régional
Cinq ans après la création de l'Organisation de
l'unité africaine (OUA), le Comité africain sur la conservation
de la nature et des ressources naturelles fur institué à Alger,
en 1968. Le principal objectif de ce comité était d'encourager
l'action conjointe en faveur de la préservation, de l'exploitation et de
la mise en valeur des sols, de l'eau, de la faune et de la flore pour le bien
être présent et futur de l'humanité. Suite à la
rencontre d'Alger, l'ordre du jour environnemental, défini pour la
première fois en 1972, lors de la conférence de Stockholm sur
l'environnement, influença les politiques et les programmes de l'Afrique
dans ce domaine (17).
La huitième Conférence des ministres africains de
l'environnement (CMAE), qui s'est déroulée à Abuja en
avril 2000, a approuvé un programme dont l'une des décisions a
été l'établissement d'un rapport sur l'avenir de
l'environnement en Afrique. Cette mesure a été confirmée
lors du Comité interministériel qui s'est tenue à Malmo,
en Suède au mois de mai 2000. A partir de là, le
secrétariat de la CMAE, le bureau régional pour l'Afrique du
programme des Nations-Unies pour l'environnement, en collaboration avec la
division de l'alerte précoce et d'évaluation, ont entrepris un
travail dans ce sens.Le rapport envisage de relever les mesures politiques et
d'établir l'état de l'environnement en Afrique centrale, en
Afrique du Nord, en Afrique australe, en Afrique occidentale, en Afrique de
l'Est et dans les Iles de l'Ouest de l'océan indien, en choisissant
comme point de départ la conférence des Nations-Unies sur
l'environnement humain, de Stockholm (Suède) en 1972.
Dans les années 1970, la conférence de Stockholm a
grandement contribué à placer les préoccupations
environnementales au premier plan du débat social et politique sur
l'ensemble de la planète. Les conclusions de la conférence ont
permis de définir un programme moderne en faveur de l'environnement,
mais elles ont surtout revêtu une importance particulière pour
l'Afrique vu le contexte de l'époque. Tout d'abord elles stipulent
clairement qu'un environnement sain est un droit qu'il est impossible d'obtenir
tant que l'apartheid, la ségrégation raciale et la domination
coloniale persistent. Cet appel a connu un écho immédiat dans une
région qui se libérait des liens coloniaux et dont les
populations, en grande partie, doivent directement compter sur les ressources
naturelles pour trouver ses moyens d'existence.
L'Afrique est particulièrement vulnérable à
la variabilité du climat et au changement climatique. Les variations des
précipitations ont engendré des sécheresses et des
inondations ayant des conséquences désastreuses pour la
population et pour l'environnement. Outre son impact écologique, la
déforestation est également synonyme de perte de ressources
primordiales, situation provoquant la perte essentielle, de moyens d'existence
et de ressources d'énergie nécessaires pour les
communautés humaines.
La coopération internationale et l'intégration de
la gestion des ressources naturelles paraissaient donc nécessaires.
Ainsi les interventions entreprises par les pouvoirs publics africains en
réponse aux problèmes et aux défis environnementaux mis en
lumière lors des conférences successives sur l'environnement, de
la conférence de Stockholm (1971) au sommet de la Terre de Rio (1992),
en passant par la rencontre de Johannesburg (2000), se sont traduites par
divers accords régionaux.
C'est ainsi qu'en Afrique orientale, il a été
adopté le programme de préservation de la biodiversité,
l'initiative du bassin du Nil, le programme de conservation des zones humides,
la gestion intégrée de la zone côtière et le projet
pour l'environnement mondial en faveur du Lac Victoria.
En 1989, six pays africains frappés par la
sécheresse (Djibouti, l'Ethiopie, la Somalie, le Kenya, le Soudan et
l'Ouganda) créèrent l'Autorité intergouvernementale sur la
sécheresse et le développement afin de coordonner leurs actions
dans la corne de l'Afrique. Par la suite baptisée «Autorité
intergouvernementale pour le développement » (AIGD),
l'organisation s'élargit à l'Erythrée en septembre
1993.
Par ailleurs, il a été créé en 1973,
au lendemain des premiers épisodes de sécheresse, le
Comité de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), qui
regroupe les Etats sahéliens suivants: le Burkina Faso, le Cap-Vert, la
Gambie, la Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le
Nigéria, le Sénégal et le Tchad (18).
L'institution a réussi à mettre en oeuvre des
programmes dits de première génération concernant des
domaines essentiels: l'agriculture pluviale et irriguée, les ressource
hydrauliques.
Le CILSS permet aujourd'hui aux Etats sahéliens
d'appréhender les problèmes de sécurité alimentaire
et la gestion des ressources naturelles à l'échelle
régionale et de proposer des mesures efficaces pour les résoudre.
C'est un acteur majeur dans le dispositif régional d'intégration,
au service de ses Etats membres. L'organisme est implanté sur trois
cites :
- Ouagadougou : abrite le secrétariat exécutif
et se charge de la direction et de l'administration de l'institut.
- Niamey : héberge le centre de l'agro-
météorologique du Sahel. Le centre constitue un outil
indispensable pour la détection précoce des risques
agro-alimentaires, qui nécessite la mise en oeuvre d'une gamme
étendue de moyens techniques (télédétection,
traitement de l'information).
- Bamako : abrite l'institut du Sahel ; c'est un centre
de recherche axé sur deux thèmes principaux
« population-développement » et
« recherche agro-socio-économique ».
Même si toutes les régions de l'Afrique n'ont pas,
pour l'instant atteint un stade d'intégration suffisant pour faire aux
défis de ce nouveau millénaire, certaines d'entre elles
pourraient servir d'exemple.
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