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Communication et contrôle de la trypanosomose animale africaine : étude de cas des interrelations entre les agro-éleveurs et leurs prestataires de services vétérinaires dans la province du Kénédougou (Burkina Faso).

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par Der DABIRE
Université de Ouagadougou, Département de Sociologie - Maîtrise en Sociologie 2005
  

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c) Village de Toussian-Bandougou

Le village de Toussian-Bandougou est situé à 7 km de Orodara. Il est limité au nord par Orodara et Bandougou ; au sud par Dan ; à l'est par Toussiamasso et à l'ouest par Fon. Il a été créé par un chasseur du nom de TIANSAN SANOGO, venu de Pénier (badara). De son nom authentique « siow » qui signifie en langue Toussian « se cacher pour vivre », il est devenu Toussian-bandougou  «  le village s'est aggrandi ».

Son climat est de type soudanien avec une pluviométrie variant entre 1000 et 1200 mm/an. Il est situé sur un bassin versent où existent des sols argilo-limoneux et sableux en majorité, dominé par une végétation de savane arborée et forêt galerie le long des cours d'eau. Deux cours d'eau traversent le village.

Sur ses terres habitent les populations Toussian, Samogho et Peulh au nombre de 427 habitants en majorité féminine (54%), jeune et dynamique dont la vie, les usages et les coutumes sont régis par la religion animiste. Le système éducatif traditionnel se manifeste à travers les initiations. Le village est dirigé par un chef de village dont la fonction est héréditaire et se transmet de père en fils. Il est assisté par le chef de terre et le RAV. Le village est structuré en quatre quartiers (TANGA, SOUMAKA, TINKA et SOUME). Les trois grandes religions (animisme, islam et christianisme) sont représentées à égalité. Son habitat est de type dispersé et la gestion foncière de type lignager.

Les productions agricoles (céréales, tubercules), arboricoles forment les piliers de l'économie du village. Quant à l'élevage, sa pratique est de type traditionnel en association avec l'agriculture. En dehors des pasteurs peulh, propriétaires de grands troupeaux (50 à 100 têtes), le cheptel bovin est dominé par les boeufs de trait. La restriction des zones de pâturage ne manque pas de créer des conflits entre agriculteurs et éleveurs. La gestion de la santé des animaux relève de l'initiative individuelle. En matière d'infrastructures socio-économiques et administratives, le village dispose d'un moulin, d'un centre d'alphabétisation, de deux forages et d'une école primaire à trois classes.

Situé non loin de la route Orodara-Banfora, ce village reçoit de nombreux intervenants extérieurs (quatre projets). Il entretient de bons rapports commerciaux, coutumiers et matrimoniaux avec Orodara (marché) et ses voisins immédiats (Dan, Bandougou, Kourignon...).

d) Village de Wolonkoto

Situé au nord d'Orodara, dans le département de Koloko et à 7 Km de la route Orodara-Sikasso, le village de Wolonkoto est limité à l'ouest par les villages de Natendougou et Imatoro ; au sud par Mahon, Mampédougou et Bakaribougou ; à l'est par Lanfiéra au nord par Banakoro et Songlo et au nord-ouest par Guigolo, Dobougou et Jalakaso.

Wolonkoto, qui signifie en langue locale «lieu des ravins » serait fondé par des forgerons à la recherche du fer pour la fabrication de leurs outils aratoires (dabas, haches, pioches etc.). Cependant il faut dire que c'est sous le règne de TRAORE Zatogo que Wolonkoto a pu se structurer en village.

Sur le plan physique, le village de Wolonkoto présente un relief accidenté. Situé dans une dépression entourée de collines (altitude moyenne, 600 m), il est dominé par des sols gravillonnaires de fertilités moyennes mais parcourus par des ravins. Il est traversé par une rivière au bord de laquelle, on trouve des sols limono- sableux et des formations végétales riches en essence. Arrosé par 800 à 900 mm d'eau par an le couvert végétal est de type savane arbustive avec des forêts galeries.

Le village est dirigé par un chef avec la collaboration du chef de terre, des chefs de lignage (ou chef de quartiers) et du RAV. Sa population est estimée en 1996 à 2485 habitants composés par les groupes Sénoufo-Siamou, Toussian, Mossi, Peulh etc. C'est une population jeune (60%) et à majorité féminine (52%). L'animisme et l'islam sont les deux religions du village. Aussi les règles et les principes édictés par ces religions sont au fondement de la vie, des pratiques et des activités de production dans le village. Des sacrifices sont organisés au début et à la fin de l'hivernage. De même des rites initiatiques à la danse des masques et les fêtes sont les pratiques sociales plus en vue. Le village est structuré en sept (7) quartiers correspondant aux sept (7) lignages constitutifs du village. A Wolonkoto, la terre appartient au lignage. L'animation culturelle du village est assurée par des organisations et associations paysannes au nombre de huit (8), GVH,  GVF «tons », l'association des chasseurs, l'association des parents d'élèves, la communauté musulmane, le comité de gestion des forage, le comité de gestion de la santé.

Le système de production dominant est l'agriculture avec des cultures céréalières (mil, maïs, sorgho etc....), des cultures de rentes (coton) et du maraîchage (gombo, choux, tomate, laitue, aubergine, piment etc....). Mais, il y a aussi la pratique de l'arboriculture, de la chasse, de l'apiculture et l'élevage. A cet effet, il faut noter que l'élevage des bovins est de type traditionnel, connaissant très peu d'innovation, surtout pour la gestion des maladies du bétail. Ce sont toujours la pratique de l'automédication et l'usage des médicaments traditionnels. Par conséquent, il n'existe pas de zone de pâturage ni de piste à bétail délimitée. Or le village se trouve sur un axe de transit pour les troupeaux en provenance de la Kossi, de Sérékéni et de Kouka. Il dispose d'un parc métallique avec un couloir de contention. En matière de gestion de la TAA, les éleveurs fréquentent le service vétérinaire de Koloko.

Sur le plan relationnel les rapports commerciaux (marché) et matrimoniaux (mariage) vont bon train entre Wolonkoto et ses voisins à l'exception de Mahon avec lequel il y a une sorte de compétition infrastructurelle. Egalement tous les services déconcentrés de l'Etat dans les domaines agricole, éducatif, sanitaire, pastoral, forestier et technique sont présents dans le village. Wolonkoto dispose de nombreuses infrastructures de base.

Des huit (8) villages précédents, trois cent cinquante agro-éleveurs (350) ont participé à la lutte communautaire avec le Projet ILRI/ BMZ. Mais, cent (100) agro-éleveurs, présentant les caractéristiques sociologiques suivantes ont répondu à nos questions : ce sont uniquement des hommes à raison de la non implication des femmes dans l'élevage bovin. Ces derniers sont tous adultes et parmi eux, 65% de jeunes et 35% de vieux selon le tableau suivant.

Tableau 4 : répartition des agro-éleveurs en fonction de leur âge. 

Age

Nombre

Proportion (%)

Jeune

65

65%

Vieux

35

35%

Total

100

100%

Source : résultat d'enquête.

Selon leur appartenance religieuse, on obtient 63% de musulmans ; 6% de chrétiens et 31% d'animistes selon le tableau ci-dessous. Mais, l'utilisation des lieux de culte comme espace de contact et de transmission des informations marque l'influence de la religion sur la communication entre les agro-éleveurs.

Tableau 5: répartition des agro-éleveurs en fonction de leurs religions. 

Religion

Nombre

Proportion (%)

Animistes

31

31%

Chrétiens

6

6%

Musulmans

63

63%

Total

100

100%

Source : résultat d'enquête.

Selon leur niveau d'instruction respectif, nous obtenons à l'issue de l'enquête 30% d'alphabétisés et 70% d'analphabètes. Ce qui montre qu'une majorité des agro-éleveurs est non alphabétisée.

Tableau 6: distribution des agro-éleveurs par niveau d'instruction.

Niveau d'instruction

Nombre

Proportion (%)

Analphabète

70

70%

Alphabétisé

30

30%

Total

100

100%

Source : résultat d'enquête.

Ces agro-éleveurs sont en majorité, soit 69% des chefs de famille selon le tableau suivant. Ainsi, ils assument toutes les responsabilités liées à l'utilisation des trypanocides. Par conséquent les décisions d'achat des trypanocides et de traitement sont prises par les agro-éleveurs eux-mêmes.

Tableau 7: distribution des agro-éleveurs en fonction du statut familial.

Statut familial

Nombre

Proportion (%)

Chef d'exploitation

69

69%

Autre personne déléguée

31

31%

Total

100

100%

Source : résultat d'enquête.

Ils se répartissent entre les principaux groupes ethniques présents dans le Kénédougou avec une prédominance du groupe Sénoufo, 54% contre 46% pour les autres. Le tableau suivant donne les différentes proportions en la matière.

Tableau 8: répartition des agro-éleveurs en fonction du groupe ethnique.

Groupe ethnique

Nombre

Proportion (%)

Senoufo

54

54%

Toussian

17

17%

Samogho

12

12%

Dioula

8

8%

Siamou

4

4%

Autres

5

5%

Total

100

100%

Source ; résultat d'enquête.

Par ailleurs, ils se composent en majorité de propriétaires de petits troupeaux. Selon, les données de l'enquête, 65% d'agro-éleveurs possèdent au moins une paire de boeufs de labour ; 22% possèdent un troupeau sédentaire de plus de 20 têtes de bovins et 13% possèdent un troupeau sédentaire d'au moins 50 têtes de bovins. Ce qui entraîne peu de motivation pour les professionnels qui ne se déplacent pas pour traiter un ou deux animaux.

Ils proviennent de huit villages localisés dans les départements de Koloko et d'Orodara comme l'indique la carte suivante. De plus, la majorité est éloignée des services vétérinaires. En effet, dans la province du Kénédougou, il existe deux pharmacies-cliniques privées basées respectivement à Banzon et à N'Dorola distantes de 50 Km de Orodara. Un seul dépôt représentant la clinique de N'Dorola est à Orodara. Par ailleurs, une pharmacie basée à Hèrèmakono, soit 60 Km à la frontière du Mali et cinq (5) autres basées à Bobo, soit 75 Km interviennent massivement dans cette partie sud du Kénédougou. En conséquence, les agro-éleveurs ont moins de contacts avec les professionnels de la santé animale susceptibles de leur fournir des informations de qualité sur la TAA.

Figure 1: carte de distribution spatiale des agro-éleveurs et leurs prestataires de services vétérinaires.

Source : Institut Géographique du Burkina, Avril 1985, modifiée

De tout ce qui précède, l'étude s'est intéressée à des agriculteurs sédentarisés qui ont adopté la pratique de l'élevage comme une activité secondaire. Ils sont en majorité analphabète, mais ayant un niveau de connaissance élevé sur la TAA et l'usage des trypanocides. Ainsi, sur la base de ces connaissances et de l'expérience accumulée au fil des ans, ils réalisent eux-mêmes de nombreux traitements, comme affirme la majorité d'entre eux : « la dernière fois que mon boeuf est tombé malade, j'ai fais moi-même le traitement avant d'appeler le vaccinateur ». De cette déclaration, il ressort que l'automédication caractérise leurs pratiques thérapeutiques. Mais, ils la justifient par les difficultés rencontrées pour accéder aux services de santé animale.

En la matière, il existe cinq (5) agents d'élevage pour couvrir les huit (8) village et un seul dépôt pharmaceutique installé à Orodara. Face à cette situation d'insuffisance et de rareté, les agro-éleveurs ont recours aux services des vaccinateurs locaux et vendeurs ambulants présents dans tous les villages. Mais, ils sont sans qualification et ayant une insuffisance de culture vétérinaire. Ce qui constitue des contraintes à leur quête d'information vétérinaire.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo