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Musique Numérique

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par Pierre-Louis Gatineau
ISCOM-Paris - Master 1 Communication 2009
  

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3.2 La promotion des offres alternatives : les offres « libres »

Ainsi que l'explique Jean-Baptiste Soufron : « Le libre représente une démarche qui organise l'ensemble de l'Internet ».

Le « libre » est souvent mal comprit car trop souvent confondu avec la gratuité des contenus. Il s'agit bien souligne-t-il, « non d'une absence de règle mais d'un modèle d'innovation comportant des obligations pour les utilisateurs sans lesquels le développement extraordinaire des usages et des applications numériques n'auraient pas été possible ».

3.2.1 Etat des lieux de l'offre « libre »

Qu'est ce que la musique « libre » ?

Une création musicale est dite libre lorsqu'elle est soumise à des conditions
d'utilisation et de distribution (échange, copie) spécifiques. Les « Creative
Commons » constituent le groupement de licences le plus répandu dans le

domaine de la création musicale « libre ». Cet ensemble de licences a pour but de fournir un outil juridique garantissant la protection des droits et autorisations liés à l'utilisation, la modification, la copie et le partage d'une création musicale. Ces licences dissocient les fondements de la propriété intellectuelle à la propriété physique. C'est en quelque sorte la réponse faite par des créateurs (et leurs publics) allant à l'encontre des droits d'auteurs traditionnels qu'ils estiment nuisibles à la diffusion et à la culture.

Qui sont ces créateurs et leurs publics ?

Le principe de la musique libre est apparu en réponse à la domination des majors dans le paysage musical. Jugeant cette domination purement marchande, déconnectée de la valeur profonde de la culture et du partage, on peut appeler ces tenants d'une vision libérée, des « pronétaires » :

« J'appelle pronétaires ou pronétariat (...) une nouvelle classe d'usagers des réseaux numériques capable de produire, diffuser, vendre des contenus numériques non propriétaires, en s'appuyant sur les principes de la « nouvelle économie » (...) il s'agit d'usagers d'internautes de « blo gueurs » de citoyens comme les autres, mais qui entrent de plus en plus en compétition avec les infocapitalistes traditionnels, auxquels ils ne font plus confiance. »

Cet extrait29 de Joël Rosnay illustre toute la teneur idéologique qui anime les créateurs de musiques « libre » et leur public. Le fait d'associer
systématiquement « créateurs » à « public » sous-entend la forte proximité de ces acteurs.

Comment les créateurs de la « musique libre » se produisent-ils

Ces créateurs sont pratiquement inconnus du grand public car n'appartenant pas à une
major ou un label indépendant. Ils ne bénéficient donc pas des effets de promotion du

29 DE ROSNAY, Joël, « La révolte du pronétariat », Editions Fayard & Creative Commons http://www.pronetaire.com/livre/

« star system » relayés par les vecteurs traditionnels des mass médias. Ces pronétaires, créateurs d'une musique conditionnée par les licences « Creative Commons », mettent en partage leurs oeuvres sur les réseaux P2P et sont téléchargeables gratuitement sur des sites tels que « dogmazic.net » et « jamendo.com ». On peut alors se demander comment ces créateurs parviennent à produire leurs oeuvres. Deux situations sont à considérer :

- La première concerne des créations qui font appel à des talents d'artistes tels que les chanteurs et musiciens. Pour un enregistrement de qualité, le passage en studio est quasiment inévitable. Une journée en studio d'enregistrement coûtait jadis près de 2500 euros. Aujourd'hui les tarifs avoisinent 250 euros par jour. 5 à 1 0 jours peuvent suffire pour l'enregistrement d'un album (cette estimation dépend beaucoup du genre musical).

- La seconde est représentée par les créations électroniques, c'est-à-dire réalisables grâce à un ordinateur. Moyennant un investissement pouvant aller de 2000 à 5000 euros et un bon niveau d'expertise, un créateur peut s'autoproduire. L'apport personnel est nécessaire dans les deux cas, mais des créateurs sont parvenus à lever des fonds grâce à Internet en misant sur la contribution de leurs publics/sympathisants.

Comment ces créateurs vivent-ils de leurs créations ?

Partant du principe qu'ils ont acquis une notoriété auprès de leurs publics par le biais d'Internet (site d'écoute/téléchargement et P2P), ces créateurs parviennent à vivre grâce au concert, spectacles vivants et exploitations de leurs oeuvres par des producteurs, publicité, cinéma etc. dans le cadre des licences commerciales prévues par les « Creatives Commons »

De nombreux artistes anciennement produits par des labels ont ouvert la voie en mettant volontairement à disposition leurs oeuvres à la fois sur leur site Internet et sur les réseaux P2P.

A titre d'exemple, en 2007 le groupe Radiohead proposa le téléchargement libre de son dernier album « In Rainbows ». Disponible gratuitement sur le site Internet du groupe (et sur P2P), l'album ensuite commercialisé a été vendu à plus de 3 millions d'exemplaires alors que les 3 précédents albums n'avaient été vendu qu'à quelques centaines de milliers d'exemplaires. Une forte opération marketing au service d'un groupe déjà célèbre qui a ouvert la voie à bon nombre d'initiatives similaires.

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