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Le management des ressources humaines dans les radios privées, cas de RadioTiemeni Siantou

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par Crescence Irene Mbezele
Universite de Yaounde II - Licence en communication,option journalisme 2005
  

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CHAPITRE I :

LA RTS DANS LE PAYSAGE AUDIOVISUEL

CAMEROUNAIS

Introduction partielle

Le paysage audiovisuel camerounais connaît une grande avancée depuis la publication du décret du 03 avril 2000 portant libéralisation du secteur. Il vit au rythme incessant des ouvertures de supports audiovisuels au point que dans la seule ville de Yaoundé, on dénombrait à la division des technologies de la communication du ministère de tutelle, vingt trois radios privées (23) en juillet 2004.

Radio à capitaux privés, La Radio Télévision Siantou devenue Radio Tiemeni Siantou est la propriété de Lucien Wantou Siantou, le président du groupe Siantou. Ce dernier comprend outre la radio, un collège, un institut universitaire, un nouveau complexe universitaire situé à Biteng et opérationnel depuis la rentrée académique de septembre 2005 et bientôt peut-être une télévision du même patronyme. De plus, la 90.5 FM compte parmi les radios les plus en vue de la bande locale de Yaoundé. Ce dynamisme certain est tributaire de son histoire (Section 1), de son environnement structurel et infrastructurel (Section 2) mais aussi de son fonctionnement (Section 3).

Section I : Naissance et évolution

La RTS émet, pour la première fois, le 05 avril 1999 dans les locaux de l'Institut Siantou supérieur sis à Mvog-Mbi. A l'origine, elle est un « instrument didactique et de formation »14(*), une radio d'application pour les étudiants inscrits dans les filières comprenant les métiers de la communication de l'institut.

Mais, cette idée de départ ne restera qu'une intention puisque dans les faits comme le confirme Bouba Ngomna, membre du comité de gestion de la ligne éditoriale, « Jamais les étudiants n'ont effectué des travaux pratiques sur les antennes de la RTS »15(*).

Le 05 avril 2000, soit deux jours après la signature du décret d'application rendant effective la libéralisation audiovisuelle, la RTS se positionne sur les ondes comme une chaîne musicale. Entre 6 heures et 19 heures, on y diffuse de la musique de tous bords ainsi que des jingles identifiants la 90.5 FM.

La première grille des programmes est portée sur les fonts baptismaux le 12 juin 2000 et le 24 juin de la même année, Jacques Fame Ndongo, le ministre de la communication de l'époque, inaugure les installations de la radio.

Les programmes s'étalent sur 13 heures. Mais très vite, l'heure de fermeture passe de 19 heures à 20 heures puis 22 heures. En octobre 2001, la RTS émet 24 heures sur 24 sous l'impulsion de J « Point » Remy Ngono, le chef de chaîne. Cette innovation que Julien Bétilené, le chef de l'unité technique reconnaît avoir lancé sur « un coup de tête, sans dispositions spéciales, ni futures »16(*) permet néanmoins à la radio de concurrencer la FM 94 et Magic FM qui se disputaient l'audience de nuit. Dès ses débuts, la RTS prend l'option de radio de proximité. Les six flash d'informations quotidiens sont axés sur les faits divers et les informations « croustillantes»

des quartiers de Yaoundé. Quand le journal parlé est introduit, J« Point » perpétue la tradition : « le journal doit faire la part belle aux informations de proximité. Les auditeurs doivent se sentir concernés au maximum par nos informations », annonce t-il aux journalistes réunis en conférence de rédaction.

L'information dite institutionnelle est mise en minorité et progressivement les émissions prennent la couleur populaire. Les thèmes à caractère social deviennent le principal cheval de bataille de la « chaîne des majors ». Parmi les émissions qui grossissent son audience, « Kondrey Show » conçu et présenté par le chef de chaîne fut à l'origine des joies et des peines de la radio.

Bouba Ngomna, membre du comité de gestion de la ligne éditoriale admet dans un entretien accordé à Théodore Benjamin Fouda Effa, que « dans les ministères, les marchés, les débits de boissons, c'était devenu une religion »17(*).

La chronique de tir à boulets rouge, dénonce les dérives et les déviances sociales. Des thèmes comme la prostitution, l'homosexualité, le vol, l'escroquerie, la paresse, la fuite des cerveaux ...sont abordés par le « franc-tireur ».

Grisé par le succès fou de son concept auprès des publics, « le coup franc » s'est mué en une chronique sociopolitique dans laquelle J «Point » pourfend les pouvoirs publics. A l'observation, « Coup franc » devint son instrument de règlement de comptes. A titre d'exemple, on peut citer le cas des vendeurs à la sauvette déguerpis du marché Mvog-Mbi par le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé de l'époque, feu Nicolas Amougou Noma, qu'il traite de « lutteur pour l'expansion de la pauvreté ». L'affaire du sanctuaire à gorilles de Mengamé l'oppose à Sylvestre Naah Ondoua, le ministre de l'Environnement et des Forêts d'alors. Puis, il s'est ligué contre André Mama Fouda, le directeur général de la Mission d'Aménagement et d'Equipement des Terrains Urbains et Ruraux sur la question des désabusés de la MAETUR, Roger Milla, le célèbre footballeur et bien d'autres passent à la trappe de J « Point».

Devenu incontrôlable, le chef de chaîne va susciter les inquiétudes des autorités gouvernementales qui, excédées vont réagir par la voix du ministre de la communication.

Le 14 novembre 2003, au journal parlé de 12 heures sur la radio télévision Siantou, (le plus court de son histoire, il n'aura duré que le temps de la lecture de la décision), le directeur de publication suspend d'antenne, J« Point » avec ampliation au ministre de la communication. Une série de manifestations est initiée par les fans du chef déchu en vue de le faire réhabiliter sur l'antenne de Siantou.

Des marches sont annoncées sur le boulevard du 20 mai, des appels de soutien et de mobilisation sont lancés sur toutes les radios locales et aussi sur les ondes de la radio France Internationale d'où J « Point » lance un appel au chef de l'Etat. Ce geste de trop finit par faire perdre patience à la classe politique. Neuf jours après la suspension d'antenne du « franc tireur », la Radio Télévision Siantou reçoit une mise en demeure pour « Incitation a l'insurrection, appel à la révolte et outrage au chef de l'Etat ».

Une réunion de crise est convoquée avec un seul point à l'ordre du jour, la réorientation de la ligne éditoriale. Le poste de chef de chaîne jusque là occupé par J« Point » est suspendu de l'organigramme et le comité de gestion de la ligne éditoriale est mis en place pour l'administration et le suivi des orientations éditoriales.

En fin novembre 2003, la RTS tourne la page noire et en entame une nouvelle.

Le 21 août 2005, elle change de dénomination et devient Radio Tiemeni Siantou à la faveur de la convocation du comité chargé de l'examen de l'octroi des licences d'exploitation aux entreprises de communication audiovisuelle. Cette mutation est également une conséquence de deux dispositions de la loi n°158/2000 du 03 avril 2000. En effet, l'article 19 dispose qu'« aucune personne physique ou morale ne peut être actionnaire dans plus d'une entreprise privée de communication audiovisuelle ».L'article 20 vient limiter à un chiffre égal à un, la propriété d'organe de presse audiovisuelle à travers l'énoncé suivant : « Le propriétaire d'un organe de presse ne peut acquérir des actions dans plus d'une entreprise privée de communication audiovisuelle ».Or dans l'ancienne dénomination, on avait à la fois l'organe radio qui constitue à lui seul déjà une entreprise ; et l'organe télévision, une autre entreprise, les deux ne pouvant être jumelées.

* 14 Nicole Scholastique Befe Owona, op.Cit

* 15 Théodore Benjamin Fouda Effa, la ligne éditoriale de la RTS pendant la présidentielle d'octobre 2004 au Cameroun, Institut Siantou Supérieur, juin 2005.

* 16 Théodore Benjamin Fouda Effa, op. Cit.

* 17 Théodore Benjamin Fouda Effa, op. Cit.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery