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Analyse de la Croissance Economique du Mali depuis l'independance

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par Oumar Fakaba Sissoko
Nanterre Paris X - Master II Economie Internationale, Politique Macroéconomique et Conjoncture 2008
  

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2ème Partie : La croissance économique malienne et les Facteurs d'environnement

La croissance économique malienne a été d'une grande irrégularité. Son taux de croissance, évalué sur une base annuelle apparaît d'une grande instabilité ce qui met en évidence l'influence des facteurs d'environnement.

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Cette partie a le double objectif d'analyser la croissance économique et de faire ressortir les facteurs indépendants de la politique économique qui ont agi sur la croissance.Chapitre III : La croissance économique depuis 1965

Ils `agit dans ce chapitre d'évaluer l'efficacité des politiques économiques envisagées afin d'accroître la croissance. Un accent sera mit sur l'évolution de ces mêmes politiques.

Section I : Analyse de la Croissance Economique malienne

On mesure la croissance économique à travers l'augmentation relative du produit intérieur brut réel par tête. Cet indicateur a été retenu de préférence au produit national car l'objectif poursuivi ici est d'apprécier les effets de la politique économique sur les richesses produites dans le pays. Après une analyse de la croissance, on examine l'influence des facteurs d'environnement c'est-à-dire des facteurs de croissance exogènes par rapport à la politique.

I. Les grandes phases de la Croissance depuis 1965

L'évaluation du produit intérieur brut réel par tête est entachée de graves incertitudes, tenant notamment à des changements de méthodologie dans la construction des comptes nationaux. De plus, les comptables nationaux rencontrent des difficultés pour mesurer l'activité du secteur informel. Enfin, dans un pays de migrations intenses et de population dispersée sur un vaste territoire, l'évaluation de l'effectif global de la population à travers des recensements successifs est sujette à une incertitude importante. Un examen de l'évolution du produit réel par tête (graphique 1) met en évidence quatre phases dans l'évolution du produit par tête.

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Graphique 1 : Evolution du produit réel par tête (1960 - 1997)

Source : Banque Mondiale, World Tables.

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1) La période débutant en 1960 qui correspond à l'accession à l'Indépendance du Mali s'effectue dans des circonstances politiques difficiles, largement imputables au gouvernement malien (éclatement du projet de fédération avec le Sénégal, sortie de la zone franc, refroidissement des liens de coopération avec la France ) ce qui entraîne une régression du produit par tête en 1962, date de la sortie de la zone franc puis une stagnation économique consécutive à l'installation d'une économie réglementée et à d'importantes sorties de devises. Cette période s'achève avec la chute de Modibo Keita (1968) qui a installé une économie socialisée et excessivement réglementée. Selon Azam et Morrisson (1999), la politique économique est alors inspirée du modèle marxiste-léniniste. On nationalise massivement, on crée des entreprises publiques aux effectifs pléthoriques. Le contrôle des prix est instauré dans de nombreux domaines. Une compagnie publique se voit doter du monopole sur le commerce extérieur. L'échec est patent et il est dû à plusieurs facteurs : le manque de cadres compétents, l'absence d'incitations, d'importants déficits budgétaires, etc.

2) La chute de Keita n'entraîne un mouvement de libéralisation que très limité. Il est vrai que le discours économique devient plus libéral. On s'éloigne en effet de l'idéologie soviétique pour se rapprocher du « modèle socialiste africain » inspiré par le Sénégal. En pratique, les champs collectifs sont supprimés. On tolère l'activité des collecteurs privés de céréales au détriment du monopole public de la commercialisation des produits agricoles (OPAM). Malgré ces réformes timides, de 1968 à 1974, le produit par tête stagne. Cette période correspond à une économie mixte étatiste et dans l'ensemble peu efficace. Pour l'essentiel, le secteur industriel moderne a été créé à partir d'usines « clefs en main » dont le fonctionnement s'avère désastreux. Les opportunités de développement du secteur privé traditionnel sont très rares. La priorité du gouvernement est le développement d'un secteur public et cela dans tous les domaines de l'activité : banques, commerce extérieur, commercialisation des cultures d'exportation, commerce intérieur etc. Un très large recrutement a lieu dans la fonction publique. L'Etat consacre alors une partie de plus en plus importante de son budget à payer les fonctionnaires. Ces choix budgétaires se font donc au détriment des dépenses d'infrastructures et des dépenses consacrées au développement du capital humain. La politique commerciale privilégie la substitution aux importations. Cette politique interventionniste a engendré une forte augmentation des dépenses publiques que l'Etat a financées d'une part par l'endettement extérieur et d'autre part par l'accumulation d'arriérés de paiement intérieurs qui constituent un facteur de blocage de la croissance économique.

3) De 1975 à 1979, le produit par tête augmente fortement (5,8 % par an en moyenne). Mais cette évolution dépend largement de facteurs exogènes : bonne pluviométrie et évolution favorable des prix du coton. Sous l'effet de sévères sécheresses et d'un retournement des cours du coton, le produit par tête diminue presque autant de 1980 à 1982 (en moyenne - 6,5 % par an.)

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4) A partir de 1982, le gouvernement tend à abandonner sa politique d'interventionnisme économique. Le gouvernement met alors en oeuvre un programme d'ajustement soutenu par les institutions de Bretton Woods. L'objectif est de restaurer les équilibres intérieurs et extérieurs afin d'instaurer les conditions d'une croissance économique durable. Il semble que ces mesures ont porté leurs fruits puisque depuis 1983, le produit connaît une tendance à la hausse, certes modérée (0,8 % en moyenne), ce qui le distingue à cette époque de nombreux autres pays africains qui ont subit un régression du produit par tête. Cependant la croissance du Mali demeure irrégulière.

Graphique 2 : Evolution du taux de croissance du PIB réel par tête en % (1968 - 1997)

Source : Banque mondiale, World Tables.

Le graphique 5 fournit l'évolution du taux de croissance du produit sur la période 1968-1997. En moyenne, sur cette période, le taux de croissance du produit intérieur brut par tête a été de 0,7 %. La principale caractéristique de la série est sa grande variabilité. Son écart-type est 6 fois supérieur à la moyenne. Le taux de croissance annuel le plus élevé, observé en 1976, est de 11 %. Le taux de croissance le plus faible est de -6,7 %, il s'agit de celui de 1980. Cette grande variabilité est liée à l'importance du secteur primaire dont l'activité est soumise à des chocs exogènes, en particulier climatiques avec une récurrence qui obéit à une distribution aléatoire. Entre 1968 et 1997, pour la moitié environ des années on enregistre un taux de croissance négatif du PIB par tête. Or, cette instabilité du taux de croissance peut être vue comme un handicap pour la croissance à long terme.

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On peut également calculer des taux de croissance annuels moyens sur des périodes correspondant à des changements essentiels de politique économique : 1968-1982 : longue période d'économie mixte étatiste : 0,6 % (11 % en 1976, -6,7 % en 1980) ; 1982-1992 : période de libéralisation et d'ajustement structurel : 1,3 % (-3,3 % en 1991, 5,6 % en 1986) ; 1992-1997 : régime démocratique et économie libéralisée, période courte marquée par la transition politique et la dévaluation du franc CFA : -0,2 % (-5 % en 1993, 3,6 % en 1995).

Cependant, il s'agit ici de résultats de croissance effective qui dépendent à la fois de variables structurelles et de la politique économique. Aussi, pour apprécier véritablement les performances attribuables à la politique économique, il convient de prendre en compte de l'impact des facteurs structurels.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery