WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Communication et contrôle de la trypanosomose animale africaine : étude de cas des interrelations entre les agro-éleveurs et leurs prestataires de services vétérinaires dans la province du Kénédougou (Burkina Faso).

( Télécharger le fichier original )
par Der DABIRE
Université de Ouagadougou, Département de Sociologie - Maîtrise en Sociologie 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4) Organisation économique.

Plusieurs activités économiques sont pratiquées dans la province du Kénédougou, mais force est de reconnaître que l'arboriculture, l'agriculture et l'élevage occupent plus de quatre vingt pourcent des populations (80%). En première ligne, le Kénédougou est une zone arboricole par excellence surtout dans sa partie sud. Elle produit d'énormes quantités de mangues, d'agrumes, et d'anacardes.

Par exemple, le village de Samogohiri produit annuellement 300 tonnes de mangues à lui seul. Le maraîchage est une activité porteuse dans cette zone avec une production significative de tomates, de pomme de terre, d'aubergines de carottes, haricot vert, piment concombres, gombo, oseilles, etc. Mais l'agriculture reste prédominante dans les activités économiques dont les facteurs de production sont la terre, le capital et le travail. C'est une agriculture traditionnelle orientée vers l'autoconsommation en voie de modernisation (44% de ménages possède au moins une charrue contre une moyenne nationale de 27%). Elle est basée sur une organisation familiale avec le ménage comme unité de production. L'exploitation des champs est de type collectif et s'effectue autour du chef de lignage appelé chez les Sénoufo, le « Boulodatigui ». Ce dernier détient toutes les responsabilités aussi bien techniques que religieuses. Mais ce mode d'organisation socio-agricole admet aussi une dimension individuelle qui s'exprime à travers les champs particuliers dont la récolte est dissociée des récoltes communautaires.

Les exploitations sont structurées en champs de cases, en champs permanents et en champs de brousse. Deux types d'outillages sont utilisés : l'outillage traditionnel composé de daba, hache, pioche, coupe-coupe et un outillage moderne à travers la culture attelée (charrue, tracteur, sarcleur, etc). La fertilisation des sols par apport de fumiers et d'intrants agricoles est de faible niveau au regard de leur qualité agronomique. Les principales productions agricoles de la province du Kénédougou sont :

- Les céréales composées de mil, de sorgho, de maïs, de riz et de fonio ;

- Les tubercules composées d'ignames, de patates, de maniocs, de voandzou et de tarots ;

- Les cultures de rente composées de coton, de l'arachide, de sésame, de niébé et de soja.

Ainsi au vu de la diversité des productions réalisées, cette province connaît en général un excédent céréalier. Ce qui entraîne une commercialisation importante des produits agricoles. Outre les marchés locaux (Orodara, Djigouera, Koloko, N'dorola et Sindo), les produits céréaliers sont exportés vers les pays voisins (Mali, Niger et la Côte d'Ivoire). Quant au coton, l'écoulement se fait à travers un circuit organisé de la SOFITEX.

De même, l'élevage connaît depuis trois décennies un développement remarquable avec un cheptel estimé à un million cinquante neuf mille quatre cent soixante et un (1059461) têtes d'animaux vivants en 2004 dominés par la volaille et les bovins comme l'indique le tableau suivant. Avec un cheptel bovin estimé à trois cent cinquante et un mille sept cent soixante dix neuf (351779) têtes, elle occupe la quatrième place derrière le Séno, la Gnagna et le Houët sur le plan national à raison de ses nombreux atouts écologiques. Cependant, cet élevage reste à quatre vingt pourcent (80%) traditionnel. Il est pratiqué sous trois formes :

- L'élevage commun à tous les agriculteurs, reposant sur la volaille, les petits ruminants et les boeufs de trait ;

- L'élevage bovin sédentaire observé chez les agro-éleveurs et les éleveurs peulh ;

- L'élevage transhumant observé chez les pasteurs peulh.

Les alentours des champs de culture, les abords des cours d'eau, les jachères sont les pâturages de la plupart des élevages tandis que la transhumance s'effectue dans la brousse lointaine. Dans cette province, l'élevage a une importance reconnue sur le plan social et économique.

Tableau 3: effectifs du cheptel de la province du Kénédougou selon les espèces rencontrées.

Espèces présentes

Effectifs

Bovins

351779

Ovins

84445

Caprins

39719

Porcins

6530

Lapins

299

Asins

22219

Chiens

9815

Chats

7270

Dindons

1961

Canards

602

Pintades

80587

Poules

427225

Pigeons

27110

Total

1059461

Source : ENEC II, 12/02/2004, MRA.

Toutefois, il fait l'objet de gestion traditionnelle. En effet, les animaux sont la plupart abandonnés à eux-mêmes sans gardiennage rigoureux, ni d'apport de ration alimentaire complémentaire. Seuls, les animaux de case (bovins d'embouche, boeufs ou ânes de trait, cochon et volailles améliorées) bénéficient de certains soins particuliers (entretien, nutrition, gardiennage etc.).

En conséquence son développement se trouve quelques fois compromis par des contraintes d'ordre structurel et sanitaire. Les études antérieures réalisées dans la province du Kénédougou soutiennent que les maladies de bétail constituent une contrainte majeure au développement de l'élevage. Les principales maladies de bétail rencontrées sont la péripneumonie bovine contagieuse (PPBC), la fièvre aphteuse, la pasteurellose, le charbon symptomatique, la cowdriose, les infections gastro-intestinales et surtout la trypanosomose animale.

Pour le contrôle de ces maladies, il existe des recours variés, comprenant des méthodes traditionnelles et des méthodes modernes parmi lesquelles les trypanocides sont utilisés pour le cas de la TAA. Ces maladies affectent l'état de santé des bovins en dépit d'une situation alimentaire relativement meilleure. Cependant, la province connaît de nos jours une faible couverture vétérinaire liée à l'insuffisance du personnel public qualifié et à la rareté des vétérinaires privés. Par conséquent, il y a moins de contacts entre les spécialistes de la santé animale et les agro-éleveurs.

Pour finir, il existe dans la province du Kénédougou bien d'autres activités économiques à savoir le petit commerce, la pêche, la chasse, la foresterie (bois de chauffe et charbon) et l'artisanat (poterie, sculpture, peinture, tannerie, bijouterie, vannerie, batiks, etc.).

Sans ressources minières, cette province ne dispose pas d'unités industrielles à proprement parler, sauf une unité de la Société des Fibres et Textiles (SOFITEX) installée à Ndorola pour l'égrainage du coton et quelques micros entreprises de transformation des produits agro-pastraux installées à Orodara, Diéri, etc.

En résumé, la province du Kénédougou dispose d'importantes ressources socio-économiques capables d'assurer son développement. Mais, elle demeure enclaver d'autant plus que son réseau de transport et communication est très limité. Certes, les trois catégories de routes (nationale, régionale et départementale) connues au Burkina y sont représentées, mais l'état défectueux de ces routes rend certains départements (Samogohiri, Kangala, samoroguan, Sindo, Morolaba par exemple) inaccessibles temporairement (surtout en saison des pluies).

Pire encore, elle connaît depuis lors des difficultés de liaisons téléphoniques avec son monde extérieur, car son réseau de télécommunication est sous développé. Il se compose :

- du téléphone résidentiel ou privé dont une centrale automatique installée à Orodara appuyé par un équipement automatique à N'dorola assure les liaisons nationales et internationales ;

- du téléphone à usage public représenté par un nombre limité de télécentres dans la ville de Orodara ;

- du téléphone mobile avec l'installation à Orodara en 2004 des réseaux de téléphonie mobile existants au Burkina ayant un taux de couverture ne dépassant pas les limite de la commune d'Orodara ;

- de la presse écrite dont il existe un correspondant AIB à Orodara. La province est également desservie par la plupart des journaux nationaux (Sidwaya, le Pays, l'Indépendant, Le Jeudi, l'Observateur, le Matin, l'Expresse du Faso) et des journaux internationaux ;

- de la radio dont il existe une station FM à Orodara, « la voix du verger ». Du reste elle demeure le média le plus populaire avec la possession d'un poste récepteur par la quasi-totalité de la population. Cependant, les émissions de la Radio Nationale du Burkina et d'autres stations radio étrangères sont reçues par temps favorables ;

- de la télévision dont les émissions de la Télévision Nationale du Burkina et la Télévision du Mali sont reçues par temps favorables également par quelques personnes détentrices de ce media. Certes tous les organes de télécommunication sont représentés dans cette province, mais la couverture territoriale est faible entraînant des communications défectueuses ponctuées de coupures (surtout en hivernage).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci