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Activités agricoles et dégradation des ressources naturelles dans la commune de Ségbana (Bénin) : Impacts sur la santé des populations

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par Aboubakar KISSIRA
EDP- FLASH- Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - DEA Gestion de l'Environnement 2005
  

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CONCLUSION GENERALE

Dans la commune de Ségbana, les activités agricoles occupent une place importante dans la satisfaction des besoins alimentaire et économique. Pour avoir de quoi se nourrir avec, et de revenu, la plupart des populations de cette commune ont une possibilité majeure : mener les activités agricoles. Mais le constat est que les paysans accordent plus d'intérêt à la culture du coton qu'à celle des vivriers. Ce choix a de lourdes conséquences sur la santé des agriculteurs voire des populations en raison des dangers liés à la manipulation des intrants coton, qui se révèlent toxiques. Les autres acteurs de la filière (Agents d'agriculture et Opérateurs économiques privés) n'ignorent pas l'impact négatif de ces intrants sur la santé. Pour corriger cette situation, ils font recours à des thèmes de sensibilisation développés par le canal de la radio communautaire appelée BIO GUERRA de Ségbana. Mais il apparaît que ce seul canal ne suffit pas, et que des canaux complémentaires de communication méritent d'être trouvés pour freiner les dégâts occasionnés par les pratiques des producteurs de coton sur la santé et le bien-être des populations en général. Il conviendra de joindre l'acte à la parole, de faire des descentes sur le terrain pour expliquer aux agriculteurs les aspects négatifs de leurs pratiques agricoles.

Cette étude partage l'avis de BIAOU (2000) pour dire que le coton conventionnel est dénoncé car dévastateur, comporte de nombreux risques environnementaux et se révèle donc non durable. Un autre choix s'impose donc, celui de la mise en place d'un système de production durable de coton... Les pertes en vies humaines dues à l'utilisation abusive des engrais chimiques appellent la recherche de solutions alternatives dont le développement de la filière coton biologique. Certes, le marché du coton biologique est étroit, mais il a le mérite d'exister et peut croître.

Les paysans perçoivent les dangers liés à leurs expositions aux pesticides. Mais il reste qu'ils ne mesurent pas les conséquences de leurs comportements. Tout ce qui les préoccupe, c'est de tout faire pour garantir leur revenu à partir de la culture du coton conventionnel, la seule filière organisée.

Il y a beaucoup d'insuffisances quant à l'organisation de cette filière qui ne garantit plus les revenus des paysans pour plusieurs raisons, dont la recherche effrénée de profit par les distributeurs d'intrants et les acheteurs du coton-graine. Par le système de crédit solidaire, tout se passe comme si pour ces opérateurs économiques privés c'était l'argent qui compte, peu importe pour la santé et le bien-être social et économique du producteur de coton.

Dès lors, la restructuration des services agricoles n'a pas été favorable aux paysans. Elle a une part de responsabilité dans la situation difficile qu'ils connaissent.

Avec le transfert des compétences, pleins pouvoirs ont été donnés aux paysans et aux opérateurs économiques pour la gestion des activités agricoles en général et cotonnières en particulier. Les conséquences de cette politique agricole sont énormes : la santé des producteurs se dégrade de plus en plus, pendant que les recettes du coton baissent fortement, les dettes s'accroissent et divisent les familles et les Groupements Villageois de Producteurs.

Avec la recherche « aveugle » du bien-être matériel, la dégradation des ressources naturelles est accélérée. Les dommages créés par les agriculteurs à ces ressources se multiplient. Le couvert forestier recule à un rythme rapide. Ce qui constitue une lourde perte pour la commune car la protection et l'amélioration de l'environnement assurent le bien-être des populations et le développement économique.

Face à cette mauvaise gestion de l'espace rural et à la persistance des pratiques culturales inadaptées, les actions à mener doivent se situer dans le cadre d'une stratégie dont le défi majeur à relever est la mise en place du développement durable. Les populations actuelles doivent satisfaire leurs besoins tout en permettant aux générations futures de satisfaire les leurs.

L'exploitation des milieux naturels apporte des bénéfices à court terme. Cependant une attention particulière mérite d'être accordée aux coûts de cette exploitation à long terme pour les ressources naturelles et la santé des populations.

Limites de l'étude

Les enquêtes de terrain n'ont pu aborder certaines réalités :

· les conséquences de l'exposition des agriculteurs au soleil au cours des travaux champêtres ;

· les maladies transmissibles par les animaux à l'homme en raison du développement de l'élevage des boeufs de la culture attelée ;

· les appréciations des responsables des sociétés distributrices d'intrants agricoles, des responsables chargés du contrôle et de la commercialisation du coton-graine notamment sur les dispositions prises pour éviter les mauvaises manipulations des pesticides.

Ces préoccupations méritent d'être prises en compte dans les études futures.

Perspectives pour la thèse

Les résultats préliminaires au cours de l'étude pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies serviront de pistes pour la poursuite des travaux de recherche pour la thèse. Au cours des travaux futurs tout sera mis en oeuvre pour aborder les points qui constituent les limites de l'étude antérieure. Pour la thèse, les travaux de recherches vont entre autres :


· s'étendre à l'impact des activités agricoles et de la dégradation des ressources naturelles sur la santé animale, notamment sur les conséquences de la culture attelée et les effets des pesticides sur la santé des animaux ;


· approfondir les conséquences de la disparition du couvert végétal sur la santé animale ;


· s'intéresser aux possibilités de l'utilisation des intrants non toxiques dans l'agriculture béninoise ;


· viser la création d'une synergie entre l'amélioration des pratiques agricoles et de la santé, tout en assurant la viabilité des écosystèmes agricoles ;


· rechercher l'adhésion des décideurs communaux et nationaux à la sécurité sociale, à l'assurance des agriculteurs pour les protéger surtout contre les risques de maladies ;


· rechercher le niveau de collaboration entre les ministères de l'agriculture, de la santé et de l'environnement pour le bien-être des populations ;


· déterminer les possibilités de recours des agriculteurs en cas de duperie (réception de mauvaises qualités de semence, d'engrais et de pesticide) des paysans par les opérateurs économiques ;


· s'intéresser au développement des capacités de conservation et de transformation des produits agricoles ;


· suggérer le renforcement des capacités des acteurs (recherche scientifique, formation / information agricoles, infrastructures ...) ;


· insister sur le financement durable de l'agriculture (fonds de développement agricole, systèmes financiers décentralisés).

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

I- OUVRAGES GENERAUX

BIAOU G. (2000): Coopérer et Agir autrement pour un mieux-être. Les Editions Flamboyant, Cotonou, 339 p.

 

BRISSET C. (1994): Population et environnement. Un enchaînement tragique. Information pour le développement durable, N° 23 - Juillet - Août 1994, PP 3-5

CHAMBERS R. (1990): Développement rural - La pauvreté cachée. Editions KARTHALA, Paris, 357 p.

CIFRED (2001): Agriculture durable et Gestion des ressources naturelles. Edition provisoire, Cotonou, Bénin, 224 p.

DELAPORTE P. et FOLLENFANT T. (2002): Développement Durable - 21 patrons s'engagent. Collection « Documents », Paris, 217 p.

NDABALISHYE I. (1995): Agriculture vivrière ouest africaine à travers le cas de la Côte-d'Ivoire. Institut des Savanes, 371 p.

II- MEMOIRES DE DEA ET DE MAITRISE

ABOUDOU R. (2002): Activités agricoles et Gestion des ressources naturelles à la périphérie de Parakou. Mémoire pour l'obtention du DEA - Gestion de l'Environnement, UAC, 57 p.

ADAMBIOKOU A. J. (2001) : Gestion des terroirs et planification de l'utilisation des ressources naturelles dans la Commune de Klouékanmè. Mémoire pour l'obtention de DEA - Gestion de l'Environnement, UAC, 96 p.

ADANHOUME J. K. (2000): Pollution des sols, des eaux superficielles et souterraines par les engrais chimiques : Possibilité de lutte contre une telle pollution dans le Sud de la République du Bénin. Mémoire pour l'obtention du DEA - Gestion de l'Environnement, UAC, 63 p.

DARAN A. (2004) : Les facteurs de risques de santé liés à la manipulation des insecticides de coton dans la commune de Pèrèrè : Approche socio anthropologique. Mémoire pour l'obtention de DEA, UAC, 62p.

GIBIGAYE M. (2002): Impact socio-économique et environnemental de l'introduction des nouvelles technologies agricoles dans le monde rural : cas des coopératives d'utilisation des machines agricoles (CUMA) de Bembèrèkè. Mémoire pour l'obtention du DEA - Gestion de l'Environnement, UAC, 75 p

KISSIRA A. (2002): L'accès de la femme Boo (Boko) aux activités rurales dans la commune de Ségbana. Mémoire pour l'obtention de Maîtrise de Géographie, UAC, 88 p

OUINAKONHAN M. (2003): Importance du coton dans l'assolement des exploitations et dans la dégradation du paysage au Bénin : Cas de la commune de Gogounou,  Mémoire de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur des Travaux, UAC,

54 p.

III- ARTICLES, REVUES, RAPPORTS

FIDA, (2000): Evaluation de la pauvreté rurale : Afrique de l'Ouest et du centre. Rome, Italie, 113 p.

FIDA, (2001): Rapport sur la pauvreté rurale. Rome, Italie, 268 p.

PGRN, (1996) : Plan d'aménagement participatif des forêts classées de Tchaourou et Toui-Kilibo - Volume I, Bénin, 90 p.

SINSIN B. (1996): Aménagement des forêts de Wari-Maro, Monts Kouffè et d'Agoua. Volet Aménagement de la faune - LEA / FSA / UNB, Cotonou - Bénin - 43 p.

INSAE (2002): Troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitation, février 2002 : résultats provisoires.

MDR, (1998): Annuaire statistique - Campagne 1997-1998, Bénin, 38 p.

MDR, (2000): Schéma Directeur du Développement agricole et rural - Bénin - Stratégies sous sectorielles, Volume II, Bénin, 171 p.

MEHU, (2001) : Plan d'Action Environnemental du Bénin - Première version révisée, Bénin, 170 p.

MISD, (2001) : Atlas monographique des communes du Bénin, 183 p.

PDC, (2004) : Commune de Ségbana, Bénin, 120 p.

MDR, (1995) : Forces et Faiblesses de la filière coton au Bénin, 55 p.

MDR, (1998) : Enquête sur les statistiques agricoles différenciées par genre. Rapport national, Bénin, 55 p.

MDR, (1999) : Atelier national de lancement de l'initiative sur la fertilité des sols - Rapport général, Bénin, 163 p.

MPRE, (1994) : Diagnostic des problèmes de populations au Bénin, 142 p.

BOKO M. (2003): L'approche écosystémique en santé humaine. Cours pour les étudiants en année du DEA, 16 p.

ZAHARIA H. et APOLLIN F. (1997): Ressources et développement durable : une nécessaire concertation. In Gestion des ressources naturelles, France, p2.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand