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Evangélisation et Promotion Humaine

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par Bienvenu KONE
GRAND SEMINAIRE SAINT AUGUSTIN DE BAMAKO - Licence Canonique 2009
  

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4- HYPOTHÈSES

De nos jours, de nombreux de baptisés retournent aux religions traditionnelles, parce que, disent-ils, a qui veut les entendre, que le christianisme n'a pas trouvé satisfaction à leurs aspirations humaines et temporelles. Situant le christianisme comme une religion de l'au-delà, les uns et les autres y voient une vie de foi beaucoup déconnectée des réalités du monde d'ici bas. Ces impressions certes personnelles mais bien réelles, trouvent leurs fondements dans la situation sociopolitique et économique que les bwa dans leur grande majorité vivent aujourd'hui.

Gagnés massivement à la cause des missionnaires, les Bwa se sont vus abandonnés à leur propre sort par ceux pour lesquels ils avaient abandonnés religion et culture en blâmant totem et mythes, père et mère, frères et soeurs (certains catéchumènes ont même été chassés de l'enceinte familiale sans qu'ils ne renient leur appartenance aux « blancs »).

Aujourd'hui l'Eglise autochtone se retrouve face à elle-même et les Bwa se voient responsables du christianisme ce qu'ils ont longtemps lié à la « peau blanche » du missionnaire ; et l'Eglise désormais administrée par leurs frères et soeurs, leurs fils et filles du « pays » doit être à leur charge. Ce qui suscite de nombreuses inquiétudes, surtout par rapport à la mission et au christianisme dans son ensemble. Certains vont jusqu'à se demander si le l'homme bo pouvait réellement être un « Père », non pas qu'ils doutent de sa capacité d'étudier la bible ou de consacrer le pain et le vin en corps et sang du Christ, mais parce qu'ils définissent le « Père » comme celui qui donne toujours, « un papa-noël », et comme celui qui n'attend rien en retour de ses fidèles que la foi. Voilà la définition que beaucoup donnent du Père ; étonnant, mais pas surprenant pour celui qui sait que c'est l'impression que les premiers pasteurs ont laissé d'eux-mêmes. Le contexte d'alors les condamne en même tant qu'il les justifie.

La mission du chrétien bo aujourd'hui consiste essentiellement  à s'approprier l'Eglise, en prenant conscience que l'Eglise leur revient, pour éviter de vivre la foi par accoutumance, ou pour faire plaisir aux « Pasteurs ». Voici, ce que nous appelons la « mer rouge » que le chrétien bo doit traverser pour arriver à la terre promise. C'est-à-dire, passer du « Pèrenii » (gens des Pères), à des chrétiens, à des disciples du Christ ressuscité. C'est l'appel que l'Evangile lance aujourd'hui aux chrétiens bwa, c'est-à-dire, à être ses disciples du Christ, des porteurs de l'Evangile du salut.

Redynamiser la vie chrétienne par la construction de communautés chrétiennes à la lumière de l'Evangile s'avère plus que nécessaire pour nos Eglises aujourd'hui. Mais cela exige des fidèles un changement de mentalités et une formation catéchétique conséquente insistant davantage sur le témoignage de vie chrétienne suivant les réalités propres au Bwatun, en ayant le souci ardent de la fidélité aux « termes » du credo. Or si c'est uniquement un problème de mentalité, toute une vie, même celle des plus vigoureux (quatre vingt dix selon le Psalmiste) ne suffirait, car les mentalités changent par génération. Mais en plus du problème de mentalités, c'est également une sorte d'ignorance du Christ et de son Evangile de salut, un manque d'instruction, une catéchèse littérale jadis enseignée et qui aujourd'hui nous lance un grand défi à relever.

Pour que le témoignage chrétien s'affirme dans la dynamique d'une vie évangélique, il faut que l'Evangile soit inscrit au coeur de l'homme bo, dans les secteurs vitaux de la société. En s'engageant d'avantage à traduire l'esprit de l'Evangile dans leur milieu de vie, les chrétiens pourront construire de communautés chrétiennes beaucoup plus dynamiques et aideront la société à transcender sa lourdeur sociopolitique et économique, pour la promotion humaine et intégrale de l'homme. De ce fait, l'évangile pourra être un vecteur du progrès social qui s'amorcera selon le dessein de Dieu pour le bien être de toute la société. Ainsi il importe aujourd'hui d'insister sur la vocation humaine et chrétienne de l'homme bo dont il doit prendre conscience dans sa vie de tous les jours. Et que le message évangélique soit transmis aussi bien par l'exemple de vie que par la parole et que le chrétien devienne par son témoignage de foi en Christ, une Bible ouverte pour ses frères et soeurs dans la société, un témoin de l'espérance, de l'amour et de la charité dans le monde. Il s'agit d'une reprise en compte des dimensions sociopolitiques de la Bonne Nouvelle du Christ pour mieux lui être fidèle.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984