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Effets des types de cultures (tissulaire et spore) et d’antibiotiques (chloramphenicol, gentamicine et benomyl) sur le contrôle d’infections en culture in vitro du champignon comestible (pleurotus ostreatusp 969).


par DIEUMERCI ROOSEVELT
Universite Evangélique en Afrique  - Graduat (A1) 2015
  

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Chapitre 1 : Revue de la littérature.

1.1. Généralités sur les champignons : les pleurotes.

Les champignons comestibles font partis du règne de Fungi. Il existe des champignons micro

et des champignons macroscopiques, ils sont encore appelés des micromycètes et des macro-mycètes. Les champignons comestibles sont des macro-mycètes (Leconte, 2006).

1.1.1. Caractéristiques des champignons. Les champignons sont des :

> Eucaryotes ; ils peuvent être multinuclés (homo ou hétérocaryotique) ou uninuclé. Ils sont à l'état végétatif haploïde pour la plupart.

> Thallophytes ; ils ne possèdent pas de racines, ni de tige, ni de feuilles.

> Hétérotrophes ; incapables d'utiliser l'énergie solaire, ils utilisent des nombreuses molécules carbonées fabriquées d'autres êtres vivants. Ils sont non photosynthétiques. > Leur paroi contient de la chitine et de polysaccharides (glucane).

> Ils se reproduisent et se multiplient par l'intermédiaire de spores de nature diverses, issues d'une reproduction asexuée ou sexuée (Oei, 2005).

1.1.2. Biologie, écologie.

L'organisme vivant des Fungi est un mycélium constitué d'un fin réseau de filaments, hyphes.

Sous certaines conditions les hyphes sexuellement compatibles fusionnent et forment les spores. Les structures les plus grandes (supérieures à 1mm) produisant des spores sont appelées des champignons. C'est la partie qu'on remarque le plus dans la nature, mais elle ne constitue qu'une fructification. La partie la plus importante se trouve sous le sol ou à l'intérieur du bois (Oyster, 2004; Oei, 2005).

Les champignons sont un groupe distinct d'organismes plus étroitement liés aux animaux qu'aux plantes (FAO, 1998).

Un champignon est de deux grandes parties : le mycélium qui est l'organe végétatif et le Basidiome (ou carpophore ou encore sporophore) qui est la partie reproductrice.

Le mycélium et la baside sont formés des structures filamenteuses appelées hyphes. Le basidiome peut être porté par un stipe ou peut être sessile ; pour ce fait, on peut distinguer les champignons à chapeau et en croute.

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> Mycélium : masse d'hyphes continus ou cloisonnés par des segments ou des boucles qui constituent la structure d'un champignon.

> Hyménium : couche de cellules issues des hyphes générateurs de la trame, qui tapissent l'intérieur des tubes ou la surface des lames d'un sporophore.

> Baside : cellule fertile d'un champignon formé d'un hymenophore et d'un contexte (Bordas, 1970).

Le pleurote en huitre (Pleurotus ostreatus) pousse de l'automne à l'hiver selon les régions, en touffes sur les feuillus vivants ou tombés. C'est un parasite de blessure mais il est également saprophyte. La température optimale est de 24-26°C pendant la période d'incubation ; et 1012°C pendant la période de fructification. Un abaissement de température favorise l'entrée en fructification. Un taux d'humidité avoisinant la saturation (85-95°C) est meilleur pour le développement des champignons. L'apport d'air neuf est une donnée essentielle pour réduire la teneur en CO2 et réalimenter en O2 les processus de la lignine (Lushiku, 2012).

1.1.3. Nutrition des champignons.

En général, les champignons assurent leur alimentation à partir d'autres organismes, en absorbant les substances nutritives du matériau organique dans lequel ils vivent. Les champignons dépendent du matériel mort et vivant pour leur croissance. Ils obtiennent leurs substances nutritives de trois façons essentielles :

> Saprophytes : champignons florissant sur de la matière morte organique.

> Symbiotique : champignons florissant en collaboration étroite avec d'autres organismes c.à.d. qu'il ya des bénéfices pour chacun d'eux.

> Parasites ou Pathogènes : champignons causant du mal à un autre organisme (Oei, 2005).

La majorité de champignons comestibles sont symbiotiques et forment des mycorhizes avec des arbres. Les champignons comestibles saprophytes sont aussi sauvages, mais ils sont mieux connus mais plus estimées sous leurs formes cultivées. Les pleurotes font partis des champignons comestibles saprophytes (Prance, 1984 ; Oei, 2005).

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1.1.4. Classification.

Malgré des différences fondamentales, les champignons sont classifiés comme des plantes. La classification des champignons comme plantes a des conséquences pratiques faibles. L'ethnomycologie est le terme correct qui indique que des champignons sont impliqués .De façon similaire, la flore se réfère seulement aux plantes. Le terme équivalent pour les champignons est mycètes (mycota) (Ertrug, 2000).

Comme les plantes, les champignons sont des êtres vivants. Autrefois, on répartissait les êtres vivants en deux grands règnes : le règne animal et le règne végétal. Aujourd'hui on les classe en 6 règnes : le règne animal, végétal, champignon, protiste, bactéries et le règne archéobactérie.

Le règne Champignon renferme cinq embranchements : Chytridiomycota, Zygomycota, Ascomycota, Basidiomycota et Champignons imparfaits. Les Pleurotes font parti de l'embranchement des Basidiomycota et la plupart de champignons comestibles font parti de cet embranchement (Sergeeva, 2000).

1.1.4.a) Caractéristiques de l'embranchement des Basidiomycètes (Pleurotes).

Les Basidiomycètes forment un de cinq embranchements de champignons. Ils renferment plus de 23.000 espèces différentes parmi lesquelles les champignons comestibles, les champignons vénéneux, les satures, les vesses de loup, les polypores ainsi que deux groupes importants d'agents pathogènes des plantes ; les rouilles et les charbons. Les polypores jouent un rôle essentiel dans la décomposition de la litière végétale : ils constituent souvent les deux tiers de la biomasse vivante du sol (les animaux non compris). Ils sont caractérisés par des spores formées à l'extrémité des cellules fertiles, les basides. Le mycélium des Basidiomycètes est toujours cloisonné, mais les cloisons sont perforées .Chez de nombreuses espèces, le pore de la cloison possède une marge renflée en forme d'anneau ou tonnelet appelé dolipore. Le pleurote appartient au règne de Fungi, à l'embranchement ou division des Basidiomycota, à la classe des Agaricomycetes, à la sous- clase des Agaricomycetidae, à l'ordre des Agaricales, à la famille des Pleurotaceae et au genre Pleurotus (Hexiang, 2002 ; Mikiashvili, 2006).

Le nom Pleurote s'applique à plus de 20souches de champignons différentes qui se distinguent par la température exigée, la couleur et le rythme de croissance (Oei, 2005). Le genre Pleurotus n'est pas considéré comme un champignon non resupiné, et la plupart de souches sont monomitiques, c'est-à-dire qu'elles ne possèdent qu'un seul type d'hyphes, ce qui leur confère une consistance molle. Seul Pleurotus dryinus peut parfois être dimitique, ce

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qui signifie qu'il a des hyphes squelettiques supplémentaires qui lui donnent une consistance plus ferme comme celles des polypores. Le genre Pleurotus comprend un groupe de champignons comestibles ligninolytiques ayant des propriétés médicinales et d'importantes applications biotechnologiques et environnementales (Cohen et al., 2002).

1.1.5. La culture des champignons.

1.1.5.a) Croissance mycélienne et blanc.

Dans la culture des champignons comestibles, on n'utilise pas les spores. Leur petite taille rend leur manipulation délicate et leurs caractéristiques génétiques risquent d'être différentes de celles de leurs parents. De plus, ils mettent un certain temps à germer alors que d'autres types de champignons, les moisissures vertes par exemple, germent et se propagent bien plus rapidement. Le champignon sélectionné doit pouvoir coloniser le substrat avant d'autres champignons ou bactéries. A cette fin, on mélange un mycélium cultivé préalablement (libre de tout contaminant) avec un substrat stérile, ce qui donne ce qu'on appelle le blanc. Cette technique donne au champignon cultivé une longueur d'avance sur les autres Fungi (Oei, 2005).

1.1.5.b) L'envahissement du blanc.

Comme dans la nature, le mycélium se propagera dans le substrat en utilisant les substances nutritives qui s'y trouvent. C'est ce qu'on appelle l'envahissement du blanc. Lorsque certaines d'entre elles sont épuisées ou si le temps change, le mycélium atteindra une phase différente, celle de la reproduction sexuelle. On met en culture du tissu prélevé sur un champignon et on le dépose dans un substrat approprié. Une fois que celui-ci est complètement envahi, on l'utilise pour cultiver des champignons.

Pour la plupart des espèces la température optimale pour l'envahissement du blanc est d'environ 25 °C. De plus, l'environnement peut stimuler la croissance du mycélium : une forte concentration de CO2 lui est favorable (mais pas à la culture).

Une fois qu'il a colonisé le substrat, le mycélium est en état de produire des fructifications dont le nombre et la qualité dépendront de l'environnement (Oei et al., 2005).

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1.1.5. Production de blanc de champignon.

La semence de champignon (matériau de propagation) est généralement désignée sous le nom de blanc.

Disponibilité du blanc.

Dans de nombreux pays en développement, la disponibilité de blanc de bonne qualité représente un facteur de limitation de la culture des champignons. L'importation est souvent entravée par la bureaucratie des services de douanes, les frais de transport élevés et la difficulté à garder le blanc à une basse température pendant le transport. C'est pourquoi le producteur sera peut-être contraint de produire son propre blanc. Si l'on peut obtenir du blanc de bonne qualité du champignon désiré à un prix raisonnable, il vaut mieux se concentrer sur les processus de croissance du champignon. Le processus complet de production de blanc consiste à préparer le milieu de culture, à remplir les éprouvettes ou les boîtes de Pétri et à les stériliser, puis à inoculer des récipients plus grands avec cette culture. La production de blanc nécessite un laboratoire désinfecté et des connaissances spécialisées. La production de blanc revient à mettre du mycélium du champignon désiré dans des substrats adéquats et stérilisés dans des conditions aseptiques. Mais, dans la pratique, ce processus n'est pas aussi simple qu'il en a l'air. Il faut maintenir dans des conditions strictes des souches appropriées du champignon désiré pour éviter leur dégénération. Lorsque c'est impossible ; la production de blanc devrait se faire à partir de cultures de tissu d'un champignon frais et sain. De plus, la chambre de production de blanc doit toujours être méticuleusement propre pour éviter toute contamination.

La culture de démarrage.

La culture de démarrage (ou culture mère) se fait à partir d'une fructification fraîche et saine ou provient d'un producteur de blanc ou d'un laboratoire. Elle permet de produire plusieurs cultures d'agar qui servent à inoculer du blanc dans des récipients plus volumineux (des flacons par exemple), puis à inoculer le substrat final de blanc. Une unité de production de blanc nécessite l'équipement minimum suivant :

? du matériel de stérilisation (autocuiseur, autoclave) ;

? un environnement stérile : boîte à inoculation ou à écoulement laminaire ;

? un équipement de laboratoire : boîtes de Pétri, des éprouvettes, une balance, de

l'alcool, une flamme ;

? une chambre à incubation.

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On trouve généralement ce genre d'équipement dans les hôpitaux, les centres de recherche et les universités. Les matières premières consistent en :

? des ingrédients pour la préparation du milieu ;

? du matériau du substrat (céréales, baguettes de bois, sciure de bois ou même fibre de

noix de palme) ;

? des champignons sains de culture ou frais, d'une souche de l'espèce désirée ;

? récipients à blanc (flacons ou sacs en plastique).

Dans les pays peu producteurs de champignons, on se procurera le blanc auprès d'une université ou d'un centre de recherche au début du projet. Vous trouverez des adresses de producteurs de blanc dans les Adresses Utiles (Oei, 2005).

La stérilisation.

