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La poésie d'auto-glorification en milieu Wolof du Baol:l'exemple du Kanu


par Abdoulaye DIOME
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maîtrise 2019
  

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CHAPITRE I : ANALYSE DISCURSIVE

La parole en milieu wolof constitue un instrument privilégié lors des joutes oratoires qui se passent entre le cultivateur et ses paires au moment des travaux champêtres. L'analyse discursive se fera par le biais de la parole proférée :

? La parole proférée

Cette parole proférée « sous le soleil vertical » est soit stimulante, soit agressive, A. Faye révèle l'effet pragmatique de la parole, c'est-à-dire l'instant où elle est produite et l'effet qu'elle produit sur son destinataire. Les mots de cette poésie champêtre du kañu sont dotés de pouvoir. Ils sont réévalués et rendus supérieurs par une pratique poétique qui permet de transformer la fatigue du cultivateur en repos. D'où une parole stimulante qui galvanise le cultivateur, « le pousse à se surpasser en faisant fi de l'étendue et de la densité du champ et de la chaleur ». Cependant, cette parole peut être aussi un défi lancé à autrui donc une parole agressive.

? L'autoglorification ou parole stimulante

Le kañu est une poésie d'autoglorification qui, durant l'hivernage accompagne le geste du cultivateur wolof. Cette poésie est une survivance du xas qui est une autoglorification qui tient de la prestation de serment animant la veillée d'arme avant les batailles dans l'épopée. Il est déclamé avec un ton dur, élevé ou du moins avec un ton épique qui laisse apparaitre toute la force de celui qui le déclame. Une telle stimulation se justifie par le caractère héroïque des exploits du cultivateur. Ces morceaux de poèmes valorisants sont entonnés par le cultivateur célébrant ses qualités. Une des interprétations du kañu, comme l'affirme Bassirou Dieng et Lilyan Kesteloot et donné par « jambar » diggi bêccëk lay sap : « le valeureux pousse son cri de guerre quand le soleil est au Zénith, ce terrible soleil de la savane, yoor-yoor-ub-góor, (temps de l'homme, l'heure du valeureux)»76.Celui qui continue à travailler sur le même rythme chante ses exploits. Comme l'illustre ce chant :

Jáambaar joni joni jáambaar legi legi Jáambaar dikatinga tool jémm ngoon Bend jant duma daan

Té ñaar ya duñu fenkkando

76 DIENG, B.et KESTELOOT, L., Les épopées d'Afriques noire, Paris, UNESCO/Karthala, 1997, p.60.

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Être courageux sur le champ, devenir courageux à l'instant même

Le courageux est venu au champ et travaillera jusqu'au soir

Un seul soleil ne me fatigue pas

Alors que deux soleils ne se lèvent jamais en même temps. (Chant 37).

Le performateur de ce chant exalte son courage et sa capacité de résistance sous la chaleur. C'est dans ce contexte qu'on peut évoquer la légende de Demba War, qui mu par une force irrésistible, cultiva jusqu'à la mer où il finit par se noyer.

Baay Demba waar Njaay Waar waa ko yóbbu géej Ba ñukoy suul ñoo nga naan Gasléen mu xóot a xóot Waqileen mu xóot a xóot yaay

Jáambaar ngeen fiy suul.

Baay Demba waar Njaay

Le labour l'a conduit au bord de la mer

En l'enterrant, on disait

Creusez très profondément

Retirer le sable du trou

Car vous enterrez un homme courageux. Chant 33 (v1au v6).

En outre, cette poésie champêtre s'accompagne de la généalogie pour exalter et participer à la gloire des ancêtres mais aussi pour s'identifier à eux. La généalogie déclamée par le performateur est une manière de se glorifier d'une ascendance prestigieuse, de clamer un droit à la parole, un droit légitime à s'exprimer dans l'air ou se déroule la performance.

Mangi jôoy téeð ca Ndeela Faal

Buurub gçej ma nôon ya jaaxaanal fa Ndoom

Kañ Samba ak Baay Moor

Maxuja Maram Gçy!

Maxuja Maram Faal !

Je pleure toujours téeñ ca Ndeela Faal, Le roi Guedj que les ennemis tuèrent à Ndoom La devise de Samba et de Baay Moor Maxuja Maram Gçy!

Maxuja Maram Faal ! Chant 45 (v10 au v14)

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? La parole agressive

Cette parole peut être un défi lancé à un adversaire. Elle porte atteinte à son intégrité psychologique devient alors agressive. En fait, au cours de ces travaux champêtres un cultivateur surexcité peut se moquer de la défaillance des autres et lancer des défis qui outragent ses adversaires. Comme le souligne cet extrait :

Man góor gu ma làngal nga daw

Wacc ma ak sama tool bay

Man bey naa yoor yoor

Bèy naa takkusaan

Nu naan ma ku daw ñaaw

Man naan leen man duma daw

Ndax man duma jigéen

Ju naan suma doonoon góor

Soo doonoon góor it doo faj gàcce

Tout homme que je défie prend la fuite

Pour me laisser seul avec le champ de mon père

Moi, j'ai cultivé le matin entre 10h et 12h

J'ai cultivé l'après-midi vers 17h

Qui prend la fuite sera déshonoré me disait-on

Je leur répondis que je ne fuirai pas

Car je ne suis pas une femme.Chant 14 (v15 au v21).

Ce chant de défi empreint de dérision est lancé dans le feu de l'action entrainant le redoublement d'effort à l'endroit du cultivateur qui refuse le déshonneur. Dans les chants d'auto-louanges, la dérision met en jeu l'honneur par le respect de la parole donnée qui se veut concrète comme le souligne Raphael Ndiaye : « Si l'affirmation d'auto-louange poétique est faite à l'avance comme une sorte de dette contractée face à l'avenir et devant le corps social attentif, l'on a le devoir d'être à la hauteur de sa parole pour continuer de valoir aux yeux des autres ».

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CHAPITRE II : ANALYSE STYLISTIQUE ? Les figures de rhétorique

Le chant ou le poème, quel que soit sa nature, son origine, présente des caractéristiques morphologique et expressive qui le différencient de la parole ordinaire. Dans notre corpus les figures de rhétorique sont très présentes. Le poète fait recours à ses éléments soit pour insister sur une situation quelconque (répétition, anaphore) soit pour créer un effet de sens par l'emploie de formule analogique :

L'Anaphore

Elle désigne la répétition d'un mot ou d'un groupe de mot au début de plusieurs énoncés. Elle traduit généralement un effet d'insistance ou d'exposition .Dans le chant intitulé Ndooran deeti door, (Je vais encore recommencer) le locuteur énumère toute la série de choses auxquelles il souhaiterait s'identifier à travers la reprise de « suma doon (si j'étais) » :

Suma doon fas naaru goor laay doon

Suma doon jan du saamaan

Suma doon mbaam ngongk laay doon

Suma doon mbëtt di sénk

Suma doon bukki di xàmbi

Suma doon sikket di jaxalluur

Suma doon yëkk di sambasay

Suma doon gaynde di walor

Suma doon gëlém Tukal ba laay doon

Si j'étais un cheval, je serais un pur-sang

Si j'étais serpent, je serais un python

Si j'étais un âne, je serais le plus endurant

Si j'étais un varan, je serais le plus long

Si j'étais une hyène, je serais la plus redoutable

Si j'étais une chèvre, je serais un bouc

Si j'étais une vache, je serais un taureau

Si j'étais un lion, je serais le plus féroce

Si j'étais un chameau, je serais le grand. (Chant 3).

Dans ce chant l'anaphore permet non seulement de renforcer l'idée du poète mais elle donne une certaine musicalité au poème. Cette répétition en début de phrase permet au poète de mettre en relief la série des animaux auxquelles il souhaiterait s'identifier. L'exaltation qui résulte de l'expression de sa différence avec autrui crée une excitation. Les références animalières dans ce chant (pur-sang, python, âne), symbolisent la vaillance du poète dans un environnement hostile où la tricherie est bannie.

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La répétition

La répétition est une figure de rhétorique qui consiste à revenir sur l'idée ou sur le même mot. Dans les textes oraux wolofs, la répétition est très récurrente, surtout dans les chants d'activités culturales. Elle permet au poète d'attirer l'attention de l'auditoire sur un fait. C'est ce que fait le performateur de ce chant :

Ca Yaasin je? maaroo Ca Yaasin je? maaroo

Jigéen nangi deeti daan góor

Ci toolu baayam

Ca yaasin je? maaroo Ca yaasin je? maaroo Ca yaasin je? maaroo Ca yaasin je? maaroo Jigéen nangi deeti daan góor

Ci toolu baayam

Thié Yaasin je? maaroo

Thié Yaasin je? maaroo

La femme est en train de prendre le dessus sur

L'homme dans le champ de son père

Thié Yaasin je? maaroo

Thié Yaasin je? maaroo

Thié Yaasin je? maaroo

Thié Yaasin je? maaroo

La femme est sur le point de battre

L'homme dans le champ de son père. (Chant 35).

Dans ce chant la répétition du nom Ca yaasin je? maaroo est source de motivation pour la femme qui chante. La déclamation du chant traduit la bravoure dont est capable une jeune fille dans une société apparemment phallocratique. Ce chant est un exemple de valorisation du courage féminin.la répétition permet de pointer du doigt l'effort et la bravoure d'une femme qui bat un homme dans le champ.C'est dans ce contexte que le kañu est comparable à l'épopée qui exalte les valeurs d'un groupe à travers les exploits embéllis d'un personnage historique proposé et reconnu comme modèle.

La métaphore

La métaphore consiste à donner à un mot un sens qu'on ne lui attribue que par analogie. Cette figure est omniprésente dans notre corpus. Comme l'illustre l'extrait de ce champ :

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Njolor fasu baay laa ! Njolor fasu baay laa ! Njolor fasu baay laa ! Ku war ma dôor la Ku bëgga war ma dôor !

Njolor est le cheval de mon père

Njolor est le cheval de mon père

Njoloor est le cheval de mon père

Je frapperai quiconque le chevauche !

Je frapperai aussi quiconque voudrait me l'arracher.Chant 45 (v22 au v26).

Dans ce chant, la métaphore traduit la témérité du poète en comparant le chant à un pur-sang que lui seul est capable de chevaucher. Le performateur exalte sa supériorité, son orgueil, son arrogance de manière démesurée. La métaphore sert ici à dévaloriser ses semblables qui ne sont pas des modèles de virilité et de vertu. le poète se glorifier en se comparant soit à des êtres surnaturels, à des choses ou tout simplement à des animaux venimeux pour montrer sa virilité ou sa férocité face à un adversaire réduit à l'état inferieur comme l'illustre cet extrait.

Gaynde boroom àll Ñiay boroom manding Buki boroom mbend Jego boroom yéel sarxol boroom jaal Arwatam boroom taat Suma doon jan di saaman Suma doon gaynde di walor Jáambaaro, jáambaar Kula yapp genn am rew Kula señu seekeek

Le lion roi de la forêt

L'éléphant roi de la savane

L'hyène reine des brousses

Pour faire de grandes foulées, il faut avoir de longues jambes

Pour rire, il faut une bouche pourvue de dent

Si j'étais serpent, je serais un python

Si j'étais un lion, je serais le plus féroce

L'Homme courageux, le guerrier

Celui qui ose t'affronter, t'humilier, s'exilera de ce pays

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Celui qui mange tes os aura les joues enflées. (Chant 6).

Cette vaillance du performateur est transmise par les métaphores animaliers (lion, l'éléphant, l'hyène). La présence des références au bestiaire dans ces différents textes est fonction d'un symbolise animalier particulier dans l'imaginaire africain qui opère une certaine catégorisation des bêtes. Ainsi certaines bêtes symbolisent la nobles, tandis que d'autres renvoient à la bassesse et la férocité.

L'hyperbole

L'hyperbole désigne une réalité par un discours exagéré. Elle consiste à exagérer, à amplifier une idée ou une réalité, dans le but de la renforcer et la mettre en avant. Elle fait en général référence à quelque chose d'impossible dans un but ironique ou de dramatisation. Dans les textes wolofs, l'hyperbole est employée pour mettre en exergue le courage ou la témérité du héros. C'est le cas dans ce chant de labeur à travers lequel le performateur exalte ses valeurs :

Iii ngi dëppu

Man mane cëpp ne cëreet ni gçndel !

Di beegu nim yeew

Di tàweeku nig laspeer

Njool Soda Laay sëggal bay

Ceux-ci sont courbés

Moi, je suis droit, puissant et complet comme un ange :

Je m'enroule sur moi-même tel un boa

Je me tends telle une lance pierre

Njool Soda Laay penche toi et mets- toi au travail.Chant 45 (v15 au v19).

Dans ce chant, le performateur par le biais de l'hyperbole : « Je me tends telle une lance-pierre »

«Je m'enroule sur moi-même tel un boa »

Agrandit ses actions et mit en avant ses qualités portées à leur paroxysme. Ce procédé suscite respect et admiration chez les destinataires car le locuteur apparait comme une personne hors norme, excessive et inimitable dans les champs. Cependant dans cet extrait le performateur utilise un ton épique pour déclamer sa performance. L'hyperbole a pour but de valoriser et d'exalter les valeurs héroïques du cultivateur et de le hisser au rang le plus élevé d'où la comparaison à un ange. Elle met en scène des situations extraordinaires dans lesquelles le personnage accède au statut de héros véritable.

CONCLUSION GÉNÉRALE

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En somme, le traitement du sujet « La poésie d'autoglorification en milieu wolof : l'exemple du kañu », nous a donné l'occasion de revisiter le riche répertoire de la société wolof du Baol mais aussi d'apporter notre modeste contribution à la revalorisation et à la sauvegarde de nos langues maternelles. Malgré l'influence d'une société de type occidentale dominée par l'écriture, l'oralité reste toujours vivante en Afrique. Elle est un moyen efficace pour véhiculer les valeurs culturelles africaines. Ainsi, l'oralité est un domaine très large qui offre un champ de recherche très varié. La littérature orale africaine est composée de plusieurs genres parmi lesquels le conte, l'épopée, le mythe et le chant.

Cette société wolof produit un nombre important de chant surtout pendant les travaux champêtres parmi lesquels le kañu ; qui est une poésie réflexive où l'auteur fait ses propres louanges en montrant ses qualités et parfois son appartenance. Cette catégorie de poésie champêtre par laquelle le cultivateur chante ses propres louanges, constitue notre corpus. Il convient de préciser que nous avons d'abord procédé à la présentation de la société wolof du Baol dans laquelle les chants sont recueillis. Ensuite nous avons traduit et transcrit le corpus et nous avons abordé l'étude thématique avant de faire l'analyse discursive et stylistique.

L'ethnie wolof est la plus représenté au Sénégal. Elle représente environ 40% de la population note Bassirou Dieng. Elle donne au pays une langue de communication parlée par plus de 70% des citoyens. Cependant, malgré les nombreuses recherches sur cette société, l'origine n'a jamais été clairement déterminée. La société wolof se distingue par la superposition de deux systèmes celui des castes et celui des ordres. Cette société garde encore aujourd'hui beaucoup d'aspect de cette stratification sociale mais les plus notoires restent la division géer /ñéeño « caste/non caste » et les barrières sont encore maintenues par l'endogamie et au niveau des ordres, seule la notion de badoolo subsiste encore mais sans opposition avec le buur d'autrefois.

L'intérêt majeur de ce travail qui se situe dans une perspective à la fois littéraire, sociologique et linguistique, est d'abord la volonté réelle de participer à la conservation et la divulgation de la culture wolof sénégalaise méconnus par la frange jeune. Notre but est de mettre à l'abri ce type de langage et de le porter aussi à la connaissance du public car « la culture, c'est ce qui demeure dans l'homme lorsqu'il a tout oublié »77. Mais aussi, elle permet d'être en contact direct avec cette société et de connaître leur mode de vie et leur manière de faire dans leurs différentes manifestations culturelle.

77 HENRIOT, Emile écrivain et critique littéraire français

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A travers l'analyse, nous avons abordé quelques thèmes que nous avons jugés essentiels pour la compréhension de ses textes oraux. Ces thèmes sont étudiés en rapport avec les textes. Autrement dit leur explication est à chaque fois illustrée par des passages tirés de différent poème. Par ailleurs, il est important de souligner que la poésie d'autoglorification du kañu est créée dans un contexte spatio-temporel bien défini. La déclamation du kañu varie en fonction du lieu où le poète cultivateur mène ses activités. L'analyse thématique de notre corpus montre que la poéticités des textes et la richesse des thèmes ont fait que notre étude est loin d'être exhaustive, mais comme le dit l'adage wolof « su yoon jeexul, waaxisul du jeex » (tant qu'il y a la matière, on peut toujours continuer à oeuvrer). Cependant l'étude des différents genres littéraires est nécessaire pour mieux se rendre compte de la richesse de la culture wolof. Chaque chant répond à un contexte de création, et se spécialise par sa visée particulière comme le souligne Assane SYLLA :

« Dans la société wolof, toutes les activités sont soutenues et argumentée par la parole composée d'où la richesse de la littérature tant par l'abondance des oeuvres produites que par la variété des genres et des thèmes abordés »78.

Le chant wolof est le reflet d'une société, l'illustration d'une existence et d'une vision du monde. L'analyse discursive révèle l'effet pragmatique de la parole, c'est-à-dire l'instant où elle est produite et l'effet qu'elle produit sur son destinataire. Quant à l'analyse stylistique, elle montre la dimension poétique du kañu. Pour séduire son public, le chanteur wolof fait recours aux figures de styles et aux images qui lui permettent d'élever son langage au-dessous du langage courant. Le but du poète est de faire naître un sentiment d'exaltation avec l'utilisation de procéder propre à l'épopée comme l'exagération, la comparaison.

Par ailleurs, l'analyse de notre sujet de recherche montre les valeurs ancestrales de la société wolof comme le culte du travail et le refus du déshonneur. Mais malheureusement l'éducation traditionnelle wolof est délassée au profil de l'éducation moderne occidentale. Ce qui n'est pas sans conséquence, car les valeurs de jom (dignité) de ngor (refus du déshonore) de courage d'amour du travail, en somme toutes les vertus qui faisaient la fierté de la communauté wolof sont en disparition.

Toutefois, en raison de la mécanisation de l'agriculture et le développement exponentiel des nouveaux moyens de communication moderne le kañu est en voie de disparition et il

78 SYLLA, Assane « la poésie religieuse wolof », in Notre librairie ; la littérature sénégalaise, no 81 Octobre-Novembre ,1985.p.16.

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serait important de sauvegarder ce riche patrimoine culturel pour cerner son caractère multidimensionnel et en faire une étude comparative avec d'autres genres comme l'épopée.

BIBLIOGRAPHIE GÉNERALE

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TABLE DES MATIERES

DÉDICACES i

REMERCIEMENTS ii

SOMMAIRE iii

INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE : 5

PRÉSENTATION DE LA SOCIÉTÉ WOLOF DU BAOL 5

CHAPITRE I : PRÉSENTATION HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE 6

I.1 Approche historique 6

I.2 Localisation géographique 7

I.3 Contexte de production et justification du sujet 8

Chapitre II : Organisation sociale et quelques productions littéraires 9

II.1 Le système des castes 9

II.2 Le système des ordres 10

III.3 La production littéraire 11

DEUXIÈME PARTIE : 14

PRÉSENTATION DU CORPUS 14

CHAPITRE I : TRANSCRIPTION ET TRADUCTION DU CORPUS 17

CHAPITRE II : ANALYSE THEMATIQUE 63

1. Le travail 63

2 .L'altérité 67

3. L'héroïsme 70

CHAPITRE III : ETUDE SPATIO-TEMPORELLE 74

1. Etude de l'espace 74

2. Étude du temps 75

TROISIÈME PARTIE : 78

ANALYSE DU CORPUS 78

CHAPITRE I : ANALYSE DISCURSIVE 79

CHAPITRE II : ANALYSE STYLISTIQUE 82

CONCLUSION GÉNÉRALE 86

BIBLIOGRAPHIE GÉNERALE 90

TABLE DES MATIERES 96

97

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984