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Commerce potentiel entre le Cameroun et ses pays frontaliers

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par Loudine Bessong à Beyeck
Institut Sous regional de Statistique et d'Economie Appliquée - Diplôme d'Ingénieur d'Application de la Statistique 2006
  

Disponible en mode multipage

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Communauté Économique et monétaire de l'Afrique centrale

(C.E.M.A.C)

Institut Sous régional de Statistique et d'Économie Appliquée

(I.S.S.E.A)

Organisation Internationale

B.P. 294 Yaoundé, Tel. (237) 222 01 34, Fax. (237) 222 95 21 E-mail : isseacemac@yahoo.fr

(Rép. du Cameroun)

Sur le thème :

Commerce POTENTIEL entre le Cameroun et ses partenaires frontaliers

(En vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur d'Application de la Statistique)

Rédigé par :

Loudine BESSONG à BEYECK

Élève Ingénieur d'Application de la Statistique en 4ème année

Option gestion

Soutenu publiquement le 13 juin 2006 devant le jury composé de :

Dr. Marcel OPOUMBA : Président

Dr. ès Sciences Économiques, Professeur permanent à l'ISSEA

Dr. Wilfrid GRANGER : Rapporteur

Dr. ès Sciences Économiques, Conseiller du Directeur de l'ISSEA

M. Samuel YEMENE : Directeur de Mémoire

Ingénieur Statisticien Économiste, Chef Centre d'Information et de Documentation Économique à la chambre de Commerce, de l'Industrie, des Mines et de l'Artisanat

Juin 2006Dédicace

Je dédie ce travail à mes parents,

M. et Mme BEYECK à NGAM

----===oooo===----

Remerciements

La réalisation du présent mémoire de fin d'études à l'ISSEA en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur d'Application de la Statistique n'a été possible que grâce aux efforts conjugués et à la participation de nombreuses personnes à qui nous adressons nos sincères remerciements. Il s'agit :

F de Monsieur Samuel YEMENE, Directeur de mémoire pour toute sa sollicitude, son soutien, sa sympathie et ses précieux encouragements ;

F de Monsieur Samuel MUNYANEZA, Administrateur de la base TRAINS en service à la CNUCED, qui a bien voulu mettre à notre disposition un code d'accès au système WITS nous permettant ainsi de disposer de données sans lesquelles nous n'aurions pu effectuer les estimations économétriques;

F de MM. Jean-Michel PASTEELS et Christophe DURAND de la Section de l'Analyse des Marchés du CCI, Mademoiselle Sylvie COCHIN du Bureau pour les Programmes Interrégionaux de la même institution, et de Mademoiselle Christelle TOQUEBOEUF de la Section des Accords Régionaux de l'OMC pour la documentation, les éclaircissements et indications fournis ;

F de Monsieur Dieudonné KINKIELELE, Directeur des Etudes des 1er et 2ème cycles, qui nous a non seulement inculqué rigueur, travail et discipline, mais aussi pour son soutien, ses conseils et ses encouragements tout au long de notre cursus;

F de Monsieur Robert NGONTHE, Directeur des Etudes du 3ème cycle pour ses nombreux conseils, son soutien et ses encouragements ;

F de Monsieur Marcel OPOUMBA qui a mis à notre disposition une documentation édifiante ;

F du corps enseignant de l'ISSEA pour l'enseignement de qualité prodigué et pour lequel se justifie dans une grande mesure ce mémoire ;

F de mes parents, frères et soeurs qui consacrent sans hésitation aucune, tous leurs efforts et toute leur attention à mes études et qui de leur indéfectible soutien ont contribué à la confection de ce mémoire ;

F de Edouard AYIWOUE, Christophe KANA, Alain C. TOCHE, Francis ZAMBO ZAMBO et Fatima N. MBOMBOA qui ont fait preuve de beaucoup de sollicitude, de sympathie et d'amitié pour les relectures malgré leurs occupations;

F des tous mes camarades de promotion en particulier Alain S. AZEUFOUET et Edouard TSAGUE.

Table des matières

Avant-propos vii

Sigles et abréviations viii

Liste des illustrations x

Résumé xi

Abstract xii

Introduction générale 1

Première partie : Eléments généraux d'analyse du commerce potentiel 5

Chapitre 1 : Enjeux et Moyens du commerce Sud-Sud 6

1. Les gains potentiels à l'échange 6

1.1. La théorie du commerce international 6

1.2. Les effets d'une coopération économique régionale 8

2. La place de l'Afrique dans le commerce international 11

2.1. La marginalisation de l'Afrique 11

2.2. Les causes de la marginalisation 14

3. Vers une solution : négociation ou promotion? 15

3.1. Les préférences commerciales 15

3.2. Les moyens en faveur du commerce Sud-Sud 17

Chapitre 2 : Les instruments d'analyse du commerce potentiel 19

1. Les modèles de gravité 19

1.1. Présentation et fondements théoriques 19

1.2. Applications des modèles de gravité et travaux empiriques 22

1.3. Les limites du modèle 23

2. La méthodologie du Centre du Commerce International 24

2.1. Principe et méthodologie 24

2.2. Applications 26

2.3. Les limites de l'approche 27

3. Choix méthodologique : approche gravitaire ou méthode du CCI ? 28

3.1. Analyse comparative des deux approches 28

3.2. Objectifs et méthodologie de travail 29

Deuxième partie : Le commerce potentiel du Cameroun sur le marché des pays frontaliers 31

Chapitre 3 : Les relations commerciales entre le Cameroun et ses pays limitrophes 32

1. Caractéristiques socio-économiques 32

2. Les instruments institutionnels de la promotion du commerce 34

3. Le commerce du Cameroun avec les pays frontaliers 36

Chapitre 4 : Potentiels de commerce entre le Cameroun et ses pays limitrophes 40

1. Les données 40

1.1. Echantillon des pays 40

1.2. Les variables et leurs sources 42

2. Procédures économétriques et estimation du modèle 43

2.1. Procédures économétriques 43

2.2. Estimation et qualité du modèle 45

3. Analyse et évaluation des potentiels de commerce 45

3.1. Interprétation économique 45

3.2. Evaluation des potentiels de commerce 46

Chapitre 5 : Identification des complémentarités commerciales entre le Cameroun et ses partenaires frontaliers 50

1. Présentation des données utilisées 50

1.1. Sources des données 50

1.1.1. Les données issues du site Trademap.org 51

1.1.2. Les statistiques du commerce extérieur du Cameroun 52

1.2. Le système harmonisé de désignation et de codification des marchandises 53

2. Le potentiel d'exportation indicatif entre le Cameroun et ses pays limitrophes 53

2.1. Résultats généraux 53

2.1.1. Les exportations du Cameroun vers ses pays frontaliers 54

2.1.2. Les importations du Cameroun en provenance des pays frontaliers 54

2.2. Analyse par pays 55

2.2.1. Le Nigeria 55

2.2.2. Le Tchad 56

2.2.3. La République centrafricaine 57

2.2.4. Le Congo 58

2.2.5. Le Gabon 58

2.2.6. La Guinée équatoriale 59

Conclusion générale 61

Références bibliographiques 64

Documents annexes 67

Avant-propos

Le programme de formation académique des élèves Ingénieurs d'Application de la Statistique à l'Institut Sous régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) enjoint chaque étudiant, au sortir de la quatrième année, à produire un mémoire de fin d'études. Le but est de permettre aux étudiants de s'initier à la recherche, et de mettre en pratique les outils d'analyse acquis tout au long de leur scolarité.

C'est dans ce contexte que s'inscrit le présent mémoire dont le thème est « Commerce Potentiel entre le Cameroun et ses Pays Limitrophes ». Le choix de ce thème s'inscrit dans un contexte global de promotion du commerce entre pays en développement dans le souci de relancer le développement économique et de lutter contre la pauvreté. Le mémoire vise ainsi à fournir une information statistique sur les potentialités et les complexités du commerce entre le Cameroun et ses pays limitrophes, ainsi que sur les complémentarités commerciales existantes.

Ce travail de recherche ne saurait être une oeuvre parfaite ; aussi le soumettons nous aux critiques et suggestions en vue de l'améliorer.

Sigles et abréviations

ACP : Groupe des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique

ACR  : Accords Commerciaux Régionaux

AEF : Afrique Equatoriale Française

AGOA : African Growth Opportunity Act

AIR  : Accord d'Intégration Régionale

BEAC  : Banque des Etats de l'Afrique Centrale

BM : Banque Mondiale

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CCI : Centre du Commerce International

CEPII : Centre d'Etudes Prospectives et d'Informations Internationales

CNUCED  : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

FAO  : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FCFA : Franc de la Coopération Financière en Afrique centrale

GATT : General Agreement on Tariffs and Trade

IZF : Investir en Zone Franc

MCO : Moindres Carrés Ordinaires

NBER : National Bureau of Economic Research

OCDE  : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMD : Organisation Mondiale des Douanes

OMC  : Organisation Mondiale du Commerce

ONU : Organisation des Nations Unies

PIB : Produit Intérieur Brut

ICRIER : Indian Council for Research on International Economic Relations

PMA  : Pays les Moins Avancés

PED  : Pays en Développement

PVD : Pays en Voie de Développement

SACU : Union Douanière d'Afrique Australe

SGP : Système Généralisé de Préférences

SGPC : Système Global de Préférences Commerciales

SH  : Système Harmonisé de Désignation et de Codification de Marchandises

TEC : Tarif Extérieur Commun

UDE : Union Douanière Equatoriale

UDEAC : Union Douanière des Etats de l'Afrique Centrale

UEMOA  : Union Economique et Monétaire Ouest-africaine

UE  : Union Européenne

UEAC : Union Economique d'Afrique Centrale

UMA : Union du Maghreb Arabe

UMAC : Union Monétaire d'Afrique Centrale

UNSD : Division Statistique des Nations Unies

USA  : United States of America

US $ : Dollar américain

WITS : World Integrated Trade System

Liste des illustrations

Liste des tableaux

Tableau 1-1 : Évolution de la part des régions dans les exportations mondiales (en %) 12

Tableau 1-2 : Évolution de la part des régions dans les importations mondiales (en %) 12

Tableau 1-3 : Composition des exportations et des importations africaines par produit en 2003 (en %) 13

Tableau 1-4 : Evolution des exportations africaines par orientation géographique (en %) 13

Tableau 2-1 : Commerce potentiel intra et inter-régional de la CEMAC et l'UEMOA en 2000 (en milliers de US $) 27

Tableau 3-1 : Indicateurs socio-économiques des pays de l'ensemble (CEMAC+Nigéria) en 2002 34

Tableau 3-2 : Tarif extérieur commun de la CEMAC 35

Tableau 3-3 : Evolution du commerce du Cameroun avec les partenaires frontaliers de 2001 à 2003 (en millions de F CFA) 37

Tableau 3-4 : Répartition géographique des échanges du Cameroun (en millions de FCFA) 38

Tableau 4-1 : Potentiel de commerce de l'ensemble CEMAC + Nigéria (2002) 47

Tableau 4-2 : Potentiel de commerce du Cameroun sur le marché des pays frontaliers 48

Tableau 5-1 : Potentiel d'exportation indicatif à l'exportation et à l'importation entre le Cameroun et ses pays frontaliers (en milliers de US $, 2004) 54

Liste des graphiques

Graphique 3-1 : Répartition du PIB de l'ensemble (CEMAC+Nigéria) en 2002 33

Graphique 3-2 : Répartition de la population de l'ensemble (CEMAC+Nigéria) en 2002 33

Graphique 5-1 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations du Nigéria 55

Graphique 5-2 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations du Tchad 56

Graphique 5-3 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations de la Rép. Centrafricaine 57

Graphique 5-4 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations du Congo 58

Graphique 5-5 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations du Gabon 59

Graphique 5-6 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations de la Guinée équatoriale 60

Résumé

Le but de ce mémoire est double : déterminer les potentiels de commerce existants du Cameroun sur les marchés des partenaires frontaliers ; identifier les complémentarités commerciales réciproques entre le Cameroun et ces pays. Une telle entreprise s'inscrit dans la perspective globale de promotion du commerce entre pays en développement qui apparaît comme une des solutions aux problèmes de développement, de l'accès au marché des pays industrialisés, de lutte contre la pauvreté, etc. La promotion du commerce pourrait en effet aider à un meilleur positionnement de ces pays sur le système commercial multilatéral tout en favorisant le décollage économique et la création d'emplois.

Pour ce faire, une double approche a été entreprise pour l'analyse des flux d'échanges commerciaux entre les pays de la région considérée : l'utilisation en premier lieu d'un modèle de gravité pour prédire les échanges (potentiels de commerce) de l'ensemble CEMAC+Nigéria à partir d'un échantillon de 43 pays africains dont 38 d'Afrique subsaharienne, ensuite la méthode du calcul du potentiel d'exportation indicatif du Centre du Commerce International (CCI) pour identifier les produits à l'exportation présentant les complémentarités les plus élevées.

Si les opportunités commerciales intra-africaines restent faibles en général comme l'ont trouvés FOROUTAN et PRITCHETT (1993), elles le sont davantage à l'échelle de l'ensemble CEMAC+Nigéria pris globalement. Les deux approches convergent car elles prédisent pour le Cameroun l'existence de potentiels de commerce à l'exportation avec le Nigéria, la Guinée équatoriale et le Congo, et à l'importation avec le Gabon, la Guinée équatoriale, le Congo et le Tchad par ordre d'importance décroissante. Le marché du Nigéria est de loin le plus important sur lequel le Cameroun pourrait davantage exporter. Malgré l'existence d'énormes complémentarités commerciales entre ces pays mises en exergue par la méthode du CCI, l'approche gravitaire révèle l'existence d'énormes complexités au commerce; les freins potentiels mis en évidence sont notamment la petitesse des populations, l'éloignement géographique des pays, leurs diversités linguistique et monétaire.

Mots clés : Potentiels de commerce, Complémentarités commerciales, Modèle de gravité, Potentiel d'exportation indicatif.

Abstract

In this work, we try to assess firstly trade potentials and trade barriers, secondly trade complementarities among a set of countries in Africa: Cameroon, Chad, Central African Republic, Congo, Gabon, Equatorial Guinea, and Nigeria.

In order to realise it, we analyse trade flows with a two-step methodological approach; we estimate in the first step a gravity model in order to predict whether or not Cameroon may improve his exports (imports) to (from) other countries in the region considered; this is done with a sample of 43 countries in Africa. Then we compute the indicative export potential in the second step in finding trade complementarities; this method is the one of International Trade Centre (ITC).

If FOROUTAN and PRITCHETT's results in 1993 are confirmed that intra-african trade is greater than predicted, analyses show that if anything, even among the countries above cited, trade potentials are low although ITC's approach shows too much trade complementarities. For Cameroon, it appears some potential export markets in Nigeria, Equatorial Guinea, and Congo, and import markets in Gabon, Equatorial Guinea, Congo and Chad. Nigeria seems to be the biggest export market. Analysis also shows that many trade barriers are reducing opportunities; the main founded are smallness, proximity and linguistic monetary diversity.

Keywords: Trade potentials, Trade complementarities, Gravity model, Indicative export potential.

Introduction générale

Dans une interview récente de Marchés Tropicaux1(*), le Directeur général de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) affirmait : « la question de l'accès aux marchés ne doit pas se limiter à la réduction des tarifs appliqués par les pays développés sur les produits des pays en développement. Les échanges Sud-Sud en sont également une composante essentielle. Il existe d'ailleurs un potentiel à ce niveau encore non exploité. N'oublions pas que 70% des droits de douane sont payés pour le commerce entre pays en développement ». Pascal LAMY introduit ainsi la question de la promotion du commerce Sud-Sud généralement fondée sur l'hypothèse sous-jacente de l'existence de potentialités inexploitées entre pays en développement (PED); parallèlement aux négociations sur l'accès au marché et la concession de traitements préférentiels dans les échanges avec des pays ou ensembles économiques plus puissants, les PED (en particulier les pays africains) devraient promouvoir les échanges sur le plan régional.

En effet, le problème de l'insertion des PED dans un système multilatéral absolument dominé par des super-entités (USA, UE et Japon) reste au coeur des débats et négociations à l'OMC (accès aux marchés des produits agricoles, suppression des subventions agricoles, etc.). Malgré de nombreuses mesures appliquées en vue de réduire l'ampleur de ce problème notamment la mise en place de systèmes de préférences commerciales comme les accords ACP-UE ou l'initiative « Tout sauf les armes », le déséquilibre entre le Nord et le Sud se creuse davantage. Les solutions les plus adéquates à l'échelle multilatérale, les compromis possibles entre les différents protagonistes (le Nord dominant et le Sud dominé) font l'objet de nombreuses recherches.

A de nombreux égards, la promotion d'échanges entre PED apparaît dans un tel contexte comme une solution porteuse. C'est dans cet optique que LAMY, de même que nombre d'auteurs dont certains organismes internationaux comme le Centre du Commerce International CNUCED/OMC (CCI) ou l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), ramènent le débat au niveau régional et dénoncent la faiblesse (et les entraves à l'initiative) d'une coopération commerciale Sud-Sud (intégration des marchés), entraves d'autant plus fortes et nuisibles que les droits de douane de ces pays sont les plus élevés et les potentialités commerciales inexploitées. La coopération pourrait d'ailleurs favoriser un développement interne et une plus grande compétitivité des marchés du Sud relativement plus exigus. L'accès aux marchés des pays industrialisés doit être complété par des politiques intérieures et un renforcement des capacités commerciales. Par potentialité commerciale, on peut comprendre deux choses :

F il peut s'agir des potentiels de commerce qui prennent en compte les éléments explicatifs du commerce extérieur afin de déterminer et prédire le niveau théorique des échanges. Ces potentiels sont généralement estimés par les modèles de gravité ;

F il peut également s'agir des complémentarités commerciales sous-régionales entre pays en développement, c'est-à-dire les produits communément importés et exportés avec succès par les PED, et qui peuvent faire l'objet d'échanges horizontaux2(*).

Dans une telle optique, plusieurs questions se posent à savoir : pourquoi les PED ne commercent-ils pas suffisamment entre eux ? Existe-il des potentialités commerciales encore non exploitées entre eux comme l'affirment les auteurs susmentionnés, ou au contraire est-ce la faible diversité de la structure de leur commerce extérieur ainsi que la petitesse des économies du Sud qui justifient les performances commerciales médiocres observées tant dans leurs relations avec le Nord qu'avec le Sud ? Quel est le niveau de ce commerce potentiel et surtout comment l'évaluer ? Existe-il des complémentarités commerciales ? Quels produits seraient alors à promouvoir en priorité ? Quelles sont les entraves au commerce Sud-Sud ?

L'objectif de ce mémoire est de répondre à cet ensemble de questions en étudiant les flux commerciaux existants entre un ensemble de pays d'Afrique subsaharienne. Plus spécifiquement, nous déterminerons les potentiels de commerce et les complémentarités commerciales réciproques du Cameroun sur le marché de ses partenaires frontaliers : Nigéria, Tchad, République centrafricaine, Congo, Gabon et Guinée équatoriale. Ces pays se caractérisent en effet par leurs économies de taille relativement petite (à l'exception du Nigéria qui est l'un des plus grands partenaires commerciaux en Afrique), un commerce extérieur presque tourné vers le Nord (les plus grands partenaires à l'importation sont l'Europe et les Etats-Unis) tandis que la composante intra-régionale reste très faible, en dépit des flux frontaliers non déclarés (contrebande)3(*).

Cette étude pourrait largement contribuer à fournir de plus amples informations sur les perspectives et les efforts de coopération sous-régionale entrepris comme instruments de développement économique et de lutte contre la pauvreté. Plus précisément, il s'agit de permettre aux opérateurs économiques de disposer d'informations actualisées sur la tendance des complémentarités commerciales régionales et les réelles potentialités existantes entre le Cameroun et ses pays limitrophes.

Plusieurs études sur l'évaluation du commerce potentiel et l'identification des complémentarités commerciales ont été effectuées de par le monde ; le CCI a entrepris des études sur l'évaluation des opportunités commerciales intra et inter-régionales en Afrique, notamment entre la CEMAC et l'UEMOA (CCI, 2003). L'approche adoptée pour ce faire repose sur le calcul d'indicateurs de potentialités. Ces indicateurs ont cependant des limites et sont discutables : ils prédisent mal les potentiels de commerce, mais sont particulièrement adaptés à l'identification des produits à forte complémentarité régionale. D'autres études faites en Europe et en Amérique (FONTAGNE et MIMOUNI, 2002 ; ANDERSON et Van WINCOOP, 2003) utilisent l'approche par les modèles de gravité ; ceux-ci sont des modèles de commerce bilatéral dont les applications sont nombreuses et le succès empirique avéré ; ces modèles ont la réputation de prédire plus efficacement les potentiels de commerce bilatéral entre pays car ils tiennent compte des conditions du marché et des grandeurs macroéconomiques. D'après ACCOMINOTTI (2005), l'équation de gravité « s'est en effet révélée être le cadre d'analyse le plus explicatif et le plus universellement admis pour l'étude empirique du commerce international ». Les travaux qui utilisent ce modèle en Afrique subsaharienne, incluant ou pas les Etats de l'actuel CEMAC et le Nigéria ne sont pas très nombreux ; nous citons les travaux de ELBADAWI (1997)4(*), et ceux de FOROUTAN et PRITCHETT (1993). Ces derniers ont montré que globalement, le Cameroun5(*) importait et exportait moins que ne le prédisait leur modèle de gravité sur le marché des autres pays d'Afrique subsaharienne ; il pourrait donc augmenter ses échanges sur le marché africain. Cependant, cette étude ne révèle pas nommément les niches potentielles (les pays) vers lesquelles le Cameroun peut exporter ou importer davantage. Notre contribution portera spécifiquement sur ce point en vérifiant les potentialités du Cameroun sur le marché des partenaires frontaliers.

La démarche adoptée dans ce mémoire consiste à concilier et à intégrer les deux approches méthodologiques précédentes. Quelques hypothèses de recherche doivent préalablement être explicitées de prime abord, afin de constituer les axes de recherche : existence de potentialités commerciales non exploitées (potentiels de commerce et complémentarités commerciales) entre le Cameroun et les pays frontaliers ; existence d'entraves au commerce sous-régional notamment les obstacles culturels (linguistiques), monétaires et la proximité ; existence de plus d'opportunités commerciales pour le Cameroun sur le marché du Nigéria plutôt que sur celui des autres pays de la CEMAC.

Ce mémoire comporte deux parties. La première présente les éléments généraux d'analyse du commerce potentiel. Il est question de préciser dans un premier temps les enjeux du commerce et les relations commerciales des pays du Sud (chapitre 1). Ensuite seront présentés les instruments de mesure empirique du commerce potentiel (chapitre 2). Après une brève présentation des caractéristiques socio-économiques du Cameroun et de ses partenaires frontaliers (chapitre 3), ces instruments sont mis en application dans la deuxième partie pour l'analyse empirique des performances commerciales de cet ensemble de pays en vue de la détermination des niveaux potentiels des échanges et des entraves au commerce à travers l'estimation d'un modèle de gravité (chapitre 4) d'une part, et la détermination des complémentarités commerciales sous-régionales existantes d'autre part (chapitre 5).

« C'est par des actes exemplaires et positifs de ce genre, en offrant à nos frères africains et au monde le spectacle d'une collaboration réaliste, franche et confiante dans un cadre régional original et adapté à nos problèmes, que nous pourrons neutraliser efficacement les forces de résistance qui, à l'intérieur comme à l'extérieur, tendent à empêcher notre cher continent de trouver son équilibre »

Extrait du discours du Président de la République Unie du Cameroun, Son Excellence Ahmadou Ahidjo, prononcé à la conférence constitutive de l'UDEAC le 8 décembre 1964 à Brazzaville au Congo.

Première partie :

Eléments généraux d'analyse du commerce POTENTIEL

Première partie : Eléments généraux d'analyse du commerce potentiel

Chapitre 1 :  Enjeux et Moyens du commerce Sud-Sud

L'analyse du potentiel de commerce et des complémentarités commerciales que nous entreprenons dans ce mémoire s'inscrit dans le contexte global de promotion du commerce Sud-Sud. L'idée de promouvoir le commerce entre pays en développement (PED)6(*) est très ancienne. De nombreux auteurs la proposent comme alternative aux problèmes économiques et d'insertion des PED dans un système multilatéral de plus en plus unifié, problèmes nuisibles à l'émergence (processus du développement) de ceux-ci, particulièrement des pays les moins avancés (PMA).

Sans prétendre à l'exhaustivité, l'objectif de ce chapitre est de présenter la problématique générale de l'insertion des PMA en prenant le cas des pays africains ; tout en rappelant les gains potentiels (théoriques) à l'échange (Section 1), nous montrerons la faible participation aux échanges multilatéraux et intra-communautaires des pays d'Afrique (Section 2), avant de présenter les moyens et les solutions envisagées (Section 3).

1. Les gains potentiels à l'échange

Nous présentons brièvement la théorie du commerce international et les effets d'une intégration économique comme instrument de croissance économique.

1.1. La théorie du commerce international

D'une manière générale, la théorie du commerce international traite de trois questions fondamentales (AUBIN et NOREL, 2000) : les fondements de l'échange, le sens de l'échange et les termes de l'échange. Partant de modèles théoriques et sur la base d'hypothèses parfois très restrictives, nombre d'auteurs se sont évertués à montrer les gains de l'échange. Trois grandes étapes du développement de la théorie du commerce international (AUBIN et NOREL, 2000) sont généralement retenues : l'approche dite classique (SMITH, RICARDO), l'approche néoclassique (HECKSCHER, OHLIN, SAMUELSON) et les prolongements contemporains (HUFBAEUR, KRUGMAN) dus aux limites mises en exergue à partir de nombreux travaux empiriques et dont la plus célèbre est le paradoxe de LEONTIEF (1953).

Parlant des gains, MUCCHIELLI (1990) relève que trois conceptions de l'intérêt de participer à l'échange international se sont successivement développées, en marquant à chaque fois une progression dans l'analyse : d'abord la conception des mercantilistes, puis la théorie des avantages absolus de SMITH (1776), complétées par la théorie des avantages comparatifs de RICARDO (1817). Les autres développements néoclassiques et les prolongements contemporains de la théorie du commerce international s'attardent non plus à démontrer les gains à l'échange et les bienfaits de la libéralisation, mais plutôt à expliquer la structure et le sens de l'échange.

Pour les mercantilistes, l'échange est un jeu à somme nulle (MUCCHIELLI, 1990), ce que gagne un pays est perdu par l'autre ; le commerce international n'est profitable que pour les pays qui réussissent à obtenir des surplus à l'exportation, augmentant ainsi leurs devises étrangères ou en or et enrichissant de ce fait le pays. Cette conception montre bien pourquoi les mercantilistes sont plus portés vers le protectionnisme. Ici il faut encourager les exportations et décourager les importations à cause de leurs effets `négatifs' sur la balance des paiements.

A contrario, les auteurs classiques d'obédience libérale voient plutôt dans l'échange une source de richesse commune (MUCCHIELLI, 1990). Pour ceux-ci, l'échange est mutuellement bénéfique et chaque pays a avantage à y participer dès lors qu'il produit relativement mieux que ses concurrents. Pour A. SMITH (1776), un pays doit développer la production d'un bien pour lequel il a un avantage absolu, c'est-à-dire qu'il fabrique à moindre coût que ses concurrents. SMITH prône les vertus de la spécialisation et de la division internationale du travail : meilleure allocation des ressources productives, acquisition de biens à moindres coûts (ce qui entraîne un surplus du consommateur), développement technologique, etc. Cependant, son analyse est très restrictive dans le cas où elle exclut les pays n'ayant pas d'avantages absolus. C'est RICARDO (1817) qui généralise le raisonnement avec la théorie des avantages comparatifs : ici un pays améliore la productivité d'un bien qu'il fabrique relativement mieux que les concurrents. Ces avantages comparatifs peuvent être mis en exergue en comparant les prix relatifs des biens potentiels à l'exportation. KRUGMAN (2001) fait assez bien ressortir la perception intuitive des gains et le raisonnement classique des théoriciens du commerce international en ces termes :

« Tout le monde sait qu'un certain commerce international peut être utile ; personne ne suggérerait que la Norvège fasse pousser ses propres oranges. Beaucoup de personnes sont cependant sceptiques quant à l'utilité pour un pays déterminé d'obtenir par l'échange des biens qu'il pourrait produire lui-même ».

Il précise même que l'« éventail des circonstances dans lesquelles le commerce international apporte un enrichissement est beaucoup plus large que la plupart des personnes ne pensent ».

Selon KRUGMAN (2001) les échanges peuvent être bénéfiques de deux manières :

F Ils peuvent être considérés comme un détour ou une méthode indirecte et plus optimale de production : plutôt que de produire chez soi de manière plus coûteuse certains biens, les pays peuvent les acquérir en échangeant d'autres biens ; cette production indirecte exigeant moins de ressources que la production directe ;

F Par ailleurs, les échanges ont des effets sur la consommation : en l'absence de ceux-ci, les pays n'ont d'autre possibilité de consommation que ce qu'ils produisent ; dès que s'établit l'échange, chaque pays peut consommer une combinaison différente de biens que celle qui est produite en situation d'autarcie. L'échange élargit ainsi la marge de choix des consommateurs de sorte qu'ils aient un surplus (surplus du consommateur).

1.2. Les effets d'une coopération économique régionale

L'analyse du paragraphe précédent s'est évertuée à montrer les gains théoriques à l'échange et les vertus de la libéralisation ; ceux-ci justifient les efforts de coopération et d'intégration à l'échelle mondiale depuis la seconde guerre mondiale (DUROUSSET, 2005), coopération fondée sur le principe de non-discrimination. Cependant, certaines mesures discriminatoires s'imposent en matière de politique commerciale et conduisent à l'établissement d'accords préférentiels notamment les regroupements régionaux; la coopération Sud-Sud revêt pleinement cette dimension préférentielle et régionale. C'est pourquoi il serait intéressant de rappeler les avantages des regroupements régionaux.

Il existe plusieurs formes de coopération (intégration) économique entre Etats selon le degré d'intégration. Pour arriver à une véritable intégration économique, BALASSA (1965) cité par MUCCHIELLI (1990) fait état d'un processus en cinq étapes :

F la constitution d'une zone de libre-échange suppose la libre circulation des biens entre les Etats de l'union ;

F l'union douanière ajoute à la zone de libre-échange l'établissement d'une barrière extérieure commune7(*) appliquée aux importations en dehors de l'union ;

F le marché commun conduit à une abolition des restrictions ne concernant pas seulement les échanges de produits et de biens, mais également les mouvements des facteurs de production ;

F l'union économique exige en plus une harmonisation des politiques économiques nationales sur les plans politique, monétaire, financier, commercial et social, ce afin d'éliminer les discriminations pouvant naître des mesures de libéralisation ;

F enfin, l'intégration économique parfaite qui devrait reposer sur l'unification des politiques monétaire, fiscale, commerciale, sociale et être régie par une autorité supranationale dont les décisions lient les Etats-membres.

Parlant des effets des regroupements régionaux, VINER (1950)8(*) est sans doute le premier à avoir montré les avantages et inconvénients de regroupements régionaux constitués en union douanière9(*). Il met en exergue les effets de création et de détournement de commerce (MUCCHIELLI, 1990).

Une union douanière d'après lui doit remplir les trois conditions suivantes :

F une complète élimination des tarifs entre les membres de l'union ;

F l'établissement d'un tarif uniforme sur les importations en provenance des pays extérieurs à l'union ;

F une redistribution concertée des revenus douaniers entre les pays membres. Nombre d'auteurs à la suite des travaux de VINER se sont attelés à analyser les effets sur les courants d'échanges dus à la création d'unions douanières. Ceux-ci peuvent se manifester tant au niveau de la production que de la consommation.

Au niveau de la production, on peut avoir les effets de création de commerce et les effets de détournement des échanges. Suite à une meilleure allocation des ressources productives10(*), à la spécialisation et à l'innovation technologique, l'on pourrait s'attendre à un surplus de production. Ce surplus ne pourra augmenter les recettes à l'exportation et le bien-être des populations contrairement à une situation de protection générale que si les prix des partenaires à l'union sont compétitifs par rapport aux prix sur le marché international : il s'agit de l'effet de création de commerce qui se manifeste par le remplacement d'une production domestique à coût élevé par des importations venant de l'union, plus compétitives que celles de l'extérieur (KRUGMAN, 2001).

D'un autre côté, la création de l'union peut s'accompagner plutôt d'une détérioration dans le cas où les prix des partenaires de l'union ne sont pas plus compétitifs que ceux sur le marché international. Il y a dans ce cas détournement de commerce, c'est-à-dire remplacement d'importations à faible coût de l'extérieur de l'union par des importations plus coûteuses de l'intérieur de l'union (KRUGMAN, 2001), et par suite diminution du bien-être pour l'ensemble du monde.

LIPSEY (1960) et JOHNSON (1960)11(*) ont indiqué que pour évaluer correctement l'impact de la formation d'une union douanière, il fallait également considérer les effets sur la consommation donnant également lieu à des effets de création et de détournement. D'abord, il peut y avoir augmentation du surplus du consommateur puisqu'il va substituer à des produits domestiques des produits moins coûteux, en provenance d'un des partenaires de l'union ; ce surplus peut également diminuer dans la mesure où les agents consomment des produits en provenance des partenaires de l'union, au détriment des produits substituables ou identiques pouvant être moins chers en provenance du reste du monde, mais qui ne sont pas compétitifs du fait du tarif extérieur commun à l'union.

On voit en conclusion que tout système de réduction préférentielle a ses avantages et ses inconvénients (KRUGMAN, 2001) ; un pays peut aussi bien améliorer que détériorer sa situation en rejoignant l'union douanière ; la réduction préférentielle est bénéfique si les effets de création de commerce sont supérieurs aux effets de détournement, c'est-à-dire si les effets conjugués sont globalement satisfaisants.

Le CCI (2003) en introduction à l'étude sur les complémentarités commerciales entre la CEMAC et l'UEMOA résume en ces termes les avantages théoriques de la coopération économique régionale :

« L'intégration économique régionale est supposée, selon la théorie économique, favoriser le développement, grâce notamment à l'allocation efficace des ressources au sein de la région, la réduction des coûts de transaction dans les échanges régionaux suite à l'élimination progressive des barrières tarifaires, l'augmentation des économies d'échelle, la diminution du commerce illégal associée aux activités improductives et coûteuses qui sont soutenues par la politique des prix divergents, l'utilisation efficiente et de façon optimale des facteurs de production, l'accélération du rythme d'investissement, l'élargissement du marché et la création des institutions communes ».

2. La place de l'Afrique dans le commerce international

Le degré d'ouverture et le niveau de participation aux échanges permettent d'apprécier la capacité des pays à tirer partie des gains théoriques présentés ci-dessus. En évoquant le cas des PED, la géographie actuelle des échanges internationaux semble ne laisser aucune chance à ces pays ; le cas particulier des pays d'Afrique est encore plus patent. C'est pourquoi nous restreignons l'analyse de ce paragraphe à cet ensemble de pays.

2.1. La marginalisation de l'Afrique

Nous distinguons trois aspects : le niveau des échanges, la structure par produit et l'orientation géographique.

F Selon le niveau des échanges

La marginalisation de l'Afrique dans le système commercial multilatéral est un fait chronique qui s'est accentué au cours des deux dernières décennies. Que ce soit sur la scène mondiale ou au plan intracommunautaire, les exportations ou les importations, les résultats sont en baisse (HAMMOUDA, 2005). Cette dégradation s'est accompagnée de la création d'autres pôles d'exportation et d'importation et l'émergence d'une triade (Europe de l'Ouest, Asie et Amérique du nord) qui dominent les échanges internationaux. Les tableaux 1-1 et 1-2 suivants montrent l'évolution de la structure mondiale des échanges par grandes régions, et la part de l'Afrique dans le commerce international.

Tableau 1-1 : Évolution de la part des régions dans les exportations mondiales (en %)

 

1948

1953

1963

1973

1983

1993

2003

Amérique du Nord

27,3

24,2

19,3

16,9

15,4

16,6

13,7

Amérique latine

12,3

10,5

7

4,7

5,8

4,4

5,2

Europe

38,8

41,4

47,1

50,2

43,4

46,5

45,5

Afrique

7,3

6,5

5,7

4,8

4,5

2,5

2,4

Moyen Orient

2

2,7

3,2

4,1

6,8

3,4

4,1

Asie

13,6

13,1

12,4

14,9

19,1

26,1

26,1

Ensemble

100

100

100

100

100

100

100

Source : OMC, Statistiques du commerce international 2004

Tableau 1-2 : Évolution de la part des régions dans les importations mondiales (en %)

 

1948

1953

1963

1973

1983

1993

2003

Amérique du Nord

19,8

19,7

15,5

16,7

17,8

19,7

20,5

Amérique latine

10,6

9,3

6,8

5,1

4,5

5,1

4,8

Europe

46,2

47

55,7

56,3

48,5

45,9

47

Afrique

7,6

7

5,5

4

4,6

2,6

2,2

Moyen Orient

1,7

2

2,3

2,8

6,2

3,3

2,5

Asie

14,2

15,1

14,2

15,1

18,5

23,3

23

Ensemble

100

100

100

100

100

100

100

Source : OMC, Statistiques du commerce international 2004

L'on remarque à partir de ces tableaux que les échanges internationaux (exportations et importations) sont effectivement dominés par trois grandes entités : l'Amérique du Nord, l'Europe (de l'Ouest) et l'Asie qui en 2003 ont participé à hauteur de 13,7%, 45,5% et 26,1% respectivement dans les exportations, et 20,5%, 47% et 23% dans les importations.

La part de l'Afrique entière n'a cessé de se détériorer progressivement et est restée en dessous de 5% depuis les années 70. Elle est principalement due à la contribution de quelques grands marchés notamment le Nigéria, le Maroc, ou l'Afrique du Sud.

F Selon la structure par produits

La composition par produit montre comme le dit HAMMOUDA (2005) « l'enfermement du continent dans la trappe de l'insertion rentière » où les produits agricoles et miniers représentent près de 70% du total des exportations (tableau 1-3), alors que la structure de la demande mondiale évolue en sens inverse et donc de manière défavorable aux exportations africaines. Les importations sont à l'opposé essentiellement constituées de produits manufacturés.

Tableau 1-3 : Composition des exportations et des importations africaines par produit en 2003 (en %)

 

Exportations

Importations

Produits agricoles

13,9

15,9

Produits miniers

54,9

10,1

Produits manufacturés

26,9

71,2

Source : OMC, Statistiques du commerce international 2004

F Selon l'orientation géographique

Un dernier aspect du commerce africain est l'orientation géographique des importations et des exportations. Les exportations par exemple (tableau 4) sont principalement dirigées vers l'Europe de l'Ouest (48,4% en 2003); une grande fraction va également vers l'Amérique du nord (18,9%), et l'Asie (17,7%) au détriment des échanges intra-africains qui constituent 2,5% du total. Pour signifier cette faiblesse des échanges intra-africains, FOROUTAN et PRITCHETT (1993) affirment que : « le commerce intra-africain ne représente qu'une faible part des échanges totaux de chaque pays ».

Tableau 1-4 : Evolution des exportations africaines par orientation géographique (en %)

 

1995

2003

Europe de l'Ouest

53,9

48,4

Amérique du Nord

14,2

18,9

Asie

13,8

17,7

Amérique latine

9,8

10,2

Intra-africain

2,2

2,5

Source : OMC, Statistiques du commerce international 2004

D'après HAMMOUDA (2005), cette orientation géographique serait intimement liée à la structure par produit des échanges extérieurs africains qui « reproduit le schéma d'insertion hérité de la colonisation avec une orientation des exportations de matières premières et de produits agricoles vers les pays européens et l'importation des produits manufacturés ». Malgré les politiques d'import-substitution adoptées par les pays africains dans les années 60 et 70 afin de mettre fin à ce schéma en fabriquant sur place les produits manufacturés, l'éclatement de la crise de la dette des années 80 est venu renforcer l'échec des stratégies entreprises dans ce sens, l'abandon de ces politiques d'import-substitution et la « survivance du modèle agro-exportateur ».

2.2. Les causes de la marginalisation

Le phénomène de mondialisation n'est donc pas profitable à tous ; il est d'ailleurs dit à cet effet dans la déclaration du millénaire que les avantages et les coûts de la mondialisation sont très inégalement répartis12(*). Les causes de cette marginalisation sont donc à rechercher. Selon HAMMOUDA (2005) les causes possibles de cette marginalisation peuvent être classées en deux catégories : endogènes et exogènes.

Les causes endogènes sont celles inhérentes aux pays africains et à la faiblesse de leurs économies. Il s'agit de :

F l'échec des politiques commerciales : les tentatives de diversification et de modernisation entamées au cours des années 70 n'ont pas pris en compte le fait que le développement passe par la croissance industrielle (CROZET et al., 2001) ;

F les faibles progrès en matière d'intégration régionale ;

F la faiblesse des performances et de la compétitivité des économies africaines ;

F la déficience des structures de facilitation du commerce et les droits de douane élevés.

Les causes exogènes quant à elles sont liées à l'évolution de la structure du commerce international et aux conditions internationales. On a à ce sujet :

F l'évolution et la transformation des structures du commerce international, ce qui a entraîné la dégradation des prix des produits de base13(*) dont les exportations africaines sont essentiellement constituées ; cette dégradation est due entre autres à l'arrivée sur les marchés mondiaux de nouveaux producteurs notamment les pays asiatiques ;

F les facteurs coloniaux : ONIMODE (1992) cité par CROZET et al. (2001) affirme à cet effet : « Economiquement, le colonialisme a appris aux pays africains à consommer ce qu'ils ne produisent pas et à produire ce qu'ils ne consomment pas » ;

F l'incapacité à tirer profit des préférences commerciales pour l'accès aux marchés des pays développés et l'érosion des préférences;

F la crise de la dette des années 80 s'étant traduite par une récession économique et un impact négatif sur les échanges internationaux d'Afrique;

F le protectionnisme des pays du Nord à travers les politiques de soutien interne à la production et les subventions aux exportations des produits agricoles.

3. Vers une solution : négociation ou promotion?

Le problème de l'insertion des pays du Sud, en particulier les PMA dont ceux de l'Afrique subsaharienne peut se résumer en deux questions : faudrait-il poursuivre les négociations et revendiquer davantage de concessions et une plus grande souplesse des pays du Nord en faveur du Sud, ou alors faudrait-il prioritairement axer le processus de développement et d'émergence sur la composante Sud-Sud du commerce international ? Les deux solutions sont simultanément envisageables, et de nombreux arguments vont en faveur de la seconde solution. Quels sont alors pour chacune d'elles les moyens et les enjeux ?

3.1. Les préférences commerciales

Les principaux objectifs de la signature de l'Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce (GATT) en 1947 à Genève sont :

F l'abaissement progressif des droits de douane et de toute autre barrière au commerce (tarifaire et non tarifaire) ou toute mesure d'effet équivalent ;

F la facilitation des règlements de différends commerciaux internationaux. Ceci dans le but de favoriser l'expansion du commerce et la coopération multilatérale (DUROUSSET, 2005).

Un des principes fondamentaux permettant d'atteindre ces objectifs est celui de la non-discrimination des relations commerciales entre parties contractantes, principe incarné par la clause de la nation la plus favorisée (NPF) qui stipule que tout avantage ou privilège accordé à tout partenaire au commerce doit être étendu à toutes les parties contractantes de l'Accord. Cependant, l'on s'est très rapidement rendu compte du cas particulier des PED et des PMA, et des négociations ont été entreprises dans le but d'obtenir des exemptions. A cet effet, en 1964 la CNUCED14(*) obtient au niveau du GATT une exemption de l'obligation de réciprocité pour les pays en développement (PVD) ; ces derniers peuvent mutuellement s'accorder des avantages non étendus aux pays développés (DUROUSSET, 2005, p.96).

Depuis lors, de nombreuses dérogations et mesures d'exception ont été admises par l'Accord. En octobre 1970, l'approche du Système généralisé de préférences (SGP) est adoptée dans un accord de la CNUCED (TANGERMANN, 2001). Le SGP est un système préférentiel non réciproque en vertu duquel les pays développés appliquent des préférences tarifaires aux importations des PED, ce en vue de l'accroissement de leurs exportations15(*). Il se caractérise par l'adoption des taux de douane réduits ou nuls et par sa non réciprocité.

Lors du Tokyo Round, l'on est parvenu à la mise en place d'une dérogation permanente au principe de non discrimination appelé clause d'habilitation.

Avec l'avènement de l'OMC, les préférences commerciales ont été conservées en un ensemble de clauses et dérogations aux textes basés sur le principe de non discrimination appelé Traitement spécial et différencié en faveur des PED. Ces dispositions spécifiques confèrent un cadre juridique permettant aux pays développés d'accorder aux PED des avantages non étendus aux autres membres de l'OMC.

C'est dans le cadre de ce corpus institutionnel et juridique de clauses et dérogations que les PED bénéficient des accords préférentiels tels que : les Accords ACP-Union européenne, l'initiative « Everything But Arms », la loi américaine « AGOA », ainsi que les nombreux schémas de SGP16(*).

3.2. Les moyens en faveur du commerce Sud-Sud

Déçus par leur incapacité à obtenir une plus grande ouverture des marchés des pays industriels ou à améliorer les termes de l'échange de leurs produits avec ceux-ci, les PED, en particulier les pays d'ASS se sont mutuellement incités à former des regroupements régionaux plus importants et plus incitatifs (GILLIS M. et al, 1998). Cette alternative est d'ailleurs généralement proposée par de nombreux auteurs en faveur du commerce Sud-Sud.

Plus généralement, les partisans en faveur du commerce Sud-Sud (CCI, CNUCED, etc.) évoquent les raisons suivantes :

F existence de potentialités commerciales non exploitées ;

F manque d'informations statistiques sur les complémentarités commerciales régionales ;

F croissance et lutte contre la pauvreté en vue d'atteindre les Objectifs du Millénaire (OMD) ;

F existence d'importantes barrières au commerce Sud-Sud.

Afin de favoriser l'intégration des pays du Sud en général dans l'économie mondiale, plusieurs instruments ont été mis en place notamment les regroupements régionaux dont le bilan en Afrique est très souvent mitigé, et le système global de préférences commerciales (SGPC). L'accord relatif au SGPC est institué en 1988 sous l'égide de la CNUCED afin de promouvoir exclusivement les échanges entre PED ; son objectif est de promouvoir et de régulariser le commerce mutuel et le développement de la coopération économique entre les PED (voir Article 2 de l'Accord sur le SGPC16(*)).

Au terme de ce chapitre, plusieurs questions se posent et justifient l'entreprise d'une étude sur les potentialités commerciales interrégionales. Pour ce faire, il convient au préalable de maîtriser les instruments de mesure empirique du commerce potentiel interrégional, lesquels nous présentons dans le chapitre suivant.

1.1. Chapitre 2 :  Les instruments d'analyse du commerce potentiel

Le terme `potentiel de commerce' est largement et indifféremment traité dans la littérature ; pour le définir, il convient de passer en revue la littérature y afférente et de présenter les différentes méthodes et les principes de son calcul.

Deux méthodologies sont généralement utilisées : les modèles dits `de gravité' et la méthode développée par le Centre du Commerce International (CCI) que nous présentons respectivement en première et deuxième section de ce chapitre; les différences ou similitudes entre ces méthodes seront précisées en dernière analyse (à partir desquelles des définitions claires pourraient se dégager), ainsi que la méthodologie de ce mémoire.

1. Les modèles de gravité

1.1. Présentation et fondements théoriques

Originellement, les modèles dits `de gravité' ont été déduits intuitivement pour l'analyse des flux d'échanges bilatéraux entre pays ; Tinbergen (1962) et Poyhonen (1963) sont généralement présentés comme les premiers à utiliser ce type de modèle dans des travaux scientifiques. Ces modèles tiennent leurs noms par leur analogie à la loi d'attraction universelle de NEWTON, et sont fondés sur l'idée selon laquelle le volume des échanges bilatéraux entre deux territoires économiques est fonction de la taille ou encore la puissance économique des pays, de leur richesse, et augmente avec la proximité géographique. Le modèle primitif de gravité tel qu'utilisé dans les travaux précurseurs, et généralement appelé modèle standard de gravité s'exprime par la relation suivante :

Avec : une constante de proportionnalité ;

le PIB du pays exportateur ;

le PIB du pays importateur ;

la distance géographique entre les deux ;

le flux total de marchandises entre les deux pays ;

et les élasticités partielles.

Cette équation est généralement exprimée et estimée économétriquement sous la forme logarithmique suivante : , étant le terme d'erreur.

Les modèles de gravité ont connu sans conteste un remarquable succès empirique pour la prédiction du volume naturel ou potentiel ou encore théorique des échanges bilatéraux entre Etats encore appelé potentiel de commerce. Le commerce potentiel estimé correspondant tient compte des variables structurelles et macroéconomiques, et comme nous le verrons plus tard, des entraves au commerce introduites dans le modèle sous forme de variables muettes (dummies). Cette valeur théorique est alors comparée à celle observée : si elle est plus grande, on en déduit l'existence de potentialités réelles de commerce entre les pays concernés.

Cependant, la question de la justification et des fondements théoriques du modèle est apparue primordiale et a fait l'objet de plusieurs travaux de recherche. Comme le soulignent PIERMARTINI et TEH (2005), un manque de fondements théoriques solides serait préjudiciable et estomperait la crédibilité du modèle ; l'omission de variables explicatives et une mauvaise spécification entraîneraient un biais énorme et l'arbitraire dans les estimations.

Une longue lignée de chercheurs a donc participé au développement et à la justification théoriques des modèles de gravité ; selon nombre d'auteurs17(*), y ont contribué LINNEMAN (1966), LEAMER (1970, 1974), ANDERSON (1979), BERGSTRAND (1985, 1989), DEARDORFF (1995), EVENNETT et KELLER (1998). PIERMARTINI et TEH (2005) citent les travaux plus récents de EATON et KORTUM (2002), ANDERSON et van WINCOOP (2003). Les différences entre les approches théoriques utilisées par chacun d'eux justifient la variété des formes (variables explicatives retenues) des équations de gravité ; toutefois, ils obtiennent tous après démonstration des modèles augmentés du modèle standard.

Selon GBETNKOM (2004), on peut regrouper en quatre les différentes approches de justification des modèles de gravité :

F l'approche par les lois physiques de gravitation (LEAMER, 1970) dans laquelle les variables explicatives retenues et mesurant la taille des économies et les coûts de transport des marchandises sont respectivement les PIB des coéchangistes et la distance géographique (modèle standard) ;

F l'approche par le modèle d'équilibre général où chaque pays a ses fonctions de demande et d'offre de tous les biens, la distance capte les coûts de transport qui établissent un pont entre l'offre et la demande ; cette approche inclut aussi la taille des populations comme variable exogène ; A cet égard on peut citer les travaux de ANDERSON (1979). Celui-ci se fonde sur deux hypothèses fondamentales : (1) chaque pays est spécialisé dans la production d'un seul bien, celui pour lequel il a le plus grand avantage au sens de la théorie de HECKSHER-OHLIN ; (2) les préférences des consommateurs sont homothétiques et identiques à travers les pays; il les prend comme des fonctions de type COBB-DOUGLAS18(*). BERGSTRAND (1989, 1990) et DEARDORFF (1995) utilisent également des fonctions de préférence de type CES et tiennent compte soit de la concurrence monopolistique, soit de la théorie de HECKSHER-OHLIN pour justifier la spécialisation.

F l'approche basée sur les modèles de probabilité où les flux sont considérés comme des phénomènes stochastiques ; GBETNKOM cite à ce propos SAVAGE et DUETSCH (1960), LEAMER et STERN (1970) ou encore SATTINGER (1978) ;

F enfin une justification plus récente qui critique les trois premières et introduit les prix relatifs (indices de prix) sans lesquels il y aurait une erreur de spécification. ANDERSON et Van WINCOOP (2003) ont particulièrement insisté sur l'importance de ce point qui leur a permis de résoudre le fameux problème de l'effet-frontière entre les Etats-Unis et le Canada communément connu sous l'appellation `puzzle de McCALLUM'. Cependant, au vue de nombreuses difficultés de prises en compte de ces variables devant capturer les prix sur le plan pratique, ANDERSON et Van WINCOOP proposent qu'une solution alternative et valable serait l'introduction lors des estimations économétriques d'effets fixes19(*) dans le modèle estimé en données de panel.

Quelle que soit l'approche théorique considérée, les modèles de gravité diffèrent par les grandeurs macroéconomiques retenues pour mesurer la taille (PIB, Population, ou même la surface), la richesse (PIB par tête), les barrières au commerce (prix, autres variables dummies). Ils s'expriment généralement sous la forme standard ci-dessus augmentée de variables indicatrices destinées à capturer les effets des politiques commerciales notamment la formation d'unions douanières, la mise en place d'accords préférentiels, etc. de sorte que le modèle s'écrit généralement : , où les sont un ensemble de variables explicatives quantitatives (PIB, PIB par tête, Population, Surface), et les sont des variables « dummies » destinées à capturer l'effet des politiques commerciales, notamment les accords d'intégration régionaux, la diversité culturelle ou linguistique, etc.

1.2. Applications des modèles de gravité et travaux empiriques

A ce jour, les applications du modèle de gravité sont nombreuses et sont surtout marquées par leurs succès empiriques. Elles couvrent des domaines très divers allant jusqu'à l'analyse spatiale en statistique, mais c'est en économie qu'il en est fait grand usage.

D'après FONTAGNE et al. (2002), les modèles de gravité sont utilisés pour de nombreux types d'études :

F analyse des politiques commerciales et des effets du régionalisme notamment les effets de création et détournement de commerce au sein des unions douanières ;

F mise en exergue des barrières aux échanges ;

F analyse du commerce potentiel.

En Afrique subsaharienne, deux grands travaux sont généralement cités concernant l'application des modèles de gravité à l'évaluation des potentiels de commerce : ceux de FOROUTAN et PRITCHETT en 1993 et ELBADAWI en 199720(*).

Au moyen d'un échantillon de 19 pays d'ASS21(*), FOROUTAN et PRITCHETT (1993) entre 1980 et 1983 trouvent que le niveau potentiel moyen des échanges intra-communautaires (8,1 % en moyenne et en pourcentage du commerce total) des pays d'ASS est au dessus de ceux prédits par le modèle (qui s'établit à 7,5% du total). Une telle conclusion n'est cependant qu'une généralisation à l'ASS toute entière ; les résultats individuels par pays montrent que 10 des 19 pays de l'échantillon de FOROUTAN et PRITCHETT (dont le Cameroun, le Congo et le Gabon) importent et exportent moins que prédit et donc pourraient augmenter leurs échanges en ASS. ELBADAWI (1997) cité par LONGO et SEKKAT (2001) a couvert un échantillon de 28 pays d'ASS sur deux périodes de temps : 1980-84 et 1986-90. Son principal résultat est que les accords d'intégration régionaux (AIR) ont eu un impact négligeable sur la suppression des entraves au commerce intra-communautaire d'ASS.

1.3. Les limites du modèle

Si le succès empirique du modèle de gravité est avéré (ACCOMINOTTI, 2005), il est important de noter ses limites. En effet, de nombreuses difficultés inhérentes à plusieurs facteurs ont surgi des différents travaux empiriques ; PIERMARINI et TEH (2005) insistent sur la nécessité de tenir compte de celles-ci dans l'estimation des modèles de gravité ; les principales sont les suivantes :

F l'introduction des variables muettes destinée à capturer les effets des politiques commerciales et d'autres facteurs peut entraîner des problèmes de multicolinéarité, de sorte qu'il apparaisse difficile de mesurer la contribution véritable de chaque variable explicative (les coefficients peuvent être biaisés). Ce problème survient surtout lorsqu'on évalue le modèle en données de panel avec effets fixes individuels ; il convient alors dans ce cas d'éliminer toutes les variables "dummies" qui sont implicitement prises en compte par les effets fixes ;

F l'introduction de ces effets fixes est cependant nécessaire comme le montre ANDERSON et Van WINCOOP (2003) car ils permettent non seulement de corriger les éventuelles omissions22(*) de variables explicatives qui peuvent se traduirent sur le plan empirique par une grande part de variabilité due aux résidus, mais également de prendre en compte `les spécificités inobservables' (SEVESTRE, 2002) liées à chaque couple de pays ; l'estimation en données de panel a ainsi l'avantage de bien prédire les valeurs du commerce potentiel.

Généralement, l'échantillon des pays de référence ne fait pas l'objet d'un sondage ; l'impact sur les estimations `peut' être considérable car pouvant entraîner un biais de sélectivité. L'effet de ce biais peut augmenter avec le nombre de valeurs manquantes de la variable endogène et il convient dans ces cas d'entreprendre les méthodes de correction de ce biais notamment la procédure de HECKMAN (1976) en deux étapes; ce qui permet d'obtenir des estimations sans biais des élasticités partielles (contributions) de chaque variable explicative.

2. La méthodologie du Centre du Commerce International

2.1. Principe et méthodologie

Le CCI a développé une méthodologie d'identification (approche par produits) d'opportunités commerciales basée sur le calcul d'indicateurs de potentialité à partir de l'analyse des flux commerciaux (CCI, 2003). La méthodologie consiste « à identifier les produits complémentaires, exportés avec succès par un ou plusieurs pays de la région considérée vers le reste du monde et pour lesquels il existe une demande importante dans d'autres pays de cette région (potentiel intra-régional) ou dans une autre région (potentiel inter-régional) ». Cet indicateur s'appelle « potentiel d'exportation indicatif » et se définit comme « le minimum entre les exportations d'un pays ou d'une région X vers le monde et les importations d'un pays ou d'une région Y en provenance du monde » (CCI, 2003).

D'autres instruments comme la matrice statique et la matrice dynamique permettent de représenter les groupes de produits qui présentent un potentiel indicatif élevé (Voir les encadrés 1 et 2 suivants).

ENCADRÉ 1 : La Matrice statique

Il est possible de représenter à l'aide d'une matrice les groupes de produits dont le potentiel d'exportation est le plus élevé (fig. 1). L'axe vertical de la matrice représente le niveau des importations par rapport à celui des exportations. A l'inverse, l'axe horizontal représente le niveau des exportations par rapport à celui des importations. Les produits situés dans le cadre en haut et à gauche de la matrice sont caractérisés par un haut niveau d'importation, qui dépasse celui des exportations. Ainsi, les opportunités d'exportation régionales pour ces produits sont stimulées par la demande. Les produits situés dans le cadre en bas et à droite de la matrice ont des niveaux d'exportation supérieurs à ceux des importations. Dans ce cas, les opportunités commerciales sont stimulées par l'offre. Enfin, les produits situés dans le cadre en haut et à droite de la matrice, ayant des niveaux d'exportation et d'importation proches, représentent les opportunités commerciales intra ou inter-régionales les plus importantes.

Figure 2-1 : Matrice statique des exportations et des importations

Source : CCI (2003), Analyse statistique des flux des échanges commerciaux intra- et inter-régionaux de la CEMAC et de l'UEMOA

ENCADRÉ 2 : La Matrice dynamique

La division en quatre cadres de la figure 2, qui présente sous forme de matrice la croissance des flux commerciaux, est réalisée en fonction de la variation positive ou négative des exportations et des importations. Le cadre situé en haut et à droite de la matrice regroupe les produits qui, caractérisés à la fois par une croissance des exportations et des importations, ont le meilleur positionnement et offrent les opportunités commerciales les plus prometteuses. Les produits situés en bas et à gauche de la matrice sont considérés comme étant en déclin ou stagnants du point de vue des exportations et des importations. Enfin, les produits positionnés dans les cadres en bas à droite et en haut à gauche de la matrice, sont caractérisés par des exportations ou des importations en croissance. Dans ce cas, les opportunités commerciales indicatives dépendent, selon les produits, de dynamiques de marché stimulées soit par l'offre soit par la demande. Elles peuvent ainsi être favorisées soit par des stratégies de marketing plus agressives (afin d'accroître la demande), soit par une dynamisation et une augmentation des capacités de production (afin d'accroître l'offre).

Figure 2-2 : La matrice dynamique des exportations et des importations

Source : CCI (2003), Analyse statistique des flux des échanges commerciaux intra- et interrégionaux de la CEMAC et de l'UEMOA

2.2. Applications

A travers son programme de coopération en faveur du commerce Sud-Sud (voir CCI, 2003), le CCI a appliqué sa méthodologie à l'identification des opportunités commerciales intra et interrégionales de plusieurs pays et regroupements régionaux concernant la plupart des PED. Ces travaux ont presque tous révélé d'énormes potentialités.

En Afrique sub-saharienne, l'Analyse statistique des flux des échanges commerciaux intra et inter-régionaux de la CEMAC et de l'UEMOA (CCI, 2003) utilise les données du commerce extérieur de chacun des pays de la CEMAC et l'UEMOA en 2000 et ressort un énorme potentiel intra et inter régional comme on peut le constater à travers le tableau 2-1 suivant :

Tableau 2-1 : Commerce potentiel intra et inter-régional de la CEMAC et l'UEMOA en 2000 (en milliers de US $)

 

Commerce actuel

Potentiel d'exportation total

Principaux groupes de produits complémentaires

Commerce intra-régional de la CEMAC

124

489

Produits agroalimentaires, Tissus de coton et coton brut, ouvrages en métaux

Commerce intra-régional de l'UEMOA

847

903

Produits agroalimentaires, Bois d'oeuvre, Produits de l'industrie chimique, Tissus de coton

Source : CCI, 2003.

La même méthodologie est appliquée pour le cas de l'Union du Maghreb arabe (UMA) réalisée en 2002 et aussi entre l'Inde et l'Union Douanière d'Afrique australe (SACU) en 2001.

2.3. Les limites de l'approche

Le CCI présente un certain nombre de limites inhérentes au calcul des indicateurs qu'il propose.

F plusieurs facteurs importants ne sont pas pris en compte dans l'analyse ; en effet la compétitivité à l'exportation, les préférences à la consommation locale, les coûts de transports, les barrières commerciales tarifaires et non tarifaires ou même les évènements politiques peuvent grandement limiter les échanges entre entités et donner lieu à l'observation d'un potentiel très élevé ; l'interprétation des résultats doit donc s'effectuer avec la plus grande attention.

F le potentiel de commerce obtenu par cette méthode est généralement surestimé du fait de nombreux facteurs : la nature agrégée des flux analysés (même au niveau le plus désagrégé, les produits inclus au sein des différents groupes de la nomenclature SH ne sont pas des substituts parfaits) ; les statistiques commerciales contiennent des réexportations (biens réexpédiés, matériels envoyés pour réparation) et des accumulations de stocks des années précédentes.

De plus, les données du commerce extérieur sont rarement exhaustives ; le commerce informel (contrebande) ainsi que certains services (le commerce des services n'est disponible que sous forme agrégée et peu précise) ne peuvent malheureusement pas être saisis.

3. Choix méthodologique : approche gravitaire ou méthode du CCI ?

3.1. Analyse comparative des deux approches

Les analyses précédentes nous montrent que le terme commerce potentiel ou potentialité commercial utilisé par LAMY est utilisé dans plusieurs contextes, et qu'il est nécessaire d'en préciser à chaque fois le sens.

La prédiction par le modèle de gravité est non seulement scientifique, mais sans doute la plus réaliste ; elle tient compte des facteurs économiques théoriques et des entraves éventuelles qui déterminent le niveau des échanges. Lorsqu'il est bien spécifié (théoriquement), et que les contributions relatives de chacun des facteurs explicatifs sont mises en évidence, le modèle de gravité permet de prédire le niveau de commerce d'équilibre, considéré comme `vrai' ou `potentiel', c'est-à-dire le commerce qui aurait dû être compte tenu des considérations liées à la structure d'offre, de demande et surtout en tenant compte des prix et des autres facteurs limitatifs qui influencent considérablement le niveau des échanges. Le potentiel prédit est donc un niveau optimal et d'équilibre. Par comparaison avec le commerce observé, l'on peut alors conjecturer s'il existe des potentialités réelles à l'exportation, ou si au contraire les performances commerciales sont dépassées.

A contrario, s'il est possible d'identifier les produits à forte complémentarité commerciale entre Etats à travers la méthode du CCI, il serait malaisé d'agréger les différents montants correspondants à ces potentiels et de s'en servir pour prédire le commerce réellement possible. En effet, par construction, le potentiel d'exportation indicatif est supérieur au commerce actuel pour un produit donné et a tendance à prédire des niveaux potentiels très élevés pour peu que les structures d'offre et de demande sur le marché mondial de chacun des partenaires soient élevées23(*); le niveau potentiel ainsi évalué n'est réellement possible qu'en la seule présence des régions considérées, et en l'absence de barrières de toutes sortes aux échanges. En ce sens, le terme potentiel de commerce utilisé par le CCI fait référence à la part de marché disponible commune ou encore marché potentiel. L'analyse se trouve ainsi extrêmement limitée, et nécessite des approfondissements. Dans son programme de promotion du commerce Sud-Sud, le CCI prévoit d'ailleurs une démarche en plusieurs étapes qui commence par la détermination des produits à forte complémentarité régionale et se poursuit par les études sur les structures d'offre et de demande.

Dans ce contexte, notre choix est guidé par les objectifs méthodologiques de notre recherche et inclut les deux méthodes : le modèle de gravité est utilisé dans un premier temps pour décrire les échanges actuels entre le Cameroun et ses pays limitrophes et conjecturer de manière réaliste et globale les potentialités commerciales existantes ainsi que leurs principaux facteurs explicatifs; le modèle nous permettra aussi de tester l'existence d'entraves au commerce. Ensuite, nous appliquerons la méthode du CCI pour déterminer les produits pour lesquels l'offre et la demande sont élevées, et qui peuvent prioritairement faire l'objet d'une promotion.

3.2. Objectifs et méthodologie de travail

Il convient au vu de la littérature précédente de préciser nos objectifs de recherche. L'objectif global de ce mémoire est de fournir une information statistique sur les opportunités commerciales inexploitées du Cameroun vers ses pays limitrophes. Plus précisément, il s'agit (tour à tour) de :

F déterminer les potentiels de commerce intra-régional de l'ensemble (CEMAC + Nigéria) ;

F déterminer de manière équivalente les potentiels de commerce du Cameroun sur le marché des partenaires frontaliers; ces deux premiers objectifs seront atteints par l'estimation d'un modèle de gravité ;

F identifier et hiérarchiser ensuite à un niveau désagrégé (par produit) et par la méthode du CCI les produits à forte complémentarité, c'est-à-dire ayant un potentiel indicatif élevé entre le Cameroun et chacun des pays limitrophes afin d'orienter les opérateurs économiques vers les produits potentiels à forte complémentarité sur le marché régional ;

F déterminer les entraves au commerce.

Ce chapitre met un terme à la première partie de ce mémoire qui a eu pour objectif d'établir une revue de question sur les problèmes du commerce Sud-Sud ainsi que sur les instruments d'analyse du commerce potentiel. Aussi convient-il dans la seconde partie de mettre en oeuvre ces derniers afin d'atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés pour l'analyse des potentiels de commerce du Cameroun sur le marché de ses pays frontaliers.

Deuxième partie :

Le commerce potentiel du Cameroun sur le marché des pays frontaliers

Deuxième partie : Le commerce potentiel du Cameroun sur le marché des pays frontaliers

Chapitre 3 :  Les relations commerciales entre le Cameroun et ses pays limitrophes

Avant d'évaluer le commerce potentiel du Cameroun sur le marché des pays frontaliers, il est nécessaire de faire un état des lieux des échanges commerciaux entre le Cameroun et ses voisins frontaliers. A cet effet, l'objectif de ce chapitre est de mettre en lumière les éléments de promotion du commerce entre le Cameroun et ses pays limitrophes. Nous présentons d'abord les caractéristiques socio-économiques de ces pays, ensuite les instruments institutionnels de promotion du commerce notamment le traité de la CEMAC avant d'évaluer la structure du commerce actuel du Cameroun avec ses partenaires frontaliers.

1. Caractéristiques socio-économiques

Les caractéristiques socio-économiques des entités (Nigéria et pays de la CEMAC) sont très divergentes et contrastées. D'une manière générale, on comparera Nigéria d'une part et pays de la CEMAC d'autre part.

Situé sur la côte occidentale de l'Afrique dans le golfe de Guinée, le Nigéria est une fédération de 36 Etats. Ce pays anglophone est considéré comme le moteur économique de l'Afrique de l'Ouest et un marché incontournable pour l'Afrique. Sur le plan régional, le Nigéria appartient à la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui est la seule organisation ayant tenté de regrouper des Etats anglophones et francophones ; mais la perspective d'établissement d'une union douanière (avec mise en place du TEC) dans cette communauté prévue pour 1990 a échoué (DUROUSSET, 2005). Sa monnaie est le Naira.

La CEMAC quant à elle est constituée de six pays d'Afrique centrale : le Cameroun, le Tchad, le Congo, le Gabon, la République centrafricaine, et la Guinée équatoriale. Leur monnaie commune est le franc CFA24(*).

Tandis que les six pays de la CEMAC regroupent environ 33 millions d'habitants (2002), le Nigéria à lui seul représente près du quadruple, soit 132 millions d'habitants. Son PIB en 2002 s'élève à 43 540 millions de dollars, ce qui représente près du double de celui de la CEMAC entière (graphiques 3-1 et 3-2).

Graphique 3-1 : Répartition du PIB de l'ensemble (CEMAC+Nigéria) en 2002

Source : Nos calculs à partir des données de la World Bank Indicators 2004

Au sein de la CEMAC, le Cameroun représente près de la moitié de la population avec près de 15 millions d'habitants, suivi du Tchad, de la République centrafricaine, du Congo, du Gabon et de la Guinée équatoriale ayant respectivement plus ou moins de 8, 4, 3, 1, et 0,4 millions d'habitants.

Graphique 3-2 : Répartition de la population de l'ensemble (CEMAC+Nigéria) en 2002

Source : Nos calculs à partir des données de la World Bank Indicators 2004

Le tableau 3-1 suivant donne quelques indicateurs socio-économiques de l'ensemble considéré (CEMAC + Nigéria).

Tableau 3-1 : Indicateurs socio-économiques des pays de l'ensemble (CEMAC+Nigéria) en 2002

 

Cameroun

Congo

Gabon

Guinée équatoriale

Rép. Centrafricaine

Tchad

Nigéria

PIB prix courants (millions de $)

9060

3017

4971

2118

1046

2002

43540

PIB par tête (constant 1995 $)

700

700

4323

2444

332

232

248

Indice annuel des prix à la consommation (%)

2,80

4,61

n.d

n.d

3,39

5,19

12,88

Exportation de biens et services (en % du PIB)

27,20

80,67

59,48

n.d

12,07

12,24

37,68

Importation de biens et services (en % du PIB)

27,97

53,99

39,46

n.d

16,61

64,67

43,59

Taux de croissance de la population (en %)

2,07

2,89

2,15

2,52

1,45

2,93

2,22

Service de la dette (en % du revenu national)

4,13

1,09

9,84

n.d

0,09

1,48

3,67

Taux d'urbanisation annuel (%)

3,57

3,82

3,04

4,61

2,62

4,51

4,04

Espérance de vie à la naissance (années)

48

52

53

52

42

48

45

n.d : non déclaré

Source: World Bank, World Development Indicators 2004

L'analyse des indicateurs du commerce extérieur du tableau précédent permet de remarquer que seules les exportations du Congo et du Gabon couvrent largement leurs importations. En effet, les exportations représentent près de 81% et 60% du PIB respectivement pour le Congo et le Gabon contre presque 54% et 40% du PIB pour les importations. Les autres pays enregistrent donc au cours de cette année un déficit commercial moins marqué pour le Cameroun, mais important pour le Tchad et le Nigéria.

Bien qu'étant le plus grand pays de cet ensemble, le Nigéria a le plus petit PIB par tête (en dollars constants). A l'opposé, le Gabon présente la valeur la plus élevée (4323 $). Ceci est sans doute le fait de leurs populations respectives.

2. Les instruments institutionnels de la promotion du commerce

En dehors du traité de la CEMAC qui est la mesure de promotion du commerce au plan régional, il existe des accords bilatéraux entre les pays de la sous-région considérée avec le Nigéria. Nous ne présenterons ici que la CEMAC.

La coopération économique au sein des pays d'Afrique centrale remonte à la période coloniale lorsque la France crée l'Afrique Equatoriale Française (AEF). Au début de leurs indépendances, les quatre pays de l'AEF25(*) vont instituer l'Union Douanière Equatoriale (UDE) en 1959 dans le but de construire un ensemble économique intégré et de mettre en place une approche collective du développement (DOUYA et al. 2006). Le Cameroun rejoindra l'UDE en 1962 et en 1964, l'ensemble des cinq pays de l'union institue l'Union Douanière des Etats de l'Afrique centrale (UDEAC)26(*) à laquelle adhère la Guinée équatoriale en 1984.

Les objectifs de l'UDEAC sont entre autres, la promotion et l'établissement graduel d'un marché commun par l'intégration des marchés nationaux, et l'élimination de toutes les entraves au commerce intra-régional.

Malgré l'adoption depuis lors de nombreux textes visant le renforcement de la coopération27(*), les objectifs sont loin d'être atteints, ceci du fait de la diversité des politiques économiques empêchant le développement des échanges et l'absence d'harmonisation des règles juridiques (DOUYA, 2006). C'est dans ce contexte que naît en 1994 la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) traduisant la volonté réitérée des Etats d'Afrique centrale de promouvoir un espace économique intégré. Parmi les réformes attendues et entreprises, la réforme fiscalo-douanière permettait l'instauration d'un tarif extérieur commun (TEC) et d'un véritable marché commun. Le TEC appliqué pour tous les produits rentrant dans l'espace de la CEMAC comprend quatre catégories données par le tableau 3-2 ci-après.

Tableau 3-2 : Tarif extérieur commun de la CEMAC

Types de biens

Droits de douane

Biens de première nécessité

5%

Matières premières et biens d'équipement

10%

Biens de consommation intermédiaire

20%

Biens de consommation finale

30%

Source : www.izf.net

Les missions de la CEMAC sont les suivantes :

F réaliser et présenter les grands équilibres macro-économiques ;

F réaliser un véritable marché commun;

F poursuivre un développement durable par des politiques macro-économiques et sectorielles communes appropriées ;

F établir une union de plus en plus étroite entre les peuples des Etats membres pour raffermir leurs solidarités géographique et humaine ;

F  promouvoir les marchés nationaux par l'élimination des entraves au commerce intercommunautaire, la coordination des programmes de développement, l'harmonisation des projets industriels ;

F développer la solidarité des pays membres au profit des pays et des régions défavorisés ;

F créer un véritable marché commun africain.

La CEMAC est composée de deux Unions :

F l'Union Economique de l'Afrique Centrale (UEAC) ;

F l'Union Monétaire de l'Afrique Centrale (UMAC).

3. Le commerce du Cameroun avec les pays frontaliers

L'étude du commerce actuel du Cameroun avec ses partenaires commerciaux frontaliers concerne deux aspects : le commerce officiel et les échanges informels.

Le tableau ci-après donne l'évolution des transactions du Cameroun avec les partenaires frontaliers telle que présentée par l'Institut National de la Statistique (INS).

Tableau 3-3 : Evolution du commerce du Cameroun avec les partenaires frontaliers de 2001 à 2003 (en millions de F CFA)

 

Exportations

Importations

2001

2002

2003

2001

2002

2003

Rép. Centrafricaine

3 812

9 905

7 580

15

2

1

Congo

13 817

14 775

11 813

3 623

7 057

8 656

Gabon

11 477

12 994

24 866

2 520

2 181

1 317

Guinée équatoriale

7 328

6 881

17 646

29 277

12 096

15 270

Tchad

8 502

27 001

26 509

77

225

50

Total autres pays de la CEMAC

44 936

71 556

88 414

35 512

21 561

25 294

Nigéria

9 846

10 504

9 669

189 559

139 084

158 372

Total

54 782

82 060

98 083

225 071

160 645

183 666

Source : INS, Annuaire statistique du Cameroun 2004

La lecture de ce tableau nous permet d'affirmer que le Nigéria est le pays en provenance duquel le Cameroun importe le plus dans la région considérée (CEMAC + Nigéria) ; en 2003, ses importations qui s'élèvent à 158 372 millions de FCFA représentent six fois plus celles en provenance des autres pays de la CEMAC. Au sein de cette dernière, les importations proviennent essentiellement de la Guinée et du Gabon à hauteur de 15270 et 1317 millions de FCFA respectivement en 2003.

Les exportations du Cameroun avec les pays frontaliers sont principalement dirigées vers la CEMAC. Elles vont essentiellement vers le Tchad, le Gabon et la Guinée équatoriale (à hauteur de 26 509, 24 866, et 17 646 millions de FCFA en 2003 respectivement). Avec le Nigéria, elles sont relativement faibles et représentent seulement un montant de 9 669 millions de FCFA en 2003 neuf fois plus petit que celui des autres pays de la CEMAC.

L'analyse de la répartition géographique des échanges du Cameroun montre le faible niveau des échanges à l'échelle sous-régional (tableau 3-4).

Tableau 3-4 : Répartition géographique des échanges du Cameroun (en millions de FCFA)

Zones géographiques

2001

2003

 

Exportation

Part (%)

Importation

Part (%)

Exportation

Part (%)

Importation

Part (%)

Union européenne

885 311

69,1

665 728

49,1

829 389

63,7

609 109

48,7

Autres pays d'Europe

6 086

0,5

40 625

3,0

10 309

0,8

48 532

3,9

Afrique du nord

12 562

1,0

7 062

0,5

10 565

0,8

11 651

0,9

Afrique occidentale

28 662

2,2

250 922

18,5

24 958

1,9

215 659

17,2

Afrique centrale

64 805

5,1

35 516

2,6

104 971

8,1

25 370

2,0

Afrique australe et orientale

13 769

1,1

28 437

2,1

36 310

2,8

28 924

2,3

Amérique du Nord

31 863

2,5

121 397

8,9

98 550

7,6

68 731

5,5

Amérique latine

3 718

0,3

13 739

1,0

18 308

1,4

25 744

2,1

Asie occidentale

4 602

0,4

18 088

1,3

6 374

0,5

5 642

0,5

Asie orientale

219 499

17,1

151 222

11,1

128 274

9,9

189 383

15,1

Océanie

84

0,0

1 703

0,1

197

0,0

1 301

0,1

Reste du monde

10 942

0,9

22 328

1,6

33 688

2,6

21 514

1,7

Total

1 281 903

100,0

1 356 767

100,0

1 301 893

100,0

1 251 560

100,0

Source : INS, Annuaire statistique du Cameroun 2004

Il ressort de ce tableau que les échanges du Cameroun à l'échelle de la sous-région d'Afrique centrale constituent seulement près de 8% du total des exportations totales en 2003 et 2% du total des importations. Les principaux partenaires sont l'Union européenne et l'Asie orientale et l'Amérique du Nord.

En ce qui concerne les échanges informels, notons aussi l'existence d'un grand flux d'échanges frontaliers très souvent non déclaré de marchandises illicites entre le Cameroun et les différents pays limitrophes. Ces échanges sont particulièrement marqués au Sud avec le Gabon et à l'Ouest avec le Nigéria (Cahiers de Mutations, Novembre 2005). De plus, ils sont favorisés par le fait des similitudes culturelles et linguistiques des populations frontalières. En effet, la zone anglophone du Cameroun frontalière avec le Nigéria, et les populations Fangs du Sud frontalières avec celles du Gabon et de la Guinée.

Les échanges clandestins de marchandises avec le Nigéria (ustensiles de cuisine, laits sucré et dangereux, médicaments non contrôlés, CD issus de la piraterie et la contrefaçon, cigarette etc.) ont pour effet la perte de recettes douanières, mais semblent également favorisés par l'augmentation de la pression fiscale intérieure et la corruption (Cahiers de Mutations, Novembre 2005) ; ceux avec le Gabon concernent principalement les produits vivriers avec les populations locales. L'importance de ce commerce reste cependant mal connue et non estimée.

Après cette brève présentation des relations commerciales entre le Cameroun et ses partenaires frontaliers, nous allons entreprendre dans le chapitre suivant, ce conformément à notre méthodologie, l'étude des potentiels de commerce des pays de l'ensemble CEMAC + Nigéria.

Chapitre 4 :  Potentiels de commerce entre le Cameroun et ses pays limitrophes

Suivant la méthodologie présentée au chapitre 2, nous entreprenons ici l'estimation d'un modèle de gravité afin de déterminer les potentialités et les entraves commerciales existantes entre les pays de la zone CEMAC+Nigéria.

A cet effet, ce chapitre comporte trois sections ; nous présenterons d'abord (Section 1) les données utilisées, ensuite (Section 2) les procédures économétriques envisagées de même que l'estimation du modèle ; enfin nous consacrerons-nous (Section 3) à l'analyse et l'évaluation potentiels de commerce entre le Cameroun et ses pays limitrophes.

1. Les données

1.1. Echantillon des pays

Le modèle de gravité étant un modèle de commerce bilatéral qui fait intervenir des variables macroéconomiques, il est nécessaire pour l'estimer de disposer d'un échantillon de pays ainsi que des données à la fois bilatérales et individuelles sur cet ensemble de pays. Le choix de l'échantillon et de sa taille dépend en grande partie de la disponibilité et l'accès aux données.

Quoi qu'il en soit, la sélection des pays de l'échantillon ne fait très souvent pas l'objet d'un échantillonnage aléatoire à la manière des techniques de sondage lors des enquêtes. Il en découle des problèmes (statistiques) de biais de sélection que l'on peut corriger par des techniques d'estimation adéquates comme nous le verrons dans le paragraphe suivant.

Au demeurant, FONTAGNE et al. (2001) montrent par exemple qu'une estimation du modèle de gravité entre économies hétérogènes comprenant par exemple les pays en développement et les pays industrialisés déboucherait sur des résultats erronés. De même, si l'échantillon d'estimation ne comprenait que les pays industrialisés (l'auteur prend le cas des pays de l'OCDE), il serait impossible d'utiliser les élasticités obtenues en dehors de cet échantillon. Il est ainsi mis en exergue la nécessité de disposer d'un échantillon de pays assez homogène et conforme à l'étude ; PIERMARTINI et TEH (2005) admettent d'ailleurs à cet effet le principe général selon lequel les résultats de chaque étude empirique dépendent de la méthodologie et des données utilisées. Pour le cas des modèles de gravité, l'échantillon de pays, la taille, les variables retenues, la qualité des données et surtout les procédures d'estimation influencent les résultats obtenus. La plus grande attention doit donc être portée dans une telle entreprise afin d'assurer la robustesse des résultats.

Etant donné que la détermination des potentiels de commerce que nous entreprenons porte essentiellement sur un sous-ensemble spécifique de pays pouvant être différent de l'échantillon-test permettant d'estimer les coefficients du modèle, la question qui se pose généralement est celle de savoir quelle serait la composition de l'échantillon d'estimation. A cette question, EGGER (2002) cité par BENEDICTIS et al. (2005) donne une réponse quant aux « méthodes de sélection » des pays de l'échantillon.

Dans la première, l'on détermine les coefficients du modèle à partir d'un échantillon de pays (out-of-sample) tous distincts de ceux pour lesquels on cherche à déterminer les potentiels de commerce ; les coefficients obtenus leur sont appliqués par la suite28(*) pour déterminer d'abord les valeurs prédites des exportations, et ensuite le potentiel commercial égal à la différence entre les valeurs des échanges observées et celles prédites.

Dans la seconde méthode, l'on introduit directement les pays pour lesquels on recherche les potentiels de commerce dans l'échantillon d'estimation (in-sample); les potentiels commerciaux correspondent alors dans ce cas aux valeurs des résidus estimés29(*).

Pour le cas qui nous concerne, l'accès à la base COMTRADE de l'Organisation des Nations Unies (ONU) à travers le système World Integrated Trade System (WITS) conçu conjointement par la Banque mondiale et la CNUCED a permis de disposer des données du commerce extérieur de 43 pays d'Afrique dont 38 d'ASS. La liste de ces pays est donnée en annexe 1.

Les données sont disponibles sur la période de 1996 à 2003, ce qui nous permet d'envisager les estimations en coupe transversale et/ou en données de panel.

1.2. Les variables et leurs sources

La revue du deuxième chapitre a mis en exergue les principales variables utilisées dans la plupart des travaux empiriques pour l'estimation des modèles de gravité. Aussi avons-nous regroupés les variables suivantes pour l'estimation du modèle ; i étant l'indice du pays exportateur, et j celui du pays importateur :

F le flux de marchandises de i vers j () mesuré par le niveaux des exportations : c'est la variable endogène ou variable à expliquer ; les données miroirs30(*) proviennent de la base de données COMTRADE de l'Organisation des Nations Unies31(*). Elles ne sont donc pas exhaustives et exemptes d'inexactitudes. De plus, il existe de nombreuses lignes de flux manquants.

F la taille des économies mesurées par leurs produits intérieurs bruts respectifs (en US $) et ; il s'agit des PIB exprimés en dollars courants mis à disposition par la Banque mondiale32(*). Le PIB du pays exportateur mesure l'offre et celui du pays importateur la demande (CEPII, 2002); en effet, un PIB élevé accroît la disponibilité de biens à exporter, et indique un pouvoir d'achat élevé et une aptitude à absorber des quantités d'importations importantes (GBETNKOM, 2004) ; une influence positive sur la variable endogène est donc attendue sur la variable à expliquer ;

F les populations extraites CD-ROM de la Banque mondiale (World Development Indicators 2004) et ;

F la distance géographique entre les principales villes des pays exportateurs et importateurs; les données sont celles mises à disposition par le Centre d'Etudes Prospectives et d'Informations Internationales (CEPII)33(*) (fichier dist_cepii.xls). Cette variable mesure le coût des échanges ; c'est donc une barrière artificielle et son effet attendu est négatif.

D'autres variables indicatrices sont aussi introduites afin de capturer l'effet des politiques commerciales et de certains facteurs particuliers qui entravent les échanges; il s'agit de :

F prenant la valeur 1 si les pays constituant le couple ont une frontière terrestre commune et 0 sinon ; le fichier de données (source : fichier dist_cepii.xls);

F prenant la valeur 1 si les pays constituant le couple ont la première langue officielle commune et 0 sinon (source : fichier dist_cepii.xls);

F si les pays appartiennent à un même accord régional (CEMAC) et 0 sinon ; l'interprétation du coefficient de cette variable est importante car elle permet de mesurer les effets de création de commerce de la CEMAC sur les courants d'échanges des pays membres. Dans son estimation d'un modèle de gravité en ASS, GBETNKOM (2004) crée deux variables et capturant respectivement les effets de création et de détournement d'échanges suivants la création de l'espace CEMAC ; prend la valeur 1 si les deux pays appartiennent au groupement, tandis que prend la valeur 1 uniquement lorsque le pays importateur (j) est membre du groupement.

2. Procédures économétriques et estimation du modèle

2.1. Procédures économétriques

La méthode de sélection, l'omission de variables explicatives, les données manquantes ou censurées ou même l'endogénéité34(*) de certaines variables explicatives ainsi que l'omission des variables explicatives sont autant de problèmes généralement rencontrés lors des estimations des modèles de gravité, et de ce fait, il faut en tenir grand compte en envisageant les méthodes d'estimation les plus adéquates.

En effet, comme évoqué précédemment, l'échantillon des pays participant à l'estimation ne fait pas l'objet d'un échantillonnage aléatoire (sondage); de plus certaines valeurs de la variable endogène sont non renseignées, d'où les éventuels problèmes de biais de sélection qui peuvent survenir conduisant à des estimations biaisées des effets des variables explicatives. L'omission des variables explicatives peut conduire à de mauvaises estimations des modèles de gravité.

Pour pallier à ces différents problèmes, des procédures économétriques spécifiques existent. Pour l'omission des valeurs explicatives35(*), ANDERSON et Van WINCOOP (2003) proposent l'introduction d'effets fixes individuels dans un modèle estimé en données de panel afin de capturer non seulement ces variables omises mais aussi les facteurs non observables liés à chaque couple de pays. Concernant le problème du biais de sélection dû à plusieurs causes (sélection non aléatoire, endogénéité des variables explicatives, données manquantes, etc.), la méthode d'estimation en deux étapes de HECKMAN s'avère adéquate puisqu'elle permet d'introduire un facteur de correction (inverse du ratio de MILLS ou Lambda) dans la régression, facteur sans lequel les estimateurs des moindres carrés ordinaires (MCO) seraient fortement biaisés et qui peut aussi prendre en compte l'effet des variables omises.

Pour le cas qui nous concerne, c'est cette dernière procédure que nous adoptons, qui se rapproche un peu du modèle TOBIT utilisé par FOROUTAN et PRITCHETT (1993) et même par GBETNKOM (2004).

F Modèles à effets fixes

L'estimation en données de panel permet l'introduction d'effets individuels ou temporels, fixes ou aléatoires. Ceux-ci sont en fait des variables dummies destinées à capter certaines caractéristiques individuelles ou temporelles (SEVESTRE, 2002). Les effets fixes individuels proposés par ANDERSON et Van WINCOOP (2003) permettent de prendre en compte les spécificités non observables individuelles et l'effet des variables omises. Ces effets sont des variables indicatrices et le modèle de gravité s'écrit de la manière suivante : , où les sont les effets fixes, etles variables explicatives classiques.

F Modèles TOBIT et HECKIT

Ce sont des modèles où la variable explicative est censurée : dans le cas du modèle TOBIT, toutes les valeurs sont observées mais ont un plancher ; par contre dans le cas du modèle HECKIT plus général, toutes les valeurs de la variable explicative ne sont pas observées et peuvent avoir des planchers.

Dans les deux cas, on estime un modèle PROBIT servant à déterminer le ratio de MILLS appelé modèle de sélection; le ratio de MILLS est ensuite calculé pour chaque individu, et intégré comme variable explicative avec les autres régresseurs pour l'estimation en seconde étape d'un modèle de régression simple. Ces modèles fournissent des estimateurs robustes des élasticités partielles de chacune des variables explicatives.

2.2. Estimation et qualité du modèle

Le tableau 1 de l'annexe 1 fournit les résultats des estimations de l'équation de gravité par la méthode de HECKMAN. Ce modèle est globalement significatif et bien spécifié au vu de la statistique de Wald (Prob > Chi 2). Il est estimé sous le logiciel STATA, qui performe en option les problèmes statistiques rencontrés : hétéroscédasticité, multicolinéarité36(*) et même l'auto-corrélation des termes d'erreurs et l'endogénéité des variables. Ainsi les coefficients estimés sont significatifs et sans biais pouvant être utilisés pour la prédiction des potentiels de commerce. A l'exception de la population du pays importateur j, toutes les autres variables du modèle ont des coefficients significatifs. Le coefficient du ratio de Mills (lambda) est également significatif, preuve qu'il y a eu correction du biais de sélection dû à de nombreuses données manquantes.

3. Analyse et évaluation des potentiels de commerce

3.1. Interprétation économique

Il convient avant de mesurer les potentiels de commerce d'analyser le niveau d'influence des variables explicatives retenues en Afrique en général.

F Les PIB des pays exportateurs () et importateurs () semblent influencer positivement les échanges commerciaux. Une augmentation de l'offre37(*) de 10% augmenterait les échanges d'à peu près 14,3% en moyenne ; l'effet de la demande est aussi positif mais moindre : son élasticité partielle est de 8,7%. GBETNKOM (2004) a trouvé des résultats très similaires (12% et 8% respectivement). Ce résultat est aussi conforme à celui de FOROUTAN et PRITCHETT (1993).

F La population du pays importateur a un coefficient non significatif : la taille du pays importateur semble ne pas influencer le niveau d'échanges. Par ailleurs, les pays exportent moins dès lors qu'ils sont larges : si la population du pays exportateur variait de 10% sur une période de temps donnée, les échanges de ce pays pourraient varier en moyenne de 4,5% dans le sens contraire ; l'effet est cependant moindre que la variation qui le cause.

F Nos hypothèses sur la proximité et les affinités linguistiques sont vérifiées : un pays échange en moyenne 1,6 fois plus avec les partenaires frontaliers qu'avec les partenaires commerciaux non frontaliers. De même le fait d'avoir une langue commune améliore de 7,8% le niveau des échanges.

F En plus de la variable dummy pour capter l'éloignement, la distance a également été utilisée ; son signe est lui aussi conforme aux attentes : celle-ci a une influence négative sur les échanges (18%) : les pays éloignés échangent moins que ceux qui sont rapprochés.

F La variable CEMAC semble affecter négativement les échanges, ce qui peut s'interpréter comme un manque d'effet de création de commerce suite à la mise en place de la CEMAC. Ici, le résultat est contraire à celui GBETNKOM (2004) sur la période 1995-1997 qui a trouvé un coefficient significatif et positif, l'interprétant comme une mesure de création effective de courants d'échanges additionnels au sein de la CEMAC expliqués par des vagues de réformes unilatérales et préférentielles.

3.2. Evaluation des potentiels de commerce

L'estimation du modèle de gravité venant d'être faite est utilisée en simulation dans le but de prédire les niveaux potentiels des échanges (potentiel de commerce) qui seront comparés aux flux effectifs afin de déterminer les marges de progression possibles et existantes de ces échanges. Le ratio des seconds aux premiers constitue l'évaluation du « potentiel de commerce de long terme » (FONTAGNE et al., 1999). Les valeurs obtenues permettent de faire les observations suivantes :

F Concernant les échanges intra-africains, le tableau 1 de l'annexe 2 nous montre que le niveau des exportations effectives intra-communautaires en Afrique semble 2 fois supérieur au niveau prédit38(*). En effet, les échanges réciproques observés s'établissent à environ 74 049 010 millions de dollars pour le cas des pays de l'échantillon, tandis que le modèle prédit un montant approximatif de 36 839 171 millions de dollars. Ce chiffre agrégé cache cependant quelques particularités et des opportunités certaines : l'Algérie, le Bénin, le Burundi, le Botswana, le Cameroun, l'Egypte, la Guinée équatoriale, la Libye, le Maroc, le Soudan, le Tchad et la Tunisie ont leurs exportations actuelles avec les autres pays d'Afrique inférieures au niveau prédit par le modèle. De même Seul l'Algérie, le Bénin, le Congo, l'Egypte, la Libye, le Maroc, le Nigéria, le Soudan, le Tchad et la Tunisie ont leurs importations actuelles en Afrique inférieures aux valeurs prédites.

F Au niveau de l'ensemble (CEMAC+Nigéria), le tableau 4-1 suivant donne également les potentiels de commerce sous-régionaux.

Tableau 4-1 : Potentiel de commerce de l'ensemble CEMAC + Nigéria (2002)

Pays

Exportation (en millions de dollars US)

Importation (en millions de dollars US)

Obs.

Pred

% Obs.

% Pred

Ratio

Obs.

Pred

% Obs.

% Pred

Ratio

Cameroun

260 294

301 608

19,554

48,376

86%

1 022 766

273 526

76,833

43,872

374%

Congo

14

1 446

0,001

0,232

1%

98

2 084

0,007

0,334

5%

Gabon

61 297

69 827

4,605

11,2

88%

159 163

27 641

11,957

4,433

576%

Guinée équatoriale

102

5 587

0,008

0,896

2%

99

4 153

0,007

0,666

2%

Nigéria

999 014

242 936

75,049

38,965

411%

129 410

312 043

9,722

50,05

41%

Rép. Centrafricaine

10 427

1 579

0,783

0,253

660%

19 523

2 647

1,467

0,425

738%

Tchad

2

485

0

0,078

0%

91

1 374

0,007

0,22

7%

Total

1 331 150

623 468

100

100

214%

1 331 150

623 468

100

100

214%

Obs. : Commerce observé ; Pred. : Commerce prédit.

Source : Nos calculs à partir des résultats du modèle

Le ratio du commerce observé au commerce simulé donne la part du commerce potentiel couverte par les échanges actuels.

Il apparaît globalement que les échanges actuels à l'intérieur de l'ensemble CEMAC + Nigéria constituent un pourcentage de 214% de leur niveau potentiel, preuve que des potentialités intra-régionales sont dépassées pour certains de ces pays. Les importations observées (1 331 150 millions de dollars) sont supérieures au niveau prédit (623 468 millions de dollars). Cependant, l'exception du Nigéria et de la République centrafricaine, tous les autres pays ont des opportunités à l'exportation sur le marché commun ; De manière similaire, seuls, le Congo, la Guinée équatoriale, le Nigéria et le Tchad ont des opportunités à l'importation.

En effet, les exportations du Cameroun, du Congo, du Gabon et de la Guinée équatoriale sur le marché commun39(*) correspondent respectivement à 86%, 1%, 88%, et 2% de leur niveau potentiel ; les importations du Congo, de la Guinée et du Tchad de ce marché représentent respectivement 5%, 2% et 7% de leurs niveaux potentiels.

F Les deux observations précédentes sont grossières et incomplètes car elles ne précisent pas nommément quels sont les marchés potentiels de chaque pays. A cet effet, notre étude s'intéresse particulièrement au cas du Cameroun. Le tableau 4-2 suivant montre que le Cameroun peut exporter davantage vers quelques-uns des autres pays de l'ensemble CEMAC+Nigéria.

Tableau 4-2 : Potentiel de commerce du Cameroun sur le marché des pays frontaliers

Pays

Exportation (en millions de dollars US)

Importation (en millions de dollars US)

Obs.

Pred

% Obs.

% Pred

Ratio

Obs.

Pred

% Obs.

% Pred

Ratio

Congo

98

2 084

0,038

0,691

5%

14

1 446

0,001

0,529

1%

Gabon

149 779

15 376

57,542

5,098

974%

22 902

35 548

2,239

12,996

64%

Guinée équatoriale

99

4 153

0,038

1,377

2%

102

5 587

0,01

2,043

2%

Nigéria

93 155

277 233

35,788

91,918

34%

990 707

229 664

96,865

83,964

431%

Rép. Centrafricaine

17 072

1 388

6,559

0,46

1230%

9 039

796

0,884

0,291

1136%

Tchad

91

1 374

0,035

0,456

7%

2

485

0

0,177

0%

Total

260 294

301 608

100

100

86%

1 022 766

273 526

100

100

374%

Obs. : Commerce observé ; Pred. : Commerce prédit.

Source : Nos calculs à partir des résultats du modèle

Du côté des exportations, le niveau du commerce actuel sur le marché commun ne représente globalement que 86% du niveau potentiel. Les pays vers qui ces exportations du Cameroun peuvent s'accroître sont le Congo, la Guinée équatoriale, et le Nigéria et le Tchad respectivement à hauteur de 95%, 98%, 66% et 93% des niveaux potentiels. En d'autres termes, le Cameroun pourrait exporter 15, 42, 3 et 15 fois plus qu'actuellement avec respectivement le Congo, la Guinée équatoriale, le Nigeria et le Tchad. Le Nigéria constitue le plus grand marché potentiel à l'exportation pour le Cameroun puisque le niveau potentiel des exportations en provenance de ce pays représente 91% de l'ensemble.

Cependant, il n'apparaît pas évident de manière globale que le Cameroun puisse recevoir davantage des autres partenaires. En effet les importations potentielles du Cameroun sur ses marchés frontaliers sont largement dépassées (les importations observées constituent 374% du niveau potentiel). Cela peut traduire globalement les faibles capacités productives des pays frontaliers. Toutefois, les importations potentielles supérieures à celles observées proviendraient du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, et du Tchad. Les importations en provenance du Nigéria constituent 431% de leur niveau potentiel.

Au terme de ce chapitre, on constate que contrairement aux propos de LAMY sur l'existence de potentialités commerciales inexploitées entre PED, le modèle de gravité prédit des potentiels de commerce en Afrique inférieurs au commerce actuel40(*). Cela laisse penser que les opportunités commerciales entre pays sont largement couvertes en moyenne. Cependant ceci est un résultat global qui cache des spécificités propres à chaque pays. L'étude met en évidence pour le cas du Cameroun l'existence d'opportunités certaines à l'importation et à l'exportation sur le marché des certains partenaires frontaliers.

Pour approfondir ces analyses qui ne s'intéressent qu'aux volumes des échanges, il est important d'étudier la nature des échanges et déterminer les complémentarités commerciales.

Chapitre 5 :  Identification des complémentarités commerciales entre le Cameroun et ses partenaires frontaliers

Après avoir déterminé les potentiels de commerce (trade potential) entre le Cameroun et chacun des partenaires frontaliers à travers un modèle de gravité, il importe suivant notre méthodologie d'étudier la structure du commerce extérieur et de mettre en exergue les principaux produits constituant le marché potentiel des échanges entre le Cameroun et chacun de ses partenaires commerciaux frontaliers, et sur lesquels les promoteurs pourraient prioritairement intervenir. La démarche que nous adoptons dans ce chapitre est conforme à la méthodologie du CCI et consiste à calculer le `potentiel indicatif' de commerce pour chaque groupe de produits et par couple de pays.

La première section de ce chapitre est consacrée à la présentation de la structure des données utilisées ainsi que de leurs sources ; ces données sont utilisées pour extraire les produits complémentaires et obtenir les résultats présentés dans la seconde section pour chaque pays partenaire.

1. Présentation des données utilisées

Les données nécessaires à cette analyse doivent être constituées par l'ensemble des produits à l'exportation et à l'importation de chacun des pays pour lesquels nous voulons déterminer le marché potentiel. Dans cette section, nous présenterons les sources de données utilisées (1.1) ainsi que la nomenclature du système harmonisé de désignation et de codification des marchandises servant à l'élaboration des statistiques du commerce extérieur (1.2).

1.1. Sources des données

Deux sources de données ont été utilisées pour l'analyse de ce chapitre : les données issues du site www.trademap.org et les statistiques du commerce extérieur du Cameroun (2004).

1.1.1. Les données issues du site Trademap.org

Les données préalables à la détermination du marché potentiel par l'approche du CCI doivent être constituées par l'ensemble des produits exportés et importés de chacun de l'ensemble constitué par le Cameroun et les pays frontaliers, vers et en provenance du monde.

Ces données ont été extraites du site officiel de la CNUCED www.trademap.org/cameroun/connexion.htm dont l'accès est disponible sur abonnement. Ce site utilise les données de la base COMTRADE (CCI, 2004)41(*), la plus grande base de données mondiales sur les flux commerciaux de produits, gérée par la Division de Statistique des Nations Unies (UNSD). COMTRADE couvre plus de 90% du commerce mondial, permettant à Trademap d'inclure plus de 200 pays et territoires et 5300 produits définis aux niveaux 2, 4 ou 6 chiffres de la nomenclature SH (Système Harmonisé de désignation et de codification des marchandises) que nous présentons au paragraphe suivant. Ces données excluent donc le commerce des services et sont exprimées en milliers de dollars US.

Trademap fournit aux utilisateurs des indicateurs sur la performance d'un pays ou d'un produit, la demande, les marchés possibles et le rôle des concurrents. Il présente l'information à la fois sous forme de tables et de graphiques, et permet des recherches basées sur le produit, le pays, et/ou le pays partenaire pour des exportations ou des importations.

Les données sont disponibles non seulement pour les pays rapportant leurs propres données en matière de commerce, mais également pour plus de cent pays à faible revenu qui ne rapportent pas leurs statistiques commerciales. Les échanges commerciaux de ces pays ont été reconstitués à partir des données fournies par les pays partenaires (statistiques miroirs). C'est le cas des exportations et importations disponibles sur le Cameroun, le Congo, la Guinée équatoriale, le Nigéria, la République centrafricaine et le Tchad en 2004 (Nos estimations se font sur cette année et pour le niveau SH4). Malgré les imperfections de cette approche, elle génère selon le CCI (2004) une somme d'informations, non disponibles autrement. Ce mélange de statistiques directes et miroirs donne la meilleure estimation possible du marché mondial pour tous les produits.

De plus, le site trademap.org rend les barrières tarifaires et non tarifaires plus transparentes pour 133 pays et fournit des informations détaillées sur les conditions d'accès aux marchés, que ce soit les tarifs ad valorem et spécifiques, les quotas et les mesures antidumping.

Cette source de données n'étant pas complète (accès limité) dans la mesure où l'on ne pouvait disposer des flux actuels par destination et par produits, une deuxième source a été également utilisée.

1.1.2. Les statistiques du commerce extérieur du Cameroun

Il importe également pour l'analyse de disposer des exportations (respectivement des importations) actuelles (année 2004) par ligne de produits et par destination du Cameroun vers (respectivement en provenance de) ses partenaires frontaliers : Nigéria, Tchad, République centrafricaine, Congo, Gabon et Guinée équatoriale.

Ces données ont été obtenues à partir des statistiques du commerce extérieur du Cameroun, statistiques établies par les services de douane du Cameroun exprimées en dollars US après conversion42(*) en dollars. Notons que pour chaque partenaire, le montant global du commerce actuel est celui correspondant à l'ensemble des produits qui font l'objet du calcul du potentiel d'exportation avec le Cameroun (en utilisant la première source des données), ceci afin d'éviter d'éventuelles incohérences et par souci de comparaison et de rapprochement (comparabilité) avec les montants potentiels obtenus à partir de la première source.

En effet, si l'on prend les valeurs totales des exportations et importations sans restriction aux produits ayant strictement participé au calcul du potentiel global43(*), la base de produits ne serait pas la même. Il n'y aurait pas ainsi comparabilité entre les deux sources et on pourrait se retrouver avec des valeurs du commerce actuel supérieures au potentiel indicatif, ce qui est impossible puisque ce dernier par construction prend déjà en compte les flux réels actuels.

1.2. Le système harmonisé de désignation et de codification des marchandises

Les données précédemment présentées sont conformes à la présentation de la nomenclature du Système Harmonisé de désignation et de codification des marchandises, raison pour laquelle il est important de la présenter.

Le SH a été établi sous les auspices de l'Organisation Mondiale des Douanes (OMD) afin de faciliter le recouvrement des droits de douane ou l'établissement des statistiques relatives aux échanges internationaux de marchandises. Cette nomenclature est entrée en vigueur le 1er janvier 1988 et a connu deux grands amendements : celui de 1996 et plus récemment celui de 2002. Elle comporte les désignations, appellations commerciales des marchandises ainsi que leurs codes SH. Selon le degré de profondeur, les codes SH peuvent avoir 2, 4, 6, 8 ou 10 chiffres correspondant respectivement aux chapitres, positions, sous-positions, numéros tarifaires, et annotations statistiques.

Ainsi nous sommes-nous intéressés aux groupes de produits du système à quatre chiffres (SH4) encore appelés positions ; cela implique la nécessité (CCI, 2003) de désagréger les chiffres obtenus car les produits à l'intérieur ne sont pas des substituts parfaits. Les deux premiers chiffres du SH4 font référence au chapitre père, et les deux derniers à la variété des produits dans la position.

2. Le potentiel d'exportation indicatif entre le Cameroun et ses pays limitrophes

2.1. Résultats généraux

Une lecture globale des tableaux 1 à 12 de l'annexe 3 montre le volume et la nature de l'ensemble des produits complémentaires entre chaque couple de pays constitué par le Cameroun et ses partenaires frontaliers. Seul le groupe des 30 premiers produits en terme de potentiel indicatif le plus élevé a été retenu. Pour la plupart, ces produits sont des constitués de réexportations, c'est-à-dire des produits importés par les pays qui dans le cadre de cette étude paraissent les exporter.

Du fait de nombreuses omissions et de la non-concordance entre les deux principales sources de données utilisées, les valeurs relatives au commerce actuel pour chacun de ces produits ne seront pas présentées.

2.1.1. Les exportations du Cameroun vers ses pays frontaliers

Concernant les exportations, il en ressort un énorme potentiel indicatif s'élevant au total à 377 146 000 dollars US (tableau ci-après). Ce potentiel est principalement dû aux opportunités commerciales présentes sur le marché du Nigeria, du Congo et de la Guinée équatoriale qui y contribuent à hauteur de 57%, 16% et 11% respectivement.

Les autres pays offrent des opportunités moindres. Ainsi le Tchad, la République centrafricaine et le Gabon contribuent respectivement pour 7%, 5% et 3% à ce potentiel. Ce potentiel est quelque peu conforme aux résultats obtenus à partir du modèle de gravité du chapitre précédent surtout si l'on se limite aux quatre premiers pays.

Tableau 5-1 : Potentiel d'exportation indicatif à l'exportation et à l'importation entre le Cameroun et ses pays frontaliers (en milliers de US $, 2004)

Pays

Importation

Pourcentage

Exportation

Pourcentage

Congo

38 824

14%

60 622

16%

Gabon

81 911

29%

12 487

3%

Guinée équatoriale

25 510

9%

43 042

11%

Nigeria

112 402

40%

216 740

57%

RCA

4 955

2%

18 240

5%

Tchad

15 930

6%

26 015

7%

Total

279 532

100%

377 146

100%

Source : Nos calculs à partir des données des différentes sources mentionnées

2.1.2. Les importations du Cameroun en provenance des pays frontaliers

Côté importation, le potentiel indicatif montre l'existence d'importantes opportunités sur les marchés du Nigeria, du Gabon et du Congo. Ces derniers contribuent pour environ 40%, 29% et 14% au potentiel total qui s'élève à 279 532 000 dollars US. Ce dernier est cependant plus faible que le potentiel à l'exportation. La guinée équatoriale, le Tchad et la république centrafricaine y contribuent très faiblement (cf. Tableau ci-dessus).

Une bonne appréciation de ce potentiel indicatif passe par l'évaluation du différentiel de celui-ci avec les niveaux d'échanges actuels afin de voir dans quelle proportion les échanges pourraient évoluer. Pour les raisons évoquées plus haut, nous nous limiterons ici à l'analyse par pays des principaux groupes de produits complémentaires.

2.2. Analyse par pays

Dans cette section, nous n'analyserons que les produits potentiels du Cameroun vers les autres pays de la CEMAC et le Nigeria.

2.2.1. Le Nigeria

Le potentiel d'exportation indicatif du Cameroun vers le Nigeria s'élève à 205 602 milliers de dollars US. Il est dû aux complémentarités existantes pour certains produits présentés dans le tableau 2 de l'annexe 3. Certains de ces produits44(*) peuvent être représentés dans la matrice statique suivante.

Graphique 5-1 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations du Nigéria

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap.org

Dans ce graphique, on constate que les huiles de pétrole, minéraux et bitumeux (SH 27.10) sont caractérisés par une demande et une offre relativement élevées45(*). Pour cela ils se situent en haut et à droite du graphique. Ces produits contribuent pour 52% au potentiel indicatif total. L'aluminium (SH 76.01) constituant 15% du potentiel total se caractérise plutôt par une demande relativement faible au Nigéria et une offre relativement élevée du Cameroun.

Les autres produits comme les huiles de palme (SH 15.11), les légumes (SH 20.05), ou les bonbonnes et emballages (SH 70.10) ont des contributions plus faibles au potentiel total (4%, 2,5%, et 1,5% respectivement) du fait de la faiblesse de l'offre et de la demande.

2.2.2. Le Tchad

Le potentiel indicatif total s'élève à 22 310 milliers de dollars. Les principaux produits champions sont les préparations alimentaires (SH 21.06), les parties de bouteurs pour bulldozers (SH 84.29), les huiles de pétrole (SH 27.10), les extraits de malt, semoules (SH 19.01), les tissus de coton (SH 52.08) qui contribuent respectivement pour 8%, 5%, 4%, 3% et 2,4% au potentiel total (graphique 5-2).

Graphique 5-2 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations du Tchad

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap.org

2.2.3. La République centrafricaine

Le potentiel d'exportation indicatif du Cameroun sur le marché de la République centrafricaine s'élève à 15 479 milliers de dollars US. Il est dû à la contribution de beaucoup de produits dont quelques-uns sont représentés dans le graphique 5-3 suivant.

Graphique 5-3 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations de la Rép. Centrafricaine

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap.org

Les huiles de palme (SH 15.11) qui constituent 16% du potentiel total se caractérisent par une demande faible et une offre relativement grande. Les huiles de pétrole (SH 27.10) par contre, exportés à hauteur de 1 821 milliers de dollars par le Cameroun (Tableau 6, annexe 3) et importés par la Centrafrique à près de 1 055 milliers de dollars en 2004 présentent une position assez équilibrée et un potentiel modeste contribuant pour près de 7% au potentiel total. Les laits et crèmes (SH 04.02) et les extraits de malt (SH 19.01) peuvent également être davantage exportés : ils constituent respectivement 3% et 2,3% du potentiel indicatif.

2.2.4. Le Congo

Le potentiel indicatif du Cameroun vers ce pays est de 51 557 milliers de dollars en 2004. Quelques produits champions sont représentés sur le graphique suivant.

Graphique 5-4 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations du Congo

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap.org

Comme par ailleurs, les huiles de pétrole (SH 27.10) constituent 17% du potentiel total et un niveau d'offre et demande relativement équilibré ; ils sont suivis des huiles de palme (SH 15.11), des savons (SH 34.01), ou du Tabac brut (SH 24.01) ayant un niveau d'offre relativement plus faible que le niveau de demande.

2.2.5. Le Gabon

Ici, aucun produit ne domine. La plupart contribue pour au plus 4,4% au potentiel total estimé à environ 12 487 milliers de dollars US.

Dans le graphique suivant, en dehors des bois transformés (SH 44.12) qui présentent une offre relativement plus élevée que la demande de ce même produit au Gabon, les animaux vivants de l'espèce bovine (SH 01.02), les allumettes (SH 36.05), les légumes non cuits ou cuits (SH 07.10) et les animaux vivants des espèces ovine ou caprine (SH 01.04) sont stimulées par la demande.

Graphique 5-5 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations du Gabon

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap.org

2.2.6. La Guinée équatoriale

Le graphique 5-6 suivant montre que les huiles de pétrole (SH 27.10) font l'objet d'une demande et d'une offre relativement très élevées. Pour cela, ils se positionnent en haut et à droite du graphique et constituent près de 32% du potentiel total. Ce potentiel s'élève à 32 985 milliers de dollars.

Les machines automatiques de traitement de l'information, les préparations alimentaires (SH 21.06), le bois et les contre-plaqués (SH 44.12) ainsi que les laits et crèmes de lait concentrés (SH 04.02) sont des produits stimulés par la demande. Ils se situent pour cela très proches de l'axe des ordonnées. Leurs contributions respectives au potentiel total sont les suivantes : 5,5%, 2%, 1,4%.

Graphique 5-6 : Matrice statique des exportations du Cameroun et des importations de la Guinée équatoriale

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap.org

Conclusion générale

L'objectif de ce mémoire a été la détermination des potentialités du commerce intra-communautaire de la zone CEMAC+Nigéria, en particulier les opportunités existantes pour le Cameroun sur les marchés des pays frontaliers. Les objectifs poursuivis ont été atteints à travers le modèle de gravité mis en oeuvre à partir des diverses sources de données sur 43 pays africains, et l'indicateur de potentialité du Centre du Commerce International servant à l'identification des complémentarités commerciales sous-régionales. Il ressort de ces analyses les résultats suivants :

F les potentialités commerciales intra-africaines sont en dessous des niveaux réels des échanges ; ce résultat est conforme à celui de FOROUTAN et PRITCHETT en 1993 et montre l'existence d'entraves au commerce ;

F la même conclusion peut être tirée pour le cas de la zone CEMAC+Nigéria globalement, mais avec des spécificités propres à chacun des pays ; le Nigéria et la République centrafricaine n'ont pas un niveau potentiel élevé à l'exportation sur l'ensemble des autres partenaires de la zone. De plus, seul le Congo, la Guinée équatoriale, le Nigéria et le Tchad ont des opportunités à l'importation ;

F le Cameroun pourrait étendre ses exportations principalement sur le Nigéria, le Congo et la Guinée équatoriale ; les potentiels prédits sont déjà dépassés dans le cas des autres pays ; a contrario, les pays suivants peuvent davantage exporter vers le Cameroun : Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad ;

F comme posé en hypothèse, le Nigéria est le plus grand partenaire à l'exportation du Cameroun, tandis que le Gabon est le partenaire à l'importation le plus important.

Des analyses plus poussées ont été effectuées dans le but de déterminer les complémentarités commerciales, c'est-à-dire les produits qui présentent les potentiels indicatifs les plus élevés. Il ressort de celles-ci qu'il existe des complémentarités commerciales entre le Cameroun et chacun des pays frontaliers. Ce résultat confirme les propos de LAMY et des autres organisations sur les potentialités inexploitées du commerce Sud-Sud. Elles sont cependant moins diversifiées pour le cas du Gabon.

Au vu de ces résultats, l'on peut faire quelques recommandations dans le but d'améliorer les échanges avec les partenaires frontaliers, ayant en vue les questions de développement ; à cet effet nous suggérons :

F qu'il soit mis en oeuvre des politiques de promotion et d'intensification du commerce entre les pays de la région CEMAC+Nigéria, en tenant compte des résultats précédents qui montrent l'existence de potentialités et surtout de complémentarités commerciales;

F dans cet ordre d'idées, des réunions doivent être entreprises au cours desquelles l'on devra étudier la faisabilité de l'élargissement des relations commerciales tout en tenant compte des politiques commerciales et des axes prioritaires de développement propres à chacun de ces pays;

F les produits s'étant révélés dans le cadre de notre étude comme offrant les potentiels indicatifs les plus élevés doivent constituer les priorités des négociations ;

F l'étude ayant relevé de nombreuses entraves au commerce, des mesures adéquates doivent être entreprises en vue d'éliminer progressivement les entraves au commerce à tous les échelons possibles, aussi bien au niveau inter-Etats ou institutionnel (accords commerciaux tout au moins bilatéraux), national (intensification de la production) que frontalier avec notamment la sensibilisation des populations locales, le développement des infrastructures, et la lutte contre la corruption et la contrebande.

L'interprétation des résultats de cette étude présente cependant quelques limites qu'il convient de souligner. La qualité des données peut avoir déformé certains effets et résultats obtenus. En particulier l'utilisation des statistiques miroirs, c'est-à-dire des données fournies par les pays partenaires, comporte un grand nombre d'inconvénients comme les omissions ou les mauvaises déclarations, et donc les produits complémentaires obtenus peuvent ne pas être exhaustifs. Le modèle de gravité estimé à partir d'un si grand échantillon peut n'avoir pas permis de mettre en exergue certaines caractéristiques propres à l'ensemble des pays étudiés notamment l'influence des similitudes culturelles des populations frontalières sur le niveau des échanges ; en effet, le fait pour ces pays d'avoir des ethnies ayant les mêmes langues maternelles peut accroître le niveau des échanges qui se traduit d'ailleurs par d'intenses échanges frontalières informelles.

Cependant, les conclusions de cette étude peuvent faire l'objet d'une recherche encore plus poussée concernant les impacts socio-économiques d'une plus grande intégration des marchés du Cameroun et des pays limitrophes.

Références bibliographiques

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SITES WEB

BM : www.worldbank.org

CCI : www.intracen.org

CEPII : www.cepii.fr

OMC : www.wto.org

ONU : www.un.org

IZF : www.izf.net

Documents annexes

Annexe 1 : Eléments du modèle de régression

Tableau 1 : Liste des pays de l'échantillon utilisé pour la régression

Afrique du Sud

Maroc

Algérie

Mauritanie

Bénin

Mozambique

Burkina faso

Namibie

Burundi

Niger

Botswana

Nigéria

Cameroun

Ouganda

Cap vert

République centrafricaine

Congo

Rwanda

Côte d'Ivoire

Sao Tomé et Principe

Egypte

Sénégal

Ethiopie

Seychelles

Gabon

Sierra Leone

Gambie

Soudan

Ghana

Swaziland

Guinée

Tanzanie

Guinée équatoriale

Tchad

Kenya

Togo

Libye

Tunisie

Madagascar

Zambie

Malawi

Zimbabwe

Mali

 

Tableau 2 : Coefficients de régression du modèle de Heckman

Annexe 2 : Potentiels de commerce intra africain (en millions de $ US en 2002)46(*)

Pays

Exportation

Importation

Obs.

Pred

% Obs.

% Pred

Obs.

Pred

% Obs.

% Pred

Afrique du Sud

27 738 891

2 583 396

37,460

7,013

7 648 567

1 389 680

10,329

3,772

Algérie

1 383 795

6 807 200

1,869

18,478

985 655

7 462 083

1,331

20,256

Bénin

396 601

1 673 752

0,536

4,543

1 434 163

1 902 562

1,937

5,165

Burkina Faso

445 737

96 026

0,602

0,261

1 317 836

143 771

1,780

0,390

Burundi

40 263

21 966

0,054

0,060

145 137

38 494

0,196

0,104

Botswana

171 199

852 600

0,231

2,314

3 016 446

939 612

4,074

2,551

Cameroun

599 707

371 490

0,810

1,008

1 619 507

370 501

2,187

1,006

Cap vert

20 152

3 582

0,027

0,010

60 133

4 039

0,081

0,011

Congo

14

1 446

0,000

0,004

98

2 084

0,000

0,006

Côte d'Ivoire

6 178 659

419 611

8,344

1,139

4 563 084

310 004

6,162

0,842

Egypte

1 126 110

1 784 826

1,521

4,845

1 828 152

2 180 177

2,469

5,918

Ethiopie

112 345

45 428

0,152

0,123

391 273

108 761

0,528

0,295

Gabon

469 741

145 619

0,634

0,395

514 225

71 572

0,694

0,194

Gambie

37 402

23 231

0,051

0,063

294 649

36 889

0,398

0,100

Ghana

833 865

356 786

1,126

0,968

3 275 064

445 553

4,423

1,209

Guinée

222 533

94 259

0,301

0,256

770 803

104 748

1,041

0,284

Guinée équatoriale

102

5 587

0,000

0,015

99

4 153

0,000

0,011

Kenya

3 932 348

380 976

5,310

1,034

2 116 457

348 945

2,858

0,947

Libye

2 870 038

8 621 906

3,876

23,404

1 822 628

5 078 009

2,461

13,784

Madagascar

43 668

9 550

0,059

0,026

296 194

23 133

0,400

0,063

Malawi

644 335

35 084

0,870

0,095

1 660 688

66 839

2,243

0,181

Mali

1 340 839

72 161

1,811

0,196

1 910 277

131 601

2,580

0,357

Maroc

1 734 559

2 083 638

2,342

5,656

2 114 662

2 490 894

2,856

6,762

Mauritanie

628 545

20 139

0,849

0,055

460 766

37 786

0,622

0,103

Mozambique

604 191

101 404

0,816

0,275

3 879 179

308 035

5,239

0,836

Namibie

1 064 151

387 016

1,437

1,051

3 640 676

623 689

4,917

1,693

Niger

1 477 601

69 829

1,995

0,190

542 128

154 576

0,732

0,420

Nigéria

7 717 396

2 335 795

10,422

6,341

3 371 358

2 250 861

4,553

6,110

Ouganda

673 883

236 343

0,910

0,642

2 265 768

289 771

3,060

0,787

Rep. Centrafricaine

50 294

6 629

0,068

0,018

33 873

14 249

0,046

0,039

Rwanda

184 131

86 919

0,249

0,236

345 387

101 776

0,466

0,276

Sao Tomé et P.

16 839

597

0,023

0,002

18 031

1 851

0,024

0,005

Sénégal

1 143 354

116 651

1,544

0,317

1 841 279

113 914

2,487

0,309

Seychelles

40 553

10 909

0,055

0,030

202 045

5 633

0,273

0,015

Sierra Léone

30 834

10 122

0,042

0,027

145 097

22 479

0,196

0,061

Soudan

328 852

297 424

0,444

0,807

644 825

646 728

0,871

1,756

Swaziland

2 082 457

211 008

2,812

0,573

2 600 939

258 709

3,512

0,702

Tanzanie

527 889

191 741

0,713

0,520

2 358 975

248 844

3,186

0,675

Tchad

2

485

0,000

0,001

91

1 374

0,000

0,004

Togo

665 322

226 639

0,898

0,615

1 228 249

280 921

1,659

0,763

Tunisie

1 977 337

5 475 427

2,670

14,863

2 877 454

6 910 354

3,886

18,758

Zambie

1 209 151

168 324

1,633

0,457

3 762 416

264 738

5,081

0,719

Zimbabwe

3 283 323

395 649

4,434

1,074

6 044 676

648 778

8,163

1,761

Total

74 049 010

36 839 171

100

100

74 049 010

36 839 171

100

100

Source : Nos calculs à partir des résultats du modèle

Annexe 3 : Potentiel d'exportation indicatif entre le Cameroun et ses partenaires frontaliers en 2004

Tableau 1 : Potentiel d'exportation indicatif du Nigéria vers le Cameroun (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Importation du Cameroun en provenance du monde

Exportation du Nigéria vers le monde

Potentiel Indicatif

Pourcentage du total

Cumul

27.10

Huiles de pétrole/de minéraux bitumineux (huiles brutes excluses)

16 781

585 394

16 781

16,9%

16,9%

85.17

Appareils electr. pour la téléphonie/télégraphie par fil, etc.

16 399

8 707

8 707

8,8%

25,6%

73.08

Constructions et parties de constructions (ponts) etc.

6 959

36 109

6 959

7,0%

32,6%

52.08

Tissus de coton, contenant >=85% en poids de coton, poids <=200 g/m 2

5 426

3 681

3 681

3,7%

36,3%

40.11

Pneumatiques neufs, en caoutchouc

19 008

3 319

3 319

3,3%

39,7%

84.31

Parties destinées aux machines/appareils des no.8425 ou 8430

54 926

3 285

3 285

3,3%

43,0%

48.18

Papier hygiénique, mouchoirs, serviettes, couches, etc., en papier, ouate...

2 939

5 651

2 939

3,0%

45,9%

12.07

Autres graines et fruits oléagineux, même concasses

2 515

34 782

2 515

2,5%

48,5%

34.02

Agents de surface organiques (savons exclus); preparat. pour lessives...

5 672

2 304

2 304

2,3%

50,8%

39.23

Articles de transport/emballage, en matières plastiques; bouchons, etc.

9 744

2 173

2 173

2,2%

53,0%

85.29

Parties destinées aux appareils des nos. 8525 a 8528

5 018

1 977

1 977

2,0%

55,0%

84.11

Turboréacteurs, turbopropulseurs et autres turbines a gaz

1 887

2 514

1 887

1,9%

56,9%

30.04

Médicaments constitues par des prod .mélanges entre eux, vente au détail

65 489

1 434

1 434

1,4%

58,3%

85.25

Appareils d'émission pour la radiotéléphonie, etc.

19 769

1 416

1 416

1,4%

59,7%

84.14

Pompes a air/a vide, compresseurs d'air/autres gaz, etc.

13 207

1 343

1 343

1,4%

61,1%

70.10

Bonbonnes, bouteilles, etc. emballages tubulaires, en verre

1 256

5 198

1 256

1,3%

62,3%

90.26

Instruments, appareils pour la mesure/contrôle du débit, etc.

1 012

1 052

1 012

1,0%

63,4%

17.04

Sucreries sans cacao (y compris le chocolat blanc)

921

2 518

921

0,9%

64,3%

90.15

Instruments et appareils de géodésie, de topographie, etc.

2 215

916

916

0,9%

65,2%

88.03

Parties des appareils des n 8801 ou 8802

6 038

888

888

0,9%

66,1%

18.06

Chocolat et autres préparations alimentaires contenant du cacao

852

910

852

0,9%

67,0%

34.01

Savons; produits organiques tensio-actifs a usage de savon, en pains.

2 386

845

845

0,8%

67,8%

85.23

Supports prépares pour l'enregistrement du son, etc.

898

811

811

0,8%

68,6%

64.02

Autres chaussures a semelles ext. et dessus en caout., /plast.

19 457

748

748

0,8%

69,4%

84.71

Machines automatiques de traitement de l'information, etc.

21 627

729

729

0,7%

70,1%

84.73

Parties et accessoires (autres que les coffrets, housses, etc.)

1 224

726

726

0,7%

70,8%

33.06

Préparations pour l'hygiène buccale ou dentaire

619

3 786

619

0,6%

71,5%

87.03

Voitures de tourism. et autres véhicules automobiles etc.

48 779

589

589

0,6%

72,0%

84.81

Articl.de robinetterie, organes similair. pour tuyauterie, etc.

6 654

575

575

0,6%

72,6%

84.80

Châssis de fonderie; plaques de fond pour moules; etc.

1 099

569

569

0,6%

73,2%

Sous total (30 premiers produits)

360 776

714 949

72 776

73,2%

73,2%

Total

891 228

1 957 412

99 420

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 2 : Potentiel d'exportation indicatif du Cameroun vers le Nigéria (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Exportation du Cameroun vers le monde

Importation du Nigéria en provenance du monde

Potentiel Indicatif

Pourcentage du total

Cumul

27.10

Huiles de pétrole/de minéraux bitumineux (huiles brutes excluses)

106 877

1 039 777

106 877

52,0%

52,0%

76.01

Aluminium sous forme brute

112 376

31 343

31 343

15,2%

67,2%

15.11

Huile de palme et ses fractions, non chimiquement modifiées

9 564

8 551

8 551

4,2%

71,4%

20.05

Autres légumes prépares/conserves sans vinaigre/acide acétique, n/cong.

5 054

7 212

5 054

2,5%

73,8%

70.10

Bonbonnes, bouteilles, etc. emballages tubulaires, en verre

2 986

6 653

2 986

1,5%

75,3%

76.06

Tôles et bandes en aluminium, d'une épaisseur excédent 0, 2 mm

2 857

23 317

2 857

1,4%

76,7%

24.01

Tabacs bruts ou non fabriques; déchets de tabac

2 802

23 696

2 802

1,4%

78,0%

34.01

Savons; produits organiques tensio-actifs a usage de savon, en pains.

1 909

22 443

1 909

0,9%

79,0%

52.01

Coton, non carde ni peigne

137 854

1 876

1 876

0,9%

79,9%

21.06

Préparations alimentaires non dénommées ni comprises ailleurs

1 825

4 781

1 825

0,9%

80,8%

84.71

Machines automatiques de traitement de l'information, etc.

1 821

135 692

1 821

0,9%

81,7%

21.04

Préparations pour soupes, potages/bouillons; soupes, potages/bouillons

1 526

5 426

1 526

0,7%

82,4%

84.29

Bouteurs (bulldozers), bouteurs biais (angledozers), etc.

1 215

69 679

1 215

0,6%

83,0%

42.02

Malles, valises et mallettes, serviettes, cartables, en toutes matières

1 024

30 298

1 024

0,5%

83,5%

18.05

Poudre de cacao, sans addition de sucre ou d'autres édulcorants

1 471

805

805

0,4%

83,9%

84.41

Autr. machines, appareils pour le travail de la pâte a papier,

779

1 175

779

0,4%

84,3%

95.03

Autres jouets; modèles réduits et similaires pour le jeu, etc.

734

2 892

734

0,4%

84,6%

52.08

Tissus de coton, contenant >=85% en poids de coton, poids <=200 g/m 2

708

48 849

708

0,3%

85,0%

84.82

Roulements a billes, a galets, a rouleaux ou a aiguilles

677

7 152

677

0,3%

85,3%

19.01

Extraits de malt; préparations aliment. de farines, semoules, amidons...

661

91 265

661

0,3%

85,6%

13.01

Gomme laque; gommes, résines, gommes-résines et baumes, naturels

641

865

641

0,3%

85,9%

09.01

Café; coques, pellicules de café; succédanés du café, contenant du café

50 801

624

624

0,3%

86,2%

12.11

Plantes, parties de plantes, etc., des espèces utilisées en parfumerie...

1 253

495

495

0,2%

86,5%

48.19

Boite, sacs, pochettes, cornets, autres emballages en papier, carton...

493

2 417

493

0,2%

86,7%

85.17

Appareils electr. pour la téléphonie/télégraphie par fil, etc.

484

283 687

484

0,2%

86,9%

85.04

Transformateurs électriques, convertisseurs électriques etc.

475

78 045

475

0,2%

87,2%

76.10

Constructions et parties de constructions, etc. en aluminium

964

468

468

0,2%

87,4%

04.02

Lait et crème de lait, concentres ou additionnes de sucre/autres edulc.

462

247 317

462

0,2%

87,6%

85.16

Chauffe-eau et thermoplongeurs électriques; etc.

459

23 934

459

0,2%

87,9%

22.02

Eaux, eaux minérales et les eaux gazéifiées, additionnées de sucre.

439

8 085

439

0,2%

88,1%

Sous total (30 premiers produits)

451 191

2 208 819

181 070

88,1%

88,1%

Total

1 083 681

8 387 843

205 602

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 3 : Potentiel d'exportation indicatif du Tchad vers le Cameroun (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Importation du Cameroun en provenance du monde

Exportation du Tchad vers le monde

Potentiel indicatif

Pourcentage du total

Cumul (%)

27.10

Huiles de pétrole/de minéraux bitumineux (huiles brutes excluses)

16 781

9 319

9 319

71,8%

71,8%

88.02

Autres véhicules aériens (hélicoptères, avions, par exemple);

1 916

37 345

1 916

14,8%

86,5%

88.03

Parties des appareils des n 8801 ou 8802

6 038

269

269

2,1%

88,6%

84.11

Turboréacteurs, turbopropulseurs et autres turbines a gaz

1 887

163

163

1,3%

89,8%

52.01

Coton, non carde ni peigne

120

74 795

120

0,9%

90,8%

90.14

Boussoles, y compris les compas de navigation; etc.

431

91

91

0,7%

91,5%

90.15

Instruments et appareils de géodésie, de topographie, etc.

2 215

83

83

0,6%

92,1%

09.01

Café; coques, pellicules de café; succédanés du café, contenant du café

75

218

75

0,6%

92,7%

85.29

Parties destinées aux appareils des nos. 8525 a 8528

5 018

74

74

0,6%

93,3%

84.71

Machines automatiques de traitement de l'information, etc.

21 627

74

74

0,6%

93,8%

84.29

Bouteurs (bulldozers), bouteurs biais (angledozers), etc.

119

72

72

0,6%

94,4%

85.17

Appareils electr. pour la téléphonie/télégraphie par fil, etc.

16 399

55

55

0,4%

94,8%

85.36

Appareillage pour la coupure, le sectionnement, etc.

939

54

54

0,4%

95,2%

52.10

Tissus de coton, <85% de coton, melang. avec fibres synth.<=200g/m2

2 683

48

48

0,4%

95,6%

39.25

Articles d'équipement pour la construction, en mat. plastiques, ndnca

2 435

40

40

0,3%

95,9%

27.11

Gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux

165

40

40

0,3%

96,2%

90.22

Appareils a rayons x et utilisant les radiations alpha, etc.

1 629

37

37

0,3%

96,5%

84.81

Articl. de robinetterie, organes similair. pour tuyauterie, etc.

6 654

36

36

0,3%

96,8%

85.04

Transformateurs électriques, convertisseurs électriques etc.

7 967

36

36

0,3%

97,1%

90.32

Instruments et appareils pour la régulation/contrôle etc.

1 288

35

35

0,3%

97,3%

32.04

Matières colorantes organiques synthétiques

2 759

31

31

0,2%

97,6%

62.12

Soutiens-gorge, gaines, etc., même en bonneterie

89

26

26

0,2%

97,8%

94.05

Appareils d'éclairage (y.c. projecteurs) et leurs parties, etc.

3 719

26

26

0,2%

98,0%

90.24

Machines, appareils d'essais de dureté, de traction, etc.

176

25

25

0,2%

98,2%

48.12

Blocs filtrants et plaques filtrantes, en pâte a papier

173

24

24

0,2%

98,3%

85.40

Lampes, tubes et valves électroniques a cathode chaude, etc.

230

20

20

0,2%

98,5%

90.27

Instruments, appareils pour analyses physiques/chimiques etc.

1 871

20

20

0,2%

98,6%

87.08

Parties et accessoir.des véhicules automob. des n8701 a 8705

19 538

17

17

0,1%

98,8%

85.01

Moteurs et machines génératrices, électriques, etc.

335

16

16

0,1%

98,9%

85.26

Appareils de radiodétection et de radiosondage (radar), etc.

589

16

16

0,1%

99,0%

Sous total (30 premiers produits)

125 865

123 105

12 858

99,0%

99,0%

Total

211 835

123 328

12 985

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 4 : Potentiel d'exportation indicatif du Cameroun vers le Tchad (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Exportation du Cameroun vers le monde

Importation du Tchad en provenance du monde

Potentiel indicatif

Pourcentage du total

Cumul (%)

21.06

Préparations alimentaires non dénommées ni comprises ailleurs

1 825

2 579

1 825

8,2%

8,2%

84.71

Machines automatiques de traitement de l'information, etc.

1 821

2 167

1 821

8,2%

16,3%

84.29

Bouteurs (bulldozers), bouteurs biais (angledozers), etc.

1 215

2 837

1 215

5,4%

21,8%

27.10

Huiles de pétrole/de minéraux bitumineux (huiles brutes excluses)

106 877

919

919

4,1%

25,9%

19.01

Extraits de malt; préparations aliment.de farines, semoules, amidons...

661

1 639

661

3,0%

28,9%

52.08

Tissus de coton, contenant >=85% en poids de coton, poids <=200 g/m 2

708

531

531

2,4%

31,3%

85.04

Transformateurs électriques, convertisseurs électriques etc.

475

719

475

2,1%

33,4%

04.02

Lait et crème de lait, concentres ou additionnes de sucre/autres edulc.

462

2 173

462

2,1%

35,5%

22.02

Eaux, eaux minérales et les eaux gazéifies, additionnées de sucre.

439

846

439

2,0%

37,4%

39.26

Autres ouvrages en matières plastiques

435

519

435

1,9%

39,4%

85.17

Appareils electr.pour la téléphonie/télégraphie par fil, etc.

484

434

434

1,9%

41,3%

22.03

Bières de malt

370

615

370

1,7%

43,0%

94.03

Autres meubles et leurs parties

349

1 525

349

1,6%

44,5%

21.03

Préparations pour sauces, sauces prépares; condiments, assaisonnements.

341

540

341

1,5%

46,1%

48.19

Boite, sacs, pochettes, cornets, autres emballages en papier, carton...

493

325

325

1,5%

47,5%

84.31

Parties destinées aux machines/appareils des no.8425 ou 8430

319

36 109

319

1,4%

49,0%

90.15

Instruments et appareils de géodésie, de topographie, etc.

307

2 162

307

1,4%

50,3%

20.05

Autres légumes prépares/conserves sans vinaigre/acide astique, n/cong.

5 054

298

298

1,3%

51,7%

85.25

Appareils d'émission pour la radiotéléphonie, etc.

295

4 887

295

1,3%

53,0%

85.42

Circuits intègres et micro-assemblages électroniques

294

305

294

1,3%

54,3%

39.23

Articles de transport/emballage, en matières plastiques; bouchons, etc.

300

291

291

1,3%

55,6%

88.02

Autres véhicules aériens (hélicoptères, avions, par exemple);

265

38 646

265

1,2%

56,8%

85.06

Piles et batteries de piles électriques

291

264

264

1,2%

58,0%

07.13

Légumes a cosse sèche, écosses, même décortiques ou casses

222

633

222

1,0%

59,0%

84.11

Turboréacteurs, turbopropulseurs et autres turbines a gaz

214

954

214

1,0%

59,9%

84.14

Pompes a air/a vide, compresseurs d'air/autres gaz, etc.

206

997

206

0,9%

60,9%

44.18

Ouvrages de menuiserie et pièces de charpente pour construction

364

185

185

0,8%

61,7%

76.01

Aluminium sous forme brute

112 376

180

180

0,8%

62,5%

85.40

Lampes, tubes et valves électroniques a cathode chaude, etc.

177

174

174

0,8%

63,3%

85.29

Parties destinées aux appareils des nos. 8525 a 8528

174

1 236

174

0,8%

64,1%

Sous total (30 premiers produits)

237 813

105 689

14 290

64,1%

64,1%

Total

361 978

212 840

22 310

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 5 : Potentiel d'exportation indicatif de la République centrafricaine vers le Cameroun (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Importation du Cameroun en provenance du monde

Exportation de la RCA vers le monde

Potentiel Indicatif

Pourcentage du total

Cumul (%)

71.13

Articl.de bijouterie/de joaillerie, etc. en métaux précieux

828

689

689

14,3%

14,3%

90.31

Instruments, appareils et machines de mesure/de contrôle, etc.

2 049

455

455

9,5%

23,8%

72.14

Barres en fer/en aciers non allies, simplement forgées, etc.

6 991

207

207

4,3%

28,1%

39.23

Articles de transport/emballage, en matières plastiques; bouchons, etc.

9 744

165

165

3,4%

31,6%

62.03

Costumes, ensembles, etc., pour hommes ou garçonnets

1 271

140

140

2,9%

34,5%

87.02

Véhicules automobiles pour le transport en commun de person.

3 069

130

130

2,7%

37,2%

84.71

Machines automatiques de traitement de l'information, etc.

21 627

128

128

2,7%

39,8%

40.16

Autres ouvrages en caoutchouc vulcanise non durci

992

122

122

2,5%

42,4%

52.01

Coton, non carde ni peigne

120

13 222

120

2,5%

44,9%

42.03

Vêtements et accessoires du vêtement en cuir naturel ou reconstitue

445

100

100

2,1%

47,0%

84.32

Machines, appareils et engins agricoles, horticoles/sylvicoles

364

95

95

2,0%

48,9%

84.14

Pompes a air/a vide, compresseurs d'air/autres gaz, etc.

13 207

93

93

1,9%

50,9%

40.02

Caoutchouc synthétique pour caoutchouc dérive des huiles, f.primaires

92

131

92

1,9%

52,8%

40.01

Caoutchouc naturel, balata, gutta-percha, guayule.formes primaires.

350

91

91

1,9%

54,7%

61.12

Survêtements de sport (trainings), etc. en bonneterie

957

85

85

1,8%

56,5%

54.02

Fils de filaments synthétiques (sauf a coudre), non cond.pour le détail

516

84

84

1,7%

58,2%

84.55

Laminoirs a métaux et leurs cylindres

91

78

78

1,6%

59,8%

09.01

Café; coques, pellicules de café; succédanés du café, contenant du café

75

712

75

1,6%

61,4%

73.26

Autres ouvrages en fer ou en acier

3 471

73

73

1,5%

62,9%

18.05

Poudre de cacao, sans addition de sucre ou d'autres édulcorants

72

147

72

1,5%

64,4%

73.17

Pointes, clous, punaises, etc. ondulées ou biseautées, etc.

850

68

68

1,4%

65,8%

89.03

Yachts et autres bateaux et embarcat.de plaisance/sport; etc.

175

64

64

1,3%

67,2%

87.08

Parties et accessoir.des véhicules automob. des n8701 a 8705

19 538

64

64

1,3%

68,5%

84.31

Parties destinées aux machines/appareils des no.8425 ou 8430

54 926

63

63

1,3%

69,8%

84.60

Machines à ébarber, affûter, meuler, rectifier, roder, etc.

441

61

61

1,3%

71,1%

38.14

Solvants, diluants organiques composites; prepa.pour ôter la peinture...

626

57

57

1,2%

72,3%

85.25

Appareils d'émission pour la radiotéléphonie, etc.

19 769

55

55

1,1%

73,4%

84.66

Parties destinées aux machines des nos. 8456 a 8465

256

53

53

1,1%

74,5%

71.02

Diamants, même travailles, mais non montes ni sertis

48

60 774

48

1,0%

75,5%

38.10

Préparations pour le décapage des métaux; flux a souder/braser, etc.

355

46

46

1,0%

76,5%

Sous total (30 premiers produits)

163 315

78 252

3 673

76,5%

76,5%

Total

331 100

83 194

4 804

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 6 : Potentiel d'exportation indicatif du Cameroun vers la République centrafricaine (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Exportation du Cameroun vers le monde

Importation de la RCA en provenance du monde

Potentiel Indicatif

Pourcentage du total

Cumul (%)

15.11

Huile de palme et ses fractions, non chimiquement modifiées

9 564

2 514

2 514

16,2%

16,2%

84.71

Machines automatiques de traitement de l'information, etc.

1 821

1 055

1 055

6,8%

23,1%

27.10

Huiles de pétrole/de minéraux bitumineux (huiles brutes excluses)

106 877

645

645

4,2%

27,2%

48.19

Boite, sacs, pochettes, cornets, autres emballages en papier, carton...

493

685

493

3,2%

30,4%

21.06

Préparations alimentaires non dénommées ni comprises ailleurs

1 825

463

463

3,0%

33,4%

04.02

Lait et crème de lait, concentres ou additionnes de sucre/autres edulc.

462

927

462

3,0%

36,4%

85.17

Appareils electr.pour la téléphonie/télégraphie par fil, etc.

484

373

373

2,4%

38,8%

19.01

Extraits de malt; préparations aliment.de farines, semoules, amidons...

661

360

360

2,3%

41,1%

84.29

Bouteurs (bulldozers), bouteurs biais (angledozers), etc.

1 215

346

346

2,2%

43,4%

84.31

Parties destinées aux machines/appareils des no.8425 ou 8430

319

8 908

319

2,1%

45,4%

85.25

Appareils d'émission pour la radiotéléphonie, etc.

295

706

295

1,9%

47,3%

88.02

Autres véhicules aériens (hélicoptères, avions, par exemple);

265

5 137

265

1,7%

49,0%

49.11

Autres imprimes, y.c.les images, les gravures et les photographies

267

261

261

1,7%

50,7%

34.01

Savons; produits organiques tensio-actifs a usage de savon, en pains.

1 909

230

230

1,5%

52,2%

84.14

Pompes a air/a vide, compresseurs d'air/autres gaz, etc.

206

231

206

1,3%

53,5%

94.03

Autres meubles et leurs parties

349

204

204

1,3%

54,9%

52.01

Coton, non carde ni peigne

137 854

195

195

1,3%

56,1%

85.29

Parties destinées aux appareils des nos. 8525 a 8528

174

1 075

174

1,1%

57,2%

39.26

Autres ouvrages en matières plastiques

435

171

171

1,1%

58,3%

39.23

Articles de transport/emballage, en matières plastiques; bouchons, etc.

300

160

160

1,0%

59,4%

87.08

Parties et accessoir.des véhicules automob. des n8701 a 8705

151

1 381

151

1,0%

60,4%

73.01

Palplanches en fer/en acier, même percées, etc.

149

496

149

1,0%

61,3%

88.03

Parties des appareils des n 8801 ou 8802

135

390

135

0,9%

62,2%

85.02

Groupes électrogènes et convertisseurs rotatifs électriques

131

141

131

0,8%

63,0%

52.08

Tissus de coton, contenant >=85% en poids de coton, poids <=200 g/m 2

708

128

128

0,8%

63,9%

49.01

Livres, brochures et imprimes similaires, même sur feuillets isoles

128

152

128

0,8%

64,7%

84.81

Articl.de robinetterie, organes similair.pour tuyauterie, etc.

127

344

127

0,8%

65,5%

84.73

Parties et accessoires (autres que les coffrets, housses, etc.)

125

1 247

125

0,8%

66,3%

85.07

Accumulateurs électriques, y.c.leurs séparateurs, etc.

122

625

122

0,8%

67,1%

87.04

Véhicules automobiles pour le transport de marchandises

121

1 354

121

0,8%

67,9%

Sous total (30 premiers produits)

267 672

30 904

10 508

67,9%

67,9%

Total

765 025

59 672

15 479

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 7 : Potentiel d'exportation indicatif du Congo vers le Cameroun (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Importation du Cameroun en provenance du monde

Exportation du Congo vers le monde

Potentiel Indicatif

Pourcentage du total

Cumul (%)

27.10

Huiles de pétrole/de minéraux bitumineux (huiles brutes exclusses)

16 781

153 436

16 781

44,2%

44,2%

17.01

Sucres de canne/betterave, saccharose chimiquement pur, a l'état solide

6 698

13 633

6 698

17,7%

61,9%

73.08

Constructions et parties de constructions (ponts) etc.

6 959

1 946

1 946

5,1%

67,0%

24.01

Tabacs bruts ou non fabriques; déchets de tabac

1 712

3 594

1 712

4,5%

71,5%

38.24

Liants préparés pour moules ou noyaux de fonderie; produits chimiques et préparations des

5 536

839

839

2,2%

73,7%

84.13

Pompes pour liquides, même comportant 1 dispositif mesureur;

11 395

537

537

1,4%

75,1%

25.23

Ciments hydrauliques (y compris non pulvérises dits clinkers)

10 627

490

490

1,3%

76,4%

87.01

Tracteurs (a l'exclusion des chariots tracteurs du n 8709)

7 787

481

481

1,3%

77,7%

44.21

Autres ouvrages en bois

446

810

446

1,2%

78,9%

73.09

Réservoirs, foudres, cuves, récipients similaires, etc., >300l

2 816

444

444

1,2%

80,0%

84.09

Parties destinées aux moteurs des nos. 8407 ou 8408

8 127

363

363

1,0%

81,0%

93.06

Bombes, grenades, torpilles, mines, missiles, cartouches etc.

1 058

351

351

0,9%

81,9%

40.01

Caoutchouc naturel, balata, gutta-percha, guayule.formes primaires.

350

692

350

0,9%

82,9%

90.27

Instruments, appareils pour analyses physiques/chimiques etc.

1 871

337

337

0,9%

83,7%

85.01

Moteurs et machines génératrices, électriques, etc.

335

950

335

0,9%

84,6%

35.07

Enzymes; enzymes préparées non dénommes ni comprises ailleurs

984

309

309

0,8%

85,4%

84.81

Articl.de robinetterie, organes similair.pour tuyauterie, etc.

6 654

264

264

0,7%

86,1%

84.30

Autres machines/appareils de terrassement, nivellement, etc.

2 252

261

261

0,7%

86,8%

87.16

Remorques et semi-remorques pour tous véhicules; etc.

4 687

234

234

0,6%

87,4%

13.02

Sucs et extraits végétaux; matières pectiques, pectinates, pectates...

850

222

222

0,6%

88,0%

30.04

Médicaments constitues par des prod.melanges entre eux, vente au détail

65 489

199

199

0,5%

88,5%

82.07

Outils interchangeab.pour outillage a main, mécanique/non, etc.

1 419

179

179

0,5%

89,0%

90.26

Instruments, appareils pour la mesure/contrôle du débit, etc.

1 012

177

177

0,5%

89,5%

27.11

Gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux

165

29 626

165

0,4%

89,9%

88.02

Autres véhicules aériens (hélicoptères, avions, par exemple);

1 916

164

164

0,4%

90,4%

20.05

Autres légumes prépares/conserves sans vinaigre/acide astique, n/cong.

757

120

120

0,3%

90,7%

84.85

Parties de machines/d'appareils, non dénommes/comprises ailleurs

2 557

115

115

0,3%

91,0%

84.31

Parties destinées aux machines/appareils des no.8425 ou 8430

54 926

114

114

0,3%

91,3%

12.09

Graines, fruits et spores a ensemencé

923

98

98

0,3%

91,5%

87.08

Parties et accessoir.des véhicules automob. des n8701 a 8705

19 538

95

95

0,3%

91,8%

Sous total (30 premiers produits)

246 627

211 080

34 826

91,8%

91,8%

Total

672 548

347 413

37 945

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 8 : Potentiel d'exportation indicatif du Cameroun vers le Congo (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Exportation du Cameroun vers le monde

Importation du Congo en provenance du monde

Potentiel Indicatif

Pourcentage du total

Cumul (%)

27.10

Huiles de pétrole/de minéraux bitumineux (huiles brutes excluses)

106 877

8 828

8 828

17,1%

17,1%

15.11

Huile de palme et ses fractions, non chimiquement modifies

9 564

5 621

5 621

10,9%

28,0%

34.01

Savons; produits organiques tensio-actifs a usage de savon, en pains.

1 909

7 494

1 909

3,7%

31,7%

21.06

Préparations alimentaires non dénommes ni comprises ailleurs

1 825

2 451

1 825

3,5%

35,3%

84.29

Bouteurs (bulldozers), bouteurs biais (angledozers), etc.

1 215

5 761

1 215

2,4%

37,6%

42.02

Malles, valises et mallettes, serviettes, cartables, en toutes matières

1 024

3 406

1 024

2,0%

39,6%

71.08

Or (y.c. l'or platine), sous formes brutes ou mi-ouvrées, etc.

834

3 885

834

1,6%

41,2%

24.01

Tabacs bruts ou non fabriques; déchets de tabac

2 802

819

819

1,6%

42,8%

84.71

Machines automatiques de traitement de l'information, etc.

1 821

717

717

1,4%

44,2%

52.08

Tissus de coton, contenant >=85% en poids de coton, poids <=200 g/m 2

708

14 602

708

1,4%

45,6%

84.82

Roulements a billes, a galets, a rouleaux ou a aiguilles

677

856

677

1,3%

46,9%

19.01

Extraits de malt; préparations aliment.de farines, semoules, amidons...

661

14 382

661

1,3%

48,2%

76.06

Tôles et bandes en aluminium, d'une épaisseur excèdent 0, 2 mm

2 857

574

574

1,1%

49,3%

20.05

Autres légumes prépares/conserves sans vinaigre/acide astique, n/cong.

5 054

574

574

1,1%

50,4%

17.04

Sucreries sans cacao (y compris le chocolat blanc)

559

4 699

559

1,1%

51,5%

48.19

Boite, sacs, pochettes, cornets, autres emballages en papier, carton...

493

3 122

493

1,0%

52,4%

85.17

Appareils electr.pour la téléphonie/télégraphie par fil, etc.

484

8 139

484

0,9%

53,4%

85.04

Transformateurs électriques, convertisseurs électriques etc.

475

2 283

475

0,9%

54,3%

04.02

Lait et crème de lait, concentres ou additionnes de sucre/autres edulc.

462

23 834

462

0,9%

55,2%

95.03

Autres jouets; modèles réduits et similaires pour le jeu, etc.

734

461

461

0,9%

56,1%

85.16

Chauffe-eau et thermoplongeurs électriques; etc.

459

1 678

459

0,9%

57,0%

84.41

Autr.machines, appareils pour le travail de la pâte a papier,

779

448

448

0,9%

57,9%

22.02

Eaux, eaux minérales et les eaux gazéifies, additionnées de sucre.

439

809

439

0,9%

58,7%

09.01

Café; coques, pellicules de café; succédanés du café, contenant du café

50 801

435

435

0,8%

59,5%

39.26

Autres ouvrages en matières plastiques

435

3 135

435

0,8%

60,4%

44.12

Bois contre-plaqués, bois plaques et bois stratifies similaires

6 394

412

412

0,8%

61,2%

76.10

Constructions et parties de constructions, etc.en aluminium

964

410

410

0,8%

62,0%

62.04

Costumes tailleurs, etc., pour femmes ou fillettes

402

999

402

0,8%

62,8%

64.03

Chaussures a semelles extérieures en caouane. plastique, cuir, etc.

401

1 833

401

0,8%

63,5%

72.04

Déchets, débris de fonte, de fer/d'acier (ferrailles); etc.

661

394

394

0,8%

64,3%

Sous total (30 premiers produits)

202 770

123 061

33 155

64,3%

64,3%

Total

596 297

619 473

51 557

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 9 : Potentiel d'exportation indicatif du Gabon vers le Cameroun (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Importation du Cameroun en provenance du monde

Exportation du Gabon vers le monde

Potentiel Indicatif

Pourcentage du total

Cumul (%)

27.10

Huiles de pétrole/de minéraux bitumineux (huiles brutes excluses)

16 781

38 801

16 781

22,3%

22,3%

49.01

Livres, brochures et imprimes similaires, même sur feuillets isoles

7 049

7 295

7 049

9,3%

31,6%

88.03

Parties des appareils des n 8801 ou 8802

6 038

10 609

6 038

8,0%

39,6%

48.20

Registres, livres comptables, carnets (de notes, commandes...), agendas...

5 267

16 074

5 267

7,0%

46,6%

25.23

Ciments hydrauliques (y compris non pulvérises dits clinkers)

10 627

3 709

3 709

4,9%

51,5%

84.81

Articl.de robinetterie, organes similair.pourim tuyauterie, etc.

6 654

3 085

3 085

4,1%

55,6%

32.08

Peintures, vernis a base de polymères en milieu non aqueux

3 057

2 607

2 607

3,5%

59,1%

90.15

Instruments et appareils de géodésie, de topographie, etc.

2 215

3 796

2 215

2,9%

62,0%

87.05

Véhicules automobiles a usages spéciaux, etc.

2 119

2 317

2 119

2,8%

64,8%

24.02

Cigares, cigarillos, cigarettes, en tabac/en succédanés de tabac

4 421

2 043

2 043

2,7%

67,5%

88.02

Autres véhicules aériens (hélicoptères, avions, par exemple);

1 916

18 943

1 916

2,5%

70,1%

17.01

Sucres de canne/betterave, saccharose chimiquement pur, a l'état solide

6 698

1 662

1 662

2,2%

72,3%

84.31

Parties destinées aux machines/appareils des no.8425 ou 8430

54 926

1 591

1 591

2,1%

74,4%

90.31

Instruments, appareils et machines de mesure/de contrôle, etc.

2 049

1 208

1 208

1,6%

76,0%

93.06

Bombes, grenades, torpilles, mines, missiles, cartouches etc.

1 058

1 219

1 058

1,4%

77,4%

85.44

Fils, câbles (y.c.cables coaxiaux), autres conducteurs, etc.

6 444

980

980

1,3%

78,7%

84.14

Pompes a air/a vide, compresseurs d'air/autres gaz, etc.

13 207

803

803

1,1%

79,7%

03.03

Poissons congelés, excepte les filets de poissons, etc., du 03.04

767

2 361

767

1,0%

80,8%

90.26

Instruments, appareils pour la mesure/contrôle du débit, etc.

1 012

718

718

1,0%

81,7%

73.04

Tubes, tuyaux et profiles creux, sans soudure, en fer/acier

10 462

639

639

0,8%

82,6%

84.79

Machines, appareils mécaniques ayant une fonction propre, ncda

15 081

625

625

0,8%

83,4%

87.03

Voitures de tourism. et autres véhicules automobiles etc.

48 779

608

608

0,8%

84,2%

87.08

Parties et accessoir.des véhicules automob. des n8701 a 8705

19 538

592

592

0,8%

85,0%

84.08

Moteurs a piston, a allum.par compression (moteur diesel/semi

1 465

447

447

0,6%

85,6%

84.22

Machines a lavé la vaisselle; appareils servant a nettoyé,

8 046

431

431

0,6%

86,1%

84.13

Pompes pour liquides, même comportant 1 dispositif mesureur;

11 395

411

411

0,5%

86,7%

84.41

Autr.machines, appareils pour le travail de la pâte a papier,

402

566

402

0,5%

87,2%

82.07

Outils interchangeab.pour outillage a main, mécanique/non, etc.

1 419

390

390

0,5%

87,7%

87.04

Véhicules automobiles pour le transport de marchandises

26 175

362

362

0,5%

88,2%

28.04

Hydrogène, gaz rares et autres éléments non métalliques

377

340

340

0,5%

88,7%

Sous total (30 premiers produits)

295 444

125 232

66 863

88,7%

88,7%

Total

873 948

285 352

75 402

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 10 : Potentiel d'exportation indicatif du Cameroun vers Gabon (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Exportation du Cameroun vers le monde

Importation du Gabon en provenance du monde

Potentiel Indicatif

Pourcentage du total

Cumul (%)

01.02

Animaux vivants de l'espèce bovine

547

547

547

4,4%

4,4%

85.16

Chauffe-eau et thermoplongeurs électriques; etc.

459

947

459

3,7%

8,1%

36.05

Allumettes, autres que les articles de pyrotechnie du n 36.04

347

409

347

2,8%

10,8%

07.10

Légumes, non cuits ou cuits a l'eau où a la vapeur, congelés

329

444

329

2,6%

13,5%

01.04

Animaux vivants des espèces ovine ou caprine

303

303

303

2,4%

15,9%

44.12

Bois contre-plaqués, bois plaques et bois stratifies similaires

6 394

297

297

2,4%

18,3%

85.06

Piles et batteries de piles électriques

291

640

291

2,3%

20,6%

07.14

Racines de manioc, d'arrow-root/de salep, topinambours, patates douces.

695

285

285

2,3%

22,9%

64.02

Autres chaussures a semelles ext.et dessus en caout., /plast.

281

678

281

2,3%

25,1%

44.18

Ouvrages de menuiserie et pièces de charpente pour construction

364

273

273

2,2%

27,3%

09.01

Café; coques, pellicules de café; succédanés du café, contenant du café

50 801

268

268

2,1%

29,5%

67.03

Cheveux remis, amincis, blanchis/autrement prépare; etc.

245

253

245

2,0%

31,4%

52.08

Tissus de coton, contenant >=85% en poids de coton, poids <=200 g/m 2

708

235

235

1,9%

33,3%

86.09

Cadres et conteneurs (y compris les conteneurs citernes etc.

211

751

211

1,7%

35,0%

12.02

Arachides non grillées ni autrement cuites, même décortique /concassées

234

209

209

1,7%

36,7%

13.02

Sucs et extraits végétaux; matières pectiques, pectines, pestâtes...

207

596

207

1,7%

38,3%

07.13

Légumes a cosse sèche, écosses, même décortiques ou casses

222

190

190

1,5%

39,9%

28.28

Hypochlorites; hypochlorite de calcium du commerce; chlorites; hypobrom.

182

976

182

1,5%

41,3%

85.40

Lampes, tubes et valves électroniques a cathode chaude, etc.

177

203

177

1,4%

42,7%

07.01

Pommes de terre, a l'état frais ou réfrigère

172

406

172

1,4%

44,1%

85.31

Appareils électriques de signalisation acoustique/visuelle

171

568

171

1,4%

45,5%

95.05

Articles pour fêtes, carnaval/autres divertissement, etc.

170

183

170

1,4%

46,8%

64.04

Chaussures a semelles ext., en caout., plast.cuir etc.

164

454

164

1,3%

48,2%

07.12

Légumes secs, même coupes en morceaux/en tranches/ broyés/pulvérises

160

224

160

1,3%

49,4%

73.01

Palplanches en fer/en acier, même percées, etc.

149

777

149

1,2%

50,6%

62.03

Costumes, ensembles, etc., pour hommes ou garçonnets

146

544

146

1,2%

51,8%

11.08

Amidons et recules; inuline

136

159

136

1,1%

52,9%

67.04

Perruques, barbes, etc., articles analogues en cheveux

172

124

124

1,0%

53,9%

33.06

Préparations pour l'hygiène buccale ou dentaire

122

830

122

1,0%

54,9%

67.02

Fleurs, feuillages et fruits artificiels et leurs parties

111

123

111

0,9%

55,7%

Sous total (30 premiers produits)

64 670

12 896

6 961

55,7%

55,7%

Total

505 564

55 498

12 487

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 11 : Potentiel d'exportation indicatif de la Guinée équatoriale vers le Cameroun (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Importation du Cameroun en provenance du monde

Exportation de la Guinée équatoriale vers le monde

Potentiel Indicatif

Pourcentage du total

Cumul (%)

73.04

Tubes, tuyaux et profiles creux, sans soudure, en fer/acier

10 462

4 113

4 113

32,8%

32,8%

84.81

Articl.de robinetterie, organes similair.pour tuyauterie, etc.

6 654

994

994

7,9%

40,8%

87.03

Voitures de tourism.et autres véhicules automobiles etc.

48 779

893

893

7,1%

47,9%

29.05

Alcools acycliques, leurs dérives halogènes, sulfones, nitres/nitrosés

693

140 631

693

5,5%

53,4%

84.31

Parties destinées aux machines/appareils des no.8425 ou 8430

54 926

521

521

4,2%

57,6%

40.16

Autres ouvrages en caoutchouc vulcanise non durci

992

454

454

3,6%

61,2%

82.07

Outils interchangeab.pour outillage a main, mécanique/non, etc.

1 419

449

449

3,6%

64,8%

84.85

Parties de machines/d'appareils, non dénommes/comprises ailleurs

2 557

432

432

3,4%

68,2%

84.79

Machines, appareils mécaniques ayant une fonction propre, ncda

15 081

410

410

3,3%

71,5%

84.84

Joints metalloplastiq.; jeux/assortiments de joints etc.

482

366

366

2,9%

74,4%

90.26

Instruments, appareils pour la mesure/contrôle du débit, etc.

1 012

341

341

2,7%

77,2%

84.12

Autres moteurs et machines motrices

514

304

304

2,4%

79,6%

84.21

Centrifugeuses, y compris les essoreuses centrifuges; etc.

5 709

231

231

1,8%

81,4%

84.30

Autres machines/appareils de terrassement, nivellement, etc.

2 252

223

223

1,8%

83,2%

90.15

Instruments et appareils de géodésie, de topographie, etc.

2 215

179

179

1,4%

84,6%

87.04

Véhicules automobiles pour le transport de marchandises

26 175

173

173

1,4%

86,0%

27.11

Gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux

165

5 757

165

1,3%

87,3%

84.29

Bouteurs (bulldozers), bouteurs biais (angledozers), etc.

119

804

119

0,9%

88,3%

84.18

Réfrigérateurs, congelateurs-conservateurs, autr.materiel, etc.

7 203

111

111

0,9%

89,2%

73.26

Autres ouvrages en fer ou en acier

3 471

87

87

0,7%

89,9%

03.06

Crustacés, même décortiques, vivants, frais, réfrigères, cong., sèches, etc.

84

214

84

0,7%

90,5%

90.27

Instruments, appareils pour analyses physiques/chimiques etc.

1 871

78

78

0,6%

91,2%

29.33

Comp.heterocycliques a heteroatome(s) d'azote exclusvt; acid.nucleiques

66

92

66

0,5%

91,7%

44.08

Feuilles de placage et feuilles pour contre-plaqués, épaisseur <=6mm

62

8 857

62

0,5%

92,2%

90.22

Appareils a rayons x et utilisant les radiations alpha, etc.

1 629

60

60

0,5%

92,7%

85.25

Appareils d'émission pour la radiotéléphonie, etc.

19 769

59

59

0,5%

93,1%

84.82

Roulements a billes, a galets, a rouleaux ou a aiguilles

1 566

58

58

0,5%

93,6%

44.12

Bois contre-plaqués, bois plaques et bois stratifies similaires

49

105

49

0,4%

94,0%

84.13

Pompes pour liquides, même comportant 1 dispositif mesureur;

11 395

45

45

0,4%

94,3%

44.07

Bois scies/adosses longitudinalement, tranches/déroules, épais.>6mm

43

448

43

0,3%

94,7%

Sous total (30 premiers produits)

227 414

167 489

11 862

94,7%

94,7%

Total

330 291

168 162

12 528

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

Tableau 12 : Potentiel d'exportation indicatif du Cameroun vers la Guinée équatoriale (le groupe des 30 premiers produits)

SH4

Produits

Exportation du Cameroun vers le monde

Importation de la Guinée équatoriale en provenance du monde

Potentiel Indicatif

Pourcentage du total

Cumul (%)

27.10

Huiles de pétrole/de minéraux bitumineux (huiles brutes excluses)

106 877

10 619

10 619

32,2%

32,2%

84.71

Machines automatiques de traitement de l'information, etc.

1 821

3 617

1 821

5,5%

37,7%

84.29

Bouteurs (bulldozers), bouteurs biais (angledozers), etc.

1 215

11 558

1 215

3,7%

41,4%

76.10

Constructions et parties de constructions, etc.en aluminium

964

978

964

2,9%

44,3%

21.06

Préparations alimentaires non dénommes ni comprises ailleurs

1 825

695

695

2,1%

46,4%

44.12

Bois contre-plaqués, bois plaques et bois stratifies similaires

6 394

626

626

1,9%

48,3%

85.17

Appareils electr.pour la téléphonie/télégraphie par fil, etc.

484

1 167

484

1,5%

49,8%

85.04

Transformateurs électriques, convertisseurs électriques etc.

475

1 051

475

1,4%

51,2%

04.02

Lait et crème de lait, concentres ou additionnes de sucre/autres edulc.

462

2 443

462

1,4%

52,6%

22.02

Eaux, eaux minérales et les eaux gazéifies, additionnées de sucre.

439

3 348

439

1,3%

54,0%

39.26

Autres ouvrages en matières plastiques

435

430

430

1,3%

55,3%

22.03

Bières de malt

370

1 376

370

1,1%

56,4%

44.18

Ouvrages de menuiserie et pièces de charpente pour construction

364

394

364

1,1%

57,5%

94.03

Autres meubles et leurs parties

349

2 379

349

1,1%

58,6%

15.11

Huile de palme et ses fractions, non chimiquement modifies

9 564

348

348

1,1%

59,6%

21.03

Préparations pour sauces, sauces prépares; condiments, assaisonnements.

341

393

341

1,0%

60,6%

84.31

Parties destinées aux machines/appareils des no.8425 ou 8430

319

10 654

319

1,0%

61,6%

19.01

Extraits de malt; préparations aliment.de farines, semoules, amidons...

661

316

316

1,0%

62,6%

90.15

Instruments et appareils de géodésie, de topographie, etc.

307

8 473

307

0,9%

63,5%

85.25

Appareils d'émission pour la radiotéléphonie, etc.

295

1 455

295

0,9%

64,4%

85.42

Circuits intègres et micro-assemblages électroniques

294

574

294

0,9%

65,3%

85.06

Piles et batteries de piles électriques

291

787

291

0,9%

66,2%

85.16

Chauffe-eau et thermoplongeurs électriques; etc.

459

268

268

0,8%

67,0%

94.01

Sièges (a l'exclusion de ceux du n9402), transformables etc.

228

632

228

0,7%

67,7%

17.04

Sucreries sans cacao (y compris le chocolat blanc)

559

224

224

0,7%

68,3%

39.23

Articles de transport/emballage, en matières plastiques; bouchons, etc.

300

214

214

0,6%

69,0%

84.11

Turboréacteurs, turbopropulseurs et autres turbines a gaz

214

18 874

214

0,6%

69,6%

84.14

Pompes a air/a vide, compresseurs d'air/autres gaz, etc.

206

5 728

206

0,6%

70,3%

39.24

Vaisselle, autres articles de ménage, hygiène...en matières plastiques

187

346

187

0,6%

70,8%

84.80

Châssis de fonderie; plaques de fond pour moules; etc.

180

178

178

0,5%

71,4%

Sous total (30 premiers produits)

136 879

90 145

23 543

71,4%

71,4%

Total

527 058

285 725

32 985

100,00

 

Source : Nos calculs à partir des données de Trademap

* 1 Pascal LAMY dans Marchés tropicaux N°3136 du 20 janvier 2006.

* 2 CCI, 2003.

* 3 Les CAHIERS de Mutations, Bulletin mensuel, Vol 032 de Novembre 2005 ;

* 4 Cité par GBETNKOM (2004) ;

* 5 Même le Congo et le Gabon.

* 6 Commerce Sud-Sud

* 7 Tarif extérieur commun (TEC) ;

* 8 Cité par MUCCHIELLI (1990) ;

* 9 Par extension, ce terme désigne généralement tous les accords commerciaux régionaux préférentiels ; l'analyse faite par VINER (1950) s'étend également aux autres formes de regroupements puisqu'ils satisfont aux conditions d'une Union douanière (GILLIS M. et al, 1998). Ce terme utilisé par la suite renverra donc par extension à tout accord régional préférentiel.

* 10 Dans la production de biens offrant un avantage comparatif ;

* 11 Cités par MUCCHIELLI (1990).

* 12 CNUCED TD/410 du 25 juin 2004, p.1

* 13 CNUCED TD/410 du 25 juin 2004, p.5

* 14 La CNUCED est le principal organe des Nations Unies en charge du traitement intégré du commerce et du développement, et des questions connexes concernant le financement, la technologie, l'investissement et le développement durable (CNUCED TD/410 du 25 juin 2004, p.1) ;

* 15 Il existe actuellement 16 schémas nationaux de préférences notifiés au secrétariat de la CNUCED. Se sont dotés d'un schéma SGP les pays ci-après : Australie, Belarus, Bulgarie, Canada, Communauté européenne, États-Unis d'Amérique, Fédération de Russie, Hongrie, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pologne, République slovaque, République tchèque, Suisse et Turquie.

* 16 UNCTAD/DITC/Misc.57 du 12 avril 1988, p.7

* 17 Dont GBETNKOM (2005).

* 18 Anderson déduit un modèle de gravité en supposant la fonction de type CES (Constant Elasticity Substitution) ;

* 19 Dans les modèles économétriques estimés avec les données de panel, les effets sont des variables indicatrices additionnels destinés à corriger certains problèmes (voir SEVESTRE, 2002) ; ils peuvent être fixes, ou aléatoires, individuels ou temporels. Lorsqu'ils sont fixes, il y en a autant que d'individus du panel.

* 20 GBETNKOM (2005) ;

* 21 Il s'agit des pays suivants : Côte d'Ivoire, Cameroun, Congo, Ethiopie, Gabon, Ghana, Kenya, Liberia, Madagascar, Nigéria, Niger, Soudan, Sénégal, Somalie, Togo, Tanzanie, Zaïre, Zambie, Zimbabwe (FOROUTAN et PRITCHETT, 1993).

* 22 Nous rappelons que la variable destinée à capturer les prix est généralement omise ; d'après ANDERSON et Van WINCOOP (2003), celle-ci explique une part de variabilité du phénomène. Comme elle est difficile à mettre en oeuvre (Voir UNCTAD, 2005) sur le plan empirique, ANDERSON et Van WINCOOP proposent l'évaluation en données de panel avec introduction d'effets fixes par pays ;

* 23 Le potentiel indicatif prédirait par exemple d'énormes potentialités (des complémentarités en fait) pour deux pays très éloignés comme le Cameroun et l'Australie, alors que les modèles de gravité prédiraient des échanges presque nuls du fait de l'éloignement et les entraves naturelles.

* 24 Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale

* 25 Ces quatre pays sont : le Tchad, le Gabon, la République centrafricaine et le Congo ;

* 26 DUFLY et al. (2002) cité par DOUYA et al. (2006) ;

* 27 Convention sur les investissements régissant les conditions fiscales, financières et économiques d'installation des entreprises dans l'espace de l'Union (SADOS (2002) cité par DOUYA (2006)) ; convention sur la libre circulation des personnes et le droit d'établissement signé en 1972 (DOUYA, 2006).

* 28 BENEDICTIS et al. citent à cet effet les travaux de WANG et WINTERS (1992) ; HAMILTON et WINTERS (1992), et BRULHART et KELLY (1999) ;

* 29 On a l'exemple des travaux de BALDWIN (1994), NILSSON (2000), MARTINEZ-ZARZOSO et LEHEMANN (2003) cités par BENEDICTIS et al.

* 30 Les statistiques miroirs sont des données reconstituées à partir des déclarations des pays partenaires ;

* 31 Ces données sont exprimées en US $ ;

* 32 World Development Indicators 2004 (CD-ROM).

* 33 www.cepii.fr

* 34 Une variable explicative est dite endogène si elle est corrélée au terme d'erreur ;

* 35 Les variables destinées à capturer les prix (indices de prix multilatéraux) sont souvent omises parce qu'elles sont difficiles à mettre en oeuvre, alors qu'elles expliquent une grande part des exportations.

* 36 Le logiciel STATA supprime automatiquement les variables susceptibles d'introduire l'effet de la multicolinéarité par la méthode des corrélations partielles ;

* 37 Rappelons que le PIB du pays exportateur (i) mesure l'offre, et celui du pays importateur (j) la demande (GBETNKOM, 2004).

* 38 Ce résultat est conforme à celui de FOROUTAN et PRITCHETT (1993).

* 39 Ce terme se réfère à chaque aux marchés de l'ensemble des pays faisant l'objet de notre étude : pays de la CEMAC et Nigeria.

* 40 Résultat conforme à celui de FOROUTAN et PRITCHETT (1993).

* 41 CCI, Guide de l'utilisateur Trademap, Section de l'Analyse des Marchés, Janvier 2004 disponible sur «  www.trademap.org ».

* 42 Elles sont rapportées en F. CFA ;

* 43 Rappelons qu'à l'exception du Gabon, les données des autres pays sont des statistiques miroirs qui ne sont donc pas forcément exhaustives ; nous avons d'ailleurs vérifié ce point et il est apparu de nombreuses omissions.

* 44 Nous n'analysons que ceux qui peuvent être produits au niveau du Cameroun. La plupart des produits sont en effet des produits de réexportations.

* 45 L'axe des abscisses représente l'offre du Cameroun l'axe des ordonnées la demande des autres pays.

* 46 Ce tableau donne pour chaque pays de l'échantillon le niveau observé et prédit par le modèle de gravité des exportations/importations vers et en provenance des autres de l'échantillon.






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote