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Les initiatives d'intégration en Afrique

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par Papa Lafatime Sène
Université Pierre Mendès France Grenoble II - Master de Droit international public et européen 2005
  

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1)- Les réalisations de l'Union économique Ouest africaine depuis sa

création.

L'intégration monétaire est un élément essentiel de l'intégration régionale; elle suppose une évolution à moyen ou long terme vers un régime de taux de change fixe, les pays concernés finissent par adopter une monnaie commune. L'Union économique et monétaire ouest africaine est un cas d'espèce intéressant d'une intégration monétaire, union complète en ce sens que ses membres ont une monnaie commune et entièrement convertible, émise par une banque centrale supranationale qui surveille les opérations à partir d'un compte commun de devises. En tant que sous ensemble de la CEDEAO, elle regroupe 8 Etats et couvre une superficie de 3.509.610 km2 avec une population de 74 millions d'habitants. Elle a été créée par le traité de Dakar du 10 janvier 1994 par les chefs d'Etat et de gouvernement des sept pays d'Afrique ayant en commun l'usage d'une monnaie unique, le franc CFA.

L'espace géographique de la `UEMOA, sous ensemble de la CEDEAO

Le 2 mai 1997, la Guinée-Bissau est devenu le huitième membre de l'Union

Celle-ci est dirigée par trois organes principaux :

1-la Conférence des chefs d'Etat.

2-Le Conseil des ministres comprenant les ministres des finances des différents pays membres.

3-la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BECEAO): C'est un institut d'émission monétaire avec un statut d'établissement publique, commun au Etats de l'U.E.M.O.A .Il son siège à Dakar.

Le succès de l'intégration monétaire de l'UEMOA est intiment lié aux pouvoirs conférés à la Banque centrale supranationale, qui doivent prévaloir sur ceux des autorités nationales en matière monétaire et financière. En contrepartie de cette cession de souveraineté monétaire, les Etats membres bénéficient de politiques monétaires stables, non inflationnistes et sont à l'abri des considérations politiques. Les risques et le coût des opérations en seront pour autant réduits, ce qui stabilisera l'investissement et la croissance et encouragera l'intégration économique des Etats de la sous-région. Ainsi l'UEMOA peut offrir une possibilité d'investir sans risque de change, favoriser une économie d'échelle grâce l'émission d'une monnaie commune.

La BECEAO procède à une programmation annuelle des besoins de crédits, pour l'Union et par pays membre, avant d'en décider l'affectation. Statutairement les emprunts des gouvernements auprès de la BECEAO sont limités à 20% de leurs rentrés budgétaires de l'année précédente. Les gouvernements sont libres d'emprunter sur le marché intérieur ou à l'extérieure et sont tenus uniquement d'en aviser la Banque centrale. En principe, chaque membre doit affecter 65% de ses réserves de devises à un compte d'opération tenus par la banque et établi au trésor français à Paris. Tout déficit de balance des paiements d'un Etat membre est comblé par les avoirs extérieurs des autres Etats membres. Si le bilan global du compte d'opération baisse, on peut faire appel aux 35% restants des réserves. Si cela ne suffit pas, un plan de « gestion de crise » prend le relais. Cette indépendance a subi un coup sévère avec l'avènement des programmes d'ajustement structurels, qui ont entraîné une influence étrangère considérable dans les politiques de la banque. C'est ainsi que la dévaluation du franc CFA a été décidée en 1994, ce qui expliquait le taux d'inflation élevé au milieu des années 1990. Par la suite les taux ont commencé à baisser grâce à la discipline monétaire imposée aux Etats membres de Communauté. A l'exception de la Guinée Bissau qui n'est devenu membre qu'en 1997, tous les pays de l'UEMOA étaient parvenus à l'objectif fixé à partir de la dévaluation, à savoir réduire l'inflation à 3% en 2000.

C'est d'ailleurs dans le souci de limiter les difficultés budgétaires des Etats que le traité de l'UEMOA a, en son article 58, institué un système transitoire de compensation de moins-values de recettes douanières subies par certains Etats membres du fait de la mise en place de l'union douanière. En application de ces dispositions, le prélèvement communautaire de solidarité (PCS) a été institué par l'article 16 de l'acte additionnel N° 04/96 du 10 mai 1996 instaurant un régime tarifaire préférentiel transitoire.

Du 1er juillet 1996 au 31 décembre 2004 le montant du PCS reversé à l'Union par les Etats membres s'est élevé à 178.349.475.216 francs CFA dont 33.296.871.940, pour la période de janvier à décembre 2004. En 2004, l'amélioration des recouvrements des produits du PCS s'est poursuivie, à travers, notamment, des missions de vérification dans les Etats membres et le renforcement de la communication entre la commission et les autorités nationales. L'utilisation des recettes s'est traduite, entre autre, par une dotation adéquate du Fonds de compensation des moins-values (FCMV) de recettes douanières et du Fonds d'aide à l'intégration régionale (FAIR) dont l'intervention est effective depuis 2005.

Du 1er janvier 1998 au 31 décembre 2004, les produits du PCS reversés par les Etats membres de l'UEMOA ont été utilisés pour un montant de 178.349. 475.216 francs CFA se décomposant comme suit:

- dotation du Fonds de compensation des moins-values de recettes douanières pour 111.937.028.219 francs CFA.

- dotation du Fonds d'aide à l'intégration régionale pour 9.987.899.592 francs CFA

- dotation du Fonds de réserve pour 200.000.000 francs CFA.

- financement des budgets de fonctionnement et d'équipement des organes de l'Union au titre des années 1998-2004 pour 46.836.452.190 francs CFA.

- prêt à l'Etat nigérian pour 8.188.095.215 francs CFA.

- dotation partielle pour un montant de 1.200.000.000 francs CFA du Fonds fiduciaire a été créé avec la FAO pour la mise en oeuvre du programme régional spécial de sécurité alimentaire.

Le traité UEMOA a prévu également la compensation automatique de pertes de recettes douanières subies par les Etats du fait de l'application du régime tarifaire préférentiel. Au titre de l'année 2004, l'Union a versé aux Etats membres, un montant compensatoire global de 24.797.011.654 francs CFA relatif à des déclarations de douane de l'année 2004 et des années antérieures, ce montant s'est réparti comme suit :

Bénin ............2.057.236.715 francs CFA

Burkina Faso.... 5.651.394.669

Côte d'Ivoire .....472.129.880

Guinée Bissau......125.710.454

Mali ...............5.709.952.089

Niger...............5.266.992.342

Sénégal ............2.958.487.745

Togo............... 2.555.107.760

Pour éviter une concurrence entre la CEDEOA et l'UEMOA, les Etats qui ne sont pas membres de cette dernière ont accepté d'harmoniser leurs politiques monétaires et budgétaires dans le but de mettre en place une union monétaire au sein de la CEDEAO et de jeter les bases d'une éventuelle fusion avec l'UEMOA. Dans le souci d'accélérer le rythme de l'intégration, le Ghana et le Nigéria ont lancé l'initiative « procédure accélérée » visant la création d'une deuxième zone monétaire dans la sous- région qui serait dénommée  «zone monétaire Ouest- africaine» et qui regrouperait le Ghana, le Nigéria, la Gambie, le Libéria, la Sierra Léone (tous pays anglophones à l'exception de la Guinée Conakry). L'objectif de la zone ouest-africaine est d'harmoniser les politiques macroéconomiques et de mettre en place une monnaie commune, qui sera à court terme fusionnée avec celle l'UEMOA.

Dans une moindre mesure l'Union économique et monétaire ouest-africaine étend son champ d'action.

2) - Les perspectives de l'Union économique et monétaire ouest-africaine

Le traité de l'Union économique et monétaire ouest-africaine prévoit de redynamiser la coopération avec d'autres organisations régionales et sous-régionales. A ce titre l'année 2005 a marqué le point de départ du renforcement du processus de convergence avec la CEDEAO, notamment en matière de schéma de libéralisation des échanges et des politiques économiques. Sur ce dernier point, la coopération a été intensifiée, à travers la poursuite des travaux techniques sur l'harmonisation des produits intérieurs bruts et des indices de prix à la consommation des Etats de la CEDEAO.

Par ailleurs la conduite des négociations de l'Accord de partenariat économique entre l'Afrique de l'Ouest et l'Union européenne fournira également un cadre de renforcement de la coopération entre la Commission de l'UEMOA et le secrétariat exécutif de la CEDEAO. De ce fait ces deux organes s'attachent à la mise en oeuvre, avec l'appui de la communauté internationale, d'une stratégie de réduction de la pauvreté. Ces diverses perspectives sont à envisager, en liaison avec la poursuite des actions prioritaires, notamment dans le domaine de la perception des prélèvements communautaires de solidarité, de la mise en oeuvre de programmes économiques et politiques sectorielles, ainsi que de la communication. Leur réalisation nécessite un retour rapide de la paix et de la stabilisation dans l'espace de l'Union d'où la place prépondérante que l'union devra accorder à l'action politique, dans la mise en oeuvre de son processus d'intégration.

La poursuite du renforcement institutionnel de l'UEMOA, qui découle de l'impératif d'impulser une nouvelle dynamique du processus d'intégration, devra se traduire par quatre actions :

1- La première consistera à combler le retard en matière d'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de communication, par la mise à niveau de l'équipement informatique et conception d'un système efficace de gestion et de diffusion de l'information au sein des organes et entre eux et ceux de l'extérieur.

2- Le deuxième devra se traduire par la remise en place d'une unité de programmation stratégique, en vue d'assurer un meilleur suivi plus rigoureux des activités, une visibilité plus accrue de la Commission de l'UEMOA en direction des différents partenaires, une vision prospective et une plus grande efficacité dans la recherche de financement.

3- La troisième s'articule autour de l'installation du Parlement de l'Union, avec l'entrée en vigueur du Traité y afférent. Dans l'attente de la ratification de cet instrument juridique, la Commission a déjà entamé, en relation avec le Comité inter- parlementaire, l'élaboration des textes subséquents devant régir le fonctionnement du futur Parlement.

4- Le quatrième devra se matérialiser par l'amorce des travaux en vue de la construction du siège de la Cour de justice et de la Cour des comptes.

Les actions concrètes à réaliser dans le cadre du programme économique régional ont été déterminées à partir des programmes et politiques sectoriels adoptés par les instances communautaires. Le tarif extérieur commun (TEC), entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2000, connaît une application globale satisfaisante. Toutefois, certaines entraves non tarifaires persistent encore, notamment les normes techniques imposées par certains Etats membres aux produits communautaires. Par ailleurs la multiplication des barrières routières et la perception de taxes illicites sur les corridors de l'Union sont devenues des problèmes récurrents. Il appartiendra à la l'union d'oeuvrer dans le sens de l'élimination des dernières barrières persistantes.

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