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Analyse de la Croissance Economique du Mali depuis l'independance

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par Oumar Fakaba Sissoko
Nanterre Paris X - Master II Economie Internationale, Politique Macroéconomique et Conjoncture 2008
  

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Section II : Les déterminants de la croissance malienne :

On peut distinguer plusieurs types de déterminants à la croissance[] : richesses naturelles, environnement extérieur, population, innovation, investissement, connaissance, cohérence du développement.

Xavier Sala-i-Martin avance par ailleurs que le niveau initial est la variable la plus importante et la plus robuste (C'est-à-dire que, dans la plupart des cas, plus un pays est riche, moins il croît vite. Cette hypothèse est connue sous le nom de convergence conditionnelle).

Il considère également que la taille du gouvernement (administration, secteur public) n'a que peu d'importance. Par contre la qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les gouvernements qui causent l'hyperinflation, la distorsion des taux de change, des déficits excessifs ou une bureaucratie inefficace ont de très mauvais résultats. Il ajoute également que les économies plus ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin, l'efficience des institutions est très importante : des marchés efficients, la reconnaissance de la propriété privée et l'état de droit sont essentiels à la croissance économique. Il rejoint en cela les conclusions d'Hernando de Soto[].

Se fondant sur plusieurs indices de liberté économique, la revue Sociétal arrivait à la même conclusion et écrivait en 2003 que « Les facteurs les plus étroitement corrélés avec la prospérité sont ceux qui garantissent un état de droit : droits de propriété, absence de corruption, système juridique efficace. »

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L'objectif est maintenant de dégager de manière quantitative les déterminants de la croissance. Nous allons examiner successivement le modèle, les variables retenues.

I. Le Modèle :

La variable expliquée est le taux de croissance du produit intérieur brut réel par tête.

Pourquoi a-t-on privilégié cette variable plutôt que le produit en niveau ? La réponse est double. D'une part, sur le plan théorique, les modèles de croissance malgré leurs diversités conduisent à expliquer le taux de croissance et non le niveau du produit par tête. D'autre part, d'un point de vue économétrique, retenir une variable en taux de croissance plutôt qu'en niveau permet d'écarter les difficultés de traitement des données liées à la non-stationnarité des variables, à savoir la présence dans ces variables de tendances déterministe ou stochastique qui sont sources de régressions artificielles. Il est vrai que l'économètre dispose des techniques de co-intégration. Cependant, celles-ci ont été surtout développées pour des séries purement temporelles.

Le cadre retenu pour expliquer le taux de croissance du produit conduit à distinguer deux sortes de variables explicatives. D'une part, le niveau initial des variables d'état et deuxièmement des variables de contrôle. Quelques mots d'explication sont ici nécessaires.

Toutes ces variables sont issues de la théorie néo-classique de la croissance. Les modèles de croissance néo-classiques prédisent, toutes choses égales par ailleurs, que les pays tendent à croître plus lentement lorsque les stocks initiaux de capital physique et de capital humain par tête sont plus importants. Ce résultat est la conséquence de l'hypothèse des rendements décroissants des facteurs. Ces variables de capital sont désignées sous le nom de variables d'état.

Les modèles néo-classiques de croissance ont une autre implication : à savoir la convergence du produit par tête vers une valeur désignée sous le nom d'état régulier de l'économie. Asymptotiquement, dans l'hypothèse d'un progrès technique considéré comme exogène, le taux de croissance du produit par tête doit donc être égal au taux de progrès technique de l'économie. On peut récapituler ces deux implications dans la proposition suivante : le taux de croissance du produit par tête décroît au fur et à mesure que les économies se rapprochent de l'état régulier. Autrement dit, les économies convergent vers l'état régulier.

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Cependant, l'état régulier de l'économie n'est pas donné une fois pour toutes. Il peut être influencé par différents facteurs. Ainsi, considérons une même économie à deux instants différents du temps t et t+1. Selon l'hypothèse de convergence, le taux de croissance de cette économie est d'autant plus élevé que le produit par tête initial est faible, c'est-à-dire à la date la plus éloignée dans le temps (t). Mais, si, par exemple, le taux d'investissement est plus élevé en t+1, alors le taux de croissance de l'économie en t+1 sera plus élevé que le taux de croissance de l'économie en t. Que s'est-il passé ? L'élévation du taux d'investissement a accru le produit par tête de l'état régulier, c'est dire que l'état régulier s'est déplacé. Dans ce cas, l'économie en t+1 se trouve proportionnellement plus éloignée de l'état régulier qu'elle ne l'était en t. Elle doit donc croître plus vite.

Les variables de contrôle qui déterminent la position de l'état régulier et permettent donc de tenir compte des évolutions temporelles, mais également des différences de position des états réguliers entre les économies, sont de deux types. D'une part les variables d'environnement et d'autre part les variables de politique économique.

Dans la première catégorie, on met l'ensemble des variables qui échappent à l'influence de la politique économique du pays. Il s'agit bien évidemment de l'évolution climatique, mais également de l'environnement économique international, de l'environnement politique intérieur et de l'environnement démographique. Dans la seconde catégorie figure l'ensemble des politiques gouvernementales macro-économiques et sectorielles.

Dans les modèles néo-classiques, les variables de contrôle agissent seulement sur la position de l'état régulier des économies et donc sur le produit par tête de l'état régulier. C'est dire que les variables de contrôle influencent le taux de croissance seulement pendant la phase de transition vers l'état régulier et non sur le taux de croissance de l'état régulier qui est exogène. Ne s'agit-il pas d'une limite sérieuse pour étudier les déterminants de la croissance en longue période ? La réponse est paradoxalement négative. En effet, il est vraisemblable que quand l'état régulier change, les variables ne s'ajustent que lentement à la nouvelle position. Par conséquent, une modification dans les variables de contrôle peut agir pendant un temps assez long sur le taux de croissance.

En bref, le modèle estimé est le suivant :

Yit = g(Kit-1, Hit-1, Eit, Pit)

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Où Yit représente le taux de croissance du produit par tête du pays i entre t-1 et t, Kit-1 le stock de capital physique par tête en t-1, Hit-1 le stock de capital humain en t-1, Eit les variables d'environnement en t et Pit les variables de politique économique en t. Cette équation est celle retenue par exemple par Barro et Sala-I-Martin (1996)

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984