEORIQUE SUR L'ENTREPRENEURIAT FEMININ

Selon BITANGALO (2010), les femmes sont plus ambitieuses que les hommes à entreprendre dans les petites affaires nécessitant un travail individuel. Cependant, les études empiriques menées sur l'entrepreneuriat ont surtout concerné les hommes entrepreneurs. La femme entrepreneur comme un sujet d'étude est un phénomène récent. Ce n'est pas étonnant dans la mesure où le monde des affaires reste pour longtemps la chasse gardée des hommes.

Selon CROMIE et BIRLEY (1992) ainsi que KOURLISKY et WALSTAD (1998) cités par MARZOUKI (2007), des études britanniques et américaines indiquent que la proportion des femmes entrepreneuses s'accroît assez rapidement.

TCHAOUSSI (2002) indique qu'il est clair que, dans la pratique, la personne créatrice d'activité entrepreneuriale que ce soit femme ou homme doit posséder un potentiel entrepreneurial et des qualités qui soient liées à la création. Néanmoins, des qualités incontournables s'imposent.

Dans ce premier chapitre, nous allons définir le concept d'Entreprise, d'Entrepreneuriat, d'entrepreneur, présenter la promotion de la femme, les facteurs déclencheurs de l'entrepreneuriat, les sources de financement dans l'entrepreneuriat féminin ainsi que les contraintes rencontrées par les femmes entrepreneurs.

I.1 Définition de quelques concepts entrepreneurials

I.1.1 Notion d'entreprise

Dans le dictionnaire de gestion, COHEN (2001) définit la notion d'entreprise comme étant l'action d'entreprendre, c'est-à-dire comme une initiative, une action conduite de façon volontaire et organisée en vue d'atteindre un objectif économique et social. Mais la notion s'applique aussi à des actions poursuivant des objectifs d'ordre plus général.

Selon CONSO et HEMISI (2006), la notion d'entreprise est un sujet à la fois banal et extrêmement complexe. On ne saurait aborder en même temps tous ses aspects.

Enfin, l'entreprise naît de l'initiative d'un individu, l'entrepreneur, ou de plusieurs, les associés.

L'entreprise s'identifie d'abord à l'entrepreneur, c'est-à-dire à un individu qui prend l'initiative, qui agit seul. L'entrepreneur est alors un agent économique bien identifié, simple et cohérent puisque sa fonction objective est celle de l'entreprise.

I.1.2 Entrepreneur

Le concept d'entrepreneur apparaît distinctivement quand on s'y intéresse sous l'angle de l'activité, du management et de l'individu.

Selon KASEREKA (2008), l'entrepreneur doit être un manager, un technicien, un créateur (avoir un esprit d'entreprise), un innovateur (introduction de nouveaux techniques et nouveaux procédés), un développeur (contribuer aux problèmes qui rongent la société où il vit) etc. Bref, l'entrepreneur est une personne dynamique qui prend des risques calculés.

Selon VESPER (1880), cité par HISRICH et PETERS (1991), les économistes et les psychologues ne voient pas l'entrepreneur de la même façon.

Pour l'Economiste, l'entrepreneur est celui qui combine les ressources, la main d'oeuvre, les matières premières et les autres actifs pour leur donner une valeur plus grande qu'auparavant ou encore celui qui introduit des changements, des innovations, et un ordre nouveau.

Pour le psychologue, une telle personne est d'habitude mure par certaines forces, le besoin d'obtenir et d'accomplir quelques choses, d'expérimenter, de se réaliser ou même de se soustraire à l'autorité d'autrui.

I.1.3 Entrepreneuriat

Définir ce que c'est l'entrepreneuriat n'est pas une chose aisée. Les travaux réalisés dans ce domaine ont proposé de nombreuses définitions. Sans vouloir entrer dans les détails des débats théoriques qui opposent les auteurs sur le concept d'entrepreneuriat, il nous parait néanmoins important de reprendre quelques idées pour rassembler certaines informations nécessaires à la compréhension globale et systématique de l'entrepreneuriat féminin.

Selon JULIEN et MARCHESNAY (1996), le concept d'entrepreneuriat a été consacré pour traduire le terme Anglo-saxon « Entrepreneurship » à la place d'autres termes tels que l'entrepreneuriat ou l'entreprenoriat.

Quel que soit le terme retenu, le problème regroupe trois notions essentielles: l'entrepreneur, l'esprit d'entreprise et la création d'entreprise.

I.1.4 Types d'entrepreneuriat

Nous pouvons dire qu'il existe autant des types d'entrepreneuriat qu'il y a des types d'entreprises et /ou d'entrepreneurs. Ainsi, nous pouvons classifier l'entrepreneuriat en plusieurs catégories comme le montre les lignes qui suivent:

I.1.4.1 Entrepreneuriat formel et informel

L'entrepreneuriat formel comprend les activités relatives à l'économie formalisée, c'est-à-dire les activités autorisées et reconnues par l'Etat tandis que l'entrepreneuriat informel est relatif aux activités qui s'exercent dans le noir, c'est-à-dire non enregistrées par l'Etat.

L'expression « secteur informel » a pour origine le Bureau international du travail (BIT) et, est employée pour désigner une foule de caractéristiques qui sont spécifiques au secteur non moderne urbain des économies en développement.

Il s'applique donc aux activités à petite échelle génératrices de revenus qui sont menées hors du cadre réglementaire officiel et qui utilisent ordinairement peu de capitaux, de technologies et de compétences, offrant de faibles revenus et un emploi instable. Au Burundi, les activités entrepreneuriales des femmes restent très marquées dans l'informel et sont de plus en plus croissantes même si elles ne sont que génératrices de revenus.

Selon ROBERT (1991), dans beaucoup de pays africains, un grand nombre de femmes indiquent que leur premier emploi a été dans le secteur informel. Il y a un certain nombre de raisons pour lesquelles l'emploi dans le secteur informel attire les femmes. En effet, ce secteur offre la flexibilité dans la participation que recherchent beaucoup de femmes; elles peuvent quitter temporairement leur emploi si elles le souhaitent et elles peuvent le combiner avec leurs charges ménagères.

Selon SAMBA (1990) cité par ABENGMONI (2008), l'entrepreneuriat informel est un ensemble d'activités de petite échelle où le salariat est très limité, où le capital avancé est très faible, mais où il y a circulation monétaire, vente des biens ou des services.

On comprend à travers cette définition que des activités génératrices de revenus (AGR) relevant du secteur informel participent au développement de l'entrepreneuriat.

Jusqu'à présent, comme pays en développement, l'économie burundaise est perçue en termes dualistes. D'un côté, le secteur traditionnel ou primaire dominé par l'agriculture et l'élevage, de l'autre coté, le secteur moderne dominé par les activités industrielles et le capital étranger.

Pour ABENGMONI (2008), le processus de développement des pays en développement ne peut être envisagé indépendamment des activités informelles. On comprend alors que l'équilibre socio-économiques de notre pays est en grande partie assuré par les petits métiers et les activités génératrices de revenus qui constituent le secteur informel et favorisent l'amélioration des conditions de vie des populations.

Selon le BIT (1991), en Afrique orientale et australe, le secteur informel donne une réponse de plus en plus pertinente aux besoins des économies nationales. Vu que le secteur formel se rétrécit en raison de son manque de compétitivité internationale et de l'insuffisance de la productivité au niveau national, beaucoup de gens mènent leurs transactions et leurs activités économiques dans le secteur informel.

I.1.4.2 Entrepreneuriat individuel et entrepreneuriat collectif

Selon LABEAUME (2008), l'entreprenariat individuel: c'est la volonté d'une personne de se démarquer, d'acquérir plus d'indépendance et de liberté sans qu'intervienne une autorité. Les individus qui empruntent cette voie cherchent à se réaliser sur les plans personnels, professionnels et financiers.

L'entreprenariat collectif, également appelé communautaire, est caractérisé par un groupe d'individus, qui décèlent un même besoin et qui choisissent d'unir leurs efforts afin de répondre à ce besoin. Dans ce type d'entrepreneuriat, les individus partagent les bénéfices et les risques et ont envie d'entreprendre ensemble et non d'être en concurrence.

I.1.4.3 Entrepreneuriat occasionnel et entrepreneuriat durable

Selon la durée de l'activité, l'entreprenariat occasionnel reprenne les activités temporaires, journalières, mensuelles, tandis que l'entreprenariat durable correspond aux activités (surtout les sociétés) dont l'exploitation dure longtemps.

I.1.4.4 Entrepreneuriat privé, entrepreneuriat public et entrepreneuriat social

Ici, le critère est le statut juridique de l'entreprise. L'entrepreneuriat privé concerne les entreprises du secteur privé; l'entrepreneuriat public concerne les entreprises du secteur public et l'entrepreneuriat social concerne les différentes entreprises du secteur de l'économie sociale.

I.1.4.5 Entrepreneuriat féminin

Le concept d'entrepreneuriat féminin a pris aujourd'hui une importance croissante dans la plupart des pays aussi bien industrialisés que ceux en développement. Force est malheureusement de constater que les activités entrepreneuriales des femmes visent plus la survie et la stabilité sociale que le développement compris comme modernisation et changement social.

Selon SOUKHANA (2004), depuis longtemps, le travail des femmes est resté cantonné dans la sphère privée domestique ou dans l'espace informelle. Dans cet espace privé et familial, les femmes exercent des activités non rémunérées, par conséquent considérées comme invisibles et informelles. A l'opposé, dans la sphère publique où s'exercent des activités économiques visibles, productrices de richesses, les hommes dominent.

Selon VERTINO (2004), entreprendre au féminin est tout simplement s'exprimer en tant qu'actrice de la scène économique et sociale en tant que femme, avec un regard féminin et une sensibilité féminine.

Quant à MARZOUKI (2007), les recherches ont montré que la dynamique entrepreneuriale féminine est expliquée par plusieurs facteurs, tant sur le niveau économique, social, culturel, psychologique et politique même.

Bref, l'entrepreneuriat féminin est l'ensemble des activités entrepreneuriales exercées par les femmes que ces activités soient la chasse garde des hommes ou pas.

I.1.4.6 Entrepreneuriat masculin

Certaines activités peuvent être exclusivement exercées par les hommes. On parle de l'entrepreneuriat masculin.

I.2 Notion de la promotion de la femme ou notion d'Empowerment des femmes

Selon BISSILIAT (1992), la promotion de la femme est définie de plusieurs manières selon les auteurs. Pour des raisons de clarté, le terme anglais « Empowerment  » est mieux par rapport à ses traductions françaises. C'est notamment « L'attribution du pouvoir ». En effet, SCHULER (1997) définit l'Empowerment comme « Un processus par lequel les femmes accroissent leur capacité de modeler leur propre vie et leur environnement, ce qui représente une évolution de leur conscientisation à propos de leur statut et de l'efficacité potentielle des interactions sociales qu'elles peuvent avoir ». Par ailleurs, pour être efficace, l'empowerment des femmes doit se développer simultanément au niveau individuel et au niveau communautaire. C'est le seul moyen de développement des capacités nécessaires pour réussir à transformer la société.

Au plan Individuel, EISEN (1994), définit l'Empowerment comme étant la façon par laquelle l'individu accroît ses habilités favorisant l'estime de soi, l'initiative et le contrôle. Il s'agit du processus social de reconnaissance, de promotion et d'habilitation des personnes dans leurs capacités à satisfaire leurs besoins et à régler leurs problèmes.

Au plan communautaire, SING et TITI (1995) définit l'Empowerment comme étant un processus aux moments où il y a interaction entre la coopération, la synergie, la transparence, et la circulation de l'information, le tout basé sur les forces du milieu.

I.2.1 Importance de l'entrepreneuriat féminin

Selon KOPIKAMA (2008), l'entrepreneuriat féminin est très important, car il est un espace d'évaluation des efforts de l'Etat en faveur de la promotion des femmes mais aussi un cadre pour valoriser le partenariat entre les institutions publiques et le mouvement associatif féminin afin de mieux répondre aux attentes des femmes et jeunes filles. La femme joue un rôle non négligeable dans la société en tant qu'opératrice incontournable dans la lutte contre la pauvreté.

La lutte ainsi amorcée se révèle une des stratégies efficaces de riposte à la crise économique et financière couplée avec une crise sans précédent de l'emploi. De plus, dans leur grande majorité, les activités rémunératrices des femmes se situent dans le secteur informel.

I.2.2 Rôle de la femme dans la lutte contre la pauvreté

Dans toute société, chaque personne joue des rôles et remplit des fonctions diverses. Ces rôles sont liés à des comportements que chacun adopte et aux attentes que les autres ont de chacun. Ces attentes sont fonction du contexte socioculturel et de l'environnement particulier de chaque acteur social. Chaque femme remplit trois rôles dans les sociétés: Le rôle productif, le rôle reproductif et le rôle communautaire.

I.2.3 Esprit d'entreprise chez les femmes

Selon BITANGALO (2010), Comme l'ont confirmé certaines études, les conditions de vie des ménages ont été améliorées pour les ménages dirigés par les femmes. Dans beaucoup de domaines, ce sont souvent les contributions des femmes qui permettent à la famille de vivre dans des conditions décentes. Le développement des micro entreprises est particulièrement pour les femmes, car elles y trouvent les revenus additionnels dont elles ont cruellement besoin pour assurer la survie de leur famille.

Ayant constaté un développement rapide de l'emploi indépendamment de la création d'entreprise par les femmes, on peut ainsi affirmer qu'après la crise de 1993, l'esprit d'entreprise chez les femmes au Burundi est dû à leur  aspiration, à l'indépendance économique et à la conquête vers l'autonomie. En effet, les femmes sont de plus en plus nombreuses à assurer l'entretien de plusieurs autres personnes.

Par leur travail, leur créativité, leurs sens d'initiative, les femmes burundaises se sont aujourd'hui imposées dans leur société comme les actrices incontournables.

I.2.4 Femmes et le développement de la micro-entreprise

Selon SOUKHANA (2004), l'accès des femmes au marché du travail est systématiquement difficile du fait de leur manque de qualification. Dans ce contexte, l'exercice d'une activité indépendante ou la création d'une micro-entreprise sont les moyens auxquels les femmes ont recours pour générer un revenu assurant leur subsistance et celle de leurs enfants. Ainsi, le secteur privé prend une importance accrue. Toutefois, l'entrepreneuriat féminin représente un véritable moteur de la croissance économique.

Par conséquent, par souci d'efficacité économique, il convient de s'assurer que le potentiel représenté par les femmes n'est pas ignoré. Le taux de croissance sans précédent du commerce international et l'accélération du progrès technologique communément désigné par le terme mondialisation offrent de nouvelles opportunités pour les femmes.

Bien qu'il n'existe aucune définition universelle des micros et petites entreprises, on s'accorde cependant sur leurs caractéristiques générales qui sont:

- l'accès limité au crédit;

- le manque de capacité de gestion;

- la technologie rudimentaire.

Les micro-entreprises dirigées par les femmes ne s'en éloignent pas.

I.2.5 Caractéristiques des micro-entreprises dirigées par les femmes

Les femmes qui réussissent malgré tout à créer leurs entreprises le font au plus petit niveau. En raison de la variété d'obstacles et des différents niveaux socio-économiques en présence, les femmes entrepreneurs ne constituent pas un groupe homogène car elles ont des motivations, des intérêts et surtout des potentiels très divers.

Selon AMBENGMONI (2008), au delà de leurs différences, les micro-entreprises dirigées par les femmes ont certaines caractéristiques communes:

- les femmes exercent généralement dans des domaines de compétences qu'elles ont acquises dans la sphère familiale;

- elles ont un capital faible;

- les activités ne sont généralement pas déclarées et opèrent dans le secteur informel de l'économie;

- la production se fait généralement à domicile;

- elles se concentrent toutes dans les secteurs les moins rentables;

- l'activité économique venant se superposer aux travaux ménagers et à l'éducation des enfants, les femmes ne peuvent pas accorder une attention soutenue à l'activité économique;

- la production est écoulée localement;

- les moyens de transport sont pénibles.

I.2.6 Entrepreneuriat féminin au milieu rural et ses secteurs d'activités

Les entreprises créées par les femmes sont classées dans le secteur informel qui constitue un monde de production propre au pays du tiers monde. Ces entreprises varient en fonction du type de région où vivent les femmes. Au milieu rural, la femme lutte pour sa survie et celle de sa famille dans une situation économique difficile.

Le secteur économique à exploiter est probablement celui où la femme a le plus d'autonomie mais également le plus d'obligations. Au stade actuel, son domaine de prédilection est: l'agriculture: essentiellement vivrière et rudimentaire. Elle est pratiquée par presque la totalité de la population et les principales cultures varient. Dans ce secteur, les femmes opèrent d'autres activités notamment:

- les maraîchages;

- la transformation des produits agricoles comme par exemple la transformation de la bière de sorgho;

- la fabrication des produits artisanaux orientés vers la vannerie, la poterie etc.

I.2.7 Entrepreneuriat féminin au milieu urbain et ses secteurs d'activités

Au milieu urbain, la vie économique de la femme n'est pas aussi bonne, elle vit des conditions souvent précaires, les activités pratiquées relèvent du secteur commercial en grande partie. S'agissant des petits commerces, notons que ce secteur d'activité procure des revenus aux ménages. En milieu urbain où oeuvrent les femmes notamment les vendeuses de rue, les couturières, les commerçantes, les offreurs de services comme la restauration, la coiffure etc., ces femmes créent des activités orientées notamment dans:

- l'artisanat;

- le commerce;

- les services et;

- les matériaux de construction.

· Artisanat

La couture: la particularité des couturières se trouve dans le fait que le produit ne s'adresse généralement qu'à une clientèle incluant bien les enfants. Les hommes qui se payent la confection de leur vêtement le font généralement auprès des tailleurs masculins.

Les couturières peuvent être regroupées en deux catégories:

Premièrement, celles qui n'ont pas d'ateliers et qui s'installent devant les magasins. Leurs activités consistent en la remise en état des vêtements déchirés, à la couture des pagnes pour femmes et des uniformes pour les écoliers et les élèves. Deuxièmement, celles qui ont un atelier et qui font la concurrence avec le marché potentiel des hommes spécialisés en couture féminine.

· Services

La restauration: il s'agit d'un domaine important pour les femmes. Près des marchés, dans les quartiers pauvres et surtout les chantiers de constructions, les femmes offrent toute une gamme de plats cuisinés à divers prix. C'est le marché où la libre entrée ou sortie se pratique le plus. La restauration rapide se fait généralement sans réglementation et sans normes préalables. Ce qui compte, c'est de répondre aux exigences de la clientèle.

La coiffure: la prolifération des salons de coiffure semble avoir un effet négatif sur la rentabilité de cette activité. La demande pour ce genre de service peut être affectée par des changements dans les conditions économiques (Revenu, prix, prix des aliments et des autres services etc.).

De plus, les modes de tresses à la minche par exemple qui peuvent durer pendant deux mois limitent le taux de rotation, la fréquence minimale étant une semaine. On constate au Burundi ces dernières années, une émergence très rapide de ce métier, un peu partout, des salons de coiffure se sont ouverts.

· Commerce

La vente des fruits et des légumes semble être une des activités réalisés par les femmes urbaines notamment:

- la vente des produits maraîchers (piments, tomates, légumes frais, etc.)

- la vente des produits de l'agriculture (manioc, patate douce, banane, pomme de terre, etc.)

- import-export : selon COREKE (2003), les femmes sont de plus en plus nombreuses à se rendre à l'étranger pour l'achat de divers articles (chaussures, vêtement, pagnes etc.). La meilleure clientèle est celle qui achète avec un remboursement par tranche dont la première se fait à ce moment même d'achat au comptant et la deuxième tranche après le nombre de jours convenu. L'avantage pour ces vendeuses est qu'elles ont un bénéfice supérieur à ceux des marchés au comptant.

I. 3 Facteurs déclencheurs de l'entrepreneuriat

Avant toute chose, il faut comprendre ce qui conduit à la décision d'entreprendre, c'est-à-dire repérer les éléments et les contextes ayant socialisé l'individu pour l'entrepreneuriat.

Selon TCHAOUSSI (2002), il est clair que dans la pratique, la personne créatrice d'activité entrepreneuriale que ce soit femme ou homme doit posséder un potentiel entrepreneurial et des qualités qui sont liés à la création.

Pour NZEYIMANA (2O11-2O12), les facteurs déclencheurs à l'entrepreneuriat sont de deux types: d'une part, les facteurs déclencheurs positifs, et d'autre part les facteurs déclencheurs négatifs.

I.3.1 Facteurs déclencheurs positifs

Les facteurs déclencheurs positifs sont des facteurs qui incitent une personne à se lancer dans les affaires de sa propre volonté. On peut citer notamment:

- avoir de l'argent;

- l'ambition;

- découverte d'un partenaire;

- être financièrement et professionnellement prêt, c'est à dire avoir de l'expérience et les connaissances que de l'argent.

I.3.2 Facteurs déclencheurs négatifs

Les facteurs déclencheurs négatifs sont aussi des facteurs qui incitent la personne de se lancer aux affaires non parce qu'elle est financièrement et professionnellement prêt mais suivant qu'il est obligé à faire des affaires. Ces facteurs sont considérés comme des contraintes et sont:

- le chômage;

- la survie;

- immigration en général;

- la retraite;

- le licenciement;

- la démobilisation;

- fin des études;

- mutation;

- la promotion refusée;

- la rétrogradation et

-l'employeur réfractaire aux idées nouvelles.

I.4 Sources de financement pour l'entrepreneuriat féminin

Selon AGUIDE (2009), d'après les études récentes, environ 5% seulement de la population africaine bénéficie d'un emploi rémunéré dans le secteur formel. La majorité est ainsi condamnée à vivre dans l'informel, en exerçant de petites activités de survie telles que la vente des produits agricoles. Les personnes exerçant ce genre d'activités, en majorité les femmes, sont confrontées aux problèmes de financement et aux difficultés subséquentes. Du fait qu'elles ne disposent pas de fonds propres et ne peuvent pas fournir aux banques les garanties usuelles, elles n'ont pratiquement pas accès au système de crédit formel.

Selon BITANGALO (2010), partout dans le monde, les femmes sont plus nombreuses à entreprendre dans les petites affaires nécessitant un travail individuel. Pour cela, il existe des sources de financements appropriées telles que l'épargne personnelle et familiale, les tontines, et le crédit accordé à la micro-entreprise par les IMF.

Il est alors à noter qu'il existe deux modes de financement:

Le financement interne ou autofinancement et le financement externe.

I.4.1 Financement interne ou autofinancement

Le financement interne ou autofinancement provient des bénéfices.

I.4.2. Sources de financement externe

I.4.2.1 Crédit solidaire

Il est accordé à des petits groupes de demandeurs de crédit (4 à 10 personnes) qui se portent caution solidaire, c'est-à-dire que si un des membres du groupe ne rembourse pas son crédit, les autres devront le rembourser à sa place.

L'un des avantages du crédit solidaire est que le taux de remboursement est proche de 100%. En effet, la caution solidaire facilite d'une part, la sélection des groupes d'une même communauté qui se connaissent mieux entre eux et à la constitution d'un groupe, les mauvais payeurs seront écartés car ils seront susceptibles de mettre en cause l'accès au crédit du groupe.

D'autre part, elle facilite le remboursement, la pression sociale fait que chaque client rembourse bien car aucun des membres ne veut être celui qui pénalise les autres sans raison valide.

Aussi, quand un retard de remboursement au sein du groupe est considéré comme justifié par les membres du groupe, ceux- ci peuvent se substituer à celui qui est en difficulté pour éviter que l'ensemble du groupe ne soit exclu à l'accès au crédit.

Selon KAGURUKA et NIYOMWUNGERE (2010), l'autre avantage est la réduction des coûts de transaction. En effet, pour l'institution financière, la gestion et le suivi d'un groupe considéré comme un seul client devient moins coûteux que de suivre les crédits individuels de chacun des membres de ce groupe. De même, ce type de crédit permet à l'organisation qui octroie les crédits d'économiser une bonne partie des coûts d'analyse des dossiers ainsi que l'auto -sélection des emprunteurs.

Enfin, la constitution des groupes de cautions solidaires peut avoir un rôle social positif. La solidarité face aux obligations de crédit peut permettre de créer des liens qui dépassent le cadre du simple crédit.

La méthodologie de crédit solidaire présente cependant des limites:

- au niveau de l'instrumentation de la caution solidaire, celle-ci ne fonctionne que si la solidarité entre les membres est réelle. Or, il peut arriver que les agents de crédit, pressés par des objectifs de productivité ambitieux, ne prennent pas le temps de vérifier la réalité de cette solidarité. Si la solidarité est fictive, les taux de remboursement risque de s'effondrer.

- l'éloignement du client, le crédit solidaire permet de gérer des groupes plutôt que des individus. Il peut arriver que quelques uns des membres du groupe ne soient pas satisfaits du fait que les institutions financières, poursuivant un objectif de pérennité et de rationalisation de leurs coûts, ont adopté la stratégie de standardisation des micro- crédits solidaires sans toutefois se soucier de la nécessite de s'adapter et d'évoluer en fonction des besoins spécifiques du client.

- l'augmentation du coût de transaction pour le client; la réduction des coûts de transaction et des coûts de suivi pour les institutions financières se fait en réalité au détriment des clients; ceux-ci doivent en effet consacrer du temps à la constitution des groupes, à des diverses réunions et au recouvrement des membres défaillants.

-le risque d'exclusion des plus vulnérables, si l'auto- sélection permet d'exclure a priori les mauvais payeurs, ce mécanisme peut également laisser de coté les plus vulnérables.

I.4.2.2 Crédit individuel

Il est accordé à une personne en se fondant sur sa capacité à présenter à l'institution financière des garanties de remboursement et un certain niveau de sécurité. Contrairement au crédit solidaire, dans le cas du crédit individuel, l'institution financière prend la charge de la sélection de ses clients.

En général, le crédit individuel porte sur un projet d'investissement précis (financement du fonds de roulement ou investissement physique).

L'analyse des dossiers de crédit et celle des garanties présentées par le client sont donc fondamentales. Comme avantage d'abord, la relation est directe entre le client et l'institution, ce qui peut permettre à l'institution de mieux comprendre les besoins du client et de mieux mesurer son risque.

De plus, le crédit individuel peut être très flexible. Les montants et les durées peuvent être plus facilement modulés pour répondre aux besoins des clients.

Enfin, le crédit individuel permet d'accompagner les meilleurs entrepreneurs. Ces derniers créent à leur tour de l'activité et des emplois, éventuellement au profit d'individus plus pauvres.

Le crédit individuel présente aussi des limites:

- il ne s'adresse pas aux clients les plus pauvres, ses conditions d'octroi incluent presque toujours des garanties matérielles ou une personne pouvant se porter garant de l'emprunteur,

- en termes de nombres de clients, la productivité des agents de crédit travaillant sur un crédit individuel est significativement inférieure aux résultats pouvant être atteints dans le cadre du crédit solidaire.

I.4.2.3 Epargne personnelle et familiale

Tout d'abord, les femmes ne disposent pas d'un grand revenu lors du démarrage de leur projet entrepreneurial (fond personnel limité, difficultés au recours aux institutions financières....). En sus, les femmes autonomes mettent de coté quelque somme d'argent afin de se constituer un petit capital. C'est de ce montant qu'elle utilise pour démarrer sa petite entreprise.

I.4.2.4 Tontines

Les tontines ont plusieurs siècles d'existence, la forme simple repose sur le principe de réciprocité. Un groupe se constitue sur une base sociale homogène des revenus, des professions par des biens familiaux, d'amitiés, de clans ou de régions etc.

Selon BITANGALO (2010), il est difficile de définir les tontines africaines car il existe plusieurs variantes. Cependant, la pratique basée sur les tontines est également connue au Burundi sous le nom d'IKIRIMBA. En effet, chacun cotise à date régulière, toutes les semaines, tous les mois, à tour de rôle, chacun reçoit l'ensemble des cotisations.

La motivation économique essentielle est de disposer en une fois d'une grosse somme d'argent qui permet de réaliser un investissement important.

I.4.2.5 Clubs d'investisseurs

Ils se créent à partir de la cotisation des membres, pour faire des crédits à des taux d'intérêt relativement peu élevés de l'ordre de 5% par mois aux membres ou parfois aux membres parrainé pour développer leurs affaires ou obtenir de rendement important de leur capital

Les responsables reçoivent des commissions selon les résultats, ils ne sont donc pas bénévoles.

I.4.2.6 Autres sources de financement pour l'entrepreneuriat féminin

Les autres sources de financement de la micro et petite entreprise peuvent être classées selon la typologie suivante: famille élargie, épargne associative, épargne sociétaire, prêteurs et usuriers.

I.5 Principales contraintes rencontrées par les femmes entrepreneurs

Les femmes se trouvent confrontées à de nombreux obstacles relatifs au lancement et à l'exercice de leurs activités économiques. Il s'agit principalement des contraintes suivant:

I.5.1 Disparités et les déséquilibres socioculturels

Comme l'indique la convention sur l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard de la femme, les normes sociales et les coutumes sont en grande partie responsables des inégalités fondées sur le genre, elles influencent les priorités, les jeux du parrain et les types d'occupation qui conviennent à chaque genre.

En effet, au plan socioculturel, les préjugés défavorables à l'égard des femmes obstruent leurs activités. Cet ascendant culturel expliquerait aussi la restriction concernant le choix du secteur d'activité des femmes.

I.5.2 Contraintes financières

A des conditions exigées par les banques et les bureaux de prêt, il est beaucoup plus difficile pour les femmes à faible revenu que pour les hommes d'épargner et d'emprunter.

Selon BUVINIC et BEGER (1990) ainsi que HOLT et RIBE (1993), à titre d'exemple, les institutions financières exigent souvent des garanties sous forme de biens immobilières ou autres valeurs en nantissement d'un prêt, et peu de femmes ont ce type de ressources. L'imposition des montants minimums d'emprunts et la priorisation d'emprunts selon le type d'entreprise qui privilégie habituellement le secteur manufacturier dans lequel peu de femmes oeuvrent, limite l'accès des femmes aux crédits et à d'autres services financiers.

I.5.3 Contraintes psychologiques

Il arrive que la femme manque de confiance en elle-même et qu'elle ait une image négative d'elle. Ce facteur n'est pas à négliger en ce qui concerne la femme burundaise.

En plus, les femmes éprouvent des difficultés à concilier leurs rôles familiaux et la contrainte de temps qu'implique l'exercice de l'activité économique.

I.5.4 Contraintes fiscales

Selon DAVIDSON (2003) cité par KASERUKA (2008), la fiscalité, malgré le fait qu'il soit un outil de souveraineté de l'Etat, de l'amélioration de ses revenus et de la justice sociale, se conçoit comme source de pauvreté et d'entrepreneuriat limité. Un conflit existe entre le pouvoir public et le redevable (contribuable). L'opinion voudrait collectivement plus de services publics et moins de taxes, partout, les premiers ne vont sans les seconds. Le souci est de trouver une fiscalisation optimale répondant à la fois aux aspirations de l'Etat, sans décourager les entrepreneurs petits comme grands.

I.5.5 Obstacles liés au niveau d'instruction

Selon HISRICH et PETERS (1991), on dit souvent que les entrepreneurs sont bien informés que l'ensemble de la population [...]. L'éducation joue un rôle important dans l'éveil des entrepreneurs. Le niveau de formation acquis n'est pas seul en cause. Le niveau de formation tient aussi à ce qu'elle permet tout au long de sa vie de faire face aux problèmes et de pallier ses propres insuffisances. En effet, le succès d'entrepreneurs qui n'ont pas dépassé le niveau secondaire prouve certes qu'il n'est pas indispensable d'avoir reçu une éducation officielle, néanmoins, celle-ci assure de bonnes bases, surtout lorsque elle a un lien avec le type d'activité exercé.

Il est à noter alors qu'un déséquilibre numérique entre les sexes s'observe et s'accentue tout au long du système scolaire formel. Le taux de scolarisation de la fille et de la femme demeure très faible dans notre pays.

I.5.6 Absence d'un environnement incitatif

Selon KOPIKAMA (2008), les interventions destinées à promouvoir l'entrepreneuriat féminin n'obtiennent pas de résultats satisfaisants car l'environnement économique n'est pas propice. Il s'agit particulièrement des politiques générales de développement, des politiques fiscales et monétaires et de la législation.

Conclusion du premier chapitre

Ce chapitre permet aux lecteurs de comprendre le sujet de recherche à travers une explication des notions jugées essentielles. L'objectif était de fournir des informations sur les définitions de certains concepts en rapport avec notre sujet. Ces dernières sont: notion d'entreprise, d'entrepreneur, d'entrepreneuriat et d'Empowerment.

Nous avons constaté que ces notions sont à la fois banales et extrêmement complexes. Donc, on ne saurait pas aborder en même temps tous leurs aspects. Ces notions nous ont permis par la suite de bien appréhender les réalités liées aux difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin qui est l'objet de notre étude.

Au cours de ce chapitre, nous avons également évoqué, les facteurs déclencheurs de l'entrepreneuriat féminin ainsi que ses sources de financement. Toutes ces notions feront l'objet d'application dans les chapitres suivants.

Dans le second chapitre, nous présentons AFAB et sa contribution pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi.

CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'AFAB ET SA CONTRIBUTION A LA PROMOTION DE L'ENTREPRENEURIAT FEMININ AU BURUNDI

Selon le statut de l'AFAB, l'association des femmes entrepreneurs du Burundi « AFAB  en sigle » est une association sans but lucratif qui est régie par la loi nationale. Elle a été créée en 1992 et, est dotée d'une personnalité juridique et de l'autonomie organique et financière. L'AFAB s'est fixée des objectifs qui s'articulent autour de la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi. Le ressort des activités de l'AFAB s'étend sur l'ensemble du territoire national.

Dans ce second chapitre, nous présentons AFAB et sa contribution à la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi.

II.1 Brève historique de l'AFAB

Les renseignements reçus de la présidente de l'AFAB, cette association a démarré ses activités en 1992, elle a fêté son 20eme anniversaire en date du 11/04/2012. Elle a été créée sur l'initiative d'un petit groupe de femmes entrepreneurs. A l'époque, très peu de femmes osaient se lancer dans les affaires car ce n'était pas culturellement bien admis et de plus, il leur était très difficile d'accéder à des financements. En 1998, l'association a enfin retrouvé un réel élan et depuis, elle n'a cessé de se développer. En 1999, l'AFAB a mis en place une caisse de solidarité qui permettait aux femmes inscrites dans l'association de s'accorder des crédits mutuellement. Cependant, sa visibilité s'est accrue ces sept dernières années surtout avec la création de son institution de micro finance WISE.

Après 20 ans d'existence, l'AFAB donne l'impression d'être encore une jeune association du fait que la crise sociopolitique de 1993 a considérablement ralentie le développement de cette association. Cependant, les effectifs de la dite association vont en croissant depuis sa création. Partant de 60 membres que comptait l'AFAB lors de sa création, elle compte actuellement plus de 400 membres repartis en onze secteurs d'activités distinctes.

II.2 Objectifs de l'AFAB

Selon son statut, AFAB a pour objectifs:

Ø la création des structures d'appui à l'entrepreneuriat féminin;

Ø le renforcement des capacités et compétences des femmes entrepreneurs;

Ø la facilitation de l'accès aux financements pour les entreprises tenues par les

femmes;

Ø le développement du partenariat, réseaux et opportunités d'alliances au

niveau national, régional et international;

Ø la sensibilisation au tour de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication par les femmes entrepreneurs et établissement de télé centres dans le milieu rural;

Ø la contribution à la réduction de la pauvreté par l'implication de la femme en général et la femme rurale en particulier aux activités génératrices de revenus et la création de l'emploi;

Ø l'appui à l'amélioration de l'environnement des affaires et toutes autres activités concourantes à l'épanouissement de la femme entrepreneur.

II.3 Missions de L'AFAB

Dès sa création, l'AFAB s'est donnée pour mission, le développement de l'entrepreneuriat féminin au Burundi par la diffusion des informations concourant à l'émergence des femmes entrepreneurs sur la scène nationale et internationale, l'appui juridique et administratif aux femmes entrepreneurs, la formation et l'information, la recherche du partenariat, etc.

II.4 Public de l'AFAB

L'AFAB s'adresse à toutes les femmes entrepreneurs, toute entreprise ou association féminine oeuvrant dans le domaine de l'entrepreneuriat soit individuellement soit en groupe vivant au Burundi. La priorité est toutefois donnée aux femmes à faible revenu qui constituent la majorité de la population burundaise et qui éprouvent d'énormes difficultés à travailler avec les institutions financières traditionnelles.

II.5 Structure organisationnelle et fonctionnelle de l'AFAB

II.5.1 Structure organisationnelle

Selon MINTZBERG cité par NIBIGIRA et NKURUNZIZA (2013), la structure d'une organisation peut être définie simplement comme la somme totale des moyens employés pour diviser le travail entre tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination nécessaire entre les tâches.

Les principaux organes de l'AFAB sont:

- l'assemblée générale,

- le conseil de l'administration,

- le secrétariat général, et

- le commissariat aux comptes.

II.5.2 Fonctionnement de l'AFAB

II.5.2.1 Assemblée générale

Selon le statut de l'AFAB, l'assemblée générale est un organe suprême de l'AFAB. Elle est compétente pour délibérer et prendre des résolutions sur toute question concernant la vie de l'AFAB. L'assemblée générale est constituée par tous les membres effectifs de l'association. Les membres sympathisants et les membres d'honneurs sont conviés à participer aux séances de l'assemblée générale.

L'assemblée générale élit parmi ses membres la présidente et le vice présidente de l'AFAB à la majorité des voix. La tenue de l'assemblée générale et sa représentation sont assurées par la présidente de l'association en même temps présidente du conseil de l'administration. La présidente et le vice présidente ne relèvent pas d'un même secteur d'activité.

II.5.2.2 Conseil d'administration

Selon le statut de l'AFAB, cette association est dirigée par un conseil d'administration composée de:

- la présidente de l'AFAB et de son vice;

- les chefs des secteurs et;

- les chefs des secteurs adjoints.

Le conseil d'administration détient les pouvoirs les plus étendus pour l'administration et la gestion de l'AFAB. Il a pour limite l'objet des statuts de l'association et des prérogatives expressément réservés à l'assemblée générale.

Le conseil d'administration a notamment pour attributions:

- arrêter le budget à soumettre à l'assemblée générale pour adoption;

- adopter le règlement d'ordre intérieur de l'AFAB qui doit être approuvée par l'AG;

- adopter le manuel de procédures administratives et financières de l'AFAB;

- contrôler l'exécution de ses propres décisions par le secrétariat général;

- adopter les statuts du personnel;

- adopter avant la présentation à l'assemblée générale, les comptes annuels ainsi que le rapport annuel d'activités de l'AFAB;

- décider, après autorisation de l'AG, de l'acquisition ou l'aliénation des biens meubles ou immeubles de l'AFAB;

- autoriser le recrutement du personnel permanent de l'AFAB;

- autoriser l'ouverture des antennes de l'AFAB.

II.5.2.3 Secrétariat général

Selon le statut de l'AFAB, la gestion quotidienne de l'AFAB et l'exécution des décisions de ses organes est assurée par un(e) secrétaire général(e). Ayant une formation de haut niveau et jouissant d'une grande expérience professionnelle orientée dans les affaires, le/la secrétaire général(e) assiste aux réunions des organes de l'AFAB et peut être consulté sur toute question touchant le fonctionnement de l'AFAB.

Dès le début de ses fonctions, le/la secrétaire général(e) s'assure de l'existence de tous les outils nécessaires à la gestion efficace et transparente de l'AFAB. Ces outils sont:

- des statuts de l'AFAB,

- du règlement d'ordre intérieur de l'AFAB,

- du manuel de procédures Administratives et financière de l'AFAB,

- du plan stratégique de l'AFAB.

II.5.2.4 Commissariat aux comptes

Selon le statut de l'AFAB, par un avis de recrutement publié par voie d'affichage, l'AFAB procède au recrutement des commissaires aux comptes. Ces derniers doivent être agrées par l'ordre professionnel des comptables (OPC). Les commissaires aux comptes vérifient la régularité des comptes de l'AFAB et font rapport à l'assemblée générale. Des audits externes et internes sur la gestion des comptes de l'AFAB peuvent être commandités par l'association. Les missions des commissaires aux comptes et l'auditeur sont incompatibles avec une position d'administrateur ou de gestionnaire.

II.6 Organisation financière et comptable de l'AFAB

II.6.1 Ressources et les dépenses de l'AFAB

II.6.1.1 Ressources de l'AFAB

Selon le statut de l'AFAB, les ressources de cette association sont constituées:

- des droits d'adhésion;

- des cotisations annuelles;

- des subsides de l'Etat;

- des revenus issus de la gestion des concessions lui faites par les pouvoirs publics;

- des appuis de la chambre fédérale de commerce et d'industrie du Burundi, (CFCIB);

- de l'appui des bailleurs de fonds;

- des produits de placement;

- des recettes provenant des activités et services organisées par l'AFAB;

- des dons et legs;

- du travail bénévole des membres.

II.6.1.2 Dépenses de l'AFAB

Selon le statut de l'AFAB, les dépenses de l'AFAB sont constituées par:

- des frais de fonctionnement;

- des frais d'investissement;

- des frais destinés à la réalisation des activités prévues dans son objet;

- toutes autres dépenses jugées nécessaires.

Dans l'engagement des dépenses, l'assemblée générale approuve le programme d'activités de l'AFAB pour l'exercice à venir. Elle lui donne les moyens nécessaires pour le réaliser à travers le vote du budget annuel. Un manuel de procédures administratives et financières précise l'attribution des différents intervenants dans l'engagement des dépenses.

II.6.2 Organisation comptable

Selon le statut de l'AFAB, la comptabilité de l'AFAB est tenue selon les normes du plan comptable national. L'exercice comptable de l'AFAB correspond à l'année civile. L'assemblée générale de l'AFAB approuve les comptes et le rapport du conseil d'administration au plus tard trois mois après la clôture de l'exercice.

II.6.3 Secteurs d'activités de l'AFAB

Selon le statut de l'AFAB, Les membres effectifs de cette association sont regroupés en secteurs. Ces secteurs sont les suivants:

- le secteur des commerçants;

- le secteur des mines;

- le secteur des industriels;

- le secteur des artisans;

- le secteur des transports;

- le secteur des professionnels du BTP;

- le secteur des banques et assurances;

- le secteur des nouvelles TIC;

- le secteur de l'agri business;

- le secteur du tourisme et hôtellerie;

- le secteur des services et professions libérales.

Il est à noter que chaque secteur est représenté par un chef et son adjoint.

II.6.4 Stratégies et les activités de l'AFAB

Les activités de l'association sont définies dans son plan stratégique autour de 3 axes. Le premier axe concerne le renforcement de l'AFAB en tant qu'institution dont il faut assurer la visibilité afin qu'elle joue un rôle d'influence notamment par la participation dans les instances de prise de décision du secteur privé.

Le second axe a trait au développement des capacités et du savoir faire dans le domaine des affaires avec en priorité les femmes rurales et les femmes vulnérables. Elle essaie aussi de mobiliser les ressources pour permettre l'accès des femmes au crédit et autres sources de financement. Elle travaille également à la promotion de leurs activités.

Enfin, le dernier axe touche à l'environnement des affaires. Elle contribue à l'amélioration du climat des affaires et participe au développement du pays par l'identification et le développement des filières non traditionnelles.  En plus, AFAB organise des séances d'information tous les mardis de 18h à 20h.

II.7 Contribution de l'AFAB à la promotion d'entrepreneuriat féminin

II.7.1 Appuis financiers

Le souci de l'AFAB à ce niveau est essentiellement d'intervenir dans le social en ce sens que, compte tenu de ses moyens forts limités, il engage essentiellement des actions à court terme afin de favoriser l'accès immédiat de ses appuyées à une activité génératrice de revenus. Ensuite, pour faciliter le lancement des activités en fin de formation, l'AFAB mobilise des fonds pour avoir un fonds de garantie pour ces dernières.

Selon la présidente de l'AFAB, lorsque l'AFAB a ouvert le capital social de WISE à ses membres, le nombre des femmes inscrites s'est multiplié par 6. De 60 au départ, elles ont atteint le nombre de 360. En 2010, l'AFAB a négocié des lignes de crédits auprès de la banque ZEP et de BCB. La ZEP a accordé un crédit de 400.000 dollars à WISE et la BCB de 500.000.000 de francs bu. WISE a pu accorder des crédits remboursables sur trois ans aux membres de l'association. Cela leur a permis d'accéder à des financements à hauteur d'environ d'un milliard de francs burundais. Ces crédits sont destinés au financement de micro-activités telles les petits commerces (vivres, importation des produits divers, ...), les salons de coiffure, les ateliers de couture ou de broderie, le petit artisanat etc. Ce qui a permis aux bénéficiaires de créer quelques micro-activités génératrices de revenus et pourtant d'améliorer leur niveau de vie ainsi que celui de leurs familles.

II.7.2 Formations professionnelles

Les types de formations organisés par l'AFAB sont adressés aux membres et aux non membres.

Aux membres, les modules de formation intègrent les spécialités suivantes: la formation en business plan, formation en marketing, formation en fiscalité, formation en anglais, formation en coaching d'entreprise et formation en technique de gestion.

Elles peuvent être continues ou ponctuelles. Les formations continues s'étalent sur une année, dans un cadre fermé avec toutes les exigences pédagogiques du système scolaire classique. Elles sont sanctionnées par une attestation de fin de formation. Les formations ponctuelles quant à elles, sont organisées en fonction des difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs comme la formation en fiscalité et en anglais.

Aux non membres, les modules de formation s'inscrivent dans les domaines de formation portant sur la gestion simplifiée, suivie et évaluation de l'activité, l'élaboration des projets, la rédaction de proposition de demande de crédit, le leadership dans les associations, la maîtrise du marché, la mobilisation de travailler dans le secteur formel en s'appropriant du registre de commerce (RC) et du numéro d'identification fiscale ( NIF en sigle ) etc.

II.8 Esprit d'entreprise chez les femmes apprenantes à l'AFAB

Mme Y, patronne d'une des agences de communication BAC (Burundi Advertising Company) et membre de l'AFAB, rappelle que la femme constitue le socle du ménage. Cette femme entrepreneur, est une mère, une professionnelle qui donne le meilleur d'elle-même pour l'éducation, la transmission des valeurs afin de rendre la société plus équitable. Cette dame est aussi une référence dans les milieux d'affaires de la CEA (Communauté Est Africaine). Partie de rien, cette ancienne employée dans les magasins en Europe, s'est forgée une solide réputation à elle-même. A présent, elle entend faire partager son expérience et soutenir toutes les femmes. Elle dit qu'elle a créé son magazine qui s'appelait Akiwacu.

Elle l'a lancé sans argent mais l'AFAB l'a beaucoup aidé, et c'est par là d'ailleurs qu'elle a compris quelle est la force de la femme dans nos sociétés. Il est vrai que les hommes sont devant mais les femmes sont aussi là (derrière les rideaux).

Dans cet esprit d'entreprise, Y dit par exemple que si une femme gagne 5000fbu, elle va donner 1000fbu à son mari, 3000fbu à ses enfants et 1000fbu à sa famille indirecte. Alors si on arrive à soutenir cette femme, c'est sûr que le pays ira bien.

Conclusion du second chapitre

Dans ce second chapitre, nous avons parlé de la présentation de l'AFAB dans son ensemble (son historique, son organisation, ainsi que son fonctionnement). Nous avons ensuite parlé des différentes activités réalisées par l'AFAB dans l'accomplissement de sa mission.

Malgré les efforts consentis par l'AFAB pour promouvoir l'entrepreneuriat féminin au Burundi, les femmes entrepreneurs éprouvent encore des difficultés lors de la réalisation de leurs activités entrepreneuriales. Sont dites difficultés tous les phénomènes freinant les activités entrepreneuriales de la femme.

Dans le chapitre qui suit, nous analysons et interprétons les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs appuyées par l'AFAB pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi.

CHAPITRE III : DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES FEMMES ENTREPRENEURS DU BURUNDI APPUYEES PAR L'AFAB

Après l'identification des problèmes rencontrés par les femmes entrepreneurs du Burundi d'une façon générale, nous avons poussé loin notre recherche en menant une enquête sur un groupe de femmes entrepreneurs du secteur informel appuyées par l'AFAB oeuvrant en mairie de Bujumbura. Ceci est fait dans l'optique de se rendre compte de la réalité sur terrain. Cependant, avant d'en arriver là, il nous semble opportun de dire un mot sur la méthodologie qui a guidé la partie empirique de notre recherche.

III.1 Méthodologie pour la partie empirique

Pour RAYMOND et al. (1999), la méthodologie de recherche est définie comme étant un processus réglant d'avance une suite d'opérations à accomplir et signalant certains éléments à éviter en vue d'atteindre les résultats de la recherche.

III.1.1 Techniques de collecte des données utilisées

La collecte des données est un élément crucial du processus de recherche. Elle permet de rassembler le matériel empirique sur lequel le chercheur va fonder sa recherche.

Pour recueillir les informations utilisées dans la partie empirique, nous avons utilisé deux techniques à savoir l'entretien et l'enquête par questionnaire.

III.1.1.1 Entretien

Les entretiens réalisés nous ont fournis des informations sur les coordonnées des femmes appuyées par l'AFAB oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura ainsi que sur les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs du Burundi d'une façon générale. Ces informations ont été recueillies auprès de la présidente, de la secrétaire de l'AFAB ainsi que certains membres de ladite association. Un guide d'entretien y relatif se trouve en annexe1 page 61.

III.1.1.2 Enquête par questionnaire

Cette enquête a été faite sur la base d'un questionnaire qui a servi de recueillir les informations sur notre échantillon. Etant donné que les membres de l'AFAB opèrent tous dans le secteur formel, nous avons décidé d'interroger les femmes entrepreneurs oeuvrant dans le secteur informel en mairie de Bujumbura et qui sont appuyées par l'AFAB. Notre questionnaire était constitué de 18 questions regroupées en quatre items:

- Identification des répondantes;

- les activités menées et les formations suivies;

- les sources de financement;

- le suivi et évaluation des activités.

Le questionnaire élaboré se trouve en annexe2 page 62.

III.1.2 Justification du choix de l'échantillon

La façon de sélectionner l'échantillon est aussi importante que la manière de l'analyser. Il faut que l'échantillon soit représentatif de la population. Notre enquête a été réalisée avec un échantillon de 60 femmes oeuvrant dans le secteur informel en mairie de Bujumbura. Le choix de cet effectif a été guidé par la secrétaire de l'AFAB qui a accepté de nous donner des numéros téléphoniques de 125 femmes oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura qui ont été appuyées par AFAB. Nous les avons ensuite contactées, et celles qui ont accepté de nous accueillir et de nous donner des informations sont au nombre de 60 femmes. De ce fait, nous avons ensuite distribué 60 questionnaires sur un effectif de 60 femmes. Pour diverses raisons, seulement 50 questionnaires, dont 37 de celles travaillant individuellement et 13 de celles travaillant en groupe, ont été récupérés et exploités.

III.1.3 Difficultés rencontrées

En premier lieu, la difficulté rencontrée est que les interviewées c'est-à-dire les responsables de l'AFAB avaient peu de temps pour nous répondre. De ce fait, ils nous ont tardivement répondu. En second lieu, pour plusieurs raisons, tous les questionnaires que nous avons distribués aux femmes d'affaires ne nous sont pas tous retournés. Nous n'avons pu récupérer et exploiter que 50 questionnaires sur 60 distribués.

III.2 Présentation et interprétation des résultats

Dans cette partie, nous présentons successivement les résultats des entretiens et du questionnaire.

III.2.1 Résultats des entretiens

Nous avons réalisé des entretiens avec les responsables de l'AFAB ainsi que certains membres de ladite association. De ces entretiens, nous avons retenu pour l'AFAB que sa mission d'encadrement est conforme aux missions qui lui est assignée. En effet, l'AFAB s'implique largement dans la promotion de l'entrepreneuriat féminin à travers les formations, l'information et/ou le financement des activités entrepreneuriales des femmes. Nous avons aussi retenu que malgré ces contributions, les femmes entrepreneurs rencontrent encore des contraintes. Ces contraintes sont: les contraintes juridiques, les obstacles d'ordre infrastructurel, les contraintes institutionnelles, les contraintes d'adhésion dans l'AFAB, les contraintes socioculturelles, les harcèlements que rencontrés par les commerçantes transfrontalières appuyées par AFAB

III.2.1.1 Contraintes juridiques

Selon la Présidente de l'AFAB, malgré les initiatives de l'AFAB dans la promotion de l'entrepreneuriat féminin, il y a encore aujourd'hui un vide juridique en matière d'héritage, la question est repliée par la coutume, laquelle n'accorde pas à la femme le droit d'hériter des terres de son père alors que pour octroyer des crédits, les banques et d'autres institutions financières exigent des garanties immobilières.

III.2.1.2 Obstacles d'ordre infrastructurel

S'agissant des obstacles infrastructurels, l'accès au crédit, à la technologie, aux services d'appui et à l'information est difficile pour les femmes. Les structures d'encadrement existantes dans l'AFAB semblent très insuffisantes pour l'encadrement de la masse féminine. Il faut aussi signaler ici que le système des transports et des communications est très limité.

III.2.1.3 Contraintes institutionnelles

Les représentations des organisations fournissant des services financiers sont très faibles dans l'AFAB. Cet état de chose réduit considérablement les capacités des femmes du fait de la rareté des capitaux.

III.2.1.4 Contraintes d'adhésion dans l'AFAB

Selon la présidente de l'AFAB, en se basant sur le niveau de vie au Burundi, l'on pourrait reprocher à l'AFAB de requérir des frais d'adhésion trop élevés de 120000 de francs burundais. En effet, il est évident que les femmes entrepreneurs oeuvrant dans le secteur informel ne peuvent pas adhérer dans l'AFAB car elles ont des difficultés d'avoir ce montant exigé par AFAB. En effet, les femmes travaillant dans le secteur informel ont chacune un capital limité. Si ces femmes n'adhèrent pas dans l'AFAB, elles ratent beaucoup d'avantages.

III.2.1.5 Contraintes socioculturelles

Dans la tradition Burundaise, la fille n'était pas considérée au même titre qu'un garçon. Elle était destinée dès sa naissance aux activités ménagères seulement. Comme le dit ce proverbe burundais «umukobwa ntamwana» la fille était déconsidérée, ce qui faisait qu'elle ne pouvait pas aller à l'école, elle devrait rester à la maison pour aider sa mère. Même aujourd'hui cette situation s'observe encore dans certaines communautés burundaises. Cela ne facilite pas l'AFAB à accomplir sa première mission.

III.2.1.6 Harcèlements que rencontrent les commerçantes transfrontalières appuyées par AFAB

Les femmes commerçantes opérant sous un statut informel au sein des pays de la communauté Est Africaine (EAC) et du soudan du sud sont très vulnérables à l'extorsion et au harcèlement. Quant à la présidente de l'AFAB, qui s'adressait aux partenaires de l'AFAB lors d'une journée de présentation d'un projet régional pour la facilitation du commerce informel transfrontalier des femmes (FCITF) et des micro petites et moyennes entreprises (MPME) des pays de l'EAC et du Soudan du sud, a précisé que l'existence d'un harcèlement se matérialise notamment par voie de corruption, les longues attentes aux frontières et les taxations sur de petites quantités. Les femmes commerçantes font face également à l'épineuse question de possession des capitaux faibles (se situant dans une fourchette de plus ou moins de 50$), la problématique d'accès au financement, la carence d'information sur les marchés d'exportation, à des défis de respect des règles et normes pour traverser les frontières ainsi que les travaux en solo à cause d'un « chaînon manquant » d'appartenance au mouvement associatif.

En Afrique subsaharienne, a souligné la présidente de l'AFAB, le commerce informel transfrontalier est une activité traditionnellement reconnue non intéressant pour le programme de promotion des exportations.

Cette pratique, a-t-elle fait remarquer, est très répandue et, un grand nombre est non documenté, principalement celui des FCITF. Pour la présidente de l'AFAB, les causes de cette pratique se justifient par les formalités douanières compliquées, les barrières non tarifaires, les longues procédures et la faiblesse de l'application de la loi sur les frontières.

III.2.2 Résultats du questionnaire

Après avoir identifié des problèmes rencontrés par les femmes entrepreneurs au Burundi d'une façon générale, nous avons poussé loin notre recherche en menant une enquête sur un groupe de femmes du secteur informel appuyées par AFAB oeuvrant en mairie de Bujumbura. Ceci a été fait dans l'optique de se rendre compte de la réalité sur terrain. Pour cela, notre questionnaire comptait 18 questions réparties en quatre items. La présentation et l'analyse des résultats du questionnaire se font à l'aide des tableaux représentant les effectifs et les pourcentages des différentes réponses.

III.2.2.1 Identification des répondantes

Cette rubrique nous permet de rassembler des informations relatives aux femmes enquêtées en rapport avec l'âge, la situation matrimoniale et le niveau d'instruction.

Pour l'âge des répondantes, nous n'avons pas obtenu de valeurs manquantes, soit 100% de valeurs valides. Les résultats sont consignés dans le tableau Suivant:

Tableau 1: Répartition des répondantes dans notre enquête par tranche d'âge

Tranche d'âge

FA

FR

18-25ans

10

20%

26-35ans

22

44%

36-40ans

14

28%

De 40 et plus

4

8%

Total

50

100

Source: Auteurs à partir des résultats de l'enquête

L'analyse de ce tableau, nous permet d'affirmer que les femmes entrepreneurs enquêtées, se retrouvent majoritairement dans la tranche d'âge qui varie entre 26 et 35ans.

En effet, Cette tranche d'âge représente l'âge de responsabilisation, de la réalisation des rêves de jeunesse.

Selon NZEYIMANA (2011-2012), l'âge n'est pas un obstacle à la création d'entreprise, toutefois, il est intéressant de noter que l'âge moyen au démarrage est de 30 ans. Avant 25 ans, les jeunes voient souvent leurs désirs contrés par manque d'expérience. Quant aux personnes de 40 ans et plus, leurs empêchements sont plus souvent d'ordre familial ou professionnel.

Tableau 2: Répartition des répondantes dans notre enquête par situation matrimoniale

Situation matrimoniale

FA

FR

Divorcée

0

0%

Veuve

10

20%

Mariée

36

72%

Célibataire

4

8%

Total

50

100%

Source: Auteurs à partir des résultats de l'enquête

Dans le tableau ci-dessus, la répartition des répondantes est faite suivant le régime matrimonial. Nous remarquons que 72% des femmes entrepreneurs enquêtées sont mariées et 20% des femmes entrepreneurs enquêtées sont des veuves.

Elles ont toutes par conséquent des foyers et des enfants à charge. Ceci laisserait comprendre que les responsabilités familiales amènent les femmes à être plus entreprenantes en particulier ces veuves qui ne bénéficient pas de l'aide de leurs maris. Le fait que 8% des répondantes soient des célibataires, montre le faible intérêt des femmes sans charges énormes qui, semblent mener des activités économiques par plaisir personnel.

Le travail des femmes aurait donc pour origine les pressions familiales. En effet, la vie économique de la femme n'est pas bonne, elle vit des conditions souvent précaires. Cette situation plonge alors ces femmes à entreprendre et les activités pratiquées relèvent souvent du secteur informel.

Tableau 3: Répartition des répondantes dans notre enquête par niveau de scolarité

Niveau de scolarité

FA

FR

Analphabète

0

0%

Primaire

26

52%

Secondaire

16

32%

Universitaire

6

12%

Abstention

2

4%

Total

50

100

Source: nous-mêmes à partir des résultats de l'enquête 

A travers ce tableau ci-dessus, nous remarquons que la majorité des femmes entrepreneurs enquêtées (52%) ont fait l'école primaire, 32% des femmes entrepreneurs enquêtées déclarent avoir le niveau secondaire, 12% ont fait des études universitaires tandis que 4% des femmes entrepreneurs enquêtées se sont abstenues de dévoiler leur niveau d'étude.

De ces résultats, nous voyons que la majorité des femmes entrepreneurs enquêtées ont fait l'école primaire (52%) et cela par multiples raisons. cela est dû en grande partie aux difficultés financières des ménages et à la préférence accordée aux garçons par rapport aux filles dans l'accès à l'éducation, encouragée par un environnement social, culturel, et traditionnel.

En outre, les filles en âge de procréation se marient très tôt, ce qui fait que les taux d'abandon scolaire dans les écoles primaires pour les filles demeurent élevés.

De ces résultats obtenus, nous pouvons affirmer que la grande proportion des femmes préfère s'investir plus dans les activités génératrices de revenus que de travailler dans des conditions de vie souvent précaires. En plus, le secteur économique est celui où la femme a le plus d'autonomie mais également le plus d'obligations. Ce faible niveau intellectuel des femmes entrepreneurs les expose à d'autres contraintes comme par exemple les contraintes fiscales ainsi que le non accès à l'information.

III.2.2.2 Activités menées et formation suivies

Cette rubrique nous permet d'identifier les activités économiques menées par les femmes enquêtées, les formations qu'elles ont suivies et leurs demandes actuelles en formation.

Les réponses obtenues à la question permettant l'identification de l'activité menée sont consignées dans le tableau suivant:

Tableau 4: Activités économiques menées par les enquêtées dans la présente étude

Activités menées

FA

FR

Commerce

34

68%

Artisanat

10

20%

Service

6

12%

Total

50

100%

Source: nous-mêmes à partir des résultats de l'enquête

Nous constatons que l'activité économique la plus menée est le commerce (68%) suivie de l'artisanat (20%) et enfin des services (12%).

Le commerce est l'activité la plus pratiquée. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que la majorité des répondantes ne dispose pas de ressources financières importantes qui leur permettent de se lancer dans le secteur industriel.

En plus, les femmes ne disposent pas des propriétés foncières. Ce qui les éloigne de l'activité agricole et des garanties pour accéder aux ressources financières auprès des banques ou des microfinances.

Pour mieux cerner cette question, nous nous sommes intéressés aux raisons ayant motivé le choix de l'activité menée. Les résultats sont donnés dans le tableau suivant:

Tableau 5: Raisons du choix de l'activité menée par les femmes de

l' échantillon

Raisons du choix de l'activité menée

FA

FR

Je l'ai apprise

6

12%

Je n'avais rien d'autres à faire

12

24%

Le marché était en croissance

8

16%

Pour survivre

18

36%

Abstention

6

12%

Total

50

100%

Source: nous-mêmes à partir des résultats de l'enquête

L'analyse de ce tableau montre que 36% des femmes choisissent l'activité qu'elles mènent pour des raisons de survie. 24% déclarent que c'est parce qu'elles n'avaient rien d'autres à faire qu'elles ont choisi l'activité qu'elles mènent. Elles souhaitent donc avoir des emplois rémunérés et pourtant elles manquent de qualification professionnelle. Par ailleurs, 16% déclarent avoir choisi l'activité qu'elles mènent parce qu'elles la trouvent rentable. Ces femmes auraient donc mené des études de marché pour leur permettre de choisir l'activité qui leur génèrerait le revenu maximum.

Enfin, 12% de nos enquêtées déclarent avoir choisi l'activité qu'elles mènent parce qu'elles l'ont apprise. Le fait que ce taux soit faible démontre que les femmes ignorent encore les services offerts par l'AFAB en matière de formation.

Tableau 6: Nombre de femmes de notre échantillon ayant déjà reçu une formation de l'AFAB pour l'activité qu'elles mènent

Modalité

FA

FR

Oui

6

12%

Non

44

88%

Total

50

100%

Source: nous-mêmes à partir des résultats de l'enquête

Nous constatons que 12% des femmes déclarent avoir reçu une formation offerte par l'AFAB avant le lancement de leurs activités tandis que 88% n'ont pas reçu cette formation.

Ceci nous fait remarquer que, bien que des efforts significatifs soient consentis par l'AFAB pour former les femmes, beaucoup reste encore à faire.

Tableau 7: Intérêt des séminaires d'information et de formation pour les femmes de l'échantillon

Intérêt des séminaires d'information et de formation

FA

FR

Mieux gérer nos activités

39

78%

Augmenter les revenus

11

22%

Total

50

100%

Source: nous-mêmes à partir des résultats de l'enquête

De ce tableau, nous remarquons que seulement 22% souhaitent augmenter leurs revenus par les informations et les formations de l'AFAB. Par contre 78% souhaitent mieux gérer les activités et elles n'auraient donc plus de problèmes de gestion. Il apparaît donc nécessaire que toutes ces femmes soient formées pour mener leurs activités.

Tableau 8: Domaines de formation demandée par les répondantes de notre échantillon

Domaine de formation

FA

FR

Comptabilité

13

26%

Assistance technique

7

14%

Evaluation et suivie de l'activité

9

18%

Management

6

12%

Gestion financière

15

30%

Total

50

100%

Source: nous-mêmes à partir des résultats de l'enquête

Nous remarquons que la majorité des femmes éprouvent des difficultés en gestion financière. En effet, 30% d'entre elles souhaitent être formées en gestion financière. Ceci n'est pas étonnant quand on sait que la principale raison du choix de l'activité est la survie et que ces femmes ont pour la plupart des charges familiales. Vu que la majorité des femmes ont fait le niveau primaire, 26% d'entre-elles posent des problèmes en comptabilité, 18% estiment avoir des problèmes en évaluation et suivi des activités et 14% posent le problème en assistance technique. Enfin, 12% des femmes ont des problèmes en management.

Nous remarquons aussi qu'elles font des demandes mais qu'elles n'accordent pas beaucoup d'importance à la formation par manque de temps pour certaines et par manque de moyens pour d'autres car si elles laissent leurs travaux en suspens pour aller en formation, elles vont manquer de quoi nourrir leurs familles.

Tableau 9 : Difficultés que rencontrent les femmes de notre échantillon lors du lancement de leurs activités entrepreneuriales

Les difficultés rencontrées

FA

FR

Difficultés financières

34

68%

Manque de sens des affaires

2

4%

Manque de formation

11

22%

Manque d'information

3

6%

Total

50

100%


Source
:
Auteurs à partir des résultats de l'enquête

Les résultats obtenus de ce tableau ci-dessus nous montrent que le problème majeur rencontré par les femmes entrepreneurs enquêtées lors du lancement de leurs activités économiques est lié au manque des ressources financières. En effet, 68% des ces femmes ont des difficultés financières pour démarrer leurs activités, 22% des femmes entrepreneurs éprouvent des difficultés de manque de formation tandis que seulement 6% manquent des informations nécessaires pour démarrer leurs activités et 4% manquent de sens des affaires.

III.2.2.3 Sources de financement

Cette rubrique nous permet de rassembler des informations relatives aux sources de financements et aux regroupements des femmes enquêtées.

S'agissant des sources de financement ayant permis le lancement de l'activité, nous déterminons l'origine du financement des activités. Les résultats sont consignés dans le tableau suivant:

Tableau 10: Source de financement ayant permis le lancement de l'activité des femmes de notre échantillon

Source de financement

FA

FR

Tontine

2

4%

Aide

3

6%

Epargne personnelle

42

84%

Abstention

3

6%

Total

50

100%

Source: Auteurs à partir des résultats de l'enquête

Il ressort de ce tableau que parmi les valeurs valides, 84% des femmes enquêtées tirent leur financement de l'épargne personnelle, 6% tirent leurs ressources des aides et 4% des tontines. Cette situation traduit le grand penchant des femmes pour des sources de financement informelles. Ceci signifierait que les femmes ne connaissent pas d'autres sources de financement ou qu'elles ont des préjugés sur ces sources de financement ou bien qu'elles n'ont pas d'accès à ces sources de financement.

Tableau 11: Statistiques des réponses sur les autres sources de financements pour les femmes de l'échantillon

Modalité

FA

FR

Oui

44

88%

Non

6

12%

Total

50

100%

Source: Nous-mêmes à partir des résultats de l'enquête

Dans ce tableau ci-dessus, nous constatons que 88% des femmes connaissent d'autres sources de financement, tandis que 12% sont des femmes qui ne connaissent donc pas des sources de financement autres que la tontine, l'épargne personnelle et les aides. Parmi ces 88% des femmes qui connaissent les sources de financement, 100% disent qu'il s'agit des crédits bancaires.

Mais ces dernières nous ont fait connaître que le handicap majeur pour avoir ces crédits, ce sont des conditions d'octroi qui incluent presque toujours des garanties matérielles ou une personne pouvant se porter garant de l'emprunteur.

Une autre raison pourrait aussi être l'apport de ces femmes pour leur activité car, pour celles disposant des financements, la connaissance des autres sources de financement pourrait être vue comme superflue. Le tableau suivant donne les apports des femmes pour l'activité qu'elles mènent.

Tableau 12: Apport personnel pour le lancement des activités des femmes de l'échantillon

Apport personnel

FA

FR

En nature

8

16%

En numéraire

36

72%

En industrie

2

4%

Abstention

4

8%

Total

50

100%


Source
:
Auteurs à partir des résultats de l'enquête

De ce tableau, nous constatons que 72% de femmes ont réalisé un apport en numéraire, 16% ont réalisé un apport en nature et 4% un apport en industrie. La majorité des apports est donc faite par les apports en numéraire.

Pour se lancer dans leur activité, la majorité des femmes a eu recours à des ressources financières. Le taux de 4% des apports en industrie confirme la faible capacité intellectuelle des femmes enquêtées.

Examinons maintenant le moyen le plus facile pour obtenir le crédit. La première interrogation consiste à déterminer l'appréhension que les femmes ont accès au crédit collectif par rapport au crédit individuel. Pour y arriver, nous leur avons demandé le moyen le plus efficace pour obtenir des crédits.

Tableau 13: Moyen le plus facile pour obtenir le crédit pour les femmes de notre échantillon

Moyen le plus facile

FA

FR

Crédit collectif

13

26%

Crédit individuel

33

66%

Abstention

4

8%

Total

50

100%

Source: Auteurs à partir des résultats de l'enquête

66% des femmes estiment qu'il est plus facile d'obtenir les crédits individuels tandis que 26% estiment plus aisé à obtenir les crédits collectifs. Ces chiffres laissent entrevoir que les femmes n'ont pas la volonté de travailler en groupes.

Ce manque de volonté se fait ressentir par la grande proportion de femmes estimant le crédit individuel plus aisé à obtenir que le crédit collectif. Or, pour obtenir un crédit collectif, il suffit de former des petits groupes qui se portent caution solidaire.

Déterminons les femmes qui appartiennent à un groupe et le type de groupe auquel elles appartiennent.

Tableau 14: Type de groupe auquel appartiennent les répondantes dans notre enquête

Type de groupement

FA

FR

Nulle part

37

74%

Association

13

26%

Coopérative

0

0%

Total

50

100%

Source: Auteurs à partir des résultats de l'enquête

De ces résultats, nous constatons que, parmi nos enquêtées, 74% des femmes entrepreneurs travaillent individuellement tandis que 26% des femmes travaillent en groupe.

On comprend alors le problème de l'encadrement de ces femmes qui exercent individuellement. L'exercice individuel suscite le désintérêt des partenaires qui préfèrent travailler avec des groupes organisés.

Tableau 15 : Les stratégies qu'il faut adopter pour renforcer les capacités des femmes entrepreneurs de l'échantillon

Les stratégies à adopter

FA

FR

Programmes de formation

27

54%

Programmes d'information

8

16%

Mobilisation des fonds

15

30%

Total

50

100%

Source: nous-mêmes à partir des résultats de l'enquête

Ce tableau nous permet d'affirmer que parmi les enquêtées, 54% des femmes entrepreneurs préfèrent être formées pour bien mener leurs activités économiques, 30% préfèrent avoir des moyens financiers tandis que 16% des apprenantes souhaitent bénéficier des programmes d'information pour renforcer leurs capacités entrepreneuriales.

III.2.2.4 Suivi et évaluation des activités

Dans cette rubrique, nous évaluons l'offre en suivi et évaluation des activités menées par les femmes enquêtées. Ce suivi-évaluation est de trois ordres: les facilités de regroupements, le rapport entre revenu de l'activité et revenu quotidien et enfin l'encadrement après formation.

Tableau 16: Statistiques des réponses de nos enquêtées sur les facilités de regroupements offertes par l'AFAB

Modalité

FA

FR

Non

16

32%

Oui

24

48%

Abstention

10

20%

Total

50

100%

Source: Auteurs à partir des résultats d'enquête

A travers ce tableau, nous remarquons que 48% affirment que l'AFAB leurs permet des facilités de regroupements. 32% des femmes entrepreneurs affirment que l'AFAB ne leurs permet pas des facilités de regroupements tandis que 20% des femmes se sont abstenues de dévoiler que l'AFAB offre des facilités de regroupements. Ces résultats nous font remarquer qu'il y a le manque de volonté des femmes entrepreneurs de se regrouper.

Tableau 17: Statistiques des réponses de nos enquêtées sur la séparation du revenu de l'activité et du revenu quotidien

Modalité

FA

FR

Non

34

68%

Oui

16

32%

Total

50

100%

Source: Auteurs à partir des résultats de l'enquête

Le tableau ci-dessus nous permet de dire que la majorité des femmes entrepreneurs ne séparent pas le revenu de l'activité du revenu quotidien. En effet, 68% des femmes ne séparent pas leur revenu global. Cela nous permet de dire que les femmes ne mènent pas des activités entrepreneuriales mais plutôt des activités de survie assurant aux ménages le pain quotidien. Ce résultat concorde avec celui trouvé en rapport avec les raisons de choix de l'activité menée. La majorité choisit leur activité pour la survie. C'est la raison pour laquelle il n'y aurait pas de séparation entre le revenu de l'activité et les ressources familiales, le revenu étant directement investi pour résoudre les problèmes du ménage.

Tableau 18: Statistiques des réponses de nos enquêtées sur l'encadrement

après formation par AFAB

Modalité

FA

FR

Non

29

58%

Oui

12

24%

Abstention

9

18%

Total

50

100%

Source: Auteurs à partir des résultats d'enquête

De ce tableau, nous constatons que 58% des répondantes infirment que l'AFAB propose un encadrement après formation. 24% des femmes entrepreneurs l'affirment. Ces résultats nous permettent de dire que les femmes entrepreneurs ne préfèrent pas travailler en groupes et l'AFAB a des problèmes pour encadrer individuellement chaque femme. L'AFAB fait un encadrement sur terrain pour certains groupes des femmes entrepreneurs.

Conclusion du troisième chapitre

Ce dernier chapitre était essentiellement destiné à l'analyse et à l'interprétation des résultats issus de l'enquête menée auprès des femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura appuyées par l'AFAB et des entretiens faites avec les différents responsables de cette association. Des résultats d'entretien, nous avons retenu que malgré la contribution de l'AFAB, les femmes rencontrent encore des difficultés dans l'exercice de leurs activités. Ces difficultés sont: difficultés financières, les contraintes juridiques, les obstacles d'ordre infrastructurel, les contraintes institutionnelles, les harcèlements que rencontrent les femmes transfrontalières de l'AFAB. Après avoir identifié par entretien ces difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs du Burundi en général, nous avons mené une enquête auprès d'un groupe de femmes oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura dans l'optique de se rendre compte de la réalité sur terrain.

De cette enquête nous avons constaté que les femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura rencontrent encore des contraintes malgré les efforts consentis par l'AFAB en leur faveur: en témoignent les résultats des tableaux 3; 6; 8; 9; 13; 14; 15; 16; 17; 18. Les résultats issus de ces tableaux sont respectivement les suivants : les répondantes ont un niveau d'étude relativement bas c'est-à-dire que 52% des répondantes ont fait l'école primaire, 88% des répondantes n'ont pas reçu de formation pour l'activité qu'elles mènent, ceci nous fait remarquer que bien que des efforts soient consentis pour former les femmes entrepreneurs, beaucoup reste encore à faire.

La majorité des femmes éprouvent des difficultés de gérer leurs ressources financières. Comme il ressort du tableau 9, 68% des répondantes ont un problème lié au manque des ressources financières pour démarrer leurs activités, le fait que 84% des femmes tirent leur financement de l'épargne personnelle, cela nous a fait constaté que les autres sources de financement pourraient être vues comme superflue, seulement 4% des femmes enquêtées ont fait des apports en industrie, ce qui signifie que les apports en industrie sont très faibles et cela par faute de capacité intellectuelle, 74% des femmes travaillent individuellement, ce qui suscite le désintérêt des partenaires qui préfèrent travailler avec des groupes organisés, 54% de nos enquêtées préfèrent être formées pour bien mener leurs activités économiques.

Au tableau 16, nous constatons que les femmes enquêtées manquent de volonté de s'associer, le tableau 17 montre que 68% des femmes entrepreneurs enquêtées ne séparent pas leurs revenus, cela signifie que la majorité des femmes entrepreneurs oeuvrant dans le secteurs informel en mairie de Bujumbura ne mènent pas des activités purement entrepreneuriales mais plutôt des activités de survie assurant aux ménages le pain quotidien, enfin le tableau 18 nous montre que 58% des enquêtées infirment que l'AFAB leur propose un encadrement après formation.

Compte tenu des résultats réalisés, nous pouvons affirmer que les femmes entrepreneurs du Burundi en général et celles travaillant dans le secteur informel en mairie de Bujumbura en particulier rencontrent encore des difficultés malgré la contribution de l'AFAB en leur faveur. A coté des contraintes rencontrées par les femmes entrepreneurs du Burundi d'une façon générale, les femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura rencontrent des difficultés qui leur sont spécifiques, ces problèmes sont: des problèmes de séparation du revenu de l'activité et celui quotidien cela nous montre que les femmes entrepreneurs enquêtées qui travaillent dans l'informel en mairie de Bujumbura exercent des activités entrepreneuriales qui leur permettent de survivre et non les activités purement entrepreneuriales, des problèmes en comptabilité, problèmes en fiscalité, des difficultés de gérer leurs ressources financières, manque de volonté de s'associer avec les autres ainsi que la problématique liée à leur encadrement du fait qu'elles ne travaillent pas en groupe.

Enfin, notre hypothèse, puisqu'il faut la rappeler, supposait que: les femmes entrepreneurs du Burundi appuyées par AFAB rencontrent encore des difficultés dans l'exercice de leurs activités. Après avoir été présentés et analysés, les résultats trouvés nous ont montré que les femmes entrepreneurs du Burundi rencontrent encore de nombreuses difficultés. Ainsi, notre hypothèse se trouve ici confirmée.

CONCLUSION GENERALE

Ce travail à pour thème: « Difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs appuyées par AFAB pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi ». Il nous a permis d'explorer les opportunités de développement que l'AFAB offre aux femmes entrepreneurs du Burundi. Ces opportunités sont entre autre la formation, l'information, les appuis financiers, les conseils sur terrain.

Malgré tous ces opportunités, nous avons constaté que les femmes éprouvent encore des difficultés dans l'exercice de leurs activités et ce, du fait de l'ignorance, de l'insuffisance voire même de l'inexistence des structures de financement appropriées. Ensuite, les femmes manquent de formations adéquates. A partir des entretiens réalisés avec les responsables de l'AFAB, elles nous ont témoigné que les femmes entrepreneurs du Burundi rencontrent d'une façon générale, des difficultés dans leurs activités. Ces difficultés sont: difficultés financières, les contraintes juridiques, les obstacles d'ordre infrastructurel, les contraintes institutionnelles ainsi que les harcèlements rencontrées par les femmes transfrontalières de l'AFAB.

A coté des résultats des entretiens, nous avons aussi constaté que les femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura appuyées par l'AFAB rencontrent aussi des difficultés dans leurs activités. Cela s'est fait prouvé dans les tableaux 3; 6; 8; 9; 13; 14; 15; 16; 17; 18. Les résultats issus de ces tableaux sont respectivement les suivants: les répondantes ont un niveau d'étude relativement bas c'est-à-dire que 52% des répondantes ont fait l'école primaire, 88% des répondantes n'ont pas reçu de formation pour l'activité qu'elles mènent, ceci nous fait remarquer que bien que des efforts soient consentis pour former les femmes, beaucoup reste encore à faire. La majorité des femmes éprouvent des difficultés de gérer leurs ressources financières, 68% des répondantes ont un problème lié au manque des ressources financières pour démarrer leurs activités, le fait que 84% des femmes tirent leur financement de l'épargne personnelle, cela nous a fait connaître que les autres sources de financement pourraient être vues comme superflue, seulement 4% des femmes enquêtées ont fait des apports en industrie, ce qui signifie que les apports en industrie sont très faibles et cela par faute de capacité intellectuelle. Comme il ressort du tableau 14, 74% des femmes travaillent individuellement, ce qui suscite le désintérêt des partenaires qui préfèrent travailler avec des groupes organisés, 54% de nos enquêtées préfèrent être formées pour bien mener leurs activités économiques. Au tableau 16, nous constatons que les femmes enquêtées manquent de volonté de s'associer, le tableau 17 montre que 68% des femmes entrepreneurs enquêtées ne séparent pas leurs revenus, cela signifie que la majorité des femmes entrepreneurs oeuvrant dans le secteurs informel en mairie de Bujumbura ne mènent pas des activités purement entrepreneuriales mais plutôt des activités de survie assurant aux ménages le pain quotidien, enfin le tableau 18 nous montre que 58% des enquêtées infirment que l'AFAB leur propose un encadrement après formation, ceci s'explique par le manque de regroupement des femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura et l'AFAB a des problèmes pour encadrer individuellement chaque femme.

Aux problèmes rencontrés par les femmes entrepreneurs d'une façon générale, s'ajoutent des problèmes spécifiques aux femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura. Ces difficultés sont: des problèmes de séparation du revenu de l'activité et celui quotidien cela nous montre que les femmes entrepreneurs enquêtées qui travaillent dans l'informel en mairie de Bujumbura exercent des activités entrepreneuriales qui leur permettent de survivre et non les activités purement entrepreneuriales, des problèmes en comptabilité, problèmes en fiscalité, des difficultés de gérer leurs ressources financières, manque de volonté de s'associer avec les autres ainsi que la problématique liée à leur encadrement du fait qu'elles ne travaillent pas en groupe.

Enfin, notre hypothèse puisqu'il faut la rappeler supposait que: les femmes entrepreneurs du Burundi appuyées par AFAB éprouvent encore des difficultés dans l'exercice de leurs activités. Après avoir été présentés et analysés, les résultats trouvés nous ont montré que les femmes entrepreneurs du Burundi rencontrent pas mal de difficultés. Ainsi, notre hypothèse se trouve ici confirmée.

Au terme de ce travail, nous ne voudrions pas terminer sans émettre des recommandations du fait que la non résolution des difficultés évoquées ici, peut freiner toute initiative de faire promouvoir l'entrepreneuriat féminin au Burundi.

Pour l'AFAB, malgré ses initiatives de formation, d'information, de mobilisation des fonds de garanties, etc. beaucoup reste encore à faire. L'AFAB devrait multiplier ses efforts car notre constat est que même parmi les femmes entrepreneurs appuyées par cette dernière, certaines d'entre elles ne mettent pas une grande importance aux formations offertes par AFAB. La sensibilisation s'impose.

Nos recommandations vont également envers les femmes entrepreneurs du Burundi. Les femmes entrepreneurs appuyées par l'AFAB devraient travailler en groupe afin de faciliter leur encadrement et de demander des crédits solidaires car il est facile aux institutions financières d'accorder des crédits solidaires et aux bénéficiaires d'avoir ces crédits.

Nos recommandations vont aussi à l'Etat et aux institutions financières. L'Etat et les institutions financières devraient multiplier les IMF afin de permettre à un grand nombre de personnes d'avoir des crédits.

Enfin, les études réalisées dans le domaine de l'entrepreneuriat féminin au Burundi sont encore récentes, de ce fait, nous proposons aux futurs chercheurs qui emprunteront cette voie de faire des analyses sur les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs oeuvrant dans le milieu rural puisque chaque milieu a des problèmes y relatif.

BIBLIOGRAPHIE

I. Les ouvrages généraux

1. CONSO, P., et HEMICI, F.,  l'Entreprise en 20 leçons, 4ème édition, Dunod, paris, 2006

2. HISRICH, P., et PETERS, M., Entrepreneurship, lancer, Elaborer et gérer une Entreprise, Economica, Paris, 1991

3. FAYOLLE, A.,  Entrepreneuriat: Apprendre à entreprendre, Dunod, Paris, 2004

4. COHEN, E., Lexique d'Economie, 10ème édition, Paris, 2008

5. RAYMOND, A., Méthodologie de recherche en management, Dunod, Paris, 1999

6. BISSILLIAT, J., Relation de genre et Développement, Femmes et Sociétés, Arston, paris, 1991

7. GAG, G., Comprendre l'Economie Africaine, édition l'Harmattan, Paris, 1985.

II. LES MEMOIRES

1. AMBENGMONI, J., «Entrepreneuriat féminin et participation des femmes au développement socio-économique ». INJS de Yaoundé, 2008

2. BITANGALO, W., « Entrepreneuriat féminin », Université de Lubumbashi, 2008

3. KAGURUKA, F et NIYOMWUNGERE, F., « Le rôle d'une institution de microfinance dans la lutte contre la pauvreté »: Cas du fonds de solidarité des travailleurs de l'enseignement (FESTE), ULT, 2010.

4. KOPIKAMA, J.,  « Le rôle des femmes entrepreneurs dans le développement local ». Cas des pâtisseries en ville de Butembo, université Catholique du Graben, 2008.

5. MARZOUKI, C., « Dynamique Entrepreneuriale féminine et son accompagnement: cas de la Tunisie », Université de Sousse, 2007

6. SOUKHANA, G., « stratégies de lutte contre la pauvreté féminine: exemple des groupements de femmes de région de Dakar (Sénégal) », Université Cheikh Anta Diop, 2004

7. AGUIDE, B., « Population, facteur de développement en Afrique », ISP, Sciences humaines, Don Bosco, Lomé, Togo, 2009

III. RAPPORTS, ARTICLES ET COURS

III.1 RAPPORTS

1. TCHAOUSSI, G., « éveil entrepreneurial, engagement et coaching des femmes en création d'activités entrepreneuriales au Cameroun », 4ème congrès de l'académie de l'entrepreneuriat, 24,25 novembre. 2005

2. TCHOUASSI, G., « Entreprendre au féminin au Cameroun : possibilités et

limites», Actes du 2ème Congrès de l'Académie de l'Entrepreneuriat sur le thème: Champs de l'entrepreneuriat et dynamique des sociétés, Bordeaux, 2002

III.2 ARTICLES

3. BUVINIC, M., et BERGER, M., «Sex differences in access to a small entreprise development fund» in Peru World development vol. 18 no 5, 1990.

4. COREKE, J., « Entrepreneuriat féminin »: in IDEC, Bujumbura, 2003

5. EISEN, A., « Survey of neighborhood-based comprehensive community Empowerment initiatives»: in Free press, New York, 1994.

6. LANCELIN, M., « Quelques Eléments de réflexion sur le problème d'épargne et de crédit », in technique financière et Développement dans l'Esprit d'entreprise, édition AUPELF, UREF, John Libbey, Paris, 1933

7. ROBERT, L., « Les femmes se prononcent : stratégies féministes d'entrepreneuriat pour les femmes francophones » in Revue Réseau femmes, Colombie- Britannique, mai 2009.

8. SCHULER, R., «The influence of women's Changing Roles and Status in Bangladesh's fertility and contraceptive USE » in JEI Press, Londres, 1997.

9. SINGH, N., et TITI, S., «Empowerment Towards sustainable development», in the Johns Hopkins University Press, Baltimore, 1995.

III.3 COURS

1. NZEYIMANA, C., (2011-2012), «  Entrepreneuriat », cours inédit, FSGEA, 2ème licence, ULT.

IV. SITES INTERNET

1. http://www.cairn.info/article.php?ID

2. http://www.defi.gouv.qc.ca.

3. http://www.Sbaer.uca.edu/research/sbi/2008/franc.g 2f

4. http://www.enviedentreprendre.com

5. http://www.chaireunesco.u.bordeaux3.fr

6. http://www.lodel.irevues.inist.fr

7. http://web.undp.org/Africa/documents/Burundi

8. http://www.ispires-u.org/index.php?

9. http://www.bi.undp.org/index.hph?

10. http://www.defi.gouv.qc.ca

11. http://www.defi.gouv.qc.ca.

ANNEXES

ANNEXES 1 : Guide d'entretien

Mesdames;

Dans le but de nous permettre de rédiger notre mémoire de fin des études universitaire, dont le thème est « Difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs appuyées par l'AFAB pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi », et tout en vous rassurant le caractère confidentiel de cette activité dont l'exploitation ne se servira qu'à des fins académiques, nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions posées ci-dessous:

Merci

1. Quelles formations offrez-vous aux femmes entrepreneurs?

2. Quelles sont les conditions d'accès à la formation?

3. Organisez-vous souvent des séances d'information à la faveur des femmes?

4. Quels moyens mettez-vous en oeuvre pour faciliter le lancement des activités des apprenantes en fin de formation?

5. Les apprenantes en exercice bénéficient-elles toujours d'un encadrement?

6. À quel niveau intervenez-vous?

7. Avez-vous des partenariats avec de structures de financement?

8. Pour les femmes ayant déjà une activité, avez-vous un programme de suivi de cette activité?

9. Offrez-vous des formations ponctuelles par rapport aux difficultés que rencontrent les femmes dans la pérennisation de leurs activités?

10. Quels sont les principaux problèmes rencontrés par les femmes entrepreneurs du Burundi en Général?

ANNEXES 2 : Questionnaire adressé aux femmes entrepreneurs oeuvrant dans l'informel en mairie de Bujumbura appuyées par AFAB

Mesdames,

Dans le but d'apporter notre contribution à l'amélioration des conditions Socio-économiques des femmes, nous menons une étude sur le thème Ó « Difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs appuyées par l'AFAB pour la promotion de l'entrepreneuriat féminin au Burundi ».

Les recherches que nous menons s'inscrivent dans le cadre d'un mémoire de fin des études universitaires. Tout en vous assurant le caractère confidentiel de cette activité dont l'exploitation ne servira qu'à des fins académiques, nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions posées.

NIMUBONA Alexis

et

NTITANGURANWA Nadège

MERCI

I. PROFIL DE L'ENTREPRENEUR

1. Age : De 18-25 ans ?  De 26-35 ans ?; De 36-40 ans ?, De 40 et plus ?

2. Statut : Célibataire ?, Mariée ?, Veuve ?, Divorcée ?

3. Niveau de scolarité : Néant ?, Primaire ?, Secondaire ?

Universitaire ? Autres, précisez............

II. ENTREPRISES ET FORMATION SUIVIES

4. Secteur de votre entreprise: Industrie ?, Commerce ?, Service ? Artisanat ?

Agricole ?, Autres, précisez........

5. Quels sont les facteurs déterminants dans le choix de votre secteur ?

Vous connaissez bien ce secteur  ?, vous n'avez aucun autre choix ?

Votre intérêt pour le secteur ?, Le marché était en croissance ?, Autres, précisez.........

6. avez- vous suivi une formation pour mener cette activité ?

Oui  ? Non  ?

7. les séminaires d'information et de formation sur les nouvelles techniques de gestion vous intéressent ils? Oui  ?, Non  ?

Si oui, pourquoi ?

Mieux gérer nos activités  ?, augmenter les revenus  ?, Autres précisez. ?

8. sur quel domaine souhaiteriez-vous qu'on insiste pendant la formation ?

Comptabilité ? ?, Assistance technique ? ?, Gestion financière ? ?,

Management ? ?, Evaluation et suivi de l'activité ? ?

9. avez-vous trouvé des difficultés lors du lancement de votre entreprise ?

Oui ? Non ?. Si oui, comment ?

Difficultés financières ?, difficultés matérielles ? manque de sens des affaires ?

manque de formation ? manque d'information ? autres précisez...........

III Sources de financement de la clientèle cible et regroupements

10. où avez-vous pris l'argent pour le lancement de votre activité ?

La tontine ? ?, L'épargne personnelle ? ?, Le crédit solidaire ? ?

Le crédit bancaire ? ?, Autres, précisez?

11. connaissez-vous d'autres sources de financement ? : Oui ?, Non?

12. quelle était votre apport personnel ?

En nature (matériel) précisez ?, En numéraire (argent) précisez ?

En industrie (formation) précisez ?

13. A Votre avis, quel est le moyen le plus facile pour obtenir un crédit ?

Un crédit collectif ? ?, Un crédit individuel ? ?

14. Appartenez-vous à un groupe ? Oui ?, Non ?

Si oui, lequel? Coopérative? ?, Association? ?, autres précisez.........

15. Quant à vous, quelle stratégie faut-il adopter pour renforcer les capacités des femmes d'affaires ?

Programmes de formation ? programmes d'information ? Mobilisation de fonds ?

IV. Suivi et évaluation des activités

16. L'AFAB vous offre-t-elle des facilités de regroupement ?

Oui ?, Non ?

17. Le revenu de votre activité est-il séparé de votre revenu quotidien

Oui ?, Non ?

18. L'AFAB vous propose-t- elle un encadrement après formation ?

Oui ?, Non ?






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote