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Titrisation des prêts et créances bancaires dans l'espace de l'Union Monétaire Ouest-Africaine

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par Pantaléon Antoine BAKPE
CESAG Programme Master Banque & Finance - Master Banque & Finance 2008
  

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Chapitre 2...Résultats de la recherche et Recommandations

Dans ce chapitre, il est récapitulé dans une première section les résultats auxquels la recherche a abouti. Ensuite la seconde section propose des recommandations concrètes pour réglementer et pratiquer la titrisation bancaire dans l'UMOA.

Section 1...Présentation des résultats de la recherche

Les résultats de l'enquête d'opinion se récapitulent comme suit :

· Deux des sept banques ayant répondu à l'enquête d'opinion sont déjà cotées à la BRVM.

· Les principales sources de refinancement utilisées par les 7 banques sont : augmentation de capital, dettes subordonnées (quasi fonds propres) et emprunts obligataires.

· Trois banques sur sept sont suivies par une agence de notation, deux envisagent commencer la notation financière en 2008.

· Aucune des sept banques n'a encore cédé ses crédits pour son refinancement.

· Les sept banques approuvent que :

- la titrisation est un moyen efficace pour réduire les risques bancaires et améliorer la rentabilité des banques.

- la titrisation leur facilitera effectivement l'octroi de prêts à moyen et long termes et qu'ainsi le secteur bancaire contribuera davantage à la croissance économique.

- que la titrisation est une bonne source de refinancement et un puissant instrument de développement économique.

· Pour six des sept banques, la titrisation des prêts n'est pratiquement pas utilisée dans l'UMOA parce qu'elle n'est pas encore autorisée et réglementée par les Autorités.

· Les sept banques précisent certaines caractéristiques essentielles pour que la mise en route de la titrisation donne satisfaction aux banques :

- Nécessité d'avoir des opérateurs rompus à la titrisation sur d'autres marchés pour faciliter sa mise en oeuvre technique.

- Autorisation dès le départ de la titrisation des crédits hypothécaires et des crédits commerciaux.

- Mobilisation d'une bonne base d'investisseurs institutionnels non bancaires sur la BRVM.

Les résultats de l'enquête et les échanges confirment que :

· la titrisation des prêts et créances bancaires à moyen et long terme constitue une alternative crédible pour le financement du développement et de la croissance économique. Et que les banques universelles peuvent jouer un rôle actif et décisif dans le financement à moyen et long terme de l'économie grâce à la titrisation des prêts de mêmes maturités.

· cette technique a bien le potentiel de favoriser l'avènement de banques universelles de taille plus modeste, moins risquées mais saines et dynamiques.

Si la part détenue par les actionnaires nationaux, dans le capital social des banques de l'UMOA (388 Milliards au 31 décembre 2006), a quelque peu progressé en 2006 de 2,3 points de pourcentage pour s'établir à 40,4%, la participation des non-nationaux (59,6%) reste élevée et dominante. La compétition bancaire orientée et déterminée par la taille et le total du bilan n'est pas neutre. Elle conduit à des regroupements et fusions stratégiques (Méga fusions) que les actionnaires nationaux peuvent avoir du mal à suivre. Elle explique l'obsession des banques à mobiliser le plus de dépôts, à accorder et conserver au bilan le plus de crédits. Les autorités monétaires et de surveillance, à leur tour, analysent la qualité des emplois et les profils de risques des banques et préconisent souvent, si elles ne l'exigent pas, la recapitalisation à savoir la constitution de plus de provisions et de plus de fonds propres. Presque toujours l'actif est vu comme une fatalité, comme une contrainte absolue et ne fait souvent l'objet d'aucune restructuration. Les préconisations vont en général dans le sens de la réorganisation du passif, de l'augmentation des ressources, notamment du capital.

Cette approche aboutit à des banques trop gigantesques et mal maitrîsées, ces fameuses « too to fall ». On ne sait jamais quand et où la crise bancaire va éclater. Et quand elle éclate, le libéralisme montre son vrai visage : étant donné le risque systémique, les crises bancaires à répétition sont payées par la communauté, les contribuables ce qui équivaut à une socialisation des pertes après la privatisation des profits antérieurs. En fait, aussi solide que puisse être le contrôle prudentiel et aussi pertinent que puisse être le  ratio « Cooke » ou le nouveau dispositif « Mac Donough », les banques sont surtout vulnérables aux modifications brutales de la confiance du public. Au lieu de laisser les actifs des banques croître indéfiniment, l'autre alternative pourrait consister à assainir régulièrement la taille des banques par la réduction des actifs à savoir leur titrisation.

Si la titrisation peut, si l'on y prend garde, provoquer ou aggraver des problèmes comme ceux liés au risque systémique, à la stabilité financière, à l'asymétrie d'information, aux conflits entre principal et agent, à la difficulté de rédaction des contrats pour que la cession de créances soit totale et définitive, il n'en demeure pas moins que beaucoup de banques se comportent de plus en plus comme des initiateurs de crédit que comme de pourvoyeurs de fonds à moyen et long termes en sortant les créances de leurs bilans à travers la titrisation. Nos recherches ont montré en effet que partout dans le monde, la titrisation est en train d'être appliquée à une échelle de plus en plus large. Elle change la nature des relations entre emprunteurs et prêteurs et établit de nouvelles relations entre prêteurs et ceux à qui les prêteurs transfèrent le risque de crédit. La titrisation favorise des changements importants et utiles sur les institutions financières. Le rôle capital que les banques jouent, et continueront de jouer et son incidence pour la stabilité financière font que la titrisation est d'un intérêt particulier pour les autorités monétaires, Banque Centrale, Commission Bancaire et Autorités des marchés financiers. La titrisation a clairement des implications aussi bien monétaires, macroéconomiques que sur la stabilité financière. Elle aide à améliorer les contraintes et exigences de fonds propres complémentaires modifiant ainsi le mécanisme de transmission de la politique monétaire.

Selon un communiqué de presse sur www.JeuneAfrique.com du 21 janvier 2007, le réseau Atlantique Banque, présent dans sept des huit pays de l'UMOA, aurait lancé son premier programme de titrisation avec Intangis, Fonds d'investissements américain. Il est à souhaiter que de telles initiatives se concrétisent de plus en plus pour améliorer la liquidité de nos marchés financiers.

Section 2...Recommandations

Nous recommandons que l'UMOA, sous la houlette de la BCEAO, commence son apprentissage de la titrisation. La plupart des pays ont d'abord commencé et ont ensuite affiné progressivement les règles pour atténuer les risques liés à la titrisation.

1. Créances bancaires titrisables dans l'espace UEMOA

La BOAD accordant surtout des financements à moyen et long terme, la titrisation peut s'appliquer à tous les prêts BOAD. Par ailleurs, nous recommandons que la BOAD privilégie le soutien des programmes de titrisation des banques commerciales aux financements directs plus risqués.

Nous recommandons pour commencer la titrisation des crédits immobiliers, des créances hypothécaires. Les crédits à moyen et long terme peuvent être titrisés et renouvelés ainsi de suite tant qu'il y a des projets économiques viables en quête de financement. Au début, les crédits en souffrance, notamment ceux douteux et litigieux pourraient ne pas être concernés par la titrisation.

Au niveau des créances sur les Etats, on peut envisager la titrisation des prêts et avances également.

Si la titrisation est bien organisée dans l'UMOA, elle mobilisera à la fois l'épargne régionale et l'épargne étrangère pour le financement des investissements productifs.

Le réseau des Banques Régionales de Solidarité (BRS) peut aussi jouer un rôle de pionnier en matière de titrisation. Les BRS peuvent montrer la voie par leur excellence dans la production de prêts de grande qualité et le recours intensif à la titrisation (non plus à la BCEAO) pour leur refinancement.

2. Contraintes à lever

· La titrisation doit offrir des avantages à la fois aux émetteurs et aux investisseurs.

· Existence et efficience de marchés primaire en amont et secondaire en aval.

· Les banques de développement contribueront à cette efficience en participant aux programmes de titrisation des banques commerciales plus transparents et plus liquides que les financements de développement accordés directement aux entreprises.

· La banque centrale doit elle-même actualiser son rôle de prêteur en dernier ressort pour stabiliser le prix des titres comme elle maîtrise maintenant l'inflation

· Un cadre législatif et réglementaire définissant la mise en place, l'agrément et le fonctionnement des FCC.

· Une fiscalité attrayante et harmonisée dans tous les pays de l'Union

· La maîtrise de techniques nouvelles par la formation pour l'analyse, la sélection et l'évaluation des créances à titriser et pour la simulation des taux de remboursements anticipés et des taux d'impayés. Il faut presque toujours disposer d'une équipe titrisation composés de spécialistes.

· Une forte sensibilisation des banques pour qu'elles intègrent la titrisation dans leur schéma de financement et comme moyen de gestion de leur ratio de solvabilité.

· La promotion des agences de notation en plus du dispositif des accords de classement de la Banque Centrale pour contrôler la qualité des crédits octroyés par le système bancaire. Nos agences de notations devraient établir des relations partenariales avec les agences de renommée internationale telles que Standard & Poor's, Moody's, Fitch Ratings.

· Une forte sensibilisation des compagnies d'assurance pour qu'elles participent au rehaussement du crédit

· Une forte implication des autorités de surveillance et de tutelle.

o La BCEAO pour l'examen des dossiers de titrisation et avis et pour la définition avec la Commission Bancaire de la liste des crédits pouvant faire l'objet de titrisation.

o La Commission Bancaire pour la définition périodique des critères d'agrément des banques pouvant titriser.

o Le CREPMF pour la décision finale (approbation ou rejet) du dossier de titrisation.

o La BRVM pour le placement et le suivi des titres émis.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus