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Commerce potentiel entre le Cameroun et ses pays frontaliers

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par Loudine Bessong à Beyeck
Institut Sous regional de Statistique et d'Economie Appliquée - Diplôme d'Ingénieur d'Application de la Statistique 2006
  

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2. La place de l'Afrique dans le commerce international

Le degré d'ouverture et le niveau de participation aux échanges permettent d'apprécier la capacité des pays à tirer partie des gains théoriques présentés ci-dessus. En évoquant le cas des PED, la géographie actuelle des échanges internationaux semble ne laisser aucune chance à ces pays ; le cas particulier des pays d'Afrique est encore plus patent. C'est pourquoi nous restreignons l'analyse de ce paragraphe à cet ensemble de pays.

2.1. La marginalisation de l'Afrique

Nous distinguons trois aspects : le niveau des échanges, la structure par produit et l'orientation géographique.

F Selon le niveau des échanges

La marginalisation de l'Afrique dans le système commercial multilatéral est un fait chronique qui s'est accentué au cours des deux dernières décennies. Que ce soit sur la scène mondiale ou au plan intracommunautaire, les exportations ou les importations, les résultats sont en baisse (HAMMOUDA, 2005). Cette dégradation s'est accompagnée de la création d'autres pôles d'exportation et d'importation et l'émergence d'une triade (Europe de l'Ouest, Asie et Amérique du nord) qui dominent les échanges internationaux. Les tableaux 1-1 et 1-2 suivants montrent l'évolution de la structure mondiale des échanges par grandes régions, et la part de l'Afrique dans le commerce international.

Tableau 1-1 : Évolution de la part des régions dans les exportations mondiales (en %)

 

1948

1953

1963

1973

1983

1993

2003

Amérique du Nord

27,3

24,2

19,3

16,9

15,4

16,6

13,7

Amérique latine

12,3

10,5

7

4,7

5,8

4,4

5,2

Europe

38,8

41,4

47,1

50,2

43,4

46,5

45,5

Afrique

7,3

6,5

5,7

4,8

4,5

2,5

2,4

Moyen Orient

2

2,7

3,2

4,1

6,8

3,4

4,1

Asie

13,6

13,1

12,4

14,9

19,1

26,1

26,1

Ensemble

100

100

100

100

100

100

100

Source : OMC, Statistiques du commerce international 2004

Tableau 1-2 : Évolution de la part des régions dans les importations mondiales (en %)

 

1948

1953

1963

1973

1983

1993

2003

Amérique du Nord

19,8

19,7

15,5

16,7

17,8

19,7

20,5

Amérique latine

10,6

9,3

6,8

5,1

4,5

5,1

4,8

Europe

46,2

47

55,7

56,3

48,5

45,9

47

Afrique

7,6

7

5,5

4

4,6

2,6

2,2

Moyen Orient

1,7

2

2,3

2,8

6,2

3,3

2,5

Asie

14,2

15,1

14,2

15,1

18,5

23,3

23

Ensemble

100

100

100

100

100

100

100

Source : OMC, Statistiques du commerce international 2004

L'on remarque à partir de ces tableaux que les échanges internationaux (exportations et importations) sont effectivement dominés par trois grandes entités : l'Amérique du Nord, l'Europe (de l'Ouest) et l'Asie qui en 2003 ont participé à hauteur de 13,7%, 45,5% et 26,1% respectivement dans les exportations, et 20,5%, 47% et 23% dans les importations.

La part de l'Afrique entière n'a cessé de se détériorer progressivement et est restée en dessous de 5% depuis les années 70. Elle est principalement due à la contribution de quelques grands marchés notamment le Nigéria, le Maroc, ou l'Afrique du Sud.

F Selon la structure par produits

La composition par produit montre comme le dit HAMMOUDA (2005) « l'enfermement du continent dans la trappe de l'insertion rentière » où les produits agricoles et miniers représentent près de 70% du total des exportations (tableau 1-3), alors que la structure de la demande mondiale évolue en sens inverse et donc de manière défavorable aux exportations africaines. Les importations sont à l'opposé essentiellement constituées de produits manufacturés.

Tableau 1-3 : Composition des exportations et des importations africaines par produit en 2003 (en %)

 

Exportations

Importations

Produits agricoles

13,9

15,9

Produits miniers

54,9

10,1

Produits manufacturés

26,9

71,2

Source : OMC, Statistiques du commerce international 2004

F Selon l'orientation géographique

Un dernier aspect du commerce africain est l'orientation géographique des importations et des exportations. Les exportations par exemple (tableau 4) sont principalement dirigées vers l'Europe de l'Ouest (48,4% en 2003); une grande fraction va également vers l'Amérique du nord (18,9%), et l'Asie (17,7%) au détriment des échanges intra-africains qui constituent 2,5% du total. Pour signifier cette faiblesse des échanges intra-africains, FOROUTAN et PRITCHETT (1993) affirment que : « le commerce intra-africain ne représente qu'une faible part des échanges totaux de chaque pays ».

Tableau 1-4 : Evolution des exportations africaines par orientation géographique (en %)

 

1995

2003

Europe de l'Ouest

53,9

48,4

Amérique du Nord

14,2

18,9

Asie

13,8

17,7

Amérique latine

9,8

10,2

Intra-africain

2,2

2,5

Source : OMC, Statistiques du commerce international 2004

D'après HAMMOUDA (2005), cette orientation géographique serait intimement liée à la structure par produit des échanges extérieurs africains qui « reproduit le schéma d'insertion hérité de la colonisation avec une orientation des exportations de matières premières et de produits agricoles vers les pays européens et l'importation des produits manufacturés ». Malgré les politiques d'import-substitution adoptées par les pays africains dans les années 60 et 70 afin de mettre fin à ce schéma en fabriquant sur place les produits manufacturés, l'éclatement de la crise de la dette des années 80 est venu renforcer l'échec des stratégies entreprises dans ce sens, l'abandon de ces politiques d'import-substitution et la « survivance du modèle agro-exportateur ».

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore