UNIVERSITÉ D'ÉTAT
D'HAÏTI
(UEH)
FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES
ÉCONOMIQUES
(FDSE)
Département des Sciences
Juridiques
Thème de recherche : Droit de
l'Environnement
SUJET : « CONTEXTE JURIDICO-TECHNIQUE DE
L'EXPLOITATION DES
ALLUVIONS DE LA RIVIERE GRISE AU REGARD DU DROIT
DE
L'ENVIRONNEMENT. LE CAS DES ZONES DE : CROIX-DES-MISSIONS -
PERNIER
».
Mémoire de sortie présenté par :
New
Santa Wathoo MERISCA
Pour l'obtention du grade de licencie
en Droit.
Sous la Direction du Professeur :
ÉLOI
Jean Emmanuel
(Promotion 2015-2019)
Octobre 2020
I
REMERCIEMENTS:
Nous adressons d'abord, nos remerciements à toutes les
forces de la nature qui nous ont donné de l'énergie pour
réaliser ce travail car, «S'il y a un dieu il se constate
à travers les manifestations de la nature» disait
Pascal.
Ensuite, nous remercions, nos parents à savoir,
Mme Marie Thérèse PAULMERISCA et son
époux Wilner MERISCA pour les sacrifices qu'ils ont
manifesté à notre égard.
Nous remercions, les professeurs de la faculté de Droit
et des Sciences Economiques de l'Université d'Etat d'Haïti
(UEH) particulièrement, notre directeur de
Mémoire en l'occurrence Mr ÉLOI Jean
Emmanuel pour son leadership, sa patience, sa disponibilité et surtout
ses superbes conseils, qui contribuent à alimenter nos idées.
Nos remerciements vont également à, nos
Frères et Soeurs : francise MERISCA, Erlange
MERISCA, Willy vob Fortray Erbison, MERISCA
Wikester phifason Junior
MERISCA.
Nous tenons à remercier nos amis (es) de la promotion
2015-2019 à savoir : Wisenite MICHEL, Jean Hubert
MICHEL, Me, Jean Canès, JOUISSAINT
Me Ala PIERRE, Me Marie Lelie
MORISSOT, Givelt, VILMEUS, Yawedson
DESIR, ERISCA Roberto Fritz, Ricot
FIFI, Valmé Valérie
ZÉUS, Mirode SAINT JUSTE,
INOSIAS Nelson, Faro CALIX, Roudy
MORIN.
En fin, nous remercions les personnels des différentes
institutions dont : le Bureau des mines et de l'énergie, le
Ministère de l'environnement, le Ministère de l'intérieur
et des collectivités territoriales, les Responsables de la
Bibliothèque de l'Ecole Nationale de Géologie Appliquée,
Science de la Terre et de l'environnement (ENGA-STE), qui nous
ont fourni des documents officiels ayant rapport à notre
thématique. Tous ceux et toutes celles qui, d'une façon ou d'une
autre, ont contribué à sa réalisation, nous sommes ravis
de leurs parfaites collaborations vivement manifestée envers nous.
II
AVANT-PROPOS
Le phénomène de l'exploitation des ressources
naturelles en Haïti, particulièrement les Alluvions de la
Rivière Grise situé au Sud et à l'Est de la région
métropolitaine de Port-au-Prince sur un kilomètre (1 km)
dans les zones de Croix-des-missions-Pernier est
devenue de plus en plus préoccupante. Cette
exploitation se fait par sept (7) compagnies placées au
bord de celles-ci, en violation de toutes normes juridiques et techniques
régissant la matière notamment, les décrets de 1876 ,1984
sur les (mines et les carrières), la Constitution de 1987 en son article
273, le décret de 2005, y compris les conventions internationales
signées et ratifiées par Haïti en matière de
protection de l'environnement. Ainsi, une question principale a
été soulevée à savoir, L'exploitation
à outrance des Alluvions de la Rivière grise en dehors des normes
juridiques et techniques en vigueurs ne constitue- t-elle pas une entrave
à l'environnement ? Entant que juriste engagé dans lutte
contre la dégradation de l'environnement et l'exploitation à
outrance des ressources naturelles, notre préoccupation consiste
à attirer l'attention des instances concernées sur la
nécessité de faire appliquer et respecter les lois
régissant l'exploitation de ces substances, afin de protéger non
seulement l'environnement de ces zones exploitées, mais aussi la vie et
les biens des riverains.
Le diagnostic montre qu'il s'agit donc, d'une exploitation
anarchique basée sur l'inapplication des lois régissant ces
activités extractives qui porte des atteintes graves à
l'environnement de celles-ci, et provoque un manque à gagner pour l'Etat
puisque ,selon l'ex-directeur du BME en 20013,REMRAISLudner,
80% des exploitants sont dépourvus de permis d'exploitation et ne
déclarent pas leur chiffre d'affaire a la DGI. Des
difficultés énormes ont été rencontrées
durant la réalisation de ce travail, parmi lesquelles : Nous avons
utilisé des données qui sont malheureusement très
dépassés par rapport à la réalité, via une
carence de recherche effectuée dans ce domaine. Celles qui ont
été réalisées, ce sont surtout les organisations
internationales qui les ont faites, et ont privé l'Etat haïtien de
ces documents, d'où la nécessité de former des
spécialistes haïtiens en la matière, afin de faire face
à cette dérive. Donc, tous ceux et celles qui veulent travailler
sur un sujet pareil nous leur conseillons de consulter ce travail pour combler
les vides juridiques du secteur minier haïtien.
III
LISTE DES ABREVIATIONS
ANAP : Agence Nationale des Aires
Protégées
BID : Banque Interaméricaine pour le
Développement
BME : Bureau des Mines et de
l'Énergie
CBD : Convention sur la Diversité
Biologique
CDES : Centre de Droit et d'Economie du
Sport
CIAT : Comité Interministériel
d'Aménagement du Territoire
CIJ : Cour Internationale de Justice
CITES : Convention sur le Commerce
International des Espèces de Faune et de Flore
sauvages
CME :Commission Mondiale pour
l'Environnement
CMED : Commission Mondiale pour
l'Environnement le Développement
CNIGS : Centre National de l'Information
Géo-Spatiale
CPH : Concertation pour Haïti
CRESDIP : Centre de Recherches Sociales et de
Diffusion Populaire
DIP : Droit international privé
DIP : Droit International Public
DMEE : Département des Mines et des
Ressources Énergétiques
DUT : Diplôme universitaire
Technologique
ENGA-STE : Ecole Nationale de Géologie
Appliquée, Science de la Terre et de
l'Environnement.
IV
ESTEM : Ecole Supérieur en
Ingegnérie de l'information, télécommunication et
Management
FAN : Fédération des amis de la
Nature
FDSE : Faculté de Droit et des Sciences
Economiques
GPS : Global Positionnement Système
INAREM : l'Institut National des Ressources
Minérales
IUG : Institut Universitaire de Gestion
KJM : kolektif jistis Min (Organisation a
vocation de défendre les ressources naturelles en Haïti et la
protection de l'environnement)
MARPOL : Convention Internationale pour la
Préservation de la Pollution Marine par les Navires
MDE : Ministère de l'Environnement
MDICT ; Ministère de l'Intérieur
et des Collectivités Territoriales
MDMREG : Ministère des Mines et des
Ressources Énergiques.
MENFP : Ministère de l'Education
Nationale et de la Formation Professionnelle.
MTPTC : Ministère des Travaux publics
Transports et Communication
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
ONG: Organisation Non-Gouvernementale
POP : Polluants Organiques Persistants
PUF : Presses Universitaires de France
UEH : Université d'Etat d'Haïti
V
TABLES DES MATIERES
REMERCIEMENTS: I
AVANT-PROPOS II
LISTE DES ABREVIATIONS III
PREMIERE PARTIE X
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I. 3
1 CADRE METHODOLOGIQUE DU TRVAIL 3
1.1 PRESENTATION DU SUJET 3
1.2 PROBLÉMATIQUE 4
1.3 OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 5
1.3.1 OBJECTIF PRINCIPAL 5
1.3.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES : 5
1.4 HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 6
1.4.1 HYPOTHESE PRINCIPALE 6
1.4.2 HYPOTHESES SECONDAIRES 6
1.5 JUSTIFICATION. 7
1.5.1 RAISON D'ORDRE PERSONNEL 7
1.5.2 RAISON D'ORDRE ACADEMIQUE 7
1.6 CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 8
1.6.1 APPROCHE CONCEPTUELLE 8
1.6.1.1 Infraction environnementale 9
1.6.1.2 Environnement et Droit de l'environnement 9
1.6.1.3 Développement durable 9
1.6.1.4 Carrière 9
1.6.1.5 Alluvion 9
1.6.1.6 L'Etat 9
VI
1.6.1.7 Dégradation de l'environnement 10
1.6.2 APPROCHE THEORIQUE 10
1.6.2.1 La Théorie de l'Etat de Marx WEBER 10
1.6.2.2 Théorie de la hiérarchie des Normes.
11
1.6.2.3 La Théorie du Développement humain et
Durable 13
1.6.3 COMMENTAIRE THEORIQUE PERSONNEL 14
1.7 METHODES ET TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONN?ES.
15
1.7.1 TEXTES OFFICIELS 15
1.7.2 DOCUMENTS OFFICIELS 15
1.7.3 RAPPORTS OFFICIELS 15
1.8 PRESENTATION DES TENDANCES DEGAGEES 16
1.9 RÉVUE DE LITTERATURE 17
CHAPITRE II: 19
2 LES CARACTERISTIQUES GÉNERALESDE L'ENVIRONNEMENT
EN HAITI, LA CONFIGURATION DES ZONES EXPLOITÉES EN ALLUVIONS : CAS DE
CROIX-DES MISSIONS-PERNIER, ET LA PRÉSENTATION DU BUREAU DES MINES ET DE
L'ÉNERGIE AINSI QUE, LE MINISTÈRE DE
L'ENVIRONNEMENT. 19
2.1 LA SITUATION ACTUELLE DE L'ENVIRONNEMENTALE
D'HAÏTI 19
2.1.1 CONTEXTE ACTUEL DE L'ENVIRONNEMENT HAÏTIEN 20
2.1.2 LA RADIOGRAPHIE SPATIALE ET ENVIRONNEMENTALE DE
CROIX-DES-MISSIONS -
PERNIER. 20
2.2 MODE D'EXPLOITATION DES ALLUVIONS DE LA RIVIERE
GRISE. 21
2.2.1 TECHNIQUES D'EXPLOITATION DES ALLUVIONS DE LA RIVIERE GRISE
21
2.2.2 LE CAS DES PERIMETRES DE CROIX-DES-MISSION-PERNIER 22
2.3 PRESENTATION DES INSTITUTIONS CONCERNEES
22
2.3.1 NIVEAU I. BUREAU DES MINES ET DE L'ENERGIE (BME) 22
2.3.1.1.1 Contexte historique de la création du Bureau des
mines et de l'énergie 22
2.3.1.2 Structure organisationnelle du Bureau des mines 23
VII
2.3.1.3 Fonction, Attribution, Mission du Bureau des mines et de
l'énergie 24
2.3.1.4 Stratégies et politiques publiques 24
2.3.2 NIVEAU II. MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT (MDE) 26
2.3.2.1 Contexte historique de la création du
Ministère de l'Environnement 26
2.3.2.2 Structure du Ministère de l'environnement 26
2.3.2.3 Fonction, attribution, Mission du ministère de
l'environnement 27
2.3.2.4 Stratégies et politiques publiques 28
2.3.2.5 Évolution du bureau des mines et du
Ministère de l'environnement 28
2.3.2.6 Obstacles rencontrés par ces institutions dans
l'exercice de leur fonction. 29
2.3.2.7 Perspectives d'avenir du Bureau des mines, et du
Ministère de l'Environnement. 30
DEUXIEME PARITIE 32
CHAPITRE III. 33
3 CADRE LEGAL NATIONAL ET INTERNATIONAL RELATIF
A
LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT EN HAÏTI
33
3.1 DISPOSITIONS LEGALES NATIONALES 33
3.1.1 LA CONSTITUTION HAÏTIENNE DE 1987 33
3.1.2 LE DECRET-LOI SUR LES COLLECTIVITES TERRITORIALES 34
3.1.3 LE DECRET PORTANT SUR L'EXPLOITATION MINIERE DU 2 MARS
1976. 35
3.1.4 LE DECRET PORTANT SUR L'EXPLOITATION DES CARRIERES DU 2
AVRIL 1984 36
3.1.5 DECRET DU 1 AOUT 1986CREANT LE BUREAU DES MINES ET DE
L'ENERGIE 37
3.1.6 LOIS DE 2006SUR L'ENVIRONNEMENT INSTITUANT L'AVIS DE NON-
OBJECTION. 37
3.1.7 UN REGARD DU CODE CIVIL 39
3.1.8 UN REGARD DU CODE DU TRAVAIL 39
3.1.9 CONTRAVENTIONS ET SANCTIONS PREVUES 40
3.2 PROVISIONS LEGALES INTERNATIONALES. 41
3.2.1 VERS UN REGARD DES TRAITES INTERNATIONAUX RELATIFS A
L'ENVIRONNEMENT .
41
3.2.2 VERS UN REGARD DES CONVENTIONS INTERNATIONALES
RELATIVES A
L'ENVIRONNEMENT 42
3.2.3 LA CONFERENCE DE STOCKHOLM SUR L'ENVIRONNEMENT. 43
VIII
3.2.4 LA CONFERENCE DE RIO DE 1992 44
3.2.5 LES PRINCIPES QUI AYANT UNE PORTEE EXCLUSIVEMENT
ANTICIPATRICE 44
3.2.5.1 Principe de prévention. 45
3.2.5.2 Principe de précaution 45
3.2.5.3 Le principe de participation 45
3.2.5.4 Le principe d'intégration 46
3.2.6 LES PRINCIPES AYANT UNE PORTEE EXCLUSIVEMENT REPARATRICE
46
3.2.6.1 Le principe Préleveur-payeur 46
3.2.7 LE PRINCIPE DE RESPONSABILITE 47
3.2.8 LES PRINCIPES AYANT UNE PORTEE MIXTE 47
3.2.8.1 Le principe pollueur-payeur 47
3.2.8.2 Le principe de subsidiarité 48
3.2.8.3 Le principe de développement durable 48
3.2.8.4 Le principe de solidarité et de
coopération 48
3.2.8.5 Le principe d'équité 48
3.2.8.6 Le principe de non-régression 49
3.2.9 UN REGARD DU PROTOCOLE DE KYOTO 49
3.2.10 UN REGARD DU SOMMET DE JOHANNESBURG 50
3.3 ANALYSE ET COMMENTAIRE JURIDIQUE PERSONNEL
51
CHAPITREIV. 52
4 DIAGNOTIC SUR L'ETAT DE L'ENVIRONNEMNT DES
ZONES RETENUES : UN ÉTAT DES LIEUX 52
4.1 VERS UNE CONSIDERATION SUR LES DITS DES RAPPORTS ET
DES ARTICLES DE JOURNAUX ET DE LA PRESSE SUR L'EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALLUVIONNAIRES
DE LA RIVIERE GRISE. 52
4.1.1 LES RAPPORTS
ELABORES SUR L'EXPLOITATION DES CARRIERES A PORT-AU-
PRINCE 52
4.1.2 LES ARTICLES DE JOURNAUX, ET DE LA PRESSE. 54
4.2 VERS UNE INTERPRETATION DE L'INVESTIGATION EMPIRIQUE
56
IX
4.2.1 INTERPRETATION DES REPONSES ATTRIBUENT PAR LES RIVERAINS
AUX QUESTIONS
POSEES 56
4.2.2 BILAN D'ÉVALUATION 58
PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS 59
CONCLUSION 60
BIBLIOGRAPHIE 62
X
PREMIERE PARTIE
1
INTRODUCTION
L'exploitation des ressources naturelles à
l'égard de l'histoire universelle, est un phénomène qui a
des racines profondes1. En effet, la vie de l'homme repose en grande
partie sur l'exploitation des ressources naturelles. Depuis l'époque
néolithique l'homme a progressivement étendu son pouvoir sur la
terre en y exploitant toutes sortes de ressources afin de répondre
à ses besoins vitaux2. Ces actions incontrôlables ont
largement modifié la morphologie et le fonctionnement de l'environnent.
C`est ainsi qu'en Haïti avec l'arrivée des Tainos, ils ont
éradiqué, une grandes partie de la biodiversité dans leur
politique de conquête et d'exploitation en ignorant pourtant que
«
??
l'homme a un droit fondamental de vivre à la
liberté, a l
|
'égalité et à des conditions
de
|
vie satisfaisantes ,dans un environnement dont la
qualité lui permette de vivre dans la dignité et le
bien-être»3.
Donc, si l'exploitation des carrières alluvionnaires au
niveau des périmètres de Croix-des-mission-Pernier constitue des
avantages économiques, il n'en demeure pas moins que l'extraction
à outrance de celles-ci, participera au fur et à mesure à
dégrader l'environnement. En effet, les anomalies environnementales qui
s'y découlent sont devenues de plus en plus irréparables. Dans un
tel contexte, l'exploitation inadéquate des ressources naturelles en vue
de la recherche de moyens de subsistance endommage l'environnement, à
l'inverse ces dommages mettent en péril les droits fondamentaux de
l'individu4.
1DOSSOU GUEDEGBE Odile,
Évaluation environnementale des politiques et programmes de
développement, paris 2015, p162
2LUBBOK John a qui, on doit ce
terme, baptisa la période de la «nouvelle pierre»,
le
néolithique est non seulement une nouvelle technique de
taille de la pierre, mais plus profondément, la domestication des
espèces animales, l'invention de l'agriculture et l'extraction de
matières premières du sol et du sous-sol, la
sédentarisation des hommes et l'installation dans les villages.
Dictionnaire des ressources humaines, éd, Sciences Humaines ,2004
3CRESDIP, HAITI, Terre
délabrée, (Ecologie et Dictature), 2007 p 35.
4LE TOURNEAU Philippe, Droit de
la Responsabilité civile, éd. Dalloz, Paris, 1996, p14.
2
Ainsi, l'exploitation des Alluvions est charriée
dernière elle un drame environnemental très sérieux, qui
résulte de l'inapplication des normes5, alors qu'est ce qui
empêche les autorités concernées à contraindre les
exploitants à respecter les lois régissant cette activité?
, l'appel à une action d'urgence pour arrêter cette
hémorragie causée par cette activité extractive à
l'égard de l'environnement n'est-il pas nécessaire ? Face
à cette activité un véritable combat pour la mise en place
des mécanismes Juridico- politiques plus adapter visant à
concilier : développement économique et environnement dans la
cadre du développement durable se révèle
inévitable»6.C'est sans doute, dans cette perspective
que nous présentons, ce travail de recherche qui comprend deux parties,
subdivisées en chapitre et section. Le chapitre I
présente la méthodologique du travail. Le chapitre
II, présente (1), la situation
environnementale d'Haïti particulièrement les zones retenues
(2), le mode d'exploitation des Alluvions de la Rivière
grise dans les zones citées. Le chapitre III
présente le cadre légal et institutionnel concernant
l'exploitation, la gestion et la protection de l'environnement dans le pays. Le
tout est suivi par une analyse et un commentaire juridique lié à
notre problématique. Le chapitre IV présente un
état des lieux, c'est-à-dire un diagnostic se basant d'une part,
sur la présence des instances concernées, d'autre part, des
rapports, des articles de journaux traitant de l'actualité
environnementale en Haïti, et finalement l'interprétation des
témoignages des riverains.
5MIRTYLD Elusmaire, «
Contexte Socio- Economique de la Dégradation de l'environnement en
Haïti», Etude de cas A Carrefour, Université d'Etat
d'Haïti, faculté d'Ethnologie: Département d'Anthropologie
: Thème : Environnement et développement, 2013 p53.
6DESADELEER, Nicolas, les
principes du pollueur-payeur, de prévention et précaution .Essai
sur la genèse et la portée juridique de quelques principes du
droit de l'environnement, éd, Bruylant,1999, p 37.
3
CHAPITRE I.
1 CADRE METHODOLOGIQUE DU TRVAIL
Le cadre méthodologique traduit les démarches
conduisant à la réalisation d'un travail Scientifique. Dans ce
contexte, il est important de présenter le sujet sur lequel s'effectue
cette recherche.
1.1 Présentation du Sujet
Le présent travail de recherche tient lieu d'une
étude de cas d'espèce basée sur l'exploitation des
ressources naturelles en Haïti, particulièrement les
carrières alluvionnaires de la Rivière Grise dans un contexte
juridico -technique et environnemental. Il vise à établir les
rapports de cause à effet entre les intérêts
économiques quelle rapporte et la dégradation environnementale
des zones exploitées pour en faire une extrapolation à
l'échelle globale. D'abord, un regard panoramique sur la situation
environnementale des périmètres exploités:
Croix-des-mission -Pernier, un ensemble de problème de Droit nous a
été interpellé. Ainsi, les premières observations
faites ont montré plusieurs impacts négatifs que ces
activités extractives ont entrainés sur l'environnement et sur
certaines activités des riverains. Cette situation arrive à un
point tel, elle devient aujourd'hui catastrophique.
Ensuite, quand on considère que l'environnement c'est
le cadre de vie des humains, chaque individus indistinctement quel que soit
à la classe socio-économique dont il appartient est
concerné par cette situation, autant que celle-ci est un résultat
des activités humaines. Donc, produire des réflexions sur le
rôle fondamental que l'exploitation de ces substances ont jouée
dans la dégradation environnementale de ces zones, revêt une
importance capitale. Voilà pourquoi , à travers une telle
étude nous voulons via notre préoccupation pour le respect des
droits humains particulièrement pour l'environnement tirer d'une part,
la sonnette d'alarme sur la nécessité de la mise en place d'une
meilleure structure de gestion par l'application des lois en vigueurs ,afin de
mieux contrôler ces activités extractives, et d'autre part ,
contribuer à évaluer le chemin conduisant à
l'harmonisation des rapports entre le développement économique et
protection de l'environnement dans une perspective durable dans ce type d'
activité.
4
1.2 PROBLÉMATIQUE
De nos jours l'exigence pour la protection de l'environnement
face aux activités anthropiques ne constitue pas seulement une simple
préoccupation, mais surtout une obligation dans les différentes
sphères de la vie. En effet, dire que l'homme est créateur de
l'environnement revient à dire que l'environnement construit par l'homme
devrait être considéré comme une partie de l'environnement
ou, du moins, comme comprenant des éléments de
celui-ci7. Dans ce contexte, le préambule de la
déclaration des Nation-Unies sur l'environnement adoptée à
Stockholm en 1972 indique que« l'homme est à la fois
créature et créateur de son environnement, qui assure sa
subsistance physique et lui offre la possibilité d'un
développement intellectuel, moral, social et spirituel
»8 .Cependant, les Alluvions sont
considérées comme l'une des ressources naturelles la plus
exploitée à travers le monde, soit le deuxième produit le
plus consommé après l'eau. En France par exemple toutes
conditions d'exploitations sont définies et prises en compte dans le
code minier français et les préjudices causés à
l'environnement durant l'exploitation sont traitées par devant la
juridiction environnementale française9.
Dans certains pays africains comme : Cameroun et
Sénégal ils consacrent dans leurs législations
environnementales de lourdes sanctions aux exploitants et instituent une
juridiction environnementale qui a travers leur code minier, leur code
environnemental statut spécifiquement sur la question10.Dans
le continent Américain notamment, en Haïti au niveau de la
Rivière Grise dans les zones de Croix-des-mission-Pernier, elle fait
face à une surexploitation de ces alluvions. Ces activités
extractives, règlementées par plusieurs textes de lois dont, le
décret de 1984 et de 1976, la constitution de 1987 en son
7ALEXENDRE Kiss, Introduction au
droit international de l'environnement, 2eme, éd, 2005 p
2 8Art.2, Directive du conseil du 27 juin 1967 JOL,
N0 196, cité par LAVIELLE Jean Marc, in
Droit international de l'environnement ,2eme éd, 2004
p19 2.
9 FARED Diamant, collapse `' How
sociétés chose to Fail or succed `', traduit en
français par « Effondrement ; comment les sociétés
décident de leur disparition ou de leur survie », 2006,
p23.
10 : DOMERGUE Claude, « Les
techniques artisanales d'exploitation des gîtes alluviaux : Analogies
dans le temps et dans l'espace », 2011, p.12.
5
article 273, le décret de 2005 et les conventions
internationales relatives à la protection de l'environnement, ne font
aucun objet d'applications. Ces carrières une fois exploitées,
sont abandonnées par les exploitants et transforment rapidement en
poches d'habitat insalubre, utilisées comme sites de décharges
d'ordures ménagères, des sources de nuisances en matière
d'hygiène, de salubrité, de l'élargissement de ses berges
et la destruction brutale de plusieurs autres ressources naturelles comme : la
couverture végétale, eaux souterraines et superficielles
constitue une violation grave de l'article 58 du décret de 1984. L'une
des conditions substantielles faite à un exploitant de carrière
alluvionnaire c'est, d'être muni d'un permis d'exploitation
conformément à l'article 6 de ce décret. Cependant, 80%
des compagnies y sont dépourvues. Les riverains sont devenu de plus en
plus menacer face à cette activité, victimes de problème
de santé par l'émission des dépôts de
poussières. Dès lors, se pose notre question principale :
L'exploitation à outrance des Alluvions de la Rivière
grise en dehors des normes Juridiques et Techniques en vigueur ne
constitue-t-elle pas une entrave à l'environnement ?
1.3 Objectifs de la recherche
Ce travail de recherche s'articule autour d'un ensemble
d'objectif dont l'un est principal et les autres sont secondaires
1.3.1 Objectif Principal
Il consiste à faire une analyser juridique profonde sur
la problématique de l'exploitation des Matériaux alluvionnaires
au niveau de la Rivière Grise afin d'apporter une contribution dans les
stratégies définies pour combattre la dégradation de
l'environnement et les mécanismes de mise en place visant à
maintenir l'équilibre entre le développement et l'environnement
dans une perspective durable.
1.3.2 Objectifs spécifiques :
Décrire le diagnostic physique des
périmètres exploités, afin de répertorier les
problèmes juridiques enregistrés dans cette exploitation au
regard des principes du droit de l'environnement.
6
Présenter les instruments juridiques régissant
l'exploitation de ces ressources naturelles en Haïti, et les institutions
qui sont à la charge de l'administration et de la gestion de ce type
d'activité dans le pays, tout en évaluant l'intérêt
économique de l'Etat.
Faire ressortir les conséquences, et les causes que
l'inapplication des lois régissant la matière a engendrées
sur les différents aspects de la vie des riverains.
1.4 Hypothèses de la recherche
On entend par hypothèse une repose provisoire
donnée à une question de rechercher sous toutes réserves
de vérification. Ainsi, nous avons formule les hypothèses
ci-dessous, afin de mieux orienter notre travail.
1.4.1 Hypothèse principale
La dégradation environnementale des zones
exploitées de la Rivière Grise est due à l'inapplication
des lois régissant l'exploitation des Matériaux Alluvionnaires en
Haïti, en particulier aux institutions chargées de garantir le
respect des droits à la protection de l'environnement qui ont des
difficultés pour répondre aux missions qui leur sont
conférées par les lois en vigueur.
1.4.2 Hypothèses secondaires
L`absence d'un tribunal spécial pour statuer sur les
préjudices causés à l'environnement par les compagnies
d'exploitation, facilite le nom respect des normes en vigueur car, elles
profitent de l'absence des mesures plus coercitives de la part de l'Etat pour
outrager l'environnement dans leurs activités extractives.
L'absence de la déclaration des chiffres d'affaires de
certaines compagnies d'exploitations à la Direction
générale des impôts contribuerait grandement à un
manque à gagner de l'État. C'est en fonction de cette
déclaration que l'Etat tire un pourcentage sur la quantité de
substance exploitée et vendue .Une grande majorité de ces
compagnies ne fournissent pas leur chiffre d'affaire a la DGI ,puise qu'elles
sont pour la plus part, dépourvues de permis d'exploitation.
7
1.5 Justification.
La justification de tout travail scientifique consiste
à exposer de manière sommaire les différentes raisons
relatives à sa réalisation. Ainsi, nous présenterons dans
les lignes ci-dessous les raisons qui nous ont poussées à
effectuer un tel travail.
1.5.1 Raison d'ordre personnel
Apres avoir parcouru un cycle universitaire, c'est une
obligation de présenter un travail de recherche ayant rapport avec le
champ d'étude choisi. De ce fait, nous avons décidé de
faire ce travail parce que, la protection de l'environnement face aux
activités extractives constitue pour nous une très grande
préoccupation. D'une part, en tant que juriste en formation, nous
estimons que toutes activités humaines doivent être basées
dans un encadrement juridique afin de pouvoir mener à bien son
développement. D'autre part, nous avons constaté que
malgré le pays est très riche en matière de ressources
naturelles, mais ces elles sont souvent exploitées dans de contexte
défavorable à la société en terme de
l'intérêt général. C'est sans doute dans cette
perspective que, nous avons effectué ce travail combien important afin
de pouvoir décrocher notre grade de licencie en Droit.
1.5.2 Raison d'ordre Académique
'Il n'y a pas beaucoup de recherches spécifiques
réalisées sur la thématique de `' l'exploitation des
Carrières Alluvionnaires» en Haïti surtout du point de vue de
la science du Droit. C'est peut-être la toute première, ce qui
marque déjà une grande différence par rapport à
d'autres travaux de recherches. Dans cette perspective nous estimons que, ce
travail sera servir de guide pour tous ceux et celles qui auront à
travailler sur un pareil sujet. Ce travail contribuera dans une certaines
mesures à enrichir nom seulement, la banque de donnée de la
Faculté de Droit et des Sciences Economiques de l'Université
d'État d'Haïti (UEH) en termes de documentation,
mais également du bureau des mines et de l'énergie, du
ministère de l'environnement compris les collectivités
territoriales qui pourraient dans une certaines mes utiliser ce document a des
fins Scientifiques.
8
1.6 CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Toute recherche scientifique droit être circonscrit dans
un schéma conceptuel, suivi d'un ensemble de théorie, relatif
à sa réalisation. Ainsi, nous présenterons ce cadre
théorique et conceptuel, afin de mener à bien notre travail.
1.6.1 Approche conceptuelle
Les Matériaux alluvionnaires sont des galets, graviers,
sable et limons déposés par les cours d'eau au fil des temps. Ils
constituent des gisements qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de
mètres d'épaisseur, s'étendant du lit vif de la
rivière aux terrasses alluviales du lit majeur. Leur taille diminue avec
la force du courant de la rivière : blocs, puis galets en amont,
graviers, puis sables en aval. Ces matériaux présentent une
grande résistance et homogénéité,
particulièrement adaptés à des utilisations
spécifiques telles que la réalisation des couches de roulement
des routes. Les matériaux alluvionnaires sont ainsi définis quand
leur extraction se fait en milieu fluvial, dans des installations le plus
souvent appelées gravières. Ils sont extraits en fond de
rivière ou de lac avant d'être criblés et traités
pour répondre aux besoins des normes de la construction ou des travaux
publics11.
BOULVIN et al conçoivent dans le
processus de formation des matériaux alluvionnaires que, les alluvions
ne sont pas fixes; sans cesse remaniées, pendant les divagations de la
rivière, elles se déplacent et cheminent, de proche en proche,
suivant la vitesse du courant. C'est alors, par suite de ces
déplacements incessants qui les tiennent longtemps en suspension dans
l'eau fortement agitée, qu'elles s'usent les unes contre les autres,
arrondissant leurs angles et se réduisant, les plus fines en sables et
en graviers, les plus grosses en cailloux roulés12.
11 Ibidem, p38
12BOULVIN Fréderic et
DUMONT Paul « Lexiques de géologie
sédimentaire »,3eme éd. paris, 2019, p22
9
1.6.1.1 Infraction environnementale
Ce sont des actions contraires aux principes de droit à
la protection de l'environnement et don et qui fait recourir à des
sanctions dans les formes prévues par la loi.
1.6.1.2 Environnement et Droit de l'environnement
C'est l'ensemble constitué de `' l'eau, l'air et la
terre ainsi que les liens qu'ils entretiennent entre eux ou avec quelque
organisme vivant que ce soit'. En effet, le Droit de l'environnement est un
outil indispensable à la gestion et à l'administration du
développement
durable.il prévoit la
création de politique gouvernementale et d'action pour la défense
de l'environnement, qui garantissent l'usage à la fois équitable
et durable des ressources naturelles
1.6.1.3 Développement durable
Depuis la fin des années 1980, le développement
durable est l'expression clé dans le domaine de la protection de
l'environnement. Il a été défini dans le rapport de la
commission mondiale pour l'environnement et du développement de 1987,
comme « le développement qui répond aux besoins des
générations présentes sans compromettre la capacité
des générations futures de répondre aux leurs ».
1.6.1.4 Carrière
On entend par carrière tous sites d'exploitation de
substance minérales nom-métalliques, que l'exploitation ait lieu
à ciel ouvert ou par galeries.
1.6.1.5 Alluvion
Dépôt de matériaux (argile, limon, sables
et graviers) provenant d'un transport par un cours d'eau récent.
1.6.1.6 L'Etat
L'Etat est une fiction juridique qui repose sur des faits.
C'est une fiction puisque, l'Etat n'existe pas comme réalité
matériel : invisible, il n'est ni un être vivant ni une chose. Et
cependant, sur la scène internationale, il conclut des traités,
participe à des organisations, faits la guerre, etc. ; à
l'intérieur de ses frontières, il prend des décisions qui
s'imposent aux habitants, lève des impôts, rend la justice, est
condamné à réparer les dommages
10
qu'il cause, etc. Donc, , il existe dans le monde du droit,
comme une personne :on dit, en droit international, qu'il a la
personnalité internationale, en droit interne qu'il a la
personnalité
morale.il est u sujet de droit,
c'est-à-dire qu'il est un titulaire autonome de droits et d'obligations.
Il suppose un territoire, délimite par ses frontières, une
population et finalement un gouvernement, c'est-à-dire, une structure
d'organisation et de direction de la population sur le territoire, normalement
définie par une constitution13
1.6.1.7 Dégradation de l'environnement
Par dégradation de l'environnement, on peut entendre,
toutes actions soient de natures anthropiques ou naturelles susceptibles
à polluer, souiller un milieu par un agent polluant14.
1.6.2 Approche Théorique
Dans cette partie nous tenons à présenter les
différentes théories ayant rapport avec notre thématique.
Nous avons utilisé trois(3) qui sont successivement
développées dans les lignes ci-dessous
1.6.2.1 La Théorie de l'Etat de Marx WEBER
Marx Weber dans sa conception a présenté les dix
(10) principales fonctions de l'Etat et parmi lesquelles, il y a trois que nous
avons jugé utiles et importantes dans le cadre de notre travail. Il
s'agit de la sécurité publique (1), faire
respecter la loi (2), préservé des taxes et
impôts (3). Dans cette perspective, il a défini
un Etat comme « Une communauté humaine qui revendique le
monopole de l'usage de la violence physique légitime de la force sur un
territoire». En effet, la mutation du champ d'action de l'Etat selon
les conceptions contemporaines montre qu'elle ne se limite plus aux seules
fonctions liées à l'exercice de la souveraineté. Son champ
d'interventions s'est étendu à de nombreux domaines ou existe un
intérêt général qui ne peut être satisfait par
la seule action des particuliers. Ainsi, sur le plan Juridique, le
critère principal de l'Etat est celui de l'exercice de la
souveraineté, qui est un pouvoir inconditionné dont tous les
autres pouvoirs dérivés. Cela signifie qu'à
l'intérieur du territoire dont il a la charge, l'Etat
13DIDIER Truchet, Le Droit
Public, 4eme, éd, n0 1327, Humensis, 2018 p
10. 14PREPTIT Claude, Exploitation
Minière et Environnement, 1996. p30.
11
dispose de la compétence de ses compétences
.Dans ce cas-là, l'Etat apparait comme une institution qui sur son
territoire possède le monopole de la sanction. En d'autres mots, les
individus reconnaissent l'autorité de l'Etat en acceptant de lui
obéir car, cette autorité est fondée sur la
rationalité mise en oeuvre par la légalité et la
bureaucratie puisque par. La fonction de faire respecter la loi, «
l'Etat est une entreprise à caractère institutionnel dont la
direction administrative revendique avec succès dans l'application de
ses règlements le monopole de la contrainte physique légitime sur
un territoire donné », donc, il est le seul à pouvoir
faire les lois. L'Etat détient le pouvoir d'enfermer ceux qui ont
enfreint les lois, voire de tuer ceux qui menacent l'ordre public.
D'après cette théorie, c'est l'Etat qui est en mesure d'arbitrer
les actions humaines de son territoire. Donc, il s'agit d'autorité qui
est reconnue par tous comme nécessaire pour le bon fonctionnement de la
communauté. Le principe de percevoir des taxes est lié aux
rôles de toutes les institutions étatiques qui se
caractérisent avant tout par l'exercice de fonction dites
régaliennes à l'intérieur de celles-ci, il en a qui
concerne l'édiction des normes (Législation,
règlementation) et la sanction de ceux qui les reconnaissent (justice,
police). L'exercice de ses fonctions suppose des ressources propres qui sont
prélevées sur la collectivité nationale par le biais des
taxes, et des impôts15.
1.6.2.2 Théorie de la hiérarchie des
Normes.
Le principe de la hiérarchie des normes a
été théorisé par le juriste autrichien Hans Kelsen
dans les années de 1920 qui donne à la constitution un
caractère sacrée. Cette théorie est symboliser par une
pyramide dans laquelle on trouve la constitution en premier lieu, suivi par des
traités, des conventions, ensuite les lois et les décrets lois,
enfin les textes règlementaires ou administratif. Cette
hiérarchie est d'autant plus importante que la constitution qui contient
des dispositions vis-vis des droits de l'homme. Cette théorie
découle du projet de Kelsen d'avoir une pureté dans la science du
droit à travers la théorie pure du droit .En effet, il veut que
les normes ne soient pas contradictoires et qu'elles se reposent sur des
valeurs et nom sur des faits empiriques. Ainsi, ces normes sont
autorisées, habiliter, interdire ou encore permettre certains
comportement humains. Ce courant de penser est issu du mouvement positiviste de
la
15WEBER Marx, Le savant et le
politique, éd. Paris : Union générale, 1999, p189
12
philosophie du droit qui s'est largement répandu en
Europe à la fin du XIXeme siècle16. En
conséquence, nous interprétons la pyramide normative de Kelsen
comme un mouvement progressif vers une norme supérieur qui est la source
de validité des normes inferieurs jusqu'à la norme fondamentale.
De ce fait, elle est considérée comme un patrimoine commun
protégée par des lois afin de préserver des
activités humaines. En effet, la constitution Haïtienne comme norme
supérieur de 1950 en son art.15 dispose que : « le droit de
propriété ne s'étend pas aux sources, rivière,
cours d'eau, mines et carrières, ils font partie du domaine public de
l'État »17. Un certain nombre de texte juridique a
été mis en place pour protéger l'environnement des
activités anthropiques. En se référant à la
constitution hattienne de 1987, elle dispose en son article 253 «
L'environnement étant le cadre naturel de vie de la population, les
pratiques susceptibles de perturber l'équilibre écologique sont
formellement interdites »18
Par ailleurs, le droit de l'environnement étant un
droit en pleine expansion, il n'est jusqu'à présent pas en mesure
de sanctionner les mauvais comportements des individus ou des compagnies envers
l'environnement. Les lois sur l'environnement que ce soit à
l'échelle nationale ou internationale restent dans le stade d'un
idéal à atteindre19. Ce qui n'est pas contraire
à la réalité Haïtienne car, jusqu'à
présent il n'y a pas un texte juridique ni dans le code pénal
haïtien qui prévoit des éventuelles infractions à
l'égard de l'environnement, ni un tribunal qui statut
spécifiquement sur les litiges qui proviennent de l'environnement. En
outre, plusieurs instruments juridiques notamment, la conférence de Rio
qui consacre dans sa quatrième partie la protection et la gestion des
ressources naturelles, ainsi que, la conférence de Stockholm en 1972 a
adopté la Déclaration sur l'environnement, énonçant
les principes qui ont guidé toutes actions humaines en matière de
l'environnement pendant deux décennies.
16 FAVOREU Louis, Droit
Constitutionnel, 16eme, éd. Dalloz, 2013, p771
17 PIERRE-LOUIS, Patric, code de
droit civil, éd. Zémès, 2011 p 116
18 Constitution de la République d'Haïti
de 1987, éd.C3, 2016, p 93.
19 FLEURANT Aviol, introduction
au droit de l'environnement, 2012 p 34
13
1.6.2.3 La Théorie du Développement humain et
Durable
Les trois (3) principaux textes définissant le
développement humain et durable sont : Le rapport de la
CMED, « Notre avenir à tous » de 1987, la
Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement, la
Déclaration politique du sommet mondial pour le développement
durable. En effet, comme fondement du concept, le droit international de
l'environnement relie d'abord, l'environnement à l'humanité.
Ensuite ,il affirme la nécessité de faire face aux périls
commun et enfin ,il insiste sur l'équité entre les
générations et la préservation de l'environnement qui est
une finalité d'obligation qui s'imposent à tous .Ainsi ,
l'article 21 de la charte mondiale de la nature (1982) dispose « les
Etats et, dans la mesures ou ils ont la possibilité ,les autres
autorités publiques, les organisations internationales, les
particuliers, les associations et les entreprises coopèrent a la
conservation de la nature » .
En effet, à partir des textes du DIE et du DIP nous
pouvons affirmer que ce contenu est défini à travers les
éléments suivants : l'intérêt commun de
l'humanité est synonyme de protection de démocratie, de justice,
de paix ; l'intérêt commun de l'humanité est synonyme de
protection de l'environnement. En d'autre terme, le principe quatre (4) affirme
« pour parvenir à un développement durable, la
protection de l'environnement doit faire partie intégrante de processus
et ne peut être considéré isolement
»20. La théorie du développement humain et
durable affirme que `' la nature et les êtres humains sont au centre des
préoccupations du développement durable», toutes
activités doivent prendre en compte la qualité de vie et la
santé des êtres humains, c'est-à-dire le bien être de
l'humain conformément aux dispositions de la Cour internationale de
Justice (CIJ ),la théorie du développement humain permet de
satisfaire dans l'imaginaire deux aspiration antagonistes, la poursuite
indéfinie d'une forme d'économie sur la domination et la
destruction de la nature, et la préservation d'un environnement
sain21
20LAVIEILLE, Jean-Marc, Droit
international de l'environnement, 3eme, éd, ellipses,
2010 p.148
21SERGES. Latouche, les
dangers du marché planétaire, presses des sciences Po,
coll., 1998, p.18.
14
1.6.3 Commentaire Théorique personnel
Nous avons analysé avec soins plusieurs théories
ayant rapport avec notre thématique, parmi lesquelles nous retenons
d'abord, la théorie de l'État présenté par Marx
WEBER dans son ouvrage intitulé» Le Savant et le
Politique» dans lequel il a expliqué les différentes
fonctions principales de l'Etat. Nous avons examiné trois d'entre-elles
qui sont : La sécurité public ; Faire respecter les lois ;
Percevoir des taxes et impôts. A travers ces trois fonctions, il fait de
l'Etat le principal garant de la bonne marche de toutes activités dans
la société, en assurant la sécurité de tous et une
égalité de droit entre les sujets ,en faisant respecter les
dispositions régissant le fonctionnement de cette dite
société par le moyen du monopole de pouvoir dont il dispose sur
ses sujets.
L'Etat détient par son pouvoir qui lui est reconnu, de
faire payer des taxes et des impôts visant à mener bien ses
fonctions régaliennes. Ainsi, les citoyens qui exercent des
activités économiques sont appelés à donner leur
contribution à travers ces taxes et ses impôts conformément
aux prescrits de la puissance publique. Ensuite, la théorie de la
Hiérarchie des normes élaborée et présenté
par Hans Kelsen, donne à la constitution la première place dans
la pyramide des principes Juridiques, aucune autre norme ne droit pas lui
paraitre contraire. Donc, la constitution entant que telle autorise, habilite,
interdire ou encore permettre dans une certaine mesure, certain comportement
humain qui ne soit contraire à la volonté
générale.
Nous avons faire référence à l'article
293 de cette constitution, nous avons constaté qu'elle consacre la
protection de l'environnement face aux activités entretenues par les
citoyens. Enfin, la théorie du développement durable et humain
qui place la nature au centre des intérêts de l'humanité et
suppose que le bien être de l'homme dépend de la nature. Face aces
trois théories étudiées, nous pouvons en déduire
que ni l'article 253 de la constitution comme norme supérieur, ni les
trois fonctions précitées ainsi que le devoir de protéger
la nature n'ont pas respecté. Donc, il s'agit dans le cas d'Haïti`
d'un État qui n'est pas en mesure d'assumer de manière pleine et
entière les taches qui lui sont confiées par la loi
régissant les activités extractives. À cet effet, nous
envisageons la première théorie car, elle va nous permettre
à mener à bien notre travail.
15
1.7 METHODES ET TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONN?ES.
Pour réaliser notre mémoire nous avons
procédé par une analyse documentaire de textes officiels,
d'interprétation de rapports officiels et indépendants sur la
question de l'exploitation Alluvionnaire face à la protection de
l'environnement en Haïti.
1.7.1 Textes officiels
La Constitution Haïtienne de 1987 ; les traités,
conventions internationaux signés ou ratifiés par Haïti en
matière de protection de l'environnement ; loi sur les
collectivités territoriales ; le décret de 1976, de 1984 sur les
(Mines, Carrières) ; le décret de 2005 sur l'environnement ; le
décret créant le Bureau des mines et de l'énergie et le
Ministère de l'Environnement.
1.7.2 Documents officiels
Document du Ministère de l'agriculture, des Ressources
Naturelles et du Développement Rurales sur l'exploitation des Ressources
Naturelles ; les documents du Comité Interministériel
d'Aménagement du Territoire, les arrêtés municipaux sur
l'exploitation des ressources naturelles
1.7.3 Rapports officiels
Le Rapport du Bureau des mines et de l'énergie,
Ministère de la planification et de la coopération externe, de la
CME, de la FAN. Nous avons consulté
des articles de presse comme : Le nouvelliste, Alter-presse tout en exploitant
des sites d'internet touchant la question de l'exploitation des ressources
naturelles en Haïti particulièrement, les Alluvions. En dernier
lieu, nous avons mené une investigation empirique sur le terrain
auprès des échantillons de personnes vivant à
proximité des espaces exploitées. Au cours de la
réalisation de ce travail de recherche des logiciels ont
été également utilises comme le GPS-GARMIN
qui a servi dans la délimitation des zones exploitées,
ainsi que une caméra numérique pour la prise des photos
étalant la situation actuelle des exploitées.
16
1.8 Présentation des tendances
dégagées
La présentation des tendances dégagées
consiste à exposer via l'ensemble des données recueillir durant
toute la rédaction de ce travail, surtout les dits des rapports, des
articles de journaux, les témoignages des riverains, afin de pouvoir
déterminer sa portée, sa nature. La façon dont
l'exploitation des alluvions se fait dans les zones de
Croix-des-Mission-Pernier a montré qu'elle pose souvent depuis quelques
années de sérieuses inquiétudes environnementales. A
travers les ouvrages consultés, nous avons constaté que l'une des
caractéristiques de l'extraction des alluvions au niveau de ces zones
est l'impact négatif que celle-ci a entrainé sur l'environnement,
qui est lié au traitement et à l'évacuation de ces
substances, en maintenant des nuances dues à cet effet à un
niveau non acceptable. Les différentes interventions du Bureau des mines
et de l'énergie, du Ministère de l'Environnement et des
Collectivités Territoriales qui font des obligations aux compagnies en
vertu des lois en vigueur de se sourcier de plus en plus de ce drame, sont
restés jusqu' à date une véritable fixions.
A cet effet, les tendances qui sont dégagées ont
montré que l'exploitation des matériaux alluvionnaires est
conduite dans des conditions anormales, sans aucun souci pour la protection de
l'environnement .Ceci dit, que les techniques utilisés pour exploiter
ces matières ne sont pas en réalité adaptées au
contexte actuel, et contribuent à amplifier fortement les dangers
déjà existants. Ainsi, les anomalies résultant de ces
activités extractives sont devenues de plus en plus regrettables suivant
le bilan du chapitre quatre (4) car, l'inapplication des lois régissant
l'exploitation des substances alluvionnaires qui sont de faites ignorées
par les exploitants, constituent de toute évidence a une voie ouverte
pour ces dernières de continuer l'exploitation sans considérer
les enjeux et les vulnérabilités des riverains autres que, les
problèmes environnementaux qu'elle engendre. Tout ceci est
également lié à une absence presque totale des instances
concernées qui ne prennent pas des mesures fortement coercitives pour
faire respecter et appliquer les normes en vigueurs relatives à
l'exploitation des ressources naturelles et à la protection de
l'environnement en Haïti notamment, celles des ressources concernant ce
travail de recherche.
17
1.9 RÉVUE DE LITTERATURE
Dans le cadre de cette étude plusieurs ouvrages
traitant la question de l'exploitation des ressources naturelles face à
la protection de l'environnement ont été consultés. Pour
mieux statuer nos argumentaires, nous avons choisi de passer en revue cinq (5)
ouvrages dont trois (3) d'entre eux sont des auteurs haïtiens et les deux
autres étrangers
HOLLY Gerald, dans sa lecture sur le
phénomène de l'exploitation des ressources naturelles estime
qu'elle n'est pas forcément synonyme de développement
économique. En d'autres termes, il laisse croire souvent que «
les richesses du sous -sol se transforment infailliblement en agent dans
les banques ». L'exploitation de ces richesses est souvent source de
conflit et elle produit des anomalies pour le milieu d'accueil, elle est
surtout associée aux multiples externalités négatives
qu'elle engendre sur l'environnement `malédiction des
ressources'. Ce qui mettre en jeux les droits de l'homme et le droit de
l'environnement comme le dispose l'art. 3 de la charte des droits de l'homme et
l'art. 6 du pacte international relatifs aux droits civils et politiques qui
proclament en faveur de tous, le droit à la vie et à un
environnement sain22.
MAGNY Edmond pour sa part s'accentue surtout
de la place que peut jouer l'exploitation de ces ressources dans le processus
de développement d'un pays. Si le développement économique
est possible par la mise en valeur des ressources minières, cette
possibilité est souvent assortie de préalable à savoir la
mise en place d'un mécanisme de gouvernance approprié pour la
production de richesse afin d'augmenter le niveau de développement
humain ; la distribution de ces richesses afin de réduire la
vulnérabilité aux catastrophes des groupes les plus pauvres de la
société ; la gestion des effets externes liés à
cette création de richesses (en termes de déchet, de pollution,
de dégradation de l'environnement dont la maitrise conditionne la
qualité de vie23.
22HOLLY Gerald, Les
problèmes environnementaux de la région métropolitaine de
Port-au-Prince, commission pour la commémoration des 250
anniversaires de la fondation de la ville de Port-au-Prince, 1999, p 213
23MAGNY Edmond, Haïti,
ressources naturelles, environnement : une nouvelle approche, éd.
Henry Deschamps, 1991, p 252
18
PREPTIT Claude estime que le plus souvent
cette exploitation provoque des risques énormes aux pays qui en
disposent, la déstabilisation des valeurs sociales des populations
locales, la perturbation des équilibres écologiques
naturels. Cependant l'exploitation de ces ressources constitue
un facteur de déclenchement de la croissance économique du pays
en dépit des immenses impacts sociaux et environnementaux qui lui sont
associées , l'approche du développement au moyens des ressources
naturelles se justifié ,en voulant que celles-ci constituent du point de
vue économique ,un capital naturel dont l'extraction produit de la
richesse qui peut être consommée ou réinvestie dans la
production d'autres types de capital, pour toutes ces raisons, les ressources
minières constituent donc une opportunité pour les pays qui en
disposent24.
EMMANUEL D. kam yogo, estime que, les
principes de protection de l'environnement sont nombreux et diversifiés
leur impact actuel et future dépend du sort que chaque
collectivité ou chaque individu leur réserve. Cependant, il
émerge malgré tout une toile de fond ou un
référentiel, constitué, par l'adoption au plus haut niveau
des responsables étatiques par rapports aux activités
extractives. Cette toile de fond trouve un écho auprès des
entreprises via celui de responsabilité sociale. La logique de ces
relations a été bien souvent l'affrontement et donc l'opposition
par rapport aux choix à appliquer pour la préservation de
l'environnement25.
MORPY et COLLT ont mis
l'accent sur le Rôle des organisations internationales pour garantir le
développement durable en termes d'intégration conformément
au principe 13 de la déclaration Stockholm déjà proclame
dans le principe 4 de la déclaration de Rio. Donc, il s'agit pour ces
dernières de mettre l'accent sur des exigences quant à la prise
en compte de l'environnement dans le processus et programme de
développement et de l'exploitation des ressources naturelles et ne peut
être considéré isolement26
24PREPTIT Claude, op.cit.
p29
25 EMMANUEL D. kam yogo «
Guide Méthodologie sur la mesure de l'efficacité des
législations environnementales » 2018, p .552
26 MORPY et
COLLT, Exploitation minière et développement
économique enjeux et perspective, 2eme .éd. phax,
2017, p.69.
