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Impact de l'arrimage du Franc CFA à l'Euro sur la balance commerciale : le cas du Cameroun

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par Francis Yannick ZAMBO ZAMBO
Institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée de Yaoundé - Ingénieur statisticien 2006
  

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III- Conception du modèle économétrique

III.1 Le modèle économique de base

Le modèle économétrique qui sera conçu n'est pas ex nihilo. Il trouve ses fondements dans le modèle de Mundell-Fleming notamment en ce qui concerne les facteurs explicatifs des exportations d'une part et des importations d'autre part.

C'est donc les mêmes variables exogènes15(*) qui seront pris en compte, avec cependant, le souci de mieux adapter le modèle de Mundell-Fleming aux réalités de bon nombre de pays en voie de développement comme le Cameroun.

III.2 Les ajustements apportés au modèle de base : ajout de la variable «  prix effectifs » et « prix effectifs des importations »

Les ajustements concernent tant les importations que les exportations. C'est en effet l'ajout de variables qui n'apparaissent pas dans le modèle économique de base et qui pourraient donner des explications supplémentaires quant aux variations du solde commercial du Cameroun.

Ajustements liés aux exportations : ajout de la variable «  prix effectifs » et d'une constante.

Les prix effectifs

Le travail est effectué avec les exportations en valeur qui sont données par les statistiques du commerce extérieur. Jusque-là, le PIB du RDM et le TCER sont les seules variables explicatives à prendre en compte selon le modèle de base.

L'évolution du PIB du RDM traduit l'évolution de la conjoncture mondiale. Plus cette dernière est favorable, plus les partenaires commerciaux ont besoin de plus de produits input pour augmenter le niveau de production afin de faire face à un éventuel accroissement de la demande mondiale consécutive à la hausse des revenus. La conjoncture mondiale conditionne donc, stricto census, le volume de biens demandés par l'extérieur.

Quant au TCER, il est certes un indicateur de compétitivité prix, mais il permet surtout aux partenaires commerciaux d'effectuer des arbitrages sur les régions du monde dans lesquels ils peuvent acheter des produits à des coûts inférieurs à ceux pratiqués chez eux ou tout simplement chez les pays qui présentent les coûts les plus avantageux. Le TCER conditionne ainsi le choix du pays comme partenaire à l'importation du RDM moyennant le niveau des prix relatifs combiné au taux de change nominal.

Vu sous cet aspect, le TCER ainsi que le PIB du RDM traduisent in fine le degré de sollicitation des produits d'un pays et donc leur demande en volume. Or, la valeur au sens de son calcul arithmétique n'est pas que fonction du volume mais elle dépend aussi des prix pratiqués par le pays domestique. C'est la raison pour laquelle, comme variable explicative supplémentaire des importations, il sera pris en compte les prix effectifs des produits exportés. Ces prix seront notés P.

La constante

Par observation de ses pays de vente, le Cameroun a depuis plus de 20 ans les mêmes pays clients. Il s'agit de la France, des Pays-bas, de l'Espagne, de l'Italie et dans une certaine mesure les Etats-Unis, la Belgique et le Gabon. Ces pays sont donc les clients traditionnels du Cameroun à travers les habitudes, les préférences, certains accords préférentiels comme ceux de la banane camerounaise conclus avec l'Union Européenne ; des accords de quotas, etc. Cela fait que ces pays importent toujours les produits du Cameroun quelle que soit l'évolution du TCER ou de leur PIB surtout que ce dernier n'est pas forcément corrélé aux importations faites à partir d'un pays donné comme le Cameroun 16(*). Il existerait donc une partie des exportations indépendantes des variables explicatives citées plus haut. Ce fait sera traduit dans notre modèle par l'introduction d'une constante C.

L'équation des exportations

Soit P les prix effectifs et C la constante. Alors, en première analyse17(*), l'équation des exportations donne :

X = X(Y', TCER, P) = x1 * Y' + x2 * TCER + x3 * P + C

x3 est l'indicateur d'élasticité des exportations par rapport aux prix. Si les prix abordés de cette manière sont significatifs selon les résultats du modèle, l'on devrait s'attendre à ce que x3>0 car l'appréciation des prix à l'exportation est susceptible de rehausser la valeur de ces dernières.

Ajustements liés aux importations : ajout de la variable «  prix effectifs des importations »

Pour les mêmes raisons que celles des exportations et avec le même principe de calcul, il sera introduit une nouvelle variable explicative des importations appelée prix effectifs des importations notés Pm.

En première analyse, l'équation des importations donne :

M = M(Y, TCER) = m1*Y + m2 *TCER + m3*Pm

Les indicateurs d'élasticité m1 et m2 devraient être de signe positif pour des raisons déjà évoquées dans le modèle de Mundell Fleming. Quant à m3, on s'attend à ce que son signe soit positif ; en effet, plus les produits d'importation sont onéreux, plus la valeur (et non en quantité) de ces importations sont susceptibles de s'accroître.

III.3 Déduction de la balance commerciale

La balance commerciale devrait donner :

X - M = x1*Y' + x2 * TCER + x3 * P + C - m1 * Y - m2 * TCER- m3*Pm. D'où :

X - M = (x2 - m2) TCER + ( x1*Y' - m1*Y) + x3*P - m3*Pm + C.

III.4 Quelques précisions

Il est à noter que le modèle économétrique pourra être révélateur du fait que certaines variables, pourtant citées dans le modèle de Mundell-Fleming ajusté, ne soient pas significatives dans le cas du Cameroun. Si tel est le cas, lesdites variables seront supprimées de l'équation du modèle pour ne considérer que les variables explicatives significatives. Ces éventuelles suppressions se feront donc après obtention des résultats du modèle tels que donnés par le logiciel Eviews.

* 15 Voir Le modèle de Mundell Fleming, pp31 à 32.

* 16 En effet, le PIB d'un pays peut augmenter ou baisser et induire plutôt la hausse ou la baisse des importations en provenance d'un autre fournisseur qui n'est pas forcément le Cameroun.

* 17 Voir l'explication de « en première analyse » au titre III.4 du Chapitre III.

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