Les céréales, la sciure ou le compost contiennent un grand nombre de Contaminants. Un seul grain de céréale peut héberger des milliers de bactéries, de moisissures et d'actinomycètes. Un seul grain de céréale peut héberger des milliers de bactéries, de moisissures et d'actinomycètes. Chacun de ses éléments, appelés contaminants, est capable d'infecter des substrats mal stérilisés ou inoculés dans des conditions d'hygiène insuffisantes. Un chauffage de 15 minutes à 121°C suffit généralement à tuer tous les organismes. Il faut un certain temps pour que la vapeur chauffe le coeur des substrats à cette température. Cela dépend de la façon dont le récipient de stérilisation ou de pasteurisation a été rempli et de la capacité du brûleur. La plupart du temps, les sacs de substrat doivent être chauffés à la vapeur pendant au moins 6 heures pour que leur centre soit suffisamment exposé à la chaleur. Stérilisez les sacs de 4 litres avec 2 kg de substrat de blanc pendant au moins 2 heures a une température de 121°C (Van et al., 2005).

De bonnes conditions de propreté sont indispensables à la production de blanc. En particulier, l'ouverture des récipients contenant le milieu stérilisé doit être effectuée dans des conditions aseptiques. L'air ambiant contient de nombreux contaminants susceptibles d'infecter facilement le milieu stérilisé. Il faut donc pratiquer les manipulations et la préparation des cultures (de tissu) dans des boîtes spéciales placées dans des chambres d'inoculation (Oei, 2005).

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1.2. Les milieux de culture.

Un milieu de culture est un support qui permet la culture de cellules, de bactéries, de champignons, de moisissures afin de permettre leur étude. En principe, les cellules trouvent dans ce milieu les composants indispensables pour leur multiplication en grand nombre, rapidement, mais aussi parfois des éléments qui permettront de privilégier un genre bactérien ou une famille. Ainsi, selon le but de la culture, il est possible de placer les micro-organismes dans des conditions optimales, ou tout à fait défavorables. Il se compose d'une base (agar-agar, eau, minéraux,...) ainsi que d'un indicateur coloré de pH ou de réaction d'oxydoréduction pour permettre de formuler des hypothèses sur le genre.

Il existe aussi des bouillons de culture qui possèdent la même fonction, mais ces milieux ne contiennent pas d'agar-agar, ils sont donc totalement liquides (Galveston et al., 1996).

1.2.1. Les différents types de milieux.

Il existe une grande variété de milieux de culture en rapport avec la diversité des exigences nutritives des micro-organismes. Ainsi on distingue généralement :

? Milieu minimum.

Un milieu minimum ou milieu défini est un milieu comportant les éléments chimiques strictement nécessaires à la croissance bactérienne, sous une forme utilisable par des bactéries n'ayant pas d'exigence particulière.

Composition d'un milieu minimum:

· Une source de carbone et d'énergie, généralement le glucose.

· Une source de potassium et de phosphore: K2HPO4.

· Une source d'azote et de soufre: (NH4)2SO4.

· Une source de magnésium: MgCl2.

· Une source de calcium: CaCl2.

· Une source de fer: on emploie le citrate de fer (le citrate a pour rôle de maintenir le fer en solution).

· Une source d'oligo-éléments: sels de Cu, Zn, Co, Ni, B, Ti.

· Une source d'eau, indispensable à toute forme de vie: on utilise l'eau distillée (stérile).

· Un tampon pH: il permet de maintenir un pH correct voire optimum: KH2PO4 par exemple.

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En l'absence de l'un de ces composants, les bactéries ne se développent pas, car elles ne peuvent synthétiser ces produits (Galveston et al., 1996).

? Milieu de culture empirique.

Un milieu de culture dit empirique est un milieu dont on ne connaît pas exactement la composition.

Ainsi, dans le milieu type coeur-cervelle, il y a de l'eau, de l'agar-agar, de l'hydrolysat de coeur et de cervelle sans que l'on en connaisse les aspects qualitatifs et quantitatifs. Il sera donc utilisé uniquement pour la croissance des bactéries. Il n'a pas d'effet sélectif.

? Milieu de culture sélectif.

Les milieux de culture dits sélectifs permettent uniquement la culture de certains genres de micro-organismes. Pour cela on ajoute des éléments qui inhibent la croissance des microorganismes indésirables comme le chlorure de sodium à forte concentration, le thiosulfate de sodium, le cristal violet ou certains antibiotiques, etc.

Exemples de milieux sélectifs :

? Milieu S-S : il ne permet la croissance que des Salmonelles (Shigella s'y développe moins vite : environ 48 à 72 heures avant d'obtenir une culture exploitable).

? Milieu de Sabouraud : il permet la pousse des mycètes.

? Gélose Kanamycine - Vancomycine, dite "Kana-Vanco" ou KV : elle empêche la pousse des bactéries à Gram positif (action de la vancomycine) et de la plupart des entérobactéries (action de la Kanamycine). Sur ce milieu, poussent préférentiellement des bactéries anaérobies strictes.

? Milieu de culture enrichi.

Ils contiennent, outre les composants de base, des composants indispensables aux bactéries, que celles-ci ne peuvent pas synthétiser. Ce sont des milieux utilisés pour l'obtention des bactéries dites exigeantes et auxotrophes.

Par exemple : les milieux au sang frais (le sang est riche en nutriments divers): Gélose au sang frais ou cuit. Les milieux avec du sérum, du jaune d'oeuf : Gélose Baird Parker ou dite BP (CUQ, 2000).

CAN2 : milieu sélectif des levures qui permet la mise en évidence de Candida albicans par la mise en évidence de l'activité hexosaminidase (Baron's et al., 1996).

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? Milieu différentiel.

Le milieu de culture dit différentiel ou indicateur permet de distinguer deux types de microorganismes se développant dans un même milieu. Ce type de milieu met en évidence certaines caractéristiques biochimiques des microorganismes (principalement l'aptitude à dégrader un substrat) en présence d'indicateur(s) de la réaction chimique : des indicateurs colorés de pH ou d'oxydoréduction (tel que le rouge neutre, rouge de phénol, l'éosine ou le bleu de méthylène).

On retrouve parmi les milieux différentiels :

? La gélose MacConkey (MCK), qui différencie la fermentation du lactose. De plus, cette gélose est sélective dans la mesure où elle ne permet que la croissance des bacilles GRAM négatif. La gélose Drigalski possède les mêmes propriétés.

? La Gélose Chapman (MSA), milieu sélectif des staphylocoques qui différencie la fermentation du mannitol permettant une orientation entre autres vers Staphylococcus aureus.

? La gélose Hektoën, qui différencie la fermentation de 3 glucides (lactose, saccharose et salicine) ainsi que la production de sulfure d'hydrogène. Cette gélose est sélective des bacilles GRAM négatif, elle est particulièrement adaptée à la recherche d'entérobactéries pathogènes dans les selles.

? Milieu chromogène (ou discriminant).

Ce milieu peut être sélectif ou non. Son principe repose sur la présence d'un ou plusieurs substrat(s) couplé(s) à une molécule chromogène. Lorsque ce substrat est métabolisé par une enzyme bactérienne spécifique, le chromogène associé prend une couleur particulière (il devient un chromophore) directement lisible sur la colonie.

Parmi ces milieux, on trouve :

SM2 : milieu sélectif des bactéries à Gram négatif qui permet la mise en évidence de Salmonella dans les selles grâce à la révélation d'une activité estérase que spécifique des salmonelles.

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1.3. Les infections en bactériologie.

Une infection est une maladie provoquée par des agents pathogènes vivants ; c'est une multiplication et persistance d'un microorganisme pathogène dans un organisme.

1.3.1 Les infections primaires.

Par infections primaires, celles qui surviennent durant la phase stérile durant laquelle le mycélium envahit le milieu de culture ou la surface du agar.

1.3.2. Identification de l'infection.

Nous avons l'impression que quelque chose d'autre que du mycélium pousse dans votre boîte de Pétri ou votre bocal de seigle, un micro-organisme est entré d'une façon ou d'une autre dans le processus et est en train de prospérer à la place du mycélium. On a à faire à une contamination (Nzohabonimana, 1999).

Les contaminations prennent l'aspect de taches d'un peu toutes les couleurs (rouge, vert, noir,...) mais sauf le blanc. D'autres ressemblent à un liquide visqueux blanchâtre et émet une odeur de moisi (infection bactérienne).

Cette infection bactérienne est moins facile à détecter à l'oeil nu lorsqu'elle apparaît dans un bocal de seigle, mais si vous constater que le mycélium s'arrête de pousser sans raison, il peut s'agir de cette infection : si aucune autre infection de couleur louche est présente, ouvrer le pot et sentir prudemment; si ça sent le moisi : jetez ou nettoyez ce pot. De toute façon, si vous ouvrez le pot avant que le mycélium n'ait colonisé la majeure partie du seigle, vous devrez le jeter, car l'infection devient inévitable (Petignat et al., 2005).

En revanche sur les boîtes de Pétri, les infections sont facilement repérable, y compris les infections bactériennes. En général, les infections se développent plus vite que le mycélium: si de minuscules tâches apparaissent un jour, vous serez très vite fixé. Le mycélium devrait être blanc.

L'apparition de mycélium jaune, vert ou gris à d'autres endroits de la surface trahit la présence d'une contamination fongique. Une croissance crémeuse et brillante révèle souvent une contamination bactérienne (Aminetou et al., 2008).

Les vecteurs les plus fréquents des infections sont :

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? L'air ;

? Le cultivateur, ses habits, ses mains, ses expirations, etc. ? Le milieu de culture, etc.

1.3.3. Les agents infectieux.

Il existe différents agents infectieux (microbes ou micro-organismes) classés dans différentes catégories (familles). Les principales catégories sont :

· les bactéries, les virus, les champignons et les parasites.

Tous les micro-organismes (germes) n'ont pas les mêmes capacités à provoquer les

infections, certains étant pratiquement toujours associés à des manifestations cliniques (maladies) alors que d'autres ne provoquent qu'exceptionnellement des maladies (Roussos, 1985).

Les prions bien que ne faisant pas partie des microbes (germes) sont responsables de maladies infectieuses transmissibles.

Figure 1 : A droite : Penicillium (bleu) et Cladosporium (vert foncé). A gauche : Aspergillus.

Pour ce qui concerne les bactéries, il existe deux grands groupes : les bactéries Gram positif et les bactéries Gram négatif. Les bactéries se repartissent en 3 formes : les sphères (cocci), les bâtonnets et les formes courbées. Les bactéries peuvent se retrouver dans deux états principaux : l'état végétatif (croissance) ou l'état de repos. C'est à l'état de repos que la bactérie est la plus résistante. Les bactéries du genre Bacillus et Clostridium sont des bactéries que l'on trouve sous forme de spores. La forme de spores est très résistante aux produits de désinfection et nécessite des températures élevées lors de la stérilisation pour leur destruction.

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De plus la majorité des désinfectants sont inefficaces sur les bactéries sous forme sporulée (Petignat et al., 2006).

1.3.4. Mesures à prendre.

Il faut absolument empêcher que l'infection se repende : Evitez autant que possible d'ouvrir le récipient contaminé à proximité des autres récipients non contaminé. Dans le cas où on veut garder le récipient pour observation ou pour une tentative d'épuration, il ne faut pas les stocker avec les récipients sains. Evidemment, il faut se laver parfaitement les mains après avoir manipulé des récipients infectés.

Lorsque on constate la contamination d'une boîte de Pétri, on prend les mesures qui suivent :

? Si on estime qu'elle est utilisable dans le but d'épuration (découpe d'une partie de mycélium apparemment non contaminée), on la stocke et on l'utilise le plus vite possible. ? Sinon on la met dans un sac plastique et on la jette tout de suite (Aminetou et al., 2008).

1.4. Les antibiotiques.

Un antibiotique est une substance qui permet de traiter une infection bactérienne, soit en tuant les bactéries (bactéricides) ou en empêchant les bactéries de se multiplier (bactériostatiques). La découverte des antibiotiques a constitué une véritable révolution dans le domaine des maladies infectieuses. L'antibiothérapie a sauvé un très grand nombre de vies et l'on a cru que les maladies infectieuses seraient un jour toutes jugulées. Suite aux mécanismes de Resistance développés par les bactéries, les antibiotiques perdent leur efficacité et des maladies que l'on croyait maitrisaient réapparaissent. Les antibiotiques n'ont aucune efficacité envers les virus et les parasites (Bally et al., 2006).

1.4.1. Mode d'action des antibiotiques.

Les antibiotiques d'une même famille visent tous une même cible moléculaire chez la bactérie. Ainsi, les bêta-lactamines et les glycopeptides inhibent des enzymes responsables de la synthèse de la paroi bactérienne, ce qui provoque la destruction du micro-organisme. Les quinolones, quant à elles, bloquent les enzymes qui participent à la réplication de l'ADN de la bactérie. Cette dernière ne peut alors plus se diviser, ni proliférer. Enfin, les tétracyclines, les aminosides et les macrolides empêchent la synthèse des protéines en inactivant un des

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éléments de la chaîne de fabrication de ces dernières : le ribosome. Là encore, le microorganisme est incapable de se diviser (Courvalin et al., 2008).

1.4.2. Effets secondaires des antibiotiques.

Les biologistes ont d'ailleurs coutume de dire qu'une molécule qui n'a pas d'effet secondaire n'a probablement pas d'action primaire ! Même si les antibiotiques agissent peu sur les cellules de mammifères, et donc sur celles de l'homme, ils induisent des effets secondaires, en particulier dans les traitements prolongés ou fortement dosés. Les plus fréquents touchent l'appareil digestif. La prise durable d'antibiotiques peut en effet provoquer la disparition d'une partie de la flore intestinale et déclencher des diarrhées (Lemarchand et al., 2008).

1.4.3. Fabrication des antibiotiques.

Pour les antibiotiques naturels, il faut sélectionner des souches de micro-organismes qui produisent le plus d'antibiotiques et déterminer les meilleures conditions de culture température, nature du support, etc. Par exemple, la pénicilline G est aujourd'hui produite non pas à partir du Penicillium notatum de Fleming mais du Penicillium chrysogenum. Concrètement, ces moisissures sont mises dans des cuves de fermentation, où elles se multiplient leur masse double toutes les six heures environ. Après deux jours, elles produisent la pénicilline. La quantité d'antibiotique fabriquée est variable d'une molécule à l'autre. Pour la pénicilline, elle est de l'ordre de quelques grammes par litre de culture contre seulement 0,1 gramme par litre du temps de Howard Florey et d'Ernest Chain. L'antibiotique est ensuite extrait, purifié par voie chimique et, enfin, conditionné. Dans le cas de la pénicilline, 10 litres de culture suffisent ainsi à produire 10 jours de traitement pour une personne. L'enchaînement des opérations est le même pour les antibiotiques semi-synthétiques à la différence que le composé naturel de départ est modifié chimiquement pour améliorer son activité, diminuer sa toxicité, etc. (Bally et al., 2006).

1.4.4. Resistance aux antibiotiques.

Il s'agit de la capacité de certaines bactéries à survivre malgré l'exposition à un antibiotique. Lorsque les bactéries de la même espèce sont insensibles à un antibiotique particulier, on parle de résistance « naturelle ». C'est le cas, par exemple, des streptocoques, insensibles aux aminosides. Ce type de résistance explique pourquoi les antibiotiques sont toujours prescrits contre des infections précises, selon un dosage et une durée déterminés. Les résistances peuvent également être « acquises », lorsque, dans une population bactérienne, apparaît une

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bactérie insensible à l'antibiotique. Celle-ci peut avoir gagné cet avantage à la faveur d'une mutation spontanée au niveau d'un de ses gènes. Elle transmettra alors la capacité de résister à ses filles. Le cas s'est présenté pour le bacille tuberculeux, devenu résistant à la streptomycine et à la rifampicine à la faveur de mutations spontanées. Mais de telles mutations sont rares : elles concernent environ une bactérie sur dix millions, voire un milliard. En fait, 80 % des cas de résistance bactérienne connus sont apparus à la suite de la transmission d'un fragment d'ADN d'une bactérie résistante à une bactérie sensible, lequel fragment contenait un gène conférant la protection (Courvalin et al., 2008).

1.4.5. Mécanismes permettant à une bactérie de résister à un antibiotique.

La bactérie peut fabriquer une enzyme capable de neutraliser l'antibiotique : la pénicillinase, par exemple, inactive les pénicillines, l'acétylase inhibe le chloramphénicol, etc. Le microorganisme peut posséder une membrane imperméable à l'antibiotique ou être capable de rejeter cette substance dans le milieu extérieur, grâce à une pompe membranaire qui refoule les molécules hors de la cellule, les empêchant de se concentrer, et donc d'agir sur la cible. Le micro-organisme peut enfin présenter une modification au niveau de la cible de l'antibiotique : le site de fixation sur la cellule est modifié, ce qui empêche l'antibiotique de se lier, et par conséquent d'être efficace.

Les antibiotiques ne sont efficaces contre les virus simplement parce que les virus ne possèdent pas de métabolisme propre : pour se multiplier, ils détournent les outils de la cellule qu'ils colonisent. Ne présentant pas les cibles sur lesquelles les antibiotiques sont actifs, les virus leur échappent. Seuls les antiviraux permettent éventuellement d'en venir à bout.

L'utilisation massive des antibiotiques accentue l'apparition, chez les malades, de bactéries résistantes. Si le personnel soignant ne se désinfecte pas correctement les mains, il peut alors transporter ces micro-organismes d'un patient à un autre, augmentant le risque que les malades, déjà fragilisés, contractent une infection supplémentaire, plus difficile à soigner (Lemarchand et al., 2008).

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1.4.6. Quelques familles d'antibiotiques.

Tableau 1 : quelques familles d'antibiotiques.

Antibiotiques/Fa Activités Mécanismes d'action, cibles Mécanismes de

milles résistance

â -lactames Gram+

Gram-

Inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne

-Modification de la cible

-Production de â - lactamase

Glycopeptides Gram+ Inhibition de la synthèse de la

paroi bactérienne

Aminoglycosides Gram- Inhibition de la synthèse des

protéines, ribosomes

-Modification de la cible

-Modification de la cible

-Production d'un
inhibiteur

Tétracyclines Gram+ Inhibition de la synthèse des

Gram- protéines, ribosomes

-Modification de la cible

-Mécanisme de reflux

Quinolones Gram+

Gram-

Rifampin Gram+ Inhibition de la synthèse de

l'ARN, ARN polymérase

Macrolides et

Lincosamides

Trimethoprim et Sulfonamides

Gram+ Gram-

Gram+ Gram-

Inhibition de la synthèse des protéines, ribosomes

Inhibition de la réplication de l'ADN, ADN gyrase

Inhibition de la synthèse des acides nucléiques, enzymes

-Modification de la cible

-Imperméabilité de la paroi Gram-Modification de la cible

-Modification de la cible

-Modification de la cible

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1.4.7. Quelques antibiotiques.

a) Chloramphénicol.

Le chloramphénicol est un antibiotique de la famille des phénicolés, commercialisé sous la marque Chloromycetin. Il n'est pratiquement plus utilisé que par voie locale en médecine humaine du fait de sa toxicité potentielle. Entre autres, il peut provoquer une aplasie médullaire due à l'inactivation des mitochondries des cellules de la moelle osseuse. Il a été isolé la première fois en 1947 de Streptomyces venezuelae, une bactérie du genre Streptomyces. Il est utilisé en association avec la gentamicine dans des milieux de culture en mycologie pour empêcher la croissance des bactéries et favoriser ainsi celle des champignons. Le chloramphénicol est un antibiotique bactériostatique (Anonyme, 2009).

b) Gentamicine.

La gentamicine est un antibiotique de la famille des aminoglycosides utilisé pour traiter divers types d'infections bactériennes, en particulier celles provoquées par des bactéries à Gram-négatif. La gentamicine agit en se liant à l'ARN ribosomique au site A du ribosome bactérien, qui est le site de décodage des codons de l'ARN messager. La fixation de la gentamicine augmente fortement le taux d'erreur de lecture par le ribosome, ce qui provoque la synthèse de protéines anormales, dont l'accumulation est létale pour la cellule (Vidaver, 2002).

c) Bénomyl.

Le bénomyl quant à lui, est un produit phytosanitaire, un fongicide qui lutte contre les maladies fongiques. Il appartient à la famille chimique des carbamates. Le produit actif est le Benlate (Anonyme, 2009).

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