10ème anniversaire de la mort de
François Mitterrand
Médiatisation dans la presse quotidienne
nationale et régionale française
Année universitaire 2005 - 2006
Sous le tutorat de M. Bernard Delforce et M. Jacques Noyer
Master 1 ICD
Option Communication et développement des
territoires
Séminaire de recherche : Médiatisation
Estelle Mollaret
Université Charles - de - Gaulle
Sciences humaines, lettres et arts (Lille 3)
Institut Universitaire Professionnalisé Infocom Roubaix
Première année, Master
« Métiers spécialisés de la
communication »
Option : « Communication et
Développement des Territoires »
Estelle Mollaret
Séminaire de recherche : Médiatisation
10ème anniversaire de la mort de
François Mitterrand
Médiatisation dans la presse quotidienne
nationale et régionale française
Année universitaire 2005 - 2006
Sous le tutorat de M. Bernard Delforce et M. Jacques Noyer
Remerciements
Je tiens à remercier tout particulièrement MMs
Delforce et Noyer pour leur expérience, leurs conseils et leur
disponibilité. Merci de m'avoir aidée dans mes choix
méthodologiques et de délimitation de corpus ainsi que pour votre
appui dans ma démarche de recherche.
Je remercie également M.Frimat de m'avoir laissé
travailler sur mon mémoire pendant les périodes creuses de mon
stage au sein de la Direction Europe du Conseil Régional du Nord - Pas
de Calais ainsi que pour ses conseils de rédaction en tant qu'ancien
étudiant à Infocom Roubaix.
A titre personnel, j'aimerais tout particulièrement
remercier Martine et Patrice pour leur soutien tant financier (pour l'achat des
journaux nationaux et pour « le Dauphiné
Libéré ») que moral ainsi que pour leur amour et leur
confiance. Remerciement à Nans, Mélanie, Ismérie et
à la famille Ribottet de m'avoir aidée à collecter les
journaux régionaux et les sources audiovisuelles.
Remerciement spécial à Jérémy pour
son soutien moral, sa patience, son aptitude mathématique et pour avoir
testé les différents outils méthodologiques au fur et
mesure de leur construction.
Je remercie Robert de m'avoir permis de photocopier ce travail
afin de pouvoir en constituer plusieurs exemplaires. Merci à Maryse
d'avoir pris le temps de relire mes textes et de corriger les nombreuses fautes
d'orthographe.
Merci à Marie - Christine pour sa bonne humeur et son
sourire. Enfin, merci à Adélaïde, Bastien, Damien,
Loïc, Ludwig, à l'équipe de softball féminin de
Ronchin ainsi qu'à tous ceux que j'ai pu oublier, pour m'avoir
aidée à décompresser dans les moments de tension
liés au découragement face à l'ampleur de la tâche
que représentait pour moi ce mémoire.
Sommaire
Remerciements
1
Introduction
3
Première Partie :
10ème anniversaire de la mort de Mitterrand : du
pourquoi au comment
4
I - Préliminaires à la recherche en
médiatisation
5
I - 1 : Pourquoi Mitterrand ?
5
I - 2 : Problématique
6
I - 3 : Hypothèses de travail
6
II - Méthodologie de recherche
7
II - 1 : Corpus
7
II - 1 - 1 : Délimitation dans l'espace
7
II - 1 - 2 : Délimitation dans le temps
9
II - 1 - 3 : Documents supplémentaires
9
II - 3 : Construction des outils
10
II - 3 - 1 : Les outils d'ordre général
10
II - 3 - 2 : Les indicateurs spécifiques
12
II - 3 - 3 : En résumé
13
Deuxième partie : de la construction
des outils aux résultats quantitatifs
14
I - La grille de lecture
15
I - 1 : La nécessité d'un outil
générique
15
I -2 : De sa construction à son test
15
II - La couverture médiatique :
16
II - 1 : Présence globale de
l'événement
16
II - 2 : La présence en une
17
III - Le volume rédactionnel :
18
III - 1 : Le calcul
18
III - 2 : Pourcentage de surface rédactionnelle
globale
19
III - 3 : Pourcentage de surface rédactionnelle
spécifique
20
III - 4 : Volume rédactionnel en fonction du
bord politique des publications
20
IV - L'étude de la titraille :
21
IV - 1 : Désignation de François
Mitterrand
21
IV - 1 - 1 : Cas général
21
IV - 1 - 2 : Différence en fonction du type de
presse
22
IV - 1 - 3 : Différence en fonction du bord
politique
23
IV - 2 : Mazarine Pingeot
24
IV - 3 : Le culte de la personnalité
24
V - L'étude de la parole donnée
25
V - 1 : Le cas des Echos, de La Croix et du
Dauphiné Libéré
25
V - 2 : Qui fait parler qui
25
VI - L'étude des photographies :
27
VI - 1 : Volume des iconographies
27
VI - 2 : Qui est ce qui est
représenté ?
28
VI - 2 - 1 : Présence de François
Mitterrand dans les photographies
28
VI - 2 - 2 : Les autres personnes
représentées
29
Troisième partie : de l'analyse
à la réorientation du travail
30
I - Vérification des hypothèses :
31
I - 1 : Différence de traitement entre les
journaux de bord politiques opposés. (Hypothèses 1 et 5)
31
I - 1 - 1 : En terme de volume rédactionnel
31
I - 1 - 2 : En terme de titraille et de parole
donnée
31
I - 1 - 3 : En terme d'illustrations
31
I - 2 : La parole sera plus donnée aux proches
qu'à ses successeurs politiques et le dossier Mazarine
(hypothèses 2 et 3)
32
I - 3 : La PQR reviendra plus sur le terrain et la
PQN sur l'international (hypothèse 4)
33
II - Réorientation de la recherche
33
Conclusion
34
Bibliographie
35
Table des illustrations
36
Table des annexes
36
Introduction
Le lundi 8 janvier 1996, François Mitterrand1(*) qui souffre d'un cancer de la
prostate, s'éteint au petit matin à son domicile parisien, 7 mois
après avoir quitté l'Elysée. Agé de 79 ans,
l'ancien chef d'Etat, a indéniablement marqué la vie publique et
politique nationale. Des messages affluent du monde entier, lui rendant
hommage. Il est inhumé à Jarnac en Charente trois jours plus
tard.
Dix ans après sa mort, de sa ville natale à
Paris où les socialistes organisent une journée porte ouverte au
siège du PS2(*), la
journée du dimanche 8 janvier 2006 est vouée aux
commémorations de la mort de l'ancien Président de la
République. Dépôt de gerbes sur la tombe, séances
d'hommages, discours des représentants de ses anciens opposants, du
Gouvernement et de l'actuel Président de la République, se
joignant aux cérémonies.
Quatorze ans de pouvoir pour le seul Président de
Gauche sous la 5ème République auront permis aux
médias de montrer sa part de lumière : abolition de la peine
de mort, réformes sociales, Europe, Grand Louvre ; mais aussi sur
sa part d'ombre, montée du chômage, Vichy, écoutes
téléphoniques et autres affaires.
François Mitterrand a été l'un des plus
charismatiques hommes politiques français du 20ème
siècle. Il semble inévitable qu'à ce titre les
médias donnent à l'anniversaire de sa mort une couverture
importante. Il ne s'agit pas là de juger si l'occurrence devient un
événement, car il s'avère comme évident que
l'actualité brûlante est plus importante, mais plutôt de
voir comment, une dizaine d'années après, les médias
oscillent entre l'Histoire et la Légende d'un homme qui a marqué
son siècle et son pays.
Première Partie : 10ème anniversaire de
la mort de Mitterrand : du pourquoi au comment
Lorsque l'on se lance dans une recherche en communication, il
est important de savoir s'organiser. Il n'existe pas de recette
« toute faite ». Il est de notre propre
responsabilité de créer ses outils et son propre angle d'attaque.
Cette partie est donc consacrée à la construction
méthodologique nécessaire au traitement de mon sujet.
I -
Préliminaires à la recherche en médiatisation
I - 1 : Pourquoi
Mitterrand ?
Il est évident que le chercheur se doit de rester
neutre dans l'objet de sa recherche, mais l'être humain qui est
derrière a forcément un avis déjà tout fait sur la
question qu'il cherche à prouver ou à infirmer. C'est pour cette
raison qu'il est impossible pour moi de définir le pourquoi de ma
problématique sans développer un minimum les a priori et
les raisons qui m'ont poussée à orienter ma recherche dans un
sens bien particulier
Il y a dix ans, un matin, au lycée, j'apprenais la mort
de François Mitterrand. Je ne vais pas faire ici l'analyse et le bilan
du mandat. Qu'il me soit juste permis de repenser à ce que Mitterrand
incarnait pour ma génération : une figure de sage, de
grand-père, de président "naturel" puisque, née en 1981,
j'ai grandi avec son mandat. Son portrait était accroché au
préau de mon école, observant mes jeux d'enfants, les fêtes
scolaires et les répétitions musicales. Pendant quatorze ans, ses
voeux de fin d'année ont été écoutés avec
attention dans ma famille où l'on a plutôt le coeur à
gauche. Je me souviens des premiers sujets télévisés
parlant politique que je comprenais plus ou moins. Je crois que Mitterrand,
à l'époque, m'inspirait une sorte de respect et qu'il est le
point de départ de ma passion pour la politique. C'est donc avec un
certain plaisir que je me penche aujourd'hui sur l'anniversaire de sa mort.
Bien sûr le rapport à Mitterrand a changé, et c'est
davantage la leçon politique qui aboutit au 10 mai 1981, la
volonté au service du changement, la nécessité
d'espérance, que je retiens.
Mais, avant ma recherche, j'avais le sentiment que
c'était le personnage plus que l'homme politique qui était
célébré. Rien sur l'exercice du pouvoir ou qui ressemblait
à un bilan de sa politique. Au-delà des insuffisances, des
échecs voire des dérives qu'il faut toujours rappeler et garder
en mémoire pour préparer l'avenir, il y avait pourtant des
aspects de la politique Mitterrandienne que la gauche aurait pu chercher
à réhabiliter aujourd'hui, ou dont elle aurait pu souligner
l'actualité. Au lieu de cela, il me semblait que tout le monde
préférait communier dans le souvenir de Mitterrand le grand
homme, le personnage de roman, l'homme de lettres, celui qui incarnait la
grandeur de la France.
I -
2 : Problématique
C'est donc avec de forts à priori que j'ai
commencé ma recherche, persuadée que les médias
apportaient leur pierre à cette gigantesque fabrication de
l'Histoire.
Il m'importait de comprendre comment la presse pouvait
contribuer à ce que la commémoration de la mort d'un chef d'Etat
devienne, 10 ans après, la communion autour d'un homme plutôt
qu'autour d'une politique. Dans quelles mesures les médias peuvent-ils
participer à la construction d'une légende plutôt qu'au
simple récit de la vérité (qu'elle soit bonne ou
mauvaise) ?
I -
3 : Hypothèses de travail
De cette vision des choses, découlent des
hypothèses que mon travail d'analyse quantitative me permettra
d'éliminer, d'affiner ou de confirmer.
Hypothèse 1 : On observera une
différence de traitement entre les journaux de bord politique
opposés. Ceux de gauche parleront de la politique du chef d'Etat et de
sa grandeur d'âme, alors que les journaux de droite s'attacheront
à discréditer la personne et à développer l'aspect
obscur de sa personnalité.
Hypothèse 2 : La parole sera plus
donnée à ses proches qu'à ses
« successeurs » politiques.
Hypothèse 3 : Les revirements politiques
et l'aspect obscur de sa personnalité, notamment le dossier Mazarine
Pingeot, vont être mis en exergue.
Hypothèse 4 : la presse régionale
reviendra plus sur les actions de « terrain » liées
à son territoire d'appartenance. Les journaux nationaux seront plus dans
l'international et l'image qu'il a donnée de la France à
l'étranger.
Hypothèse 5 : Les journaux de gauche
seront plus prolifiques que ceux de droite. La presse populaire et d'opinion
auront le plus de volume rédactionnel. Pour le première du fait
que Mitterrand soit un « people » et pour la
deuxième du fait qu'il soit un personnage public.
II -
Méthodologie de recherche
II - 1 : Corpus
II - 1 - 1 :
Délimitation dans l'espace
Le dixième anniversaire de la mort de François
Mitterrand a fait l'objet d'une couverture médiatique importante. En
effet, que ce soit la presse audiovisuelle ou radiophonique, pratiquement
chaque émission a été le lieu d'expression d'un hommage
à l'ancien chef d'Etat3(*). Dès lors, définir un corpus à
partir de ces médias ne serait envisageable qu'en enregistrant sur une
période donnée l'ensemble des journaux et émissions
spéciales de plusieurs chaînes de télévision ou de
radio. Il se pose là un problème d'organisation car la plupart
des journaux des principales chaînes ou stations ont lieu à la
même heure. Bien que proposant une autre approche de
l'événement, ces deux médias sont difficilement
exploitables dans le cadre de cette étude. Nous aurions pu envisager
d'étudier la presse en ligne. Mais ici la composition du corpus aurait
été complexe, de part la multitude des sources d'une part, et de
la récolte matérielle d'autre part.
De même, mon sujet comportant des optiques politiques,
j'ai cherché à constituer un corpus de « presse de
partis ». En effet, les militants sont influencés par les
discours et les idées propagées au sein de leurs organisations
politiques. Cependant, ce sont eux qui répandent « la bonne
parole ». La presse interne participe au formatage des esprits et
donc à la fabrication de l'Histoire. Malheureusement, je me suis
heurtée aux réticences des organisations politiques qui semblent
craindre le regard extérieur sur leurs publications internes. Seuls
« le chêne » et « rouge »4(*) sont disponibles facilement et
gratuitement. Face à l'hermétisme de certaines organisations, je
n'ai pas pu constituer un corpus significatif en matière de
« presse de partis ». Je fais part de ma déception,
car il aurait été intéressant d'étudier quelle
image de Mitterrand chaque couleur de l'hémicycle fait passer à
travers ses propres publications.
Du point de vue du contenu et de l'information, la presse
écrite semble un matériau de recherche plus adapté aux
hypothèses que nous souhaitons ici vérifier. L'occurrence
événementielle étant d'ordre ponctuel, la presse
quotidienne nationale s'impose d'elle -même. L'étudier permet de
mettre en évidence l'évolution et l'apparition médiatique
au jour le jour. Cela semble difficile pour un magasine hebdomadaire par
exemple. Les dossiers spéciaux sont prévus à l'avance. Ils
sont en général plus complets et moins spontanés.
De ce fait ceux - ci ont été collectés
mais seulement traité en tant que sources documentaires permettant
d'étayer quelques points particuliers de l'analyse.
Par ailleurs le choix de la presse quotidienne
régionale (PQR) s'est fait en fonction des clivages politiques des
départements dont ils sont issus. En effet le Nord et le Pas de Calais
sont plutôt ancrés du coté du Parti Socialiste (PS), La
Drôme et l'Ardèche plutôt communiste, le Puy de Dôme
plutôt Union Démocratique Française (UDF), la seine
maritime plutôt Union pour la Majorité Parlementaire ( UMP) et
l'Alsace plutôt extrême droite. En ce qui concerne la Charente, le
département natal de M. Mitterrand, j'ai trouvé que le traitement
médiatique était plutôt sobre et apolitique ce qui l'a
éliminé du corpus. En effet, la PQR vise à vérifier
deux hypothèses. Non seulement celle concernant le traitement
territorial du sujet mais aussi celle selon laquelle le bord politique de la
publication jouerait un rôle dans le traitement de l'occurrence.
Le sujet touchant une personnalité politique et compte
tenu de mes hypothèses de travail, la presse d'opinion ne pouvait pas
être écartée du corpus. Il va de soit que Mitterrand
était avant tout une personne avec une vie privée, il est donc
évident que la presse populaire ne pouvait pas être exclue non
plus. En revanche, même si le sujet n'est pas purement économique,
il est intéressant de voir si ce genre de presse traite le sujet de la
même manière que le reste de ses consoeurs.
Pour être complet, une analyse à partir de
quotidiens internationaux aurait pu être envisagé. Il aurait pu
être constitué de la presse européenne mais aussi
américaine ou asiatique. Malheureusement, l'élaboration d'un tel
corpus ainsi que son exploitation s'avère être une tâche
complexe. En effet, outre l'accès aux sources, il faudrait être en
mesure de pouvoir restituer au mieux l'intégralité des propos
au-delà des barrières linguistiques et des fondements culturels
des quotidiens et des nations. Il a été décidé
d'abandonner cette possibilité d'analyse.
Les titres retenus sont donc les suivants :
Pour la presse quotidienne nationale : Le monde,
Le figaro, Libération, L'humanité, La croix, France soir,
Aujourd'hui en France, La tribune, Les échos
Pour la presse quotidienne régionale :
Nord éclair, La voix du Nord, Le Dauphiné libéré,
La Montagne, Les Dernières Nouvelles d'Alsace, Paris Normandie
II - 1 - 2 :
Délimitation dans le temps
Une fois les publications choisies il faut délimiter le
corpus dans un espace temps raisonnable car l'occurrence étant
ponctuelle et récurrente, l'inscrire dans une trop longue durée
ne permettrait pas d'obtenir des informations supplémentaires.
D'habitude la délimitation du corpus se fait en amont, pour cette
occurrence j'ai choisi de récolter les journaux du 2 janvier au 16
janvier 2006. Après une première consultation nous avons pu
réduire le corpus du 5 janvier au 12 janvier. Il est intéressant
de garder cette période car nous pourrons suivre l'évolution du
fond des articles tant journal par journal qu'en fonction de sa place dans le
temps. En effet, nous pourrons voir si la façon d'envisager l'occurrence
change en fonction que l'article soit avant, le jour même ou
après le 8 janvier.
Etudier l'occurrence sur 8 jours permet de déterminer
un agenda médiatique des sujets. Nous pourrons voir quel journal traite
en exclusivité telle ou telle question ou encore s'il existe une
homogénéité des thèmes abordés. On va
pouvoir déterminer une chronologie des thèmes abordés
à la fois en fonction des journaux mais aussi en fonction de la date.
II - 1 - 3 : Documents
supplémentaires
Au cours de ma phase exploratoire j'ai collecté de
nombreux magasines (figaro magazine, Madame figaro,
L'express, Nouvel observateur, Le point) et
newsmagazines (Le journal du dimanche, Politis,
Marianne) de même que quelques exemplaires de presse
hebdomadaire. Il aurait été intéressant de traiter la
presse magasine plus en détail mais souvent, le choix éditorial
s'est porté sur un dossier spécial. Ceux - ci sont en
général prévus de longue date et sont d'avantage complets.
Ils sont le fruit d'un choix éditorial moindre car la place disponible
est plus large. J'ai donc choisi de les utiliser comme sources documentaires
mais de ne pas les intégrer au corpus. Ils permettront peut - être
à la fin de l'étude de confirmer certaines pistes et permettront
de faire un travail plus approfondi l'année prochaine.
De même, la presse satirique est encline à
réagir sur l'actualité brûlante. Ici la place est en
quelque sorte volée par l'accident d'Ariel Sharon. Charlie
hebdo et le canard enchaîné seront donc
considérés comme sources documentaires de même que les
sources audiovisuelles et radiophoniques dont la liste figure en
bibliographie.
Ces documents vont me permettre d'une part de bien
connaître la vie de Mitterrand telle que nous la présente les
différents médias et d'autre part de me constituer un socle de
connaissance solide le plus objectif possible (c'est à dire le plus
varié possible).
II -
3 : Construction des outils
II - 3 - 1 : Les
outils d'ordre général
Il est important pour bien comprendre la construction des
divers outils d'en fixer les termes, les concepts et les objets
utilisés.
a) la notion d'article
D'après le nouveau petit Robert de 1995, il s'agit d'un
écrit formant par lui-même un tout distinct, mais faisant partie
d'une publication. Nous ajouterons à cette définition que ce
court texte doit faire partie d'une rubrique issue d'un choix de la
rédaction, sont donc exclus les publicités et les annonces non
rédactionnelles (programme télévisé, petites
annonces, carnet du jour, annonces légales, ...)
TITRAILLE : ensemble des éléments
d'un article entourant le texte et la photo : Surtitre, titre, sous-titre,
chapeau, intertitres :
- un surtitre ou casquette : au-dessus du
titre, en caractères plus petits est souvent un titre de rubrique ou le
domaine général de l'article.
- le titre : texte court en gros
caractères qui coiffe un article et annonce le sujet.
- un sous-titre peut se placer entre le titre et le
chapeau dans les mêmes caractères que le surtitre. Il donne un
petit élément supplémentaire, précise le titre.
- un chapeau est un court texte concentrant
l'essentiel de l'information de l'article.
- L'attaque est la première phrase du premier
paragraphe.
- des intertitres structurent et relancent
l'intérêt lorsque le texte est long.
- la chute "boucle la boucle" ou élargit le
propos.
- une légende explique, élargit,
commente, recrée le sens d'une illustration.
ILLUSTRATIONS : ensemble des iconographies que
l'on peut retrouver dans une publication (images, dessins, photographies,
caricatures, graphiques, logos, schémas, etc...)
b) Les types d'articles
L'ÉDITORIAL : texte de réflexion
ou d'humeur rédigé par le rédacteur en chef ou le
directeur de la rédaction et donnant les grandes orientations du
journal.
LA RUBRIQUE : ensemble d'articles
réguliers sur un même thème.
LA CHRONIQUE : article court traitant
régulièrement d'un domaine particulier et signé d'un
même rédacteur.
LE BILLET : court commentaire personnel sur un
fait d'actualité ("billet d'humeur").
LA BRÈVE : texte court sans titre ni
chapeau donnant des informations très concises et présenté
dans une colonne de brèves.
L'INTERVIEW : compte rendu mentionnant les
questions du journaliste et les réponses de l'interviewé.
LE REPORTAGE : enquête sur le terrain
donnant lieu à un article ou un dossier.
LE PUBLI-REPORTAGE : publicité
ressemblant à un article.
LE MARRONNIER : Sujet qui revient de
façon cyclique (rentrée des classes, fêtes de fin
d'année...).
c) La structure d'une publication :
LE SIGNE : unité de base du feuillet
(lettre, signe de ponctuation et espace).
LE FEUILLET : unité de mesure de la
longueur d'un article : 25 lignes de 60 caractères espaces compris (les
blancs) soit 1500 signes.
LA COLONNE : bande verticale de texte
justifié (débuts et fins de ligne alignés)
séparée des autres par des gouttières.
UN PAVÉ : petit texte lié à
un article principal de forme carrée.
UN ENCADRÉ : pavé entouré
par des filets.
LE FILET : trait séparant les articles et
les colonnes.
d) La notion de Une
LA UNE : Première page d'un quotidien.
Elle comporte les informations principales et fait ressortir les choix des
rédactions en fonction de l'actualité brûlante. C'est ce
qui permet au lecteur « d'accrocher » ou pas. C'est le
sujet qui prend le plus de colonnes sur la page.
LA UNE SECONDAIRE : deuxième sujet
occupant le plus de colonnes mais moins que la Une
RAPPELS DE UNE : Texte court servant à
commencer un article important en première page, par exemple, et
à renvoyer en pages intérieures pour la suite.
LA MANCHETTE : Espace en haut de la Une
comportant le nom et le logo du journal, la date, le numéro, le prix.
LE BANDEAU : Espace au-dessus de la
manchette.
LES OREILLES : Espaces situés de part et
d'autre de la manchette. .
L'OURS : Encadré comportant des
informations sur le journal : nom, adresse, nom du directeur de la publication,
de l'imprimeur, des responsables de rubriques...
Tout ces concepts de base vont nous permettre d'avoir des
indicateurs plus fiables (car regroupant les même objets). Nos
indicateurs regrouperont des objets homogènes et bien définis.
Mais dans le paragraphe suivant nous verrons qu'il n'est pas aussi facile de
construire des outils d'analyse même quand les termes sont bien
définis par avance.
II - 3 - 2 : Les
indicateurs spécifiques
Nous avons donc vu que le corpus principal était
composé de deux sous corpus, la PQN5(*) d'une part et la PQR6(*) d'autre part. Avant d'entrer dans le détail de
chaque publication, il est intéressant d'observer les différences
générales entre les deux parties du corpus. Le premier
élément de comparaison se situe au niveau de la couverture
médiatique.
a) La couverture médiatique
Pour un journaliste cette notion consiste à assurer une
information sur un événement. Pour construire nos graphiques de
présence d'occurrences nous avons pris en compte tous les types
d'articles7(*) dans toutes
les rubriques de chaque publication.
Cet indicateur nous permet d'avoir déjà une
approche globale du traitement médiatique accordé à
l'événement en fonction des publications. Cela va nous permettre
d'étudier l'agenda et de déterminer les précurseurs et les
suiveurs.
b) La surface rédactionnelle consacrée à
l'occurrence
La surface rédactionnelle (textes et illustrations)
vient en complément de la couverture médiatique. Après
l'étude chronologique on aura une lecture plus approfondie en terme
quantitatif. On va pouvoir déterminer quelle publication consacre le
plus d'espace à l'occurrence en question.
Cette surface est le
témoin de la place occupée par l'occurrence par rapport aux
autres sujets de la publication. Ici, il s'agit d'un marronnier de ce fait nous
ne nous attendons pas à ce que le sujet mobilise les unes et les pages
spéciales. Ce que nous cherchons par cet indicateur c'est un classement
des publications en terme quantitatif.
Ces deux premiers outils sont donc des approches globales
de l'occurrence. Ils vont nous permettre d'avoir une vision d'ensemble de la
période par deux ou trois graphiques pertinents. Ils nous
dégageront les grandes lignes quantitatives à exploiter.
c) L'étude de la titraille
La titraille constitue une première étape
à l'étude en profondeur des lignes éditoriales et donc des
prises de position de chaque publication. Elle est, en effet, censée
être le reflet de l'article qu'elle complète. La lecture des
articles constituera un excellent appui pour démonter les
différentes hypothèses relatives aux prises de position des
journaux.
d) Le mode de traitement
Un deuxième outil consiste à étudier le
mode de traitement de l'article. C'est à dire savoir s'il l'on se situe
plutôt dans de l'interview, du reportage, du narratif, du biographique,
etc... Ensuite, nous essayerons de déterminer qui parle de façon
à savoir s'il l'on donne plus la parole à sa famille ou à
ses successeurs politiques.
e) L'étude des photographies
Le choix des illustrations d'une publication est le reflet de
l'orientation que la rédaction veut donner à son traitement du
sujet. En effet, ce n'est pas le même sens si l'on montre la foule qui
s'est rassemblée pour le soutien de la population à
l'opération Paris 2012 ou une photographie de l'annonce des
résultats ! ! ! Il est donc important d'étudier
l'aspect iconique tant en terme de surface qu'en terme de fond.
L'étude de la titraille, du mode de traitement
(interviews, narratif, ...),de la parole donnée ainsi que l'étude
iconique va permettre de délimiter des catégories de traitements
de l'occurrence ; aspects plutôt politiques, aspects plutôt
personnels.
II - 3 - 3 : En
résumé
Nous avons donc deux outils d'approche globale que sont la
couverture médiatique et la surface rédactionnelle. Afin de
répondre à nos hypothèses nous avons trois autres
indicateurs :
- l `étude de la titraille
- le type de traitements de l'information
- les photographies
Deuxième partie : de la construction des outils aux résultats
quantitatifs
Après avoir défini l'objectif et les outils de
la recherche il a fallu construire des tableaux et graphiques
représentatifs et exploitables. En effet, il n'est pas pour but
d'étaler simplement des chiffres, il est du devoir du chercheur de
s'appuyer sur les résultats pour éventuellement compléter,
éliminer ou rajouter des hypothèses. Cette partie sera donc
consacrée à l'exposition des résultats obtenus par les
différents indicateurs définis plus haut.
I - La
grille de lecture
I - 1 : La
nécessité d'un outil générique
Comme nous l'avons vu notre corpus est relativement lourd.
Afin de pouvoir avoir une vue rapide de chaque article, il était
nécessaire de construire un outil rapide, concis mais contenant les
informations essentielles. Nous avons fait le choix d'une grille de lecture qui
nous permettrait en une page d'avoir un aperçu d'ensemble de chaque
article. Nous voulions y répertorier des informations
relatives :
- à la place de l'article dans la publication
- au volume occupé par l'occurrence
- au fond de l'article
- aux signataires des différents
éléments
I -2 : De sa
construction à son test
Sa construction n'a pas été facile car il a
fallu prendre en compte tous les types d'articles. La plus grande
difficulté a résidé dans la définition de
catégories qui devaient s'auto - exclure. Afin de voir si cette grille
pouvait être exploitée sur l'ensemble du corpus nous avons fait un
échantillon de 10 articles tirés au hasard dans le corpus et
trois personnes ont rempli le formulaire. Après comparaison des
résultats ils nous a fallu faire sept tests avant d'aboutir à la
version définitive (voir annexe 3). Elle est loin d'être parfaite
mais permet d'avoir en une page un résumé des principales
caractéristiques des articles et pouvoir ainsi construire les premiers
outils.
Cette grille se compose d'une feuille principale et de deux
annexes. La feuille principale répertorie les informations de types
généralistes et les articles en une. Les deux feuilles annexes
servent à répertorier les photographies et les textes des pages
intérieures.
Cette grille va répertorier chaque journal retenu sur
la période et permettre d'établir les tableaux et graphiques
significatifs suivants.
II - La couverture
médiatique :
II - 1 : Présence globale de l'événement
Pour fabriquer le graphique suivant nous avons tenu compte de
tous les articles quelque soit la rubrique. Il était intéressant
de comparer l'agenda de la PQR à la PQN. En ce qui concerne les journaux
de double édition (samedi - dimanche ou dimanche - lundi) il n'a
été pris en compte que le premier jour de leur parution.
Graphique 1 : Evolution
de la présence de l'événement sur l'ensemble du
corpus
Dans ce graphique nous avons voulu déterminer si
certains quotidiens faisait l'impasse ou pas sur l'occurrence. En effet les
100% ne signifie pas que les journaux consacre 100% de leur surface à
l'évènement mais que 100% des journaux consacrent au moins un
article à l'occurrence en question.
Ce premier graphique nous permet déjà de
distinguer deux tendances bien différentes. En effet si les journaux
régionaux semblent suivre une belle parabole, la PQN semble, elle plus
anarchique ceci étant peut être dû à la une plus
grande couverture de sujet de leurs journalistes. Nous remarquons que les deux
presses commencent à évoquer l'anniversaire à la
même date avec un point culminant, prévisible, le 8 janvier et une
descente régulière qui se termine 4 jours avant pour la PQR.
II - 2 : La présence en une
Un autre indicateur relatif à la couverture
médiatique est la présence en Une. En effet elle est le reflet du
journal. Cet élément va nous permettre de juger de l'importance
de l'occurrence pour chaque rédaction. Dans ce graphique nous avons
pris en compte toutes les positions de Une ( Une principale, Une secondaire,
rappels de Une). Il s'agit ici des Unes globales c'est à dire qu'il y
ait ou pas présence de l'occurrence dans la publication.
Graphique 2 : Evolution
de la présence en Une de l'occurrence
L'on peut remarquer que les deux presses sont homogènes
en ce qui concerne la présence en une car elle se termine le même
jour. En revanche la période d'exposition en première page est
plus courte que celle de la présence générale de
l'occurrence. On peut aussi remarquer que la PQR répercute en Une le pic
descendant (du 7 janvier) observé dans le graphique
précédent au niveau de la PQN.
III - Le volume
rédactionnel :
III - 1 : Le calcul
Il s'agit ici d'observer d'une manière quantitative
globale la présence de l'occurrence. On va s'intéresser au volume
global de traitement sur l'ensemble de la période. Cet outil va nous
servir notamment à affiner l'hypothèse 5 qui suppose que la
presse populaire et les journaux de gauche seront les plus prolifiques du fait
que le sujet soit, pour la première, une personne publique (people)et
pour la deuxième une personne de leur bord politique.
Dans un premier temps, un journal est choisi comme
témoin. Ici, le premier par ordre chronologique. La surface d'une page
est alors calculée. En la multipliant par le nombre de page du journal,
nous obtenons alors la surface totale. Est calculée par la suite la
surface non rédactionnelle que représentent les
publicités, les annonces, le carnet du jour et les petites annonces En
la retranchant à la surface totale, nous obtenons la surface
rédactionnelle témoin.
surface d'une page (SuP) = Longueur * Largeur
Nombre de page (NdP)
surface des pubs etc.. (SdP)
Surface rédactionnelle = SuP x NdP - SdP
En ce qui concerne le calcul de la surface des articles, la
même méthode est appliquée, c'est à dire que
lorsqu'une page complète est consacrée à un article sur
François Mitterrand, seule la surface des publicités et autres
est enlevée à la surface totale. Lorsqu'une page ne contient pas
uniquement des articles nous intéressant, seule la surface
occupée par l'article est considérée.
Deux types de pourcentage sont présentés :
- pourcentage sur la période du corpus : ici, la
somme des surfaces des articles est divisée par la somme de la surface
rédactionnelle totale sur les 9 jours représentés par le
corpus (attention, certains journaux n'ont que 8 parutions car édition
double). Le résultat est donné sous forme de pourcentage de
surface rédactionnelle.
- pourcentage sur les journaux ayant au moins un
article : ici, la somme des surface des articles est divisée par la
somme des surfaces que représentent les journaux ayant au moins un
article, et seulement eux. Cela nous donne donc un pourcentage de surface
rédactionnelle spécifique, ne prenant pas en compte les
éditions où l'occurrence n'est pas présente.
III - 2 : Pourcentage de
surface rédactionnelle globale
Graphique 3 : Volume
rédactionnel global sur la période par publication
A la lecture de ce graphique l'on peut s'apercevoir que France
soir est de loin la publication qui consacre le plus d'espace à
l'occurrence (avec un pic à 26% de surface rédactionnelle pour
l'édition du 7/8 janvier). Pour retrouver le tableau
général voir annexe 4. Le premier outsider est le Figaro alors
que Libération ne se trouve qu'en 6ème place et
10ème pour l'Humanité. En queue de peloton on retrouve
la presse d'opinion et économique. Le monde est la publication ou la
proportion texte - iconographie est à peu près
équilibrée. On observe que le textuel est l'objet d'information
le plus utilisé.
Calculons la moyenne des surfaces rédactionnelles pour
chaque type de presse :
PQR = (2,61%+2,06%+1,73%+1,36%+1,12%)/5 = 1,78%
PQN = (3,52%+2,65%+1,90%+1,87%+0,88%+0,78%+0,75%+0,55%)/8 =
1,61%
On observe que la PQR consacre plus de volume
rédactionnel global que la PQN sur l'ensemble de la période soit
un écart type de 0.17 points.
III - 3 : Pourcentage de
surface rédactionnelle spécifique
Graphique 4 : Volume
rédactionnel spécifique sur la période par
publication
Avec cette lecture dite spécifique (c'est à dire
en prenant seule en compte les éditions où l'occurrence est
présente) on observe que France soir reste le premier quotidien alors
que le Figaro perd une place. On remarque que l'ensemble de la PQR occupe les
premières places faisant reculer Libération à la
10ème place. On retrouve la presse d'opinion et
économique en dernière position.
En calculant les moyennes rédactionnelles
spécifiques, l'écart entre PQN et PQR se creuse, il passe de 0.17
points à 0.88 points (soit 3,31% pour la PQN et 4,19% pour la PQR)
III - 4 : Volume
rédactionnel en fonction du bord politique des publications
Une autre comparaison en terme de volume consiste à
comparer en moyenne de surface rédactionnelle les journaux de bord
politique différents. Nous avons considéré pour ce calcul
que, du fait de sa volonté de neutralité, le Monde n'entrait dans
aucune catégorie. Nous avons classé :
- A droite : France soir, La montagne, Le Figaro, Les
DNA, Aujourd'hui en France, La croix
- A gauche : La voix du Nord, Le dauphine
libéré, Nord Eclair, Libération, L'humanité
|
Global
|
Spécifique
|
Droite
|
1,90%
|
4,46%
|
Gauche
|
1,69%
|
3,08%
|
Ecart
|
0,21
|
1,38
|
Graphique 5 : Moyenne de volume rédactionnel en
fonction du bord politique de la publication
A noter que pour cette partie relative au volume
rédactionnel l'ensemble des calculs et des tableaux de travail se trouve
en annexe 4. L'évolution du volume rédactionnel de chaque
publication sur la période par rapport à la moyenne est
disponible en annexe 5.
IV - L'étude de la titraille :
IV
- 1 : Désignation de François Mitterrand
Afin de se rendre compte de comment l'homme restera dans
l'histoire il est intéressant de s'intéresser à la
façon dont il est désigné dans la titraille des
publications. Et ce afin de déterminer s'il on s'intéresse plus
à l'homme (en tant qu'identité) ou plutôt aux fonctions
qu'il a occupées8(*).
IV - 1 - 1 : Cas
général
Graphique 6 :
Désignation de l'homme sur l'ensemble de la période et toutes
les publications
Contrairement à l'hypothèse que l'on avait faite
au départ on voit que les publications s'intéressent à
l'identité de l'homme (72% nom patronymique) et non à l'image que
l'on veut en donner dix ans plus tard (11 % monarque, tonton etc...). On
s'intéresse à son nom propre plus qu'à son titre. Mais
l'on parle plus de la disparition d'un homme que d'un chef d'Etat.
IV - 1 - 2 :
Différence en fonction du type de presse
Graphique 7 :
Désignation de François Mitterrand suivant le type de
presse
En observant les différentes manières de
désigner François Mitterrand, on peut probablement
mettre en lumière certaines caractéristiques de
traitement de cette occurrence. On peut observer une différence sensible
entre la presse Régionale et Nationale. Tout d'abord la presse
régionale utilise beaucoup moins les titres politiques et nominatifs
purs. (22,16 % pour le PQR contre 6,76% pour le PQN) Elle préfère
des titres porteurs tels que « le dernier roi de France, l'enfant du
pays ». La PQR cherche même à rapprocher l'homme de son
lecteur en ce permettant de ne parler que de son prénom.
Précisons que pour toute cette partie les tableaux
généraux récapitulatifs se trouvent en Annexe 6. D'une
façon générale on note que seul « Le
monde » désigne à 100% l'homme par François
Mitterrand ou Mitterrand. (pas d'autre désignation)
La catégorie Autre regroupe : L'enfant du
pays ; L'homme du 10 mai ; L'homme du Nord ; Mentor ;
Morland ; Président socialiste ; Rastignac ; Un
européen
IV - 1 - 3 :
Différence en fonction du bord politique
Graphique 8 :
Désignation de François Mitterrand en fonction du bord politique
de la presse9(*)
Lorsque l'on compare les publications en fonction de leur bord
politique, on remarque bien que la presse de droite (de bord opposé
à François Mitterrand) utilise des sobriquets plutôt
négatifs alors que celle de gauche se permet des approches plus proches
du citoyen (François, l'homme du Nord etc....)
La désignation de François Mitterrand nous donne
donc des indications sur comment chaque publication perçoit l'homme et
ce qu'elle veut faire passer à son lectorat comme image. Outre cela nous
nous sommes intéressés à d'autres choses dans la
titraille : notamment à deux autres sujets :
- l'évocation de Mazarine Pingeot10(*) qui sera représentatif
du caractère personnel de l'article.
- Le champs lexical du culte de la personnalité qui
sera représentatif de la déification de l'homme.
IV
- 2 : Mazarine Pingeot
Sur l'ensemble de la période et l'ensemble des
publications Mazarine apparaît très peu dans la titraille.
Même si d'une manière générale le sujet n'est pas
oublié, il ne monopolise pas les titres. En globalité, il
apparaît 19 fois contre 121 présences pour François
Mitterrand (toutes désignations confondues) réparti comme
suit :
Graphique 9 : Nombre
d'occurrence de Mazarine Pingeot dans la titraille en fonction des publication
sur l'ensemble de la période
Journal
|
Nombre d'occurrence
|
La voix du Nord
|
4
|
Le Figaro
|
4
|
La montagne
|
3
|
Aujourd'hui en France
|
2
|
L'humanité
|
1
|
Le Dauphiné Libéré
|
1
|
Le Monde
|
1
|
Les DNA
|
1
|
Libération
|
1
|
Nord Eclair
|
1
|
France Soir
|
0
|
La Croix
|
0
|
Les Echos
|
0
|
On peut remarquer que La croix, Les Echos et France Soir
n'évoque jamais son nom en titraille. Ensuite si pour les DNA et le
Monde on parle de Mazarine Pingeot (10,52%), pour le Figaro il s'agit de
l'Héritière de Mitterrand (21%), pour Nord Eclair et
L'humanité de sa fille (naturelle) (10,5%) et pour la Montagne,
Libération et la Voix du Nord de sa fille cachée (42,11%). Le
Dauphiné Libéré ne parle pas de Mazarine la fille de
Mitterrand mais de Mitterrand « Le père ».(5,
26%)
IV
- 3 : Le culte de la personnalité
En relevant la titraille on s'est aperçu que le champ
lexical de la religion et du culte de la personnalité était
très présent et ce bien entendu différemment suivant les
publications.
Graphique 10 : Champs
lexical du culte de la personnalité en fonction des publications
Journal
|
Mots employés
|
La voix du Nord
|
Pèlerin ; Monarque
|
Le Figaro
|
Culte de la personnalité ; héritage ;
Mitterrandôlatrie
|
La montagne
|
Mythique ; Monarque ; Héritier
|
Aujourd'hui en France
|
-
|
L'humanité
|
Cultivent le modèle
|
Le Dauphiné Libéré
|
Mythe politique
|
Le Monde
|
-
|
Les DNA
|
Roi ; idole ; Mythique
|
Libération
|
Culte ;
|
Nord Eclair
|
Règne
|
France Soir
|
Purgatoire ; Machiavélique ;
L'au-delà ; Surnaturel ; Règne ;
Déluge ;
|
La Croix
|
Cultive le souvenir, Insaisissable
|
Les Echos
|
Stratège ; Monarque, Napoléon
|
Si Le Monde et Aujourd'hui en France ne s'aventurent pas sur
ce terrain, les journaux de gauche cherchent à démontrer que l'on
« cultive le culte » alors que ceux de droite montre un
Mitterrand tyrannique (monarque, roi) et obscur que l'on idolâtre.
V - L'étude de la parole donnée
Dans ce paragraphe nous avons voulu essentiellement
vérifier l'hypothèse selon laquelle la parole sera plus
donnée à sa famille qu'à ses successeurs politiques. En
fait on se rend compte que le problème est beaucoup plus complexe que
cela.
V
- 1 : Le cas des Echos, de La Croix et du Dauphiné
Libéré
Ces trois publications n'ont pas fait le choix de recueillir
des propos de personnalités liées à la disparition de
François Mitterrand. Les articles sont essentiellement du narratif on
n'a pas de témoignages.
V
- 2 : Qui fait parler qui
Dans cette partie nous avons pris en compte les interviews et
les articles témoignages. Nous avons regroupés les personnes en
trois catégories :
- les inconnus ( des personnes prises au hasard dans la
rue)
- les personnalités de Gauche
- les personnalités de Droite
- la famille et amis
Graphique 11 : Tableau
des personnes témoignant dans les publications
Journal
|
Famille / amis
|
Gauche
|
Droite
|
Inconnus
|
La voix du Nord
|
Mazarine
|
Michel Delbarre
|
|
|
La Montagne
|
Mazarine
|
Michel Charasse
Laurent Fabius
|
|
|
Nord Eclair
|
Mazarine
|
Michel Delbarre
Pierre Mauroy
Jacques Mielick
|
|
|
Le Figaro
|
|
Michel Charasse
Jack Lang
Jean d'Ormesson
|
|
|
Aujourd'hui en France
|
Roland Dumas
|
|
|
5 personnes
|
France Soir
|
|
Michel Charasse
|
Patrick Devedjan
Patrick Besson
|
|
L'humanité
|
Mazarine
|
Martine Aubry
François Hollande
Bertrand Delanoe
Laurent Fabius
Lionel Jospin
Jean luc Melenchon
Jack Lang
|
François Bayrou
Alain Duhamel
|
Un lecteur
|
Le Monde
|
|
|
François Bayrou
Nicolas Sarkozy
|
|
Libération
|
|
Laurent Fabius
Ségolène Royal
Jack Lang
|
|
|
Les DNA
|
|
|
|
Des inconnus
|
La parole est donc plus donnée aux successeurs
politiques qu'à la famille ou les amis de Mitterrand. Certaines
publications interrogent aussi des adversaires politiques ce qui permet un plus
grand brassage d'opinion. Seules trois publications questionnent des inconnus
pour percevoir ce que François incarnait pour eux. A croire que le sujet
est réservé aux grands de ce monde. On essaye d'en faire un
personnage inaccessible.
VI - L'étude des photographies :
Les illustrations sont un bon moyen d'analyser les choix
éditoriaux des journaux. En effet, elles constituent un accroche oeil
important. De la même manière qu'on titre marque les esprits, une
illustration est frappante pour l'esprit. En tant que chercheur nous aurions pu
analyser beaucoup de données relatives à l'iconographie mais nous
avons choisi trois indicateurs principaux.
VI
- 1 : Volume des iconographies
Outre le volume en cm² des illustrations que nous avons
déjà traité, il s'agissait ici de classer les publications
les unes en fonction des autres en terme de nombre d'illustrations. En effet
plus celles-ci sont nombreuses plus il y a des chances qu'elles soient
diversifiées et donc touchent beaucoup d'angles d'attaque
différents sur un même sujet.
Graphique 12 :
Représentation iconographique sur l'ensemble de la période
En terme d'iconographie c'est la presse régionale qui
illustre le plus le sujet (sur le nombre total d'illustrations). On observe un
rapport de 40/60% entre les journaux de bord politique différents.
VI
- 2 : Qui est ce qui est représenté ?
Lorsque l'on parle de photographies, il est intéressant
de voir qui est mis en avant. Nous nous sommes attachés à deux
aspects principaux à savoir est ce que François Mitterrand
était représenté et s'il ne l'était pas quel type
de personnes était mis en couleur.
VI - 2 - 1 :
Présence de François Mitterrand dans les photographies
Graphique 13 :
Présence de François Mitterrand dans les illustrations
D'une façon générale on peut se rendre
compte de trois cas particulier. Les Echos a choisi de consacrer l'ensemble de
son iconographie à François Mitterrand, alors que La croix ne le
représente absolument pas. L'humanité et les DNA quant à
elles partagent équitablement leur espace illustratif.
Ensuite l'on remarque que les publications de forte
appartenance politique (Libération et le Figaro) ne consacre en moyenne
que 30% de leur espace à l'homme.
Enfin la PQR est plus centrée sur l'homme que le PQN.
VI - 2 - 2 : Les
autres personnes représentées
Graphique 14 : Les types
de personnes représentées avec ou sans François
Mitterrand
Ce graphique tiens compte de l'ensemble des illustrations. La
catégorie autre regroupe les illustrations liées aux livres
sortis pour l'occasion où encore les photos des anonymes
interrogés. La catégorie événements regroupe toute
l'iconographie relative à un fait marquant de la vie de François
Mitterrand (inauguration Eurotunnel, passage dans l'auvergne tec...).
Par ce graphique on s'aperçoit que les
« faits » de Mitterrand ne sont pas la plus grande
préoccupation des journalistes mais que l'on donne plus d'importance
à sa famille politique qu'à sa famille privée. On cherche
donc à l'ancrer dans l'histoire comme un homme politique avant tout.
Après avoir exposé l'ensemble des
résultats obtenus nous allons maintenant en faire une première
analyse et surtout tenter de déterminer si les outils étaient
adaptés à la question de recherche du départ car il est
évident que d'autres indicateurs auraient pu être mis en place.
Cette troisième partie n'est pas une conclusion mais plutôt une
étape intermédiaire qui nous permettra de faire le bilan de ce
qu'il a été fait et de voir comment on peut réorienter et
affiner la recherche entreprise.
Troisième
partie : de l'analyse à la réorientation du travail
Après des mois de recherche, il s'avère
évident que le chercheur a du mal à faire le point sur
l'avancée de ses recherches en ne regardant que les résultats
obtenus. A force d'avoir « le nez dedans » on a du mal
à prendre du recul par rapport au sujet et surtout à la question
qu'on cherche à prouver ou infirmer au départ. En effet, la
construction des indicateurs même s'il elle est définie au
départ, constitue une étape de tous les dangers, notamment celle
de dériver du sujet. Afin d'éviter toutes digressions il est
essentiel de faire un point sur les hypothèses et les outils
engagés afin de réorienter la recherche dans le bon sens. Cette
section va donc nous permettre d'établir ce premier bilan
intermédiaire.
I - Vérification des hypothèses :
Au risque de répéter certaines informations nous
allons analyser les résultats obtenus hypothèse par
hypothèse afin de voir si certaines peuvent être
considérée comme infirmer ou confirmer et voir celles qui
méritent des recherches supplémentaires.
I
- 1 : Différence de traitement entre les journaux de bord
politiques opposés. (Hypothèses 1 et 5)
I - 1 - 1 : En terme
de volume rédactionnel
Les résultats dans ce domaine démontre bien que
les journaux de droite consacrent plus de place à l'occurrence puisqu'il
existe un écart type de 1,38. Cela paraît peu mais en fait c'est
un écart important du fait que l'occurrence ne représente en
moyenne que 4% du volume rédactionnel total.
I - 1 - 2 : En terme
de titraille et de parole donnée
L'étude de la titraille nous a permis de pressentir que
les publications plutôt à gauche cherchent à parler de
Mitterrand « le grand homme » alors que celles de l'autre
bord cherchent à en faire un tyran un personnage obscur notamment avec
le recours au champ lexical de la religion et du culte. Mise à part le
cas de la voix du Nord le dossier Mazarine Pingeot apparaît très
peu dans les journaux de gauche.
En revanche de façon générale la parole
est plus donnée aux personnes du bord politique de François
Mitterrand. Ce qui nous amène donc à nuancer notre propos.
I - 1 - 3 : En terme
d'illustrations
Il existe une différence de traitement en terme de
volume iconographique. 60% des illustrations figurent dans les journaux de
droite. Cependant le bord politique importe peu lorsqu'il s'agit des personnes
représentées. Les journaux de forte appartenance politique
consacrent la même proportion d'illustrations à François
Mitterrand.
Ceci nous amène à penser qu'il aurait
été intéressant de mettre en relation les publications
avec les personnes représentées (et non de façon
générale comme fait à la figure 14)
Donc, même s'il manque quelques éléments
on peu affirmer qu'il existe une différence de traitement entre les
journaux de bords politiques différents. Cependant elles se trouvent
plus loin que le simple fait de dénigrer ou pas Mitterrand. En effet,
l'aspect obscur de sa personnalité est développée par les
deux bords, seulement la Droite l'utilise pour en faire un personnage
machiavélique imbu de lui -même alors que la Gauche en fait
plutôt un modèle, un courant de pensée.
I
- 2 : La parole sera plus donnée aux proches qu'à ses
successeurs politiques et le dossier Mazarine (hypothèses 2 et 3)
Au terme de cette étude on peut affirmer que ces
hypothèses sont fausses. Tant en termes de titraille qu'en terme
d'illustrations, l'anniversaire de cette mort est l'occasion pour les hommes
politiques de s'exprimer. Bien que Mazarine soit interrogée et
représentée, la majorité des successeurs politiques (du
moment) prennent la parole en volume plus important que la famille ou les amis
de Mitterrand. Mazarine ne mobilise ni les titres, ni les photos.
.
Graphique 15 :
Cérémonie du 10ème anniversaire de la Mort de
François Mitterrand (Jarnac)
Cependant, remarquons que cette photo revient souvent toutes
publications confondues. On voit donc deux successeurs politiques (Bertrand
Delanoé et Laurent Fabius) et deux personnes de la famille
(Mazarine : famille cachée et Gilbert Mitterrand : famille
officielle). Il y a donc là une volonté de représenter
tout le monde sans donner plus d'importance à un groupe qu'à un
autre.
I -
3 : La PQR reviendra plus sur le terrain et la PQN sur l'international
(hypothèse 4)
En ce qui concerne ce postulat nous n'avons que très
peu d'information. En effet si nous sommes partis sur les bons outils
(étude des illustrations) nous ne nous en sommes pas servis de
façon efficace. Faute de temps nous n'avons pu reprendre l'outil afin
de l'améliorer mais nous savons comment le faire. Il faudrait comparer
le volume de photos représentant un événement
géographique déterminé auquel Mitterrand a
participé. C'est à dire mettre en lien le territoire
d'appartenance de la publication avec l'événement
représenté.
II - Réorientation de la recherche
Pour conclure, après cette étude qui, pour
l'instant, n'est que quantitative on s'aperçoit que la
problématique est plus complexe que le simple fait de savoir s'il l'on
construit l'Histoire ou s'il l'on raconte la vérité.
Les médias sont évidemment un moyen de
construction mais ils n'ont pas pour objectif premier de manipuler les faits et
l'histoire. Dix ans après, l'occurrence occupe toujours une place dans
l'agenda médiatique et de façon importante puisque la presse
magasine consacre même des dossiers spéciaux.
Certes, l'homme politique est mis en avant mais l'aspect
humain et sombre n'est pas oublié. Avant d'enfermer dans les livres
d'histoire « un européen », « un homme
d'action » on cherche à ne pas oublier que Mitterrand
était un homme comme les autres qui avait un charisme important mais
aussi des défauts et des travers.
A l'heure où l'on cherche à mettre des personnes
dans des cases comme « bons ou méchants », notre
société, « loin de brûler ses idoles »,
a pris conscience que la propagande n'était pas une bonne façon
d'apprendre le passé aux générations futures. Il est
nécessaire de nuancer l'histoire pour que les erreurs ne se reproduisent
pas.
Notre travail de Master 2 consistera donc à analyser
comment les médias nous font passer de l'homme à l'histoire et
comment ces deux concepts s'entremêlent pour arriver à nous donner
une image bien particulière de la vie d'un homme politique passé
à la postérité.
Conclusion
Conclure un mémoire inachevé n'est pas une tache
facile. En effet nous continuerons cette recherche dans le cadre de notre
deuxième année de Master.
Pour moi cette prospection quantitative n'est pas parfaite,
certaines hypothèses n'ont pas pu être vérifiées
faute de n'avoir pu trouver les bons outils dans le temps imparti. J'ai
longtemps considéré cela comme une recherche ratée.
Cependant construire cette étude m'a permis de comprendre le
mécanisme de démarche scientifique que le chercheur en science de
l'information se devait d'avoir.
En effet, même si mon étude ne répond pas
en totalité à ma problématique de départ, le fait
de s'en apercevoir permet de recentrer son travail. Après des mois de
comptage et de classification nous n'avons pas le recul nécessaire pour
se rendre compte si le travail accompli va être utile pour notre sujet.
Mais la recherche c'est cela !!! Les bons outils et les bonnes solutions
ne se trouvent pas tout de suite c'est en analysant ce qui ne fonctionne pas
que l'on avance et que l'on trouve des indices petit à petit.
En conclusion, je dirais qu'il me reste une part importante du
travail qui consiste à tirer les informations principales de mes
différents indicateurs afin de développer ma problématique
en profondeur en m'appuyant sur des chiffres concrets.
Bibliographie
Livres
- François Mitterrand, collectif,
Nouveau monde éditions, collection les petits illustrés,
10/2005
- François Mitterrand, d'Epinay à
L'Elysée 1971 - 1981, Collectif, Le prince bruno
éditions, 10/1996
- Médias, Introduction à la presse, radio et
télévision, Claude-jean Bertrand, Ellipses,
11/1999
- Médiatisation de l'histoire, Michel
Mathien, Bruylant, 02/2005
Travaux de recherches
- Pour une approche interdisciplinaire des
phénomènes de médiatisation : constructivisme et
discursivité sociale, Delforce Bernard, Noyer Jacques,
études de communication n°22, 1999
- La construction médiatique de la mort de Yasser
Arafat dans la presse quotidienne de référence et la presse
populaire française, Baeteman Stéphane, 2005
Emissions télévisuelles et radiophoniques.
- François Mitterrand, le roman de pouvoir,
Patrick Rotman, DVD universal, 2001
- Les Mitterrand, Arte, 20H00,
06/01/06 ; 07/01/06
- C'est dans l'air spécial Mitterrand,
France 5, 7/01/06
- Rendez-vous avec Mitterrand, France 5, 20H30,
07/01/06
- Vivement dimanche, vivement dimanche prochain,
France 2, 13H00, 8/01/06
- Riposte spécial François Mitterrand,
France 5, 18h00, 08/01/06
- Journaux de 20H00, France 2, TF1,
08/01/06
- Mots croisés, France 2, 23H05,
09/01/06
- Arrêts sur image, de Gaulle Mitterrand grandeur et
intimité France 5, 17H00, 27/02/06
- François Mitterrand, le monarque et sa cour,
Arte, Janvier 2006
- Deux milles ans d'histoire, la mort de François
Mitterrand, France inter, 5/01/06
- Mitterrand 10 ans après, France inter,
janvier 2006
Illustrations :
- Le petit Mitterrand illustré, Plantu, Points,
1996
Table
des illustrations
Graphique 1 : Evolution de la présence de
l'événement sur l'ensemble du corpus
16
Graphique 2 : Evolution de la présence en Une
de l'occurrence
17
Graphique 3 : Volume rédactionnel global sur
la période par publication
19
Graphique 4 : Volume rédactionnel
spécifique sur la période par publication
20
Graphique 5 : Moyenne de volume rédactionnel en
fonction du bord politique de la publication
21
Graphique 6 : Désignation de l'homme sur
l'ensemble de la période et toutes les publications
21
Graphique 7 : Désignation de François
Mitterrand suivant le type de presse
22
Graphique 8 : Désignation de François
Mitterrand en fonction du bord politique de la presse
23
Graphique 9 : Nombre d'occurrence de Mazarine Pingeot
dans la titraille en fonction des publication sur l'ensemble de la
période
24
Graphique 10 : Champs lexical du culte de la
personnalité en fonction des publications
25
Graphique 11 : Tableau des personnes
témoignant dans les publications
26
Graphique 12 : Représentation
iconographique sur l'ensemble de la période
27
Graphique 13 : Présence de
François Mitterrand dans les illustrations
28
Graphique 14 : Les types de personnes
représentées avec ou sans François Mitterrand
29
Graphique 15 : Cérémonie du
10ème anniversaire de la Mort de François Mitterrand
(Jarnac)
32
Table des annexes
Annexe 1 : Biographie de François Mitterrand A -
1
Annexe 2 : Liste des émissions consacrées
au 10ème anniversaire de la mort de François
Mitterrand. A -
15
Annexe 3 : Grille de lecture des publications A -
16
Annexe 4 : Grilles de calcul des volumes
rédactionnels A -
20
Annexe 5 : Evolution de la surface rédactionnelle
de chaque publication par rapport à la moyenne sur l'ensemble de la
période A -
21
La montagne : A -
21
Les DNA A -
21
Nord Eclair A -
22
La voix du Nord A -
22
Le Dauphiné Libéré A -
23
La Croix A -
23
L'humanité A -
24
Le Monde A -
24
Le Figaro A -
25
Libération A -
25
France Soir A -
26
Aujourd'hui en France A -
26
Les Echos A -
27
Annexe 6 : Tableaux généraux (plus tableaux
intermédiaires) A -
28
Annexe 1 : Biographie de
François Mitterrand
I - Un jeune bourgeois conservateur de
province :
François Mitterrand est né dans une famille
catholique et conservatrice de province. Son père, Joseph, était
agent d'une compagnie de chemins de fer, puis vinaigrier et Président de
la fédération des syndicats de fabricants de vinaigre. Il a trois
frères et quatre soeurs. Il fait ses études secondaires au
collège Saint-Paul d'Angoulême. En 1934 il entre à
l'École libre des sciences politiques ou il obtient son diplôme en
juillet 1937. En 1934 il rejoint les Volontaires nationaux (organisation de
jeunesse de la ligue des Croix-de-Feu) du lieutenant-colonel de La Rocque. Il
n'adhère à aucun mouvement politique mais écrit quelques
articles dans des journaux de droite, notamment L'Écho de
Paris. Ses relations d'amitiés ou de famille avec des membres de la
Cagoule11(*) lui ont
été reprochées bien qu'il n'ait pourtant jamais
adhéré à cette organisation d'extrême droite et
jamais fait l'apologie de la violence ou de la dictature. En 1937, il obtient
sa licence de droit et fait son service militaire dans l'Infanterie coloniale.
En 1939 il est mobilisé avec Georges Dayan
(juif et socialiste) après l'avoir sauvé d'agressions
d'antisémites de l'Action française et devient son meilleur ami.
Cette relation est primordiale dans le parcours politique de François
Mitterrand après 1945. À l'engagement de la France dans la
Seconde Guerre mondiale, il est sergent-chef et envoyé sur la ligne
Maginot à proximité de Montmédy. Il se fiance en mai 1940
avec Marie-Louise Terrasse (future Catherine Langeais) qui rompt en janvier
1942. Le 14 juin 1940, après avoir été blessé, il
est fait prisonnier. C'est durant son séjour dans les camps de
prisonniers en particulier le Stalag IXA situé à Ziegenhain
près de la ville de Kassel, que ses positions politiques évoluent
au fil de ses rencontres avec des prisonniers issus de toutes classes ainsi
qu'au contact d'une organisation sociale interne au camp. Après deux
tentatives d'évasion ratées, en mars et en novembre 1941, il
finit par réussir à s'évader le 10 décembre 1941 et
retourne en France.
II - Du régime de Vichy à la
résistance :
Sous le régime de Vichy, il travaille de janvier
à avril 1942 à la Légion française des combattants
et des volontaires de la révolution nationale en tant que contractuel
(sous l'autorité du commandant Favre de Thierrens, taupe des services
secrets de Londres), puis au Commissariat au reclassement des prisonniers de
guerre.
Il publie un article sur sa captivité dans le
périodique doctrinal du régime France, revue de l'État
nouveau, sans allusion au régime, à son chef ou à son
idéologie. Il démissionne du Commissariat en janvier 1943,
après le remplacement de Maurice Pinot, résistant, par
André Masson, un collaborateur. Au printemps 1943, parrainé par
deux membres de la Cagoule (Gabriel Jeantet, membre
du cabinet de Pétain, et Simon Arbellot), il
est décoré de la francisque12(*).
Peu de temps après, il entre dans la
clandestinité. Dès le printemps 1942, sous l'influence d'anciens
évadés, il commence son basculement vers les rangs de la
Résistance. Ainsi, en avril, il provoque, avec Guy Fric, un chahut lors
d'une réunion publique du savant Georges Claude, un ardent
collaborateur. François Mitterrand participe aux réunions du
château de Montmaur, le 12 juin puis le 15 août 1942, qui jettent les premières
bases de son réseau de Résistance, fondé en février
1943. À partir de la mi-1942, il fournit de faux papiers pour faciliter
des évasions de prisonniers en Allemagne. Dès le mois de
septembre de cette année, il prend contact avec la France libre, mais
les relations personnelles avec Michel Cailliau, neveu du général
de Gaulle, sont exécrables. En janvier 1943, il se rapproche de la
puissante Organisation de Résistance de l'Armée (ORA), en cours
de formation. L'ORA finance le réseau Mitterrand-Pinot. En mars, F.
Mitterrand rencontre Henri Frenay et le convainc de travailler avec lui.
Grâce à Frenay, la Résistance intérieure soutient
François Mitterrand contre Michel Cailliau.
Le 10 juillet, François Mitterrand et le militant
communiste Piatigorsk sont les auteurs d'un coup d'éclat lors d'une
grande réunion publique à Paris, salle Wagram, consacrée
à la «relève» des prisonniers par les ouvriers. Au
moment où André Masson flétrit la « trahison des
gaullistes », François Mitterrand l'interpelle de la salle et lui
dénie le droit de parler au nom des prisonniers de guerre, qualifiant la
relève d'escroquerie. François Mitterrand n'est pas
arrêté. Cet événement est relaté le 12
juillet 1944 par Maurice Schumann, la voix de la France libre, sur les ondes de
la BBC, lors d'une émission spéciale. Quatre mois plus tard, le
Sicherheitsdienst (SD)
perquisitionne au domicile de François Mitterrand, absent. Deux de ses
amis sont arrêtés, déportés ; l'un ne revient pas du
camp de concentration. Peu après, il est sauvé par la femme du
colonel Pfister, dirigeant de l'ORA, d'une arrestation par la Gestapo.
Sous le nom de code « Morland », François
Mitterrand part pour Londres le 15 novembre 1943 puis se rend à Alger
où il est reçu par le général de Gaulle. Il revient
le 24 février 1944 en France diriger le Mouvement national des
prisonniers de guerre et déportés (réseau de
résistance). D'après ses mémoires, il a lui-même
organisé ce mouvement avec ses proches durant la période
où officiellement il travaillait pour le régime de Vichy, ce qui
lui permettait de tout connaître des prisonniers de retour en France. Il
participe à la libération de Paris en août 1944.
Peu après, il participe au gouvernement des
secrétaires généraux voulu par le général de
Gaulle avant l'installation du gouvernement provisoire à Paris. Le 27
octobre 1944, il épouse Danielle Gouze. En février 1946, il
adhère à l'Union Démocratique et Socialiste de la
Résistance (UDSR)13(*), qu'il préside ensuite de 1953 à 1965
et qui lui offre un premier laboratoire politique. Le 10 novembre 1946,
François Mitterrand est élu député de la
Nièvre à la tête d'une liste « Unité et action
républicaine », au discours très anticommuniste.
III - Ministre sous la IVème
République :
En 1947, François Mitterrand devient le plus jeune
ministre de France avec le portefeuille des Anciens Combattants dans le
gouvernement du socialiste Paul Ramadier. Dans les années qui suivent,
il détient plusieurs portefeuilles ministériels, dont ceux de
l'Information, de la France d'outre-mer, et le ministère
délégué au Conseil de l'Europe. En mai 1948, avec 800
délégués, dont Konrad Adenauer, Winston Churchill, Harold
Macmillan, Paul-Henri Spaak, Albert Coppé et Altiero Spinelli, il
participe au Congrès de La Haye, à l'origine du Mouvement
européen, auquel il adhère.
En 1950, René Pleven le nomme ministre de l'outre-mer.
Il est partisan de l'instauration d'une union franco-africaine où les
territoires d'outre-mer jouiraient d'une autonomie négociée et
librement consentie et s'efforce d'améliorer le sort des Africains,
encore soumis à un régime très dur. Il est alors
traité de « bradeur d'empire » : il s'attire dès cette
époque une vive hostilité de la part des colons conservateurs et
du RPF, le parti gaulliste de l'époque, qui s'exprime notamment par la
voix de Jacques Foccart, Édouard Frédéric-Dupont et
Maurice Bayrou.
En 1952, il prend en charge le dossier tunisien dans le
gouvernement d'Edgar Faure et esquisse un plan d'autonomie interne. Mais le
gouvernement Faure est renversé six semaines seulement après sa
formation. Après la formation du gouvernement d'Antoine Pinay,
François Mitterrand critique la participation systématique de
l'UDSR aux gouvernements et demande un recentrage à gauche. Il
dénonce à l'Assemblée la politique répressive du
gouvernement et défend avec vigueur le droit des Tunisiens à
l'autonomie.
En 1953, il devient ministre délégué au
Conseil de l'Europe, mais démissionne rapidement en raison de son
hostilité à la répression menée au Maroc et en
Tunisie. Il préconise vis-à-vis de ces pays, ainsi que pour
l'Indochine, une politique plus libérale. À l'automne, il devient
président de l'UDSR. Il impose une ligne libérale pour
l'outre-mer : arrêt de la guerre d'Indochine, constitution d'un ensemble
franco-africain, fédéral puis confédéral (ce qui
revient à accorder l'autonomie puis l'indépendance - association
aux territoires colonisés).
En 1954, il est nommé ministre de l'Intérieur
dans le gouvernement de Pierre Mendès France. Immédiatement, il
s'intéresse aux questions algériennes. Mais s'il est alors
opposé à l'indépendance, François Mitterrand se
montre pleinement conscient des problèmes de l'Algérie
liés à la colonisation. Ses tentatives de muter le gouverneur
général Léonard et le directeur de la Mosquée de
Paris, puis d'augmenter le SMIG d'Algérie, se heurtent au profond
conservatisme des colons et de l'administration. Du 19 au 23 octobre 1954, il
se rend en Algérie, où il rencontre une nette hostilité de
la part des partisans de l'Algérie française. Le 5 novembre de
cette même année, à la tribune de l'Assemblée
nationale, alors que les premiers conflits de la guerre d'Algérie
éclatent, il déclare : « La rébellion
algérienne ne peut trouver qu'une forme terminale : la guerre. »
Ces propos sont surtout destinés à calmer l'aile colonialiste des
députés centristes (radicaux et
démocrates-chrétiens), qui peuvent renverser le gouvernement.
Toujours en novembre 1954, il annonce une forte augmentation
des investissements sociaux en Algérie dans l'agriculture et
l'éducation, et entend préparer « l'égalité
des citoyens [...] des chances égales à tous ceux, quelle que
soit leur origine, qui naissent sur le sol algérien. » En accord
avec le président du Conseil, il fusionne la police d'Alger avec celle
de Paris pour empêcher l'utilisation de la torture : ce sont les
décrets du 20 janvier 1955, qui mettent fin à l'autonomie de la
police d'Algérie et permettent la mutation de deux cents agents
fortement soupçonnés de s'être livrés à la
torture ou de l'avoir encouragée. Parmi eux, le directeur des
Renseignements généraux d'Alger. Les députés
conservateurs en matière coloniale critiquent fermement cette
décision.
D'après François Mitterrand, la suppression de
ce « système détestable » est à l'origine de la
chute du gouvernement Mendès - France, un mois plus tard.
François Mitterrand assiste Pierre Mendès - France dans les
négociations qui aboutissent à l'autonomie de la Tunisie et du
Maroc.
En 1956, il est nommé garde des Sceaux dans le
gouvernement Guy Mollet. François Mitterrand participe aux travaux du
gouvernement, qui accorde l'indépendance à la Tunisie et au
Maroc, l'autonomie à l'Afrique noire. Sur la question algérienne,
il critique fermement la dérive répressive qui suit
l'échec de la tentative de libéralisation, en février
1956. Néanmoins, c'est lui qui est chargé par le Conseil de
ministres, de défendre le projet de loi remettant les pouvoirs
spéciaux à l'armée (voté par presque tous les
groupes parlementaires, y compris le groupe communiste).
François Mitterrand a reconnu devant Jean Lacouture que
c'était là une faute. Les témoignages recueillis par son
biographe montrent tous un François Mitterrand hésitant,
bouleversé quand il apprend les méthodes de torture ne sachant
pas vraiment que faire. François Mitterrand reste au gouvernement
malgré ses réticences croissantes, car il veut accéder
à la présidence du Conseil où, pense-t-il, sa marge de
manoeuvre serait plus large, où il pourrait donc rendre plus
libérale la politique algérienne. Dans un tout autre domaine, il
fait adopter le statut de l'Agence France-Presse (AFP), encore en vigueur
aujourd'hui.
IV - Le chef de l'opposition de gauche :
Après la démission de Guy Mollet,
François Mitterrand refuse de participer à un gouvernement,
à moins de le diriger. Il n'y parvient pas, bien que le président
René Coty ait sérieusement envisagé de faire appel
à lui. En septembre 1958, opposant déterminé à
Charles de Gaulle, il appelle à voter « non » au
référendum sur la Constitution, qui est néanmoins
adoptée puis promulguée le 4 octobre 1958. Mitterrand compare
alors le général de Gaulle à un « nouveau dictateur
». François Mitterrand est battu aux élections
législatives le 30 novembre 1958. En mars 1959, il est élu maire
de Château-Chinon (il le reste jusqu'en mai 1981), et un mois plus tard
sénateur de la Nièvre. En octobre, a lieu l' « Attentat de
l'Observatoire14(*) »
qui mènera François Mitterrand à être inculpé
pour outrage à magistrat. La loi d'amnistie de 1966 mettra fin à
la procédure.
Le 25 novembre 1962, Mitterrand retrouve son siège de
député de la Nièvre et abandonne celui de sénateur
de la Nièvre. Lors du référendum de la même
année, il appelle à voter contre l'élection du
Président de la République au suffrage direct. Le
« oui » l'emporte avec 62,25 % des suffrages
exprimés. En 1964, il devient président du conseil
général de la Nièvre. Il prend la tête de la
Convention des Institutions Républicaines (CIR) et publie Le Coup
d'État permanent, qui renforce sa position d'opposant de gauche
à Charles de Gaulle.
En 1965, bien que représentant d'une petite formation
politique (la CIR), il est le candidat unique de la gauche à
l'élection présidentielle. Son résultat est
inespéré (en seconde position avec une dizaine de millions de
voix) tout comme celui du candidat centriste Jean Lecanuet (15 % des
suffrages). François Mitterrand reçoit alors l'appui pour le
second tour de toute la gauche mais aussi du centriste Jean Monnet, du
conservateur modéré Paul Reynaud et d'une partie de
l'extrême - droite. Au soir du second tour, Mitterrand est battu mais
obtient 45 % des suffrages. Fort de ce résultat honorable (personne ne
pensait que de Gaulle pourrait perdre), il prend la tête de la
Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS),
qui regroupe la gauche non communiste.
Aux élections législatives de mars 1967, le
scrutin uninominal à deux tours et la nouvelle disposition qui
relève le seuil et élimine du second tour tous les candidats
n'ayant pas obtenu au premier tour au moins 10 % des inscrits, favorise la
majorité sortante face à une opposition hétéroclite
(PC, PS et centristes) et désunie. L'ensemble des partis de gauche
(FGDS, Parti communiste) obtient 194 sièges (63 sièges
gagnés), le parti communiste restant la principale force de gauche avec
22,5 % des suffrages.
Néanmoins, la coalition gouvernementale est reconduite
avec une majorité réduite à un seul siège à
l'Assemblée nationale. En Métropole, au premier tour, l'ensemble
de la gauche (FGDS, PSU, PC) obtient même plus de voix que les seuls
partis gouvernementaux gaullistes et giscardiens (46 % contre 42,6 %) alors que
le Centre démocrate de Duhamel recule. Mais avec le taux exceptionnel en
France de 38 % des suffrages (en hausse de deux points par rapport au
précédent scrutin), l'Union pour la Ve république reste le
premier parti de France
Le 28 mai 1968, François Mitterrand déclare :
« il convient dès maintenant de constater la vacance du pouvoir et
d'organiser la succession. » Cette déclaration fait suite à
l'absence du général de Gaulle, parti consulter le
général Massu en Allemagne.
Il propose le nom de Mendès - France pour former le
gouvernement provisoire et annonce qu'il est candidat à la
présidence de la République au cas où une élection
anticipée aurait lieu. Le discours du 30 mai de De Gaulle
réplique de façon sèche. Les élections
législatives anticipées de juin 1968 se soldent par un raz de
marée gaulliste (293 sièges pour la seule UNR15(*) et 61 sièges aux
républicains indépendants) et une majorité à droite
jamais vue depuis le Bloc National de 1919 alors que la gauche s'effondre de
194 à 91 députés. En 1969, discrédité,
Mitterrand ne peut se présenter à la présidence de la
République : Guy Mollet refuse de lui accorder le soutien de la SFIO (
Section Française de l'
Internationale
Ouvrière) La gauche, représentée par Gaston Defferre
pour les socialistes et Jacques Duclos pour les communistes, est
éliminée du second tour de l'élection
présidentielle, qui voit la victoire de Georges Pompidou face au
centriste Alain Poher.
En juin 1971, lors du Congrès d'Épinay,
François Mitterrand est élu Premier secrétaire du PS
(créé en 1969 en remplacement de la SFIO). En juin 1972, il
signe le Programme commun de gouvernement avec le Parti communiste de Georges
Marchais et le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. En mars 1973,
aux élections législatives, le Parti socialiste obtient presque
autant de voix que le Parti communiste au premier tour et davantage au second,
mettant fin à une supériorité qui remontait à 1946.
Les élections cantonales qui ont lieu en septembre de la même
année confirment cette évolution. Le 2 avril 1974 est
annoncée la mort de Georges Pompidou, président de la
République en exercice. Le 19 mai 1974, candidat unique de la gauche
à l'élection présidentielle, François Mitterrand
perd face à Valéry Giscard d'Estaing avec 49,2 % des voix au
second tour.
Aux élections cantonales de mars 1976 et aux
élections municipales de mars 1977, le PS devance largement le PCF. En
septembre 1977, a lieu la rupture de l'Union de la gauche. Aux élections
législatives de mars 1978, la gauche qui était majoritaire au
premier tour est néanmoins battue par la Droite (UDF-RPR). Michel Rocard
remet alors en cause François Mitterrand et la direction du Parti
socialiste.
En avril 1979, il s'allie avec le CERES (Centre
d'Études, de Recherches et d'Education Socialiste) de Jean-Pierre
Chevènement contre Michel Rocard (la deuxième gauche) pour
remporter le Congrès de Metz du Parti socialiste. En janvier 1981, au
congrès extraordinaire de Créteil, il est désigné
comme candidat du PS et adopte les «110 Propositions» comme
programme.
V - Premier septennat :
Le 24 avril 1981, au premier tour des élections
présidentielles, François Mitterrand talonne le président
sortant avec 25,85 % des voix contre 28 % pour Valéry Giscard d'Estaing
(VGE). Jacques Chirac est troisième avec 18 % des suffrages. Au soir du
10 mai 1981, François Mitterrand est élu Président de la
République avec 51,8 % des suffrages exprimés contre 48 %
à VGE. Le 21 mai 1981, le septennat du nouveau président s'ouvre
par une cérémonie au Panthéon durant laquelle
François Mitterrand rend hommage, par un dépôt de roses
rouges à Jean Jaurès, Jean Moulin et Victor Schoelcher. Puis il
nomme son premier gouvernement dirigé par Pierre Mauroy. Le lendemain,
il dissout l'Assemblée nationale. Les élections qui suivent, les
14 et 21 juin 1981, lui donnent la majorité absolue au Parlement. Un
deuxième gouvernement de Pierre Mauroy fait entrer quatre ministres
communistes.
En 1981 il prend des mesures phares :
- Augmentation du SMIC de 10 %, des allocations familiales et
logement de 25 %, handicapés de 20 %.
- Suppression de la Cour de sûreté de
l'État et abolition de la peine de mort,
- Abrogation de la loi dite « anti-casseurs », qui
établissait le principe d'une responsabilité pénale
collective.
- Autorisation des radios locales privées.
- Première fête de la musique.
- Régularisation de la situation de tous les
immigrés sans papiers qui exercent un métier et peuvent le
prouver.
- Création de l'impôt sur les grandes fortunes
(supprimé en 1987, rétabli en 1988 sous le nom d'ISF, Impôt
de solidarité sur la fortune).
Lors de son discours à Cancun, François
Mitterrand défend la démocratie et le développement dans
les pays du Tiers-monde. Les États-Unis sont critiqués pour leur
embargo contre Cuba. Et le boycott du Festival du cinéma
américain de Deauville est organisé par le ministre de la culture
Jack Lang. Le budget 1982 double les crédits du ministère de la
Culture, augmente de 512 % ceux du ministère de la Recherche, de 112 %
ceux du ministère du Travail et de 37 % ceux du ministère du
Logement. Robert Badinter double le rythme annuel de la construction de places
en prison pour lutter contre la surpopulation carcérale.
A partir d'octobre 1981 s'opère le premier blocage des
prix pendant six mois. L'Etat emprunte dix milliards de francs à 16,2 %
pour financer les réformes. À la mi-1981, la France compte 1,5
millions de demandeurs d'emplois et le Franc subit sa première
dévaluation. François Mitterrand est le premier chef d'Etat
français à se rendre en Israël (et au japon par la suite)
Lors de son discours devant la Knesset, il déclare que
«L'irréductible droit de vivre» appartient à
Israël et appelle au respect des droits des Palestiniens de Gaza et de
Cisjordanie. Il se prononce pour un dialogue entre les deux parties. Au Sommet
du G7 à Versailles, François Mitterrand tente en vain d'obtenir
des grands pays industrialisés une relance concertée. Il y
présente un long rapport (Technologie, emploi et croissance) sur les
conséquences du développement des nouvelles technologies de
l'information et de la communication (NTIC) : sans encadrement permettant une
diffusion harmonieuse, les NTIC risquent de creuser les écarts entre
pays riches et pays pauvres. Ronald Reagan et Margaret Thatcher,
présents au sommet, préfèrent continuer dans la voie du
libéralisme et ne tiennent pas compte des craintes exprimées par
le Mitterrand et déréglementent leurs marchés du
téléphone dès 1984.
Le 11 février 1982 une loi organise la nationalisation
de banques (les 36 premières banques de dépôt, ainsi que
Paribas et Suez) et de grands groupes industriels (CGE, PUK, Rhône -
Poulenc, Saint-Gobain, Thomson). Est instituée la semaine de 39 heures
ainsi que la 5ème semaine de congés payés et la
retraite à 60 ans. À partir de juin 1982, la lutte contre
l'inflation est privilégiée quand le gouvernement met fin
à l'indexation des salaires sur les prix et laisse flotter le franc. Au
second semestre, sont votées les lois Auroux sur le droit du travail :
extension des droits d'expression du personnel, des institutions
représentatives (comité d'entreprise), négociation,
renforcement de la prévention des risques du travail, extension des
compétences des comités d'hygiène et de
sécurité. Ainsi que la Loi Quilliot sur les droits et les devoirs
des bailleurs et locataires.
1982 voit naître :
- les premières Lois Defferre sur la
décentralisation complétées jusqu'en 1985 par d'autres
textes législatifs précisant les compétences et
l'organisation des collectivités territoriales.
- l'abrogation du délit d'homosexualité
(instauré par Vichy, oublié sous la IVe République,
réactivé sous de Gaulle) et des tribunaux permanents des forces
armées (TPFA).
- La cellule antiterroriste de l'Élysée, suite
aux attentats sanglants du premier semestre16(*)
- Création du Centre Mondial Informatique et
Ressources Humaines
Le conseil des ministres adopte de grands projets culturels :
festival de danse de Marseille, festival de la sculpture à Montpellier,
la bande dessinée à Angoulême, la photographie à
Arles, le Zénith à la Villette, l'Opéra à la
Bastille Il y a création de la Haute autorité pour la
communication audiovisuelle, ancêtre de la CNCL (Commission Nationale de
la Communication et des Libertés ) et du CSA (Conseil supérieur
de l'Audiovisuel) Mais au mois de juin un nouveau blocage des prix et salaires
et nouvel emprunt d'État de 10 milliards de francs est
effectué.
En janvier 1983 l'Europe de la pêche est crée.
Le 20 janvier, François Mitterrand se rend à Bonn pour le
vingtième anniversaire du traité franco-allemand. Devant le
Bundestag17(*), il affirme
sa solidarité avec le gouvernement de Helmut Kohl qui demande, en
application d'une décision de l'OTAN, l'installation, en Allemagne, des
fusées américaines Pershing en cas d'échec des
négociations soviéto-américaines sur les forces
nucléaires intermédiaires. François Mitterrand fait
confirmer par Claude Cheysson l'arrêt de la coopération
nucléaire avec l'Irak, qui avait eu lieu entre 1975 et 1981. Suite aux
attentats de Beyrouth, le 23 octobre 1983 où cinquante-huit soldats
français et deux cent trente neufs marines américains sont
tués, il se rend au Liban.
Au 1er janvier 1984, la France prend la présidence
semestrielle de l'Union européenne, où a lieu une relance de la
construction européenne. Au sommet de Fontainebleau, les 25 et 26 juin,
François Mitterrand, fait adopter, grâce au soutien d'Helmut Kohl,
une série de mesures décisives : règlement du contentieux
avec le Royaume-Uni sur sa contribution au budget de la Communauté
européenne, augmentation des ressources propres de la CEE (la part de
TVA passe de 1 à 1,4 %), première inflexion de la Politique
agricole commune, création d'un comité d'experts, dirigé
par l'Irlandais James Dooge, chargé de réfléchir à
une réforme des institutions européennes. Cette réflexion
aboutit, en 1985, à l'Acte unique.
François Mitterrand se rend en URSS et y défend
publiquement les droits de l'homme et les contestataires. Aux élections
européennes, le Front National perce, avec presque 11 % des suffrages
exprimés, le Parti communiste voit son score baisser de moitié
par rapport à l'élection précédente et le Parti
socialiste perd des sièges.
Le président demande au ministre Alain Savary de
préparer une loi, tout en respectant le choix des parents et
garantissant l'aide aux établissements privés, place plus
fermement cette école sous le contrôle de l'Etat. La droite en
profite pour mobiliser en masse. En mars 1984, deux manifestations rassemblent
plus d'un million de personnes en faveur de l'école
« libre ». François Mitterrand renonce à la
loi et remplace Pierre Mauroy par Laurent Fabius qui met fin à la
participation des communistes au gouvernement. Le 7 janvier 1985 Edgard Pisani
présente son plan pour la Nouvelle-Calédonie où il
prévoit un référendum d'autodétermination
permettant d'aboutir à l'indépendance. Mais le 11, le meurtre
d'un Caldoche par des Mélanésiens déclenche des
émeutes au cours desquelles le leader indépendantiste Eloi
Machoro est abattu par le GIGN. François Mitterrand se rend dans le
territoire le 19 et 20 janvier.
Le 10 juillet 1985, Affaire le Rainbow Warrior, le navire de
Greenpeace, est coulé par des agents de la DGSE, un photographe est
tué. Charles Hernu, le ministre de la Défense non soutenu par son
président, doit démissionner. L'affaire devenant une
« affaire d'Etat », l'enquête menée par Paul
Quilès dégage la responsabilité des pouvoirs publics
En mars 1986 commence la campagne législative. Pour
résister à la coalition RPR-UDF, François Mitterrand
exploite habilement les médias et compte sur le scrutin à la
proportionnelle afin de limiter les pertes du PS. La droite remporte les
élections mais le PS résiste quand même avec 33% des voix.
Le 20 mars le président nomme Jacques Chirac comme Premier ministre pour
la première expérience de cohabitation sous la Vème
République. Le Président manifeste son autorité en
intervenant dans le « domaine réservé »
(affaires étrangères et défense). La situation tendue en
Nouvelle-Calédonie ainsi que le projet de réforme de
l'enseignement supérieur mené par le ministre Alain Devaquet
donne lieu à des accrochages. Mitterrand se déclare
« sur la même longueur d'ondes que les
étudiants » qui manifestent depuis plusieurs semaines. Lors de
son discours rituel du 14 juillet, François Mitterrand déclare
que l'ordonnance sur les privatisations (Suez, Paribas, St Gobain...) lui
« pose un cas de conscience » et qu'il ne la signera pas
obligeant ainsi à ce que cela passe par la voie parlementaire. Il lance
aussi le projet de construction du tunnel sous la manche.
Le 18 février 1987 : François Mitterrand
manifeste son désaccord sur la politique du gouvernement en Nouvelle -
Calédonie, au cours du Conseil des ministres. Ce dernier approuve un
projet de loi sur le référendum d'autodétermination qui
aura lieu en septembre (98,3 % contre l'indépendance, 40 %
d'abstention).
VI - Deuxième septennat :
Bien qu'il sache, depuis novembre 1981, qu'il est atteint d'un
cancer de la prostate, le 22 mars 1988 sur Antenne 2, le chef de l'Etat annonce
aux François qu'il sollicite le renouvellement de son mandat. C'est le
publicitaire Jaques Séguéla qui est son responsable de campagne
il est l'auteur notamment du slogan « Génération
Mitterrand ». On ne parle plus de « changer la
société » mais de « France unie ».
Pour diffuser son message le président rédige une lettre aux
français où il propose notamment le quinquennat, le
rétablissement de l'Impôt sur les grandes fortunes et la
création d'un revenu minimum d'insertion. La fin de campagne est
marquée par des manipulations politiques liées à la crise
calédonienne et à l'affaire des otages au Liban. Le 22 avril,
l'avant veille du scrutin, le président apprend que le poste de
gendarmerie d'Ouvéa a été attaqué (4 tués et
27 otages). Le figaro laisse entendre que François Mitterrand s'est fait
complice des assassins par son laxisme. Mais dans ce contexte troublé,
les résultats du premier tour donnent l'avantage au président. Le
28 avril, le face - à face télévisé est dramatique
pour M.Chirac. L'assaut précipité qui tourne au carnage et la
libération des otages à quelques jours du deuxième tour,
ne suffisent pas à renverser la tendance. Le 8 mai, François
Mitterrand est réélu avec 54% des suffrages. Il nomme Premier
ministre Michel Rocard et dissout l'assemblée nationale ; la droite est
battue aux législatives, malgré des accords locaux de
désistement réciproque avec le Front national, mais le groupe
socialiste et apparentés n'obtiennent qu'une majorité relative et
les communistes refusent une alliance gouvernementale.
Les accords de Matignon mettent un terme au conflit en
Nouvelle-Calédonie. Pour garantir sa crédibilité
Mitterrand crée le Revenu Minimum d'Insertion. Le 14 juillet, il annonce
son intention de construire et d'aménager à Paris « l'une ou
la plus grande bibliothèque du monde et lance une réforme de la
Politique Agricole Commune (PAC). Fort de ce crédit le Premier ministre
prépare la Contribution Sociale Généralisée
destinée à combler le déficit de la Sécurité
sociale. Le président s'occupe des domaines diplomatiques et
culturels : Il accueille à Paris, Yasser Arafat puis Gorbatchev
tout en s'efforçant de relancer la construction européenne.
Après avoir inauguré la Pyramide du Louvre, il
révèle au public à l'été 1989 l'Opéra
Bastille et préside les festivités qui marquent le bicentenaire
de la Révolution française.
François Mitterrand soutient l'unification allemande,
en échange de la reconnaissance de la frontière Oder-Neisse
(frontière polonaise) et d'un approfondissement de la construction
européenne. Le président français a été
accusé d'avoir tardé à se rallier à une
unité allemande aussi rapide. Le 20 avril, François Mitterrand et
Helmut Kohl publient un communiqué commun sur la «
nécessité d'accélérer la construction politique
» de la Communauté européenne et estimant que « le
moment est venu de transformer l'ensemble des relations entre les États
membres en une union européenne ». Cette initiative débouche
sur la conférence de Rome, puis sur le traité de Maastricht
(1992).
En 1991 la participation de la France à la
Première guerre du Golfe entraîne la démission de
Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense, qui voit dans
cette guerre la volonté des États-Unis d'écraser l'Irak,
de mettre un pied au Moyen-Orient et la main sur les ressources
pétrolières.
Il remplace en mai 1991 Michel Rocard par Édith
Cresson. Mme Cresson altère son image par certains propos maladroits,
notamment sur les Anglais et les Japonais (« des fourmis »). Le
gouvernement est ballotté par divers scandales (affaire du sang
contaminé, asile médical au terroriste Habache) et affaibli par
son échec contre le chômage. Le chef de l'Etat n'est pas
épargné et la presse s'empare du dossier
« écoutes de l'Elysée »18(*). Edith Cresson cède la
place dix mois plus tard à Pierre Bérégovoy qui ne peut
empêcher la droite de remporter très largement les
élections législatives en 1993 (le groupe socialiste et
apparentés ne comptent plus que 67 députés).
Édouard Balladur forme un nouveau gouvernement. Le 1er
mai, Pierre Bérégovoy se suicide. Le 4 mai, lors de ses
obsèques, François Mitterrand dénonce «ceux qui ont
pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme », visant les médias en
général.
Mal remis d'une deuxième intervention chirurgicale,
François Mitterrand voit son passé vichyste mis à jour par
la publication en septembre 1994 du livre de Pierre Péan, Une
jeunesse française. La révélation de ses liens avec
le secrétaire général de la police de Vichy, René
Bousquet est terrible. Le chef de l'Etat refuse de nier celui qui a
participé à la rafle du Vel d'Hiv. A le croire, il n'aurait connu
René Bousquet qu'après son acquittement par la Haute Cour de
Justice en 1949. La divulgation de l'existence de Mazarine par l'hebdomadaire
Paris-Match en novembre 1994 lui est moins
désagréable.
Lors de la garden party du 14 juillet 1993, François
Mitterrand prend la défense de Bernard Tapie, impliqué dans
l'affaire de corruption d'arbitre lors du match entre Valenciennes et
l'Olympique de Marseille. L'ancien ministre socialiste Jacques Mellick donnera
un faux alibi à Bernard Tapie, précipitant la chute des deux
anciens ministres de François Mitterrand.
La gauche se redresse aux élections cantonales : son
score augmente de plus de 10 points par rapport aux élections
législatives. Aux élections européennes de juin, la liste
du PS s'effondre à 14% des suffrages, victime de la concurrence de la
liste de Bernard Tapie.
A l'automne 1994, la maladie devient intolérable. Dans
les derniers mois de sa présidence, il trouve la force de participer
à des événements officiels ( célébration du
50ème anniversaire du débarquement en Normandie,
inauguration du tunnel sous la manche et de la bibliothèque nationale de
France). Il accueille avec soulagement la présidentielle de mai 1995 qui
voit la fin de son éprouvant deuxième mandat.
Redevenu simple citoyen, il meurt le 8 janvier 1996 de son
cancer de la prostate. Ses obsèques donneront l'occasion d'apercevoir
côte à côte ses deux familles, officielle et officieuse. Il
repose à Jarnac en Charente, dans le caveau familial.
Annexe 2 : Liste des
émissions consacrées au 10ème anniversaire de la mort de
François Mitterrand.
Emissions télévisuelles :
- Les Mitterrand, Arte, 20H00,
06/01/06 ; 07/01/06
- C'est dans l'air spécial Mitterrand,
France 5, 7/01/06
- Rendez-vous avec Mitterrand, France 5, 20H30,
07/01/06
- Vivement dimanche, vivement dimanche prochain,
France 2, 13H00, 8/01/06
- Riposte spécial François Mitterrand,
France 5, 18h00, 08/01/06
- Mazarine, livre ses souvenirs sur François
Mitterrand, TF1, Journal de 20h, 8/01/06
- Journal de 20H00, France 2, 08/01/06
- Mots croisés, France 2, 23H05,
09/01/06
- Campus, France 2, le 13/01/06 à
23h00
- Arrêts sur image, de Gaulle Mitterrand grandeur et
intimité France 5, 17H00, 27/02/06
- François Mitterrand, le monarque et sa cour,
Arte, Janvier 2006
Emissions radiophoniques :
- Deux milles ans d'histoire, la mort de François
Mitterrand, France inter, 5/01/06
- Mitterrand 10 ans après, France inter,
6/01/06
Annexe 3 : Grille de lecture des publications
Annexe 4 : Grilles de calcul des volumes
rédactionnels
Annexe 5 : Evolution de la
surface rédactionnelle de chaque publication par rapport à la
moyenne sur l'ensemble de la période
La
montagne :
Les
DNA
Nord
Eclair
La
voix du Nord
Le
Dauphiné Libéré
La
Croix
L'humanité
Le
Monde
Le
Figaro
Libération
France Soir
Aujourd'hui en France
Les
Echos
Annexe 6 : Tableaux généraux (plus
tableaux intermédiaires)
* 1 Biographie
complète en Annexe 1
* 2 PS : Parti
Socialiste français
* 3 Liste des
émissions télévisuelles et radiophoniques
dédiées tout ou parties au sujet en Annexe 2
* 4 le chêne :
journal du Mouvement National Républicain ; Rouge journal de la
Ligue Communiste Révolutionnaire
* 5 Presse Quotidienne
Nationale
* 6 Presse Quotidienne
Régionale
* 7 Au sens défini
précédemment
* 8 L'ensemble des tableaux
de base servant à l'élaboration de ses tableaux se trouvent en
Annexe 6
* 9 On était exclues
les données du Monde considérées comme se voulant
neutres.
* 10 Fille cachée de
Mitterrand voir Annexe 1
* 11 La Cagoule est le
surnom donné par la presse à l'Organisation secrète
d'action révolutionnaire connue sous le nom de Comité
secret d'action révolutionnaire (CSAR), groupe d'extrême
droite actif dans les années 1930 en France, dont le principal dirigeant
fut Eugène Deloncle.
* 12 L'ordre de la
francisque gallique est une décoration qui fut attribuée par
l'État français en tant que marque spéciale d'estime du
Maréchal Pétain sous le régime de Vichy. Elle devait
être « le symbole du sacrifice et du courage et rappeler une France
malheureuse renaissant de ses cendres » Elle est crée en 1941.
La francisque est déclarée « insigne du Maréchal
de France chef de l'Etat français ».
* 13 Issue de la
Résistance, l'UDSR ambitionnait de devenir la grande force travailliste
de gouvernement. Parfois classée au centre, voire au centre - droit en
dépit de son nom, elle est considérée par la recherche
historique récente comme une authentique tentative d'un socialisme non
marxiste. Elle perdure jusqu'en 1965.
* 14 Le 7 octobre 1959,
François Mitterrand rencontre Robert Pesquet qui lui confie qu'il serait
chargé de l'éliminer et lui propose de simuler un attentat pour
échapper à son exécution qui doit avoir lieu près
de l'avenue de l'Observatoire à Paris. Le 15 octobre, il est
pourchassé par une voiture, une rafale éclate. Pris de panique,
il se réfugie dans un bosquet du square de l'observatoire. Une semaine
plus tard toutefois, Robert Pesquet affirme que l'exécution était
simulée à la demande de l'intéressé.
* 15 L'Union pour la
Nouvelle République (UNR), est un parti politique français
fondé en octobre 1958 et destiné à soutenir l'action du
général Charles de Gaulle,
* 16 De 1983 à 1986,
cette cellule abusa du droit légalement conféré de
pratiquer des écoutes téléphoniques.
* 17 Le Bundestag
(littéralement « diète fédérale ») est la
représentation parlementaire directement élue de la
République fédérale d'Allemagne.
* 18 On découvre que
la cellule antiterroriste du commandant Prouteau a espionné
illégalement depuis les années 1980 les conversations
téléphoniques de centaines de personnes (journalistes,
politiques, avocats) pour le compte de François Mitterrand) Cette
surveillance avait pour but de protéger Mazarine (fille
illégitime)
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