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Economie de la culture du riz: Cas du périmetre irrigué de Kovié (Lomé/Togo)

( Télécharger le fichier original )
par Koffi BOTSOE
Université de Lome - Ingénieur agronome option économie 2001
  

Disponible en mode multipage

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    SOMMAIRE

    INTRODUCTION 8

    PREMIERE PARTIE

    PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE TRAVAIL, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 9

    1.1 - PROBLEMATIQUE 10

    1.2 - OBJECTIFS DE L'ETUDE........................................................................................................... 104

    1.3 - HYPOTHESES 14

    1.4 - REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 15

    1.4.1 - DEFINITION DES TERMES IMPORTANTS 15

    1.4.1.1- LE PROCESSUS PRODUCTIF OU SYSTEME PRODUCTIF 15

    1.4.1.2- LE CONCEPT DE FILIERE 15

    1.4.1.3 -LA COMMERCIALISATION 15

    1.4.1.4 -LA COMPETITIVITE 16

    1.4.2 - GENERALITES SUR LA CULTURE DU RIZ 16

    1.4.2.1 - LES CARACTERISTIQUES AGRONOMIQUES DE LA CULTURE 16

    1.4.2.2 - LA CROISSANCE DU RIZ 17

    1.4.3 - ETAPES DE VALORISATION DU PADDY : Transformation du riz. 20

    1.4.3.1 - LA RECOLTE 20

    1.4.3.2 - LE BATTAGE 21

    1.4.3.3 - LE VANNAGE 21

    1.4.3.4 -LE SECHAGE 21

    1.4.3.5 - LA TRANSFORMATION DU RIZ 21

    1.4.4 -ASPECTS ECONOMIQUES DE LA CULTURE DU RIZ 22

    1.4.4.1 -LE PRIX DU PADDY A LA PRODUCTION; EVOLUTION DANS LE TEMPS 22

    1.4.4.2-LES COUTS DE PRODUCTION 23

    1.4.4.3-LA RENTABILITE DE LA CULTURE 24

    1.4.4.4 - LA COMMERCIALISATION ET L'ORGANISATION DES MARCHES DE RIZ. 255

    1.4.5 - PERIMETRES IRRIGUES RIZICOLES : CONDITIONS DE LEUR GESTION ET REUSSITE 266

    DEUXIEME PARTIE

    2.1- CADRE INSTITUTIONNEL 3 32

    2.2- CADRE GEOGRAPHIQUE : Village de KOVIE dans la vallée du ZIO 3 32

    2.2.1 - MILIEU PHYSIQUE 3 32

    2.2.1.1 - LE RESEAU D'IRRIGUATION 363

    2.2.1.2- LES SOLS 3 36

    2.2.1.3- LA VEGETATION 364

    2.2.1.4 - LE CLIMAT 364

    2.2.1.5 - L'HIDROLOGIE ET LES RESSOURCES EN EAU 364

    2.2.2 - LE MILIEU HUMAIN 354

    2.2.3 - INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES 355

    2.2.4 - ACTIVITES ECONOMIQUES 35

    2.3-METHODOLOGIE DE L'ETUDE 366

    2.3.1- COLLECTE DES INFORMATIONS 366

    2.3.1.1 - LA PHASE DE LA DOCUMENTATION ET DES ENTRETIENS. 366

    2.3.1.2- LA PHASE  DES OBSERVATIONS DIRECTES SUR LE TERRAIN : LES ENQUETES PROPREMENT DITES. 366

    2.3.2 - DIFFICULTES DE L'ETUDE. 377

    2.3.3 - EXPLOITATION ET ANALYSE DES RESULTATS 377

    2.3.3.1 - LE DEPOUILLEMENT 377

    2.3.3.2 - LES OUTILS UTILISES 388

    TROISIEME PARTIE

    3.1 - PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 41

    3.1.1- SYSTEME D'EXPLOITATION 4741

    3.1.1.1 - LA STRUCTURE PAR AGE DES RIZICULTEURS 4141

    3.1.1.2 - LA COMPOSITION ETHNIQUE ET ORIGINE DES RIZICULTEURS 4242

    3.1.1.3 - LA SITUATION MATRIMONIALE DES RIZICULTEURS 43

    3.1.1.4 - LA TAILLE DES MENAGES ET NOMBRE D'ACTIFS PAR MENAGE. 43

    3.1.1.5 - LE NIVEAU DE SCOLARISATION DES CHEFS D'EXPLOITATION 44

    3.1.1.6 - LES PRINCIPALES ACTIVITES ECONOMIQUES DES RIZICULTEURS 45

    3.1.1.7 - LA STRUCTURE ET LE FONCTIONNEMENT DES ORGANISATIONS PAYSANNES. 46

    3.1.1.8 - LA GESTION DES EXPLOITATIONS ET LA REPARTITION DES TACHES 47

    3.1.2- SYSTEME DE PRODUCTION 47

    3.1.3 - SYSTEME DE CULTURE 53

    3.1.3.1- LES FONCTIONS ET L'IMPORTANCE DES CULTURES SECONDAIRES 53

    3.1.3.2- LE MODE DE CULTURE. 53

    3.1.4 - COMMERCIALISATION DU RIZ A KOVIE 59

    3.1.4.1 - L'APPROVISIONNEMENT DES MARCHES 5 479

    3.1.4.2 - LES CARACTERISTIQUES DU RIZ VENDU 61

    3.1.4.3 - L'OFFRE ET LE PRIX AU COURS DE L'ANNEE 61

    3.1.4.4 - LE CIRCUIT DE COMMERCIALISATION 63

    3.1.5 - RENTABILITE DE LA CULTURE DU RIZ: EVALUATION DE LA RENTABILITE FINACIERE 6464

    3.1.5.1 - LE COUT DE PRODUCTION MOYEN A L'HECTARE 64

    3.1.5.1 - LE PRODUIT D'ACTIVITE DU RIZICULTEUR 68

    3.1.5.3 - L'EVALUATION DU PRODUIT BRUT A L'HECTARE 69

    3.1.5.4 - LE PRODUIT NET MOYEN D'EXPLOITATION (PNM)/TAUX DE RENTABILITE (TR) 72

    QUATRIEME PARTIE

    4 - PROPOSITION DE TECHNIQUES DE VALORISATION ET DU MARCHANDISAGE APPROPRIE DU RIZ DE KOVIE 75

    4.1-TRIAGE ET CALIBRAGE DU RIZ 75

    4.2-COUT DE LA TRANSFORMATION (Calibrage /Triage) 76

    4.2.1- CHARGES FIXES 76

    4.2.2 - CHARGES VARIABLES 76

    4.2.3 - CHARGE TOTALE (CT) 77

    4.2.4 - PRODUIT NET ISSU DE LA TRANSFORMATION DU RIZ 77

    4.3- ANALYSE MARGINALE DE L'IMPACT DU LA TRANSFORMATION ARTISANAL DU RIZ 77

    4.4 - CONCLUSION - SUGGESTIONS 79

    4.4.1 - CONCLUSION GENERALE 79

    4.4.2 - SUGGESTIONS 80

    4.4.2.1 - POUR UN RESPECT SCRUPULEUX DES TECHNIQUES CULTURALES. 80

    4.4.2.2 -POUR UNE BONNE GESTION DE L'EAU 80

    4.4.2.3 - POUR UNE PRODUCTION PLUS SAINE 81

    4.4.2.4 - POUR AMELIORER LE NIVEAU DE LA RENTABILITE FINANCIERE ET SOCIALE DE LA RIZICULTURE. 81

    4.4.2.5 - POUR UN ENGAGEMENT POLITIQUE PLUS RESPONSABLE 82

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1- EVOLUTION DES SUPERFICIES, DE LA PRODUCTION DE PADDY, DES IMPORTATIONS DES VALEURS DOUANIERES, DES PRIX SUR LES DIFFERENTS MARCHES ET DES PESOINS DE LA POPULATION 12

    Tableau 2- VARIATION EN POURCENTAGE DES SUPERFICIES, DE LA PRODUCTION EN RIZ DECORTIQUE ET DES PRIX RURAUX 12

    Tableau 3- LES DIFFERENTES ETAPES DE MATURATION DU PADDY 19

    Tableau 4- SCHEMA DES PRINCIPAUX TYPES DE RIZICULTURE ET LEURS CARACTERISTIQUES 20

    Tableau 5- REPARTITION DES RIZICULTEURS SELON LE FACTEUR AGE 41

    Tableau 6- REPARTITION DES RIZICULTEURS SELON LES ORIGINES 42

    Tableau 7- SITUATION MATRIMONIALE SELON LES CLASSE D'AGES 43

    Tableau 8- PRESENTATION DES MENAGES PAR CLASSE D'AGES 44

    Tableau 9- NIVEAU D'INSTRUCTION SCOLAIRE DES RIZICULTEURS SELON LES CLASSES D'AGES 4 595

    Tableau 10- REPARTITION DES CHEFS D'EXPLOITATION PAR ANNEES D'EXPERIENCE ET TAILLE DES EXPLOITATIONS 49

    Tableau 11- DUREE DES OPERATIONS CULTURALES 51

    Tableau 12- LES VARIETES CULTIVEES ET LEURS CARACTERISTIQUES 56

    Tableau 13- CALENDRIER DE PRODUCTION ET MISE EN VENTE 60

    Tableau 14- VARIATION DU PRIX DU RIZ DECORTIQUE AU COURS DE L'ANNEE 61

    Tableau 15- LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES UTILISES A KOVIE 64

    Tableau 16- COUT DES CONSOMMATIONS INTERMEDIAIRES 65

    Tableau 17- COUT DES OPERATIONS CULTURALES/HA 66

    Tableau 18- AMMORTISSEMENT DU PETIT MATERIEL DE PRODUCTION 67

    Tableau 19- COUT DE PRODUCTION MOYEN/HA 68

    Tableau 20- PRODUIT BRUT MOYEN 70

    Tableau 21- REVENU BRUT MOYEN D'EXPLOITATION 72

    Tableau 22- REVENU NET MOYEN D'EXPLOITATION 72

    Tableau 23- PRODUIT NET MOYEN D'EXPLOITATION/TAUX DE RENTABILITE 72

    Tableau 24- REMUNERATION DU TRAVAIL FAMILIAL/REMUNERATION DU TRAVAIL JOURNALIER 73

    Tableau 25- PRODUIT BRUT MOYEN/HA CAS DE LA VALORISATION 76

    Tableau 26- AMMORTISSEMENT 76

    Tableau 27- ANALYSE MARGINALE 77

    LISTE DES ILLUSTRATIONS GRAPHIQUES

    Figure 1- HISTOGRAMME MONTRANT LA VARIATION EN POURCENTAGE DES SUPERFICIES, DE LA PRODUCTION EN RIZ DECORTIQUE COMPAREE AUX DONNEES DE 1989 13

    Figure 2- DISTRIBUTION DES AGES 42

    Figure 3- EVOLUTION DU PRIX AU COURS DE L'ANNEEX 62

    Figure 4- CIRCUIT DE DISTRIBUTION 63

    Figure 8- SCHEMA DESCRIPTIF DU DISPOSITIF DE CALIBRAGE ARTISANAL 75

    LISTE DES ILLUSTRATIONS PHOTOGRAPHIQUES

    Image 1- CENTRE RIZICOLE DE ZIO 32

    Image 2- CANAL D'AMENEE 33

    Image 3- MARCHE DE KOVIE 35

    Image 4- UNE CANARDIERE 55

    Image 5- CANARDS EN DIVAGUATION DANS UN CASIER 55

    Image 6- PEPINIERE DE 10 JOURS 57

    Image 7- OPERATION DE REPIQUAGE 57

    Image 8- DECORTIQUEUR A DEUX MODULES 59

    LISTE DES ANNEXES

    Annexe 1 : Carte du périmètre irrigué de la vallée du ZIO

    Annexe 2 : Carte de la Région Maritime montrant la zone d'étude

    Annexe 3 : Tableau montrant l'évolution de la production et des rendements du riz paddy par région.

    Annexe 4 : Machine trieuse de riz SEA

    SIGLES

    ADRAO  : Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest

    C.E.E.M.A.T : Centre d'Etudes et d'Expérimentation du Machinisme Agricole et Tropical

    C.G.I.A.R  : Groupe Consultatif sur la Recherche Agricole, Internationale

    C.N.C.A : Caisse Nationale du Crédit Agricole

    C.R.Z : Centre Rizicole de ZIO

    DESCOOP  : Diplôme d'Etudes Supérieurs en action Coopérative

    D.R.A.E.P : Direction Régionale de l'Agriculture de l'Elevage et de la pêche

    D.R.D.R : Direction Régionale du Développement Rural

    DSAID  : Direction des Statistiques Agricoles de l'Informatique et de la

    Documentation

    E.S.A : Ecole Supérieure d'Agronomie

    F.A.O : Food and Agriculture Organisation (Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Elevage)

    F.M.I : Fonds Monétaire International.

    F.U.C.E.C : Fédération des Unités Coopératives d'Epargne et de Crédit.

    I.C.A.T  : Institut de Conseil et d'Appuis Techniques.

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

    SMIG : Salaire Minimum Garanti

    UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine

    UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations Unies pour l'éducation la science et la culture)

    RESUME

    Après un essor remarquable de 1994 à 1998, la riziculture irriguée togolaise, connaît ces dernières années d'énormes difficultés principalement sur le plan de la disponibilité des moyens financiers.

    En effet, après la dévaluation, la population des riziculteurs a connu une amélioration sur le plan qualitatif et quantitatif. La moyenne d'âge au sein des chefs d'exploitation est de 38 ans et 78 % d'entre eux savent lire et écrire.

    L`arrivée de ces nouveaux exploitants plus jeunes et mieux équipés avec un bagage scolaire que les anciens en régression sur le périmètre, a permis une professionnalisation du métier de la riziculture. La gestion de l'exploitation est devenue rigoureuse et organisée. Les pratiques culturales sont devenues semi-intensives avec l'usage régulier des intrants agricoles modernes.

    Malheureusement avec la surexploitation des terres aménagées : conséquence de l'augmentation du nombre des riziculteurs, la production est en baisse avec un rendement moyen de 3,6 tonnes de paddy / ha / saison. Cette régression de la productivité est accentuée par l'absence de moyens financiers pour acheter les produits phytosanitaires, nécessaires pour l'entretien des cultures.

    Le riziculteur, pour financer sa production a recours aux secteurs informels (les bonnes femmes et les fonctionnaires du milieu rural) pour faire un prêt au taux d'intérêt usuraire de 67% par saison (4 mois).

    Nonobstant ces problèmes, la production est rentable sur le plan financier et social. Le Taux de rentabilité financière observé sur le périmètre de KOVIE est de 3.4% par saison de culture. Ce taux peut être amélioré si les riziculteurs améliorent la présentation de leur riz décortiqué sur le marché.

    Nous avons proposé pour ce faire, une méthode artisanale de triage, qui permet d'apporter aux riziculteurs un revenu supplémentaire et de créer des emplois aux jeunes du village.

    La riziculture est la principale activité pratiquée par 81% des exploitants enquêtés. D'autres activités sont pratiquées parallèlement à la culture du riz et apportent aux riziculteurs un revenu d'appoint.

    La distribution du riz se fait suivant un circuit informel. Cette distribution est animée par les riziculteurs et leurs pourvoyeurs de fonds. Une partie de la production est distribuée sur le marché de KOVIE et le reste sur les marchés environnants.

    L'organisation du marché de la distribution s'impose aujourd'hui comme un besoin crucial aux producteurs. Les riziculteurs devraient se regrouper en association d'irrigants et s'impliquer davantage dans la gestion du périmètre.

    Mots clés : Riziculture, riziculteur, producteurs, riz, périmètre irrigué, transformation, valorisation, rentabilité, commercialisation.

    ABSTRACT

    After a remarkable rise from 1994 to 1998, irrigated rice growing, knows these last years enormous difficulties mainly in the field of the availability of financial means.

    Indeed, after the devaluation, the population of the rice growers had known an improvement on the qualitative and quantitative level. The age average within the heads of exploitation is 38 years and 78 % of them can read and write. The arrival of these new operators, younger and better equipped in alphabetisation tools than the old ones of which the number is in regression on the perimeter, allowed a professionalization of the rice-growing job. The exploitation management became rigorous and organised not leaving any place to improvisation. The cultivation methods became semi-intensive with regular use of modern agricultural entrants.

    Unfortunately with the overexploitation of the usable airfields, (consequence of the increase of the rice growers number), the production is falling. The output average is now 3,6 tons of paddy / ha / season. This regression of the productivity is accentuated by lack of financial means to buy products for plant processing. To finance his production, the rice grower has recourse to the informal sectors (Good women and civil servant of the rural areas) to make a loan at the usurious rate of 67% per season.

    Notwithstanding these problems, the production is profitable on the financial and social level. The Rate of financial profitability observed on the perimeter is 3.4%. This rate can be improved if the rice growers decide to improve the presentation of their peeled rice. We propose, a method of artisans sorting which not only bring to the rice grower an additional income but also is causes of employment creation for the youth

    Rice growing is the principal activity practised by 81% of the surveyed operators. Other activities are practised and bring theme a supplement income.

    The distribution of rice is done according to an abstract circuit. The rice growers and their financial providers animate this distribution. One half of the production is distributed on the market of KOVIE and the remaining half on the surrounding markets.

    There is a crucial need for the organisation of the KOVIE's rice distributors and the rice growers in association for the perimeter management.

    Key words: Rice growing, rice grower, producers, rice, irrigated perimeter, transformation, valorisation, profitability, and marketing

    INTRODUCTION

    « Les politiques rizicoles décidées par les Etats... n'ont pas eu l'effet désiré sur l'essor de la production dont le niveau se situe très en deçà de ce qu'il  devrait être » (Roger-Estrade ,1993).

    Si l'échec des politiques rizicoles, mises en oeuvre par les Etats, en Afrique subsaharienne, permet une remise en cause de l'action gouvernementale dans ce secteur, la recherche de nouvelles orientations est opportune.

    Comment sauvegarder les productions nationales face aux importations et assainir les économies sans être induit au protectionnisme stérile ?

    Quel avenir pour la culture du riz au Togo, si une réflexion appropriée n'intègre à sa démarche, les éléments d'une amélioration quantitative et qualitative de la production nationale ?

    Cette étude, intitulée : ECONOMIE DE LA CULTURE DU RIZ : CAS DU PERIMETRE IRRIGUE DE KOVIE, veut contribuer à démêler l'écheveau.

    C'est donc à partir de la définition des caractéristiques techniques, socioculturelles et économiques de la production sur le périmètre de KOVIE et de l'analyse des données recueillies sur le terrain que transparaîtront :

    - les forces et faiblesses de cette culture dans son environnement politique et économique ;

    - les possibilités de développement de la riziculture.

    Tour à tour, on présentera : la problématique, les objectifs de l'étude, les hypothèses de travail et la revue bibliographique ; ensuite le cadre institutionnel et la méthodologie de l'étude seront décrits et enfin nous présenterons et analyserons les résultats de l'étude.

    PREMIERE PARTIE

    PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES

    DE TRAVAIL,

    REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

    1.1 - PROBLEMATIQUE

    «  Presque inconnu il y a vingt ans sauf au Sénégal, le riz prend une place sans cesse plus importante dans la consommation des pays de l'Afrique de l'Ouest » (Roger-Estrade, 1993).

    En effet, il n'est point besoin aujourd'hui de démontrer la place principale qu'occupe le riz dans les habitudes alimentaires dans nos pays en voie de développement. Longtemps considéré comme un produit de luxe, le riz tend à devenir la denrée de base, consommée par presque, toutes les classes sociales. Face aux céréales traditionnelles que sont le maïs, le sorgho le mil etc., la concurrence est ouverte et favorisée par le mode de vie citadine.

    Notons cependant, que si la consommation du riz dans les pays africains ne cesse de croître, le produire suffisamment devient l'une des préoccupations des gouvernants parce que l'auto-approvisionnement de cette denrée est encore très problématique.

    Aussi pouvons-nous lire : « le cas du riz est un bon exemple de dépendance accrue de ce continent vis-à-vis de l'extérieur » ou encore «dans les 25 dernières années, l'Afrique est devenue un des principaux pôles d'importation avec environ un quart des importations mondiales du riz » (MENDEZ-DEL-VILLAL, 1989).

    Les prévisions de la FAO concernant les pays de l'UEMOA parmi lesquels se trouve le Togo, permettent de juger de l'importance des besoins complémentaires auxquels l'Afrique doit faire face chaque année, pour répondre aux demandes de sa population «la production rizicole ne couvre qu'à peu près la moitié de la consommation. » (FAO, 1994)

    Si le bilan rizicole est déficitaire presque partout en Afrique, qu'en est-il exactement de la production rizicole du Togo ?

    Depuis 1970, le Togo fait partie des 16 pays de l'ADRAO (Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest) dont le principal objectif est d'aider les pays membres à atteindre l'autosuffisance en riz, par le biais de la recherche dans le domaine de la riziculture.

    Malgré les plans de développement agricole élaborés par les pouvoirs publics, notamment :

    - L'appel au retour à la terre en 1973 ;

    - La proclamation de l'année du paysan en 1975 ;

    - La révolution verte en vue de l'autosuffisance alimentaire en 1977... (TOKPA, 1996)

    - L'exonération des taxes douanières sur les équipements et matériels destinés uniquement à l'agriculture ;

    - La mise en place des services d'encadrement technique des paysans ;

    - L'aménagement des périmètres rizicoles mis gratuitement à la disposition des riziculteurs... (BAKAYOKO, 1998) ; la production rizicole reste déficitaire.

    L'examen des statistiques relatives à la culture du riz au Togo, (tableaux 1 et 2, page 5) suggère les observations suivantes :

    - Les besoins de la population en riz décortiqué n'ont cessé de croître depuis 1989. La production durant cette période est restée insuffisante sauf en 1997.

    - Bien que la consommation croisse durant cette période, la production nationale est restée presque stationnaire. Le Togo a donc multiplié les importations de riz avec une moyenne annuelle de 2,163 milliards de F CFA avant la dévaluation du FCFA le 11 janvier 1994 contre 2,576 milliards après cette date.

    Sachant que la dévaluation du F CFA était de 50 %, l'analyse du montant des importations montre une baisse significative des importations, qui pourrait être mise au bénéfice de la production nationale dont la compétitivité a été rehaussée par ce fait, face aux riz importés d'Asie.

    Cette analyse est avant tout, confortée par les observations suivantes relatives aux pratiques d'avant dévaluation et d'après. Avant le 11 janvier 1994, la production nationale était instable ; 27 700 T*(*) de paddy en 1989 contre 25 100 T en 1990 ; 39 300 en 1991 contre 25 300 T en 1992 etc. Après cette date, elle croît exceptionnellement.

    La moyenne annuelle de production est actuellement de 66 000 T contre 30280 T de 1989 à 1994, soit une augmentation moyenne annuelle de plus de 117 %.

    Quelles sont donc les caractéristiques de l'agriculture pratiquée sur les périmètres rizicoles au Togo ?

    - Sommes-nous en train de passer d'une riziculture traditionnelle à une riziculture modernisée au Togo ?

    - Quels sont les systèmes de production en vigueur dans les rizières togolaises ?

    - Quels sont les fondements politiques, économiques et techniques d'aménagement des rizières au Togo ?

    Tableau 1 : EVOLUTION DES SUPERFICIES, DE LA PRODUCTION DE PADDY, DES IMPORTATIONS DES VALEURS DOUANIERES, DES PRIX SUR LES DIFFERENTS MARCHES ET DES BESOINS DE LA POPULATION

    Années

    Données

    1989

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    Superficie (ha)

    19.900

    19.200

    24155

    13650

    28200

    52725

    41916

    57442

    31675

    -

    Production Paddy(T)

    27700

    25100

    39300

    25300

    34000

    50100

    51200

    76500

    86200

    -

    Production riz

    Décortiqué (T)

    18005

    16400

    25563

    16445

    22100

    32565

    33280

    49725

    56030

    -

    Evolution des importations (T)

    - riz paddy

    - riz décortiqué

    - riz semi- blanchi

    - riz en brisure

    12,4

    644,2

    23606,5

    13271,2

    69,9

    193,5

    9832,5

    16719,8

    9,1

    65,8

    14555,8

    11179,9

    282,3

    610,3

    13793,7

    9407,3

    326,5

    57,1

    16526,9

    13307,2

    -

    -

    -

    -

    52

    253

    2268

    9430

    11

    375

    19300

    17529

    16,3

    79

    31297,8

    5384,9

    -

    -

    -

    -

    Valeur Douane

    (Milliard FCFA)

    3,417

    2,128

    1,796

    1,591

    1,882

    -

    1,380

    3,525

    2,822

    -

    Evolution des Prix

    (CFA / kg)

    Marchés ruraux

    - riz paddy

    - riz décortiqué

    Marchés de Conso

    Riz décortiqué

    80

    173

    215

    68

    131

    -

    -

    -

    -

    93

    140

    -

    66

    139

    -

    99

    179

    285

    116

    204

    326

    147

    244

    357

    140

    256

    405

    -

    -

    407

    Besoins de la population

    En riz décortiqué (T)

    34306

    95301

    40000

    41000

    46336

    47336

    48803

    50316

    51876

    53484

     

    Sources : Direction de la Statistique et Direction générale des douanes

    Tableau 2 : VARIATION EN POURCENTAGE DES SUPERFICIES, DE LA PRODUCTION EN RIZ DECORTIQUE ET DES PRIX RURAUX

    Années

    Variation en pourcentage

     

    Production du riz décortiqué

    Prix ruraux

    1989

    (19.900 ha)

    18.005T)

    173 F CFA / kg)

    1990

    -3,5

    -9

    -24,3

    1991

    +26

    +56

    -

    1992

    -43,5

    -35,7

    +7

    1993

    +106,6

    +34,4

    -0,7

    1994

    +87

    +47,4

    +29

    1995

    -20,5

    +2,2

    +14

    1996

    +37

    +49,4

    +19,6

    1997

    -45

    +12,7

    +5

    1998

    -

    -

    -

     

    Sources : Nos calculs à partir des données de la DESA et de la Direction de la Statistique.

    Figure 1 : HISTOGRAMME MONTRANT LA VARIATION EN POURCENTAGE DES SUPERFICIES, DE LA PRODUCTION EN RIZ DECORTIQUE ET DES PRIX RURAUX COMPAREE AUX DONNEES DE L'ANNEE 1989

    Année de Base : 1989

    : 19900 ha

    : 18 005 Tonne

    : 173 F cfa/Kg

    La riziculture au Togo connaît un nouveau dynamisme. Il importe de connaître les tenants et les aboutissants de cette filière à travers l'étude de l'économie de la culture du riz.

    Telles sont les motivations qui sous-tendent notre étude dans la zone rizicole irriguée de KOVIE.

    1.2 - OBJECTIFS DE L'ETUDE

    Objectif général :

    Contribuer à l'étude des systèmes productifs rizicoles au Togo en vue de déterminer les facteurs favorables et défavorables à la promotion de la culture du riz.

    Objectifs spécifiques :

    - Déterminer la disponibilité, l'accessibilité et l'efficience des facteurs de productions (terre, eau, capital, main-d'oeuvre etc.)

    - Analyser l'incidence du comportement des paysans ou des organisations paysannes du milieu, sur le développement de la riziculture.

    - Déterminer l'impact de la politique agricole actuellement en vigueur sur la culture du riz dans le périmètre considéré.

    - Déterminer les effets positifs ou négatifs de la conjoncture économique actuelle sur la culture du riz.

    - Déterminer le coût de production du riz dans la zone d'étude.

    - Comparer le coût de production du riz (de la zone d'étude) au prix sur les marchés ruraux en vue de l'évaluation de sa rentabilité.

    - Déterminer le mécanisme de formation du prix sur les marchés ruraux.

    - Etudier le circuit de commercialisation du riz et ses goulets d'étranglement.

    1.3 - HYPOTHESES

    Voici les hypothèses du travail :

    - En quête de produits de bonne qualité à moindre coût, les consommateurs togolais portent un intérêt aux riz produits au Togo, étant donné l'amélioration des variétés cultivées et la hausse des prix du riz importé. Ceci relance la riziculture locale.

    - La riziculture togolaise est en pleine modernisation, ce qui entraîne une intensification et une augmentation soutenue de la production

    - La tendance des paysans à la professionnalisation dynamise la riziculture au Togo et serait à l'origine des progrès réalisés.

    - La politique agricole en vigueur conjuguée aux effets de la dévaluation du franc CFA, ont permis le renforcement du caractère de rente de la riziculture.

    1.4 - REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

    1.4.1 - DEFINITION DES TERMES IMPORTANTS

    Pour bien comprendre les termes fondamentaux évoqués dans ce document, il convient de les définir.

    1.4.1.1 - LE PROCESSUS PRODUCTIF OU SYSTEME PRODUCTIF

    Selon R. BADOUIN, cité par Y. SAMLABA (1992), le système productif agricole se définit comme l'ensemble des éléments et des activités qui concourent à la formation des flux de produits agricoles.

    Le système rizicole comme tout système productif agricole peut être appréhendé sous le triple aspect de système d'exploitation, de système de production et de système de culture.

    - On considère alors que le système de culture se rapporte aux combinaisons culturales et représente l'ensemble plus ou moins structuré des productions végétales et animales retenues par les agriculteurs.

    - Le système de production quant à lui est relatif aux combinaisons productives : la terre ou capital foncier, le travail, les consommations intermédiaires ou capital circulant, les biens d'équipement ou capital fixe.

    - Enfin, le système d'exploitation se définit comme le mode de fonctionnement des unités de production (M. LABONNE, 1985)

    1.4.1.2 LE CONCEPT DE FILIERE

    Selon M. LABONNE (1985), la filière agroalimentaire est constituée par les agents ou groupes d'agents concernés par un produit (ou un groupe de produits) agroalimentaire, de la production à la consommation et implique les relations qu'ils entretiennent.

    CIRAD (1985), Centre International pour la Recherche Agronomique, mettra au point une méthode qui insistera surtout sur les techniques de production, les structures de commercialisation, les coûts et les prix, dans le cadre de l'étude d'une filière.

    Pour Baris et Couty (1981), la notion de filière quelle que soit son appellation ne se limite pas aux activités commerciales mais couvre l'ensemble des activités en amont et en aval.

    1.4.1.3 LA COMMERCIALISATION

    L. LAGRANGE (1989) voit en la commercialisation un ensemble d'opérations qui concernent un produit depuis son invention jusqu'à sa destruction. Mais dans le cadre de notre étude, nous entendrons par invention la production du riz ou plus encore sa récolte et par destruction sa consommation.

    Pour l'auteur, la finalité de la commercialisation, c'est de trouver un débouché solvable pour le producteur.

    La Distribution, qui est une partie de la commercialisation, est définie par le même auteur comme l'ensemble des activités qui permettent la mise à la disposition des consommateurs ou autres utilisateurs (restaurants, collectivités), des produits agricoles ou agroalimentaires, produits ou crées par les agriculteurs et les industries agroalimentaires.

    Robert Darpoux (1988) abonde dans le même sens et insiste sur le fait que la distribution assure la liaison entre l'offre et la demande. Pour lui, offre et demande peuvent être situés à des stades différents dans le temps (allusion aux denrées consommées longtemps après leur production) et dans l'espace (producteurs et consommateurs pouvant être éloignés les uns des autres).

    1.4.1.4 - LA COMPETITIVITE

    Pour Daviron D. et Fousse W. (1993), la compétitivité d'une filière d'exportation représente l'aptitude d'un pays à acquérir des parts de marchés. Cependant, au lieu de nous intéresser aux marchés extérieurs dans le cadre de notre étude, nous parlerons de la compétitivité d'un produit sur le marché local en affirmant qu'elle est sa capacité à affronter la concurrence, c'est-à-dire à s'imposer devant les produits semblables. Elle peut donc se fonder sur le prix, la qualité, l'emballage.

    Plus loin, nous rendrons compte des actions que peuvent poser les producteurs et l'Etat en vue de favoriser la compétitivité des produits agricoles. Nous verrons également les méthodes d'amélioration de la qualité du riz en Afrique subsaharienne.

    1.4.2 - GENERALITES SUR LA CULTURE DU RIZ

    Lorsqu'on se réfère à la littérature agronomique, on constate que la riziculture se présente comme l'une des cultures céréalières les plus complexes, sur le plan de ses variétés et caractéristiques morphologiques.

    Une connaissance, même liminaire sur la morphologie du riz, et surtout des différentes étapes de sa croissance, nous paraît nécessaire pour mieux comprendre son comportement et les exigences culturales qui en découlent. Car une juste appréciation de l'importance des facteurs qui concourent à la vie de la plante est le seul remède qui pourra corriger certaines pratiques aberrantes et mettre en oeuvre les techniques rationnelles qui permettent d'assurer la rentabilité optimale des aménagements et du travail.

    1.4.2.1-LES CARACTERISTIQUES AGRONOMIQUES DE LA CULTURE1(*)

    Le riz appartient à la famille des graminées et au genre Oryza sativa. On distingue deux sous-espèces : Oryza japonica, à grains ronds et paille courte, et Oryza indica à grains longs et minces, à tige généralement de grande taille.

    A- LES ORGANES VEGETATIFS

    Les principaux éléments des organes végétatifs de la plante du riz sont : les racines, la tige, les talles, et les feuilles. La talle dont les fonctions sont aussi déterminantes que les autres éléments, retiendra notre attention.

    Ø Les talles.

    Issus des bourgeons sis à la base des feuilles de la plante, les talles ont des fonctions très importantes sur le plant du riz.

    Ils sont responsables de l'émission des tiges qui porteront les panicules.

    On distingue selon leur ordre d'apparition, les talles primaires, secondaire, tertiaires ... etc.

    D'une façon générale, le tallage est favorisé par :

    - Le repiquage avec des plants jeunes ;

    - Un nombre limité de brins par touffe ;

    - Des écartements rationnels en fonction de la variété, du climat et du terrain ;

    - Des sarclages précoces qui éviteront la concurrence entre le riz et les plantes adventices ;

    - L'état d'ameublissement du sol ;

    - La richesse du sol en azote ;

    - La hauteur de la nappe d'eau (les riz tallent peu en eau profonde).

    En culture repiquée, le tallage est donc un facteur primordial pour le rendement.

    B- LES ORGANES DE REPRODUCTION

    Les organes de reproduction comprennent les éléments suivants : La panicule, l'épillet, la fleur, le grain ou paddy, l'albumen, l'embryon.

    Ø La fleur

    Les organes mâles et femelles sont présents sur la même fleur. C'est une fleur autogame.

    Ø Le grain ou paddy

    Le grain de riz ou paddy, est constitué d'enveloppes (glumes et glumelles) et de caryopse encore appelé albumen.

    Lorsque le grain est débarrassé de ses enveloppes externes après décorticage, il est appelé riz cargo. Le riz blanchi est le grain débarrassé de ses téguments, après blanchissage. Les téguments donnent le son et la farine.

    100 kg de paddy donnent, après usinage :

    - 65 kg de riz et brisures ;

    - 15 kg de son et farine ;

    - 20 kg de balles

    1.4.2.2 - LA CROISSANCE DU RIZ

    Entre le semis et la maturité, la vie d'un plant de riz peut se diviser en quatre phases :

    - La germination ;

    - Le tallage ;

    - L'épiaison / et la floraison ;

    - La maturité.

    Ø La germination

    La germination se déclenche dès que le grain absorbe le quart de son poids d'eau. Une bonne germination commence par l'utilisation de bonnes semences c'est-à-dire celles qui réunissent les critères suivants :

    - Bonne faculté germinative : elle devrait atteindre entre 90 et 95 %

    - Absence de variétés et d'espèces étrangères : il est question ici d'avoir une bonne pureté variétale, ce qui invite à l'utilisation de semences sélectionnées ; et une bonne pureté spécifique végétale dans les semences.

    - Etat sanitaire parfait : une bonne semence doit être indemne de parasites animaux ou cryptogamiques susceptibles, soit de compromettre la faculté germinative, soit de communiquer à la future plante des maladies.

    Ø Le tallage

    C'est la période de croissance où le riz a la possibilité d'émettre des tiges secondaires et tertiaires afin de donner naissance à autant de panicules. Le tallage commence une quinzaine de jours après le semis et se poursuit jusqu'à la floraison. Il faut noter que c'est pendant cette phase végétative que le riz est plus sensible aux soins culturaux, notamment aux sarclages et aux apports d'engrais azotés en couverture.

    Le tallage est fonction de la variété, de la richesse du sol, de la température, de l'éclairement et du nombre de brins par touffe.

    Ø Epiaison - Floraison

    La phase de l'épiaison - floraison est l'une des plus critiques dans la vie de la plante. De mauvaises conditions de culture, plus spécifiquement les défauts d'irrigation entre l'épiaison et la floraison ou les défauts du milieu peuvent provoquer un avortement partiel ou total de la panicule, phénomène connu sous le nom de coulure.

    Il est recommandé de ne pas drainer une rizière au moment de l'épiaison, d'éviter l'irrigation avec des eaux chargées en chlorure de sodium au moment de la floraison. Cela entraîne un avortement total.

    Ø La maturité

    Cette phase dure, selon les variétés, entre 30 à 40 jours ; les variétés hâtives mûrissent plus vite que les variétés à cycle long.

    Une connaissance parfaite de l'état de maturité optimale est indispensable pour déterminer la période de récolte.

    Tableau 3 : LES DIFFERENTES ETAPES DE MATURATION DU PADDY

    ETAT DE MATURITE

    COULEUR DU RACHIS

    DURETE DE L'EPILLET

    Début de maturité

    (Non récoltable)

    Prématurité

    (Non récoltable)

    Maturité pleine.

    Sur-maturité

    ¼ supérieur jaune clair

    ½ Supérieur jaune.

    ¾ Supérieur jaune.

    Le rachis a tendance à brunir

    Grains pâteux sur moitié de la panicule. Laiteux à la base.

    Grains pâteux au tiers inférieur.

    Grains durs et craquants sur les 2/3 supérieurs de la panicule.

    Tous les grains sont cassants. Panicule souvent brisée.

    (Source) JP. DOBELMANN, 1980)

    Tableau 4 : SCHEMA DES PRINCIPAUX TYPES DE RIZICULTURE ET LEURS CARACTERISTIQUES.

    Type de culture

    Source d'eau principale

    Préparation

    Du sol

    Repiquage ou semis

    Maîtrise

    De l'eau

    Exemple et termes de dénomination habituelle2(*)

    1ère Période3(*)

    2ème Période

    Culture entièrement en sec

    Pluies

    Pluies

    Parfois aucune ; en sec

    Semis

    Sans

    Culture itinérante (avec jachère arborée ou herbacée)

     

    Pluies

    Pluies

    en sec

    Semis

    Sans

    Culture (semi) permanente (en rotation avec d'autres cultures).Riz pluvial, riz de plateau, riz de montagne (A : upland rice)

    Formes intermédiaires entre culture sous eau et en sec

    Pluies

    Pluies et eau de surface (0-30 cm)

    en sec

    Semis

    Partielle ; avec diguettes

    Méthode gogo rancah en Indonésie

     

    Pluies

    Pluies et eau de surface (0-30 cm)

    en sec

    Semis

    Sans

    - Riz pluvial en Inde, Ghana du centre

    - Méthode bolilande en Sierra Leone

     

    Pluies

    Principalement eau de surface (20-100 cm)

    en sec

    Semis

    Partielle ou sans

    - Riz dressé en Afrique de l'Ouest

    - Culture de crue

     

    Pluies

    Principalement eau de surface (100-500 cm)

    en sec

    Semis

    Partielle ou sans

    - Riz (semi) flottant en Asie (A: floting rice, deep water rice)

    - Riz flottant en Afrique de l'Ouest

    - Culture de crue

    Culture sous eau avec maîtrise totale de l'eau

    Eau d'irrigation4(*)

    Eau d'irrigation

    Entièrement en sec

    Semis

    Totale

    Riz irrigué (A:irrigated rice)

     

    Eau d'irrigation31

    Eau d'irrigation

    Entièrement sous eau

    Repiquage ou Semis

    Totale

    Riz irrigué (A:irrigated rice)

     

    Eau d'irrigation31

    Eau d'irrigation

    en sec et sous eau

    Repiquage ou Semis

    Totale

    Riz irrigué (A:irrigated rice)

    Culture sous eau avec maîtrise partielle de l'eau ou sans maîtrise

    Eau de surface pour submersion31 peu profonde

    Pluies et eau de surface (0-30 cm)

    sous eau

    Repiquage ou Semis

    Partielle; avec ou sans diguettes

    - Riz pluvial en Inde (A: rainfed rice)

    - Riz (inondé) de mangrove en Afrique de l'Ouest (A:mangrove swamp rice)

    - Riz (inondé) de bas-fonds en Afrique de l'Ouest (A: in land swamp rice, valley swamp rice)

     

    Eau de surface pour submersion31 peu profonde

    Pluies et eau de surface (20-100 cm)

    sous eau

    Repiquage

    Partielle

    Riz en eau profonde (A:deep flooded rice)

     

    Eau de surface (40-70 cm)31

    Eau de surface (20-70 cm)

    Aucune

    Repiquage 2 à 3 fois

    Sans

    - Riz à double repiquage en Vietnam, Indonésie (A: Double transplanted rice)

    - Culture de décrue

    Sources : Ten Have (1981)

    1.4.3 - ETAPES DE VALORISATION DU PADDY : Transformation du riz.

    Le manuel de conservation des produits agricoles tropicaux et en particulier des céréales (C.E.E.M.A.T, 1974), rapporte les différentes étapes suivantes :

    1.4.3.1 - LA RECOLTE

    La valorisation du paddy commence d'abord par sa récolte qui doit être faite au bon moment, c'est-à-dire quand les grains sont matures à point.

    Par complexité croissante, nous distinguons les méthodes de récolte suivantes :

    - Récolte à la main, panicule par panicule ;

    - Récolte à la faucille ;

    - Récolte à la faucheuse attelée ou motorisée ;

    - Récolte à la moissonneuse - lieuse attelée ou motorisée ;

    - Récolte à la moissonneuse-batteuse.

    1.4.3.2 - LE BATTAGE

    Il consiste à séparer les graines de la paille. Il doit être réalisé avec précaution afin de ne pas endommager les graines, surtout lorsqu'il serait question d'utiliser une partie de celles-ci comme semences.

    1.4.3.3 - LE VANNAGE

    Le vannage permet l'élimination des grains immatures ou détériorés et les impuretés (insectes, grains d'adventices, débris végétaux, pierres...). Il représente une étape fondamentale dans le processus de conditionnement du paddy en général et des semences en particulier.

    1.4.3.4 - LE SECHAGE

    Après la récolte, le grain de riz est encore humide. Il doit être séché dans le souci d'assurer sa bonne conservation.

    Au cours du séchage, il est recommandé de retourner de temps en temps les grains afin de favoriser une bonne pénétration de l'air et des rayons solaires. Une exposition trop prolongée à une source de chaleur, occasionne le clivage des grains.

    On distingue différentes méthodes de séchage : Séchage en panicules, séchage naturel après battage, Séchage artificiel.

    1.4.3.5 - LA TRANSFORMATION DU RIZ

    La transformation du riz commence avec le décorticage, qui permet de dépouiller le paddy de ses glumelles, qui sera suivi du blanchiment au cours duquel l'embryon et une partie de la couche alurique sont enlevés.

    Le produit riz blanc obtenu à la suite de ces opérations, peut être soumis au polissage pour arriver au riz poli.

    Ces traitements améliorent la conservabilité du riz, mais en même temps diminuent sa qualité nutritionnelle.

    D'autres méthodes de transformation existent. Parmi celles-ci, nous pouvons citer la plus importante qui est :

    L'étuvage5(*)

    C'est un procédé d'origine indienne, qui consiste à tremper le riz paddy dans l'eau pendant 48 à 72 heures pour élever son taux d'humidité aux environs de 30 % ; ensuite à égoutter le paddy pendant environ 1 heure à la vapeur, jusqu'à ce que la balle commence à se fendre et le grain à devenir tendre. Enfin, le paddy est séché au soleil pour ramener son taux d'humidité à près de 14 %.

    Ces avantages sont nombreux et importants :

    - La valeur nutritive du riz étuvé est supérieure à celle du riz non étuvé pour un même degré d'usinage car, pendant l'étuvage, une partie des vitamines et des sels minéraux diffuse dans l'albumen et ne sera pas éliminée avec le son.

    - La balle étant fendue, le temps et l'énergie nécessaire pour effectuer le pilonnage ou l'usinage sont sensiblement réduits.

    - Le rendement à l'usinage est meilleur car les grains durcis se brisent moins facilement, en particulier lors du pilonnage à la main.

    - Les grains durcis se conservent mieux et sont plus résistants à l'attaque des insectes.

    - Le riz étuvé donne de meilleurs résultats à la cuisson car il gonfle bien, absorbe plus d'eau sans devenir collant et abandonne moins de particules solides dans l'eau de cuisson (ce qui est une qualité supplémentaire sur le plan nutritionnel).

    Il est vrai que l'étuvage du riz exige un travail supplémentaire. Cependant, il se présente comme un moyen qui puisse apporter une plus-value au riz.

    En raison des avantages de l'étuvage, il est indispensable d'encourager sa pratique.

    1.4.4 - ASPECTS ECONOMIQUES DE LA CULTURE DU RIZ.

    1.4.4.1- LE PRIX DU PADDY A LA PRODUCTION; EVOLUTION DANS LE TEMPS

    Pour Antoine Roger Estrade (1993), il faut distinguer deux groupes de prix :

    - Les prix officiels, qui selon l'auteur, sont des prix bord de champ fixés par les pouvoirs publics et théoriquement garantis par eux. Ces prix, ne sont respectés dans la pratique que lorsque les achats sont effectués par les organismes officiels.

    - Le second groupe de prix, sont ceux là qui obéissent à la loi de l'offre et de la demande. Ils dépendent de l'approvisionnement du marché en riz et en céréales, et des prix de ces derniers. Cela implique qu'il y a une interaction entre le riz, les céréales et leur prix. Il faut donc comprendre que les prix du deuxième groupe n'auront qu'une relation très lâche avec les prix officiels.

    Pour Antoine (1993) toujours, l'écart entre le prix réel (c'est-à-dire celui issu de la confrontation de l'offre avec la demande) à la production et le prix officiel dépend également des prix du riz à la consommation et aux différents stades de commercialisation lorsque ceux-ci sont réglementés.

    Pour conclure, l'auteur souligne cependant que la fixation des prix officiels, non assortie d'une garantie d'achat, est pratiquement sans effet sur les développements de la production. Elle est selon lui par contre coûteuse pour l'Etat lorsque le prix du riz à la consommation correspond à un prix de paddy inférieur au prix officiel. Ce qui pose ici le problème d'adéquation de la politique commerciale de l'Etat, avec pour objectif, d'encourager le développement d'une culture donnée.

    1.4.4.2 - LES COUTS DE PRODUCTION

    L'encadrement dont fait l'objet, les systèmes de production de riz avec maîtrise d'eau (c'est-à-dire les systèmes de production disposant d'infrastructures d'irrigation) permet d'appréhender toutes les composantes des coûts de production. Mais pour ce qui est des autres modes de production sans maîtrise d'eau, l'encadrement des riziculteurs est beaucoup plus relâché et les itinéraires techniques plus divers, rendant les composantes de leurs coûts très variables et difficiles à appréhender.

    Antoine Roger Estrade, précise là, que, les références concernant les coûts de production sont relativement nombreuses, mais leur rapprochement est rendu difficile pour plusieurs raisons :

    - Elles n'ont pas le même degré de représentativité, puisque certaines d'entre elles sont ponctuelles et ne se référent qu'à des cas précis, tandis que d'autres ont un caractère plus général.

    - Les origines dans le temps sont différentes.

    - Les méthodologies utilisées varient suivant les pays.

    - Les prix des moyens de production sont différents sans que l'on puisse faire la part, dans ces différences, entre ce qui est dû à l'intervention de l'Etat (par la politique tarifaire, les subventions, etc.) et ce qui correspond à des prix réels.

    - Les systèmes de production sont voisins mais non identiques.

    Pour éviter tout problème, nous ne prendrons pour notre étude que le cas du système de production avec maîtrise de l'eau dans lequel les modes de culture ne diffèrent que très peu et les rendements sont homogènes et réguliers.

    Deux paramètres indispensables sont à prendre en considération dans ce cas :

    - Le rendement : Il varie entre 4 et 10 tonnes/ha, et cette variation est due à une mauvaise gestion de l'eau et à la fertilité des sols.

    - Le temps des travaux : c'est le temps consacré à la culture par le riziculteur, il tourne autour de 200j/ha

    Pour C.P Timmer, W. FALCON et S.R. PEARSON (1987), même pour une culture unique sur une exploitation donnée, le coût de production est un concept fictif. Il existe seulement une liste de coûts et ces coûts varient d'une ferme ou d'une zone agro-climatique à une autre. Ces auteurs attribuent cette fiction du coût de production aux faits suivants :

    - Le coût de production ne comporte pas souvent le bail de la terre

    - Le coût de production ne tient pas compte de la capacité de gestion de l'agriculteur.

    - Le calcul du coût de production est souvent basé sur certaines hypothèses sur le coût de travail familial par exemple l'utilisation des salaires minimums garantis (SMIG)

    - Les facteurs de production utilisés ne sont pas les mêmes

    - Et les techniques culturales choisies varient.

    Insistant sur la variabilité du coût de production en agriculture Y. SAMLABA (1998) , professeur à l'Ecole Supérieure d'Agronomie, soutient que le rôle du coût de production en agriculture est difficile à saisir car les prix de revient individuels sont très différents les uns des autres.

    1.4.4.3 LA RENTABILITE DE LA CULTURE

    La rentabilité est définie comme étant la capacité d'un capital placé ou investi de produire un revenu (Y. BERNARD et J.C. COLLI, 1975). Cette définition de la rentabilité se rapporte plus à la rentabilité financière désignée par certains auteurs (C.P. TIMMER et Al, 1987) par le terme de rentabilité privée. En dehors de cette rentabilité à caractère purement financier, il existe aussi la rentabilité sociale, qui se définit comme la capacité d'un travail à satisfaire à certains besoins sociaux.

    Pour déterminer la rentabilité ou la productivité de l'exploitation, il ne faut pas se fonder uniquement sur le Cash flow, mais il est aussi nécessaire de prendre en compte les éléments non monétaires (John DILLON et Al, 1996).

    En agriculture de semi-subsistance, toute évaluation économique fiable doit considérer les problèmes liés à la production autoconsommée. C'est cela que FISK E.K (1975) a essayé de montrer dans son ouvrage intitulé en anglais : «THE SUBSISTENCE COMPONENT IN NATIONAL INCOME ACCOUNTS : THE DEVELOPING ECONOMIE », dans lequel, il propose d'évaluer le produit auto consommé au prix du marché.

    John DILLON et AL (1996) ajoute qu'une fois ces éléments pris en compte, on peut bien déterminer le produit brut d'exploitation sur une période donnée, que les produits soient vendus ou non. Ce dernier comprend l'ensemble des produits obtenus au cours de la période considérée ; à savoir : 

    - Ventes ;

    - Auto consommation ;

    - Auto fourniture ;

    - Paiement en nature ;

    - Cadeaux ;

    - Stock en fin de période.

    Ces derniers préconisent eux aussi, que soient évalués au prix du marché, les produits qui n'ont pas été vendus. Ils ajoutent que normalement, ce calcul ne présente pas de difficultés lorsque le produit brut des cultures est obtenu en multipliant le rendement par le prix de marché.

    Ce produit permet de mesurer la productivité totale des moyens de production de l'exploitation, et permet également de mesurer le niveau d'intensification de l'exploitation par la détermination des ratios comme le produit brut par hectare ou par unité de main-d'oeuvre.

    Un autre paramètre qui permet l'évaluation de la rentabilité d'une exploitation agricole, soulignent encore John DILLON et AL (1996), est le revenu d'exploitation net. Il représente pour ces derniers la rémunération du travail et celle de la gestion assurée par la famille, ainsi que la rémunération de la totalité du capital investi dans l'exploitation, qu'il soit emprunté ou non. C'est un bon paramètre de comparaison puisqu'il exclut les frais financiers.

    Pour conclure, les auteurs ajoutent que pour avoir une meilleure estimation du niveau de production des petites exploitations, il faut se référer au produit net d'exploitation obtenu en déduisant du «revenu d'exploitation » les frais financiers des capitaux empruntés. Ce produit net d'exploitation représente pour ces auteurs le bénéfice tiré de l'exploitation et disponible pour les besoins de la famille. Il constitue la rémunération des moyens de production investis dans l'exploitation.

    1.4.4.4 - LA COMMERCIALISATION ET L'ORGANISATION DES MARCHES DE RIZ

    Dans de nombreux pays en développement, les politiques gouvernementales ont des impacts significatifs sur les prix et, de ce fait, sur la rentabilité des techniques d'exploitation. Selon cette déclaration de John DILLON et J. Brian Hardaker(1996), une politique agricole appropriée propulse véritablement l'agriculture.

    Voyons maintenant ce qui se fait dans le domaine de la production du riz.

    A - Réglementation et organisation des marchés des céréales et du riz.

    La politique interventionniste en vigueur dans tous les pays s'est assouplie depuis quelques années au profit d'une plus grande libéralisation du marché intérieur des céréales. C'est ce qu'Antoine Roger Estrade (1993) a observé lors des études qu'il a faites sur les marchés de certains pays de l'Afrique de l'Ouest.

    Selon Jeannot ENGOLA OYEP(1989), cette politique de libéralisation qui recommande l'ouverture des frontières et une suppression des restrictions quantitatives sur les importations et l'instauration des droits de douane minima, est la conséquence des politiques d'ajustement prônées par le F.M.I. La libéralisation du marché, synonyme d'un désengagement de l'Etat face aux besoins des structures de production en général et du riz en particulier, pose aujourd'hui le problème de survie de ces structures. La question est de savoir si nos structures mal organisées peuvent survivre à ce désengagement en présence des riz d'importation très compétitifs dont les prix de revient correspondent le plus souvent à des prix de dumping, visant à une liquidation des stocks anciens qu'à des prix économiques intégrant les coûts de production.

    Les observations faites à ce sujet par Jeannot ENGOLA OYEP(1989) dans le cas du Cameroun sont très significatives. Il déclare : « compte tenu du rôle impulsif de l'Etat dans la production moderne de riz au Cameroun, son désengagement brutal conduirait à brève échéance à un démantèlement de cette activité »

    Par la suite, il révèle que la faible compétitivité du riz produit localement est le principal obstacle à la survie des structures de production en place dans le pays. Il subordonne la survie des structures au désengagement de l'Etat à l'écoulement régulier de la production.

    Nous retenons que pour les pays africains producteurs du riz, il est impératif de pratiquer une politique agricole qui incite à la production et inféode la protection du marché national ainsi qu'une aide aux riziculteurs leur permettant de comprimer le prix de revient afin que leurs produits soient plus compétitifs à moyen terme. Pour BAKARI TRAORE(1989), l'utilisation des mesures douanières pour protéger (pendant une période transitoire pas trop longue, environ 5 à 7 ans) une production nationale naissante, face à des importations plus compétitives, sont souhaitables et légitimes. Aussi ajoute-t-il que l'application de droits et taxes raisonnables (ne dépassant pas un certain seuil critique) est généralement préférable aux prohibitions et restrictions massives.

    Ces mesures temporaires encouragent les productions nationales. C'est ce qui se passe actuellement au Sénégal et au Mali où Antoine Roger-Estrade (1993), a révélé que l'application des mesures envisagées dans le cadre des plans d'ajustement structurel a entraîné une action négative sur la balance commerciale de ces pays, suite à l'augmentation de la part du riz dans l'alimentation de leur population. Pour faire face à cette situation, des mesures de protection douanière contre les importations, par des tarifications légères ont été adoptées, dans le but d'encourager la production locale.

    En définitive, nous retenons que l'avenir des structures de production du riz dans les pays de l'Afrique subsaharienne, est très tributaire de l'action incitative des Etats, sans laquelle, la survie de ces structures est hypothétique.

    B - Circuit de distribution

    La relative libéralisation du marché et l'absence de monopole d'achat de la production locale par un organisme officiel, souligne Antoine Roger Estrade(1993), n'excluent pas, le plus souvent, l'existence d'un circuit officiel et d'une certaine forme d'intervention des pouvoirs publics dans le système de distribution du riz. Il note que les circuits de distribution sont organisés de la façon suivante :

    Ø Importation

    Lorsque l'importation est un monopole de l'Etat, le riz est cédé aux grossistes à un prix fixé par les pouvoirs publics. Mais lorsqu'il est permis au secteur privé d'importer, l'Etat, réglemente les prix de cession aux distributeurs et des marges sont dégagées aux différents stades de la distribution.

    Ø Riz local.

    Notons qu'une partie de la distribution nationale emprunte le canal officiel. C'est le cas de la production issue des zones qui font l'objet d'un aménagement hydro-agricole. Le paddy est alors collecté au prix officiel à la production et acheminé vers les rizeries.

    1.4.5 - PERIMETRES IRRIGUES RIZICOLES : CONDITIONS DE LEUR GESTION ET REUSSITE

    Un périmètre irrigué peut être défini comme un domaine d'exploitation agricole sur lequel est aménagée une infrastructure d'irrigation.

    L'irrigation est indispensable à la riziculture et permet le contrôle de la production ainsi que la rentabilisation de cette culture. Les riziculteurs doivent rationaliser l'usage de l'eau car comme l'écrit le FAO (1994) : "le riz est la céréale la plus coûteuse à produire compte tenu de ses exigences en eau, en aménagements..."

    Une carence en eau entraîne souvent de mauvais rendements dans la sous-région.

    N. BOUDERBALA et ALII (1992) révèlent dans leur étude sur les périmètres irrigués en Afrique l'importance de la rationalisation. Pour ces derniers, la construction des périmètres irrigués est une réponse : "Les périmètres irrigués sont conçus comme un moyen de rationaliser l'agriculture. Cette rationalisation vise principalement à chercher la maîtrise des données géo climatiques défavorables ". Pour ces auteurs, l'élément moteur de cette rationalisation est la pratique de l'irrigation qui permet une maîtrise des données naturelles intervenant dans la production : "la maîtrise des données naturelles par irrigation permet de tempérer la dépendance de l'agriculture à l'égard des contingences climatiques et des conditions géographiques difficiles "

    Pour CHRISTY qui abonde dans le même sens, "l'agriculture irriguée est un moyen effectif de rationalisation de la gestion des espaces aménagés en optimisant les bénéfices socio-économiques qui peuvent être obtenus grâce à leur mise en valeur". L'irrigation permet, selon CHRISTY, une bonne gestion des espaces puisqu'elle conduit inévitablement à une pratique intensive de l'agriculture au détriment des pratiques extensives, consommatrices d'espaces. Ainsi, elle donne une ouverture à la résolution des problèmes fonciers rencontrés dans les campagnes

    Les problèmes fonciers ne sont malheureusement pas du seul domaine des terres non irriguées; l'on les rencontre également sur les périmètres irrigués et ils constituent l'un des obstacles à l'exploitation efficace de ces derniers. KANKARTI (1990) a fait ce constat dans la vallée du ZIO et d'Agomé-glozou où, ils constituent l'un des problèmes fondamentaux liés à l'inefficacité de l'exploitation des périmètres irrigués de ces régions. Pour pallier ces problèmes, Yao TOKPA conditionne la réussite de la mise en valeur des périmètres irrigués à deux facteurs fondamentaux : "la nécessité de sensibiliser la population avant l'aménagement et la nécessité d'une réorganisation foncière du périmètre". Car selon ce dernier, la sensibilisation permet aux paysans d'être informés des avantages de l'irrigation et de l'organisation des travaux sur le périmètre et la réorganisation foncière assure aux paysans la sécurité de jouissance, de droit d'exploitation d'une parcelle sur laquelle ils pourront investir sans inquiétude.

    Parlant de la place de l'irrigation dans les exploitations agricoles, John L. Dillon et J. Brian Hardaker (1996) dans la «recherche en gestion pour le développement de la petite exploitation » pensent que l'irrigation tient une place de choix dans l'élaboration des plans d'exploitation. Pour eux, il faut un plan d'utilisation de l'irrigation afin de réaliser de bons résultats et dans l'établissement de ce plan d'utilisation, ils relèvent un problème dont les aspects sont, la faisabilité et la rentabilité

    Concernant la faisabilité, ils ont écrit ceci : "Le point le plus important est d'essayer de prouver pour le système de production envisagé, que les moyens en irrigation sont supérieurs ou égaux aux besoins". Ils précisent qu'il ne suffit pas de déterminer globalement la quantité d'eau ; mais qu'il est également nécessaire de considérer la répartition des disponibilités en eau tout au long de l'année. Le problème de faisabilité relatif à l'établissement du plan d'utilisation de l'irrigation est pour nous très important à considérer en ce sens que nous savons qu'il y a un aspect dynamique concernant l'irrigation qui, en général, n'existe pas pour les autres facteurs de production, c'est-à-dire que la réponse d'une culture à l'irrigation est souvent fonction de la quantité d'eau fournie à un stade précoce ou plus tardif de la vie de la plante.

    Il faut chercher également à rentabiliser les moyens d'irrigation. A cet effet, ils préconisent ce qui suit : "Si le coût marginal de l'eau n'est pas nul, ce qui est souvent le cas, il sera rentable de trouver un compromis entre la diminution des charges d'irrigation et les pertes de rendements dues à la diminution des quantités d'eau ou de la fréquence de l'irrigation."

    Les autres éléments importants relevés par ces deux auteurs dans l'établissement d'un programme d'irrigation sont :

    - La qualité de l'eau d'irrigation, qui selon eux, est aussi une considération importante, parce que : "La gestion de l'eau et sa salinité sont liées".

    - La fiabilité des approvisionnements en eau.

    En vue de relever les facteurs intervenant dans le rendement de la culture du riz, le FAO cite trois facteurs à savoir : l'utilisation des variétés adaptées, la gestion de la fertilité des sols et la gestion de l'eau. Pour ce dernier facteur, il déclare que sa gestion est manifestement défaillante sur de nombreux périmètres, ce qui conduit à des distributions inefficaces, aggravées par l'insuffisance de nivellement des parcelles et d'entretien du réseau hydraulique.

    Abordant à son tour les problèmes de dysfonctionnement des périmètres irrigués, (dont les conséquences sont néfastes à la production rizicole) Tokpa (1996) relève sur le périmètre irrigué d'Agome - glozou :

    - L'inorganisation administrative du centre.

    - Le non-regroupement des exploitants du périmètre en véritables coopératives.

    - Le manque de capital financier aggravé par la mauvaise organisation des exploitants.

    - L'inexpérience des paysans en matière de riziculture irriguée.

    A propos de l'inorganisation administrative, l'auteur déclare qu'elle a pour conséquences : le non-entretien des infrastructures hydro-agricoles et le manque d'encadrement technique des paysans, ce qui influence négativement le développement de la riziculture dans le milieu. En ce qui concerne le non-regroupement des exploitants en coopérative, Tokpa déclare qu'il est démontré que l'une des conditions de l'exploitation rationnelle et intensive d'un périmètre irrigué est que les exploitants doivent travailler en groupements. Ceci parce que, l'exploitation d'un périmètre irrigué implique certains problèmes, notamment le respect des dates de semis par quartier d'irrigation, l'utilisation de l'eau conformément au tour d'eau et l'entretien des équipements qui n'est possible que si les irrigants sont en véritables groupements.

    En aval de ce qui précède, on peut relever un réel problème de gestion et d'organisation des périmètres irrigués.

    T. Kelley White (1993), directeur de la division de l'analyse des politiques à la FAO, confirme ce constat lorsqu'il déclare : "les politiques d'aménagement et de mise en valeur des périmètres irrigués surtout ceux à grande échelle posent quelquefois de sérieux problèmes de gestion d'exploitation dont tous les aspects ne sont pas encore totalement maîtrisés".

    Pour venir à bout de ces problèmes, J.A. Sagardoy (1987), responsable de la division de la mise en valeur des terres et des eaux de la FAO préconise ce qui suit : "Le bon fonctionnement d'une organisation dépend en partie de sa structure (c'est-à-dire de la manière dont les tâches et les responsabilités sont réparties entre ses membres) et en partie de son mode de gestion (c'est-à-dire de la manière dont les décisions sont prises au sein de la structure établie)".

    Pour cet auteur, il faut donner une place importante à la structure de l'organisation, veiller à la répartition des tâches entre les membres et les responsables du système d'organisation mis en place, car, disait-il, c'est de la manière dont les tâches et les responsabilités seront réparties entre les membres que dépendra le bon fonctionnement de l'organisation.

    Pour ce faire, il préconise une structure organisationnelle à deux dimensions :

    - Une dimension horizontale, qui servira à différencier les diverses activités indispensables à la réalisation des objectifs de l'organisation, puis à les coordonner de façon à conjuguer les efforts de ces unités spécialisées ;

    - Et une dimension verticale qui concerne la répartition des responsabilités entre les membres travaillant aux différents échelons de l'organisation et de ses unités constitutives. Pour J.A. Sagardoy (1987), il est impératif d'associer les premiers concernés par l'organisation, à la gestion de cette dernière pour escompter de bons résultats.

    Concernant les activités qui sont généralement pratiquées sur les périmètres irrigués, J.A. Sagardoy (1987) énumère trois grands types :

    - La distribution de l'eau et l'entretien des réseaux,

    - L'établissement et la collecte des droits d'eau ;

    - La vulgarisation et l'aide aux agriculteurs pour la gestion de l'eau.

    La plupart de ces activités tournent autour de la gestion de l'eau. Mais aujourd'hui, l'on parle de plus en plus de gestion intégrée des périmètres irrigués, c'est-à-dire une gestion qui permettra l'intégration de l'irrigation aux pratiques culturelles par l'introduction d'autres types d'activités. Il s'ensuit une nouvelle organisation des activités, en trois types, à promouvoir sur les périmètres irrigués :

    - Les services agricoles : s'occuperont de la vulgarisation agricole ;

    - Les services commerciaux : s'occuperont de la fourniture d'intrants, du crédit et de la commercialisation plus précisément de la recherche du marché;

    - Les infrastructures de base et de services sociaux : on parlera ici surtout de : logement, routes, écoles, services de santé etc. nécessaires pour soutenir l'organisation. Cette infrastructure en venant en appui à l'organisation permet l'intégration de celle-ci dans les us et coutumes du milieu visé par l'organisation.

    Pour J.A. Sagardoy (1987), l'intégration des services d'autres types dans la gestion des périmètres irrigués s'avère indispensable parce que la bonne gestion et la réussite des périmètres irrigués en dépendent. Il écrit : " Par exemple, un des aspects importants de la gestion de l'irrigation consiste à assurer à tous les stades de l'évolution des petits agriculteurs la fourniture en temps voulu des facteurs de production autres que l'eau. Mais dès que d'autres organes spécialisés seront en mesure d'assurer directement ces services, c'est en coordonnant leur action et celle de l'organisme de gestion que les meilleurs résultats seront obtenus".

    Pour Sagardoy(1987), le service de commercialisation devrait être un élément intégrant, voire central de l'organisation des périmètres irrigués. Il déclare à ce sujet : "Lors de la création de nouveaux périmètres, il sera sans doute indispensable d'implanter des installations de commercialisation adéquates car l'apport de l'irrigation permettra la pratique de cultures qui, jusqu'alors étaient peu répandues dans la région : Si les agriculteurs ne sont pas assurés de trouver des débouchés fiables pour ses spéculations, ils ne prendront pas le risque de s'y atteler". D'où le rôle intégrateur de ce service.

    Pour terminer, nous allons énumérer les conditions indispensables que préconise l'auteur pour la bonne gestion d'un périmètre.

    Conditions indispensables à la bonne gestion d'un périmètre

    La gestion d'un périmètre, dit J.A. Sagardoy(1987), sera d'autant plus efficace que ses administrateurs bénéficieraient d'un environnement favorable à la prise de décision.

    Par contre, si certaines conditions ne sont pas remplies, leur tâche peut se révéler extrêmement difficile. A cet égard les conditions les plus importantes sont les suivantes :

    - Le réseau d'irrigation doit être judicieusement conçu ;

    - La structure organisationnelle doit être adaptée à la nature du périmètre ;

    - Les objectifs généraux doivent être cohérents et bien définis ;

    - Le système de gestion doit être bien étudié (processus administratif détaillé, description de postes, système d'information et de suivi) ;

    - Les politiques de recrutement, de productivité et de salaires du personnel doivent être suffisamment motivantes pour favoriser la réalisation des objectifs du projet ;

    - Un soutien financier adéquat doit être prévu pour les dépenses récurrentes, les ressources provenant soit de crédits gouvernementaux, soit des droits d'eau soit encore d'une combinaison des deux.

    - Les moyens juridiques voulus doivent être mis en place pour garantir l'application effective de la réglementation touchant à la distribution de l'eau ou au contrôle de l'extraction des eaux souterraines.

    Tous ces éléments, poursuit l'auteur, font partie intégrante de l'organisation du périmètre et doivent recevoir la plus grande attention lors de la planification du projet, durant la phase dite de "planification de la gestion".

    DEUXIEME PARTIE

    CADRE INSTITUTIONNEL, GEOGRAPHIQUE

    ET

    METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE.

    2.1 - CADRE INSTITUTIONNEL

    Centre Rizicole de Zio (CRZ)

    Image N°1

    Le périmètre irrigué de la vallée du ZIO, qui englobe celui de KOVIE, est doté d'un centre rizicole appelé Centre Rizicole de ZIO (CRZ). Son rôle est d'apporter un encadrement technique aux producteurs  et de participer à la gestion administrative de tout le périmètre.

    Le CRZ nous a servi de cadre institutionnel, en nous apportant un appui logistique et moral lors de nos recherches.

    Jadis sous la juridiction de la DRAEP ancien DRDR, le CRZ est maintenant rattaché à l'I.C.A.T (Institut de Conseil et d'Appui Technique) de la Région Maritime. L'I.C.A.T est l'une des structures issues de la réorganisation du ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la pêche. Il remplace aujourd'hui sur le terrain la DRAEP et s'attelle à la vulgarisation agricole.

    L'I.C.A.T est subdivisé en agences selon des zones préalablement définies par la structure régionale. Le chef d'agence Golfe est établi au CRZ.

    Le chef d'Agence Golfe, responsable administratif du centre est aidé dans ses fonctions par des conseillers agricoles dont le rôle est d'encadré les producteurs en leur apportant appuis et conseils dans la gestion des infrastructures mis à leur disposition et la conduite de leurs exploitations.

    Plus outillés et plus performants que les encadreurs, ancienne appellation sous la (DRDR), ces conseillers répondent aux besoins de la nouvelles restructuration.

    C'est dans ce cadre que nous avons conduit nos travaux, sous la supervision des conseillers, toujours prêts à nous fournir les informations et éclaircissements utiles.

    2.2 - CADRE GEOGRAPHIQUE : Village de KOVIE dans la vallée du ZIO

    2.2.1 - MILIEU PHYSIQUE

    D'accès difficile, surtout en saison pluvieuse, le village de KOVIE est situé dans la préfecture du ZIO, plus précisément dans le canton de Mission-Tové à environ 30 km au Nord est de Lomé.

    Des pistes élargies, non revêtues (trois en tout), permettent aux autochtones et aux visiteurs de regagner ce village. La première part d'Agoenyivé et traverse Mission-Tové ;  la seconde quitte la route nationale N° 1, à 4 km environ de Tsévié, à partir du village de Davié, traverse Assomé et la troisième passe par Sanguéra.

    Le périmètre irrigué de KOVIE fait partie d'un ensemble de périmètres issus de la mise en valeur de la vallée du ZIO, par la Chine Nationaliste (Taiwan), suite à la signature d'un accord de coopération technique en 1965 entre les deux Etats, pour la production du Riz.

    De 1972 à 1978, suite à la reconnaissance de la Chine populaire par le Togo, un autre accord sera signé entre ces deux pays, qui permettra la réalisation d'un ouvrage important de prise d'eau sur le ZIO, par l'édification d'un barrage, qui alimentera l'immense réseau d'irrigation installé par les Taïwanais, ce qui mettra fin à l'ancien système de prise d'eau basé sur le pompage.

    2.2.1.1 - LE RESEAU D'IRRIGATION

    Le réseau d'irrigation de la vallée du ZIO comprend :

    -

    Canal d'amenée

    Un canal d'amenée en béton armé de 10801 m dont une partie souterrain, permet de dominer une superficie irrigable de 660 ha ;

    -

    Image N° 2

    Le canal d'amenée se ramifie en deux canaux primaires ; l'un de 3271 m à l'Est pouvant drainer un débit maximum de 1m3/s et l'autre de 6770 m à l'ouest avec un débit de 1,65 m3/s. Ces deux canaux sont en béton armé ;

    - Vingt quatre canaux secondaires, également en béton,  le long des deux canaux primaires pour alimenter les 660 ha en eau;

    - Sur les secondaires, se greffent des canaux tertiaires qui sont en terre ;

    - Enfin, nous avons les arroseurs, qui sont des ramifications des canaux et qui conduisent l'eau aux casiers rizicoles de 500 m2 chacune.

    Ce réseau ainsi décrit est capable d'alimenter 660 ha de la vallée du ZIO, mais aujourd'hui seuls un peu plus de 373 ha ont été aménagés, et répartis de la façon suivante entre 4 des 11 villages du canton de Mission-Tové :

    - ASSOME 40 ha

    - ZIOVONOU 67 ha

    - MISSION TOVE 92 ha

    - KOVIE 174 ha soit environ 46,6 % de la superficie aménagée.

    2.2.1.2 - LES SOLS

    Les sols du périmètre aménagé de la vallée du ZIO sont des sols de vallée alluviale présentant les caractéristiques suivantes :

    - Les sols peu évolués, caractérisés par une différenciation non marquée des horizons de surfaces profonds ;

    - Les sols lessivés à alcali, caractérisés par un horizon de surface sableux intensivement lessivé qui passe graduellement à une texture plus fine en profondeur ;

    - Les sols hydromorphes caractérisés par un engorgement temporaire.

    Les autochtones, eux, reconnaissent fondamentalement deux types de sols :

    - Les sols sableux, qu'ils appellent «KEPLA ».

    - Les sols argileux hydromorphes appelés « AGBI ». Ces derniers couvrent environ 75 % des parcelles exploitées sur le périmètre tandis que le type sableux occupe 25 %.

    Dans leur ensemble, les sols sont aptes à la culture irriguée, mais on remarque que les producteurs préfèrent les sols argileux hydromorphes.

    L'importance de la superficie aménagée pour la culture du riz à KOVIE, est lié à l'étendu de ses sols argileux hydromorphes, plus adaptés aux techniques culturales et à la production rizicole par ses résultats sur l'ensemble du périmètre.

    2.2.1.3 - LA VEGETATION

    Elle est caractérisée par des vestiges de forêts primaires, le long du fleuve ZIO. On distingue :

    - La forêt galerie en régression le long du fleuve ZIO ;

    - La forêt avec des palmeraies couvrant les terrains en friche ;

    - La prairie herbacée qui domine la plaine alluviale.

    2.2.1.4 - LE CLIMAT

    A l'instar de la Région Maritime, toute la vallée du ZIO jouit d'un climat équato-guinéen, caractérisé par quatre saisons, réparties comme suit :

    - Mi-novembre - mi-mars : grande saison sèche

    - Mi-mars - mi-juillet : grande saison des pluies

    - Mi-juillet - mi-septembre : petite saison sèche

    - Mi-septembre - mi-novembre : petite saison des pluies

    La petite saison pluvieuse connaît beaucoup d'irrégularités qui sont souvent préjudiciables à la production.

    La pluviométrie moyenne est de 1070 mm avec 70 jours environ de pluie.

    2.2.1.5 - HYDROLOGIE ET RESSOURCES EN EAU

    Seul cours d'eau de la vallée, le fleuve ZIO alimente tout le périmètre. Un barrage y a été bâti en 1965 par les Chinois.

    2.2.2 - MILIEU HUMAIN: La population de KOVIE

    Sur la base du taux moyen d'accroissement, estimé à 2,7 % par les démographes, nous sommes arrivés à estimer la population totale de KOVIE à 6972 habitants, à partir des résultats du recensement de 1981.

    Cette population est caractérisée par une tranche de jeunes de moins de 15 ans représentant 47 % de l'effectif total.

    La population est à 52 % constituée de femmes.

    Composée d'une majorité d'élèves, la population de KOVIE connaît d'importants flux migratoires. On y retrouve des Ewés du Ghana, des Watchis, des Mina etc.

    2.2.3 - INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES

    L'une des caractéristiques du village de KOVIE est l'importance de son parc de décortiqueuses à riz. Toute la vallée du ZIO dispose de 11 décortiqueuses, dont cinq apportées par le village de KOVIE.

    Parmi les cinq décortiqueuses dont dispose le village, trois ont été achetées en 1999, ce qui justifie l'ampleur de la demande en décortication du riz dans la zone ces dernières années.

    A part ces décortiqueuses, on trouve aussi des moulins à grains, des boutiques qui vendent des articles divers allant des produits pharmaceutiques et phytosanitaires aux produits de consommation générale.

    Marché de Kovié

    Image N° 3

    Le village abrite également une école primaire, une case de santé et deux grandes églises, une protestante et une catholique. A part ces infrastructures, l'une des caractéristiques de KOVIE est son imposant marché, seule référence de tout le périmètre irrigué de la vallée du ZIO.

    Ce marché s'anime tous les samedis et on y trouve des produits agricoles et manufacturés. Marché par excellence du riz local, il reçoit des acheteurs d'origines diverses : des villages et fermes environnants.

    Dans le domaine agricole, le village bénéficie également des appuis logistiques et techniques de divers organismes d'encadrement et de recherche.

    La DRAEP, l'I.C.A.T basés au CRZ (Centre Rizicole du ZIO), et le Centre d'application Agropastoral de KOVIE sous le contrôle de l'ESA, sont les principaux structures d'appui intervenant sur le périmètre.

    2.2.4 - ACTIVITES ECONOMIQUES

    L'agriculture constitue la principale activité économique de la population. On y pratique la culture du maïs, du riz, du manioc, de la banane plantain et du haricot. Tous ces produits, qui pour la plupart sont autoconsommés, font également l'objet de commercialisation, surtout le riz. Il faut noter que depuis son introduction dans le milieu, le riz tend à devenir une véritable culture de rapport pour les producteurs, surtout à KOVIE où l'ampleur de son commerce a donné à l'ensemble de la production de la vallée du ZIO le nom de «KOVIE molu » (Riz de KOVIE).

    A part les cultures vivrières, on y pratique aussi la culture maraîchère (gombo, tomates, piments, etc.). Elles sont pratiquées le long du canal et constituent des revenus d'appoint. L'élevage n'y est pas tellement développé. On dénombre néanmoins sur certaines parcelles une association de riz canard. L'artisanat est présent et en plein essor, surtout à cause du développement de la culture du riz qui dans son passage a occasionné la naissance d'autres types d'emplois tels que : la forge, la mécanique (pour la maintenance des motoculteurs et autres machines des riziculteurs) ; la menuiserie, la maçonnerie (pour la réparation des canaux et d'autres types de constructions), la vannerie pour ne citer que ceux-là. Le commerce, domaine de prédilection des femmes y est également très développé.

    2.3-METHODOLOGIE DE L'ETUDE

    2.3.1- COLLECTE DES INFORMATIONS

    Nous avons adopté la démarche méthodologique suivante :

    - Dans un premier temps nous nous sommes intéressés à la zone de production ciblée. Nous y avons recueilli des informations utiles, qui ont orienté par la suite nos stratégies d'approche de l'unité principale d'analyse que nous avons choisie.

    - Dans un second temps, nous avons ciblé et lu un certain nombre d'ouvrage (études) faits sur le riz dans les pays de la sous-région et au Togo.

    Les informations recueillies au cours de cette étape ont inspiré la confection de notre questionnaire d'enquête.

    - Enfin nous avons organisé les enquêtes par questionnaire qui seront suivies, plus tard du dépouillement et de l'analyse des données.

    2.3.1.1 - LA PHASE DE LA DOCUMENTATION ET DES ENTRETIENS.

    Nous avons effectué nos recherches dans les bibliothèques de la F.A.O, de la D.E.S.A de l'E.S.A et sur Internet.

    Nous y avons parcouru plusieurs documents, se rapportant à la culture du riz en vue de déterminer, les points forts et faibles de cette culture au Togo.

    Au cours de notre documentation, nous avons identifié l'ensemble des méthodes de production et de transformation qui permettent la rentabilisation de la culture du riz.

    La phase de documentation nous a également permis d'identifier les modèles à utiliser pour évaluer la rentabilité du riz et l'influence des politiques agricoles sur la filière.

    2.3.1.2-LA PHASE  DES OBSERVATIONS DIRECTES SUR LE TERRAIN : LES ENQUETES PROPREMENT DITES.

    Les enquêtes ont débuté par une phase d'imprégnation au cours de laquelle, nous nous sommes familiarisé au milieu de vie des riziculteurs et avons suivi toutes les étapes de la production.

    Etalée sur 8 mois, cette phase d'imprégnation a couvert deux saisons de culture. Elle a été possible grâce au projet que nous avons initié avec les producteurs dont l'objectif est la valorisation du riz local en vue de faciliter sa distribution.

    Notre principale unité d'analyse est le riziculteur car, le plus souvent, il décide seul des techniques de production à adopter, du type de variété à cultiver, des spéculations à entreprendre et de la forme finale du produit à commercialiser. Ses décisions orientent son exploitation et influent sur la rentabilité de la culture.

    72 producteurs sont récemment recensés à KOVIE. Tenant compte de cette population de base, nous avons prévu d'enquêter le 1/3 soit 21 producteurs. Mais l'intérêt qu'avait suscité le projet de valorisation du riz auprès des paysans a mobilisé ces derniers, nous obligeant finalement à travailler avec 32 producteurs.

    Nous avons choisi de rencontrer les producteurs sur les aires de séchage ou dans leur maison. Etant plus disposé à répondre aux questions à ces endroits, le producteur est choisi dans le souci d'avoir un échantillon représentatif.

    Chaque fois que nous nous rendons dans le village nous visitons les aires de séchage ou les maisons des riziculteurs en compagnie d'un guide. A ces endroits, nous travaillions avec les producteurs disponibles.

    Notre seconde unité d'analyse est le village et les infrastructures.

    Limité par les moyens financiers, nous ne pouvons travailler sur tout le périmètre du ZIO. Mais le choix de KOVIE n'est pas le fait d'un hasard puisque ce village occupe une place prépondérante dans la riziculture.

    Enfin, nous avons analysé en amont et en aval de la filière riz, l'action des partenaires de développement agricole, et celle des consommateurs du riz en vue de déterminer leurs impacts sur la production dans la zone cible et par-delà dans toute la filière du riz au Togo.

    2.3.2 - DIFFICULTES DE L'ETUDE.

    Nous avons fait face à deux difficultés majeures :

    - Les difficultés financières.

    - Les difficultés logistiques.

    Le manque de moyens financiers à rendu plus difficile la conduite des travaux. Toutes les opérations de recherche ont été financées par fonds propre sans aucun soutient extérieur.

    2.3.3 - EXPLOITATION ET ANALYSE DES RESULTATS

    2.3.3.1 - LE DEPOUILLEMENT

    Nous avons fait un dépouillement manuel.

    2.3.3.2 LES OUTILS UTILISES

    Pour expliquer les données recueillies sur le terrain, nous avons utilisé les statistiques descriptives et divers ratios. Pour y arriver, nous nous sommes beaucoup inspirés du travail de Yawo Tokpa (1996), qui a fait une étude similaire à Agoméglozou, pour évaluer la rentabilité de la culture du riz ; et des travaux de Michel LABONNE(1989) pour évaluer les effets des politiques agricoles sur la filière du riz en vue de déterminer les facteurs qui peuvent freiner la culture dans le pays.

    A- Les outils d'analyse de la rentabilité financière.

    Le coût total de production par hectare (CT/ha)

    - CTm/ha = total des charges nécessaires pour une parcelle d'un hectare.

    Le rendement moyen : (Rdm)

    - Rdm = quantité de riz décortiqué (Riz blanc) obtenue par unité de surface (ha)

    Production totale décortiquée(Kg)

    Rdm (Kg/ha) =

    Surface totale emblavée(Ha)

    Les frais Financiers : (FF)

    - FF = Intérêt sur le capital investi

    CE x taux d'intérêt x temps d'occupation du sol

    FF =

    12

    CE = Ensemble des Coûts effectués y compris les amortissements

    Produit brut moyen à l'hectare (PBm/ha)

    C'est la valeur de la production d'un hectare. Il comprend l'ensemble des produits obtenus sur un hectare :

    + Ventes

    + Autoconsommation ;

    + Autofourniture ;

    + Paiement en nature ;

    + Cadeaux ;

    + Stock en fin de période

    + Sous produits

    PBm/ha = Rdm x Pm

    - Pm = Prix moyen (FCFA/kg) du marché de production

    Revenu brut moyen par hectare : (RBm/ha)

    RBm/ha = PBm/ha - (CE - FF)

    C'est la différence entre le produit brut moyen et les coûts effectués sans les frais financiers.

    Revenu net moyen par hectare (RNm/ha)

    RNm/ha = RBm/ha - coût des emprunts

    C'est la différence entre le revenu brut moyen à l'hectare et le coût des emprunts.

    . Le produit brut nous permet de mesurer la productivité totale des moyens de production. (Productivité du capital = PBm/ha /CT)

    - A partir du produit brut, nous déterminons le produit brut par hectare qui permet de mesurer le niveau d'intensification de la culture.

    - Lorsque le RNm/ha est > 0, on dira que la culture est rentable financièrement,

    - Lorsque le RNm/ha est < 0, on dira que la culture n'est pas rentable financièrement.

    TROISIEME PARTIE

    Présentation et Analyse des Résultats

    PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

    3.1 - PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

    3.1.1 - SYSTEME D'EXPLOITATION.

    Au cours de nos enquêtes sur le périmètre irrigué de KOVIE, nous avons étudié le mode de fonctionnement des différentes unités de production sous les aspects suivants :

    - Structure par âge des riziculteurs.

    - Composition ethnique et origine des riziculteurs.

    - Situation matrimoniale des riziculteurs.

    - Taille des ménages et nombre d'actifs par ménage.

    - Niveau de scolarité des riziculteurs.

    - Principale activité des rizicultures. 

    - Structure et fonctionnement des organisations paysannes.

    Cela, en vue de déterminer leurs contributions,  positives ou négatives à la production du riz à KOVIE.

    3.1.1.1 - LA STRUCTURE PAR AGE DES RIZICULTEURS

    Les informations recueillies sur le terrain nous font penser à une tendance au renouvellement de l'effectif des chefs d'exploitation sur le périmètre.

    En effet, de plus en plus de jeunes se lancent dans la production du riz et viennent remplacer leurs parents. D'où l'évidence d'une transmission des techniques culturales du riz, des pères aux fils. La moyenne d'âge au sein de la population des chefs d'exploitation sur le périmètre est aujourd'hui de 39 ans, avec la moitié de la population qui à moins de 38 ans.

    Ces jeunes chefs d'exploitation à la différence de leur père, ont apporté à la culture en plus de leur dynamisme un certain professionnalisme du au fait qu'ils ont passé plus de temps à l'école que leur père. (Voir 3.1.1.5)

    Tableau 5 : REPARTITION DES RIZICULTEURS SELON LE FACTEUR AGE

    Classes d'Ages

    [20 à 30]

    [30 - 40]

    [40 - 50]

    [50 - 60]

    [60 - 70]

    TOTAL

    EFFECTIFS

    8

    8

    10

    3

    3

    32

    FREQUENCES

    25 %

    25 %

    31,25%

    9,37%

    9,37%

    100%

    Source : Résultat de l'enquête

    Age moyen = 39 ans
    Age minimal = 22 ans
    Age maximal = 65 ans

    Ecart-type = 12,30 ans

    Médian = 37,5 ans

    Figure 2 : DISTRIBUTION DES AGES

    3.1.1.2- LA COMPOSITION ETHNIQUE ET ORIGINE DES RIZICULTEURS

    Les enquêtes nous ont permis de faire les constats suivant :

    - Sur le plan de la répartition ethnique, la population des exploitants est homogène sur le périmètre. Tous les chefs d'exploitation sont de l'ethnie éwé.

    - Sur le plan de leur provenance, le tableau ci-dessous donne la répartition suivante :

    87,5 % des exploitants sont des autochtones ; les 12,5 % restants sont des étrangers (Allochtones). Ces derniers proviennent des villes et villages voisins (Mission Tové, Assomé, ZIOvounou, Wli, Tsévié, Agoè, et Lomé). Ils y sont attirés par les opportunités qu'offrent les installations du périmètre.

    Tableau 6 : REPARTITION DES RIZICULTEURS SELON LES ORIGINES

     

    EFFECTIF

    FREQUENCE

    AUTOCHTONE

    63

    87,5

    ALLOCHTONES

    9

    12,5

    TOTAL

    72

    100

    Source : Résultat de l'enquête

    3.1.1.3 : LA SITUATION MATRIMONIALE DES RIZICULTEURS.

    Autrefois, en milieu rural, la polygamie était considérée comme un signe de prospérité et un moyen d'acquérir une main-d'oeuvre familiale pour faire face aux activités agricoles. Aujourd'hui, avec l'évolution des mentalités, la percée du christianisme dans les milieux ruraux et les problèmes financiers liés à l'éducation des enfants leur scolarisation etc., on note un recul de la polygamie.

    Sur le périmètre de KOVIE, on a remarqué que les premiers producteurs à s'installer, aujourd'hui devenus vieux, sont en majorité polygames, soit 66% de ces derniers, alors que les jeunes de moins de 50 ans sont à plus de 80% monogames.

    Les données du tableau 7 indiquent la distribution suivante de la situation matrimoniale ;

    - 3 % de la population des exploitants est célibataire ;

    - 66% des exploitants sont monogames tandis que,

    - 28% sont polygames.

    Tableau 7 : SITUATION MATRIMONIALE SELON LES CLASSES D'AGES

     
     

    F R E Q U E N C E S

     
     

    Classes d'Ages

    [20 ; 30[

    [30 ; 40[

    [40 ; 50[

    [50 ; 60[

    [60 ; 70[

    Situation Générale

    CELIBATAIRE

    12,5 %

    -

    -

    -

    -

    3 %

    M

    A

    R

    I

    E

    Monogamie

    75 %

    87,5 %

    50 %

    67 %

    33%

    66%

    97 %

    Polygamie

    12,5 %

    -

    50 %

    33%

    67 %

    28 %

    VEUF

    -

    12,5

    -

    -

    -

    3 %

    TOTAL

    100 %

    100 %

    100 %

    100 %

    100 %

    100 %

    Source : Résultat de l'enquête

    - Pourcentage des célibataires 3 % - Pourcentage des monogames 66 %

    - Pourcentage des mariés 97% - Pourcentage des polygames 28 %

    - Pourcentage des veufs 3 %

    3.1.1.4 - LA TAILLE DES MENAGES ET NOMBRE D'ACTIFS PAR MENAGE

    Les données montrent la situation suivante quant à la taille des ménages : En moyenne sur le périmètre, un ménage compte 7 personnes dont 4 sont des actifs agricoles.

    Les jeunes producteurs justifient la taille de leur ménage par le souci de faire moins d'enfants afin de leur offrir de meilleures conditions de vie ; ce qui les amène à adopter les méthodes contraceptives et de limitation de naissance prônée par les agents de l'A.T.B.E.F.

    Tableau 8 : PRESENTATION DES MENAGES PAR CLASSES D'AGES

    M O Y E N E S

    Classes d'âge

    Etat des

    Ménages

    [20 ; 30[

    [30 ; 40[

    [40 ; 50[

    [50 ; 60[

    [60 ; 70[

    Situation Générale

    Taille Moyenne

    Des Ménages

    3

    5

    9

    14

    11

    7

    Nombre d'Actifs

    Agricole Moyen

    2

    2

    5

    9

    11

    4

    Nombre de personnes à charge

    1

    2

    4

    4

    0,5

    2

    Source : Résultat de l'enquête

    - Nombre moyen d'individus /ménage = 7

    - Nombre moyen d'actifs par ménage = 4

    - Nombre maximal d'individus /ménage =22

    - Nombre maximal d'actifs /ménage = 16

    - Nombre minimal d'individus /ménage = 1

    - Nombre minimal d'actifs /ménage = 1

    -Ecart- type d'individus /ménage = 4,64 - Ecart - type d'actif /ménage = 3,52

    3.1.1.5 - LE NIVEAU DE SCOLARISATION DES CHEFS D'EXPLOITATION

    Nous avons remarqué au cours de nos travaux plus de rigueur dans la gestion et dans l'organisation des travaux chez les plus jeunes riziculteurs et ceux qui ont reçu une éducation scolaire ou fait une formation. Ce que nous avons qualifié de professionnalisation du métier de la riziculture.

    En effet, comme l'ont relevé Didier CHAVATTE et Pierre-Henri DEPREZ (1992), "l'évolution de l'alphabétisation représente une des conditions de la professionnalisation", car non seulement elle sert à désigner des opérations nouvelles donc à les reconnaître mais aussi à communiquer et à comprendre l'étranger, supposé détenir de nouveaux concepts pouvant apporter un plus à l'alphabétisé.

    Le magazine (culture) de TOGO-PRESSE, dans sa parution du vendredi 7 septembre 2001, citant le projet PNUD, UNESCO TOG/87/008 intitulé « Alphabétisation fonctionnelle intégrée aux groupements villageois de production », révèle que : « le programme mixte de l'alphabétisation fonctionnelle permet en plus de la maîtrise des connaissances instrumentales que sont la lecture et le calcul écrit, l'amélioration des aptitudes et capacités professionnelles, socioculturelles des apprenants »

    Ceci nous amène donc à réitérer notre observation, à savoir que le niveau de scolarisation joue un rôle déterminant dans le nouveau dynamisme observé chez les riziculteurs.

    Sur le périmètre, si les riziculteurs s'intéressent à l'éducation scolaire de leurs enfants et sont tous d'accord sur les bienfaits des études, eux tous n'ont pas reçu une éducation scolaire. Sur le plan du niveau de la scolarisation, la situation est la suivante :

    - Environ 72 % des chefs d'exploitation ont reçu une éducation scolaire et savent lire et écrire.

    - 3 % des riziculteurs ont fait le lycée pour certains ou fait une formation professionnelle pour d'autres.

    - 16% ont fait des études secondaires.

    - 13 % ont eu leur Brevet d'Etude du Premier Cycle B.E.P.C

    - 15% ont eu le Certificat d'Etudes du Premier Degré(C.E.P.D).

    - 25% ont fait le cours primaire.

    - 28% n'ont pas fréquenté.

    Une grande ouverture d'esprit, un désir d'expérimenter de nouvelles techniques culturales et une planification du travail... sont observés chez les riziculteurs instruits.

    Tableau 9 : NIVEAU D'INSTRUCTION SCOLAIRE DES RIZICULTURES SELON LES CLASSES D'AGES.

    Classes d'âge

    Situation

    Alphabétique

    F R E Q U E N C E S

    [20 ; 30[

    [30 ; 40[

    [40 ; 50[

    [50 ; 60[

    [60 ; 70[

    Situation

    Générale

    N'a reçu aucune instruction scolaire.

    (Ne sait lire ni écrire)

    12,5 %

    25 %

    30 %

    33%

    67%

    28 %

    A reçu une instruction

    Scolaire.

    (Sait lire et écrire)

    87, 5 %

    75 %

    70 %

    67 %

    33 %

    72 %

    Source : Résultat de l'enquête

    3.1.1.6 - LES PRINCIPALES ACTIVITES ECONOMIQUES DES RIZICULTEURS

    De tous les exploitants enquêtés, seulement 19% ne font que la riziculture, la majorité exerce en dehors de la culture du riz une seconde activité économique. Ces activités économiques secondaires sont entre autres : Agriculture (autre culture que le riz) ; l'élevage de volailles (Canards et poules) ; l'artisanat (menuiserie, mécanique, couture) ; le commerce et l'enseignement. Ces activités leur apportent un revenu d'appoint.

    Les données ci dessous montrent la répartition des ces activités selon qu'elles occupent une place principale ou secondaire dans les activités économique du riziculteur.

    Activités principales

    Riziculture......................... 81% des exploitants.

    Artisanat............................ 19% des exploitants.

    Activités secondaires

    Riziculture...........................19% des exploitants.

    Autres productions végétales

    (Maïs et ou manioc ou, niébé)34% des exploitants.

    Maraîchage...........................6% des exploitants.

    Aucune autre activité................19% des exploitants.

    3.1.1.7 - LA STRUCTURE ET LE FONCTIONNEMENT DES ORGANISATIONS PAYSANNES.

    Pour bien mener leurs activités, les riziculteurs s'organisent en groupements. Ces groupements (au nombre de 9 sur le périmètre) sont formés sur la base des critères suivants:

    - Discrimination sexuelle ;

    - Clan ou appartenance familiale ;

    - Origine allochtone ou autochtone du riziculteur.

    Sur les 9 groupements identifiés, on a 2 groupements de femmes autochtones et 7 groupements d'hommes dont 1 groupement d'allochtones.

    En moyenne, on note par groupement 9 riziculteurs. Sur le périmètre, 77% des producteurs de riz sont membres d'un groupement.

    Chez les riziculteurs, la création des groupements est motivée principalement par l'idée de bénéficier des aides financières auprès des bailleurs de fonds. Vient ensuite l'entraide.

    Les producteurs sont unanimes à reconnaître que leurs groupements ont été crées sous l'impulsion des encadreurs agricoles. A l'unanimité, tous les producteurs reconnaissent que leur groupement a été crée sous l'impulsion des encadreurs agricoles.

    Sur le plan de l'organisation, chaque groupement est dirigé par une équipe de trois(3) personnes :

    - Un(e) président(e),

    - Un(e) secrétaire,

    - Un(e) trésorier(ère).

    Ces responsables ne sont pas rémunérés.

    Sur les 9 groupements que compte le village, 1/3 seulement fonctionnent réellement. Ceux-ci tiennent des réunions suivant une certaine périodicité et entreprennent régulièrement des actions visant à la promotion de leurs activités : Soumission de projets aux bailleurs de fonds ; entraide entre les membres lors de l'exécution des opérations culturales ; participation des membres aux programmes de formation initiés par les encadreurs, etc.  Les autres n'existent en réalité que sur papier.

    3.1.1.8 - LA GESTION DES EXPLOITATIONS ET LA REPARTITION DES TACHES.

    Aujourd'hui, le chef d'exploitation se comporte comme un chef d'entreprise qui planifie son travail à chaque niveau de la production.

    Dès le début de la saison de culture, il va voir les groupes de personnes qui travaillent habituellement dans ses casiers. Il signe un contrat tacite avec ces derniers en vue de s'assurer de leur disponibilité au moment où il aurait besoin de leur service.

    Dans sa quête, il prend contact avec :

    - les femmes, chargées des tâches demandant beaucoup de finesse (le sarclage manuel après semis ; la récolte et le transport des panicules et du paddy) ;

    - les jeunes qui sont le plus souvent exploités dés l'âge de 12 ans pour le repiquage et la surveillance des champs contre les prédateurs.

    Pour les travaux  de  mise en place de la pépinière,  d'épandage d'engrais, de traitement phytosanitaire, de séchage  et ceux nécessitant l'utilisation d'une machine (le labour, le battage, le vannage, le décorticage), le riziculteur utilise la main-d'oeuvre familiale ou loue les services d'un exécutant qui possède la machine dont il à besoin.

    Bien qu'efficace, cette organisation du travail présente parfois des insuffisances. Durant la grande saison de production, il est observé un manque cruel de matériels de production, et de main-d'oeuvre parce que, environ 80% des producteurs commencent leur campagne au même moment.

    Cela nous donne l'occasion de réfléchir sur les problèmes de la disponibilité et de l'accessibilité des moyens de production à KOVIE.

    3.1.2- SYSTEME DE PRODUCTION

    Le système de production pratiqué dans le périmètre rizicole de KOVIE est de type semi-intensif.

    Sur le périmètre, les pratiques culturales intensives, aux caractéristiques bien connues (utilisation des semences sélectionnées, d'engrais chimiques, d'herbicides, d'insecticides et l'usage de machines agricoles modernes telles : le motoculteur, la batteuse, la vanneuse etc.), côtoient des pratiques traditionnelles basées sur l'usage de la force humaine.

    Si la tendance générale est à une modernisation, le manque de moyen financier et quelquefois de matériels de production amène certains producteurs démunis à maintenir les pratiques traditionnelles.

    LA DISPONIBILITE ET L'ACCESSIBILITE DES FACTEURS DE PRODUCTION.

    A- Le Capital foncier : Disponibilité

    Les terres sont encore disponibles dans le périmètre irrigué de KOVIE. Présentement, à peine 57% de la superficie irrigable (660 ha environ), est mise en valeur depuis le départ des Taïwanais. L'aménagement de nouvelles parcelles en casiers ne se fait que timidement. Les travaux de terrassement et de nivellement qui coûteraient entre 600.000 FCFA et 700 000 FCFA / ha ne sont pas à la portée des petits producteurs.

    B - Le Capital foncier : accessibilité

    A KOVIE, on peut accéder à la terre de 3 façons différentes :

    - par héritage d'un parent propriétaire terrien ;

    - par achat auprès d'un propriétaire ;

    - par location auprès d'un propriétaire.

    Ainsi, on a les modes de faire-valoir suivants :

    le faire-valoir direct

    Dans ce cas l'exploitant est propriétaire terrien par héritage ou par achat. En tant que nouveau propriétaire, Il est le seul responsable du terrain ; il l'exploite et jouit pleinement des ses fruits.

    Environ 15% des exploitants sont dans ce mode de faire-valoir et parmi ceux-ci, 10% sont propriétaires par héritage et 5 % par achat. Ces derniers représentent les allochtones qui vivent sur le périmètre.

    Le Fermage

    La majorité des riziculteurs, soit 85 %, sont dans ce mode d'exploitation. Ils sont autorisés à exploiter le terrain à l'issue d'un contrat de location, qui les oblige à verser une redevance annuelle de 200 kg de riz blanc par ha.

    Ce mode de faire-valoir ne met pas l'exploitant à l'abri d'une rupture de contrat unilatéral du propriétaire terrien. L'exploitant est obligé de faire deux saisons de culture par an, pour satisfaire aux exigences du propriétaire qui pour tirer plus de bénéfice de son terrain, met la pression sur l'exploitant et l'oblige à produire même si ce dernier n'a pas les moyens. Pour ne pas se faire retirer le terrain l'exploitant va s'endetter auprès des usuriers pour faire la deuxième saison ou s'il a du riz en stock il paye sa redevance ou enfin emprunte du riz chez un ami.

    Suivant le contrat qui lie l'exploitant au propriétaire du terrain, lorsqu'il n'y pas eu production, il ne peut y avoir payement de rente.

    C - Caractéristiques et répartition des terres cultivables.

    Nous avons, à partir de nos enquêtes, remarqué que les riziculteurs à chaque saison n'exploitent qu'une partie des terres qu'ils ont à leur disposition.

    En moyenne un riziculteur dispose d'une superficie de terre irrigable d'environ 2.21 ha soit 44 casiers de 500 m2 chacun, répartis souvent sur deux chantiers.

    Le nombre de casiers exploités varie en fonction des saisons. En moyenne, ils exploitent 28 casiers à la première saison, et 33 à la deuxième.

    Les casiers sont généralement de forme rectangulaire ou carrée ; les casiers de forme losange sont rares. Sur 1 ha, on compte 20 ou 25 casiers suivant que ceux-ci respectent les dimensions de 20m sur 25m ou de 20m sur 20m.

    Une répartition de la population en fonction du nombre d'années d'expérience et de la taille des exploitations, a permis de faire l'observation suivante :

    Les surfaces exploitées augmentent en fonction du nombre d'année d'expérience.

    65% des riziculteurs ayant moins de 10 ans d'expérience dans la riziculture exploitent en moyenne 1.6 ha, tandis que ceux qui ont 30 ans d'expérience exploitent en moyenne 2.64 ha. Une remarque s'impose : les premiers exploitants ont une surface plus grande parce qu'ils se sont installés les premiers sur le périmètre lorsqu'il y avait encore à profusion des terrains aménagés et des moyens de production. Mais avec l'arrivée de nouveaux exploitants, on a une diminution des terrains aménagés et par conséquent une réduction de la taille des exploitations. D'autres facteurs pourraient avoir contribué à cette diminution des superficies, si nous tenons compte du fait qu'il y a encore des terrains non exploités. Ces facteurs sont : les moyens financiers, les machines agricoles et la main-d'oeuvre.

    Tableau 10 : REPARTITION DES CHEFS D'EXPLOITATION PAR ANNEES D'EXPERIENCE ET TAILLE DES EXPLOITATIONS

    Année

    D'expérience

    Paramètres

    [0 ; 10[

    [10 ; 20[

    [20 ; 30[

    [30 ; [

    Fréquence des

    Exploitants en

    %

    65

    4

    9

    22

    Taille moyenne des exploitations

    En ha

    1.6

    1.75

    2.5

    2.64

    Source : Résultat de l'enquête

    D - Le capital financier et le cercle vicieux d'endettement des riziculteurs de KOVIE.

    L'argent constitue l'un des facteurs essentiels à la production du riz. Sans ce dernier, il est presque impossible de produire à KOVIE. De plus en plus, les riziculteurs de KOVIE font face à une monétisation excessive de leur culture.

    Jadis, ils pouvaient compter sur les semences sélectionnées, les motoculteurs et autres machines agricoles, du CRZ sous la direction des Taïwanais et, sur un remboursement en nature des services dont ils bénéficiaient à la fin de la saison de culture. Mais aujourd'hui presque tous les services sont payés comptant et parfois à l'avance pour être sûr d'en bénéficier effectivement en temps opportun. Le désengagement de l'Etat vis-à-vis des subventions et assistances qu'il apportait aux riziculteurs en est pour quelque chose.

    La conséquence qu'entraîne cette nouvelle situation est l'endettement généralisé presque obligatoire dans laquelle se trouvent 86 % des producteurs, obligés de faire recours à des prêts pour faire face aux dépenses de production.

    Les difficultés d'accès aux systèmes financiers centralisés, depuis l'échec de la C.N.C.A, ajoutées aux expériences désagréables faites par les structures de financement décentralisées comme la FUCEC et les ONG du monde rural (face au non-remboursement des micro crédits), obligent aujourd'hui les producteurs à se rabattre sur des revendeuses de riz communément appelées «bonnes femmes », et sur certains fonctionnaires du milieu rural pour obtenir des crédits de production.

    En moyenne auprès de ces nouvelles sources financières, un paysan sollicite un prêt de 145.000 F CFA/ha, pour une durée moyenne de 5 mois remboursable à un taux d'intérêt qui varie entre 66 % et 100 %. Ce qui correspond à un taux d'intérêt mensuel compris entre 13% et 20%.

    Le remboursement du prêt se fait en nature une fois les récoltes et le décorticage du paddy faits ; à raison d'un sac de 100 kg de riz blanc dont le prix varie entre 24000 FCFA et 28000 FCFA.

    Si trouver un financement est difficile pour le producteur, la tâche du prêteur se révèle souvent très difficile quand vient le moment de recouvrer les fonds prêtés.

    Il doit faire appel au service d'un guetteur qui le met au courant des faits et gestes du riziculteur pour qu'une fois les récoltes faites, il puisse récupérer la part qui lui revient.

    Les structures de financement décentralisées telles que la FUCEC et les ONG qui développent un volet de micro finance dans leurs activités, ne sont pas préparées à la gestion du remboursement en nature. Elles ne peuvent donc pas organiser la surveillance des cultures de toutes les personnes à qui elles octroient des crédits comme le font les usuriers. Leur tâche est rendue plus difficile par le délai de remboursement qui est d'une année. Nous pensons qu'une redéfinition de leur stratégie de recouvrement des fonds peut apporter un plus à leur programme de micro finance.

    Après chaque récolte, le riziculteur endetté cède plus de la moitié des produits à ses créanciers que sont, les usuriers, le propriétaire terrien et ses ouvriers agricoles.

    Etant obligé de mettre chaque fois la parcelle en culture pour ne pas se la faire retirer, il doit vendre une bonne partie de ce qui lui reste de sa production juste après la récolte (période durant laquelle les prix chutent) pour recommencer la nouvelle saison.

    La conséquence est le peu de moyens financiers qu'il réunit pour faire face à la nouvelle saison. Il doit de nouveau s'endetter : c'est le cercle vicieux d'endettement du riziculteur de KOVIE.

    Les taux d'intérêt très élevés pratiqués par les usuriers et l'échec des institutions de financement qui n'arrivent pas à trouver une bonne stratégie de recouvrement des crédits, apparaissent à nos yeux comme les principales causes de ce cercle vicieux d'endettement. Mais une analyse approfondie des conditions de vie des riziculteurs et de leur gestion des crédits nous permet de déterminer d'autres causes à leur dépendance financière.

    Sur le périmètre, les producteurs qui font exclusivement la culture du riz, sont les plus endettés. On comprend qu'ils ne mangeront pas que le riz, mais également d'autres produits agricoles. Ils doivent les acheter, ce qui peut les amener à faire une mauvaise gestion des crédits qu'ils reçoivent.

    En outre, des témoignages concordants révèlent que beaucoup de riziculteurs utilisent les crédits octroyés par les structures de financement à d'autres fins, soit pour se marier ou pour faire la fête et se soûler.

    La mauvaise gestion des crédits par les riziculteurs serait également à l'origine de ce cercle vicieux.

    E - La Main-d'oeuvre.

    Comme le montre le tableau ci-dessous, la culture du riz est très exigeante en main-d'oeuvre.

    Tableau 11 :DUREE DES OPERATIONS CULTURALES

    OPERATIONS

    Journée de manoeuvre /ha en riziculture manuelle

    Journée de manoeuvre /ha en riziculture manuelle assistée

    Défrichement

    4

    4

    Sarclage des digues

    9

    9

    Labours

    50

    4

    Planage et mise en boue

    15

    5

    Réfection des digues

    4

    4

    Mise en place de la pépinière

    2

    2

    Transport et Repiquage des plantules

    22

    22

    Epandage d'engrais

    4

    4

    Traitement (herbicide et insecticide)

    4

    4

    Désherbage manuel

    60

    12

    Effarouchant des oiseaux

    35

    35

    Irrigation et drainage

    30

    30

    Récolte et transport au lieu de battage.

    30

    20

    Battage + Vannage

    15

    20

    Séchage

    15

    15

    Transport du paddy

    10

    2

    Total

    309

    192

    Source : Résultats des enquêtes.

    Sur 1 ha en culture manuelle pure (c'est à dire sans utilisation de machine ni de désherbant chimique), la riziculture irriguée demande environ 309 journées de travail, dont les 35 % sont exécutées exclusivement par les femmes.

    Pour la culture manuelle assistée pratiquée sur le périmètre de KOVIE, il faut environ 192 journées de travail (sans compter le temps qu'il faut pour le décorticage à la machine), avec 46 % du travail exécuté par les femmes.

    S'il est montré qu'à KOVIE, le riziculteur ne peut compter que sur 4 personnes actives dans sa famille (voir tableau n°8), on peut donc s'attendre à ce qu'il fasse appel à une main-d'oeuvre étrangère face aux travaux qui en nécessitent beaucoup plus. C'est le cas du repiquage, du sarclage manuel, de la récolte et du transport des bottes de riz du champ vers les aires de séchage, travaux qui représentent en termes de durée d'exécution 80% des activités de la riziculture.

    Il va sans dire que le rôle joué par cette main-d'oeuvre est déterminant, compte tenu du délai d'exécution et de la pénibilité des travaux qu'ils exécutent.

    Cette main-d'oeuvre est recrutée sur place et est constituée en grande partie des femmes et jeunes garçons du village.

    La rémunération de la main-d'oeuvre salariée se fait au comptant en argent habituellement avant l'exécution de la tâche ou à la fin de la saison en nature.

    F - Les intrants modernes.

    L'usage des intrants modernes rentre de plus en plus dans les habitudes du producteur de riz de KOVIE.

    Les intrants modernes habituellement rencontrés sont :

    - Les produits phytosanitaires (herbicide, insecticide) ;

    - Les engrais ;

    - Les semences sélectionnées.

    La fourniture des engrais et semences de base est assurée par le CRZ et celle des produits phytosanitaires et d'engrais spécifiques comme la potasse par des services spécialisés (CHIMAGRO, AGRI-TOGO etc.) qui sont à Lomé et à Tsévié.

    On remarque un rapprochement des ses services de spécialisés de la zone de production. Ils désignent des représentants parmi les riziculteurs, et les chargent de la distribution des produits.

    La fourniture en eau, est assurée par les techniciens du centre qui, durant les mois de mars à novembre, garantissent un approvisionnement soutenu et suffisant. En retour on demande aux producteurs, le payement d'un droit d'eau qui s'élève à 20.000 FCFA/ha/an.

    G  - Evolutions et changements intervenus dans les techniques et pratiques culturales.

    Beaucoup de changements sont intervenus dans les techniques de production sur le périmètre depuis le départ des Taïwanais en 1972.

    De plus en plus de jeunes s'intéressent à culture, ce qui serait sans doute à l'origine des changements observées.

    L'un des premiers changements observés est la diminution de la taille de l'exploitation par riziculteur.

    En effet, avec l'augmentation de la population des exploitants sur le périmètre, la taille des exploitations par riziculteur est passée de 2.64 ha à 1.6 ha. Avec cette réduction de la taille des exploitations corollaire de l'augmentation des exploitants, on a un arrêt des rotations avec pour conséquence directe l'appauvrissement des sols par surexploitation. Le nombre de saisons culturales passe de deux à trois par an sur certaines exploitations.

    On note également une baisse du rendement qui est passé de 5 tonnes à 3 tonnes de paddy par hectare par an.

    L'utilisation des engrais chimiques est devenue incontournable pour escompter un bon rendement. La quantité d'engrais utilisée a également augmenté passant de 3 à 7 sacs de 50 Kg/Ha.

    3.1.3 - SYSTEME DE CULTURE

    La riziculture est souvent associée sur le périmètre de KOVIE soit à la culture du maïs et du manioc soit au maraîchage. La superficie sur laquelle est pratiquée ces cultures secondaires est estimée à 70 ha pour l'ensemble du périmètre, soit 2/5 des superficies consacrées à la riziculture si on compare les tailles des terrains consacrés à ces deux types de cultures. Les cultures maraîchères sont faites aux abords des canaux d'irrigation tandis que les autres sont pratiquées sur les terrains périphériques aux rizières.

    3.1.3.1 - LES FONCTIONS ET L'IMPORTANCE DES CULTURES SECONDAIRES.

    Lorsqu'on les considère sur le plan des superficies occupées, le maïs et le manioc, occupent une place de choix dans le système de culture du riziculteur. Environ 42% des riziculteurs font ces deux cultures et les destinent à l'autoconsommation pour ce qui est du maïs et à la vente essentiellement pour le manioc.

    Contrairement aux idées reçues, le maïs dont la farine sert à préparer la pâte, est l'aliment de base des riziculteurs ; le riz quant à lui n'est consommé que 3 fois dans la semaine.

    Les revenus de la vente du manioc servent au financement du champ de riz et aux dépenses de la famille lorsque le riz n'est pas encore récolté.

    Les cultures maraîchères sont pratiquées par environ 8 % des riziculteurs. Les produits de sa récolte sont destinés en partie à l'autoconsommation et en partie à la vente.

    Les revenus apportés par ces ventes permettent aux riziculteurs de bien utiliser les fonds reçus pour la culture du riz et les consacrent entièrement à elle.

    3.1.3.2- LE MODE DE CULTURE.

    A - Mode et importance de la culture

    Sur le périmètre de KOVIE on y pratique essentiellement la riziculture irriguée.

    Environ 84% des producteurs font deux saisons de culture par an, 12% trois saisons de culture et 4% une saison de culture par an.
    Bien qu'une partie de la production soit destinée à l'autoconsommation, le riz produit est destiné essentiellement à la vente.

    A KOVIE, le riz est considéré comme une culture de rente et il demeure la principale source de revenu de la majorité des villageois.

    B - Les opérations culturales du riz
    Préparation physique du sol

    Les préparations physiques à KOVIE, comportent 4 étapes fondamentales à savoir :

    - L'essouchement ;

    - Les labours mécaniques ;

    - Le planage ;

    - Le défrichement des digues.

    Essouchement

    De plus en plus abandonné au profit du brûlage des souches, l'essouchement est pratiqué après la récolte, juste avant le début du premier labour. Il consiste à enlever les vieilles souches de riz qui sont restées plantées dans le sol après récolte. Bien fait, il facilite le labour en améliorant la progression du motoculteur dans les casiers.

    Lorsqu'il n'est pas fait, les vieilles souches s'incrustent dans les socs du motoculteur et empêchent ces derniers de bien travailler le sol.

    Les labours

    Au temps des Taïwanais, les riziculteurs faisaient trois labours avant de faire le repiquage. Mais aujourd'hui le manque de moyens financiers et de matériels des riziculteurs réduit le labour à deux.

    Cette opération permet aux riziculteurs de bien retourner le sol, de l'ameublir et d'y enfouir les débris végétaux. Un bon labour assure une bonne reprise et un développement harmonieux des plants repiqués. Lorsque le labour est mal fait, le rendement est mauvais.

    Le planage/nivellement

    C'est l'opération qui permet au riziculteur d'aplanir le terrain, en vue d'obtenir une surface uniforme. Le planage permet une bonne répartition d'eau d'irrigation dans les casiers.

    Cette opération est l'une des plus difficiles à réaliser parce qu'elle est entièrement manuelle. Le riziculteur se sert des pieds et des mains pour ramollir les mottes de terre formées à la suite des labours.

    Au cours de cette opération, le riziculteur procède à l'enfouissement de la fumure de fond, qui est chez 5 riziculteurs sur 6 (83% de riziculteurs) minérale. Seulement 17% utilisent des engrais organiques. La fumure organique constituée de bouse de vache mélangée à du son de riz, est enfouie dans les casiers à raison de 3 à 4 tonnes à l'ha.

    La fumure minérale est constituée de NPK. Elle est enfouie à raison de 200kg/ha.

    Défrichement des digues

    Cette opération non moins importante permet au riziculteur de rendre plus propre les abords de ses casiers. Elle permet aussi une lutte efficace contre les parasites et prédateurs qui attaquent les jeunes pousses de riz. Il consiste à sarcler les digues qui divisent les parcelles en casiers.

    L'opération est répétée en moyenne 3 fois par cycle de production. Elle est faite par la famille du riziculteur plus spécifiquement par le chef d'exploitation ou ses enfants qui ont entre 12 et 15 ans.

    C - Préparations chimiques du sol.

    Elles se résument à l'apport d'un engrais organique ou minéral (engrais de fond), comme nous l'avons décrit plus haut.

    Une canardière (Riz Canard)

    Il faut 4 sacs de NPK et 3 sacs d'Urée.

    L'engrais est généralement fractionné en

    trois et apporté aux plants en des périodes

    bien déterminées.

    Le moment des apports est fonction des variétés

    cultivées.

    Image N°4

    Pour les variétés à cycle court comme le

    TGR34 qui dure 90 jours, la première tranche est apportée 45 jours après le repiquage.

    La deuxième tranche est apportée 10 jours plus tard soit au début de l'épiaison et la dernière tranche à 25% d'épiaison du champ.

    Pour les variétés à cycle long comme le IR841 qui dure 120 jours, la première tranche est apportée 52 jours après le repiquage, la deuxième 10 jours plus tard et la troisième à 25 % d'épiaison.

    L'élevage de canards, avec la construction de canardières sur les rizières par certains producteurs, assure également à ces derniers, un apport additionnel en fumure organique. Les déjections des canards forment l'essentiel de cet apport en engrais organique.

    Les canards sont élevés directement sur le terrain, un casier leur est réservé, entouré de grillage. Le casier occupé par les canards (canardière) est alimenté en eau et drainé régulièrement. L'eau du drainage riche en fiente vient alimenter les plantes pendant les 40 premiers jours à partir du repiquage.

    Canards en divagation dans un casier

    Après ces 40 jours, les canards sont libérés dans les casiers. Ces derniers en nageant dans l'eau des casiers, y laissent leur déjections et par leurs mouvements dans l'eau permettent son oxygénation.

    Les canards sont retirés des casiers au cours des phases d'épiaison et de maturation. Les résultats sont encourageants, 6 tonnes/ha de paddy par saison. Les canards se reproduisent bien et sont nourris à moindre frais.

    Image N° 5

    D - Mise en place de la culture

    La mise en place de la culture commence chez le riziculteur avec le choix de la variété, suivi tout après de la mise en place de la pépinière puis du repiquage qui intervient 15 jours après la mise en place de la pépinière.

    Choix de la variété

    Il est notable chez le paysan, un réel intérêt pour le choix de sa variété ; car il a compris que la destination final de sa récolte (autoconsommation ou vente), dépendra essentiellement du choix qu'il aurait fait.

    Les caractéristiques suivantes sont prises en compte prioritairement par le riziculteur, lors du choix de sa variété :

    - Rendement au grain,

    - Parfum du riz après cuisson : la variété doit être parfumée,

    - Présentation du riz après cuisson,

    - Couleur du grain,

    - Poids des grains : les grains pesants sont appréciés,

    - La longueur des grains,

    - La résistance aux maladies.

    Ce résultat, nous montre que le choix des variétés ne se fait pas au hasard par le riziculteur, mais participe à l'accomplissement des objectifs que ce dernier veut atteindre.

    Les riziculteurs de KOVIE accordent une importance particulière au rendement à la récolte. Ils se préoccupent aussi des qualités externes et internes de la variété comme son parfum et sa présentation externe après cuisson. Etant donné que ces deux dernières caractéristiques sont celles qui intéressent le plus le consommateur, nous avons conclu que nos seulement la culture est destinée prioritairement à la vente, mais également que tout est mis en oeuvre pour que le consommateur soit satisfait.

    Une récolte abondante et la satisfaction des clients sont de bons augures pour la vente.

    Les variétés suivantes, sont rencontrées dans le village :

    Tableau n° 12 : LES VARIETES CULTIVEES ET LEURS CARACTERISTIQUES

    NOM

    Rdt en paddy/ha (tonne)

    PARUMEE

    VERSE

    DUREE (cycle)

    ORIGINE DISTRIBUTEUR

    ELITE

    3

    Non

    Non

    120 jours

    GHANA

    SASSAKAWA

    5

    Oui

    Oui

    120 jours

    PHILLIPINE

    IR 841

    4,8 à 5

    Oui

    Non

    120 jours

    (ADRAO)

    TGR 34

    4

    Non

    Non

    90 jours

    TOGO (INCV)

    IR 800

    4,5

    Oui

    Oui

    120 jours

    TOGO (INCV)

    IR ATIKPO

    5

    Oui

    Non

    120 jours

    GHANA

    ANATCHEM

    3

    Non

    Non

    60 jours

    Mango (TOGO)

    Résultats de l'enquête

    La mise en place de la pépinière.

    Pépinière de 10 jours d'âge

    La pépinière est mise en place, juste après le premier labour. Elle est installée à côté des casiers pour éviter les longs parcours lors du repiquage. Le gain de temps et l'économie d'énergie, font partir des premiers soucis du riziculteur. Un signe important de la monétisation de la culture.

    Image N° 6

    Pour une superficie de 1 ha, le riziculteur utilise environ 80 kg de semences, qu'il repartit uniformément sur quatre planches à pépinière.

    Une planche mesure 25 mètres sur 1,2 mètre soit une superficie de 30 m². Avant le repiquage la pépinière est traitée 5 jours plus tôt avec du Furadan, (Protection des plantules contre les vers).

    Ils utilisent en moyenne 500g du Furadan pour traiter 4 planches.

    Opération de Repiquage

    Image N° 7

    Le Repiquage

    Le repiquage commence à 15 jours d'âge de la pépinière. Il se fait en ligne suivant les schémas de semis : 25 cm x 25 cm ou 25 cm x 20 cm x 20 cm. Le dernier schéma est le préféré des riziculteurs, il leur assure une densité plus élevée. On note chez le riziculteur, une tendance à confondre densité et rendement, c'est en réalité ce qui motive le choix du second schéma. Il est connu que plus la densité est grande, moins chaque plant dispose d'éléments nutritifs dans le sol moins le rendement est bon.

    En moyenne les riziculteurs utilisent 7 plantules par touffe lors du repiquage, au lieu de 3 recommandés par les encadreurs.

    Ce nombre de plantules ajouté au schéma suivi, conforte l'observation faite plus haut sur la tendance du producteur à confondre densité et rendement.

    E - Entretien des cultures

    A KOVIE, pour éviter que leur culture ne subisse l'infestation des parasites du riz, ou qu'elle ne soit envahie par des prédateurs (rats, oiseaux, insectes etc.), les riziculteurs adoptent les mesures suivantes :

    - Sarclage régulier des abords du champ et des digues ;

    - Surveillance du champ par des guetteurs de l'épiaison jusqu'à la maturation des grains. A l'aide de lance pierre, ces guetteurs font la chasse aux oiseaux, véritables ravageurs du riz.

    - Usage des herbicides6(*) et insecticides7(*). .pour lutter contre les mauvaises herbes et les attaques des insectes et nématodes.

    F - Récolte.

    La récolte est manuelle. Elle est faite avec une faucille ou un couteau et est assurée par les femmes engagées par le chef d'exploitation. Les épis coupés sont rangés en tas dans chaque casier d'où ils seront transportés vers la batteuse sur les aires de séchage.

    G - Les Opérations Post - Récolte.

    Le battage

    L'opération de battage se déroule une fois que la récolte est acheminée sur les aires de séchage. Il est le plus souvent tributaire de la disponibilité des batteuses trop souvent sollicitées. Cette situation est très souvent préjudiciable aux riziculteurs, qui, en saison de pluie, subissent des pertes importantes suite à la germination précoces des graines. L'humidité ambiante et les averses inopinées (lorsque la récolte n'est pas mise en lieu sûr) en sont les principales causes.

    Le Séchage

    Le séchage se fait sur des aires aménagées à cet effet près des champs. Ces aires sont faites en ciment et ne sont pas couvertes. Ce sont des lieux publics, construits depuis le temps des Thaïlandais.

    Il n'existe aucune structure des riziculteurs en charge de la gestion des aires de séchage. La seule règle en vigueur est celle du « premier venu est le premier servi ». Cette situation n'est pas sans conséquence graves sur les producteurs. Au cours de la grande saison de production, on note une pagaille généralisée sur les aires, cause de l'insuffisance de places pour tous les producteurs. Conséquences, les séchages sont mal faits, ce qui est un corollaire d'une mauvaise conservation et d'un mauvais décorticage des graines.

    La durée du séchage dépend des facteurs climatiques, les aires de séchage n'étant pas couvertes. Généralement, elle varie entre une et trois semaines selon qu'on soit en saison sèche ou en saison pluvieuse.

    Le vannage

    Après séchage, le paddy est vanné pour être débarrassé de ses impuretés. Le vannage se fait sur les aires de séchage, près des rizières.

    Le stockage

    Les producteurs stockent le paddy dans des sacs de jute, qu'ils entreposent chez eux ou parfois dans les magasins des propriétaires de décortiqueuse. Pour ces derniers, c'est le moyen le plus sûr de s'approprier une plus grande part du marché de décorticage.

    Le décorticage et emballage

    Ces opérations constituent les seules qui relèvent de la transformation du paddy. L'usinage du riz paddy est d'une grande importance puisqu'il participe à la revalorisation du produit récolté, en y ajoutant une plus-value.

    Le décorticage qui est fait à KOVIE, est du type semi-industriel. Les grains obtenus présentent un taux de brisure qui varie entre 25% et 35%. A ce taux, les consommateurs ne considèrent pas le riz comme parfumé, étant habitués à des taux variant entre 0% et 5%, pour les riz parfumés importés «grains longs ».

    La cause de ce taux un peu élevé de brisure est à identifier dans les unités de transformation rencontrées dans le village, qui sont : des «lignes de deux modules » :

    Décortiqueur à deux modules

    Image N°8

    - Un module décortiqueur blanchisseur.

    - Un module nettoyeur.

    Pour réduire le taux, il faut adjoindre à ce système les modules suivants :

    - Le module séchoir ;

    - Le module trieur ; et

    - le module d'emballage

    Ces derniers permettent d'avoir un produit fini, haut de gamme, capable de concurrencer les produits d'importation. Il s'avère donc opportun de réfléchir à la confection d'un module trieur qui pourra répondre aux besoins et aux attentes des producteurs.

    L'emballage du produit final est fait dans des sacs de 50 et 100 kg, en fibres polystyrènes.

    3.1.4 - COMMERCIALISATION DU RIZ A KOVIE

    3.1.4.1 - L'APPROVISIONNEMENT DES MARCHES.

    Chaque année, il est produit sur le périmètre de KOVIE environ 8OO à 12OO8(*) tonnes de riz blanc.

    Cette production est utilisée comme suit :

    - 1 à 2% est autoconsommé, à raison de 2,6 repas de riz par semaine ;

    - 48 à 54 % utilisé pour le remboursement des dettes et crédits contractés.

    Entre 45 et 50% seront déversés effectivement sur le marché de KOVIE, faisant de ce marché le plus grand marché de gros de la région maritime.

    L'approvisionnement du marché de KOVIE n'est pas continu dans le temps. Il obéit à une périodicité dictée par les cycles de la culture et les déterminants qui commandent la production chez le riziculteur.

    En effet on note deux grandes périodes d'approvisionnement, que privilégient les producteurs. Ces périodes sont :

    - Les mois d'octobre, de novembre, et de décembre, qui correspondent aux périodes de récolte de la production de la grande saison pluvieuse. Les périodes de fêtes de la fin d'année constituent le déterminant qui incite le producteur à vouloir mettre sa production sur le marché en ce moment.

    En décembre, le riziculteur réalise sa plus grande vente de l'année et les prix sont plus intéressants.

    - Les mois de juillet - août, qui correspondent à la période de récolte de la production de petite saison pluvieuse.

    Certains producteurs poussés par les prix intéressants des mois de mars et avril dus aux fêtes musulmanes et de Pâques font une troisième production dont les produits déversés sur le marché en février et mars se vendent bien, d'autant plus que l'offre en cette période est faible.

    Hormis la bonne pluviométrie, les fêtes qui favorisent la consommation et un prix de vente intéressant, l'approvisionnement du marché en riz est également influencé par les spéculateurs de KOVIE qui pratiquent un stockage abusif du riz.

    Ces personnes achètent le riz paddy à bon prix chez les producteurs obligés de vendre pour faire face à un besoin financier, le conserve pour les périodes de soudure en vue de le revendre à des prix plus intéressants.

    Ceux qui pratiquent cette spéculation sont les propriétaires de décortiqueuses et quelques riziculteurs nantis.

    Les mois de février, mars et avril et ceux de septembre et octobre, constituent les périodes ou l'approvisionnement du marché de KOVIE est faible.

    Le tableau ci-dessous montre l'opportunité de l'offre suivant les dates de semis.

    Tableau 13 : CALENDRIERS DE PRODUCTION ET MISE EN VENTE

    DATE DES SEMIS

    DATE DES RECOLTES

    REMARQUES

    Récoltes --- Ventes

    15 Février - 15 mars

    (79% à 100% des producteurs)

    15 Juin--15juillet

    Bonne récolte, vente très peu conseillée, car peu intéressante ; l'offre étant très importante tandis que la demande est faible.

    15 Juin - 15 juillet

    (100% des producteurs)

    15 Octobre - 15 novembre

    Bonne récolte et prix très intéressants vers décembre, car demande très importante.

    15 Octobre--15 novembre

    (environs 21% des producteurs)

    15 Février -15 mars

    Mauvaise récolte pour cause de manque de pluies et présence plus abondante des prédateurs, mais prix très intéressant pour mars et avril (car offre peu importante, mais demande importante)

    Source : Résultats de l'enquête.

    3.1.4.2 - LES CARACTERISTIQUES DU RIZ VENDU

    Aucune stratégie appropriée de marketing n'est adoptée pour valoriser le produit déversé sur le marché.

    Après le décorticage, le riz blanc de KOVIE est sur le plan qualitatif, un riz de seconde qualité avec environ 25 à 35 % 9(*)de brisures.

    Il est vendu tel, dans des emballages de fortune, sans aucun effort de présentation des caractéristiques du riz sur l'emballage.

    Outre ce taux de brisure élevé, le riz contient encore des cailloux, des restes de paille et des grains non décortiqués.

    La qualité de ce riz est le parfum naturel qui s'y dégage et son bon goût.

    3.1.4.3 - L'OFFRE ET LE PRIX AU COURS DE L'ANNEE.

    Le prix du riz sur le marché de KOVIE est régi par les forces du marché, c'est à dire qu'il est fonction de l'offre et de la demande. Il est objet de fluctuations sur le marché de KOVIE mais au niveau des points de vente de Lomé, il est plus ou moins stable.

    Le graphique ci-dessous montrant l'évolution du prix du riz blanc sur le marché de KOVIE, et ceux des villages voisins du bassin de ZIO (Mission tové, Assomé, Wli, etc.) nous permet de faire les observations suivantes :

    - Du mois de janvier à avril, on observe une augmentation du prix de vente, qui passe de 338 FCFA/kg à 391 FCFA/kg.

    - De mai à septembre, on observe une chute du prix, qui passe de 330 FCFA à 250FCFA/kg.

    - D'octobre à novembre, les prix augmentent de nouveau, passant de 323 à 460 FCFA/kg, avant de diminuer légèrement en décembre.

    Tableau 14 : VARIATION DU PRIX DU RIZ DECORTIQUE AU COURS DE L'ANNEE

    (PREF. DU ZIO)

    Mois

    JAN

    FEV

    MAR

    AVR

    MAI

    JUI.

    JUIL.

    AOU.

    SEP.

    OCT.

    NOV

    DEC.

    Moyen

    Annuel

    Riz blanc

    (FCFA/Kg)

    338

    370

    379

    391

    330

    339

    313

    271

    250

    323

    460

    397

    354

    Source D.S.I.D (Direction des Statistiques Agricoles de l'Information et de la Documentation)

    Figure 3 : EVOLUTION DU PRIX AU COURS DE L'ANNEE

    Graphe n°3

    Lorsqu'on fait une analyse de ces observations, on remarque qu'elles sont dues aux effets conjugués de l'offre et la demande du riz sur le marché.

    En effet, à partir du mois de novembre une quantité importante de riz est déversée progressivement sur le marché, au fur et à mesure que les fêtes de fin d'année s'approchent. Ceci justifie la légère chute des prix observés en décembre. L'importance de l'offre, face à une demande très forte mais qui reste inférieure à l'offre justifie cette situation.

    L'effet de la croissance de l'offre continue jusqu'en janvier, contrairement à une demande qui commence par décroître. Ce qui explique la chute des prix en janvier.

    De février à avril, période où les prédateurs du riz (Rats, oiseaux, etc.) prolifèrent ; plus de 90% des riziculteurs, programment leur pause annuelle. Il est donc tout à fait normal d'observer une augmentation des prix, puisqu'il y a moins de récolte en cette période.

    Les mois d'avril et de mai correspondent aux périodes des récoltes de la production de contre saison. Les fêtes de pâques annoncent une période de demande. Une offre importante de riz est apportée avec pour conséquence une légère chute des prix.

    L'importante baisse des prix, observée de juillet à septembre se justifie par l'importance de l'offre de la première saison, qui se trouve être la plus grande.

    Durant cette grande saison, le souci majeur du producteur est de s'assurer qu'il disposera de moyens financiers suffisants, pour aborder la petite saison dont la période des récoltes correspond à celle des fêtes de fin d'année.

    Ce désir de réussite des ventes de décembre, plus onéreuses que les précédentes, pousse les producteurs à déverser sur le marché, toute leur production de la grande saison, entrainant du coup, une baisse des prix sur le marché de production.

    Le phénomène inverse se déroule au cours des mois d'octobre et de novembre, l'offre étant faible en cette période.

    L'offre sur le marché de KOVIE, n'est réglementée par aucune structure de paysanne, ni étatique.

    Elle se fait librement au gré des producteurs, faisant de ce marché de riz, un marché de libre concurrence.

    L'incapacité des producteurs à se regrouper en coopérative de vente, en est la cause. Plusieurs ont déploré le fait de ne pouvoir faire un front commun pour lutter contre l'instabilité des prix, qui selon eux fluctuent trop. Ils varient entre 22.000 FCFA et 28.000 FCFA les 100kg.

    3.1.4.4- LE CIRCUIT DE COMMERCIALISATION

    De l'exploitation du riziculteur jusqu'à l'assiette du consommateur, nous avons identifié les différents itinéraires de distribution suivis par le riz de KOVIE. Comme nous l'avons souligné précédemment, une bonne partie de la production est livrée aux financiers des riziculteurs. Cette partie alimente : les points de vente du marché de Tsévié, ceux du grand marché de Lomé, du marché d'Agoè, ainsi que les multiples points de vente qui abondent dans la ville de Lomé.

    Le reste de la récolte alimente le marché de KOVIE, principal marché de gros de ce riz.

    Sur ce marché viennent s'approvisionner les semi-grossistes et les détaillants des villages avoisinants, de la ville de Lomé et de Tsévié.

    Ces deux villes et le marché d'Agoè alimenteront à leur tour leurs différents points de vente immédiats et leurs vendeurs ambulants.

    Ces derniers en parcourant les maisons livrent les produits aux consommateurs, certains au comptant et d'autre à crédit recouvrable une semaine plus tard.

    Ci-dessous, nous avons de manière schématique le circuit de distribution.

    Figure 4: CIRCUIT DE DISTRIBUTION

    LEGENDE

    Flux très important

    Flux dynamique

    Flux important

    Flux peu important

    Revendeurs détaillants ambulants ou fixes

    Marché de Lomé

    (Principale plaque tournante, grand consommateur)

    Marché d'Agoé

    (Principal centre d'approvisionnement des

    Revendeurs détaillants)

    Marché de Kovié

    (Principal marché de gros et demi-gros)

    Marché de Tsèvie

    (Important point de

    Distribution)

    Exploitation du riziculteur de Kovié

    Distributeurs ambulants et fixes

    (Détaillants)

    Marché des villages voisins.

    (Petits marchés de consommation.)

    Revendeurs demi-gros,

    (Vendent dans les supermarchés après transformation.)

    3.1.5 - RENTABILITE DE LA CULTURE DU RIZ: EVALUATION DE LA RENTABILITE FINACIERE

    3.1.5.1 - LE COUT DE PRODUCTION MOYEN A L'HECTARE

    Il est malaisé d'évaluer le coût de production moyen à l'hectare, compte tenu des difficultés liées à la détermination des coûts réellement effectués et ceux qui ne le sont pas. La variation des coûts d'une exploitation à l'autre complique davantage le problème. Nous avons pour résoudre cette difficulté, affecté à chaque opération, un coût réel en tenant compte de ce qui se fait habituellement sur le périmètre.

    Nous avons distingué deux types de coûts : les coûts variables et les coûts fixes.

    A- Les coûts variables

    Les coûts variables sont liés :

    - Aux consommations intermédiaires ;

    - A l'emploi de la main-d'oeuvre salariée pour l'exécution des travaux relatifs à la culture ;

    - Aux coûts des emprunts.

    Les consommations intermédiaires

    Comme consommations intermédiaires, nous avons identifié :

    - Les engrais

    Sur un ha, le paysan utilise 4 sacs de NPK, et 3 sacs d'UREE. En dehors du coût d'achat des engrais, nous avons retenu le coût du transport des sacs du lieu 'approvisionnement au champ du riziculteur.

    - Les semences

    Les semences améliorées sont achetées une fois toutes les 3 saisons. Le transport des semences est également pris en compte.

    - Les produits phytosanitaires

    Le riziculteur dispose d'une gamme très variée de produits phytosanitaires dont les prix varient en fonction de leur efficacité. Néanmoins nous avons noté un intérêt poussé pour les produits suivants :

    Tableau 15 : LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES UTILISES A KOVIE

    Nature

    HERBICIDES

    INSECTICIDES

    Noms

    Herbestra

    Ronstar

    Furadan

    Karacté

    Alfacalp

    Dosage/ha

    1L

    3à4L

    5 Kg

    1L

    1L

    Résultat des enquêtes.

    Les frais de transports sont également pris en compte.

    Tableau 16 : COUT DES CONSOMMATIONS INTERMEDIAIRES

    Consommations

    Intermédiaires

    Type

    Q

    Prix

    Unitaire

    (F CFA)

    Valeur

    total

    (1) Engrais

    -N.P.K

    - Urée

    - Transport

    (2) Semences

    - Améliorée

    - Transport

    (3) Produit de traitement

    - Herbicide

    - Insecticide

    - Transport

    (4)Sac de conditionnement

    - Sac polystyrène de 100Kg

    15/15/15

    « Normal »

    xxx

    841P

    xxx

    Ronstar

    Furadan

    xxx

    xxx

    4x50Kg

    3x50Kg

    xxx

    80Kg

    xxx

    3L

    4Kg

    xxx

    300

    7750

    7750

    300

    200

    300

    8000

    2500

    900

    25

    31000

    23250

    1800

    16000

    300

    24000

    10000

    1800

    7500

    Total coût consommations intermédiaires

    115 650

    Résultats de l'enquête.

    Coût lié aux différentes phases de la Culture.

    Lorsqu'on se réfère au système de rémunération adopté par les riziculteurs, on identifie deux types de travaux : les travaux payés au comptant en espèces et les travaux payés(en nature) après la récolte avec du riz paddy.

    Pour évaluer le montant des payements effectués en nature, on s'est basé sur le prix moyen du bol de riz blanc pratiqué sur le marché de KOVIE, après avoir déterminé la quantité de riz blanc correspondant au paddy reçu.

    Le coût des travaux pour lesquels le chef d'exploitation ne fait habituellement pas appel à une main-d'oeuvre externe a été déterminé à partir du montant que les chefs consentent à payer  dans la région pour ces types de travaux.

    Tableau 17 : COUT DES OPERATIONS CULTURALES/HA

    Main d'oeuvre

    Travaux (nature)

    M.O. REMUNEREE

    M.O. Non

    REMUNEREE

    Nombre

    De jours

    Par homme

    Par hectare

    Part du

    Travail

    exécutée

    Salaire

    Coût

    total

    Part du

    Travail

    exécuté

    Coût

    D'opportunité

    Du W fam

    En

    nature

    En

    espèces

    1-Préparation du sol

    * Défrichage

    * Nettoyage des digues

    * Réfection des digues

    * Labour

    * Planage +mise en boue

    2- Installation de

    la Culture

    *Mise en place de la

    La pépinière

    *transport des plantules

    *Repiquage

    3-Entretien de la

    Culture

    *Traitements :

    herbicide

    insecticide

    *Désherbage manuel

    *Epandage d'engrais

    4- Irrigation et

    drainage

    5- Effarouchages des

    oiseaux

    6- Récolte +transport

    de la récolte au lieu

    de battage

    7- battage

    8- Séchage

    9- Vannage

    10- Transport du paddy

    au lieu du décorticage

    11- Décorticage

    100%

    75%

    75%

    100%

    100%

    -

    -

    100%

    50%

    100%

    -

    -

    67%

    100%

    100%

    33%

    50%

    100%

    100%

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    Oui

    -

    -

    -

    Oui

    Oui

    Oui

    Oui

    -

    -

    Oui

    Oui

    Oui

    Oui

    Oui

    -

    -

    Oui

    Oui

    -

    -

    Oui

    -

    -

    -

    -

    Oui

    Oui

    71600

    6000

    7350

    2250

    50.000

    6000

    20.000

    -

    -

    20.000

    15.500

    4000

    (2.000)

    (2.000)

    11500

    -

    17500

    24000

    23.000

    11250

    2925

    10600

    31500

    -

    25%

    25%

    -

    -

    100%

    100%

    -

    50%

    -

    100%

    100%

    33%

    -

    -

    67%

    50%

    -

    -

    3200

    -

    2450

    750

    -

    -

    3.000

    2000

    1000

    -

    6.000

    4.000

    (2000)

    (2000)

    -

    2000

    6.000

    8750

    0

    0

    22.500

    3500

    0

    0

    26

    4

    9

    4

    4

    5

    24

    2

    2

    20

    20

    4

    (2)

    (2)

    12

    4

    30

    35

    20

    16

    15

    4

    2

    2

    TOTAL

    65.8%

     
     

    227875

    34.2%

    52950

    194

    Source : résultats de nos enquêtes

    Le tableau ci-dessus nous donne une idée générale de l'ensemble des coûts effectués et non effectués.

    A partir du tableau 17, nous avons dégagé la situation générale suivante:

    - Coût total de la main-d'oeuvre rémunérée : 227 875 FCFA /ha dont 72 675 FCFA payé en nature (paddy).

    - Coût de la main-d'oeuvre non rémunérée : 52 950 FCFA /ha, ce qui représente la part du travail exécutée par le chef d'exploitation et sa famille.

    - Le coût total de cette évaluation s'élève à 280 825 FCFA /ha

    L'importance de la part des payements en espèces comparée au payement en natures dans la rémunération de la main d'oeuvre salariée (68,11%), témoigne de la monétarisation très poussée de la culture du riz sur le périmètre.

    Le coût des emprunts pour la culture

    En moyenne, un chef d'exploitation emprunte 145.000 FCFA/ha, pour faire face aux besoins de son exploitation. A la récolte, il doit rendre à son créancier 242000FCFA soit  97000FCFA d'intérêt à payer. Cet intérêt payé après 4 mois, représente un taux d'intérêt de 66,66% pour les 4 mois ce qui représente un taux annuel de 200%

    B - Les coûts fixes

    Trois éléments entrent dans la constitution de ces coûts.

    - La rente de la terre,

    - La redevance d'eau.

    - Et les amortissements du matériel de culture.

    - Intérêt sur les capitaux propres (ICP)

    La rente de la terre.

    Elle est d'un sac de 100Kg de riz blanc, soit 25000 FCFA/ha, par récolte

    La redevance sur l'eau d'irrigation.

    .Elle fait encore l'objet d'un débat sur le périmètre. Les producteurs ne sont pas disposés à payer le montant que leur impose le C.R.Z et qui est de 20.000FCFA/ha/an. Les discussions se poursuivent et tendent vers un montant consensuel de 10.000FCFA/ha/an que nous avons retenu pour nos calculs.

    Amortissement des petits matériels de travail.

    Nous avons concentré le calcul des amortissements sur le matériel léger des producteurs.

    Tableau 18 : AMORTISSEMENTS DU PETIT MATERIEL DE PRODUCTION

    Matériels

    Nombre/ ha

    (a)

    Prix unitaire

    (b)

    Valeur totale

    (c)(axb)

    Vie utile

    (en nombre de saison)

    (d)

    Amortissement saisonnier

    (C/d)

    Houe

    Daba

    Coupe-coupe

    Pelle

    Sacs de jute pour conditionnement paddy

    3

    2

    2

    2

    40

    1500 FCFA

    2000 FCFA

    1500 FCFA

    3000 FCFA

    300 FCFA

    4500 FCFA

    4000 FCFA

    3000 FCFA

    6000 FCFA

    12000 FCFA

    3

    5

    2

    5

    3

    1500 FCFA

    800 FCFA

    1500 FCFA

    1200 FCFA

    4000 FCFA

    Valeur totale des amortissements
    9000 FCFA
     

    Résultats de notre étude

    Il nous a semblé plus judicieux pour nos calculs, de déterminer les amortissements suivant l'unité de mesure adoptée par les producteurs à savoir la saison. Ces derniers déterminent généralement la durée de vie de leur matériel en saison de culture.

    Intérêt sur les capitaux propres (ICP)

    Il représente le coût d'opportunité, lié aux investissements propres, fait par le riziculteur dans son milieu, ici représenté par KOVIE. Il s'agit de l'évaluation des bénéfices que généreraient les fonds investissement s'il l'avait prêté à un autre riziculteur.

    Pour calculer cet intérêt, nous avons jugé peu commode d'utiliser le coût d'opportunité moyen compris entre 8% et 15% dans les pays en voie de développement, utilisé par Tokpa dans ses calculs sur le périmètre d'Agomé glozou. L'utilisation de ce taux ne reflète pas en réalité ce qui se fait à KOVIE, où les prêts sont obtenus au taux de 66.67% pour une saison culturale.

    - Le temps d'occupation du sol étant de 4 mois, on a le résultat suivant :

    ICP = (453 27510(*) - 145 00011(*)) x 66,67 %

    ICP = 205.527 FCFA

    Tableau 19 : COUT DE PRODUCTION MOYEN/HA

    Types de Coûts

    Nature

    Des dépenses

    Coût effectué(CE)

    (FCFA)

    Coût Non Effectué(CNE)

    (FCFA)

    Coût variable

    *Consommations. Inter

    *M.O Salariée et familiale

    *Coût des emprunts

    Coûts. Fixes

    Rente terre

    Amortissent

    Rente eau

    Intérêt sur capitaux propres

    414 275

    115650

    227875

    97000

    39 000

    25 000

    9 000

    5 000

    52 950

    52 950

    205 527

    205 527

    Total
    A=CE = 453 275
    B=CNE = 258 477

    TOTAL des coûts (A+B)

    CT=711 752

    Résultats de notre étude

    3.1.5.2- LE PRODUIT D'ACTIVITE DU RIZICULTEUR

    Le produit d'activité du riziculteur est constitué essentiellement du riz paddy duquel est tiré le riz blanc et le son (petit son) que le riziculteur vend aux éleveurs de porcs ou de volaille.

    A- Rendement moyen en paddy et riz décortiqué / ha/saison de culture

    Le rendement varie entre 3 et 4,5 tonnes de paddy par ha, soient 1,95 et 2,84 tonnes de riz décortiqué par saison de culture. En moyenne, on a observé un rendement de 3,6 tonnes /ha de paddy, ce qui correspond après conversion12(*) à 2,34 tonnes de riz blanc par saison.

    .

    Par rapport au rendement de 5,32 tonnes de paddy/ha/saison de culture, enregistré par Tokpa sur le périmètre d'Agoméglozou, on remarque que le rendement sur le périmètre de KOVIE est faible. On peut expliquer cette différence par deux raisons :

    On a considéré lors des enquêtes les résultats des trois saisons observées dans la zone de production avant de définir un rendement moyen pour la zone, alors que Tokpa n'a considéré que les résultats d'une seule saison.

    La deuxième raison est la différence observée dans les rendements lorsqu'on passe d'une saison à une autre, les deux premières saisons étant plus productives que la troisième qui est moins arrosée que les autres.

    B - Rendement moyen en son

    La détermination du rendement en son se fait à partir du coefficient de conversion de paddy en son ou du taux de disponibilité en son qui est de 12% en moyenne ; ainsi, le rendement moyen observé sur le périmètre est de 432Kg/ha

    3.1.5.3 -L'EVALUATION DU PRODUIT BRUT A L'HECTARE

    Le produit brut moyen que nous évaluons représente la valeur de la production (Riz décortiqué et son), d'un ha, y compris la partie de la production autoconsommée ou affectée à d'autres usages.

    Pour ce faire, nous avons considéré le rendement moyen en riz décortiqué, et en son, et les différents prix auxquels sont vendus ces deux produits.

    Suivant la forme de vente adoptée par le producteur, nous avons distingué trois prix différents :

    - En vente au détail, le prix moyen est 354 FCFA/Kg, prix de vente chez les détaillants sur les marchés ruraux du ZIO.

    - En vente en gros, le prix moyen observé est 275FCFA/ Kg du riz blanc.

    - Sachant que les riziculteurs font une vente mixte, c'est-à-dire, une partie de la production vendue en gros et l'autre au détail ; nous avons déterminé un prix pondéré, en fonction des proportions du riz vendu en gros et en détail.

    Le prix pondéré obtenu est 310 FCFA/Kg 13(*)

    Les prix du son variant également en fonction de l'offre du riz, et est en moyenne de 24 FCFA/ Kg :

    Valeur de la production du Son par ha du son = 24 x43214(*) = 10368 FCFA/ ha

    En aval de ce qui précède, on peut tirer le produit brut moyen par ha comme suit :

    Tableau 20 : LE PRODUIT BRUT MOYEN

    NATURE

    Produit Brut (vente au détail) «PBm1 »

    Produit Brut (vente en gros) «PBm2 »

    Produit Brut(vente Mixte) «PBm3 »

    1- Rendement riz blanc

    2- Prix de vente moyen

    3- Valeur du riz / ha

    4- Valeur Son / ha

    2.340 Kg / ha

    354 FCFA / Kg

    V1= 828.360 FCFA / ha

    V2= 10.368 FCFA / ha

    2.340Kg / ha

    275 FCFA / Kg

    V1 = 643.500 FCFA / ha

    V2 =10.368 FCFA / ha

    2.340 Kg / ha

    310 FCFA / Kg

    v1 = 725.400 FCFA / ha

    v2 = 10.368 FCFA / ha

    TOTAL PB moyen par (ha) v1+v2

    838.728 FCFA / ha

    653.868 FCFA / ha

    735.768 FCFA / ha

    Résultats de notre étude

    A- Ratio de produit brut par jour de travail : (RPBm/JT)

    Le ratio du produit brut par jour de travail nous permet d'apprécier le niveau d'intensification de la culture de riz à KOVIE. C'est le résultat du rapport du PBm par le nombre de jour de travail soit 192 jours.

    Les résultats suivants sont observés :

    - (RPBm1 / JT) = 4.368 FCFA/JT

    - (RPBm2 / JT) = 3.406 FCFA/JT

    - (RPBm3 / JT) = 3.832 FCFA /JT

    Dans tous les cas, on constate que le RPBm / JT est supérieur à 3000 FCFA/JT. Comparé au salaire journalier de l'ouvrier agricole qui varie selon les tâches entre 650 et 800 FCFA, nous pouvons déduire que la riziculture pratiquée est assez intensive, ce qui dénote, un usage courant d'intrants modernes (engrais, semences améliorées, pesticides etc.) et de moyens mécaniques.

    B- Revenu Brut moyen à l'ha (RBm)

    Nous voulons déduire par-là, la rémunération du travail et la rémunération de la gestion assurée par le riziculteur et sa famille, ainsi que celle de la totalité du capital réellement investi dans l'exploitation, qu'il soit emprunté ou non.

    RBm = PBm - (CT- coût non effectué - coût des emprunts)

    (CT- Coût non effectué)=CE (Coût Effectué), on peut alors écrire :

    RBm = PBm (CE coût des emprunts)

    Suivant les trois modes de vente considérés antérieurement, et en considérant les origines des emprunts, on a :

    Tableau 21 : LE REVENU BRUT MOYEN D'EXPLOITATION

    RIZICULTEURS MOYENS A KOVIE

    TYPE DE VENTE

    DETAILLANTS

    GROSSISTES

    VENTE MIXTE

    PBm

    838.728 FCFA / ha

    653.868 FCFA / ha

    735.768 FCFA / ha

    CE - coût des emprunts

    356.275 FCFA/ha

    356.275 FCFA/ha

    356.275 FCFA/ha

    RBm selon les types de vente

    482.453 FCFA / ha

    297.593 FCFA / ha

    379.493 FCFA / ha

    Résultats de notre étude

    Ces résultats montrent que la gestion et le travail apportés par la famille du riziculteur à KOVIE sont rémunérés à hauteur de 379.393 FCFA/ha, ce qui est comparable à ce que Tokpa a trouvé sur le périmètre d'Agoméglozou soit 339.941,57FCFA.

    Il faut maintenant se poser la question de savoir si les riziculteurs de KOVIE tirent un bien être de ce montant vue sa valeur non négligeable dans le conteste économique du pays. Ceci nous amène, à détermination du Revenu Net moyen d'exploitation à KOVIE (RNm).

    C - Revenu Net moyen d'exploitation (RNm)

    C'est l'un des meilleurs estimateurs du niveau de production des petites exploitations (John L. Dillon et Al, 1996). Il représente le bénéfice tiré de l'exploitation par la famille du riziculteur, et disponible à cette dernière. C'est donc le revenu de la famille du riziculteur : RNm= RBm- coût des emprunts.

    Tableau 22 : REVENU NET MOYEN D'EXPLOITATION

    VENTE

    DETAILLANTS

    GROSSISTES

    VENTE MIXTE

    RBm

    482.453 FCFA / ha

    297.593 FCFA / ha

    379.493 FCFA / ha

    Coût des emprunts

    97.000 FCFA / ha

    97.000 FCFA / ha

    97.000 FCFA / ha

    RNm selon les types de vente

    385453 FCFA / ha

    200593 FCFA / ha

    282.493 FCFA / ha

    Résultats de notre étude

    Une analyse du RNm révèle que le riziculteur de KOVIE ne disposera pas assez de moyen financier pour faire face à sa production la saison suivante s'il ne devait compter que sur son revenu personnel.

    Les dépenses incompressibles auxquelles il avait fait face s'élevant à 356.275 FCFA (CE coût des emprunts), il doit donc solliciter obligatoirement un prêt, à condition qu'il vende toute sa production au détail, ce qui ne lui permettrait pas de commencer à temps sa nouvelle saison.

    3.1.5.4 - LE PRODUIT NET MOYEN D'EXPLOITATION (PNM) / TAUX DE RENTABILITE(TR)

    Le PNm représente la différence entre le Produit Brut moyen et le Coût Total (John L. Dillon et Al, 1996). Il est indispensable pour une détermination plus réaliste de la rentabilité exacte de la production, car il prend en considération tous les coûts (Coûts effectués et non effectués).

    PNm = PBm CT

    Le TR représente, le rapport entre le PNm et le CT.

    TR= (PNm /CT) x 100

    Tableau 23 : PRODUIT NET MOYEN D'EXPLOITATION /TAUX DE RENTABILITE

    VENTE

    DETAILLANTS

    GROSSISTES

    VENTE MIXTE

    PBm

    838 728 FCFA / ha

    653 868 FCFA / ha

    735 768 FCFA / ha

    CT

    711 752 FCFA / ha

    711 752 FCFA / ha

    711 752 FCFA / ha

    PNm selon les types de vente

    156 344 FCFA / ha

    -28 516 FCFA / ha

    24 016 FCFA / ha

    Taux de rentabilité(TR)

    23%

    -4.2%

    3.4%

    Résultats de notre étude

    On retient que le riz tel que cultivé à KOVIE, est financièrement rentable, que le riziculteur adopte le mode de vente mixte ou la vente au détail.

    Sachant que la plupart des riziculteurs ont adopté la vente mixte, il faut donc qu'ils respectent une combinaison (45% de la production vendue en détail et 55% en gros) qui leur permette de tirer meilleur profit de leur production et vendre dans le temps disponible pour faire face à une nouvelle saison sans accuser de retard.

    Dans l'ensemble, le taux de rentabilité financière minimum de 50% acceptable en agriculture n'est pas atteint quel que soit le type de vente adopté.

    Cette situation doit-elle dissuader les riziculteurs de KOVIE de produire sur le périmètre ? Seule la rémunération du travail familial nous permettra de nous fixer.

    A - Rémunération du Travail Familial (RTF)

    Calculée en déduisant du revenu de la famille la rémunération du capital propre du producteur, elle nous permet, connaissant le nombre de personnes de la famille travaillant sur l'exploitation, l'estimation du revenu par personne ou par heure de travail familiale (Von Fleckenstein et Gauchon, 1992 et Collinson, 1983).

    Tableau 24 : REMUNERATION DU TRAVAIL FAMILIAL/REMUNERATION DU TRAVAIL JOURNALIER

    RATIOS

    Riziculteurs de KOVIE

    Rémunération du travail familial (RNm15(*)-ICP16(*))

    76.966 FCFA ha

    Revenu / jour de travail familial17(*)

    1.166 FCFA /ha

    Résultats de notre étude

    La rémunération du travail familial est 76.966 FCFA.

    Le revenu journalier pour le riziculteur moyen de KOVIE, est satisfaisant comparé à ce qui se fait sur le marché du travail agricole en milieu rural qui est inférieur à 800F CFA par jour.

    Les producteurs peuvent continuer à produire, tout en cherchant les voies et moyens pouvant les aider à améliorer la rentabilité de leurs exploitations.

    QUATRIEME PARTIE

    PROPOSITION D'UNE TECHNIQUE DE VALORISATION DU RIZ

    CONCLUSION-SUGGESTIONS

    4 - PROPOSITION DE TECHNIQUES DE VALORISATION ET DU MARCHANDISAGE APPROPRIE DU RIZ DE KOVIE

    Ces techniques se basent sur l'utilisation de moyens traditionnels pouvant aider à une amélioration de la présentation du riz produit à KOVIE par un calibrage du produit pour en obtenir plusieurs qualités allant : du riz blanc grain long qualité supérieure au riz brisure encore appelé riz couscous.

    4.1 - TRIAGE ET CALIBRAGE DU RIZ BLANC.

    Le triage est manuel et il se fait en même temps que le calibrage. Le matériel utilisé est à la portée de tous les paysans et est constitué de:

    - Trois grandes bassines

    - Un bol

    - Une série de calibreuses ou cribles artisanaux de mailles différentes

    - Quatre plateaux

    Figure 8 : SCHEMA DESCRIPTIF DU DISPOSITIF DE CALIBRAGE ARTISANAL

    Image 9

    Résultats de notre étude

    Avec ce matériel, nous avons une unité de triage pour 4 personnes. Certes les performances de cette unité de triage restent encore incomparables aux unités modernes proposées par SEA (voir annexe) qui peut en une heure trier entre 2 et 9 tonnes de riz selon la puissance des machines.

    Les performances obtenues avec notre unité artisanale de triage manuel donnent en moyenne 300kg de riz /journée de travail, pour l'équipe de quatre personnes. Cela peut paraître très insignifiant mais les résultats obtenus à partir du module proposé sont intéressants.

    D'abord, nous obtenons trois qualités de riz :

    - Le riz grains long, représentant 70% du produit trié (riz de première qualité) ;

    - Le riz brisure, communément appelé riz couscous, représentant 25% environ du produit trié ;

    - Les écarts de triage, constitué de brisure plus fine, et de déchets de diverses natures. Cette dernière partie du résultat de tri est vendue aux éleveurs comme sous produit entrant dans l'alimentation de la volaille.

    Le tableau suivant, montre les résultats obtenus à la suite du processus de triage.

    Les prix considérés sont ceux pratiqués sur les marchés urbains, plus précisément sur celui de Lomé. On a choisi les prix de Lomé parce que nous avons tenu compte des exigences des consommateurs de Lomé en matière de qualité de riz et avons pensé à la vente en milieu urbain.

    Tableau 25 : PRODUIT BRUT MOYEN / HA DANS LE CAS DE LA VALORISATION

    Résultats

    Qualité du riz

    Non trié

    (25à30% de brisures)

    Trié grains longs

    (2 à 3% de brisures)

    Brisures

    (riz couscous)

    Ecart de trie

    (déchets résultant du triage)

    Production moyenne Kg/ha, riz décortiqué

    2340

    1638

    585

    117

    Prix moyen du riz (FCFA/kg) à Lomé

    35018(*)

    600

    200

    40

    Valeur de la production (FCFA)

    819 000

    982 800

    117 000

    4 680

    Produit Brut (PB)

    819 000 FCFA

    1 104 480 FCFA

    Résultats de notre étude

    4.2-COUT DE LA TRANSFORMATION (Calibrage /Triage)

    4.2.1- CHARGES FIXES

    Tableau 26 : AMORTISSEMENTS

    Matériels

    Durée de vie utile

    Coût d'achat

    (FCFA)

    Amortissement

    annuel

    Amortissement

    mensuel

    Bassines en plastique

    5 ans

    15 000

    3 000

    250

    Bol de mesure

    10 ans

    1 500

    150

    12,5

    Plateaux de tri

    5 ans

    4 500

    900

    75

    Cribles métalliques

    1

    6 000

    6 000

    500

    Total

    10 050 FCFA

    837,5 FCFA

    Résultats de notre étude

    Emballages 36 270 FCFA

    4.2.2 - CHARGES VARIABLES

    Pour une équipe de quatre manoeuvres, le triage et le conditionnement de trois cent kilos de riz équivalent à une journée de travail suivant notre expérience.

    Sur une base de salaire de 20.000 FCFA par mois, nous avons obtenu les résultats suivants :

    En huit (08) jours de travail, l'équipe de quatre manoeuvres trie 2340 Kg et chacun reçoit 7 800 FCFA.

    - Main-d'oeuvre (7 800 FCFA x 4) 31 200 FCFA pour les 4 manoeuvres

    - Transport de la production à Lomé 11 700 FCFA

    NB : Pour trouver ces résultats, nous avons engagé des gens qui ont bien voulu se prêter à cette expérience moyennant ce salaire.

    4.2.3 - CHARGE TOTALE (CT)

    Pour déterminer la charge totale, nous avons considéré l'amortissement journalier et non l'amortissement annuel, parce que le triage des 2340 kg de riz se fait en 8 jours.

    Charge totale = charges variables + charges fixes

    = (31 200 FCFA19(*)+11 700 FCFA20(*)) + (223 FCFA21(*)+36 270 FCFA22(*))

    =79 393 FCFA que nous pouvons considérer comme le coût marginal résultant de l'introduction de l'unité de triage.

    4.2.4 - PRODUIT NET ISSU DE LA TRANSFORMATION DU RIZ (PN)

    PN= PB - CT= 1.025.087 FCFA

    4.3- ANALYSE MARGINALE DE L'IMPACT DU LA TRANSFORMATION ARTISANAL DU RIZ

    Tableau 27 : ANALYSE MARGINALE

    Situations considérées

    Paramètres mesurés

    Situation avant introduction de l'unité de triage

    Situation après introduction de l'unité de triage

    Produit Brut

    819 000 FCFA

    1 104 480 FCFA

    Variation du PB ou (PB.ma)

     

    +285 480 FCFA

    Coût marginal (C.ma)

     

    -79 393 FCFA

    Produit Net marginal (PB.ma-C.ma)

     

    +206 087 FCFA

    Taux marginal de rentabilité

     

    259.6 % =206 087x100

    79 393

    Résultats de notre étude

    Cette analyse nous permet de conclure qu'un investissement de 100 FCFA supplémentaire rapporterait un revenu supplémentaire de 259 FCFA.

    Ce résultat montre que l'adoption de cette unité de tri artisanal avec un système de conditionnement bien approprié, apporterait un supplément de revenu non négligeable au producteur.

    Il faut noter que pour cette expérience, nous avons considéré le prix test de 600FCFA /kg (riz grain long), prix que nous avions adopté au moment de la mise du produit sur le marché à Lomé. Le prix réel du riz parfumé sur le marché de Lomé varie entre 700 FCFA/kg et 840 FCFA/kg (prix consommateur).

    Les consommateurs, face à la qualité et au prix du riz mis sur le marché ont fait montre d'une grande satisfaction.

    4.4 - CONCLUSION - SUGGESTIONS

    4.4.1. - CONCLUSION GENERALE

    La production rizicole du bassin du ZIO est porteuse de gains de productivité.

    En effet, l'emploi des intrants (semences sélectionnées, engrais, produits phytosanitaires) et de nouvelles techniques culturales améliorées intégrant l'usage de machines agricoles perfectionnées (motoculteur, batteuse, Vanneuse et décortiqueuse, etc.) y sont introduites et suscitent l'intérêt des riziculteurs qui s'y attellent, abandonnant sur leur passage, les pratiques extensives manuelles que mécaniques, pour celles plus intensives.

    La dévaluation du franc CFA a été très bénéfique à la production nationale à cause des effets induits sur les prix ; la professionnalisation du métier de riziculteur y a joué également un rôle dynamique, sur le périmètre.

    Le travail est bien organisé dans chaque famille de riziculteur et on note de la part de chaque producteur une volonté manifeste de produire en tenant compte des besoins exprimés par le consommateur à travers les recherches des variétés appréciées par ces derniers.

    Le niveau d'éducation scolaire en nette progression et la reconversion à la riziculture des chefs de famille d'autres domaines d'activité ne sont sans doute pas étrangers à tous ces changements observés sur le périmètre.

    L'effectif des riziculteurs est en nette progression avec comme corollaire une diminution de la superficie moyenne par riziculteur. Ceci se justifie par l'intérêt que porte la population autochtone sur cette culture qui est considérée par l'ensemble des paysans enquêtés comme la principale culture de rente dans la zone.

    La décision de production est dictée chez le riziculteur par l'observation des paramètres que sont la disponibilité en eau d'irrigation et de pluie, les périodes de grande consommation et le nombre de riziculteurs pouvant emblaver au même moment. Ceci est commandé par le désir de produire en quantité pour s'assurer une bonne vente, soit parce que c'est une période d'importantes demandes, soit parce que les prix sont plus intéressants.

    Beaucoup de travaux restent encore à faire dans le domaine de l'organisation et de la gestion du périmètre par les producteurs.

    Les difficultés éprouvées par les responsables du Centre CRZ pour recueillir les redevances d'eau et l'absence d'organisations paysannes bien fonctionnelles pour la gestion du patrimoine laissé à eux par les Taïwanais et la quasi-absence d'une organisation paysanne de commercialisation, témoignent de l'importance des domaines où les interventions doivent être concentrées à l'avenir.

    Le refus des organisations financières de soutenir les producteurs pour les raisons citées précédemment, vient corroborer ces observations et attestent du manque de confiance qui résulte de cette absence d'une organisation paysanne digne de ce nom ; très peu de groupements des riziculteurs fonctionnent réellement.

    L'ensemble de ces observations nous a conduits à faire les recommandations et suggestion suivantes :

    4.4.2- SUGGESTIONS

    4.4.2.1. POUR UN RESPECT SCRUPULEUX DES TECHNIQUES CULTURALES

    Les techniques culturales entre autres facteurs (édapho-climatiques, maladies, insectes etc....), peuvent avoir une influence notoire sur la productivité du riz. Parmi elles, le nombre de plantules par touffe au repiquage occupe une place de choix.

    En effet des observations faites en stations montrent que les meilleurs résultats de productivité sont obtenus, lorsqu'on utilise entre 1 et 3 plantules (Bourono, 1994).

    Or sur le périmètre, la tendance est à l'utilisation d'un grand nombre de plantules (entre 6 et 10) par touffe, sous prétexte d'obtenir un rendement fiable. Mais avec une densité élevée, le tallage des plants est affecté, ce qui a des répercussions sur la forme des talles, la dimension de la panicule et par conséquent sur le nombre de grains par panicule, leur taux de maturation et leur poids.

    Pour éviter les baisses de rendement, le respect d'un nombre de plantules au repiquage compris entre 1 et 3 est indispensable.

    Outre le respect du nombre de plantules au repiquage, l'influence de certaines fumures sur la croissance et le rendement mérite d'être prise en considération.

    Des expériences ont montré que le riz irrigué cultivé sur un sol pauvre en phosphore (P2O5) donne un rendement très faible. De façon plus approfondie, l'importance du phosphore dans le cadre général, sur la croissance, le cycle végétatif et le rendement des récoltes a été montré par Roger GERVY(1990).

    Il est recommandé pour une bonne récolte la dose de 100 kg de P2O5 par ha.

    Nous encourageons les riziculteurs à l'utilisation du phosphate naturel.

    4.4.2.2. POUR UNE BONNE GESTION DE L'EAU

    «  Il faut deux fois plus d'eau pour produire du riz que pour toute autre  céréale » M. Ismail Serageldin (mardi 25 mai 1999), soit deux tonnes d'eau pour une tonne de riz. Cette déclaration du président du CGIAR montre combien l'eau tient une place déterminante dans la production du riz. Pour ce faire, toute proposition pouvant amener à une réduction de la quantité d'eau ne peut qu'être recommandable surtout lorsque nous savons tous les aléas auxquels est soumis le régime hydrique des pays de notre pays.

    La nouvelle méthode que nous voulons recommander ici et qui a fait l'objet de la publication sur Internet permet de réaliser 25% d'économie d'eau.

    Elle prévoit d'abord de semer des graines à peine germées dans des champs boueux au lieu d'attendre que la plante ait 25 à 3O jours pour la repiquer dans les champs emplis d'eau.

    Cette recommandation est non seulement intéressante pour le bénéfice d'eau que cela permet de réaliser, mais allège le travail du riziculteur en lui évitant le transport des plantules du lieu de pépinière aux différents casiers, ce qui permet par conséquent une réduction du coût et de temps.

    La mise en place d'une organisation paysanne de gestion du périmètre ou une association d'irrigants est indispensable, vu l'état de délabrement avancé dans lequel se trouve le barrage. Du point de vue organisationnel, cette association doit comprendre les organes suivants :

    - L'Assemblée générale, composée de tous les riziculteurs faisant partie de l'association. C'est l'organe suprême. Elle a pour principale fonction de choisir les représentants des riziculteurs (conseil de direction) et d'approuver ou de rejeter les plans de gestion.

    - Le Conseil de direction : c'est l'organe d'exécution le plus élevé. Il à pour principale fonction de superviser et de diriger l'exécution des travaux approuvés par l'assemblée et d'établir chaque année des plans de gestion.

    - Direction : elle est directement chargée d'exécuter les instructions que lui donne le conseil de direction et s'acquitter des tâches de routine.

    - Les unités d'exécution : elles sont chargées de tâches spécifiques concernant par exemple l'exploitation, l'entretien et l'administration.

    - Les tribunaux d'irrigation : ils sanctionnent les infractions commises à l'encontre des règles et statuts de l'association. Le jury se compose généralement de personnes choisies parmi des personnalités éminentes du conseil.

    4.4.2.3. - POUR UNE PRODUCTION PLUS SAINE

    De plus en plus, le consommateur de par le monde réclame un produit sain et biologique. Mais les tendances actuelles observées sur le périmètre ne permettent pas d'envisager une diminution des quantités d'engrais mais plutôt son augmentation à cause de la diminution de la fertilité des sols. Pour cela, nous préconisons le compostage et la pratique du riz canard qui permettent une restauration du sol pour le premier et surtout une diminution de l'usage des engrais chimiques.

    Une étude comparative sur la réduction de coût et de travail supplémentaire occasionné par ces propositions serait indispensable pour voir les possibilités de leur adoption par les paysans.

    La construction de nouvelles aires de séchage serait également indispensable pour éviter les retards dans les programmes de séchage, causés par le nombre important de personnes candidates au séchage après chaque récolte.

    Certains producteurs obligés de rembourser leur créancier sont obligés de faire leur séchage à même le sol loin des regards, ce qui favorise l'introduction des corps étrangers dans le paddy et n'est pas sans action négative sur l'appréciation du produit final par les consommateurs.

    4.4.2.4 - POUR AMELIORER LE NIVEAU DE LA RENTABILITE FINANCIERE ET SOCIALE DE LA RIZICULTURE.

    Pour être plus compétitif, dans la logique de libéralisation en vogue dans les pays de la sous-région, il est indispensable que le niveau de rentabilité de la culture du riz soit rehaussé.

    Pour ce faire, des mesures drastiques doivent être prises pour, non seulement préserver les acquis des riziculteurs mais surtout pour augmenter de façon notable les bénéfices tant financiers que sociaux apportés par cette culture. Il faudra donc l'adoption de techniques de production et de transformation comprimant davantage le prix de revient du produit final. Cela ne serait possible que si un accent particulier est mis sur le travail de groupe ou en association.

    A présent, l'utilisation d'une technique de triage artisanal comme celle que nous avons proposée dans ce document peut non seulement apporter une amélioration notable au revenu du riziculteur, mais également créer du travail aux jeunes. Ensemble, les riziculteurs peuvent arriver à acheter une trieuse plus performante et créer un label pour leur produit, lequel sera imprimé sur leurs emballages.

    Il faut, enfin, pour une plus grande efficacité du système, une bonne répartition des variétés dans l'espace sur le périmètre, ceci en vue d'éviter les mélanges. Ce qui facilitera l'homogénéité des récoltes suivant les quartiers et leur différenciation au niveau du conditionnement et de la commercialisation.

    4.4.2.5 - POUR UN ENGAGEMENT POLITIQUE PLUS RESPONSABLE.

    Aujourd'hui, il faut noter un désengagement de l'Etat face à un certain nombre de choses : les paysans doivent eux-mêmes s'organiser pour faire face aux besoins directs, liés à l'entretien du périmètre irrigué (le réseau d'irrigation). Ils doivent également, eux même trouver les moyens financiers et matériels liés à leurs activités. Ils se chargent aussi de la commercialisation de leur production.

    Certes, cette nouvelle politique a des cotés positifs, mais il serait avantageux que l'on repense cela pour l'adapter à chaque domaine d'activité agricole afin qu'elle incite à la production. Car si l'on compare le producteur du coton au producteur du riz, on remarque que les deux ne sont pas logés à la même enseigne.

    Tout est fait pour inciter le producteur de coton à produire plus, alors que le producteur du riz est presque laissé à lui-même. Il faut donc les encourager par des mesures concrètes.

    Dans un premier temps, protéger les producteurs nationaux contre la concurrence nocive des importateurs de riz. Il faut pour cela que des mesures douanières soient prises, car une application aveugle de la libéralisation du marché comme le recommande l'UEMOA, sans tenir compte de l'état de précarité dans lequel se trouve notre riziculture, serait très préjudiciable à la production nationale. La Côte d'Ivoire, le Mali et le Sénégal, Etats qui ont compris très tôt le rôle important que joue le riz dans leur économie, ont mis les moyens financiers et matériels pour que la riziculture soit développée. Ils sont plus avancés que nous dans le domaine.

    Sachant que dans le domaine de la production, l'argent est essentiel, nous pensons que si rien n'est fait pour soulager les producteurs, l'avenir de la production sur le périmètre est très problématique. La preuve, cette année 2001 à peine 10% des producteurs du périmètre ont produit.

    Pour y arriver, nous pensons à un système de fourniture aux producteurs des moyens de production en nature, (engrais, semence et produits phytosanitaires). On peut également inclure certains services comme la fourniture de motoculteur pour le labour et après la récolte assurer le décorticage du paddy.

    Ces propositions sont motivées par le souci du recouvrement facile du crédit qui leur est alloué en nature et surtout pour les amener à une utilisation effective du crédit aux fins destinées.

    La structure qui sera chargée de ce travail, pourrait récupérer sous forme de riz décortiqué, tout ce qu'elle a investi selon les termes du contrat qui le lie aux producteurs, pendant le décorticage.

    Elle sera donc une structure de commercialisation et de financement. Les deux plus importantes choses qui font défaut sur le périmètre. Il va sans dire que si elle n'intègre pas dans ses activités, un programme de suivi et d'encadrement des riziculteurs, il lui sera difficile de faire le recouvrement des produits.

    On peut dire comme Bourahiman Ouattara(1998) que les changements actuels dans l'environnement politique et économique du monde et surtout de l'Europe et ceux à venir doivent amener les dirigeants à développer certaines cultures céréalières, notamment ceux qui font l'objet de grande consommation en vue de résorber le déficit d'approvisionnement du marché UEMOA en riz et en passant, d'économiser des devises ; à cause des conséquences imprévisibles que ces changements peuvent avoir sur le commerce mondial.

    4.4 - REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    1 - A. BERGERET, J.F. CRUZ, F. TROUDE : Etude d'une ligne semi-industrielle d'usinage du riz, 1989, Page 232

    2 - ALI BAKAYOKO : L'agriculture, pilier de l'économie ; Marchés nouveaux Togo (Cap sur l'an 2000) N°2, 1998, page 320-330

    3 - ANTOINE ROGER-ESTRADE - Les politiques du riz en Afrique Subsaharienne, étude des cas du Burkina-Fasso, Niger, Mali, Sénégal et Tchad n° 114, Rome 1993, Page 129.

    4 - BAKARY TRAORE. L'intégration économique de la paysannerie en Afrique Subsaharienne. Harmattan, 1989, Page.

    5 - BOURAHIMAN OUATTARA. Les prix des produits alimentaires baissent,

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    13 - FISK, E. K: The Subsistence Component in National Icome Accounts:

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    16 - J. C. FAVIER : Valeur nutritive de céréales au cours de leurs transformations, 1989, Page 293

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    20 - JOHN LESLIE LIVINGSTONE. MBA FINANCES, Synthèse des meilleurs cours des grandes Business Schools américaines, Nouveaux horizon, paris 1996, 418

    21 - KADJOSSOU BAMA AKOUSSO. Projet de dynamisation des activités rizicoles pour une coopérative de services à Mission TOVE ; Mémoire présenté en vue de l'obtention du DESCOOP, 1996 ; 118 Pages

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    23 - M.K KARSA : Commercialisation des produits agricoles : note de cours

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    31 - YAOVI SAMLABA: La manutention des systèmes productifs : agricoles de la région des plateaux au Togo; Thèse de doctorat, Université de Montpellier, 1992.

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    34 - Y.BERNARD et J.C COLLI: Dictionnaire économique et financier, 1975.

    * * DSAID : Direction des Statistiques Agricoles de l'Informatique et de la Documentation. (ex) DESA.

    * 1 Les informations sur les caractéristiques agronomiques de la culture, sont inspirées de J.P. DOBELMANN, Riziculture pratique ; 1 ; RIZ irrigué, 1980, Paris, Pages 2 -21 et 201 - 203

    * 2 Divers termes sont utilisés pour plus d'un type de riziculture

    * 3 Jusqu'à quelques semaines après le semis

    * 4 Jusqu'au moment de semis ou repiquage.

    * 5 Procédé décrit par J. C. Favier : Valeur nutritive de céréales au cours de leurs transformations, 1989, Page 293,

    * 6 Voir consommations intermédiaires, pour les herbicides utilisés et leur dosage.

    * 7 Voir consommations intermédiaires, pour les insecticides utilisés et leur dosage.

    * 8 Déterminée à partir des chiffres d'affaire annuelle des décortiqueuses, qui varient entre 2.400.000 et 3.600.000fcfa

    * 9 Obtenu grâce au triage effectué sur riz blanc par le système artisanal que nous avons conçu.

    * 10 Total coût effectué

    * 11 Montant moyen des emprunts

    * 12 Le taux de conversion riz paddy en riz décortiqué est de 65%

    * 13 44.3% de la récolte est vendu en détail

    * 14 Le taux de disponibilité en son est de 12% : (Rendement paddy) x 12%=rendement en son.

    * 15 RNm cas de la vente mixte, telle que pratiquée par les producteurs.

    * 16 ICP = Intérêt sur Capital Propre

    * 17 Le nombre total de jour de travail familial est de 66.

    * 18 Prix du Kg du riz de KOVIE à Lomé

    * 19 Montant total des salaires de la main-d'oeuvre en 8 jours de travail.

    * 20 Coût du transport de KOVIE à Lomé du riz décortiqué non encore trié.

    * 21 (Amortissement mensuel divisé par 30) x 8

    * 22Coût de revient de l'emballage pour le conditionnement du riz trié.






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote