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Evaluation de l'Erosion dans le bassin versant de la rivière Grise (Haiti)

( Télécharger le fichier original )
par Yvio GEORGES
Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux, Belgique - Master en gestion des Risques Naturels 2008
  

Disponible en mode multipage

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Contribution à l'évaluation de l'érosion dans le bassin versant de
la rivière Grise pour un meilleur plan d'aménagement.
Mémoire présenté par Yvio GEORGES
en vue de l'obtention du diplôme de
Master complémentaire en Gestion des risques naturels

Jury composé de :

Promoteur : Prof. Dimitri XANTHOULIS Lecteur : Prof. Pierre OZER

Lecteur : Prof. Roger PAUL

Lecteur : Prof. Petit François

Année académique 2007-2008

Remerciements

Nous ne saurions commencer la rédaction de ce document sans exprimer nos gratitudes à l'égard de l'Architecte de l'univers qui nous a donné de l'intelligence, de la santé et de l'énergie pour réaliser ce travail.

Au terme de celui-ci, je tiens à remercier de façon spéciale :

Mon promoteur monsieur le Professeur Dimitri XANTHOULIS pour ses multiples aides soit en termes de contact avec d'autres personnes qui travaillent en Haïti pour nous aider à acquérir certaines données ou soit par le support de son unité (hydrologie et hydraulique agricole) à commander des données cartographiques qui ont été nécessaires à ce travail, pour également les corrections du document et ses conseils.

Mes remerciements vont aussi à :

· Mr Olivier DEBAUCHE son assistant pour ses conseils et ses aides techniques.

· Mr le professeur Philippe LEPOIVRE que, grâce à son intervention l'AUF a finalement accepté de prolonger notre bourse jusqu'à la fin de l'année académique de la FUSAGx.

· L'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) pour son aide financière.

· Mes soeurs Ervine et Hodelanie, à mon frère Verhoux et mes parents pour leur support moral.

Je présente également mes sincères remerciements à tous ceux qui d'une façon ou d'une autre à contribuer à la réussite de ce travail notamment Monsieur Yvan CASTAIGNE, Professeur Jocelyn LOUISSAINT, Agronome Valentz POLO, mes amis Amani L. et Farid T., le CNIGS sans négliger les supports de mes amis haïtiens de la FUSAGx.

Tables des matières

Remerciements i

Tables des matières ii

Liste des figures iv

Liste des tableaux v

Liste des sigles et abréviations vi

Résumé vii

Abstract viii

INTRODUCTION 1

1.1- Objectifs 2

1.1.1- Objectif général 2

1.1.2- Objectifs spécifiques 2

1.2- Hypothèse 2

1.3- Cadre de l'étude 2

2- PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDES 3

2.1 - Géographique 4

2.2- Relief 4

2.3- Pédologie 5

2.4- Hydrographie 5

2.5- Végétation 6

3- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 6

3.1 - Introduction 6

3.2- Définition de l'érosion 7

3.3- Mécanisme de l'érosion 7

3.3.1 -Détachement 7

3.3.2- Transport : 7

3.3.3- Dépôt 7

3.4-Différentes formes d'érosion 8

3.4.1 - Erosion en nappe (sheeterosion) ou érosion diffuse. 8

3.4.2- Erosion en rigoles (rills). 8

3.4.3- Erosion en ravines (gullies). 8

3.5- Conséquences de l'érosion des sols 9

3.6-Facteurs de l'érosion 9

3.6.1- Facteur topographique ou l'influence de la pente (Ls) 10

3.6.2- Intensité des précipitations ou érosivité des pluies (R) 10

3.6.3- Couvert végétal (C) 10

3.6.4- Erodibilité des sols : K 11

3.6.5-Facteur d'aménagement 11

3.6.6-Facteurs anthropiques 11

3.7- Modèles d'évaluation de l'érosion 11

3.7.1- Introduction 11

3.7.2-Le modèle empirique de perte en terre de Wischmeier et Smith (USLE) 12

3.7.3- Modèle SWAT 12

3.7.3.1-Présentation de SWAT 12

3.7.3.2- Utilisation de SWAT dans le monde. 13

3.7.3.3- SWAT et le SIG 13

3.7.3.4- Fonctionnement de SWAT 14

3.7.3.5- Equation hydrologique de SWAT 15

3.7.3.6 -Données d'entrée (Input) de SWAT 16

3.7.3.7 - Formats des inputs utilisés par SWAT. 17

4- MATERIEL ET METHODE 18

4.1- Matériel 18

4.2-Méthode: 19

4.2.1 - Consultation des données préexistantes 19

4.2.2- Délimitation de la zone d'études 19

4.2.3- Préparation et intégration des inputs utilisés par SWAT. 19

4.2.4- Analyse et confrontation de cartes diverses 20

5- RESULTATS ET DISCUTIONS Erreur ! Signet non défini.

5.1 - Superficie en fonction de l'altitude du Bassin versant. Erreur ! Signet non défini.

5.2- Traitement, analyse et Confrontation de cartes diverses. Erreur ! Signet non défini.

5.2.1 La géologie et les isohyètes Erreur ! Signet non défini.

5.2.2- La carte de pente, réseau routier et densité d'habitat Erreur ! Signet non défini.

5.2.3-Occupation des sols du BV de la rivière Grise Erreur ! Signet non défini.

5.2.4 Pente, Occupation des sols et Isohyètes Erreur ! Signet non défini.

5.2.5-Erosion dans le bassin versant de la rivière Grise Erreur ! Signet non défini.

5.2.6-Carte de synthèse des analyses thématiques Erreur ! Signet non défini.

5.2.7 Sédimentation en aval de cette rivière Erreur ! Signet non défini.

5.2.8 Synthèse Erreur ! Signet non défini.

5.3 Estimation de la charge solide transportée par la rivière Grise Erreur ! Signet non défini.

CONCLUSION ET PERSPECTIVES Erreur ! Signet non défini.

BIBLIOGRAPHIE Erreur ! Signet non défini.

ANNEXES Erreur ! Signet non défini.

Liste des figures

Figure 1 : Carte géographique de la République d'Haïti 3

Figure 2 : Carte de relief du Bassin versant de la rivière Grise 4

Figure 3 : Carte des réseaux hydrographiques du bassin versant de la rivière Grise. 6

Figure 4 : site d'extraction de sédiments dans le lit de la rivière Grise dans la basse plaine. 8

Figure 5 les différentes zones d'un BV et les types de dégâts. 9

Figure 6 : Délimitation et subdivision du BV de la rivière Grise en des sous-bassins versants

13

Figure 7: schémas du cycle hydrologique 14

Figure 8: Données d'entrées et les résultats de traitement avec SWAT. 17

Figure 9: Courbe hypsometrique du bassin versant de la riviere Grise Erreur ! Signet non

défini.

Figure 10: Confrontation de la géologie, la pente et les isohyètes. Erreur ! Signet non

défini.

Figure 11 : Exploitation de pierres sur les pentes abruptes Erreur ! Signet non défini.

Figure 12 : Carte de pente, réseau routier et densité habitat de la rivière Grise . Erreur ! Signet non défini.

Figure 13 : Carte d'occupation (OCS) des sols dans le BV de la rivière Grise en 1998 Erreur ! Signet non défini.

