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Apport d'une thérapie cognitive dans la prise en charge d'un patient présentant un trouble de personnalité état-limite (borderline)

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par Michel Naudet
Paris V Descartes - Diplôme Universitaire de Méthodologie en Psychothérapie - Sociothérapie 2003
  

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Conclusion

Le cas de Mme F. montre combien les gens souffrant d'un trouble de personnalité état-limite ont des difficultés à vivre normalement. Dans la grande majorité des cas et en l'absence de traumatisme, ces personnes doivent totalement ignorer qu'elles sont « malades », ou plutôt différentes des autres.

Leur difficulté à juger les choses et à comprendre le fonctionnement psychique des autres pourrait être considéré comme un « handicap ». En effet, il leur manque « quelque chose », c'est-à-dire les processus primaires qui permettent aux gens « normaux » de comprendre automatiquement les situations et de répondre par des comportements adaptés.

Pour parvenir au même résultat et rester intégrés dans la société, ils doivent remplacer ces processus manquants par des processus appris qui leur sont propres : ils doivent "deviner" ce que pensent les autres (en se basant sur leurs propres critères) et réagir « en faisant semblant » d'avoir compris. Malheureusement, suite au traumatisme précoce qu'ils ont subi et qui a perturbé leur maturation psychique, les schémas de réponse qu'ils construisent ainsi sont le plus souvent erronés.

A force de vivre "en faisant semblant", d'être angoissés, de faire des rêves d'omnipotence et de subir des échecs (professionnels et sentimentaux), ces personnes finissent par désinvestir leurs affects des objets et présenter un syndrome dépressif central.

Une approche cognitivo-comportementale de leurs troubles va permettre aux personnes d'identifier ces processus secondaires appris, de comprendre pourquoi ils sont dysfonctionnels et de mettre en place de nouveaux processus mieux appropriés. Ils fonctionneront toujours en "devinant" et en « faisant semblant », mais sur des bases beaucoup plus justes. Les nouveaux comportements mieux adaptés permettront peut-être de rétablir une certaine dynamique d'espoir.

Aller plus loin et aborder les schémas permettrait sûrement une modification plus profonde de la personnalité, voire l'évolution du psychisme vers une structure plus stable.

Si le plan thérapeutique proposé ici à Mme F. lui permet d'amorcer un réinvestissement social et affectif, elle pourra ensuite manifester son désir de poursuivre une analyse plus profonde qui lui permettrait d'aller plus loin dans l'établissement de relations objectales structurées et de dépasser le risque de rechute dépressive en cas de nouveau traumatisme désorganisateur.

Mais cette décision devra pleinement lui appartenir, car une remise en question profonde de son organisation et de sa personnalité à 50 ans risque de provoquer une prise de conscience massive quant à l'échec de sa vie et induire le sentiment d'un terrible gâchis.

Pour Mme F. et pour tous les patients de cette lignée, la thérapie idéale consisterait en un rétablissement de processus primaires adaptés et à la disparition des symptômes et aménagements qui leur ont permis de garder une bonne voire très bonne adaptation sociale toute leur vie en dehors des états de crise.

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