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Michel Foucault ,Psychiatrie et médecine

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par David Labreure
Université Paris 1 panthéon sorbonne - Ma??trise 2004
  

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3:VERS UNE DEPSYCHIATRISATION ?

Dans l'article « Le pouvoir psychiatrique » transcrit dans les Dits et Ecrits, Foucault constate la « crise de ces disciplines »182(*) que sont la médecine et la psychiatrie, entrées toutes deux comme nous venons de le voir dans un système de pouvoir. Foucault ne préconise pas de solution en particulier mais tente de trouver des ouvertures,des pistes .Il trouve même surprenant que ce soit lui le philosophe, l'archéologue des sciences humaines qui réfléchisse sur la psychiatrie, qui ose la remettre en cause et non la profession elle même. Il semble ainsi très attentif à certaines orientations prises par des mouvements de dépsychiatrisation et d'anti psychiatrie apparus dans les années 1960/1970 :

I : UN CONSTAT:LE MONDE EST UN GRAND ASILE :

D'après Foucault, « Le monde est en train d'évoluer vers un modèle hospitalier et le gouvernement acquiert une force thérapeutique »183(*) .Il s'agit là d'un des effets pervers de la médicalisation à l'extrême : le pouvoir ne peut désormais exercer sa compétence que parce que la médecine psychiatrique possède en même temps un savoir.  « La thérapie médicale est une forme de répression » note Foucault : le thérapeute a un pouvoir sur le patient dans le sens où il va décider de l'état mental de tel ou tel individu, de dire si il est normal ou fou. Selon Foucault, la pratique actuelle de la psychiatrie, qui s'effectue à l'intérieur des cabinets spécialisés, voire même à l'hôpital, n'est pas bonne car on isole d'abord le malade du lieu duquel on le retire dans le but, ensuite, de le réadapter à ce milieu...Il y a donc là comme une contradiction : c'est plutôt le psychiatre lui-même qui devrait aller vers le malade, vers le lieu où il habite. Le psychologue lui aussi exerce une certaine forme de pouvoir car il influe sur les choix de vie d'un individu, ou sur plusieurs - dans le cas des thérapies de groupe .Plus encore que contre une médicalisation, Foucault nous met donc en garde contre une « psychiatrisation », ce qui lui fait dire que « Le monde est un grand asile » : Aux yeux des gouvernants, l'état mental des individus prend de plus en plus d'importance. Dans un article de 1977, écrit pour Le Nouvel Observateur , concernant le livre de Robert Castel ,l'Ordre psychiatrique,Foucault constate,à l'instar de Castel que la psychiatrie s'est intégrée à toute une stratégie de normalisation,d'assistance et de surveillance. Les deux hommes sont d'accord pour faire de la psychiatrie la figure de proue d'une médecine s'affirmant de plus en plus comme une technologie générale du corps social et pour dénoncer les risques de manipulation et de contrôle social que la psychiatrie recèle. La grande phrase de Castel sera d'ailleurs de dire que « nous sommes tous des psychiatrisables en puissance ».C'est d'après cet ensemble de constats que se pose le problème de la dépsychiatrisation : Ne serait il pas plus raisonnable d'enrayer ce processus d'emprise totale sur les corps et trouver des solutions pour en sortir ?

* 182 Michel Foucault, « le pouvoir psychiatrique » in Dits et Ecrits, Quatro Gallimard, Paris vol I et II, 1994, p.1543.

* 183 Michel Foucault, « Le monde est un grand asile » in Dits et Ecrits, Quatro Gallimard, Paris vol I et II, 1994, p.1301.

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