Figure 14 : Pluviométrie mensuelle de la riviere Grise, 2007 Erreur ! Signet non défini.

Figure 15 : Pente, occupation des sols et isohyète de la rivière Grise. Erreur ! Signet non

défini.

Figure 16 : Carte d'érosion du BV de la rivière Grise. Erreur ! Signet non défini.

Figure 17 : Carte de synthèse des analyses thématiques Erreur ! Signet non défini.

Figure 18 : Profil en long de façon macroscopique de la zone de rupture de pentes jusqu'à

l'embouchure. Erreur ! Signet non défini.

Figure 19: Débit d'eau sédimenté passant par l'exutoire à Tabarre. Erreur ! Signet non

défini.

Liste des tableaux

Tableau 1: Effet de la pente sur le ruissellement et l'érosion 10

Tableau 2: Format des données d'entrée pour les précipitations. 17

Tableau 3: Format des données d'entrée pour les températures (3 champs) 17

Tableau 4: Format des données d'entrée pour la radiation solaire (2 champs). 17

Tableau 5 :Table de localisation spatiale de la station des précipitations. 18

Tableau 6: Types de données utilisées et leur provenance. 18

Tableau 7 : Géologie de la Rivière Grise Erreur ! Signet non défini.

Tableau 8 : Classe de pentes Erreur ! Signet non défini.

Tableau 9 : Occupation (ou couverture) des sols du BV de la rivière Grise en 1998. ... Erreur ! Signet non défini.

Tableau 10 : Risques d'érosion dans le BV de la rivière Grise Erreur ! Signet non défini.

Tableau 11: Débit moyens mensuels et sédiments passant par l'exutoire à Tabarre de 1985 à

1994. Erreur ! Signet non défini.

Tableau 12: Poids de sédiments charriés. Erreur ! Signet non défini.

Liste des sigles et abréviations

BV : Bassin Versant

BME : Bureau des Mines et de l'Energie

CNIGS : Centre Nationale de l'Information Géo-Spatiale

MARNDR : Ministère de l'Agriculture, des ressources naturelles et du développement rural

MNT : Modèle numérique de terrain

MPCE : Ministère de la Planification et de la Coopération Externe

OCS : Occupation des Sols

SIG : Système d'Informations Géographiques

SWAT : Soil and water assessment tool

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l 'Education, la Science et la Culture

USDA : Département de l'Agriculture des États-Unis

EPIC : Erosion and Productivity Impact Calculator

SWRRB : Simulator for Water Resources in Rural Basins

CREAMS : Chemicals Runoff and Erosion From Agricultural Management System

GLEAMS : Groundwater Loading Effects of Agricultural Management System

IFEN : Institut Français de l'Environnement.

LTHE : Laboratoire d'étude des Transferts en Hydrologie et Environnement.

Résumé

Cette étude s'est proposé de contribuer à l'évaluation de l'érosion dans le bassin versant de la rivière Grise en vue de proposer des perspectives pour un meilleur aménagement des zones à risque concernées par l'étude.

L'outil SIG et son couplage avec le modèle agro-hydrologique SWAT ont permis d'apprécier l'érosion au sein de la rivière Grise. Les traitements et les analyses effectués à l'aide du SIG fournissent une information spatialisée pouvant être utilisée comme support d'aide à la décision en permettant une localisation rapide des zones à hauts risques d'érosion dans le bassin versant de la rivière Grise, lesquelles doivent être prioritairement contrôlées et protégées. Vu qu'il n'apporte aucune indication sur la quantité de la charge solide pouvant être accumulée dans des endroits de la rivière qui sont sujets à des débordements, son couplage avec le modèle SWAT a été nécessaire afin de pouvoir quantifier la charge solide transportée par cette rivière lors des diverses averses.

L'analyse du profil en long, réalisé en suivant le lit de la rivière, contribue à déterminer les lieux d'accumulation des sédiments qui constituent des endroits possibles de débordement d'eau sur les zones de proximité.

L'étude révèle que les principales causes de l'érosion au sein de la rivière Grise sont liées à l'exploitation abusive des sols pour l'agriculture, le pâturage, l'exploitation des carrières, et l'urbanisation. Ce qui entraine très souvent des conséquences socio-économiques se manifestant par la perte des sols cultivables, l'affectation des infrastructures (routes, ponts), des équipements collectifs ou publics, pertes en vies humaines et des biens, des conséquences environnementales comme le dépeuplement de la flore marine, destruction d'habitats des espèces animales.

Mots clés: Erosion, Bassin versant, enjeux et aménagement

Abstract

This paper aims at contributing to the assessment of erosion in the watershed of the Grise river in order to propose prospects for a better management of risk areas concerned.

The Geographic Information System (GIS) tool and its coupling with the agro-hydrological SWAT model allowed assessing erosion within the Grise River. Processings and analyses achieved using GIS provide spatial information that can be used as help to decision allowing rapid localization of high risks areas of erosion in the Grise River watershed, which in priority must be controlled and protected. Given it doesn't provide any indication on the amount of sediment that may be accumulated in parts of the river that are liable to overflow, its coupling with the SWAT model has been necessary in order to quantify the sediment carried by this river during various showers.

An analysis of longitudinal profile, achieved by following the river bed, contribute to determine the accumulation sites of sediments that are possible water overflow locations over proximity areas.

The study reveals that the main causes of erosion within the Grise river are linked to the land abuse for farming, pasture, exploitation of quarries and urbanization. This often leads to both socio-economic consequences manifested by loss of arable land, allocation of infrastructures (roads, bridges...), collective or public equipements, loss of human life and goods, and environmental as depopulation of the marine flora, destruction of animal species habitats.

Keys words: Erosion, watershed, stake and planning

INTRODUCTION

L'érosion du sol reste encore le plus grand problème de l'environnement du monde, menaçant non seulement les pays développés, mais encore plus les pays en développement. 65% des sols sur la terre sont confrontés aux phénomènes de dégradation parmi lesquels l'érosion et la désertification. En Europe, 12% des sols sont en cours d'être menacés par l'érosion hydrique, et 4% par l'érosion du vent. Elle existe également sur 95 millions d'ha de terres en Amérique du Nord et 500 millions d'ha en Afrique (Xinhua, 2002).

Cette évolution de l'érosion au niveau des continents n'est pas divergente dans la plupart des pays parmi lesquels Haïti. Ce dernier, depuis 19501, subit une dégradation continue de son espace rural et de ses ressources naturelles (FAO, 1994). Le morcellement des terres, le déboisement et l'érosion l'ont mené à une situation écologique désastreuse, jugée même irréversible.

Des zones de pente qui devraient être des zones de réserves sont déboisées. Cette situation s'aggrave avec l'insécurité foncière qui sévit à travers tout le territoire haïtien et avec la surpopulation dans les montagnes, qui entraînent la substitution des plantes et des cultures pérennes par des cultures de cycles courts très érosives (Alleyn ,2006).

Avec une pluviométrie annuelle de 1 400 mm/an, le pays reçoit un volume de 40 milliards m3 d'eau, dont 90% s'en vont dans la mer à cause d'une faible infiltration due à l'absence d'arbres. Le quart de la surface du pays était couvert de forêt en 1950, il ne restait que 10% en 1987, 4% en 1994 et 1.4 % actuellement (Lebrun, 2004).

Cette diminution drastique du couvert végétal a pour corollaire une intensification des pertes en sol. Selon Latortue (1998) plus de 36 millions de tonnes de terre s'en vont dans la mer chaque année. La perte en terre cultivable s'élève à plus de 10 000 ha au niveau du pays. Tout cela entraîne, d'une part, une baisse de la production agricole due au transport de la couche arable par l'eau de surface, le tarissement des sources, la disparition des rivières, la sécheresse, d'autre part, des inondations, glissements de terrain, épidémies et des pertes en vies humaines lors des saisons pluvieuses. Des transports solides liés aux grandes crues laissent des torrents de boues au bas des champs, dans les fosses, sur les routes, des masses de sédiments dans les lacs, les fleuves, les canaux et dans certains ports du pays.

Cette situation, décrite pour l'ensemble du pays, n'est pas différente au niveau de la rivière Grise. La dégradation très poussée des sols de son bassin versant entraîne une forte accumulation de sédiments en aval de cette rivière. Une forte exploitation de pierres de façon irrationnelle sur des pentes abruptes en amont se fait sentir en vue de satisfaire aux demandes élevées des fournisseurs de matériaux de construction sur le marché de Port-au-Prince. Entre autres, les pentes érodées des montagnes de la Selle et du Trou d'eau2, conséquence de l'absence du couvert végétal et des pratiques culturales inappropriées renforcent davantage l'érosion.

Une divagation du lit de cette rivière est observée de l'amont vers l'exutoire. Elle est
amplifiée par le sapement des berges qui, dans plusieurs endroits du lit, est induit par une

1 Selon CHAMLEY (2002), Haïti comprenait jusque vers le milieu du 20è siècles un ensemble de forêts, cultures et prairies, au sol relativement préservé et à l'habitat plutôt dispersé. Alors que les décennies suivantes sont caractérisées par une explosion démographique (6enfants/femme) liée à un taux de croissance annuelle de 3%.

2 La source principale de la rivière Grise.

urbanisation anarchique sur les berges et même dans le lit majeur de la rivière. Le barrage de diversion de cette rivière, destiné à l'irrigation, étant actuellement complètement couvert de sédiments, constitue un exemple explicite de l'effet de l'érosion sur l'aval. D'autre part, à Tabarre, qui est une commune en développement industriel, à la moindre averse, des tonnes d'alluvions transportées par cette rivière s'étalent sur la chaussée, ce qui ralentit ou concentre la circulation à certains endroits. Même une partie de l'aéroport international de Port-au- Prince n'est parfois pas exempt de la montée d'eau sédimentée de cette rivière.

Vu que la rivière Grise n'est pas affranchie du phénomène d'érosion, comment s'y prendre pour évaluer son ampleur ? Y a-t-il des relations de causes à effets entre géologie, densité de l'habitat, occupation des sols et amplification de l'érosion dans le BV de la rivière Grise? Peut-on quantifier les éléments charriés par la rivière en crue? Où sont-ils déposés et ya-t-il des menaces qui y sont associées? Dans le cadre de ce mémoire, la combinaison de plusieurs outils peut permettre une meilleure appréciation du phénomène d'érosion dans le bassin versant de la rivière Grise.

1.1- Objectifs

1.1.1- Objectif général

L'objectif général de ce travail de fin d'études est de contribuer à l'évaluation de l'érosion dans le BV de la rivière Grise pour un meilleur plan d'aménagement.

1.1.2- Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques consistent à :

· Etudier les relations entre les risques d'érosion et les différentes formes de l'utilisation du sol ;

· Identifier les menaces de l'érosion sur l'aval et les enjeux associés ;

· Contribuer à estimer le volume de sédiments charriés ;

· Formuler des recommandations pertinentes pour un meilleur plan d'aménagement de ce bassin versant.

1.2- Hypothèse

Le Système d'Information Géographique (SIG) et le modèle agro-hydrologique SWAT peuvent constituer des outils permettant de mieux apprécier l'érosion en tant qu'un risque considérable au niveau du bassin versant de la rivière Grise.

1.3- Cadre de l'étude

Un chapitre d'introduction qui présente le problème de l'érosion dans un cadre global puis local en le focalisant sur la zone d'études elle-même.

Le chapitre (2) présente la zone d'études sur le plan biophysique ;

Le troisième est constitué, d'une part, d'une synthèse bibliographique sur le thème traité
`Erosion des sols', son mécanisme, ses différentes formes, ses facteurs et conséquences. Et,
d'autre part, d'une analyse succincte du modèle d'évaluations de l'érosion de Wischmeier.

Ensuite, on y a procédé aussi à la présentation du modèle SWAT, son fonctionnement ainsi que son couplage avec le SIG.

Le chapitre 4, concerne les matériels et méthodes.

Le chapitre 5 présente les résultats et discussions.

2- PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDES

Source : http://www.lib.utexas.edu/maps/americas/haiti_pol99.jpg

Figure 1 : Carte géographique de la République d'Haïti

Yvio GEORGES Ing Agr. /MSC en Gestion des Risques Naturels

2.1- Géographique

Le bassin versant de la Rivière Grise est situé au Sud et à l'Est de la région métropolitaine de Port-au-Prince (la capitale de la république d'Haïti). Il est limité au Sud part le sommet du massif de la Selle, à l'Ouest par les mornes Calebasse et Gelin, à l'Est par les mornes Mare Réseau et Pays-Pourri, et au Nord par les mornes Dumay et Chacha. Il a une superficie d'environ 39 289 ha. Cette rivière traverse la Plaine du Cul-de-sac et assure le rechargement de sa nappe, laquelle contribue fortement à l'approvisionnement de Port-au-Prince en eau. Elle représente une source d'exploitation intensive de matériaux de construction. Le sable est exploité et vendu sur le marché de Port-au-Prince (Holly, 1999).

2.2- Relief

4

Figure 2 : Carte de relief du Bassin versant de la rivière Grise

Constituée de faible pente, la plaine du cul-de-sac forme l'aval de ce bassin versant et tend de 0 à 200m d'altitude sur une distance de 20 km tandis qu'en amont de ce BV, l'altitude varie de 200 à 2250 m avec des pentes très fortes. On peut avoir une idée de la hauteur du haut bassin versant si on se réfère au pic du mont de la Selle, le plus élevé d'Haïti, qui est estimé à 2600 m d'altitude et surtout sur la manière dont il pourrait influencer l'érosion par ses fortes pentes. Car ce BV est constitué de pentes allant de 30 à plus de 60 % (1.2 de l'annexe, I).

2.3- Pédologie

Les sols de la zone d'études constituent une mosaïque selon l'histoire géologique de la roche mère et le relief. Ils sont provenus de basaltes, de calcaires et d'alluvions. En amont, ils sont confrontés à deux nombreuses contraintes dont la surexploitation (jachères pâturées, surpâturage, besoin en chaume). Ils sont pour la plupart perdu leur horizon A (la couche de matière organique) et même leur horizon B (couche de médium friable pénétrable par les racines).

Selon Sergile (1998), la rivière Grise est constituée principalement des sols suivants : poche sols sur karst (PK), sols minces sur Karst (MK), sols d'alluvions (SA), sols caillouteux (SC) et sols sur Basaltes (B). (Annexe II)

Sols sur Basaltes (B) = Ce sont des sols très friables, bien drainés et très vulnérables à l'érosion. Ils ne sont constitués que d'une couche de matériaux basaltiques altérés.

Poche sols sur karst (PK) = Ces sols se sont développés sous les forêts de pins et de feuillus. Ils ont une bonne capacité de rétention d'eau mais l'horizon A est déjà érodé.

Sols minces sur Karst (MK) = identiques au précédent, les sols minces sur Karst sont formés dans les aires à relief accidenté. Dans certaines localités, l'épaisseur du sol n'est que 5 cm ou moins.

Sols alluvionnaires (SA) = Ceux-ci sont formés à partir de sédiments transportés par la rivière grise et ses affluents.

Sols caillouteux (SC) = ce sont des pauvres sols et dont la couche arable a été érodée. La roche mère se compose de gravier et cailloux qui font l'objet d'exploitation intensive.

Les sols de la rivière Grise sont donc en grade partie du calcaire quand on analyse les sols PK (poche sols sur karst), MK (sols minces sur Karst) et les sols caillouteux (couleur blanchâtre). Les données observées sur la carte de sol de la FAO (2005) soulignent aussi une dominance en sols calcaires de la zone.

2.4- Hydrographie

Le BV de la rivière Grise renferme un ensemble de cours d'eau et de sources. La plupart d'entre eux sont pérennes. La pluviométrie approchée est en moyenne de 1300 mm\an à Port- au-Prince, 1024 à Damien et 946 à Croix-des-Bouquets qui constitue comme pour toute la basse plaine, une zone semi-aride. En amont (Sergile, 1998), le climat est humide dans les montagnes qui sont exposées au vent3 et sèche dans le cas contraire. Cette constatation peut être faite en regardant la pluviométrie enregistrée à la station de Kenscoff (1450 m d'altitude) qui s'élève à 2000 mm contre 1400 mm à Pétion Ville (Figure 2). Deux saisons pluvieuses sont observées au niveau du BV de la Rivière Grise. La première va d'Avril à Mai, suivie par une saison sèche de Juin à Juillet. La seconde, de Septembre à Novembre, alterne avec une autre période de sécheresse de Décembre à Mars (Sergile, 1998 ; Holly, 1999). Cette rivière a un débit moyen de 3,93 m3/s.

3 Appelé effet de foehn, lorsque les régions exposées au vent sont humides et sèches quand elles sont placées sous le vent ou dans les dépressions.

Source : CNIGS, 2008

Figure 3 : Carte des réseaux hydrographiques du bassin versant de la rivière Grise. 2.5- Végétation

La végétation de la région où se trouve la zone d'études est « l'une des plus intéressante de la caraïbe du point de vue botanique» (Ekman 1926, Judd 1987, Holdridge 1947) cité par Sergile (1998). Elle présente un mélange de forêts de pin, des feuillus abritées par des zones de forêt très humide de montagne, des forêts humides de basse altitude, de forêt humide et de forêt sèche de la zone sous-tropicale. Ces zones de végétation fournissent du bois de feu, des poutres, des planches, des fruits et de la matière organique à la région. Cependant, de nos jours, on ne peut plus parler de forêts vierges mais de bosquets de plantes éparses. L'érosion génétique est aussi palpable que celle des mornes vu que les meilleurs arbres (naturels ou artificiels) coupés au fil des ans ne sont pas régénérés.

3- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

3.1- Introduction

Dans la littérature, il existe tout une panoplie d'informations sur l'érosion des sols, principalement le mécanisme, les facteurs qui l'influencent, les conséquences qui en découlent ainsi que des méthodes d'analyse. En effet, cette revue bibliographique a été réalisée par la consultation des différents documents (ouvrages, articles, revues, rapports, etc.) traitant le sujet au sens thématique (érosion).

3.2- Définition de l'érosion

Selon la FAO (1994) l'érosion vient du verbe latin "ERODERE" qui signifie "ronger". Elle représente l'ensemble des phénomènes qui contribuent, sous l'action d'un agent d'érosion (notamment l'eau) à modifier les formes de relief que sont les sommets de plateau, les rebords de plateau, les talus, les corniches, les terrasses, les versants.

Cette modification se fait par ablation de matières (sols et roches), mais aussi par accumulation de la matière arrachée (Domingo., 1996).

L'érosion des sols se fait sentir généralement, lorsque les eaux de pluie ne peuvent plus s'infiltrer dans le sol. Ce refus du sol d'absorber les eaux en excédent apparaît soit lorsque l'intensité des pluies est supérieure à l'infiltrabilité de la surface du sol, soit lorsque la pluie arrive sur une surface partiellement ou totalement saturée par une nappe (INRA et IFEN, 2002).

L'érosion peut faciliter ou provoquer des dégâts aux installations ou à la qualité de l'eau. A plus long terme, elle a pour conséquence une perte de la fertilité et un déclin de la biodiversité des sols. Elle varie dans le temps et dans l'espace, en fonction des conditions écologiques et des mauvaises conditions de gestion de la terre par l'homme.

3.3- Mécanisme de l'érosion

L'érosion hydrique résulte de divers processus que sont le détachement, le transport et le dépôt ou la sédimentation.

3.3.1 -Détachement

Le détachement des particules se produit à la surface du sol lorsque, sous l'action des gouttes de pluie, des agrégats s'éclaboussent ou lorsque la force de cisaillement du ruissellement devient supérieure à la résistance au détachement du sol (LTHE, 2007).

3.3.2- Transport :

Les particules issues de la dissociation, grossières ou fines, sont ultérieurement déplacées vers l'aval sous l'action de la gravité. Certains, comme les cailloux d'éboulis et les blocs d'éboulement, tombent directement. D'autres, les plus fins, sont véhiculés par un agent de transport, généralement l'eau. La force du véhicule règle naturellement la taille des sédiments; le vent ne pouvant déplacer que les poussières et les fins grains de sable, tandis que les torrents charrient du sable, du gravier et des galets (Démangeot, 2000).

3.3.3- Dépôt

Il s'effectue lorsque l'énergie cinétique qui déplace les matériaux issus du détachement, diminue ou s'annule (Démangeot 2000). Les particules arrachées se déposent entre le lieu d'origine et les mers. Elles se déposent en général dans l'ordre suivant :

Sable sable fin limon.

Les argiles et l'humus colloïdal sont généralement transportés jusqu'à l'embouchure du cours d'eau où ils se déposent soit après évaporation de l'eau, soit après floculation.

En Haïti particulièrement dans les périphéries de l'exutoire de la rivière Grise, les sédiments provenant de l'amont remplissent le plateau continental sur une profondeur de plus de 20 mètres (Holly, 1999). Dans le lit, les particules plus grosses font l'objet d'exploitation.

Figure 4 : site d'extraction de sédiments dans le lit de la rivière Grise dans la basse
plaine.

Photo prise à Santo en aval, commune de Tabarre (2007) qui montre les matériaux transportés élevant le lit de la rivière à la même hauteur que les bâtis (sur les berges) dans le lointain. Cela a pour corollaire une augmentation des fréquences des inondations (cas de la tempête tropicale Noel en 200 (1.1 de l'annexe I).

3.4-Différentes formes d'érosion

On distingue trois formes d'érosion accélérée :

3.4.1- Erosion en nappe (sheeterosion) ou érosion diffuse.

L'érosion en nappe est le mouvement du sol éclaboussé résultant de la destruction de la structure du sol suivi du ruissellement; elle se produit assez uniformément sur la pente et peut passer inaperçue jusqu'à ce que le sol arable ait été perdu (Arnold et al, 1989).

3.4.2- Erosion en rigoles (rills).

L'érosion en rigoles résulte de la concentration du ruissellement, en petits canaux assez bien définis .Ces canaux portent le nom de rigoles lorsqu'ils sont assez petits pour ne pas interférer avec les opérations de la machinerie. Sur un bassin versant ou une parcelle, l'érosion en rigole succède à l'érosion en nappe par concentration du ruissellement dans les creux.

3.4.3- Erosion en ravines (gullies).

Une évolution de l'érosion en rigoles peut conduire à l'érosion en ravine. Les rigoles sont appelés ravins lorsqu'ils s'étendent au point de ne pouvoir être comblés par les opérations normales de travail du sol, ou lorsqu'ils deviennent nuisibles au travail du sol (Arnold et al, 1989).

En effet, le ruissellement, causant la formation ou l'élargissement de ravins est habituellement le résultat de la mauvaise conception des exutoires des systèmes de drainage de surface et souterrain. Dans le BV de la rivière Grise en particulier à Dumay l'érosion en rigole a été souvent remarquée.

3.5- Conséquences de l'érosion des sols

L'érosion hydrique entraîne des conséquences tant en amont qu'en aval des bassins versants. Elle peut se traduire, en amont, par des pertes en terre ainsi que des pertes en matière organique et en éléments nutritifs notamment l'azote et le phosphore (Dautrebande, 2006).

A coté des dégâts bien visibles concernant les terres cultivées, il existe des dégâts en aval beaucoup plus insidieux, provoqués par l'augmentation du ruissellement et l'entraînement des particules du sol. Ce sont, entre autres, les coulées de boues, inondations, sapements de chaussées, colmatages des réseaux d'assainissement et des ouvrages de retenue des eaux pluviales, envasements des cours d'eau (Beauchamp, 2006). Des accumulations sédimentaires massives peuvent en résulter à l'aval, perturbant les écosystèmes fluviatiles, lacustres, estuariens ou côtiers, et modifiant la dynamique du carbone particulaire et dissous (Chambley, 2002).

Source : Papy et Douyer, 1991 cité par Ifen et INRA (2002)

Figure 5 les différentes zones d'un BV et les types de dégâts.

En effet, l'érosion du sol porte atteinte non seulement au développement économique, mais encore aux changements climatiques par ce que le processus de l'érosion du sol dégage « dans l'air des ions de carbone 4» alors que le dioxyde de carbone est la première cause du réchauffement global de la planète (Xinhua, 2002).

3.6-Facteurs de l'érosion

L'érosion hydrique résulte de l'interaction du climat (pluie, températures, ...), les propriétés du
sol (matière organique, stabilité structurale, capacité d'infiltration,...), le relief (longueur et
gradient de pente), les pratiques culturales (travail du sol) et le couvert végétal. La

4 Selon Mark Nearing, membre de l'Organisation internationale de la conservation du sol (Xinhua, 2002).

modification spatiale et temporelle de cette interaction peut induire une amplification de l'érosion.

3.6.1- Facteur topographique ou l'influence de la pente (Ls)

Les paramètres topographiques sont fondamentaux pour expliquer l'importance des phénomènes érosifs. La déclivité et la forme de la pente et la longueur de la plus grande pente ont un rôle important. Batti et Depraetere (2007) admettent que l'érosion moyenne par unité de surface croît avec la longueur de la pente et l'expliquent par le fait que les pentes les plus longues permettent une plus forte accumulation du ruissellement, ce qui accroît l'énergie globale de celui ci et ses possibilités de détachement et de transport.

FAO (1994), de son coté, souligne l'influence de l'importance de la pente sur l'érosion en mettant en exergue l'existence de l'érosion et de ruissellement intense sur des pentes douces. Son analyse vise à indiquer qu'il n'est pas besoin de forte pente pour déclencher ce phénomène.

Tableau 1: Effet de la pente sur le ruissellement et l'érosion

Pente %

Erosion moyenne et t/ha/an

Ruissellement moyen annuel %

 

1,25

 

5,0

 

7

1,50

 

8,6

 

22

 

2,00

 

1 2,0

 

30

 
 

Source : Roose ,1994

3.6.2- Intensité des précipitations ou érosivité des pluies (R)

La pluie est évidemment l'agent essentiel de l'érosion hydrique. L'érosivité de la pluie se définit comme étant son aptitude à provoquer l'érosion. L'érosivité dépend surtout de l'intensité de pluie ou de l'énergie cinétique qui en résulte directement (Stengel et Gelin, 1998). Cette énergie découle du diamètre des gouttes et de leur vitesse de chute.

L'efficacité de la pluie vis à vis des processus d'érosion est liée aux rôles qu'elle a dans le détachement des particules des sols et surtout dans la formation du ruissellement (Macary et Berville., 2003).

3.6.3- Couvert végétal (C)

Le risque d'érosion augmente lorsque le sol n'a qu'un faible couvert végétal ou de résidus. Les résidus et la végétation protègent le sol de l'impact des gouttes de pluie et de l'éclaboussement. Ils tendent à ralentir la vitesse de l'eau de ruissellement et permettent une meilleure infiltration.

L'efficacité du couvert végétal et de résidus à réduire l'érosion dépend du type, de l'étendue et de la densité du couvert végétal. La végétation et les résidus combinés, couvrant complètement le sol, interceptent la pluie et sont le moyen le plus efficace pour réduire les pertes de sol. Les résidus partiellement incorporés et leurs racines ont aussi leur importance, parce qu'ils facilitent l'infiltration. (Arnold et al, 1989).

3.6.4- Erodibilité des sols : K

L'érodibilité représente la sensibilité d'un sol à l'arrachement et au transport des particules qui le composent .Elle est caractérisée par la résistance au splash (battance) et la résistance au cisaillement (lié au ruissellement). Plusieurs paramètres sont aussi considérés dans l'analyse de la sensibilité d'un sol à l'érosion. Ces paramètres sont la capacité d'infiltration, la stabilité structurale, la texture, la teneur en matière organique.

Elle n'est pas homogène dans l'espace et elle évolue dans le temps : elle augmente au cours de la saison des pluies et varie en fonction des caractéristiques des sols, de l'âge du défriche- ment et des techniques culturales.

3.6.5-Facteur d'aménagement

Le labour a certaines influences sur le risque d'érosion du sol. Ceci comprend la profondeur, la direction et la période de labour, le type d'équipement utilisé et le nombre de passages. En effet, on considère que le travail du sol limite l'érosion s'il dérange le moins possible la végétation ou les résidus de surface. Barthès et al (1998) estiment que le ruissellement et les pertes en sols sont plus importants en parcelles labourées, plus faibles en semis direct et intermédiaires en travail superficiel.

En outre, Roose et Georges (2004) considèrent que le billonnage cloisonné en courbes de niveau améliore le stock d'eau du sol et réduit ainsi l'impact érosif des eaux de surface. De plus, FAO (1994) a souligné que les techniques biologiques (couverture maximum du sol, usage d'engrais, paillage, plantes de couverture, rotations, etc....) sont plus efficaces par rapport aux techniques mécaniques qui sont non seulement très coûteuses mais aussi très difficiles à entretenir. Donc, les types d'aménagement visent la stabilisation des cours d'eau et une atténuation des excès de précipitation.

3.6.6-Facteurs anthropiques

L'érosion est devenue essentiellement une conséquence directe de l'activité humaine qui représente maintenant le principal facteur de la dégradation des sols. L'homme peut être à l'origine du déclenchement et de l'accélération de l'érosion par ses actions de défrichement des forêts, incendies et surpâturages et pratiques culturales. De plus, les aménagements routiers et urbains, en augmentant les surfaces imperméables, exacerbent les inondations, favorisent le ruissellement et donc constituent un facteur d'entraînement du sol.

3.7- Modèles d'évaluation de l'érosion 3.7.1- Introduction

Il existe plusieurs modèles d'évaluation de l'érosion, entre autres le modèle de Wischmeier et le modèle SWAT. Les modèles constituent toujours une représentation simplifiée de la réalité. Ils permettent d'analyser des systèmes complexes, servent de complément aux mesures, permettent une extrapolation dans le temps et dans l'espace et sont susceptibles de combiner différents facteurs. La qualité des résultants obtenus par un modèle dépend de la qualité des données utilisées, dont les différentes étapes ont été décrites par Beven (en annexe).

3.7.2-Le modèle empirique de perte en terre de Wischmeier et Smith (USLE)

Le modèle empirique de perte en terre de Wischmeier et Smith (USLE : Universal Soil Loss Equation), ou équation universelle de perte en sol, a été utilisé en Amérique du Nord sur des parcelles standard (expérimentales). Selon ce modèle (Roose et Georges, 2004), l'érosion est une fonction multiplicative de l'érosivité des pluies (le facteur R.) que multiplie la résistance du milieu, laquelle comprend le facteur d'érodibilité du sol (K), la topographie (S L), les pratiques antiérosives (P),le couvert végétal et les pratiques culturales (C).

L'équation USLE s'exprime par la relation : A = R. K. LS. C. P

Cependant, les facteurs de celle-ci varient en fonction des conditions locales. Ce qui constitue une limitation puisque les résultats ne peuvent être extrapolés sur de vastes surfaces dans le cadre des programmes généraux de lutte contre l'érosion.

Ce modèle renferme d'autres limites intrinsèques. Il ne s'applique qu'à l'érosion en nappe. Il a été testé et vérifié dans des paysages de pénéplaines et de collines ayant des pentes allant de 1 à 20 % à l'exclusion des montagnes jeunes dont les pentes peuvent atteindre plus de 40%. Il n'a été mis en oeuvre que pour des données moyennes de 20 ans (Williams, 1975, Roose 1994).

3.7.3- Modèle SWA T 3.7.3.1-Présentation de SWAT

SWAT « Soil and Water Assessment Tool » est un outil d'évaluation d'un bassin versant fluvial. Il a été développé par le Dr Jeff Arnold pour le service de recherche agricole (ARS) du Département de l'Agriculture des États-Unis (USDA). Il permet de manipuler et d'analyser de nombreuses données hydrologiques et agronomiques en vue de prédire les effets de la gestion des terres sur la ressource hydrique, les sédiments et des produits chimiques sur les rendements de l'agriculture de grands bassins versants fluviaux, en mettant en exergue la nature des sols, l'utilisation du sol et la gestion sur de longues périodes de temps. SWAT peut analyser le BV dans toute sa globalité ou en le subdivisant en sous-bassins versants contenant des portions homogènes appelées Unités de Réponse Hydrologiques (HRU). La figue ci- dessous présente la délimitation automatique du BV et des sous-BV de la rivière Grise.

Figure 6: Délimitation et subdivision du BV de la rivière Grise en des sous-bassins
versants

Il est à souligner que SWAT est un modèle déterministe, issu d'une série de modèles développés antérieurement. Ce sont entre autres les modèles SWRRB (WILLIAMS et al. 1985), EPIC (WILLIAMS et al. 1984), CREAMS (Knisel,1980) et GLEAMS (Leonard et al., 1987). Il existe plusieurs versions de SWAT. La plus récente est celle de 2005 et est utilisée dans ce travail.

3.7.3.2- Utilisation de SWAT dans le monde.

Le modèle est utilisé en Amérique du Nord et en Europe dans la production de flux diffus de sédiments, de nutriments et de pesticides (Beaudin, 2006). En Indiana par exemple il a été utilisé pour modéliser les déplacements de pesticides dans un bassin de 250 km2. Il est utilisé en Allemagne sur le bassin de Dietzhöle et en France par le Cemagref pour évaluer les risques de pollution diffuse par l'azote d'origine agricole dans deux bassins versants des pays de la Loire (INRA, 2004). Il a été également essayé en Afrique de l'Ouest dans la modélisation de la dégradation du sol, surtout en faisant des scenarios sur l'influence de changement de climat et de l'occupation du sol (2000-2025).

3.7.3.3- SWAT et le SIG

Le couplage avec le logiciel SIG (ArcMAP, ArcVIEW) permet de gérer des données de type raster, vecteur et alphanumériques. Il facilite et automatise la préparation des données d'entrées, il rend plus convivial la phase d'intégration, de manipulation et le paramétrage des données liées à la simulation. Dans le cadre de ce travail, il est couplé au logiciel 'ArcGis 9.1. ArcGIS est une famille de logiciels développés par la compagnie ESRI (Environmental

Systems Research Institute). Son coeur est constitué des modules suivants: ArcMAP, ArcCatalog et ArcToolbox.

ArcCatalogue est un gestionnaire. Il permet de parcourir, d'organiser, de visualiser rapidement les jeux de données, d'effectuer la gestion des fichiers et de les décrire à l'aide de métadonnées. Alors que, ArcMAP permet d'effectuer les analyses thématiques (création de cartes) et faire des analyses spatiales. Quant à ArcToolbox, il permet de réaliser des transferts de format et de projection.

Pour le traitement de la base de données cartographique utilisée dans ce travail, ArcMAP a été grandement valorisé. Alors que les données cartographiques intégrées dans SWAT ont été converties en format raster puis projetées à l'aide d'ArcToolbox. Tous les nouveaux shapefiles (fichiers) utilisés pour des traitements sur ArcMap ont été créés à partir d'ArcCatalog qui joue dans ce cas le rôle de module complémentaire à ArcMAP.

3.7.3.4- Fonctionnement de SWAT

SWAT n'est pas différent des autres modèles hydrologiques puisqu'il ne fait que reproduire le cycle de l'eau sur le bassin versant de manière simplifiée. Son fonctionnement peut être schématisé par trois gros modules principaux, qui communiquent entre eux par la circulation d'eau (Figure 7 en Annexe III).

Source : ARNOLD et al, 2005

Figure 7: schémas du cycle hydrologique

3.7.3.5- Equation hydrologique de SWAT

Le bilan hydrique contrôle les différents processus hydrologiques qui se déroulent sur le bassin. Dans le cas de SWAT, il simule le cycle de l'eau par le biais de l'équation hydrologique suivante:

SWt= contenu en eau du sol (mm)

SWo= eau disponible pour les plantes (mm)

Rday= précipitation (mm)

Qsurf= ruissellement de surface (mm).

Ea= évapotranspiration (mm) Wseep= percolation (mm) Qgw= débit d'étiage (mm) T= temps (jr)

V' Précipitation ( Rday)

Sont dénommées précipitations, toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre, tant sous forme liquide (bruine, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil, grêle) et les précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche, givre,...). Elles sont provoquées par un changement de température ou de pression. Les précipitations constituent l'unique « entrée » des principaux systèmes hydrologiques continentaux que sont les bassins versants. Un versant donné peut être affecté soit par des précipitations convectives, soit par des précipitations orographiques ou soit par des précipitations frontales .Située dans une région tropicale, la zone d'études et Haïti de façon générale ne connaissent pas de précipitation sous forme solide et fait face à des précipitations orographique en amont des versants. L'équation de la précipitation est présentée en annexe (III) (Equation1)

Dans le modèle SWAT, la précipitation utilisée a été collectée à partir de site internet ( tutiempo.net) utilisant la station synoptique de Port-au-Prince mais l'idéale étant de disposer, les données mesurées directement sur le terrain, Il est à remarquer que la possibilité d'avoir des données mesurées erronées n'est souvent pas négligeable.

V' Ruissellement (Qsurf)

Le ruissellement consiste à un refus d'infiltration d'eau à travers les couches du sol. Ce refus se manifeste soit lorsque l'intensité des pluies est supérieure à l'infiltrabilité de la surface du sol (ruissellement « Hortonien »), soit lorsque la pluie arrive sur une surface partiellement ou totalement saturée par une nappe (ruissellement par saturation). Ces deux types de ruissellement apparaissent généralement dans des milieux très différents, bien que l'on observe parfois une combinaison des deux (AGRO-transfert, 2008). Il est remarqué que le ruissellement est fonction des différentes variations d'occupation des sols ainsi que les types de sols. Le ruissellement de surface est calculé par l'équation 3 de l'annexe III.

Selon (Arnold et al. 2005), le ruissellement de surface est estimé par SWAT par la valorisation de la méthode SCS (SCS, 1992) et celle de l'infiltration de Green et Ampt (1911).

V' Contenu en eau du sol (SWt)

Celui-ci représente la quantité d'eau retenue dans le sol. Ce contenu varie en fonction des caractéristiques des sols (texture, structure). L'eau du sol peut soit contribuer à l'alimentation de la nappe phréatique par percolation, soit se perdre dans l'atmosphère par évapotranspiration (sol et plantes) ou encore être utilisée pour l'alimentation de la plante par les absorptions racinaires. Lorsque la couche superficielle dépasse la capacité aux champs, l'eau percole vers les couches sous-jacentes. L'eau du sol qui est perdue par percolation peut être calculée par l'équation (7) en annexe (III).

V' Débit d'étiage (Qgw)

Le débit d'étiage correspond au niveau le plus bas atteint par un cours d'eau, lorsque tout écoulement de surface a cessé et qu'il n'est plus alimenté que par le débit de base en provenance des eaux souterraines. Il est susceptible d'être induit par plusieurs causes, entre autres, les températures trop élevées couplées à des saisons sèches prolongées, une baisse du niveau des nappes dans les périodes précédentes, ou des prélèvements excessif d'eau surtout en périodes de sécheresse. L'équation de débit d'étiage se trouve en annexe (III) (Equation 8).

V' Evapotranspiration (Ea)

L'évapotranspiration constitue une composante importante du cycle de l'eau. Elle dépend de paramètres météorologiques (rayonnement, vent, température, ...), de caractéristiques du sol (humidité, albédo, ...) et de la végétation. Elle est mesurée en hauteur d'eau rapportée à une durée, par exemple en mm/jour.

De nombreuses méthodes sont développées pour estimer l'évapotranspiration potentielle (PET) parmi lesquelles les trois méthodes suivantes: la méthode Penman-Monteith (Monteith, 1965 ; Allen 1986 ; Allen, 1989), la méthode de Priestley-Taylor (Priestley-Taylor, 1972) Hargreaves (Hargreaves, et al. 1985). Ces trois méthodes de PET sont susceptibles d'être intégrées dans SWAT mais se diffèrent par leurs quantités d'inputs utilisées (Arnold et al. 2005). Seule l'équation de la méthode de penman-Monteith est présentée en annexe (III) (Equation 9).

3.7.3.6 -Données d'entrée (Input) de SWAT

Les données d'entrée requises pour le bon fonctionnement de SWAT concernent:

· modèle numérique de terrain (MNT),

· pédologie, occupation du sol,

· données météorologie

Le paramétrage des données numériques par l'utilisateur et la visualisation des résultats s'effectuent par le biais des formats, « .Dbase» ou format ASCII (txt). SWAT accepte les cinq (5) types d'inputs météo suivants: précipitations journalières, températures (min, max, moyenne journalières), d'humidité relative, de la vitesse du vent et la radiation solaire. Les quatre premiers paramètres ont été collectées à partir de sites européens qui utilisent la station synoptique de l'aéroport international de Port-au-Prince (latitude : 18.56 ; Longitude : -72.3 ; Altitude : 31). La figure 8 présente les types de données d'entrée et résultats des traitements avec SWAT.

Source : INRA 2002

Figure 8: Données d'entrées et les résultats de traitement avec SWAT. 3.7.3.7 - Formats des inputs utilisés par SWAT.

Les données météo utilisées par SWAT ont des structures spécifiques. Ces données après les avoir collectées, ont été transformées en fichier dBASE dont la représentation des formats, pour ces différents types d'inputs, se trouve dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 2: Format des données d'entrée pour les précipitations.

Nom

Format

Définition

DATE

(mm/dd/yyyy)

Date où la mesure a été prise

Précipitation

Point flottant (f5. 1)

Précipitation journalière

Tableau 3: Format des données d'entrée pour les températures (3 champs).

Nom

Format

Définition

DATE

(mm/dd/yyyy)

Date où la mesure a été prise

MAX

Point flottant (f5. 1)

Température maximale

journalière (°C)

MIN

Point flottant (f5. 1)

Température minimale

journalière (°C)

Tableau 4: Format des données d'entrée pour la radiation solaire (2 champs).

Nom

Format

Définition

DATE

(mm/dd/yyyy)

Date où la mesure a été prise

SLR

Point flottant (f5.3)

Radiation solaire journalier

(Mj/m2/day)

Il est à remarquer que ce même format est utilisé pour la vitesse du vent (m/s) et l'humidité relative (%).

Tableau 5 :Table de localisation spatiale de la station des précipitations.

Nom

Format

Définition

ID

Nombre entier

Gage identification number (not used by interface)

Name

String max 8 chars

Nom de la station

LAT

Point flottant

Latitude en degré décimal

LONG

Point flottant

Longitude en degré décimal

ELEVATION

Nombre entier

Elévation des stations correspond aux données de

précipitation (m)

Ce tableau (5) est le même pour la localisation de la station des températures de l'air. Cependant, pour les tables de localisation de la ou des stations des données de vent, de la radiation solaire et de l'humidité relative, il faut tout simplement enlever l'élévation.

4- MATERIEL ET METHODE

4.1- Matériel

Pour parvenir aux objectifs fixés, plusieurs matériels ont été utilisés et sont présentés dans le tableau 6.

Tableau 6: Types de données utilisées et leur provenance.

Données collectées

Typologie

Source

cartes

OCS5 et CRE6, Réseau hydro, MNT, densité

d'habitat, Isohyète, Réseau routier.

CNIGS7

sol

Carte de sol Amérique latine et la Caraïbe

Site de sol mondial de la FAO

METEO

T°, HR, PCP, VENT et radiation (générée)

Site européen (Espagne)

http://www.tutiempo.net

Les différentes cartes produites dans le cadre de ce travail proviennent des études qui ont été réalisées respectivement par le Ministère de l'Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), le Bureau des Mines et de l'Energie (BME)8 et le CNIGS du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE) de la République d'Haïti. Les cartes d'OCS proviennent des études réalisées sur le terrain par le MARNDR en 1998. La carte géologique quant à elle, est issue des études effectuées par le BME. Ces documents ont été repris par le CNIGS qui a procédé à leur digitalisation. Les données cartographiques sur l'érosion ont été produites par le CNIGS à partir d'images satellites. Il a

5 Carte d'occupation des sols

6 Carte de risques d'érosion

7 Centre National de l'Information Géo-spatiale, Haïti

8 Le ministère des Travaux publics Transports et Communication (MTPTC)

fallu toucher brièvement la manière dont elles ont été conçues vu qu'elles font l'objet de multiples traitements dans le cadre de ce travail.

Les travaux de traitement de texte, d'image et d'analyse spatiale ont été relaissés par des logiciels tels que: MSEXCEL, MSWord et ArcGIS (ArcMAP) couplé avec SWAT.

4.2-Méthode:

Ce travail qui contribue à l'évaluation du phénomène d'érosion dans le BV de la rivière Grise est constitué d'un ensemble d'étapes méthodologiques. Des données de sources différentes ont été collectées. Le risque d'érosion sur le BV est analysé par la confrontation des cartes multi datées. Une estimation des éléments charriés par l'eau de surface a été aussi envisagée en mettant en exergue les endroits possibles de leurs accumulations en aval.

4.2.1- Consultation des données préexistantes

Cette étape a consisté à la consultation de documents disponibles sur l'érosion en Haïti, en particulier sur la zone d'études. Des document relatifs à l'érosion dans d'autres pays ou continents ont été également consultés. Cela a permis de rassembler les informations générales sur le milieu notamment la géologie et la pédologie de la zone d'études, les composantes climatiques ainsi que des données sur le phénomène d'érosion.

4.2.2- Délimitation de la zone d'études

La délimitation du BV de la rivière Grise a permis d'extraire la zone d'études sur les différentes cartes mentionnées au tableau 3 en utilisant la fonction clip deArcMAP.

4.2.3- Préparation et intégration des inputs utilisés par SWAT.

Les données météorologiques (température, humidité relative, précipitation, vitesse du vent) de 1982 à 1995 ont été mises en format Excel puis on a procédé à leur conversion en format Dbase, format utilisé par SWAT. Quant à la radiation solaire, elle a été générée. L'intégration des données dans SWAT se fait dans l'ordre suivant : i) MNT, ii) OCS (LAND USE), iii) SOL, iv) PENTE, v) METEO. Les résultats obtenus visent à estimer la charge solide charriée par la rivière Grise. Ils seront traités et représentés sous forme de tableaux et graphiques.

Le MNT (10 m), après l'avoir projeté, a permis à SWAT d'identifier les réseaux hydrographiques à partir desquels il a délimité le bassin versant ainsi que le calcul des paramètre topographique servant à tracer la courbe hypsométrique . Un exutoire lui a été fixé manuellement avant le pont se trouvant sur l'axe routier à Tabarre 27 afin qu'il oriente les résultats des simulations effectuées dans les différents sous-bassins versants vers cet exutoire.

L'occupation ou l'utilisation des sols (LAND USE) de 1998 a été utilisée sur toute la zone d'études. Elle a été reclassée par SWAT en faisant correspondre chaque type de couverture au code qui lui est approprié dans SWAT.

En ce qui concerne les données METEO, on a entré d'abord les informations relatives à la localisation de la station dans laquelle les données ont été collectées puis on a procédé de la même manière pour les données météo successivement.

Les simulations ont été faites de façon journalière à l'échelle des unités de réponses
hydrologiques qui représentent une combinaison unique d'utilisation du sol et des propriétés

physiques du sol dans chacun des 37 sous-bassins versants de la zone d'études. Dans la phase aquatique du modèle, les exportations, entre autres, d'eau et de sédiment à l'échelle des sous- bassins versants ont été prises en charge par les routines du modèle qui simulent les processus de déposition, de re-suspension, de transformation et d'érosion au sein du réseau hydrographique.

4.2.4- Analyse et confrontation de cartes diverses

Pour mieux appréhender l'influence des facteurs Occupation des sols, Pluviosité et Substrat géologique sur l'amplification de l'érosion, il a fallu effectuer des confrontations de diverses cartes. Ces confrontations visent à analyser la répartition des enjeux9 sur l'aval de la rivière.

La confrontation des cartes de pentes, de densité de l'habitat et du réseau routier a permis d'analyser surtout la répartition des installations humaines en fonction des degrés de pente et les conséquences que cela pourrait engendrer en matière d'accélération de l'érosion.

Vu que ce BV est constitué en majeure partie de sols calcaires très perméables et des sols alluvionnaires, il est d'autant plus fragile en amont que les pentes sont fortes. Dans ce cas, la combinaison de la pente, de la géologie et des isohyètes est envisagée pour mieux interpréter la tendance des précipitations et de la topographie sur l'érosion lorsque le couvert végétal s'amenuise considérablement.

On a procédé également à la confrontation de la carte d'occupation des sols, avec la pente et les isohyètes en vue d'analyser la répartition des différents types de couverture du sol ou d'occupation des sols par rapport à la topographie et la pluviosité.

Une carte de synthèse globale a été produite en vue d'observer spatialement les enjeux divers qui sont susceptibles d'être touchés par les sédiments transportés par cette rivière en crue dont leurs accumulations peuvent provoquer des débordements d'eau sur plusieurs zones de proximité. Elle met également en exergue certaines zones critiques en amont.

A partir du MNT, un profil en long a été tracé dans la partie avale en suivant le lit de la rivière. Cela a permis d'observer les endroits de dépôts des sédiments provenant de l'érosion en amont.

9 Personnes, biens, activités, moyens, patrimoines....susceptible d'être affectées par un phénomène naturel (TOUTAIN,2001).






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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery