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Etat d'Avancement de la Politique de Décentralisation de l'Education en Province de Kigali-Ngali

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par Valens Mbarushimana
Université Nationale du Rwanda (UNR) - Licence en Education 2004
  

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ABSTRACT

For more than two decades, decentralization has become an important subject of discussion in developping countries' politics. These countries have embarqued on a vast reform process in order to raise political, economic or social challenges to national and international level. In this regard, decentralization gains ground in the demands of restructuring and public administration modernization. People's involvement in their own affairs management is the most needed.

In Rwanda like elsewhere, decentralization is carried out according to the realm of activities. In education, it has come true since May 1997. As a process the educational decentralization is a complex phenomenon whose success depends on a number of factors. According to the data collected from educational stakeholders in Kigali-Ngali Province, we release the achievement of the educational decentralization policy in that Province.

The outcome of our research shows that this policy taken as a whole is promissing, in spite of a few problems facing it. However, the administrative reforms have started and some responsibilities have been transferred to decentralized units. The stakeholders' participation in the decision- making process has increased although some of these decisions still depend on the Ministry of Education instructions. The latter has full control over education and other educational stakeholders work field is still limited as a consequence. Instead of being centralised, some services are carried out at provincial, district and school level.

Inadequate human resources, material and financial problems are remarkably seen; mobilization meetings should be encouraged to overcome any form of resistance to this change. School legislation on decentralization has not yet been made official, they resort to written and oral instructions. For lack of this, educational stakeholders resort to the former legislation. However, stakeholders confirm that, despite all those problems, educational decentralization turns out to be more effective than its centralization.

0. INTRODUCTION GENERALE

0.1. Position du problème

Après la guerre et le génocide de 1994, tout est en ruine au Rwanda. On remarque d'importantes pertes en vies humaines, les infrastructures sont endommagées, l'économie en ruine, etc.

Pour relever les défis, le Gouvernement d'Union Nationale a entamé le travail d'exécution des mesures d'urgence pour reconstruire le pays. Il a pu réhabiliter les structures gouvernementales, restaurer les services publics (santé, éducation, sécurité, justice, etc.), rétablir un gouvernement crédible aux yeux du peuple rwandais et de la communauté internationale, réhabiliter et stabiliser l'économie (MINALOC, 2000,  p.1).

En dépit de ces efforts accomplis par le Gouvernement d'Union Nationale, certains problèmes persistent dans le système politico-administratif rwandais. Ces problèmes concernent la faible participation de la population dans la prise de décision à propos des situations la concernant, le manque de transparence dans la gestion des structures au niveau administratif, l'inadéquation de la capacité en termes humains, des systèmes, des structures, des institutions, des réseaux de communications et d'attitudes au niveau du gouvernement central et local, la pauvreté, etc.

Un système politico- administratif où l'on localise des problèmes pareils ne peut pas soutenir un développement économique et social durable parce que l'énergie du peuple concerné n'est pas suffisamment mobilisée pour initier, planifier et exécuter une action de développement basée sur les besoins localement identifiés.

Pour impliquer davantage la population dans la résolution des problèmes la concernant, le Gouvernement d'Union Nationale a opté pour la politique de décentralisation. Celle-ci consiste en un « processus de transfert des pouvoirs, de l'autorité, des fonctions, des responsabilités et des ressources nécessaires du Gouvernement Central aux organes administratifs locaux » (MINALOC, 2000 p.5).Cette politique a été adopté officiellement en date du 26 mai 2000.

A sa conception, la politique de décentralisation avait pour objectif global d'« assurer l'habilitation politique, administrative, sociale, économique et technique de la population locale à lutter contre la pauvreté en participant dans la planification et dans la gestion de son processus de développement » (MINALOC, 2000, p.7)

Bien qu'adoptée officiellement en mai 2000 par le MINALOC, la politique de décentralisation avait été prônée un peu avant, en mai 1997, par le MINEDUC. En effet, certaines tâches de l'administration centrale avaient été transférées au niveau des Inspections d'Arrondissement. Comme le souligne D. NKERA NTIZO (2003 p.6) le Ministère de l'Education avance la raison en faveur de cette décentralisation en ces termes : «Depuis l'indépendance du Rwanda, le Ministère de l'Education et le Gouvernement en général n'ont pas accordé aux niveaux de base de l'éducation les plus proches de la population le pouvoir de gestion et d'exécution de certaines fonctions sans recourir à l'autorité centrale ».

La nécessité de décentraliser une structure ou une organisation comme l'éducation avait également été soulignée par différents auteurs. A titre d'exemples, prenons H. MINTZBERG, (1998), J. HALLAK (1976) et J.DELLORS(1996) pour ne citer que quelques-uns.

Pour H. MINTZBERG (1998 p.176), il faut décentraliser une structure ou une organisation comme l'éducation parce qu'un seul centre, un seul cerveau ne peut pas comprendre toutes les décisions. En effet, il est difficile à un seul individu de prendre toutes les décisions dans une organisation d'action sociale de plusieurs personnes. La décentralisation permet également à l'organisation de répondre rapidement aux conditions locales. Elle est enfin, un moyen de motivation. Les personnes créatives et intelligentes ont besoin d'une marge de manoeuvre considérable. L'organisation ne peut les attirer, les garder et utiliser leurs initiatives que si elle leur donne des pouvoirs de décision très importants. Une telle motivation est cruciale dans les travaux de nature professionnelle. De plus, la décentralisation permet aux cadres de s'entraîner à décider.

Pour J. HALLAK (1976,  p.31), la décentralisation est nécessaire d'une part, en raison de la masse d'informations détaillées et fiables qu'il faudra traiter mais également, parce que certains éléments sociaux et politiques très importants ne peuvent être identifiés et maîtrisés qu'au niveau local.

La décentralisation de l'éducation est, d'après J. DELLORS (1996 p.165), d'un rôle important pour assurer une bonne coordination de différentes instances du système. Elle « permet d'ouvrir un espace de prise de décision démocratique où les attentes des parents, d'élèves ou des organisations qui composent le système éducatif doivent faire preuve d'une réelle volonté de s'adapter aux conditions locales et adapter une attitude ouverte vis-à-vis du changement ».

Cependant, pour introduire un changement aussi complexe que la décentralisation, certaines précautions doivent être prises pour qu'il puisse réussir.

A ce propos, GONIDEC (1983, p.73) fait remarquer que « le fonctionnement satisfaisant d'institutions décentralisées dépend de la réunion d'un certain nombre de conditions : problème de personnel et celui des finances locales, car aucune décentralisation véritable n'est possible si les instances locales ne disposent pas de ressources financières suffisantes ».

Aussi, d'après N. Mc. GINN et T. WELSH (1999, p.82) deux conditions doivent présider la mise en oeuvre de toute réforme, y compris la décentralisation. D'une part, il faut un appui politique en faveur des changements proposés et d'autre part, il faut que les acteurs de la réforme soient capables de la mener à bien.

La mise en exécution de la politique de décentralisation est un long processus. Elle passe par trois degrés à savoir la déconcentration, la délégation et la dévolution. La décentralisation de l'éducation au Rwanda doit donc poursuivre le même processus.

Nous ne sommes pas les premiers à parler de la décentralisation de l'éducation car d'autres études ont été menées à ce propos. Nous pouvons citer à titre d'exemple les Mémoires de :

· I. NKUNDABATWARE (1998), intitulé « Etude des effets de la centralisation sur la gestion du personnel enseignant ». Au terme de sa recherche, il a constaté que le système de centralisation occasionne la lourdeur administrative, des retards qui provoquent des sentiments de frustration, de mécontentement et de découragement chez les enseignants alors que la décentralisation pourrait être une des solutions.

· J. KAYIRANGWA (2000) a étudié la « répartition du pouvoir et l'efficacité du fonctionnement du Ministère de l'Education ». Elle s'est intéressée sur le fonctionnement des Directions de l'enseignement primaire et secondaire du MINEDUC en termes de répartition du pouvoir et l'efficacité de leur fonctionnement dans le cadre de la politique de décentralisation. Son étude a montré que le partage de pouvoir entre les différents niveaux de la ligne hiérarchique augmente la rapidité et le cheminement du traitement des dossiers au MINEDUC.

· Ainsi que le Mémoire de D. NKERA NTIZO (2000) concernant la « Contribution de la décentralisation à l'amélioration de la gestion du système éducatif au niveau local » pendant que celle-ci est sous la tutelle du Ministère de l'Administration Locale, de l'Information et des Affaires Sociales (MINALOC). Il a constaté que la décentralisation de l'éducation au niveau local améliore la gestion du système éducatif mais que les difficultés étaient encore nombreuses.

Comme nous venons de le montrer, tous ont parlé soit de la décentralisation, soit de la centralisation de l'éducation, mais personne n'a jusqu'à présent mené une recherche sur l'état d'avancement de la politique de décentralisation de l'éducation au Rwanda que ce soit au niveau national, provincial ou local.

Notre étude constitue donc un apport particulier car elle est la première à traiter ce domaine en prenant le cas de la Province de Kigali-Ngali.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo