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Analyse du système de biomonitoring du Parc National de Taï

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par Konan Kan Fulbert KOUADIO
Institut National Polytechnique Houphouet Boigny de Yamoussoukro - Ingénieur des Eaux et Forêts 2006
  

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2. SYSTEME DE BIOMONITORING

2.1. Définition

Le mot biomonitoring est composé de deux termes : « bio » qui signifie « vie » et « monitoring » ; terme angliciste qui signifie « suivi ». Selon Spellerberg (2005), le biomonitoring est la collecte ou la mesure et l'analyse de données et processus écologiques de façon courante à intervalle de temps régulier. Il permet d'apprécier les risques encourus par (ou que peut encourir) un écosystème afin de prendre les mesures qui s'imposent. C'est un processus à long terme (Weaver et al., 1998, N'dri, 2005). Il existe plusieurs types ou catégories de biomonitoring. Vaughan (2001) distingue quatre types qui sont :

· le biomonitoring simple qui consiste en l'enregistrement des valeurs de variable unique en un endroit et à un moment donné ;

· le biomonitoring de recherche : l'absence de données historiques pour un problème de l'environnement dans une région particulière peut être remplacée par une étude comparative des conditions ambiantes courantes dans la région affectée et dans une région non affectée ;

· le biomonitoring par substitut : ici, le manque d'informations écologiques antérieures sur la variable est compensé par l'utilisation d'informations de remplacement pour inférer des changements ; et


· le biomonitoring intégré qui consiste en l'utilisation d'un ensemble détaillé d'informations écologiques.

2.2. Objectif

L'objectif principal du biomonitoring est de suivre de manière permanente l'évolution des écosystèmes. Il s'agit donc de :

· observer et décrire les changements (cycliques, occasionnels lents ou brusques) ;

· intégrer et évaluer leurs impacts écologiques ; et

· proposer des mesures d'aménagement.

2.3. Régions contrôlées

Toutes les régions de la terre peuvent faire l'objet de biomonitoring. Cependant, certaines régions peuvent paraître prioritaires de par leur statut « en danger ». Tout dépend des objectifs que l'on se donne (Sutheland, 1996). Les régions qui font l'objet de biomonitoring sont :

· les régions où les impacts des activités humaines sont élevés de sorte à compromettre l'utilisation durable des terres ;

· les régions où l'impact anthropique est moindre, mais dont les informations pourraient servir de base de comparaison à celles de régions similaires ayant été affectées par l'homme ; et

· les régions non affectées par les activités de l'homme mais pour lesquelles l'on voudrait savoir si une déchéance environnementale se produit par exemple.

2.4. Collecte des données

Les variables sur lesquelles porte le biomonitoring concernent aussi bien les êtres vivants (animaux, végétaux, bactéries, etc.) que les êtres abiotiques (sol, atmosphère, eaux) (Southwood et Henderson, 2001).

Les méthodes de collecte sont aussi diverses que les entités pour lesquelles elles sont utilisées. Elles dépendent de plusieurs paramètres tels que la région, l'espèce, l'objectif, les moyens (Southwood et Henderson, 2001 ; Vaughan, 2001). Elles vont de l'utilisation de satellites aux fouilles souterraines en passant par les relevés terrestres. Le matériel utilisé pour la collecte des données est également varié.

Dans le cadre du biomonitoring de la faune, deux principales méthodes de collecte des
données sont utilisées (Bouché, 2001). Il s'agit du recensement direct et du recensement

indirect. Le recensement direct est basé sur un décompte direct des animaux vus (par des moyens aériens, terrestres ou aquatiques). Quant au recensement indirect, il est basé sur l'observation d'indices d'abondance ou de présence (crottes, trace de pas, nids, carcasses, cris, etc.) (Bouché, 2001 ; Vaughan, 2001).

Le recensement peut être total ou partiel. Le recensement total se fait sur toute l'étendue de la zone d'étude. Cette méthode, trop coûteuse financièrement et matériellement n'est pas conseillée pour de grandes surfaces (Buckland et al., 1993 ; Bouché, 2001). Le recensement partiel se fait sur des unités-échantillons. Si toutes les unités-échantillons sont parcourues, on a affaire à un recensement systématique. Par contre, si une partie seulement des unités- échantillons est prospectée ; on parle de recensement par échantillon.

Les unités-échantillons peuvent être des transects, des quadrats ou des blocs.

2.4.1. Recensement par bloc

Le recensement par bloc permet de localiser des troupeaux d'une même espèce sur des blocs de quelques centaines de mètres de côté (Michel, 1999 ; Chardonnet, 2000 ; Bouché, 2001). Les blocs sont fouillés en long et en large pour compter tous les animaux considérés. Cette technique est utilisée pour étudier la dynamique des populations (sex-ratio, structure par âge, femelles enceintes, etc.) (Bouché, 2001).

2.4.2. Recensement par quadrats

Le recensement par quadrats consiste à quadriller la zone d'étude par des carrés de 3 km de côté ou par des rectangle de 3 x 5 km2. A chaque intersection de ligne et de colonne sont dessinés des quadrats de 100 m x 100 m. Chacun de ces petits quadrats d'un hectare est fouillé. Le recensement par quadrats a le même principe que celui par blocs.

2.4.3. Recensement par transect

Quant au recensement par transect, il s'effectue dans les zones où l'usage de l'avion est inefficace de par la densité des habitats (Bouché, 2001), de par la topographie du terrain, trop dangereux ou non valide pour les petites espèces qui se prêtent mal aux recensements aériens (Bouché, 2001). Le transect est une ligne le long de laquelle les animaux sont comptés. On distingue trois types de recensement par transect qui sont le recensement par transect en bande, le recensement par transect en ligne et le recensement par transect en point.


· Le recensement par transect en bande (strip transect) : ici une bande de largeur w est fixé à l'avance de part et d'autre de la ligne de transect de sorte que la superficie de celle-ci est : S = L. 2. w = L. l (Arvanitis et al., 1997 ; Buckland et al., 1993 ; Bouché, 2001) avec L = longueur du transect l = 2w = largeur du transect S = superficie de la bande-échantillon ou bande du transect.

· Le recensement par transect en ligne (line transect) : dans ce cas, la largeur w du transect n'est pas fixée et peut être théoriquement égale à l'infini. w est déterminé par les mesures des distances perpendiculaires séparant les animaux de la ligne de transect ou par l'angle et la distance d'observation. Cependant cette largeur peut être fixée pour des raisons techniques (champ visuel limité) (Buckland et al., 1993 ; Bouché, 2001 ; )

· Le recensement par transect en point (point transect) : la technique consiste à enregistrer des indices de présence ou d'abondance (fèces, pas, etc.), mais aussi les animaux à partir des points. Les données sont enregistrées dans un rayon autour de chacun de ses points (Buckland et al., 1993, 1999 ; Bouché, 2001, Young, 2005).

Quelque soit le type de recensement, il faut avoir toujours en sa possession une carte sur laquelle seront disposés les unités-échantillons. La disposition spatiale obtenue est appelée le « design ».

2.5. Traitement des données

Toutes les données recueillies sur le terrain sont enregistrées dans une bibliothèque de données. Elles sont corrigées pour éliminer les données aberrantes puis analysées régulièrement. Il existe une multitude de logiciels cartographiques (Arcview, MapInfo, etc.) et statistiques (Transect, Elephant, Ecobeaker, EstimateS, Distance, etc.) conçus pour les analyses (Buckland et al., 1993 ; Chardonnet, 2000 ; Bouché, 2001 ; Young, 2004).

Le plus utilisé pour le biomonitoring des animaux est actuellement le logiciel « Distance » dans sa version 4.1 (Buckland et al., 2003 ; Thomas, 2005).

2.5.1. Détermination de la densité avec Distance

La méthode d'estimation de la densité des populations animales a été développée par Buckland et al. (1993). Elle part du principe que la densité et la taille de la population sont corrélées de la manière suivante :

D= N

w

D est la densité par unité de surface, N le nombre d'individus de la population et w la superficie en question.

Le logiciel Distance nécessite que les distances aux objets observés soient mesurées avec un angle droit à partir de la ligne de transect. En fonction du nombre d'objets observés dans une classe de distance déterminée au transect, les densités sont estimées. La probabilité de découverte forme la base du calcul. Elle diminue avec la distance de manière caractéristique de l'espèce.

r

è

Objet

transect

observateur

x

Figure 3 : Représentation de la distance d'observation (Buckland et al. 1993).

Pour chaque estimation, la distance aux objets sur le terrain (r) est mesurée. On mesure aussi
l'angle (è) pour qu'ainsi la distance avec un angle droit (x) puisse être calculée tel que suit :

x= rsin(è).

Pour effectuer les calculs avec le logiciel Distance, six hypothèses de bases sont posées :

1- les animaux sont distribués au hasard ;

2- les transects sont des lignes de longueur L déterminée et repartis dans la zone inventoriée ;

3- les animaux situés sur la ligne de transect sont toujours détectés (vus avec la probabilité g(x= 0) = 1) ;

4- les animaux sont immobiles au moment où ils sont observés, ils n'ont pas bougés avant d'avoir été détectés et aucun n'est compté deux fois ;

5- les distances et les angles sont mesurés avec précision ;

6- chaque observation est un événement indépendant.

En pratique, il n'est pas nécessaire de poser des hypothèses (qui pourraient être erronées) quant à la distribution spatiale des objets ; pourvu que les transects soient disposés au hasard (Buckland et al., 1993). Dans les méthodes couramment utilisées (estimateur robuste, non paramétrique), seules les hypothèses de 2 à 5 sont véritablement importantes.

2.5.1.1. Fonction de détection

Pour estimer la densité des animaux, il est nécessaire de disposer d'un modèle conceptuel qui lie les données aux paramètres de densité à estimer.

Le principe du modèle général est que la probabilité de détecter un animal diminue quand on s'éloigne de la ligne de transect. Mathématiquement cette idée est représentée par une courbe g(x), dite fonction de détection (Buckland, et al., 1993).

0,8

0,6

0,4

0,2

0,0

1,2

1,0

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Perpendicular distance in meters

Figure 4 : Courbe de la fonction de détection g(x) (Buckland, 1993) 2.5.1.2. Estimation de la densité

La fonction g(x) est la probabilité d'observer un objet ou un animal donné situé à une distance perpendiculaire x de la ligne de transect (Buckland, et al., 1993 ; Bouché, 2001). C'est aussi la probabilité des points comme fonction de leur distance les séparant de la ligne de transect. g(x)=Pr(x= w)

On en déduit que la probabilité d'observer un animal situé sur la ligne de transect (x = 0) est égale à 1 ; c'est-à-dire g(0) = 1. g(x) peut varier pour une même aire d'étude selon des facteurs extérieurs (expérience des équipes, météo, période du jour, taille des groupes, etc.) (Bouché, 2001).

Pour une espèce donnée, la densité D s'exprime par :

D= n

S

S

2 . .

L a

Avec

a w g x

= ? 0 ( )

dx

D : densité en nombre d'individus par km2 ou par ha ;

n : nombre d'individus de l'espèce ;

S : superficie en km2 ou en ha ;

a : demie largeur du transect ;

L : longueur du transect ;

w : distance perpendiculaire maximale d'observation.

On obtient donc une ligne de transect de longueur L et de largeur 2w.

Parallèlement à la fonction de détection d'un animal g(x), il existe une fonction détection de la densité d'un animal f(x) tel que ;

f x ( )

g x

( ) =

a

g(x) et f(x) ont exactement la même forme. Avec g(0) = 1 on obtient f(0) = 1 / a

Et donc

D

n f x
.(

)

 
 

2.L

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe