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Redynamiser le tissu économique d'un territoire : efficacité des missions « industrialisation » du cabinet SODIE

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par Benoit ILLINGER
C.E.S.E.C./ Ecole de Management de Normandie - Master Management du Développement Territorial 2004
  

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asymétrie de l'information40(*) entre l'organisme de crédit et l'entreprise

Du fait de leur position d'intermédiaire entre les agents ayant des capacités financières excédentaires (en général les ménages) et ceux ayant des besoins de financement (en général les PME/PMI qui nous intéressent), les banques se doivent de posséder des informations précises sur les conditions du marché et notamment sur les emprunteurs. Au regard d'une situation fortement concurrentielle, les performances d'une banque dépendent de sa capacité à collecter et à interpréter toutes les informations susceptibles de réduire ses coûts de transaction41(*).

Les coûts de transaction que la banque doit supporter sont dus à une information imparfaite concernant ses clients. Ainsi, avant d'ouvrir un crédit, il est nécessaire de se renseigner sur la solvabilité du client. L'interrogation du fichier Banque de France pour vérifier si la personne n'est pas interdit bancaire est l'un des nombreux moyens employés pour réduire l'imperfection de l'information mais reste un moyen très succinct et de loin imparfait et incomplet.

Informations

Porteur de projet ou entreprise

Organisme de crédit

Vérification = Coût

Cette information peut également être qualifiée d'asymétrique au sens où l'une des deux parties (le contractant de l'emprunt) est en possession de plus d'éléments pour juger du devenir d'une opération de crédit. En effet, le client est plus apte à juger et anticiper ses propres capacités de remboursement que le banquier et ceci car, par définition, il connaît mieux son champ d'activité, son marché, sa capacité à prendre des parts de marché, les possibilités de sa croissance future, les risques à venir, sa rectitude morale...

En revanche, ce que connaît le banquier de l'activité du client provient pour une grande part de la bouche du client lui-même.

Cette asymétrie d'information met le banquier dans une position de faiblesse (en ce qui concerne la détention d'information) lors de la négociation du contrat.

10 heures d'étude pour un Prêt de 5000 €

10 heures d'étude pour un Prêt de

1 million €

1min de travail /

8 €

de prêt

1min de travail /

1 700 €

de prêt

Le temps passé à combler ce différentiel d'information a bien entendu un coût. Il correspond au temps d'étude du dossier, à son évaluation comptable. Néanmoins, plus le banquier a eu d'informations de tiers et de contacts préalables avec le créateur, moins le coût de recherche d'information est élevé. De même, le coût de recherche d'informations et d'étude du dossier doit être ramené au montant du prêt. En effet, dix heures passées à mettre en place un prêt à un million d'euros ne sont pas équivalentes aux mêmes dix heures passées pour un prêt de 5000 euros. Ceci n'est pas en faveur des micro-projets ou des chômeurs créateurs qui ne se lancent jamais dans des opérations de l'ordre d'un million d'euros. Pourtant ce genre de projet comporte un intérêt certain pour le territoire.

Le financement de la création d'une entreprise a comme préalable, pour la banque, la recherche de réduction du risque de défaut. Ceci passe par un investissement temps mis en oeuvre pour comprendre le projet et évaluer la fiabilité du créateur. Cet investissement est proportionnel à la fiabilité supposée du créateur.

La fiabilité est fondée sur des techniques statistiques du type du credit scoring. Cette technique permet d'affecter une note au client potentiel en fonction de différents critères. Pour simplifier, cette note reflète la solvabilité de la personne. Il va sans dire que le fait d'être au chômage ne joue pas en la faveur d'un client42(*).

Si le risque d'une opération de crédit peut être raisonnablement évalué à travers un panel d'indicateurs, ceux-ci ne peuvent être multipliés sous peine de voir grimper les coûts de traitement de l'information d'une manière alarmante. Or, dans un cas récurrent où le porteur de projet n'est pas accompagné par un partenaire du développement économique (PFIL, SODIE, ...) la source d'information la mieux documentée sur les principaux facteurs de probabilité de remboursement du prêt (d'une part l'intégrité de la personne et d'autre part la capacité de développement économique de l'entreprise) est le créateur lui-même. Ce sont les relations de « confiance » (information transparente) entre prêteur et emprunteur qui conditionnent pour une forte part les coûts de transactions que la banque doit supporter.

Ce phénomène est inhérent au système d'intermédiation bancaire. Pour preuve O. Williamson dans un autre contexte soulignait déjà ce fait en mettant en exergue que moins la relation de confiance est solide plus ses coûts sont élevés43(*).

* 40 BELLETANTE, B. et N. LEVRATTO, 1995, «Finance et PME : quels champs pour quels enjeux ?», Revue Internationale des PME, 8(3-4).

* 41 Nous utilisons, dans cette section et à l'instar des travaux de PARANQUE B., une définition restrictive des coûts de transaction telle qu'elle a été énoncée par G.J. Stigler : « the costs of transportation from ignorance to omniscience ». Cette approche caractérise avec acuité les transactions bancaires.

* 42 Guérin Isabelle, « Les clefs du succès de la création d'entreprise par des chômeurs», A contribution to the ILO Action Programme: Enterprise Creation by the Unemployed -Microfinance in Industrialized Countries, 2000.

* 43 «Without sufficient trust between borrower and lender, however, the lender [is] unable to be sure of the quality of information obtained from the borrower».

WILLIAMSON O., (1994), « Transaction Cost Economics and Organization Theory » in Smelser (Neil J.) et Swedberg (Richard), (eds), The Handbook of Economic Sociology, Princeton: Princeton University Press.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein