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La communication du tourisme en zone de conflit. Le cas des communes de Ziguinchor et Djembering (basse Casamance).


par Pape Mactar Diaw
Université Assane Seck de Ziguinchor - Master en tourisme 2020
  

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1.4 Hypothèse principale

Dans ce travail, nous nous sommes basés sur des hypothèses afférentes à notre thématique de recherche. Ainsi, l'hypothèse principale retenue est : le conflit en Casamance influence la communication du tourisme dans les communes de Ziguinchor et Djembéring.

1.4.1 Hypothèse secondaires

En effet, il existe des hypothèses secondaires qui viendront enrichir le problème en l'occurrence :

? La couverture médiatique est défavorable à la communication du tourisme ; ? L'implication des professionnels dans la communication du tourisme reste faible ; ? Le rapport tourisme/conflit dans les zones étudiées n'est pas toujours négatif. 1.5 Revue de la littérature

Un travail scientifique doit nécessairement, au préalable, être basé sur une bonne revue littéraire ; c'est-à-dire trouver une corrélation entre la présente recherche et les travaux antérieurs. Il est d'une part l'occasion de parcourir les ouvrages essentiels sur le sujet qu'on cherche à expliciter et ainsi avoir une vision élargie sur le sujet à étudier, et d'autre part s'efforcer de voir l'intérêt et les limites.

Exprimées pour la première fois en 1982, les revendications séparatistes du MDFC ont pris, au fil du temps, de l'importance au point d'avoir des répercussions sur la vie socio-culturelle des Sénégalais en général et des habitants de la région en particulier. Des secteurs comme le tourisme ont ainsi souffert de ses abominations. Des chercheurs se sont vite alors penchés sur la question de la crise qui secoue cette région composée de la Basse, de la Moyenne et de la Haute Casamance, et de surcroît sur ses nombreuses répercussions.

Nous nous sommes donc beaucoup intéressé aux travaux portant sur les problèmes de communication de crise ou guerre étant donné qu'ils sont le point critique en nous focalisant sur le cadrage de l'information, la fiabilité des contenus et des risques politiques, le traitement des informations en zone de crise. Au vu des nombreuses crises qui se déroulent dans les différents coins du globe, le constat ne manque pas. La couverture des médias dans une zone de conflit revêt de nombreux enjeux. D'abord, la sécurité des acteurs relayeurs d'information est moins évidente sur le terrain à cause de l'instabilité d'une zone, ensuite, comme le note

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Serrano, le problème de cadrage (interprétation, perception) de l'information qui souvent reste non objectif. Des chercheurs sur la question de la communication/crise mettent donc l'accent sur, entre autres, la fiabilité même de l'information (Zamit, 2008). Pourtant les pouvoirs publics locaux et les populations civiles peuvent aider à orienter l'information afin qu'elle demeure dans un processus organisé. Dans ce contexte, le choix des thèmes, ainsi que les mots et les images utilisées pour les présenter résultent d'un processus de Co-construction de l'information par les sources et les journalistes (Serrano, 2013).

Dans son analyse portant toujours sur la couverture médiatique des crises, Serrano pense que celle-ci peut varier selon que la crise soit interne ou internationale. Pour la première, les sources à l'élaboration de l'information sont multiples et peuvent être difficiles à maîtriser. Il s'agit des autorités, des groupes armés, des populations... Et toutes ces sources peuvent être directement ou indirectement affectées par le conflit en question. Dans le conflit casamançais, par exemple, il peut donc y avoir prise de partie soit du côté du MFDC ou du gouvernement sénégalais comme ce fut le cas en Colombie lors de la crise (Loper, 2005 ; Sierra, 2001). Sur l'élaboration de l'information, il est aussi important de mettre l'accent sur le problème du double cadrage (Esquenazi, 2002). Cet élément en effet met en évidence deux facteurs importants. Premièrement, c'est lorsque ces sources citées précédemment « donnent leur version des faits aux journalistes ; et deuxièmement, lorsque les journalistes élaborent leurs reportages en suivant les contraintes imposées par les instances médiatiques et les règles de leur profession ».24 Ces facteurs révèlent deux facteurs essentiels appelés « variables médiatiques » correspondant à la concurrence entre les médias et aux exigences de rentabilités imposées par les propriétaires de médias aux journalistes.

Cela explique donc l'origine de certaines informations et leur caractère « nuisible » notamment. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est nécessaire de tirer la sonnette d'alarme à propos du traitement médiatique de l'information qui peut porter atteinte à l'industrie touristique (Malenfant, 2004). Ce dernier souligne à ce niveau que « l'information qui circule par rapport à une crise n'est pas toujours fiable, complète et impartiale. »25 Sous ce rapport, l'exemple du conflit colombien est assez illustratif. Les acteurs de l'information se sont concertés pour se fixer différents objectifs dans l'élaboration et la diffusion de l'information et donc élaborer une action de communication. Ainsi, les journalistes colombiens viennent de mettre en adéquation

24 Ibid., p.155.

25 Ibid., p. 4.

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les informations de qualité avec une objectivité en se basant sur des produits (informations) issus de plusieurs sources cependant traitées comme il se doit. Pour ce faire, la neutralité et l'équilibre sont de mise, c'est-à-dire donner le même temps de parole à toutes les sources et éviter les commentaires partisans grâce un « style » factuel et distancié. Cette analyse abonde dans un même sens : le tourisme est sensible à toute forme de crise quelle que soit sa nature. En plus, la communication qu'on lui accorde peut directement influencer son activité. Ainsi, nous remarquons que, après les événements du 11 septembre 2001, les voyages internationaux n'ont pas cessé de grimper et les pays ont été plus déterminés à poursuivre leurs objectifs. Des spécialistes du tourisme avancent que c'est devenu une nécessité, un besoin vital. Or, ils n'ont pas précisé à quel point la façon de voyager des touristes allaient changer (Rojo, 2002). Poursuivant, son analyse, Serrano est revenu sur la nécessité d'avoir un plan de communication de crise dans une zone de conflit, plus précisément un « plan de contingence » ou « plan de réponse rapide ». Selon toujours l'auteur, tous les pays ou destinations touristiques doivent compter sur ce plan afin d'avoir la capacité de répondre rapidement dans l'immédiat avec cohérence entre les différentes autorités en question. Le fait que le tourisme ne soit pas une compétence transférée dans notre pays pourrait amener à gérer difficilement les problèmes de la communication en Casamance. Ainsi, au Mexique par illustration, c'est le SECTUR26, une instance fédérale qui a la tâche de monter un plan de communication conjointement avec le Secrétaire d'Etat et de le publier par l'Agence des Relations publiques du Conseil de Promotion touristique qui compte plusieurs bureaux en Amérique du nord. Ce plan permettrait donc de faire face aux menaces potentielles liées notamment aux problèmes sécuritaires des touristes et les diffusions d'information à travers des fuites.

Ces deux chercheurs avec des travaux qui abondent dans le même sens, c'est-à-dire le traitement de l'information dans des zones de crises, nous ont permis de voir le rôle que peut jouer la communication de manière spécifique dans les destinations touristiques. Que ce soit la perception de l'information donnée ou du processus d'élaboration de l'information face une multitude de sources, ces travaux ont contribué à sensibiliser sur le caractère sensible du tourisme face aux crises et le besoin imminent de préserver cette activité porteuse de croissance. Toutefois, ces deux auteurs ont manqué de souligner le rôle déterminant des autres grands médias qui ont fini de révolutionner le secteur car, les journalistes ne font partie que d'une catégorie de médias avec les affichages, la radio, la télévision et le cinéma sans compter la

26 Secretariat de Tourismo de Mexico, un organisme délocalisé et dédié à la gestion du tourisme.

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communication hors média où l'on retrouve internet et qui est en plein dans la communication touristique et négativement utilisé de plus en plus.

Toujours dans la littérature portant sur l'impact des conflits sur le tourisme, un des pionniers dans la recherche sur le dossier du conflit armé est J.C. Marut. Ce chercheur et spécialiste de la Casamance revient sur les contextes intérieurs et extérieurs de la guerre qu'il juge d'ailleurs « défavorable au pouvoir sénégalais. » (Marut, 1994). De l'origine du conflit, Marut passe en revue les différents protagonistes et les périodes sombres. En effet, l'activité touristique a été brusquement interrompue, la production du secteur primaire a chuté drastiquement (la pêche, l'agriculture), le commerce est devenu moribond et les usines se sont arrêtées. A ce sujet, Marut parle « d'aggravation spectaculaire. »27 Ainsi, ce dernier pense que certains agissements ne sont pas fortuits. Il souligne : « même si l'objectif séparatiste était d'asphyxier financièrement le régime, cette stratégie a pour résultat d'asphyxier socialement ou économiquement la région. » 28 Toujours dans ses recherches, Marut va plus loin dans un travail intitulé Solution militaire en Casamance. L'auteur, comme dans son précédent ouvrage, continue de faire une analyse d'expert dans les relations géographiques du conflit, les approches politiques des deux protagonistes, sans manquer de jeter un regard sur l'économie, le tourisme en particulier. Ce chercheur évoque l'étouffement de l'économie locale en soulignant au passage la réclamation d'un dû marquée par des confrontations entre le MDFC et le gouvernement (Marut, 1995). De même, ce conflit a conduit les autorités dans une impasse politique, voire des relations diplomatiques difficiles à maîtriser. En effet, note Marut : « La mystérieuse disparition de quatre ressortissants français en Casamance a attiré l'attention sur la relance d'un conflit que beaucoup croyaient terminer [...J».29

Ainsi, Marut met en exergue un aspect critique dans cette crise : une stratégie militaire coûteuse et désavantageuse qui met en péril tout espoir d'une paix et affecte l'économie locale. Dans sa publication du 31 janvier intitulé « En finir définitivement » dans le quotidien Témoin, on peut retenir que « les troubles font fuir les touristes, et donc les devises dont le Sénégal a le plus grand besoin (...) »30 Et Marut d'ajouter : « C'est d'ailleurs ce que les rebelles ont compris depuis longtemps, cherchant à exploiter l'insécurité comme une force de dissuasion...».31 Cependant, le rôle de la France dans ce dossier reste incertain et ambigu. En ce sens, le

27 J.C Marut « Guerre et paix en Casamance, Repères pour un conflit » op.cit. p. 226.

28 Ibid.

29 J.C Marut « solution militaire en Casamance » op.cit. p.163.

30 Ibid., p. 168.

31 Ibid.

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professeur Assane Seck déclarait en substance que celui qui prétend maîtriser le conflit casamançais serait bien présomptueux. En effet, la France, nous apprend toujours l'auteur, avait fait un « cadeau » de 150 millions de francs CFA pour renforcer les caisses de l'Etat après des attaques du MFDC et apporter une aide au secteur du tourisme alors perturbé (Marut, 1995).

On peut ainsi noter une constance de l'auteur dans ses travaux en ce qui concerne la Casamance. Avec une analyse pointue sur la crise et ses conséquences, Marut n'a pas manqué de soulever la question de l'économie locale qui le préoccupe, surtout l'activité touristique. En conséquence, ses ouvrages nous ont permis d'avoir des connaissances approfondies sur le dossier casamançais, notamment ses liens avec le tourisme qui a connu des jours meilleurs dans la région. Par contre, ses études ont esquivé le volet communicationnel, qui constitue pourtant un facteur important pour maintenir l'activité touristique.

Sur un autre registre, on note un ouvrage spécifique qui traite du tourisme en Casamance et du conflit casamançais. Ainsi, si Marut s'intéresse plus à la question géopolitique, Gueye se penche sur la problématique d'une économie perturbée pourtant regorgeant de potentialités touristiques immenses (Gueye, 2010). Dans sa recherche, Guèye fait une corrélation entre ce dernier et la rébellion. L'auteur envisage tout d'abord de faire la situation de l'activité touristique en Casamance dans son ensemble, c'est-à-dire dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Pour ce faire, Gueye a structuré son travail autour de trois axes majeurs : d'abord les atouts du tourisme casamançais, ensuite les liens entre le tourisme et le conflit armé, puis le plan de relance des activités touristiques. Ainsi, il espère alors que le tourisme a de fortes chances de recouvrer son dynamisme. L'auteur ne compte pas s'arrêter en si bon chemin d'autant plus qu'il essaie de montrer avec « insistance » 32 que le tourisme est un moyen indispensable au développement. Son optimisme et les investissements de l'Etat sénégalais sont le soubassement de l'épanouissement des populations et de la redynamisation de l'économie locale dans sa globalité. En même temps, nous soulignons que l'auteur n'a pas manqué également de se consacrer dans son ouvrage à un historique de la situation qui oppose les indépendantistes à l'Etat du Sénégal. Cependant, Gueye souligne aussi les problèmes de développement du secteur touristique en évoquant le manque de diversification. A ce propos, il affirme que « malgré tous

32 L'auteur estime : « Le pessimisme n'est pas de mise en Casamance, les «atouts» et l'investissement de l'État sénégalais vont balayer la rébellion et redonner de l'«optimisme» à la région ». Ce qui n'est toujours pas le cas. Car, malgré les nombreuses tentatives d'instaurer une « paix » définitive, les attaques sont toujours d'actualité. Du point de vue politique, le terrain est un peu glissant avec la France, et souvent l'on se rejette la balle du côté du MFDC.

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ses atouts, la Casamance n'arrive toujours pas à diversifier son tourisme ».33 Une analyse qui décrit un peu les limites du tourisme notamment le caractère figé de l'offre touristique, même si d'autres formes de tourisme sont étudiées et expérimentées.

Ce travail de Guèye présente un intérêt capital à l'image de toute production scientifique. Ainsi, il faut signaler qu'il figure dans ce travail un intérêt lié à l'enrichissement documentaire du tourisme en Casamance qui montre une pauvreté considérable en écrit. Pour rester dans cette dynamique, nous pouvons souligner que Gueye apporte une contribution scientifique dans la documentation car il estime dans ce même ouvrage qu'il y'a là un manque d'ouvrages qui traitent sérieusement du tourisme casamançais. C'est aussi un moyen de tenter de dissiper les doutes qui planent dans ce secteur qui jadis profitait à la région avant le début du conflit. Aussi pertinent qu'il soit, ce travail a des limites dans son analyse du secteur touristique. Toutefois, ce livre révèle des faiblesses et manquements, car l'auteur fait une analyse un peu élémentaire de la situation. Dans l'offre de la région, il évoque des éléments plutôt caduques (Equipe Mit, 2002)34 comme le tourisme cynégétique, un fleuve de paradis alors qu'il reconnaît que le secteur rencontre des difficultés. Cependant, Moustapha Gueye, chef du Département d'Economie et de Gestion de l'université de Ziguinchor, n'est pas aussi neutre dans son analyse comme le veut la démarche scientifique. En effet, l'auteur a fustigé les indépendantistes qui, selon lui, ont mis le « désordre » dans la région naturelle de la Casamance. Si Gueye et Marut se mettent dans une position de défenseur du tourisme en Casamance et se focalisent sur la politique, l'économie et les atouts de la destination, Frochot et Legorehel35 traitent de l'image que peut revêtir une destination touristique, c'est-à-dire la promotion davantage menacée par de nombreuses péripéties. Selon ces deux spécialistes du marketing, c'est « un secteur de l'économie en pleine croissance et dont l'évolution à long terme est prometteuse » (Frochot et Legorehel, 2004). La connaissance du marketing, surtout celui dit « sectoriel », qui est d'ailleurs la caractéristique de cet ouvrage, est plus que nécessaire pour une reconsidération du secteur qui s'est professionnalisé et structuré au cours des dernières décennies. L'idée, c'est de s'adapter justement aux spécificités du secteur qui est aujourd'hui sur le plan mondial l'un des secteurs les plus rentables. Différents éléments sont traités ici : la présentation des secteurs et des acteurs touristiques, le marketing relationnel, les stratégies de gestion de crise, en passant

33 Ibid. p14

34 Equipe de recherche où des articles sont publiés par des auteurs, spécialistes du tourisme, notamment Remy Knafou, géographe, spécialiste du tourisme. MIT signifierait donc (mobilités itinéraires Tourisme)

35 « Le marketing du tourisme », les auteurs posent l'importance du tourisme en France et sur le plan international en général.

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par les stratégies de communication dans l'industrie touristique, sans oublier l'impact de l'internet sur le tourisme... La question centrale à laquelle Frochot et Legorehel ont tenté de répondre est : comment bâtir une stratégie marketing spécifique au secteur du tourisme ? A cette question très importante, ces chercheurs ont consacré des chapitres qui examinent successivement les notions d'image, de communication touristique et de gestion de crise.

En effet, dans toute destination touristique, l'image est la première caractéristique de motivation de départ. Cependant, il demande une attention particulière pour sa préservation, surtout dans des zones de conflit à l'instar de la Casamance. C'est « une alchimie particulièrement complexe »36. Ils estiment donc que pour qu'une destination soit attractive, plusieurs critères doivent être tenus en compte, notamment :

? Les facteurs physiques qui tiennent compte du climat, des caractéristiques géographiques...

? Les infrastructures touristiques comme le transport, l'hébergement et la restauration ? Les facteurs historiques, le patrimoine, la culture locale, l'histoire...

L'un des aspects les plus importants, c'est la participation des voyagistes et des destinations, sans doute les représentants au niveau local de l'Etat au plan touristique, les collectivités locales, les organismes chargés du tourisme dans la formation de l'image touristique. L'image de la région est donc une condition non négociable du consommateur ; cela influence fortement ses motivations personnelles et sa perception de l'image de la destination en question. Toujours à propos de la problématique de la formation de l'image touristique d'une destination, Frochot et Legorehel mettent en avant « l'image organique ». Autrement dit, les consommateurs font l'objet d'une exposition à des sources d'information non touristique : les journaux, les articles de magazines, les reportages télévisuels, les films et opinions d'amis. Par exemple, l'ensemble des consommateurs ont une image relativement claire de l'Afghanistan suite aux événements du 11 Septembre 2001 alors qu'ils avaient (et n'auront) sans doute aucune intention de s'y rendre. L'image nationale d'une destination (ses spécificités culturelles, politiques et économiques) influence également son image organique, indépendamment des sources d'informations commerciales divulguées (Frochot et Legorehel, 2004).

Dans l'encadré 8.1 du même ouvrage, afférent à la destination turque et de l'image organique, le pays souffrirait à cause des événements politiques, mais aussi d'un manque de connaissance

36 Ibid.

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des réalités du pays. Une étude initiée par le Ministère du tourisme (turc) indique que « dans l'imaginaire des touristes français, la Turquie souffre d'une appréhension vis-à-vis de sa politique et de sa religion et que les Français en ont une méconnaissance quasi-totale » (Frochot et Legorehel, 2004). Dès lors, l'image de la Turquie devant être améliorée, la seule solution trouvée c'est le retour à la base, et donc aux valeurs de base de la destination. « Vendre le pays » vient avant l'épreuve fatidique « d'éduquer le public français » sur le potentiel véritable du pays par une campagne d'information pour « construire une identité culturelle positive » via une stratégie de communication. C'est du moins l'avis de Frochot et de son co-auteur Legorehel.

L'autre aspect fondamental est l'image induite développée dans cet ouvrage. Elle est utilisée par les acteurs du secteur touristique afin d'informer et de vendre leurs produits par des publicités, des brochures, le guidage...Rappelons que cette source d'information permet de modifier la perception que s'est faite le consommateur à partir de l'image organique, un moyen pas toujours efficace. Le problème majeur que rencontre les destinations, c'est que les consommateurs qui n'ont jamais connu une destination, que ce soit sur le plan historique, culturel..., se voit mal outillé du point de vue communicationnel (organique ou induite). Toutes les deux ont des limites en ce sens qu'elles déforment la réalité du milieu dont il est question en faussant son identité par des images qui ne correspondent pas aux réalités locales dans les spots de publicité et sur internet, notamment où tout le monde a la possibilité de relayer l'information. Dans la formation de l'image, Frochot et Legorehel ne se sont pas penché sur le fait que les agences de voyages sont souvent trop préoccupées de leurs commissions et se limitent simplement à la vente de titres de transports. L'image de la destination importe peu, et ils ne mettent pas les moyens pour la communication autour des produits locaux. D'ailleurs François Vellas (2006) s'inscrit dans la même logique que Frochot et Legorehel dans son ouvrage s'intéressant beaucoup à la communication du tourisme, notamment à l'économie d'une destination et à sa politique. Dans ses écrits Vellas, revient sur la politique de promotion (communication) des destinations touristiques nationales et internationales. Une analyse économique des destinations qui implique les pouvoirs publics d'une part et les acteurs du secteur d'autre part. Selon Vellas, les campagnes de publicité sont réalisées à l'initiative de deux entités complémentaires :

? Les services du tourisme du pays de destination rattaché au ministère du tourisme et des collectivités locales (en charge des programmes d'information et de promotion de la destination en question) ;

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? Les tour-opérateurs et les agences de voyages qui réalisent des campagnes de publicité et de promotion sur les produits qu'ils vendent.

Professeur d'économie, Vellas réfléchit sur l'organigramme de la politique de communication sur les produits et les destinations touristiques. Cet ouvrage traite de l'économie touristique afin de voir dans quelle politique on doit développer pour quelle destination, surtout lorsqu'il s'agit de faire la communication. Dans son analyse, il souligne que les activités ou les actions menées par les collectivités ou pouvoirs locaux sont limitées par les ressources qui leur sont affectées et que les compétences de celles-ci sont « plus ou moins étendues ».37 On note de ce fait plusieurs organisations qui se chargent au niveau local ou national du tourisme, et même au niveau international (UIOOT actuel OMT38). C'est une initiative qui permet une meilleure collaboration et une maîtrise harmonieuse de l'activité. Les compétences sont donc partagées pour une meilleure prise en charge du tourisme à tous les niveaux. Vellas évoque également les organisations professionnelles nationales et internationales du tourisme qui jouent un rôle indispensable dans le développement des activités de promotion et de communication en faveur des destinations touristiques. Le tourisme n'est pas « une affaire de partie », mais il nécessite la participation de tous les acteurs pour consolider les efforts de chacun et atteindre les objectifs. Ainsi, les politiques de promotion, composantes inhérentes des politiques touristiques doivent être une préoccupation de la part des gouvernants en collaboration avec les professionnels du secteur (Vellas, 2006).

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius