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Processus d'externalisation en Grande-Bretagne et privatisation de la sécurité: Quels rapports, quels enjeux ?

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par Hugues de Bonnières
Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr -  2007
  

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2. Une réflexion de toutes les parties.

Au vu de l'apparente anarchie du secteur, du polymorphisme de la privatisation de la Défense et de la sécurité (externalisation, sous-traitance, SMP, etc.) il nous paraît important de souligner l'idée de créer une organisation internationale. Organe de centralisation des données (répertoire des prestataires, des clients et fournisseurs de services...), voire de contrôle, cet organisme devrait apporter un bénéfice certain à chaque intervenant dans les processus de privatisation de la sécurité. Cependant, afin d'aboutir à une telle avancée, les différents acteurs prenant part aux différentes étapes des processus d'externalisation et de privatisation doivent d'abord entamer une réflexion à leurs niveaux.

a) les commanditaires

Les Etats, ainsi que les plus grandes entreprises du domaine de l'extraction de ressources naturelles (pétrole, gaz, charbon, métaux rares et pierres précieuses...), devraient être les plus favorables à un tel système. Il est en effet dans leurs intérêts de faire savoir publiquement quels sont les buts qu' ils poursuivent en se tournant vers le secteur privé, quels sont les moyens qu' ils mettent en oeuvre pour cela, quelles sont leurs éventuelles restrictions (charte éthique, Droits de l'Homme), et ainsi faire par ce biais à la fois des appels d'offres et des bilans de l'intervention du domaine privé au

profit du service publique. Si les commanditaires acceptent l'idée de ce genre de structure, ils doivent passer outre leurs réticences naturelles et légitimes qui consistent à dissimuler aux autres la manière dont ils accomplissent ou font accomplir leurs obligations de service à la société, et la tendance à trouver des réglementations internationales et des formes de gouvernance << mondiale >> pour les sociétés internationales devrait s'appliquer aussi dans ce secteur. L'Organisation des Nations Unies pourrait peut être remplir cette fonction de dialogues, d'échanges et de réflexion commune. Une organisation commune devrait voir le jour, destinée à donner un cadre à l' existence de ce secteur de la privatisation. La question est donc de savoir quelle forme aura cette organisation, qui y prendra part, quels seront ses moyens et ses objectifs.

b) les prestataires

Il y a, nous l'avons vu tout au long de cette étude, deux catégories principales d'intervenants dans les processus de privatisation de la sécurité. La première catégorie regroupe les << contractors >>, c'est à dire les entreprises qui fournissent des prestations aux forces armées, dans le but de les aider à se focaliser sur le coeur de leur métier. Nous retrouvons ici les sociétés que nous avons étudiés plus haut, qui ne jouent pas de rôle significatif dans les opérations de combat. Cependant, une société qui fournit des repas à une force armée, même si elle se trouve sur le territoire national, peut avoir une influence sur les missions réelles menées par l'armée : << dans l'armée de l'Air, il n'est pas nécessaire de quitter le sol national pour que l'externalisation soit confrontée aux défis opérationnels. En effet, les forces aériennes participent souvent aux opérations extérieures depuis leurs bases nationales. Ainsi, la base de Mont-de-Marsan a hébergé au cours du conflit du Kosovo des avions ravitailleurs américains qui décollaient tous les matins très tôt et dont les équipages devaient prendre leur petit déjeuner vers une heure du matin. Un tel horaire n'étant pas prévu par le contrat d'externalisation liant l'armée de l'Air à la société de restauration, la surfacturation fut particulièrement élevée. Dans le même temps, le personnel militaire de la base était plutôt enthousiaste à l'idée de participer, même à une heure aussi inhabituelle, à un effort de guerre pour lequel il passe le plus clair de son temps à s' entraîner. >> 32

32 . Rapport d'Information déposé par la Commission de Défense Nationale et des Forces Armées, op. cit.

Ces entreprises, qui ne fournissent que des prestations annexes au métier militaire, ne peuvent pas être considérées comme appartenant au domaine des activités militaires, contrairement à la seconde catégorie, qui regroupe les sociétés fournissant des services d'ordre militaire, ou des prestations directement liées à ce domaine : entraînement, formation, ravitaillement, soutien logistique et même activités de combat.

Nous avons vu qu'il existe déjà des cas dans lesquels des sociétés fournissent des services qui appartiennent aux deux catégories. L'intérêt pour les prestataires de la sécurité privée est donc double dans ce cas. La création d'un organisme de référence, reconnu publiquement, leur permettrait de se placer avantageusement sur le marché de la sécurité privée, et de gagner en respectabilité, en reconnaissance. Beaucoup de SMP exigent une meilleure reconnaissance, et veulent être connues comme des entreprises respectables, au comportement irréprochable :

<< Comme elle l'a toujours déclaré, Sandline International est en faveur d'une réglementation et d'un cadre légal strict qui engendrerait de la confiance dans le professionnalisme et les pratiques légales et éthiques des participants à la privatisation. >>33

La majorité des entreprises travaillant pour l'Etat ne sont pas concernées par ce phénomène de transparence éthique. En effet, où se trouve l'éthique lorsque l'on est une société de restauration, de transport, de maintenance informatique, si ce n'est dans la bonne réalisation de la prestation. En revanche, les SMP sont plus que concernées par les aspects moraux de leur profession. Elles savent que de la gestion de leur réputation à ce niveau dépend leur survie, et que pas une << bavure >>, pas une erreur d'ordre moral ne doit entâcher leur travail. C' est pourquoi elles ont pris les devants, en se réclamant toutes de diverses chartes de bonne conduite, de différents codes d'honneur et de nombreuses associations (Cf. Annexe III, Code de conduite de l'IPOA). Est-il permis de se demander dès lors si l' auto réglementation tant critiquée par certains, comme War on Want, ne pourrait pas produire des effets positifs sur le secteur ?

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