19
CHAPITRE II:
2 LES CARACTERISTIQUES GÉNERALESDE
L'ENVIRONNEMENT EN HAITI, LA CONFIGURATION DES ZONES EXPLOITÉES EN
ALLUVIONS : CAS DE CROIX-DES MISSIONS-PERNIER, ET LA PRÉSENTATION DU
BUREAU DES MINES ET DE L'ÉNERGIE AINSI QUE, LE MINISTÈRE DE
L'ENVIRONNEMENT.
Il apparait évident que la recherche d'une
meilleure maitrise de l'environnement haïtien nécessite en premier
lieu la connaissance des données pertinents de ses composantes :l'homme,
la terre, le sous-sol, les écosystème, la flore, la faune ainsi
que ,les mécanismes juridiques et techniques conduisant à une
meilleure condition d'exploitation des ressources naturelles ;en vertu d'une
approche plus globale et plus intégré de tous les
problèmes qui a ont été posé depuis
198727 En effet, un rapport publié par `'Ayiti Kalé
je» (Organisation a vocation de défendre les ressources naturelles
en Haïti et la protection de l'environnement) a invoqué que, le
département de l'ouest est marqué par la forte pression
démographique liée à une consommation qui n'arrive pas au
seuil de satisfaction de ces substances( Alluvions) utilisés dans le
domaine de la construction28.Les institutions qui sont à la
charge de la gestion de l'exploitation de ces ressources à savoir : le
bureau des mines et de l'énergie et le ministère de
l'environnement semblent dépasser par les
évènements29 .Ainsi, ce chapitre à travers ces
différentes sections et sous-sections traite ce qui suit.
2.1 La situation actuelle de l'environnementale
d'Haïti
Dans cette première section nous présentons
d'abord, un vu d'ensemble sur l'état actuel de l'environnement
haïtien. Ensuite, la radiographie spatiale et environnementale des zones
de Croix-des-mission-Pernier.
27COUDRAY .J, BOUGUERRA M.L,
Environnement en milieu tropical, éd, ESTEM,
pari 1994 p 25
28 : Ayiti Kalé je, « Des organisations
Hattiennes se méfient d'une nouvelle loi minière attrayante
», 1er / 07 / 2013, en [ligne],
http://goo.gl/nLAtcR,
consulté, le 22/ 05 / 2020
29RICHENER, Noel, « La
détérioration de l'environnement en Haïti au regard de la
gouvernance », en [ligne],
www.erg.org, 2013, consulté le
04 / 19 / 2020.
20
2.1.1 Contexte actuel de l'environnement
haïtien
Apres plusieurs décennies suivies de la
déclaration de Stockholm sur l'environnement humain vers les
années de 1972 et environ quarante-huit ans après la
déclaration de Rio de Janeiro sur l'environnement et le
développement, La situation est devenue aujourd'hui de plus en plus
catastrophiques. Ainsi, il y a plusieurs indicateurs tant sur le plan de
l'écosystème que sur le plan de l'urbanisation qui sont devenus
de plus en plus criants qu'au paravent car, les inquiétudes qui sont
directement liées aux principales menaces environnementales comme :La
construction anarchique dans les versants, le phénomène de
réchauffement climatique , une véritable course ver un
épuisement des ressources naturelles ,dégradation des sols
,déforestation ,le déboisement qui passe aujourd'hui à
moins de 2% en Haïti n'ont fait que s'augmenter durant ces
dernières années30. En outre, les atteintes
environnementales dont les unes sont plus inquiétantes que les autres
paraissent irréparables. Néanmoins de toutes ces menaces,
l'exploitation Alluvionnaires de la Rivière Grise est très
insidieuse selon, un article de JACQUES Varet, les effets sont
pernicieux et les préoccupations qu'ils suscitent sont exacerbés
face à de multiples répercutions sur
l'environnement31.
2.1.2 La Radiographie Spatiale et Environnementale de
Croix-des-mission -
Pernier.
La Rivière Grise se situe au Sud et à l'Est de
la région métropolitaine de Port-au-Prince. Cette rivière
traverse la Plaine du Cul-de-sac, laquelle contribue fortement à
l'approvisionnement de la zone métropolitaine en matériaux
alluvionnaire grandement utiliser dans le domaine de construction des
bâtiments publiques, privés, vue ces bonnes qualités. Les
périmètres de Croix des- mission -Pernier sur lesquels
s'effectuent ce travail s'étend sur une distance de 1km en amont et
à 5km en aval, et représente une source d'exploitation intensive
de ces substances32 .Ainsi, l'exploitation se fait par sept. (7)
compagnies qui sont : Total Construction (TC), JAJ. Fils Construction, National
transport construction, Transport et Construction .SA, Vobs et Fil
construction, HL
30CBD et al, Sixième
Rapport National, guide technique de rédaction des rapports
version, 2018, en [ligne], htttp://
www.un.org. , consulté le
18 / 08 / 2020
31JACQUES Varet, Pour une
gestion durable des ressources Minérales, revue Géosciences,
n0 1, vol 1, 2005.
32BUTHERLIN, Jacques,
Géologie Générale de la République
d'Haïti, paris, 1960 p55.
21
construction, Granulex S.A, dont la majorité
d'entre-elles n'a pas de permis d'exploitation. Les dégâts
provenant au traitement et à l'évacuation de l'exploitation de
ces substances sont ignorés par ces dernières, malgré les
dispositions législatives et règlementaires existantes, elle est
conduite de façon très anormale. Les nuisances les plus retenues
demeurent, la défiguration des paysages, l'accélération de
l'érosion aux zones sensibles, les mesures d'accidents dus à une
technicité rudimentaire, les difficultés futures de remise en
état de cet espace après toute exploitation ,et un déficit
économique énorme pour l'Etat33.Ainsi, avec la loi de
finance de 2016 instaurant une taxe de 10 % de son chiffre d'affaire , l'Etat
à gagner seulement 8211000 de gourdes par année,
c'est une perte pour ce dernier car, plusieurs compagnies n'ont pas de permis
d'exploitation et refusent de faire leurs déclaration fiscale à
la direction générale des impôts34.
2.2 Mode d'exploitation des Alluvions de la Rivière
grise.
Cette section présente dans un premier temps, le mode
d'exploitation des Alluvions à travers toute la rivière, dans un
second temps, elle considère le cas des périmètres de :
Croix-des-mission -Pernier.
2.2.1 Techniques d'exploitation des Alluvions de la
Rivière Grise
La Rivière Grise fait l'objet d'une exploitation
intense de ces substances pour la préparation des matériaux de
construction, il s'agit d'une extraction à ciel ouvert. En effet, au
niveau de cette rivière il y a plusieurs Gravels a partir desquels la
production, la préparation et la consommation journalière,
mensuelle sont déterminées. En effet, l'absence d'une politique
de gestion constitue un danger pour les zones avoisinantes car, l'exploitation
se fait le plus souvent de manière clandestine, hors des limites
tracées et définies par la puissance publique en terme de
superficie, et avec des matériels
33AUGUSTE Suzie,
PHILLIPE.N, Potentiels minier de la République
d'Haïti et perspectives de développement (mai 1997)
Ministère de la planification et de la coopération externe,
Direction générale, Unité d'analyse profective,
Port-au-Prince, Haïti,
34Budget Général de la
République d'Haïti pour l'exercice fiscal 2016-2017,
171eme, année-Spécial, n0 12
22
rudimentaires, ce qui provoque nom seulement un gaspillage de
cette ressource, mais surtout un élargissement des berges de la
rivière35.
2.2.2 Le cas des périmètres de
Croix-des-mission-Pernier
Les périmètres de Croix-des-mission-Pernier font
aussi l'objet d'une exploitation abusive de ces ressources en alluvions, et ce
mode d'exploitation est basé sur l'extraction manuelle des
matériaux, et leur commercialisation directe par des camionneurs
utilisant des camions dont la capacité de transport oscille entre 3 et 7
m3.Cette extraction se fait au moyen de pioches et de pelles. D'une
manière générale, ce type d'exploitation est très
actif au niveau du lit alluvial proche des pistes d'accès aux
exploitants. En effet, les camions qui viennent s'approvisionner de ces
matériaux au niveau de ces périmètres amènent
divers déchets(les déchets inertes en particuliers) qu'ils
déversent sur les berges ou au milieu de la rivière, d'où
la dégradation de l'environnement de ces zones exploitées.
2.3 Présentation des institutions
concernées
Dans cette section nous relatons les institutions relativement
chargées de l'exploitation des ressources naturelles en Haïti
notamment, (mines et les carrières) à savoir le Bureau des mines
et de l'énergie et le Ministère de l'Environnement.
2.3.1 NIVEAU I. Bureau des mines et de l'énergie
(BME)
A ce niveau, nous tenons à développer la
structure, l'organisation et le mode de fonctionnement du Bureau des mines et
de l'énergie dans la question de l'exploitation de ces ressources en
Haïti
2.3.1.1.1 Contexte historique de la création du
Bureau des mines et de l'énergie
La république d'Haïti a connu, à travers le
temps, une exploitation exagérée de ses ressources naturelles
36 . Ainsi, plusieurs décisions ont été prises,
afin de pouvoir institutionnaliser le processus d'exploitation. Les
données disponibles à cet effet ont
35 BRGM/BEICIP (octobre 1988),
synthèse géologique de la République d'Haïti, vol
3, substances nom-métallique.
BID/BME-ATN/SF250HA.Orleance, France.
36 Le National, L'environnement : Pilier du
développement durable, mais ignore par les autorités
haïtiennes, en [ligne], org. post-free. Société,
2019, consulté, le 04 / 19 / 2020.
23
montré que, de 1943 à 1968, c'est le
décret-loi du 20 décembre 1943 modifiant la législation
sur les mines et carrières qui ont institué en son article
premier un bureau spécial au département des travaux publics,
dénommés « bureau des mines » place sous le haut
contrôle du Secrétaire d'Etat. De 1968 à 1975, le
décret du 22 février 1968 relatif aux mines et carrières
institua, dans ces dispositions légales (article 130), un service
spécial dénommé «service de géologie et des
mines» place sous l'autorité immédiate du secrétaire
d'état de l'agriculture des Ressources Naturelles et du
Développement Rural .De 1975 à 1978, il a été
créé, par décret en date du 25 mars 1975 «l'Institut
National des Ressources Minéral », place sous la
responsabilité directe de la présidence. De 1978 à 1986
l'INAREM fut transformé en Secrétairerie d'Etat des Mines et des
Ressources Energétiques par le décret en date du 31 octobre 1978.
Elle fut restructurée par le décret du 31 octobre 1983. De 1986
à 1996, le `' Bureau des mines et de l'Energie (BME) remplaça, le
Département des Mines et des Ressources Energétiques par le
décret en date du premier aout 198637.
2.3.1.2 Structure organisationnelle du Bureau des mines
Le Bureau des mines et de l'énergie est placé
sur la tutelle du Ministère des Travaux Publique, Transport et
Communication. Il est géré et administré par d'abord, un
conseil d'administration, son organe suprême, et composé d'un
président généralement reconnu sur le nom de ministre du
TPTC, et deux (2) membres dont l'un assure la fonction de directeur
général et un conseiller du conseil d'administration nommé
par arrêté du pouvoir exécutif pour une période de
trois (3) ans renouvelable. Art. 3. Ensuite, une direction
générale qui est l'unité principale du BME qui veuille au
bon fonctionnement des directions centrales et régionales placé
sur la responsabilité du directeur générale, il assure le
secrétariat exécutif du conseil d'administration, dans l'exercice
de ses fonctions, le directeur général est assiste d'un bureau
exécutif, d'un bureau de planification qui formule le plan d'action du
bureau des mines et de l'énergie suivant les directives du conseil
d'administration. Art .11 de la loi organique. Enfin, un conseil
37 PREPTIT Claude, Memento Pour
l'histoire « Chronologie du secteur minier Haïtien »,
1992-2000, p16
24
de direction qui élabore les programmes, projet et
discute de toutes autres questions intéressant son
fonctionnement38.
2.3.1.3 Fonction, Attribution, Mission du Bureau des
mines et de l'énergie
Le Bureau des mines et de l'énergie nous le rappelons
est un organisme autonome à caractère scientifique, technique et
administratif placé sous tutelle du Ministère des Travaux
Publics, Transport et Communication39. Il s'agit du
département des mines et des ressources énergétiques,
désignées sous le nom `'DMEE» créée par le
décret du 31 octobre 1978 et restructuré par celui du 31 octobre
1983devient désormais Bureau des mines et de l'énergie (BME) qui
est régit par les dispositions de ce présent décret,
doté de personnalité juridique, il fait partie de
l'administration décentralisée prévue au chapitre III de
la loi du six (6) septembre 1982 définissant l'administration publique
nationale. Il a pour mission de concevoir, définir et concrétiser
la politique de mise en valeur des ressources énergétiques et
minérales sur tout le territoire national. Il a également pour
attribution de l'instruire des dossiers de demande de permis, du contrôle
et de la surveillance des exploitations minières. En outre, il a pour
fonction de contrôler et de surveiller, négocier, signer, modifier
, renouveler ou relier pour le compte de l'Etat conformément aux
différentes structures juridiques existantes aux réalités
de l'industrie minière ainsi que, des obligations importantes qui
s'imposent à toutes personnes physiques ou morales qui veulent oeuvrer
dans ce domaine40.
2.3.1.4 Stratégies et politiques publiques
Le Bureau des Mines et de l'énergie comme organisme
principal de l'Etat s'occupant de l'exploitation des ressources naturelles
s'attèle également à défendre du bec et des ongles
les intérêts de l'Etat .En effet, lors d'une séance
d'interpellation du Directeur du Bureau des mines et de l'énergie en
2013sur la demande du Sénateur JEAN CHARLES Moise,
responsable du département des ressources naturelles au parlement
haïtien
38 République d'Haïti, `' Bureau
des Mines et de l'énergie et de la Direction Administrative'', Loi
organique et Règlements internes, 1997.p 12
39 : Kolektif jistis Min, `'Mémoire
présenté à la commission interaméricaine des droits
de l'homme» 2015, en [ligne],
http://goo.gl/5QiTWr,
consulté le 3 / 03 / 2020.
40IDEM, p 16
25
plaide pour la mise d'une politique de gestion rationnelle de
l'exploitation de ces ressources. 'Il donc, anormal que des compagnies
étrangères bénéficiant des contrats juteux du
gouvernement haïtien et continuent d'exploiter le lit des rivières
sans être autorisées à cette fin. Il a voulu rappeler aux
exploitants ou transporteurs que le Bureau des mines et de l'Energie est la
seule instance naturellement habilitée à délivrer le
permis.
En effet, dans l'objectif de la mise en place d'une politique
publique et de gestion en matière d'exploitation de ces substances ,le
bureau des mines et de l'énergie envisage à travers une section
de service et de génie d'étudier les dossiers de demande de
permis d'exploitation des carrières ,obséder a une étude
de prospection et de contrat, une étude de révision du plan
d'exploitation, une étude socio-économique et une étude de
la législation en premier lieu41.Au niveau du section
d'inspection et de contrôle, il s'occupe de contrôler et
d'inspecter toutes les opérations minières de l'organisme et
compiler aux fins d'utilisations par le conseil d'administration, tous les
documents et règlements susceptibles de promouvoir, de freiner ou
d'accélérer les activités de l'industrie miniers dans le
pays notamment, celles qui sont liées à des enjeux tectoniques,
suivant le principe de l'isostasie, selon lequel il existe dans ou sous la
surface exploitable de compensation ou le pressions peuvent
s'élargissent en provoquant de graves
séismes42.Contrôler les différentes
activités minières des sociétés ou compagnies dans
le cadre de leurs interférences avec celles des autres secteurs
nationales.
Contrôler la réhabilitation des terres
exploitées. A travers son service juridiques dont les principales
attributions sont ainsi désignées ; S'occuper du contentieux du
Bureau des mines et de l'énergie ; procéder à
l'étude des dossiers de permis ,des conventions et des contrats , donner
des consultations juridiques sur toutes les questions lui intéressant,
prévenir et mettre à jour les instruments juridiques relatifs aux
domaines de la
41Le nouvelliste, La situation de l'environnement
en Haïti, en [ligne],
http://fondationemmaus.
Consulté, le 12 / 08 / 2020
42GILBERT Boillot, PHILLIPE
Huchon, introduction à la Géologie, la dynamique de la
terre, 4eme éd, DUNOD, Paris 2008 p68.
26
conférence de ce dit bureau, veiller à
l'application de la législation en vigueur et au respect des engagements
contractuels restent toujours stériles.
2.3.2 NIVEAU II. Ministère de l'Environnement
(MdE)
A ce niveau, nous tenons à développer la
structure, l'organisation et le mode de fonctionnement du Ministère de
l'Environnement dans la question de l'exploitation de ces ressources en
Haïti.
2.3.2.1 Contexte historique de la création du
Ministère de l'Environnement
Le Ministère de l'Environnement a été
créé en novembre 1995 par le Gouvernement haïtien en vue de
promouvoir le développement durable et favoriser en même temps la
conservation de l'environnement. La mise en place des différentes
structures fait partie de ces efforts et a pour objectif de permettre la
diffusion la plus large possible des actions entreprises par le
Ministère visant à gérer rationnellement l'environnement
Haïtien si sévèrement dégradé. L'Etat
haïtien, depuis la création du Ministère de l'Environnement
par loi du 18 Janvier 1995, porte un vif intérêt à la
gestion de l'environnement qui, du reste, fait partie intégrante du
projet de société porté par la Constitution de 1987 et sa
version amendée. En effet, une valeur telle que l'environnement a fait
l'objet, au même titre qu'un ensemble de droits et de libertés,
d'une constitutionnalisation à travers plusieurs articles de la loi
fondamentale. Il s'agit d'une institution qui, vise à rendre le secteur
de l'environnement une priorité, afin d'affronter les défis de
développement de plus en plus nombreux et de promouvoir de nouvelles
bases d'une société haïtienne viable et durable a toujours
été à la fois un souhait et un souci très
partagés par les différents gouvernants43.
2.3.2.2 Structure du Ministère de
l'environnement
Le ministère de l'environnement a connu à
travers le temps plusieurs tentatives de mis en place d'une loi organique dont
la plus récente est celle du 18 avril 2016, mais qui n'a jamais eu
lieu.Dans l'objectif de mener à bien sa politique environnementale la
loi de 1995dispose des structures organisationnelles réparties comme
suit :Des Services Centraux qui sont chargés de la préparation,
du pilotage, du suivi, du contrôle et de
43 Loi du 28 janvier 1995 créant le
Ministère de l'Environnement, en [ligne],
https://www.mde.gouv.ht/index.
Consulte le 12/ 08/ 2020.
27
l'évaluation de la mise en oeuvre des politiques
publiques sectorielles relatives aux domaines de l'Environnement. Ils
regroupent: Le Bureau du Ministre; la Direction Générale; les
Directions Centrales; les Unités de Coordination Centrales
Spécialisées.
Des Services Techniquement déconcentrés qui sont
des Organismes Autonomes placés sous sa tutelle et dont la
création, l'organisation et le fonctionnement sont régis par la
loi. Des Services Territoriaux Déconcentrés au niveau de chaque
Département géographique du pays, il est établi une
représentation territoriale du Ministère de l'Environnement. Les
Directeurs Départementaux travaillent en coordination avec le
Coordonnateur des Directions Départementales. Donc, la Direction
Départementale est la structure territoriale déconcentrée
du Ministère chargée de la mise en oeuvre des politiques
sectorielles et de la réalisation des opérations administratives
dans les divisions territoriales administratives
2.3.2.3 Fonction, attribution, Mission du ministère
de l'environnement
`'Toutes administrations institutionnelles doivent
être soumises à une loi-cadre définissant son bon
fonctionnement44». Ainsi, la présente loi a pour
objet de présenter l'organisation et le fonctionnement du
Ministère de l'Environnement. Elle définit la mission, les
attributions et les structures dudit Ministère.Le Ministère de
l'Environnement a pour mission de concevoir, d'appliquer, de faire appliquer,
d'orienter et de faire respecter la politique nationale du Gouvernement en
matière de protection et de gestion de l'environnement en liaison avec
les autres secteurs concernés aux fins de créer les conditions
adéquates pour la promotion du bien-être de la population
haïtienne. Les attributions du ministère de l'environnement
s'échelonnent par cette formule de la mise en oeuvre d'une politique
sectorielle dans le domaine de l'environnement et de la lutte contre sa
dégradation systématique. La principale fonction du
ministère de l'environnement consiste à relever progressivement
plusieurs des défis et problèmes environnementaux qui impactent
continuellement le bien-être de la population face aux activités
anthropiques45.
44GIORDAN
.A.SOUCHON.C, une éducation pour
l'environnement (vers un développement durable), éd
Delagrave, paris, 2008 p 220.
45IDEM, en [ligne],
https://www.mde.gouv.ht/index.
Consulté le 12/ 08/ 2020
28
2.3.2.4 Stratégies et politiques publiques
Dans le cadre de la mise en place des stratégies et
politiques publiques définies par l'Etat, l'obligation pour lui de
protéger l'environnement et incombe à toutes les autorités
et institutions nationales, régionales, municipales et locales, chacune
en fonction de son champs d'intervention et de compétences. Ainsi, le
ministère de l'environnement envisage des principes de base pour la
gestion des ressources naturelles qui entre autres sont: La séparation
des responsabilités de régulation d'une part, de celles de
maîtrise d'ouvrage et de fourniture de services, d'autre part; le
renforcement de l'entité ministérielle chargée de
l'Environnement comme une entité publique nationale forte pour assurer
la régulation des exploitants, des utilisateurs et des intervenants
publics et privés ainsi que, la coordination du développement du
secteur des ressources naturelles; la décentralisation et la
maîtrise des services permettant l'accès à ces ressources
pour rendre directement responsables les acteurs publics compétents les
plus proches des usagers, à l'exception des cas où ces ressources
naturelles extraites font l'objet d'un commerce qui dépasse les limites
du département géographique; la diversification des acteurs de la
société civile impliqués dans l'exploitation de la
ressource pour éviter les situations d'oligopoles toutes les fois que le
contexte technologique, économique et managérial le permet.
2.3.2.5 Évolution du bureau des mines et du
Ministère de l'environnement
D'une part, le bureau des mines et de l'énergie entrant
qu'organisme automne a connu un parcours historique très important.
Cependant, il apparait dans une certaine mesure complexe pour identifier
l'évolution de cette institution en termes de progrès. En
considérant, l'insuffisance de personnel qualifié
expérimenté pour contrôler les exploitations tant sur le
plan technique que sur le plan de laboratoire auxquelles s'ajoute une absence
de concentration et de division globale entre administration publique
impliquées dans la gestation des dossiers du secteur minier ainsi que,
l'absence de bureau déconcentrés actif à travers tout le
territoire national. Ce sont ces indices-là qui peuvent expliquer la
tendance d'une évolution tardive du point de vue institutionnel du
bureau des Moines et de l'énergie. D'autre part, pour ce qui concerne le
ministère de l'environnement, la situation s'avère très
critique car, la réalité n'est pas différente du
précédent.
29
Il est bon de rappeler qu'il est, dépourvu d'une
véritable loi organique réelle régissant sa fonction. En
effet, en 2016, le Ministre de l'environnement de l'époque en occurrence
: DERAT Simon Dieuseul a déposé un avant-projet
de loi en terme de gouvernance au parlement pour être voté, mais
ce dernier n'a jamais été ni voté, ni publier dans le
moniteur. En d'autre termes, ces deux institutions à savoir le bureau
des mines et de l'énergie ainsi que, le ministère de
l'environnement sont en parfaite adéquation en ce qui concerne leur
évolution par rapport aux réalités quotidiennes qui sont
liées à l'exploitation à outrance des ressources
naturelles en particulier celles des Alluvions de la rivière grise qui
provoque la dégradation environnementale des zones
avoisinantes46.
2.3.2.6 Obstacles rencontrés par ces
institutions dans l'exercice de leur fonction. Les obstacles les plus
horribles auxquelles font face le Bureau des mines et le Ministère de
l'environnement ce sont d'abord, les problèmes fonciers provoqués
par les cultivateurs au bord de la rivière qui empêchent aux
exploitants de carrières d'extraire les alluvions en vue de
protéger leur cultures, et souvent de fois il y a des bandits qui
arrivent même à accaparer le lit de la rivière pour
être négocier avec compagnies .Ensuite, ce sont les conflits
terriens qui peuvent subvenir au cours de l'`exploitation car, les compagnies
achetèrent des terres entre les mains des gens qui ne détiennent
pas vraiment de titre de propriété47.
Ce qui reste une véritable anomalie dans le processus
de livraison de permis, sans oublier l'absence de loi organique du
ministère de l'environnement qui entraine des difficultés dans la
prise de décisions de cette institution car, le Ministère de
l'Environnement travail de concert avec le bureau des mines et de
l'énergie dans le cadre de la gestion et de la réglementation de
l'exploitation des ressources naturelles.
46Le nouvelliste, La situation de
l'environnement en Haïti, en [ligne],
http://fondationemmaus.
Consulté, le 12 / 08 / 2020.
47MICHEL Desse, Pression
anthropiques et dégradation des littoraux haïtiens, les
Cahiers-d'outre-mer, 2018, p 34
30
Enfin, les moyens de fonctionnement de ces institutions ne
leurs permets pas de répondre à une certaines exigence dans
l'exercice de leur fonction.
Le budget de la république à attribuer un maigre
somme à chacune d'elles soit 58.000.000 millions de gourdes pour le
bureau des mines, dont 2 % sont alloués aux services de personnels et
727.798.352, pour le Ministère de l'environnement dont 4 % recouvre des
dépens du personnels, ce qui en pèche a ces dernières de
mettre en application leur plan d'action visant à protéger
l'environnement face aux activités
extractives48.Malgré, l'objectif premier est de «
Réconcilier la population avec son environnement »,
c'est-à-dire d'amener la population à garder les traditions qui
permettent l'amélioration de l'environnement et à abandonner
celles qui conduisent à sa dégradation49. Cependant,
la nécessité d'analyser les enjeux et tendances qui structurent
la vie de relation dans cet espace en appréhendant les interactions
entre le court naturel et la population, l'occupation de l'espace,
l'exploitation des ressources constitue des défis majeurs pour les
générations futures50.
2.3.2.7 Perspectives d'avenir du Bureau des mines, et
du Ministère de
l'Environnement.
La déclaration de la politique générale
des différents gouvernements haïtien depuis 994 pour
jusqu'aujourd'hui présente la feuille de route définissant de
manière tout à fait théorique des mécanismes visant
à garantir un environnement favorables à ces citoyens. Ainsi, les
perspectives du Ministère de l'environnement se tournent au tour de
cinq(5) pilier pour des territoires résilients et sains et
l'avènement d'une société haïtienne viable et durable
qui sont : Gestion durable des déchets et lutte contre les pollutions et
nuisances environnementales ; Amélioration de la gouvernance
environnementale et éducation relative à l'environnement ;
reforestation et intégration systématique des technologies
énergétiques améliorées de cuisson dans la matrice
énergétique nationale ;
48République d'Haïti, Budget de
l'exercice fiscal, no 4, en [ligne],
dgi.gouv.ht/wp 1er2016,
consulté, le 21 / 08 / 2020.
49MICHEL Déesse, op.cit.
p26
50JOHN.O. Igue et KOSSIWA
Zinsou-klassou, frontières, espaces de
développement partagé, éd, Karthala, 2010
p.110
31
Renforcement de la résilience urbaine et des secteurs
névralgiques de l'économie nationale face aux activités
extractives, aux changements climatiques et risques associés. S'agissant
du bureau des Mines tout comme le précédant les perspectives
restent dans un cadre relativement théorique, elles sont définies
pour le bon fonctionnement de l'exploitations des carrières en
Haïti et sont ainsi identifiées : former et sensibiliser le
personnel des risques existant dans une carrière ;créer des
pistes d'accès à la carrière et aux fronts de taille large
et compacte ; remettre en état le site au fur et à mesure de
l'avancement de l'exploitation ;mise en place d'un comité de
sensibilisation, encourager les compagnies à décrocher leurs
titres miniers, des perspectives qui ont été définies
depuis la création même de ces institutions et qui sont largement
loin d'être cadrer à la réalité actuelle.
En somme, dans ce deuxième chapitre,
nous venons de présenter de manière systématique à
travers les trois (3) sections ci-dessus, la situation actuelle de
l'environnement haïtien particulièrement, les zones
exploitées qui se trouvent dans un état très critique.
Elle est le résultat de l'absence d'une stratégie politique
active relative à sa gestion et à l'application des lois en
vigueurs .La présentation des institutions ayant la charge des
activités extractives avec toutes les considérations qui y sont
relatives ont été analysés, et elle a montré que
ces institutions bien qu'elles existent, semble avoir failli à la
mission qui leurs sont confiées en raison du fait les mesures qu'elles
adoptent ne donnent pas e résultats escompter. Ainsi se pose la
question, l'Etat haïtien dispose-t-il de provisions légales
en vigueur visant à gérer, administrer l'environnement face
à l'exploitation de ces ressources ? Ce sera l'objet du chapitre
suivant.
DEUXIEME PARITIE
.
32
33
CHAPITRE III.
3 CADRE LEGAL NATIONAL ET INTERNATIONAL RELATIF A LA
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT EN HAÏTI
Durant ces derniers temps, cette exploitation ne fait
qu'augmenter en termes de volume de matières extraites dont la
commercialisation de ces substances a des avantages économiques
très significatifs. Cependant, la législation haïtienne y
compris les instruments du droit de l'environnement sur le plan international
ratifiés et signés par Haïti, ont envisagé des
conditions substantielles visant à protéger l'environnement d'une
part, face aux activités extractives notamment, l'exploitation des
ressources alluvionnaires et de garantir d'autre part, les
intérêts économiques de l'Etat. En effet, pour aborder la
question que nous avons lancée à la fin du chapitre II portant
sur la disposition des provisions légales nationales et internationales
dont détienne l'Etat et qui sont relatives à cet effet, nous
envisageons dans ces deux sections ci-dessous à les présenter de
manière successive.
3.1 Dispositions légales nationales
Dans cette nouvelle section, nous présenterons de
manière sommaire les différents instruments juridiques, à
savoir les dispositions légales Nationales règlementant la
protection de l'environnement et l'exploitation des Alluvions en Haïti.
3.1.1 La Constitution Haïtienne de 1987
La constitution haïtienne de 1987 dans son titre IX du
chapitre II considérée comme la norme suprême de
l'État définie les obligations auxquelles tous les individus
doivent se soumettre dans le cadre de la lutte contre la dégradation de
l'environnement. En effet, toutes activités qui dans un sens ou dans un
autre susceptibles de causés des préjudices à
l'environnement sont formellement interdites et seul l'Etat à travers
ses mécanismes de politiques publiques peut agir à cet effet.
Ainsi, elle détermine entre autres les conditions de protection de
l'environnement en son article 273 quand il dispose « L'environnement
étant le cadre de vie de la population, les pratiques susceptibles de
perturber l'équilibre écologique sont formellement interdites
»tout en sanctionnant également les
34
contrevenants51 .Parmi les multitudes
activités qui pourraient entrainer des dommages à l'environnement
,l'exploitation des ressources naturelles prenne une place considérable
dans la mesure où ,elle affecte directement ,d'autres espèces
vivants ,particulièrement la faune et la flore , c'est dans cette
perspective même que la constitution en son art.257 dispose « La
loi détermine les conditions de protection de la faune et de la flore.
Elle sanctionne les contrevenants ». Donc, Elle est à ce
niveau l'instrument de base garantissant la protection de l'environnement face
à ces types d'activités.
3.1.2 Le décret-loi sur les collectivités
territoriales
Dans la mise en oeuvre d'une politique de
décentralisation, les Collectivités Territoriales fixe les
conditions à travers lesquelles les sujets de droits peuvent exercer
leur droit. Elles jouent un rôle très important dans la gestion
des affaires publiques notamment, celles relatives à l'exploitation des
ressources naturelles. Dans contexte , le chapitre II portant sur la gestion du
domaine foncier dispose en son article 95 que, « la commune a les
compétences suivantes : Attribution des parcelles et délivrance
des titres d'exploitation se rapportant au domaine foncier communal ou aux
parties du domaine foncier national ayant fait l'objet d'un transfert de
gestion à leur profit d'une part, Collecte de produits des impôts,
des taxes, des contraventions, des droits et des révérences
liées aux domaines fonciers et immobiliers d'autre part ». Le
chapitre cinq (5) portant sur l'environnement et la gestion des ressources
naturelles dans le point un (1) de l'article 96 dispose« La commune a
la compétence d'application des contraventions contre la coupe
illégale des arbres ,les actes de vandalismes contre les sites
protégées et l'exploitation illégales des carrières
dans le respects des normes nationales». Le point six (6) de
l'article 97 fait obligation à la commune de lutter contre
l'insalubrité, la pollution et les nuisances. Le point dix (10) de
l'article 98 pose la définition des politiques de conservations et de
gestion des ressources naturelles existant dans la commune dans le respect des
normes nationales52.
51Constitution de la République d'Haïti
.op.cit. p 93
52Lois et décret-loi sur les
collectivités territoriales, Ministère de l'intérieur
et des collectivités territoriales en [ligne],
wwwmict.gouv.ht,
consulté, le 6/ 08/2020.
35
3.1.3 Le décret portant sur l'exploitation
minière du 2 mars 1976.
Le chapitre Cinq (V) de ce décret
traite l'exploitation des mines et définit les conditions qui y propres.
Une importante considération pour la protection de l'environnement est
portée au niveau de la section G du chapitre I en son
article 25 qui dispose « Si les travaux entrepris en vertu du titre
sont de nature à compromettre la sécurité publique ,la
conservation des sources et des nappes phréatiques profondes ou de
nature à perturber gravement l'environnement et à créer de
dangereuses pollutions, l'Institut Nationale des ressources minérales
mettra le directeur responsable des travaux en demeure de prendre en fonction
des normes internationales de génie, particulièrement en ce qui a
trait à la sécurité, l'hygiène du travail, à
la protection de l'environnement etc....,les mesures nécessaires. Le
délais d'application de ces mesures sera déterminé en
fonction du cas spécifique considéré ». Ce
décret exige la prospection minière sur toute l'étendue du
territoire de la république et a adopté les structures juridiques
existantes aux réalités de l'industrie minière.
Des obligations importantes s'imposent à toutes
personnes physiques ou morales qui veulent oeuvrer dans ce domaine, quand il
dispose en son article 58 que « Nul ne peut procéder à
l'exploitation permanente ou occasionnelle d'une carrière sans avoir
obtenu au préalable un permis délivré par l'institution
national des ressources minérales ». L'attribution d'un tel
permis est d'ordre conditionnel car, pour bénéficier ce permis
d'exploitation de carrière, il faut être propriétaire du
sol ou être muni d'une autorisation en bonne et due forme du
propriétaire. Décret accordant un prélèvement de
10% au profit de l'institut national des ressources minérales sur toutes
les valeurs perçues dans le domaine de sa compétence ; il assure
à l'État haïtien la perception d'une valeur de 25 centimes
de gourdes par m3 de carrière et de sable de rivière
,pour compte spécial de l'institut nationale des ressources
minérales53
53 : Décret réglementant l'exploitation des
mines sur tout l'étendue du territoire National et accordant un
prélèvement de 10% au profit de l'institut Nationale des
ressources minérales sur toutes les valeurs perçues dans le
domaine de sa compétence, 1976, 173eme année de
l'indépendance, n0 26.
36
3.1.4 Le décret portant sur l'exploitation des
carrières du 2 avril 1984
Le présent décret règlemente
l'exploitation des carrières sur toute l'étendue du territoire
conformément à l'Art.1 du chapitre premier. Le titre I de ce
premier chapitre est porté sur l'objet de définition et la nature
juridique des carrières. Le titre II qui est en rapport directe avec
notre thématique c'est-à-dire, l'exploitation des
carrières alluvionnaires fixe en son chapitre I les obligations de
l'exploitant avant l'ouverture des travaux, quand l'article 20dispose que
« lorsqu'un permis d'exploitation de carrière a
été délivré, les exploitants sont tenus ,un mois
avant l'ouverture des travaux, d'adresser au ministère des ressources
énergétiques tous plans et documents utiles permettent
d'apprécier les paramètres techniques de l'exploitation
». Le chapitre premier du titre trois (3) porte sur les mesures
d'ordre et de police en ses articles26 ,27. Le chapitre deux(2) présente
des dispositions techniques particulièrement les mesures de
sécurité que doit prendre l'exploitant en ses articles 30,33, le
troisième chapitre présente les mesures d'hygiènes, de
sécurité et de salubrité en ses articles 43 et 39, le
quatrième chapitre présente la relation des permissionnaires avec
les propriétaires de la surface en ses articles 40 et suivant , le
cinquième chapitre présente le contrôle administratif en
son article 48.
Le sixième chapitre présente l'interdiction aux
exploitants à la fabrication des explosifs en son article 51. Le
septième chapitre présente la protection de l'environnement et
réhabilitation des terres en son article 56, il dispose que «
Toute exploitation de carrières engendre des effets néfastes
que l'exploitant se doit de compenser conformément aux règles
définies de la délivrance du permis d'exploitation ».
Ainsi, ce chapitre relatif à la protection de l'environnement durant
toutes les activités extractives dispose en son article 58 « Si
les travaux d'exploitation ou de recherche sont de nature à compromettre
la sécurité et la salubrité publique, les
caractéristiques essentielles du milieu environnant ,la sureté,
la sécurité et l'hygiène des ouvriers, la conservation des
voies de communication, la solidité des édifices publics ou
prives ,l'usage, le débit ou la qualité des eaux de toute nature,
l'exploitant sera mis en demeure de prendre les mesures de protection
appropriées ,en fonction des normes de génies internationales
». Le huitième chapitre présente la fin de
l'exploitation en son art. 61, le neuvième se subdivise en trois (3)
parties dont la première traite la contravention et sanction
prévues en ses arts. 67,68, la deuxième porte sur la clause
transitoire, art.71 et
37
finalement la troisième porte sur la clause
d'abrogation, art.72. Cette loi fait obligation aux aspirants exploitants
d'avoir un permis d'exploitation qui doit être accordé pour une
durée de cinq (5) ans renouvelable, les travaux commenceront dans un
délai de 12 mois au plus tard après l'institution du permis,
faute de quoi le permis se trouvera automatiquement annulé sans
obligation pour l'Etat de rembourser la somme de cinq (500) gourdes
versées par le bénéficiaire. Cette loi est encore
aujourd'hui en vigueur54.
3.1.5 Décret du 1 aout 1986créant le
Bureau des Mines et de l'Energie
Le Bureau des Mines et de l'énergie a été
créé par le décret du 31 octobre 1986 et doté de
personnalité juridique, il fait partie de l'administration
décentralisée prévue au titre III de la loi du 6 septembre
1982 définissant l'administration publique nationale. Le bureau des
Mines et de l'énergie est l'organe chargé de l'exploitation des
ressources naturelles en Haïti en particulier les Mines et les
carrières. Ce décret comporte sept (7) chapitres .Le premier
porte sur des dispositions transitoire, le second sur les Mines, le
troisième sur les hydrocarbures, la quatrième sur les
carrières, le cinquième sur les sources
énergétiques, le sixième sur la relation des
permissionnaires et concessionnaires avec l'État et les
propriétaires du sol, le septième sur les sanctions et
pénalité. Tous les détails relatifs à
l'exploitation de ces ressources sont définis à travers les
différents décrets qui ont été adoptés en
cette matière notamment, le décret de 1976 et celui de 1984 qui
régissent ces activités extractives sur toute l'étendue du
territoire nationale55.
3.1.6 Lois de 2006sur l'environnement instituant l'avis
de non- objection.
La loi Nationale en matière de l'environnement en
Haïti est régit par ce décret sur la gestion de
l'environnement et de régulation de la conduite des citoyens et
citoyennes pour un développement du 26 janvier 2006. Le Ministère
de l'environnement concernant l'exploitation des ressources minérales,
particulièrement celles des carrières sur toute l'étendue
du territoire nationale fixe les règles auxquelles, les personnes
physiques ou morales doivent se soumettre avant de pouvoir
bénéficier l'accès à un permis
54Décret règlementant l'exploitation
de Carrières sur toute l'étendue du Territoire National, 1984,
139eme année, n0 26.
55 Alter presse « Ressources
Minière : Que recèlent les collines d'Haïti ? »,
En [ligne]
http://gool.gl/ITOBEZ,
Consulté le 7 / 06 / 2020
38
d'exploitation d'une carrière. A cet effet, les
articles 20,59,61,107 expliquent clairement le processus par lequel ces
dernières peuvent procéder à travers , un avis de
nom-objection à ce permis d'exploitation, car le Bureau des Mines et de
l'énergie avant de délivrer ce permis d'exploitation à une
personne physique ou morale doit avoir de la part de ce dit Ministère
cet avis dont, les obligations des parties contractantes sont clairement
définies Cette autorisation n'est pas un permis de fonctionnement en
soi, mais son obtention est obligatoire pour la délivrance
d'autorisations de fonctionnement ou de mise en oeuvre par toutes autres
autorités Étatiques.
En effet, elle est un élément important dans le
processus car, par défaut de cet avis, le demandeur ne pourra pas
franchir les autres étapes. Elle est délivrée par le
Ministère de l'Environnement pour les projets et activités qui
requièrent une évaluation d'impact environnemental56.
Toutes exploitations de ressources minérales sont placées sous le
contrôle du BME conformément aux dispositions relatives
régissant la matière de concert avec le MdE c'est, la concession
conditionnée prise par ces deux institutions. Outre ces exigences, le
ministère de l'environnement insiste sur l'idée que'' les
comptes de la nation doivent refléter la valorisation économique
des services environnementaux offerts par les ressources
naturelle''57, conformément à l'article 6 du
chapitre II relatif aux principes de base.
56Haïti Presse Network, « Haïti
: Exploitation des mines : des organisations Hattiennes et
étrangères Préoccupées », juillet 2014,
p.38.
57 : Le décret portant sur la gestion de
l'environnement a été adopté par le gouvernement de
transition d'ALEXANDRE Boniface et de GERARD
Latortue (2004-2006), mis en place suite au renversement du
président Jean-Bertrand Aristide et alors que le parlement ne
siégeait plus. Ce décret à l'instar du décret
faisant office de la loi minière de (1976) n'a été repris
par le parlement et approuve entant que loi sanctionnée par le pouvoir
législatif.
39
3.1.7 Un regard du code civil
Le code civil à fait aussi une considération
importante sur la propriété et le processus d'exploitation de ces
substances (Carrières). Ainsi, l'article 462 du code civil donne une
définition claire de la substance Alluvionnaire sans fixer les
conditions favorables à son exploitation .Il dispose que « les
atterrissements et accroissements qui se forment successivement et
imperceptiblement aux fonds riverains d'un fleuve ou d'une rivière
s'appellent alluvion ». L'alluvion profite au propriétaire
riverain, sauf les exceptions prévues par la loi. Ce droit n'a pas lieu
à l'égard des relais de la mer. Cet article ne traite pas
directement le phénomène d'exploitation de la rivière
grise car, il s'agit d'un bien public qui fait objet d'une exploitation par les
compagnies privées. En d'autre termes, la Rivière grise a
été formée dans contexte géologique
particulière à l'intérieure de laquelle s'extraient ces
substances n'appartient pas à aucun autre sujet de droit qu'à
l'état et il est le seul capable de donner accès à leurs
exploitations dans les formes prévues par la loi58.
3.1.8 Un regard du code du travail
Le code concernant l'exploitation des Carrières, fixe
les conditions de travail ainsi que, le salaire pour les travailleurs
cariés. Il dispose en son article 290 « sont des
carrières sans aucune limitation à cette
énumération, comprend les gites de matériaux de
construction (Alluvions), de matériaux pour les industries
céramiques, de matériaux d'amendement pour la culture des terres
». Il poursuit ses considérations en indiquant que «
Toutes personnes s'occupant directement ou non dans les carrières en
s'adonnant à une activité d'extraction quel que soit la nature
des travaux auxquels elle est employée, à l'exception des
personnes occupant un poste de surveillance ou de direction, elles ont une
durée de travail ne dépassant pas 48hrs/ semaine et 8hr/ jr
s », art. 292. Les heures de travail se diffèrent par
catégorie de personne. Ainsi, « les heures
supplémentaires fournies par les mineurs au-delà de la limite de
40 hrs/ semaine lui sera payé d'une majoration de 50 % »
Conformément à l'art.3oo du présent code59
.
58 : PIERRE-LOUIS Patric, op.cit. p.117,
59JEAN FREDERIC Sal?s, Code du
travail de République d'Haïti, éd, Deschamps, 2008, p
130131
40
3.1.9 Contraventions et sanctions prévues
Le code pénal Haïti ne fait aucune
considération en termes de sanctions prévues vis-à-vis de
l'infraction causée à l'égard de l'environnement.
Cependant, le décret de 1984 sur les carrières en son titre IV du
chapitre VIII portant sur les contraventions et sanctions qui en son article 67
dispose « Sera puni d'une amende de 5.000 gourdes a 10.000 gourdes ou
d'un emprisonnement de 3 mois à un ans en cas de nom paiement de
l'amende à prononcer par le tribunal correctionnel compètent
»60, ce même chapitre poursuit ces réflexions
en ce qui concerne le non-respect des règlements régissant
l'exploitation de ces ressources en son article 68 qui dispose «
L'affaire sera introduite à la diligence du commissaire du
gouvernement sur rapport du ministère des Mines et des ressources
naturelles dorénavant dénommé :Bureau des mines et de
l'énergie. Elle
sera introduite et jugée toutes affaires cessantes
sans remise ni tour de
rôle ».l'obligation lui est faite de
respecter les décisions qui lui sont attachées
conformément à l'article 70 qui dispose « Tout
exploitant de carrière qui aura fait l'objet d'une condamnation ou qui
aura été frape de déchéance pour exécution
des obligation lui incombant, pourra pendant une période de cinq (5) ans
se voir refuser tout nouveau permis ou toute autorisation de recherche
»,
Le ministère de l'environnement de concert avec le
bureau des mines et de l'énergie vue à l'évolution du
phénomène de l'exploitation de ces ressources ont
redéfinies les sanctions prévues car, il y a une grande variation
en terme de pénalité ( prix) fixés par l'article 67 de la
loi 1984 qui se définit comme suit« Sera punir d'une amende de
cinq mille (5000.00) a dix mille (10000.00) gourdes ou d'un emprisonnement de
trois(3) mois à un (1) ans en cas de nom paiement de l'amende ,toute
infraction aux dispositions prévues et toutes oppositions ou obstacle
à l'application de ces dispositions » .En cas de
récidive, l'amende sera portée au double et d'un emprisonnement
n'excédant pas trois (3) ans pourra en outre être
prononcée61.
60Décret de 1984, Règlementant
l'exploitation des carrières sur toute l'étendue du territoire
Nationale, 139eme Année, N0 26
61Ibid., p 8
41
3.2 Provisions légales internationales.
Dans cette section notre préoccupation consiste
à présenter les différents instruments juridiques
internationaux (les traités, les conventions, signés et
ratifiés par Haïti) relatifs à la protection de
l'environnement face aux activités anthropiques
3.2.1 Vers un regard des traités internationaux
relatifs à l'environnement
Les traités internationaux en matière de
protection de l'environnement sont multiples et nombreux, mais souvent peu
ratifiés et signés par des États notamment, les pays du
nord qui dans une certaines mesures, sont considérés comme des
grands polluants de l'environnement62 déclare MICHEL
YOBOUE, Koffi Kouadio dans sa thèse. Les pays du sud sont les
plus touchés, les plus vulnérables à la dégradation
environnementale. Haïti est un pays avec un monisme juridique à
primauté de droit international, les traités dument
ratifiés primes sur les lois. Art. 276.2de la Constitution «
Les traités et accords internationaux, une fois sanctionnés
et ratifiés dans les formes prévues par la constitution, font
partie de la législation du pays et abrogent toutes les lois qui leurs
sont contraires », ils constituent donc une source importante du
droit interne. Elle a ratifié plus d'une cinquantaine d'accords,
conventions et traités qui sitôt ratifiés, sont
supposés intégrer et compléter le corpus juridique
national de l'environnement, suivant les veux de la constitution. Toutes fois,
cette intégration dans le droit interne ne s'est pas
réalisée de façon méthodique. Malgré cet
apport l'évolution du droit interne est très lente, ce qui lui a
posé des contraintes majeurs visant à bénéficier
des avantages et des opportunités offerts par la plupart de ces
instruments internationaux63.
62MICHEL YOBOUE, Koffi Kouadio, La
question de la remédiassions environnementale résultant de
l'exploitation artisanale, à petite échelle du diamant : cas de
l'Union du Fleuve Mano. Thèse de doctorat en Sciences de l'Univers, de
l'Environnement et de l'Espace (SDU2E), Université de
Toulouse 2017, p 272
63JEAN MARIE Binette, la
législation haïtienne face aux avances du droit international de
l'environnement, Analyse critique et perspective d'Haïti, 2005 p
22.
42
3.2.2 Vers un regard des conventions internationales
relatives à l'environnement Différentes conventions ont
été signées , à titre d'exemple citons : La
convention sur la biodiversité biologique et la convention cadre sur les
changements climatiques, la convention des Nations -Unies sur le droit de la
mer s(UNCLOS), celles qui n'ont pas été
ratifiées sont notamment : la convention de Carthagène sur la
protection et la mise en valeur de l'environnement marin de la grande
caraïbe (MARPOL) ,la convention internationale pour la
prévention de la pollution par les navires ,la convention de Bâle
sur l'interdiction des mouvements et des rejets transfrontaliers de
déchets dangereux, la convention de Rotterdam sur la procédure du
consentement préalable, applicable à certains produits chimiques
et pesticides dangereux faisant l'objet du commerce international du 10
septembre 1998 et la convention sur le commerce international des
espèces de faune et de la flore sauvages menacées d'extinction(
CITES).
Il convient de relater également plusieurs autres
accords internationaux de grande importance, signés par le gouvernement
haïtien, mais les instruments de ratifications n'ont pas encore
été déposés, ce sont : la convention pour la
protection de la couche d'ozone et les différents amendements et
protocoles additionnels à cette dernière signée en 1998,
la convention sur les polluants organiques persistants(POP)
signée en 2001,le protocole sur la prévention des risques
biotechnologiques relatifs à la convention sur la diversité
biologiques du 24 janvier 200.A cote de la constitution, les conventions
demeurent des instruments juridiques très importants dans le corpus
juridique haïtien. Mais il aurait fallu attendre jusqu'en 1992 avec le
sommet de Rio pour que des conventions soient vraiment signées, comme
les conventions cadres des Nations-Unies sur les changements climatiques, sur
la diversité biologiques, sur la lutte contre la désertification,
au fur et à mesure d'autres conventions beaucoup plus pointues sur le
plan environnemental comme : la convention de Stockholm sur les polluants
organiques persistants (POP5), le protocole de Montréal
sur la couche d'ozone. De telles conventions internationales dument
signées par le haïtien et ratifiées par le parlement font
partie de la législation hattienne64.
64JEAN ANDRE Victor, Le droit de
l'environnement en Haïti, PNUD, 200 p11
43
3.2.3 La conférence de Stockholm sur
l'environnement.
La conférence de Stockholm est considérée
pour plus d'un comme étant l'acte de naissance du droit international de
l'environnement rédigé lors du premier sommet de la terre en
suède du 5 au 16 juillet 1972. Au cours de ce grand sommet
baptisé `' conférence `des Nations -Unies sur l'environnement
,6000 personnes avaient y assister dont des représentants de 113
États ont adoptés cette déclaration. Le plan d'action de
cette conférence comporte 109 résolutions portant sur
l'évaluation et la gestion de l'environnement ainsi que des mesures de
soutien. En effet, il s'agit d'une déclaration qui est constituée
d'un préambule de en sept (7) point et d'un dispositif de 26 principes
qui devront `' guider et inspirer les efforts des peuples au monde en vue
de préserver et d'améliorer l'environnement». Dans son
point 1, elle estime que `' l'homme est à la fois créature et
créateur de son environnement» d'où la
nécessité pour ce dernier de prendre en considération
l'importance majeure de certaine activité qui peuvent affecter à
la fois son bien-être, son développement économique.
Le point 2,exhorte l'homme de recourir à des sciences
et techniques qui sont susceptibles de transformer rationnellement son habitat
en luttant contre tous agents capables de provoquer sa dégradation, le
point 3 fait obligation à l'homme d'éviter l'exploitation abusive
et l'épuisement des ressources naturelles et irremplaçables, le 4
estime que l'insuffisance du niveau de vie, caractériser par la
négociation des opportunités les plus essentielles au
développement humain constitue une source de potentielle de
problèmes environnementaux. Le point 5 annonce que l'explosion
démographique est un problème pour la préservation de
l'environnement, le point 6 édicte que `' défendre et
améliorer l'environnement pour les générations et futures
est un objectif primordial pour l'humanité», le point 7 a mis
l'accent sur l'action citoyenne et l'implication des collectivités, des
entreprises et des institutions dans la lutte pour la préservation de
l'espace naturel.
44
Le principe 21 indique « conformément à
la charte des Nations-Unies et aux principes du droit international, le Etats
ont le droit souverain d'exploiter leurs propres ressources selon leur
politique d'environnent »65
3.2.4 La Conférence de Rio de 1992
La conférence organisée par les Nations -Unies
à Rio de Janeiro en 1992 a mis en scène les questions de
l'environnement et de développement aux premiers rangs des
préoccupations de la communauté internationale. Baptisée
sommet de la terre, elle a réaffirmée le caractère
planétaire des problématiques de dégradation des
écosystèmes et de gestion des ressources naturelles dans une
perspective durable. Les conventions environnementales qui mobilisent la
communauté internationale sont celles qui sont issues directement du
sommet de Rio. Cette conférence a marqué un tournant
décisif dans l'histoire de la planète. Il démontre qu'il
ne peut être question de progrès économique que dans la
mesure où celui-ci s'inscrit dans un processus qui prend en compte le
respect de l'environnement.
En d'autres termes, la déclaration de Rio
démontre que le juste équilibre entre les notions
`'environnement» et `'développement doit être vu comme un
modèle de développement nom susceptible à compromettre la
protection des espèces, des écosystèmes et des paysages,
le restauration et l'utilisation de la biodiversité Cette
Déclaration sur l'environnement, énonçant également
les principes qui ont guidé toutes actions humaines .Ils ont une
fonction d'anticipation , une fonction de réparation et une fonction
hybride constituant « une troisième catégorie de
principe »66, lorsqu'ils sont applicables en amont et en
aval. Ainsi, il y a lieu de les examiner les uns après les autres.
3.2.5 Les principes qui ayant une portée
exclusivement anticipatrice
L'anticipation consiste à intervenir via des
mécanismes de mis en place basée sur une étude d ; impact
environnementale avant de commencer un projet d'exploitation, ou tout autres
projets susceptibles de compromettre la protection de l'environnement. Ainsi,
présente ce qui suit
65ALEXENDRE
Kiss. op.ci .p 24 66Rapport
de Brundtland, 1987
45
3.2.5.1 Principe de prévention.
La prévention consiste à empêcher la
survenance d'atteintes à l'environnement par des mesures
appropriées avant l'élaboration d'un plan ou la
réalisation d'un ouvrage, ou d'une activité. L'action
préventive est une action anticipatrice et apriori qui, depuis fort
longtemps, est préférée aux mesures à posteriori de
réparation, de restauration ou de répression, qui interviennent
après une atteinte avérée à l'environnement. Alors
le principe de prévention permet d'intégrer les exigences
environnementales dès la phase de conception d'un projet et de garantir
que ces exigences seront prises en compte lors des phases de conception, de
réparation et d'exécution d'un projet quelque la nature du
projet.
3.2.5.2 Principe de précaution
Le principe de précaution est l'un des plus importants
de la déclaration de Rio sur l'environnement et le développement
: « pour protéger l'environnement, des mesures de protections
doivent être largement appliquées par les Etats selon leur
capacité ». En cas de risque et de dommage graves ou
irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas
servir de prétexte pour remettre plus tard l'adoption des mesures
effectives visant à prévenir la dégradation de
l'environnement (principe de Rio numero15).La convention de Rio consacrent ce
principe.
3.2.5.3 Le principe de participation
La déclaration de Rio, en son principe 10,
énonce le principe de participation en affirmant que : « la
meilleure façon de traiter les questions de l'environnement est
d'assurer la participation de tous les pays concernés, au niveau qui
convient. Au niveau national, chaque individus doit avoir dument accès
aux informations relatives à l'environnement que détiennent les
autorités publiques à y compris aux informations relatives aux
subsistances et activités dangereuses dans leurs collectivité, et
avoir la possibilité de participer aux processus de prise de
décision. Les Etats doivent faciliter et encourager la sensibilisation
et la participation du public en mettant les informations à la
disposition de celui-ci .Un accès effectif à des actions
judiciaires et administratives notamment, des réparations et des
recours, doit être assuré. »
46
3.2.5.4 Le principe d'intégration
Le principe d'intégration commande d'éviter les
approches sectorielles traditionnelles et implique l'intégration ou la
prise en compte de l'environnement et dans toutes les décisions et
stratégies publiques et privés comme une exigence fondamentale
pour garantir le développement durable. Déjà
proclamé dans la déclaration de Stockholm en son principe 13, il
figure dans le principe 4 de la déclaration de Rio « pour
prévenir à un développement durable, la protection de
l'environnement doit faire partie intégrante du processus de
développement et ne peut être considérée
isolément, Ou Agenda21 », est entièrement
consacré à ce principe d'intégration. Au niveau National,
certaines lois consacrent directement ou indirectement le principe
d'intégration67.
3.2.6 Les principes ayant une portée
exclusivement réparatrice
Les droits de l'homme et le droit de l'environnemental sont
par nature indépendant et contribuent à part entière
à la réalisation des objectifs de développement durable.
Ainsi, la réparation des préjudices causés à
l'environnement repose sur ces principes.
3.2.6.1 Le principe Préleveur-payeur
Ce principe est essentiellement obligatoire pour toutes les
catégories de ressources naturelles. Si les pouvoirs publics ne peuvent
ni vendre les ressources à un cout inférieur à leur
valeurs réelle ni subventionner la production ou la distribution, le
prix des ressources va augmenter, ce qui découragera le gaspillage,
c'est le cas pour une ressource comme de l'eau par exemple, il oblige à
ceux qui prélèvent à réparer, en payant une
redevance, pour le préjudice supposé ou implicite qu'ils font
subir à l'environnement pas de différence pour l'exploitation des
alluvions. Le code de l'environnement du Burkina Faso par exemple consacre ce
principe selon lequel» tout prélèvement de ressources
naturelles à des fins commerciales et industrielles donnes lieu au
paiement d'une redevance».
67 : Idem, p 78-80
47
3.2.7 Le principe de responsabilité
L'idée de responsabilité renvoie à une
autre considération, celle de faire peser une obligation sur une
personne physique ou morale devant certaines situations. La
responsabilité dans le domaine de l'environnement ne se limite pas au
plan civil et pénal, elle peut s'étendre au plan social, moral ou
même politique pour rechercher l'équité. Par exemple,
lorsqu'on évoque en droit international de l'environnement le principe
des responsabilités commune mais différencié, il ne s'agit
ni de responsabilité civiles, ni pénales, mais simplement
recherche de l'équité entre les Etats .Le principe de
responsabilité dans sa dimension stricto sensu est formulé de
façon plus spécifique au principe 13 de la déclaration de
Rio« Les Etats doivent élaborer une législation
nationale concernant la responsabilité de la pollution et d'autres
dommages à l'environnement et l'indemnisation de leurs victimes .Ils
doivent aussi coopérer diligemment et plus résolument pour
développer davantage le droit international concernant la
responsabilité et l'indemnisation en cas d'effet néfastes, de
dommages causés à l'environnement »68
3.2.8 Les principes ayant une portée mixte
Il s'agit ici des principes qui interviennent autant en amont
de la survenance de l'événement préjudiciables à
l'environnement comme en aval à leur réalisation, ce sont :
3.2.8.1 Le principe pollueur-payeur
La déclaration de Rio indique en son principe
n016 indique « Les autorités nationales devraient
s'efforcer de promouvoir l'internationalisation des couts de protection de
l'environnement et utilisation d'instrument économiques, en vertu du
principe selon lequel c'est le pollueur qui doit en principe, assumer le cout
de la pollution, dans le souci de l'intérêt public et sans fausser
le jeu du commerce international et de l'investissement ». .Nombreux
pays ont consacrés ce principe dans leur législation plus
précisément dans leur code de l'environnement c'est le cas du
Burkina-Faso en son
68D.KAM YOGO, Emmanuel, «
Les principes de protection de l'environnement » en [ligne],
http//www.cairn.info, 2012, n0 2, volume 37, consulté,
le 19 / 06/2020, p 184
48
article 35.3 et de Cameroun en son article 9 de la loi cadre
portant sur la gestion de l'environnement.
3.2.8.2 Le principe de subsidiarité
Le principe de subsidiarité se conçoit comme la
quête d'une meilleure cohérence dans les objectifs d'institutions
ayant des compétences complémentaires, par un rapprochement de la
prise de décision des acteurs qui en subiront les conséquences.
Le principe de subsidiarité revient également à
suppléer par des règles coutumières, l'inexistence,
l'inexactitude ou l'insuffisance des règles écrites,
posées.
3.2.8.3 Le principe de développement durable
La déclaration de Rio précise en son principe
n0 3 indique « le droit au développement durable
doit être réalisé de façon à satisfaire
équitablement les besoins relatifs au développement et à
l'enivrement des générations présente et future
» ce principe comporte une dimension
intergénérationnelle. On trouve ce principe dans plusieurs autres
Instruments juridique notamment, la cour internationale de justice fait
allusion au développement durable en 1997. Ce concept traduit bien cette
nécessité de concilier le développement économique
et la protection de l'environnement.
3.2.8.4 Le principe de solidarité et de
coopération
L'obligation de coopération et la solidarité
dans le champs de l'environnement sont énoncés sous une forme
générale dans la déclaration de Rio sur l'environnement et
le développement de 1992en son principe n0 5, il interpelle
non seulement les Etats ,mais aussi les peuples, à coopérer ,il
est important pour que les Etats coopèrent dans un esprit de partenariat
mondial en vue de conserver, de protéger et de rétablir la
santé et l'intégrité de l'écosystème
terrestre conformément au principe n07 de cette même
convention.
3.2.8.5 Le principe d'équité
L'équité recherchée se situe entre
plusieurs générations successives et à l'intérieur
d'une même génération. Ce principe suppose la construction
d'une conscience de justice c'est bien au nom de l'équité qui est
mis en avant le principe dit « des responsabilités communes,
mais différenciés », La différence entre les
pays industrialisés et nom
49
industrialisés ne doit pas être
écartés dans le conteste de l'exploitation des ressources
naturelles. Il est également mentionné dans le protocole de
Tokyo, l'Accord de paris adopté le 12 décembre 2015
réaffirme ce principe et l'exigence de l'équité avec force
en son article 2.
3.2.8.6 Le principe de non-régression
Ce principe qui est développé dans la doctrine
et dans certains instruments internationaux depuis quelques années
connait déjà une considération dans certaines lois
nationales. C'est le cas de la loi de 2014 sur le développement durable
de la Côte-D'ivoire, qui énonce : « l'Etat a l'obligation
de faire en sorte que les règles relatives à la protection de
l'environnement ne subissent pas de régression ou de reculs qui
remettaient en cause l'évolution continue progressive des politiques
visant la mise en oeuvre du développement durable ».Le
principe de non régression signifie que la jurisprudence ne doit pas
évoluer en dents de scie. Elle doit en perpétuelle
évolution pour parvenir à un niveau écologiquement
convenable69.
3.2.9 Un regard du protocole de Kyoto
Le protocole de Kyoto a été adopté pour
suppléer dans une certaine mesure les lacunes de la convention cadre des
nations unies sur les changements climatiques, pour renforcer les obligations
que celles-ci postule, pour `'fixer des objectifs quantifiés de
limitation et de réduction des gaz à effet de serre selon des
échéances précises. Il est entré en vigueur le 16
février 2005 après le dépôt de ratification de la
fédération de Russie, mais ouvert à la signature en mars
19987. Tous les Etats qui ont adoptés cet instrument juridique doivent
prendre des mesures internes visant à diminuer les gaz à effet de
serre. Ainsi, l'article 1en son alinéa 2 de la convention sur les
changements climatiques définit comme étant « des
changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement a
une activité humaine alternant la composition de l'atmosphère
mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du
climat »,
69Ibid. p 299,
50
Cette définition souligne l'enjeu des
préoccupations de la communauté internationale, car
l'inquiétude vient du fait qu'au-delà de la variabilité
naturelle du climat, les activités humaines comme l'exploitation
à outrance des ressources naturelles sont considérées
comme étant désormais capable de perturber le fonctionnement du
système climatique. Ce protocole préconise le
développement durable, allant de l'insertion des normes
environnementales dans les politiques publiques au choix d'un modèle
économique insusceptible d'affecter les équilibres
écologiques. Il recommande un mécanisme pour un
développement propre70.
3.2.10 Un regard du Sommet de Johannesburg
Le sommet de Johannesburg est communément appelé
"sommet mondiale sur le développement durable". Cette conférence
des Nations-Unies ayant réunie du 26 Aout au 4 septembre 2002 plus de
100 chefs d'Etats et 6000 participants visait pratiquement à faire le
bilan du sommet de Rio de 1992.ILrecommande une série de mesures pour
réduire la pauvreté et protéger l'environnement. Celles-ci
portent sur plusieurs domaines d'activités, en particulier l'eau, la
santé, l'énergie, l'agriculture et la diversité
biologique. Il en résulte une déclaration qui insiste sur la
nécessité de faire avancer `'le développement
économique `'dans une perspective durable. Néanmoins, le plan
d'action relatif à surtout mis l'emphase sur ce type
développement économique et social en occultant la protection de
l'environnement71. Toutes fois, l'ensemble des mesures fixées
doivent être circonscrire dans une dynamique basée sur la bonne
gouvernance qui facilite l'homme a utilisé directement ce que la nature
lui offre ou produit les biens qu'il consomme par la transformation des
ressources disponibles72.
70JEAN MARC Lavieille, op.cit., p
32
71LANG AGATHE Van, Droit de
l'environnement, PUF, 2002 p22
72Rapport de Commission Mondiale sur
l'environnement et le développement CMED, «Notre Avenir
à tous»
51
3.3 Analyse et commentaire juridique personnel
Nous venons de présenter les dispositions
légales nationales et celles internationales relatives aux
activités d'exploitation des ressources naturelles en particulier les
carrières alluvionnaires qui font l'objet principal de notre travail de
recherche. En effet, ces textes de loi jouent un rôle important dans
l'exploitation de ces ressources dans la mesure où ils ne circonscrivent
pas dans une démarche purement théorique, mais formant
plutôt un tout cohérent avec une certaine solidité et
entraine des réponses favorables aux différents problèmes
existants. Tous les instruments juridiques tiennent leur valeur, leur
importance que s'ils sont adaptés et appliqués aux
réalités qui ont conduit à leurs élaborations.
Cependant, ce n'est pas parce qu'une norme juridique est constamment
violée qu'elle perde automatiquement son caractère juridique
pourvue, qu'il y a des mécanismes de mise en place visant à
sanctionner cette violation.
En dépit de tous, ces lois règlementant
l'exploitation de ces ressources sur le plan interne confirme la
problématique de cette recherche qui semble être évident
car, si ces textes étaient réellement adaptés et
appliqués à la réalité actuelle ,c'est-à-
dire, la façon dont les compagnies exploitent les alluvions , on aurait
dû avoir un environnement beaucoup plus agréable au niveau des
zones en exploitées et les avantages économiques de l'État
seraient plus satisfaisant. Considérant les traités, et
conventions signées ou ratifiées par Haïti en matière
protection de l'environnement ne s'appliquent pas le plus souvent à
cause de l'absence de décret de ratification par le parlement
haïtien, ils apparaissent souvent comme une formulation diplomatique qui
dissimule mal les contradictions et le plan théorique et conceptuel
entre le développement, et préservation de l'environnement dans
une perspective durable. Ainsi, l'absence de sanctions applicables en cas de
non-respect des engagements pris par les Etats soulève par ailleurs, la
question de suivi des décisions internationales face aux
prérogatives des Etats, puisque la plus grande faiblesse de ces
dernières résulte de l'absence d'un régime de sanction en
cas de violation de ses obligations par les Etats parties. Alors, en
fonction de ces instruments juridiques, quel diagnostic peut-on porter sur le
cas ?, Que disent les rapports, la presse à ce niveau ? , Une
investigation empirique n'est-elle pas nécessaire ? Tout cela fera
l'objet du chapitre quatre (4).
52
CHAPITREIV.
4 DIAGNOTIC SUR L'ETAT DE L'ENVIRONNEMNT DES ZONES
RETENUES :
UN ?TAT DES LIEUX
Les périmètres sur lesquels s'effectuent
notre étude se trouve dans une situation déplorable sur le plan
environnemental. En effet, l'exploitation des alluvions au niveau de la
Rivière grise entraine souvent des impacts négatifs sur les
différents secteurs d'activités qui se trouvent aux alentours,
comme : Les activités agricoles, les nappes phréatiques,
défiguration du paysage, déformation des berges, sans oublier les
bruts provoqués par les gravels ce qui constituent une grande source de
pollution pour la santé des riverain. Malgré les dispositions
légales nationales et internationales relatives à la protection
de l'environnement face aux activités extractives, cette zone
exploitée semble ne pas couverte par les obligations qu'elles ont
fixées. Ainsi, dans un premier temps nous présenterons les
travaux de certains rapports, articles de journaux qui ont été
effectués là-dessus. Dans un second temps, les réponses de
l'investigation empirique via un questionnaire d'enquête feront l'objet
de ce chapitre.
4.1 Vers une considération sur les dits des rapports
et des articles de journaux et de la presse sur l'exploitation des ressources
Alluvionnaires de la Rivière grise.
Dans cette section nous tenons à considérer les
différentes informations fournies par dans les rapports des institutions
ainsi que, des articles de journaux sur la problématique de
l'exploitation des ressources naturelles en Haïti particulièrement
, les substances alluvionnaires de la Rivière grise durant ces
dernières années.
4.1.1 Les Rapports élaborés sur
l'exploitation des carrières à Port-au-Prince
Les rapports les plus retenus sont ceux du Bureau des mines et
de l'énergie. Le rapport titré `'Publication sur l'exploitation
des carrières en Haïti» richesse ou plaie estime que
l'exploitation des carrières suscite de sérieuses controverses
suivant l'angle sous lequel elle est approchée. Il demeure toutefois une
évidence: la rationalisation du système d'exploitation et
d'approvisionnement est aujourd'hui une impérieuse
nécessité compte-tenu de l'importance des carrières dans
le marché de la construction et des méfaits
créés
53
par leurs exploitations sur l'environnement. Cette publication
vise à informer et surtout à améliorer l'indispensable
dialogue entre tous les intéressés. Elle s'adresse plus
particulièrement aux responsables des collectivités territoriales
et des administrations, aux associations de défense de la nature, aux
exploitants, aux constructeurs, aux consommateurs et, d'une manière
générale, à toutes les personnes ou organismes
concernés à différents titres par l'exploitation des
carrières et ses conséquences sur le milieu ambiant. Le BME
émet le voeu que cette publication fournisse à tous les
intéressés des éléments de réflexion
permettant d'aboutir à une concertation et à la définition
conjointe d'objectifs susceptibles de rendre les exploitations compatibles avec
la sauvegarde de l'environnement73.
Suite à la première publication sur la
problématique des carrières de granulats, la Direction
générale du Bureau des Mines et de l'Energie a le
privilège de pouvoir mettre à la disposition des principaux
concernés quelques procédures et notions essentielles se
rapportant aux règlements régissant les exploitations. D'une
manière générale, les ressources minérales et
énergétiques sont classées en mines et carrières.
En effet, les substances, les plus courantes, de la classe des carrières
comprennent les matériaux de construction et d'empierrement, les
matériaux pour les industries céramiques et les matériaux
d'amendement pour l'agriculture. Sont alors considérés comme
carrières, tous sites d'extraction de ces substances
non-métalliques, que l'exploitation ait lieu à ciel ouvert ou par
galeries souterraines. La Direction Générale du BME espère
que la vulgarisation de ces informations contribuera à mieux guider les
intéressés et faciliter ainsi la rationalisation tant
souhaitée de l'exploitation des carrières qui passe
nécessairement par le respect et la mise en application effective des
dispositions légales. Le BME rappel aux concernés que, les
carrières font partie du domaine public de l'Etat et leurs exploitations
sont considérées comme un acte commercial. Cependant, la mise en
exploitation d'une carrière est subordonnée à une
autorisation délivrée par le Bureau des Mines et de l'Energie
conformément à la procédure relative en cette
matière74.
73Rapport du Bureau des mines et de
l'énergie, n0 2, 1986. 74Rapport du Bureau des
mines et de l'énergie, n0 6, 1998.
54
4.1.2 Les articles de journaux, et de la presse.
Depuis 2014 le ministère de l'environnement ne cesse
pas de maximiser ces efforts pour empêcher l'amplification du
phénomène de creusement des trous par ci par là, dans le
lit des rivières, particulièrement la Rivière grise et les
flancs des montagnes pour exploiter les agrégats de construction
(Alluvions), un désordre sérieux qui doit être
corrigé pour le bien de l'environnement et la vie des gens. Qui pis est,
les gens savent que c'est mauvais mais le font quand même. Les sites
d'exploitation, les bancs de sable alluvionnaires doivent être
répertoriés sur tout le territoire national au moyen de cartes
géologiques avec des photographies aériennes déterminant
leur quantité pour que des permis d'exploitation soient accordés
aux exploitants. Ce sera une source de revenus pour l'État car, il a
gagné seulement 8211000 de gourdes pour quelque
compagnie durant ces dernières années en fonction des 10% tirer
à partir de la déclaration de leur revenu fixer par la loi
budgétaire de 20016. Des routes d'accès à ces sites
doivent être construites pour assurer le transport des
matériaux.
Le commerce de ces matériaux alluvionnaires pourra se
faire entre provinces ce qui donnera du travail à une certaine
catégorie de personne dans la population L'exploitation des
carrières doivent être contrôlées par l'État
et non par les individus. Les individus ont à exploiter les
carrières en détenant un permis d'exploitation75.La
Rivière grise n'est pas le seul site d'exploitation faisant l'objet de
débat dans la société hattienne dans un premier temps,
l'ex-directeur du BEM Ludner REMARAIS en 2014 a
déclaré qu'il est anormal que des compagnies continuent
d'exploiter le lit des rivières sans être autorisées
à cette fin. Il a voulu rappeler aux exploitants que ce type
d'activité contribue énormément dans la dégradation
des berges de la rivière et constitue une menace pour les
riverains76.
75Haïti-Environnement :
89 % des carrières sont illégales dans le département de
l'ouest, en [ligne]
https://www.haitilibre.com
, consulté, le 30 / 09 / 2020.
76ALPHONSE Robenson
`Rivière Grise à l'enseigne de la catastrophe : les berges de
la Rivière sont entrains d'être renforcées
(reprofilages).Pas comme l'aurait souhaité des Riverains inquiets, loges
à l'enseigne de la catastrophe' 2013, en [ligne],
https://le ,
nouvelliste.com,
consulté le 25/ 05 / 2020
55
Dans un second temps, en août 2020 une
délégation du Ministère de l'Environnement,
composée du ministre de l'environnement, Abner Septembre, du directeur
général du ministère de l'environnement Astrel Joseph et
de celui de l'Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP),
Jeantel JOSEPH, dans l'objectif de s'enquérir des
conditions d'exploitation des carrières de sable au niveau de la zone de
morne a cabris, considérée comme l'un des sites d'attraction
touristique du pays, « Abner Septembre a procédé
à la fermeture temporaire d'une carrière de sable, en raison de
son exploitation anarchique ». Cette décision a
été prise par le simple fait que les propriétaires des
carrières interviennent dans l'environnement dans l'irrespect total des
normes en vigueur. Ce faisant, ils détruisent le paysage naturel et met
en péril la biodiversité comme c'est le cas de rivière
grise du milieu, a-t-il déclaré, Dans la même veine, se
pose aussi un problème d'esthétique du cadre de vie, a poursuivi
le Ministre. Car le tableau hideux que dépeint l'espace, n'encourage pas
les activités touristiques, principale source économique de la
zone77
Dans ces conditions, le pouvoir économique de la
population locale est grandement menacé, a-t-il ajouté. Outre ces
faits, l'exploitation anarchique des carrières favorise aussi
l'insécurité routière. En effet, il plaide en faveur d'un
comportement éco citoyen dans l'exploitation des ressources naturelles
et encourage en ce sens, les exploitants à contacter le Ministère
de l'Environnement et le Bureau des Mines et de l'Energie en vue d'une bonne
coordination et d'une meilleure formule dans l'exploitation des ressources
environnementales du pays. Car, « L'exploitation des ressources
écologiques ne doit pas être une menace mais une
opportunité pour les communautés ». Dans cet esprit,
les exploitants sont invités à respecter les normes
étatiques en vigueur, pour éviter de tomber sous le coup de la
loi »78
77 PAUl Kervens Adam, Haïti
-Environnent, en [ligne],
https://www.gazettehaiti.com
,consulté, le 12 / 09 /2020.
78CARL-HENRY Cadet,
exploitation des carrières de sable : entre nécessité
et anarchie, en [ligne],
https://www.nouvelliste.com,
consulté le 13 / 04 / 2020
56
4.2 Vers une interprétation de l'investigation
empirique
Dans cette section, nous présentons les
témoignages recueillis des Riverains via a un questionnaire
d'enquête réaliser, le 25 / 10 / 2020. Ce
questionnaire d'enquête comprend treize (13) questions réparties
en trois (3) séries adressé à dix (10) personnes
situées de part et d'autre des périmètres exploités
(voir l'annexe). Ainsi, présente
systématiquement les réponses des Riverains aux
différentes questions qui leur ont été posées.
4.2.1 Interprétation des réponses
attribuent par les riverains aux questions posées
a) Concernant la première question portant sur la
durée de l''habitation des individus dans les zones exploitées,
la totalité a confirmé qu'ils s'y habitent dont la durée
est comprise entre 6 à 25 ans.
b) S'agissant de la deuxième question relative aux
activités des Riverains, la majorité soit une valeur de sept (7)
d'entre eux disent qu'ils sont agriculteurs et commerçants et ils
mènent ces activités agricoles tout au bord de cette
rivière. Car, ils utilisent toujours l'eau de la rivière pour
faire de l'arrosage de leurs plantules
c) Concernant la troisième question portant sur la
manière dont les compagnies exercent ces activités extractives,
la majorité soit un effectif de huit (8) d'entre eux ont répondus
positivement que cette extraction se fait de manière très
anormale, archaïque et nom contrôler par les autorités
Étatiques.
d) Pour la quatrième question relative à
l'intérêt que l'exploitation de ces substances alluvionnaires a
pour eux, la totalité des Riverains ont répondus positivement
avoir un grand intérêt pour eux.
e) Concernant la cinquième question relative aux
différents impacts que cette exploitation à entrainer sur leur
santé et autres activités qu'ils effectuent, la totalité a
confirmé absolument oui.
f) Concernant la sixième question portant sur le
profit que l'État devrait en tirer de cette exploitation, la
majorité a répondu oui.
g) S'agissant de la septième question portant sur les
dangers relatifs à l'exploitation, la totalité des Riverains
identifient et relatent plusieurs danger dont les plus ressentis sont : risque
d'inondation, Glissement de terrains, diminution du débit des nappes,
déclenchement de faille.
h)
57
Concernant la huitième question la réponse est
typique, en moyenne certains individus soit un effectif de quatre(4) d'entre
eux répondent de ne pas savoir s'il existe des lois sur l'exploitation
des ressources alluvionnaires, trois (3) d'entre eux ne donnent aucune
réponse, et les trois(3) autres se disent oui qu'il existe bien des lois
régissant la matière.
i) S'agissant de la neuvième question portant sur
l'inapplication des lois régissant l'exploitions de ces substance s'il
en existe, la majorité des Riverains donne une réponse positive
à savoir oui, bien qu'à la question précédente,
cette majorité n'avait pas confirmé que ces lois sont belles et
bien existent. Ils ajoutent que si ces lois ont été
appliquées par ces compagnies la situation environnementale de cette
rivière ne saurait pas dégradée.
j) Concernant la dixième question portant sur
l'intervention des instances concernées visant à réprimer
les exploitants au marge de loi, la majorité a répondu oui car,
si les autorités expliquent-ils répriment ces exploitants, la
vulnérabilité et la dégradation de l'environnement
pourrait s'améliorer.
k) S'agissant de la onzième question portant sur la
nécessité pour qu'il y ait une inspection régulière
de la zone exploitée .la majorité à confirmer oui cette
décision serait très capitale si elle se tienne, elle aidera les
instances concernées a mieux garantir la protection des vies et des
biens de la population qui s'y trouve.
l) Concernant la onzième question sur l'absence d'un
tribunal spécial pour statuer sur les préjudices causés
à l'environnement pendant et après toutes exploitions, la
majorité des riverains ne donne pas une réponse précise
par manque de connaissance.
m) Concernant la dernière question relative au droit
que l'Etat détient pour sanctionner les contrevenants, ils sont tous
répondus positivement que l'Etat doit le faire.
58
4.2.2 BILAN D'ÉVALUATION
Nous avons remarqué que, le phénomène de
l'exploitation des ressources naturelles en Haïti est un sujet qui suscite
des réflexions multiples et diverses, et les débats qui y sont
relatifs sont forts et nombreux. En effet, les Alluvions font parties des
ressources naturelles les plus exploitées durant ces derniers temps via
son importance et sa qualité dans le domaine de la construction. Dans la
Rivière grise notamment, les périmètres de
Croix-des-Mission-Pernier font l'objet d'une exploitation à outrance et
anarchique de ces substances Alluvionnaires qui est liée à
l'inapplication des lois régissant ces activités. En
considérant d'une part, les dits des rapports du bureaux des Mines et de
l'énergie, du Ministère de l'environnement qui sont des instances
relativement concernées, y compris les articles de Journaux ou de presse
qui sont eux aussi statués sur la question auxquels s'ajoutèrent
les témoignages des riverains via a un questionnaire d'enquête qui
leur a été adressé d'autre part, ont prouvé qu'
effectivement l'exploitation des Alluvions, de ces zones à causer des
préjudices graves sur le plan environnemental ,engendre un manque a
gagné pour l'Etat, et un gaspillage de ces ressources (voir
photo en annexe 3).
La dégradation systématique de ces
périmètres est liée à une incapacité des
instances concernées qui dans la gestion de la chose publique et de la
bonne gouvernance est failli de faire appliquer et respecter les lois en
vigueur régissant cette activité extractive. L'évolution
des enjeux environnementaux dans l'exploitation des ressources naturelles
change donc avec le temps et doit aussi s'adapter au contexte
socio-économique local, d'où la nécessité d'une
politique environnementale qui pourra mobiliser un ensemble d'outils pour y
faire face comme : les outils réglementaires nouveaux, traduisant les
réalités existantes (les normes) et les outils économiques
(taxe, redevance) permettant de sanctionner les hostilités des
exploitants. Donc, ce bilan sur ce chapitre vient de confirmer que les lois
régissant l'exploitation des alluvions et celles relatives à la
protection de l'environnement face à ce type d'activité sont
entièrement violées comme le prouve les rapports, les articles de
journaux ou de presses, les témoignages des Riverains, ainsi que les
constats que nous avions effectués.
59
PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS
Convaincu, de cette réalité, nous faisons ces
recommandations et les propositions qui pourraient faciliter un meilleur
reforment d'exploitation des carrières alluvionnaires en vue de garantir
la protection de l'environnement des zones exploitées. Ainsi,
présente ce qui suit :
a. Former et sensibiliser les personnels de chaque compagnie sur
des risques
existants dans l'exploitation d'une carrière afin de
garantir la protection de l'environnement par la réhabilitation
pédagogique des terrains libérés de l'exploitation en
procédant à leur fertilisation ou enrichissement par des terres
d'apports.
b. Mise en place d'un tribunal spécial pour
l'environnement accompagné par des agents de police environnementale
située de part et d'autre de la surface exploitée en vue de
faciliter l'application des lois régissant la matière.
c. Nous recommandons aux instances concernées de
réviser les lois régissant l'exploitation de ces ressources
notamment, les décrets de 1976 et 1984 qui fixe à cinq (5)
centimes de gourde le mètre cube (m3) de matériaux
extrait car, elles dépassent largement la réalité
actuelle, alors que nous sommes en 2020. Et encourager les exploitants à
faire la demande de leur permis d'exploitation avant de procéder aux
activités extractives.
d. Nous recommandons aux instances concernées de faire
adopter les compagnies un horaire de travail pour le traitement des
matériaux approprié, profitant du niveau sonore
élevé de la journée, et éviter de travailler la
nuit pour ne pas perturber les activités séculières des
Riverains particulièrement leur santé.
60
CONCLUSION
Nous voici parvenu au terme d'une longue étude
axée sur le contexte Juridico-technique de l'exploitation des
Carrières Alluvionnaires de la Rivière grise dans les zones de
Croix-des-Missions-Pernier qui est la base d'un enjeu économique et
environnementale pour les communes dans lesquelles elles sont implantées
d'une part, par la création d'emplois directs au niveau des sites de
concassage et des emplois indirects liés à ces activités
d'exploitations, et d'autre part, par la contribution aux apports financiers
aux recettes de ces communes. Mais, le retard accumulé dans le domaine
de la protection de l'environnement depuis nombre d'année, la faiblesse
et le non respects des lois régissant ces activités extractives
sont considérés comme des occasions pour les exploitants qui
commettent des griefs à l'environnement de la zone exploitée. Les
institutions qui sont chargées de l'administration et de la gestion de
l'exploitation des ressources naturelles en Haïti comme le Bureau des
Mines et de l'énergie, le Ministère de l'environnement et les
collectivités territoriales qui dont leur évolution
s'avère stérile par rapport aux stratégies définies
pour un meilleur contrôle du système d'exploitation.
Dans ce contexte, l'exposition des exigences faites par les
différents instruments juridiques nationaux relatifs à
l'exploitation des mines et des carrières en Haïti
particulièrement les décrets de1976, 1984 qui sont jusqu'à
date en vigueur, et les considérations faites par la constitution
haïtienne en matière de protection de l'environnement en son
article 273 , le code civil et le code du travail qui déterminent toutes
les conditions substantielles relatives à ces activités
extractives auxquels s'ajoutent, les instruments internationaux relatifs
à la protection de l'environnement face aux activités
anthropiques notamment, la conférence de Stockholm, la conférence
de Rio, le protocole de Kyoto et de Johannesburg qui sont les principaux textes
juridiques internationaux qui sont pour la plus part ratifiés et
signés par en Haïti en matière de protection de
l'environnement ont confirmé qu'il s'agit d'un désordre
généralisé. La présentation actuelle de la
situation environnementale de la Rivière grise, et la façon dont
s'effectue l'exploitation sur le périmètre de
Croix-des-Mission-Pernier a montré qu'effectivement l'absence des
instances concernées constitue pour les exploitants un boulevard sur
lequel ces derniers ne trouvent aucun obstacle.
61
Par ailleurs, le diagnostic de l'état actuel de la zone
exploitée a montré que la faiblesse et l'inapplication des lois
en vigueurs régissant la matière ont engendré ;la
dégradation systématique de son environnement , de sa
défiguration par les dépôts de poussières sur les
terrains agricoles et au niveau des habitations de zone rapprochée,
l'élargissement à cheval de ses berges , des problèmes de
santé pour les riverains, le gaspillage de cette ressource et un manque
à gagner pour l'État constituent entre autres la
problématique qui a été soulevée .En dépit
de toutes les dispositions juridiques existantes, la question principale selon
laquelle, l'exploitation à outrance des Alluvions de la Rivière
grise ne constitue -t-elle pas une entrave à l'environnement semble
prendre forme. Dans un tel contexte, les objectifs et les hypothèses
lancées au départ sont entièrement confirmées au
niveau de la dernière partie du travail quand, on considère les
dits des rapports, des articles de journaux, et les témoignages des
Riverains.
En somme, l'exploitation des Alluvions de la Rivière
grise au niveau du périmètre de Croix-des-Missions-Pernier est
une entrave à l'environnement car, les lois régissant
l'exploitation des ressources naturelles en Haïti particulièrement
les carrières alluvionnaires sont bafouées, violées par
les compagnies d'exploitations via la faiblesse et l'incapacité des
institutions chargées de garantir non seulement les
intérêts économiques de l'Etat, mais également le
droit à la protection de l'environnement conformément aux
missions qui leur sont conférées par les lois en vigueurs dans la
gestion des activités extractives. Ainsi, des propositions et des
recommandations sont faites en vue de remédier à la situation.
·
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