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Potentiel des friches industrielles des secteurs de gare pour un développement urbain durable

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par Marianne Thomann
Université de Lausanne - Licence ès Lettres 2005
  

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7.2 Aménagement

Les recommandations faites sur la qualité des aménagements se divisent en deux groupes. Le premier groupe a trait à l'application des concepts théoriques de densité, de mixité et d'accessibilité dans les projets de reconversion. Le second groupe analyse la participation d'éléments tels que la patrimoine, les espaces publics, les bâtiments et les activités à la qualité des aménagements.

7.2.1 Concepts

Densité

urbanistiques, en visant une densité optimale. Les secteurs de gares, centraux et bien desservis en transports publics, sont des sites opportuns pour une certaine densification.

Cependant, il apparaît que pour les friches industrielles des secteurs de gare, il faille surtout veiller à garantir une densité pas trop forte, et ce à cause de la pression foncière. L'exemple de Crêt-Taconnet sud au début des années 1990 l'illustre bien. Il ressort donc que les indices maximums prescrits sont importants pour les secteurs centraux, alors que dans le cas de nouveaux développements et de zones villas, la création d'indices minimums - comme c'est le cas dans le canton de Neuchâtel - est nécessaire.

Mixité

La mixité fonctionnelle apporte une certaine qualité de vie. Elle évite la vacuité caractéristique des espaces tertiaires ou industriels après les heures de travail, tout comme celle des cités-dortoirs durant la journée. En permettant une vie plus ou moins continuelle des lieux, elle assure également un sentiment de sécurité. Cette mixité de fonctions doit se faire à l'intérieur d'espaces réduits: le cas de Crêt-Taconnet montre qu'en l'occurrence, l'échelle du périmètre (délimité par les plans de quartier) est plus pertinente que celle du quartier pris dans son ensemble. Il faut donc veiller à créer une mixité à très grande échelle géographique.

La capacité d'espaces mixtes à réduire les besoins en déplacements semble par contre plus difficile à concrétiser. En effet, une mixité d'activités tertiaires et de logement n'implique à priori aucune modification au niveau des déplacements, puisqu'il y a peu de chances que les habitants occupent les emplois du site ou inversement. Dans le cas de Crêt-Taconnet, il en est de même pour les étudiants de la HEG et du CMN pour lesquels il n'a pas été prévu de logement sur place. La mixité habitat-emploi (et/ou formation) ne joue donc qu'un rôle limité en termes de mobilité douce. Une mixité habitat-commerces de proximité est préférable; cependant, le marché rend cette mixité-là peu intéressante en- deçà de l'échelle du quartier (cf. Crêt-Taconnet). Il apparaît que les réserves de certains auteurs relevées au chapitre 2 sur la capacité de la mixité fonctionnelle à réduire les déplacements et à favoriser la mobilité piétonne sont justifiées.

Il convient d'émettre également des recommandations sur les moyens de concrétiser la mixité. En urbanisme, une zone mixte est une zone où plusieurs types de fonctions peuvent être localisées; des quotas sont parfois définis pour assurer une part minimum de logement. Ce document constitue une base légale à la mixité qui, bien que nécessaire, n'est pourtant pas suffisante. En effet, au vu des considérations faites ci-dessus, garantir 30% de logement dans une zone ne suffit pas à garantir un aménagement intéressant en termes de qualité de vie ou de mobilité. Il apparaît donc que la mixité inscrite par le plan des zones ne suffit pas à garantir une mixité utile. Dans le cas de secteurs stratégiques, comme le sont les secteurs de gare, il est indispensable d'élaborer des instruments venant compléter cette base légale, tels que les plans de quartier ou les plans spéciaux, qui permettent de définir l'agencement des fonctions sur la surface considérée.

La mixité des fonctions, pour le moins logement et tertiaire, semble être soutenue par les promoteurs. Elle est en effet perçue comme une manière de répartir les risques financiers liés à l'incertitude sur la demande de surfaces de bureaux ainsi que comme la garantie d'un quartier vivant et sûr (M. Daniel Moser, chef de team Développement ouest, CFF

Immobilier, entretien). La valeur économique de la mixité fonctionnelle paraît donc reconnue.

La mixité sociale devrait quant à elle être encouragée par une offre diversifiée de logements, tant en termes de taille et de pièces qu'en terme de modalité de propriété (PPE, location, appartement subventionné). La typologie extérieure ne devrait par contre pas laisser apparaître de trop grandes différences de standing afin de ne pas stigmatiser les divers bâtiments. Il apparaît cependant que la problématique de la mixité sociale est encore très absente tant de la littérature que des projets étudiés.

Accessibilité

La gestion de l'accessibilité selon les divers modes de transport est particulièrement importante pour les secteurs de gare. Les secteurs de gare présentent en effet l'avantage d'être aisément accessibles en transport public: en train d'abord, mais aussi généralement en transports interurbains, tels que bus, trams ou métros. La localisation d'activités dans les secteurs de gare représente donc un potentiel de report modal du trafic motorisé individuel sur les transports publics.

Pour que ce potentiel soit utilisé, il est important de veiller à ce que le trafic engendré par ces nouvelles activités soient absorbé le plus possible par les transports publics et par la mobilité douce.

L'accessibilité est un facteur essentiel dans la localisation de n'importe quelle activité; à cet égard, ce n'est pas un hasard si de nombreuses activités se délocalisent hors des centres, où l'accessibilité en transport individuel motorisé est souvent problématique. Le succès des centres commerciaux périphériques trouve d'ailleurs son essence même dans les difficultés d'accessibilité du centre-ville. L'avantage que présente l'encombrement du centre pour les déplacements motorisés est qu'il rend les transports en site propre (train, tramways, métros) ou la mobilité douce (à pied, vélo, roller etc.) plus compétitifs. Cependant, laisser la congestion opérer comme régulateur du système (...) implique à court terme des gaspillages croissants de temps, de carburant... A long terme, c'est la vitalité des centres-villes qui est en jeu: le départ des activités vers les franges de l'agglomération risque de s'accélérer (Madre, 1993: 330). La vitalité économique d'une ville dépend en effet de sa fluidité, en outre la qualité de vie urbaine souffre de la congestion: l'idée n'est donc pas de favoriser l'engorgement. Cependant, améliorer l'accessibilité routière ne résout pas le problème puisque l'expérience montre que l'augmentation des capacités de transport sont absorbées au bout de quelques années seulement et que de nouveaux bouchons se forment un peu plus loin (Willi Hüsler, directeur du bureau de planification des transports IBV-Hüsler A.G., interviewé in Forum du développement territorial, 2/03). Il s'agit donc de garantir une circulation routière fluide - ce qui profite aux transports publics routiers également - tout en améliorant l'accessibilité du secteur en transports publics (desserte plus fréquente, site propre et onde verte pour les bus etc.).

Il est nécessaire d'agir parallèlement sur l'attractivité de la mobilité individuelle motorisée pour qu'il y ait un report modal. Car quels que soit le prix et l'efficacité des transports publics, les comportements en matière de mobilité ne semblent pas près de changer sans mesures restrictives par rapport à l'usage de la voiture.

La gestion de la mobilité telle qu'opérée à Crêt-Taconnet montre que différentes mesures peuvent être mises en oeuvre à cet effet. Tout d'abord, la réduction du nombre de places de parc: par une provision de places répondant strictement aux besoins des usagers des lieux - employés et habitants - ainsi que par le partage d'une même place par ces usagers aux horaires différents, les possibilités de stationnement ont été limitées. D'autre part, le réaménagement des voies d'accès: la création d'un sens unique dans la rue de CrêtTaconnet, autrement dit la réduction de l'espace voué à la voiture au profit des autres usagers, permettra selon les experts d'améliorer globalement l'état actuel en termes de sécurité et de circulation. Ainsi, sans porter atteinte à la fluidité du trafic mais en le redistribuant, le réaménagement de cette rue permettra de rendre les déplacements piétons et cyclistes plus sûrs et plus attractifs. Il permettra également la desserte du secteur par un bus13 qui, en l'état actuel des choses, ne pourrait pas circuler dans cette rue.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand