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Disparités régionales en matière de scolarisation en Guinée


par Mamadou Dian Dilé Diallo
Université Yaounde II - DESS 2003
  

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2.1.3. Les facteurs socioculturels 

Les facteurs socioculturels sont indispensables dans toute analyse des phénomènes socio-démographiques. Pour (KOUAME & RWENGE, 1996)« les variables socioculturelles contribuent à la formation des modèles culturels constituant les cadres de pensée et de pratique connus et valorisés socialement par les membres de la communauté. Elles sont des condensés d'un ensemble de normes, d'images d'habitudes, d'idées, de pratiques quotidiennes, de nécessités auxquels se réfère l'individu dans sa vie quotidienne. Ainsi, en est-il de l'ethnie et de la religion qui véhiculent pour l'essentiel les modèles traditionnels ». En tant que lieu de production des modèles socioculturels, ces deux variables affectent le comportement des individus en matière de scolarisation, notamment en ce qui concerne l'évolution des attitudes envers la scolarisation.

Selon (KABRE, 1999) : « en Afrique, l'école a longtemps été considérée comme une institution à la fois prestigieuse et exogène à la culture héritée de nos ancêtres. L'école moderne ne constituait pas à priori une réponse aux besoins de formation de la population. Elle apparaissait au contraire comme une institution importée n'ayant que peu de rapport avec les préoccupations quotidiennes de la plupart des africains. Confrontées à des situations précaires entre besoins et ressources, la population a eu parfois du mal à saisir la portée d'une formation à long terme dispensée par l'institution scolaire ». Toutefois, les individus peuvent avoir des attitudes différentes envers la scolarisation selon qu'ils soient de telle religion ou de telle ethnie.

2.1.3.1. L'ethnie 

Le contact de l'Afrique avec l'Europe et l'Asie a été un facteur important de bouleversement culturel. Les sociétés négro-africaines ont été exposées pendant longtemps aux cultures arabo-musulmane et occidentale et les ont subies comme cultures dominantes. Ces influences ont abouti à une acculturation plus ou moins grande selon l'ethnie le tout étant fonction des caractéristiques propres de chaque groupe ethnique(AKOTO, 1993). Les ethnies soudano-sahéliennes ont vite adopté la culture arabo-musulmane tandis que les bantous ont adopté plutôt la culture occidentalo-chrétienne. Mais si certaines ethnies ont embrassé facilement ces cultures d'autres par contre les ont catégoriquement refusées. « Les Baganda de l'Ouganda par exemple, ayant embrassé le christianisme, ils ont intégré à leurs cultures certaines valeurs, normes et pratiques occidentales véhiculées par cette religion, au nombre desquelles, la scolarisation des enfants des deux sexes » (AKOTO, 1993). D'autres ethnies par contre ont rejeté la culture occidentale. C'est le cas : des Coniagui et Bassari, vivant à cheval entre la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal ; les Guerzés de la Guinée; les Senofou du Burkina-Faso et du Mali; les Lobi du Burkina-Faso; les Somba du Bénin; les Kabré du Togo (RAULIN, cité par (AKOTO, 1993)). Le refus de la colonisation aurait amené certaines ethnies comme les Lobi de la Haute Volta (actuel Burkina Faso) à rejeter tout ce qui émane des « blancs », scolarisation y compris (YARO, 1995). A cette liste s'ajoutent les ethnies : Musgun, Guiziga et Arabes Choa du nord Cameroun « qui s'opposent à l'école comme elles s'opposent d'ailleurs à toute forme de modernisation »(WAKAM, 1999).

Certains auteurs comme KI ZERBO expliquent la sous scolarisation de certaines ethnies par l'insuffisance de l'offre scolaire : « l'inégale répartition des écoles (surtout secondaires et supérieures) font que certains groupes ethniques ou professionnels peuvent se trouver privilégiés » (KI-ZERBO, 1990).

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