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Etude de quelques paramètres biologiques de Amblyseius swirskii Athias

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par Joel DAYE LOFFA
Université d'Abomey-Calavi - Diplôme d'Ingénieur Agronome 2007
  

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5 DISCUSSION

5.1 Vulnérabilité des stades larvaires de Megalurothrips sjostedti à la prédation de Amblyseius swirskii

Les larves 1 de M. sjostedti sont très vulnérables à la prédation de A. swirskii. Par contre, les larves de deux jours (larves 2) sont invulnérables à la prédation de A. swirskii. La forte consommation des larves par le phytoséiide laisse présager que le phytoséiide peut consommer plus de 5 larves 1 par jour. Ces résultats confirment ceux obtenus par nombre d'auteurs ayant étudié la vulnérabilité des stades de développement des thrips à la prédation des espèces du genre Amblyseius. En effet, bien que des espèces comme Amblyseius scutalis et Amblyseius tularensis attaquent et consomment les stades larvaires des thrips floricoles de niébé (M. sjostedti) et du citronnier (Scirtothrips citri ( Moulton), elles n'ont aucun effet sur les autres espèces de thrips (Bounfour & McMurtry, 1987; Tanigoshi et al., 1983; 1984, 1985; Tanigoshi, 1991; Jones & Morse, 1995). Aussi, les prédateurs qui se sont révélés efficaces contre une vaste gamme de thrips, sont-ils incapables de maîtriser des larves de certaines espèces de thrips. Par exemple, Amblyseius barkeri (Hughes), Euseius hibisci, Amblyseius degenerans (Berlese) et Typhlodromus rickeri (Chant) sont même incapables d'attaquer les premiers stades larvaires de Heliothrips haemorrhoidalis sur les avocatiers (McMurtry & Badii, 1991).

Apparemment, l'incapacité des phytoseiides à attaquer les larves réside dans un mécanisme de défense que développent ces larves. Dans le cas de la présente étude, l'invulnérabilité des larves 2 peut s'expliquer par le fait qu'à ce stade, celles-ci sont très robustes et plus fortes que les prédateurs. Ces résultats concordent avec ceux prévus par la théorie de prédation qui stipule un rapport de proportionnalité entre la forme et la taille du prédateur et de sa proie (Sabelis, 1992, Diehl, 1993). En effet, le prédateur doit avoir une taille supérieure ou égale à celle de sa proie (Van Rijn, 2002). Ce même auteur ajoute que dans les conditions naturelles, la plante hôte offre au ravageur, des sites de refuge dans lesquels les ravageurs se cachent. Il est nécessaire que le prédateur soit au moins de taille similaire à sa proie et bien robuste, pour pouvoir pénétrer dans les sites et attaquer la proie. Dans ces conditions, la proie devient plus exposée au prédateur, lorsqu'elle sort de son refuge. D'autres résultats renforçant ce mécanisme

postulent que, pour échapper à la prédation, les larves donnent des coups aux prédateurs par leurs segments terminaux de l'abdomen. Elles éclaboussent aussi les prédateurs avec leurs sécrétions anales qui sont spontanément secrétées lors du combat de la prédation (Lewis, 1973 ; Bakker & Sabelis, 1986; 1989). Probablement, les prédateurs ont instinctivement "peur" des larves 2 et ne s'en approchent pas au risque de recevoir des coups ou des secrétions. On pourrait supposer que ces secrétions anales contiennent des substances corrosives qui pourraient provoquer des démangeaisons chez le phytoseiide.

L'application directe qui découle de la vulnérabilité de ce premier stade larvaire est que A. swirskii peut efficacement contrôler la prolifération de la population de M. sjostedti et rendre plus durable la production de niébé. En effet, les stades larvaires de ce thrips sont les plus redoutables au niébé. Et il suffit que six (6) larves de M. sjostedti se nourrissent sur une inflorescence de niébé pendant 5 jours pour provoquer la déhiscence de toutes les fleurs (Tamo, 1991). Ainsi, A. swirskii peut être employé à titre préventif dans les champs de niébé pour la réduction progressive de la densité des populations des larves 1. Par ailleurs, le même auteur a établi un modèle relatif à l'interaction trophique entre M. sjostedti et son hôte, le niébé; lequel modèle a fait l'objet d'une évaluation préliminaire pour déterminer l'effet d'agents de lutte biologique potentiels sur les interactions ravageur / plante.

5.2 Influence des densités de larve 1 sur la capacité de prédation de Amblyseius swirskii

Il a été obtenu comme résultat que le taux de prédation des larves L1 de M. sjostedti par les femelles de A. swirskii, suit une corrélation positive avec la densité de larves. Ces résultats suivent la théorie de prédation postulée par nombre d'auteurs qui stipulent que le taux de prédation évolue avec la densité de proie. En effet, Van Rijn (2002) a obtenu les résultats similaires lors de ses travaux sur la réponse fonctionnelle de certaines espèces de la famille des Phytoseiidae. Il obtient que la courbe de prédation en fonction de la densité, suit l'allure d'une courbe asymptotique. Il trouve que cette relation est indépendante des espèces de prédateurs et de leurs proies. Tout ceci confirme les résultats de Sabelis (1992) qui expliquent cet état de chose par le fait

que le prédateur est attiré par des substances volatiles secrétées par les proies (fèces, traces de passage des proies) qui permettent au prédateur de repérer facilement sa proie. Ainsi lorsque l'effectif de la proie augmente, la concentration de ces substances volatiles augmente aussi et le prédateur est facilement sensibilisé à la recherche de sa proie. De plus, lorsque la densité de proies augmente, la probabilité de rencontre du prédateur et de sa proie, est élevée (Van Rijn, 2002), ce qui fait que le prédateur attaque plus de proies. Selon cet auteur qui a étudié la réponse fonctionnelle des phytoséiides Neoseiulus barkeri et N. cucumeris avec les larves de Thrips tabaci et de Frankliniella occidentalis comme proies, les taux de prédation augmentent lorsqu'on passe de faibles aux fortes densités de proies. Ces différences constatées entre les densités peuvent être renforcées par d'autres paramètres propres aux phytoséiides. En effet, naturellement, les prédateurs sont supposés être limités par le temps de recherche de leurs proies à de faibles densités. De même, ces phytoséiides sont limités par le temps qu'ils passent sur une proie abattue (Van Rijn, 2002). Un autre point de vue peut expliquer la différence de prédation en fonction des densités. C'est la vitesse de conversion de la proie par le prédateur en biomasse. En effet, le prédateur peut bien avoir une aptitude intéressante à capturer sa proie, mais le temps qu'il mettra à digérer la proie peut retarder le processus de chasse (Hazzard & Ferro, 1991; Shipp & Whitfield, 1991; Mansour & Heimbach, 1993; Fan & Petitt, 1994; Nwilene & Nachman, 1996; Castagnoli & Simoni, 1999; Montserat et al., 2000).

Dans le cas des larves 1 utilisées pour le présent essai, le temps de passage de larves 1 à la larve 2 est d'un jour. Donc le peu d'heures que perd le phytoséiide à identifier, à chasser, à capturer, à ingérer et à digérer une proie, donne assez de chance aux autres larves, d'entrer progressivement dans le stade suivant, et par conséquent, les rendre peu à peu invulnérables. C'est pourquoi, nous pouvons soutenir que les taux de prédation obtenus avec les différentes densités de larves sont très intéressants dans une perspective de lutte contre les thrips floricoles de niébé, puisque le prédateur capture les larves à de très faibles densités. Une analyse similaire est faite par Nomikou (2003), qui a rapporté que A. swirskii possède une aptitude de prédation très intéressante sur les stades immatures de la mouche blanche, Bemisia tabaci Gennadius (ravageur de

cultures maraîchères et du cotonnier), aux faibles densités, mais n'extermine pas toute sa population.

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