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Potentiel des friches industrielles des secteurs de gare pour un développement urbain durable

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par Marianne Thomann
Université de Lausanne - Licence ès Lettres 2005
  

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3.2.3 La question des friches en Suisse

La Suisse a été épargnée par la constitution de friches de l'ampleur de celles que connaissent les pays voisins: docklands et waterfronts des pays maritimes - Londres, Glasgow, Dublin, Lisbonne - bassins miniers en France, vallée de la Ruhr en Allemagne pour citer quelques exemples. Pourtant, la Suisse est un pays fortement spécialisé dans l'industrie: avec les autres régions centrées sur les Alpes - Allemagne du Sud, Autriche, Italie du Nord - la Suisse compte une population active à plus de 30% dans le secteur industriel (Hau, 1998). Mais cette région présente des caractéristiques qui expliquent, selon l'auteur, le bas taux de chômage et la vitalité économique qu'elle connaît, et qui expliquent également, selon nous, la raison pour laquelle l'ampleur des friches industrielles n'est pas comparable à ce que connaît le reste de l'Europe. Cette région a connu d'une part une industrialisation tardive7 orientée vers le textile et la mécanique plutôt que vers la sidérurgie, pour des questions évidentes de ressources premières. Outre l'absence de tradition industrielle dans les secteurs aujourd'hui en déclin, la prédominance de petites entreprises familiales ou PME pour des raisons historiques (tradition de petite propriété paysanne autonome, faiblesse de l'Etat favorisant un capitalisme local basé sur la cohésion familiale) plutôt que de grandes entreprises automatisées (comme Citroën et Renault en France) explique la relative santé du secteur secondaire en Suisse. Hau invoque également des qualités acquises dans un contexte de survie difficile (surpeuplement, manque de ressources naturelles), telles que la méticulosité, la responsabilité individuelle et l'évitement des conflits sociaux, précieuses pour le développement d'une proto-industrie précoce, puis d'une économie de PME

orientée vers l'industrie de haute technologie. Aujourd'hui, les branches à forte valeur ajoutée que sont les produits pharmaceutiques, électroniques et la mécanique de précision constituent plus d'un tiers des exportations suisses.

Ceci dit, la Suisse n'a pas été épargnée par la désindustrialisation; seule l'ampleur du phénomène diffère d'avec les autres régions de l'Europe. En effet, près de 16 millions de mètres carrés dorment dans des surfaces industrielles, en grande partie dans les régions urbaines du Plateau, ce qui représente l'étendue de la ville de Genève et de ses environs (Vasla et Westerman, 2004: 2). Les régions urbaines du plateau concentrent la majeure partie des friches industrielles, particulièrement les centres des grandes agglomérations et leur périphérie. Dans les grands centres cependant, la pression foncière est telle que c'est rarement l'abandon qui guette les bâtiments, mais bien plutôt leur sous-utilisation. Les affectations transitoires y sont courantes. L'arc jurassien compte aussi un certain nombre de friches dues au fort déclin du secteur horloger: la région Jura bernois/Bienne/Seeland a perdu pas moins de 6844 emplois dans ce secteur entre 1975 et 1985, laissant vides une bonne centaine de bâtiments (ASPAN, 1989: IV). Certaines régions dont l'économie était fortement basée sur l'industrie connaissent des processus de dévitalisation importants, où la fuite des industries est accompagnée de celle des habitants, comme au Val-de-Travers par exemple. Les chances de réutilisation des friches industrielles ne sont donc pas les mêmes suivant que l'on se trouve en plein centre d'une agglomération du Plateau ou dans certaines vallées jurassiennes.

Les friches industrielles des grands centres ont donc de bonnes chances d'être reconverties, même si dans les grands centres, il faut de longues phases de projet avant qu'une nouvelle affectation puisse être amorcée (Valda: 8). Des villes de moyenne importance, qui plus est hors du Plateau, rencontrent probablement plus de difficultés, comme la Chaux-de-Fonds dont près de 40 hectares sommeillent près de la gare.

L'accessibilité des friches industrielles en Suisse est plutôt bonne en voiture, puisque plus de la moitié de la surface se trouve dans un rayon de desserte de trente minutes en voiture pour un demi million d'habitants, et plus de 250'000 employés du secteur des services. L'accessibilité avec les moyens de transport publics est en revanche nettement moins bonne (Vasla et Westermann, 2004: 2). Les friches industrielles des secteurs de gares centrales et bien accessibles en transport public sont donc doublement intéressantes dans une politique d'aménagement du territoire basé sur un réseau de villes liées par le rail et sur la structuration des agglomérations par les transports publics. Grâce à une participation active des CFF à la mise en valeur de leur patrimoine, ces friches ont aujourd'hui de réelles chances de reconversion.

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