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Les usages et représentations d'internet chez les étudiants, enseignants et chercheurs de l'université de Bamako

( Télécharger le fichier original )
par Birama Seyba TRAORE
Université Stendhal Grenoble 3, UFR Sciences de la Communication, Institut de la Communication et des Médias - Master 2 Recherche en Sciences de l'Information et de la Communication 2008
  

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Résumé

Ce travail tente d'étudier les usages, représentations et perceptions d'Internet chez le public universitaire malien abonnés au Campus Numérique Francophone de Bamako (CNFB). Un premier chapitre présente l'université de Bamako, de sa création à nos jours tout en soulignant les problèmes auxquels elle est confrontée présentement notamment le manque d'infrastructures et de personnel enseignants. Un second chapitre à travers une enquête exploratoire montre le panorama général des usages développés autour des services du Campus Numérique Francophone de Bamako avec une liste de services les plus importants. Un troisième chapitre tente d'analyser les différentes modalités d'usages, de représentations d'Internet en s'appuyant sur les résultats des entretiens réalisés auprès du public universitaire malien. Enfin, un quatrième chapitre se penche sur la recherche documentaire et d'information ainsi que la publication électronique à l'université de Bamako.

Cette recherche contribue à enrichir les connaissances sur les pratiques, représentations de l'Internet des étudiants et enseignants de l'Université de Bamako.

Descripteurs

Usage de l'information

Usages-- Représentations-- perception et Internet

Université de Bamako

Etudiants-- Enseignants-- Chercheurs-- Enquêtes-- Entretiens Ressources Internet--électroniques

Recherche d'information

Publication électronique

Introduction

Les nouvelles technologies de l'information et de la communication, dont on parle aujourd'hui de plus en plus, ont envahi tous les secteurs de l'activité humaine, y compris celui de l'éducation.

Les TIC ont fait l'objet d'un intérêt grandissant, tant de la part des autorités politiques que des spécialistes voire même de simples internautes. L'Internet est ainsi apparu comme un moyen important de développement et de réduction de la pauvreté de façon durable.

Bien que présentes et utilisées dans presque tous les pays du monde, le niveau de développement des TIC reste inégal d'une région à une autre, d'un pays à un autre, entre le Nord développé et le Sud en voie de développement. L'Afrique reste le continent le plus défavorisé en matière de télécommunications et d'accès aux technologies de l'information et d'Internet. Des études révèlent des tendances d'évolution prometteuses mais aussi des ruptures et de fortes inégalités.

A l'instar de la plupart des pays africains, le Mali accuse un grand retard en matière d'utilisation de l'Internet. Mais, malgré son retard en matière d'infrastructures de télécommunications, du nombre insuffisant d'ordinateurs, le pays a connu, au cours des dix dernières années, une évolution remarquable dans le domaine des TIC. Depuis l'introduction de l'Internet au Mali en 1996, le pays a déployé l'un des plus grands plaidoyers politiques en faveur du développement des nouvelles technologies en Afrique. Plusieurs projets, conférences et ateliers dans le domaine des TIC y ont vu le jour. Il s'agit entre autres de :

- ANAIS qui est un réseau consultatif pour les stratégies d'information en Afrique;

- l'Intranet de l'administration et des communes;

- la création du Campus Numérique Francophone de Bamako (CNFB) de l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF);

- la mise en place de l'Intranet de l'Université de Bamako;

- le projet "Internet à l'Ecole"

- les projets de Télé médecine Keneya Blown et Ikon (télé radiologie)

L'utilisation des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) est devenue incontournable et fait partie du quotidien de quelques universitaires maliens. Selon Akam, l'enseignement supérieur apparaît comme l'un des secteurs des sociétés africaines modernes qui ont

le moins cherché à profiter des apports des technologies de l'information et de la communication. Confronté à la délocalisation des formations et à la dématérialisation des lieux de leur pratique, il semble subir passivement les évolutions imposées par la mondialisation et la compétition internationale en termes de contenus, de méthodes et de moyens. Or, l'un des enjeux de la société de l'information (sans doute le plus important) qui est l'accession à la société de la connaissance, se joue dans sa cour.1

Mais quel impact ces outils ont-ils sur le secteur de l'enseignement supérieur? Au niveau de l'enseignement supérieur, une infrastructure semble néanmoins jouer la carte de l'intégration, le réseau des Campus numériques de l'Agence Universitaire de la Francophonie.

Bien que les TIC semblent définitivement entrés dans les usages de la communauté universitaire malienne, on peut toujours s'interroger sur leur impact sur les activités des universitaires (enseignement, études). La création du CNFB et du CAI qui proposent des équipements d'accès au réseau et une assistance à la recherche d'information, a suscité un fort engouement du public universitaire malien. Les usagers de ces deux structures sont exclusivement des universitaires: étudiants, enseignants et enseignants chercheurs. Depuis la création ils sont nombreux à avoir été formés et avoir souscrit un abonnement. Afin de cerner les profils et les comportements des usagers du CNFB, il a paru intéressant d'étudier leurs usages de l'Internet: qui sont-ils en réalité? Pourquoi sont-ils venus? que font-ils d'Internet? Comment utilisent-ils Internet? Quelles difficultés rencontrent-ils? Quelle est leur appréciation d'Internet? Quelle place occupe Internet dans l'activité professionnelle des enseignants et enseignants chercheurs de l'université de Bamako?

Pascal Renaud soulignait dans la revue Université en mars 1997, qu'en " Afrique francophone, par exemple, on constate qu'il y a très peu de bibliothèques, notamment universitaires, très peu de centres de documentation, et qu'ils sont tout à fait insuffisants en termes de contenus. Les TIC (revues, publications électroniques, ressources scientifiques disponibles sur Internet) permettent-elles de pallier un tant soi peu cette pénurie d'ouvrages qui affectent la communauté universitaire malienne? Que représentent les TIC chez les étudiants et enseignants? Quels sont les effets des usages des TIC (Internet en particulier) sur le travail d'enseignement, sur les études? Nombreux sont ceux qui collectent les ressources sur le web. Qu'est ce qu'ils en font? Comment ils les utilisent?

La non fréquentation des bibliothèques par les universitaires et le recours massif aux

1 Akam, Noble; Anaté, Kouméalo; Ducasse, Roland: Internet dans les universités africaines [Disponible en ligne]
http://www.msha.fr/msha/publi/en_ligne/netafriq/education/homeeduc.htm (dernière consultation août 2008)

ressources du Net donnent l'impression qu'Internet pourrait remplacer celles-ci. Cette idée ne serait-elle pas entrain de s'installer dans les esprits des universitaires maliens? Ces ressources en question notamment scientifiques et pédagogiques ne sont-elles pas sous-utilisées ?

Objet de l'étude :

Il s'agira donc d'appréhender les usages d'Internet et les représentations qui les sous-tendent au niveau des étudiants, enseignants et enseignants chercheurs de l'université de Bamako abonnés au campus numérique francophone (CNFB)

Objectifs de l'étude:

Les objectifs de l'étude sont les suivants:

1. Appréhender la manière dont les étudiants, enseignants et chercheurs utilisent les TIC;

2. Récolter des données sur les opinions et les représentations que développent les étudiants, enseignants et chercheurs vis à vis d'Internet;

3. Décrire les modes et contextes d'utilisation d'Internet, en particulier au CNFB et au CAI;

4. Identifier des comportements d'usage;

5. Comprendre comment les étudiants, enseignants et chercheurs utilisent les ressources disponibles sur Internet et pourquoi précisément.

Hypothèses:

Nous formulons les hypothèses suivantes:

1. l'utilisation judicieuse des ressources sur le Net peut atténuer la pénurie de documentation récente dans les bibliothèques universitaires;

2. les usages, pratiques et représentation d'Internet diffèrent selon les disciplines enseignées à l'université;

3. les étudiants, enseignants et chercheurs n'exploitent pas toutes les possibilités que leur offrent les TIC soit qu'ils les ignorent ou soit qu'ils ne les maîtrisent pas assez;

4. l'encadrement et la formation des étudiants, enseignants et chercheurs à la recherche

documentaire et d'information sur Internet sont susceptibles d'améliorer les pratiques et les comportements.

L'analyse de la littérature et des ressources en ligne, l'enquête exploratoire, les entretiens approfondis réalisés ainsi que l'observation, nous espérons, permettront d'infirmer ou de confirmer les hypothèses ci-dessus formulées.

Choix et intérêt du sujet:

Cela fait presque 9 ans que je travaille dans une structure implantée au coeur même de l'université. Je me retrouve quotidiennement en contact avec le public universitaire que j'accueille, oriente, essaie d'analyser ses besoins informationnels. Une simple question m'est venue à l'esprit: Comment faire pour mieux les aider? A mon avis la meilleure réponse à cette question serait d'essayer de mieux appréhender ce public, s'entretenir avec lui, récolter des données sur leurs pratiques, représentations et perceptions de l'outil qui nous lie et que nous partageons quotidiennement.

Documentaliste travaillant au CNFB depuis février 2000, je me retrouve comme une passerelle, un pont entre les deux rives d'un même fleuve que sont d'une part les utilisateurs et de l'autre les ressources informationnelles. Mon rôle est de faciliter l'accès à l'information. Cela ne peut se faire mieux qu'à travers une meilleure connaissance du public qu'on entend servir.

La présente étude nous paraît intéressante à plus d'un titre. Elle est à notre connaissance, la première au Mali à s'intéresser aux usages, représentations et perceptions d'Internet chez le public universitaire. Nos recherches ne nous ont pas permis d'identifier ni au Mali, ni dans la sous-région une étude analogue sur la question. De ce point de vue, ses résultats pourraient servir le Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique pour un meilleur déploiement des TIC dans l'enseignement. Nous sommes aussi persuader que nos travaux de recherche aideront le CNFB à améliorer davantage sa stratégie de communication envers le public universitaire, à mieux définir ses approches et enfin à mieux élaborer ses programmes de formation aux TIC. Enfin le dernier intérêt, non le moindre, réside dans le fait que les résultats de l'étude permettraient de mieux connaître et comprendre les pratiques informationnelles du public universitaire malien.

Méthodologie :

Nous aborderons cette problématique en nous appuyant sur la documentation existante, les résultats d'un travail de terrain consistant à la fois sur une enquête exploratoire, des entretiens semi

directifs et sur de l'observation directe. Toutefois, nous nous appuierons principalement dans cette étude sur l'analyse des propos recueillis auprès des universitaires de notre échantillon. Notre échantillon se compose d'une part de 114 sujets (enquête exploratoire) et d'autre part d'une quarantaine d'interviewés lors des entretiens approfondis.

L'étude présente quelques résultats déduits des propos de ces personnes interrogées. Différentes méthodes de travail furent utilisées selon les situations. Nous avons débuté nos recherches par une revue de la littérature disponible sur le sujet, ce qui nous a donné une première vue d'ensemble de la situation et nous a permis d'orienter notre sujet avec plus de précision. Quelques articles de revues et d'enquêtes se rapprochant de notre thème ont été publiés.

Nous avons également utilisé le Web comme source de collecte d'information sur le sujet (les ressources utilisées en ligne sont citées dans la bibliographie). Ces sujets connexes nous sont apparus tous plus intéressants les uns que les autres. Des difficultés très importantes pour trouver des informations se sont très vite révélées. Nous avons trouvé très peu d'études réalisées sur le sujet dans la sous-région.2 Certes quelques études ont été réalisées sur les usages des TIC mais pas chez les universitaires.

Enfin, ces informations ne suffisant pas pour atteindre notre objectif, nous avons décidé d'utiliser des outils de collecte de données. Ainsi nous avons réalisé une enquête et un entretien pour récolter de quoi compléter les informations que nous avions déjà. Nous avons d'abord appliqué un questionnaire à un échantillon de 114 personnes (étudiants, enseignants et chercheurs). Nous nous sommes ensuite appuyés sur le logiciel SPSS pour faire le traitement et l'analyse des données. Ceci constitue notre enquête exploratoire (enquête quantitative). Sur la base des résultats obtenus, nous avons identifié des classes de profils types et sélectionné quelques sujets à l'intérieur de ces classes pour réaliser des entretiens approfondis auprès d'une quarantaine d'universitaires.

En fait le travail a été organisé autour de deux pôles. Dans un premier temps, nous avons fait un panorama général des usages développés autour des services du CNFB en établissant une liste de services qui nous semblent importants. Ensuite, pour chaque service, nous avons identifié les publics importants (étudiants, enseignants, etc.). Cette partie nous a permis d'identifier les utilisations et leurs pratiques. Sur cette base, nous avons jugé nécessaire d'approfondir à travers des entretiens, les thématiques les plus importantes (la recherche documentaire et d'information, l'usage de la messagerie électronique) tout en ciblant les questions sur des éléments qui ne pouvaient pas être renseignés par notre enquête quantitative: pratiques spécifiques, motivations, représentations et perceptions. Ces deux parties - l'enquête générale pour cerner l'utilisation des services et les

2 communication de Bahi sur les chercheurs ivoiriens qui met l'accent plutôt sur la publication électronique

entretiens approfondis représentent deux étapes distinctes de notre démarche, la première étant une enquête exploratoire dont les résultats, nous l'espérons nous aideraient à construire de manière plus fiable la deuxième partie.

Outre les méthodes de collecte susmentionnées, nous nous sommes entretenus avec certains acteurs impliqués dans l'intégration des TIC dans l'enseignement: les responsables du CAI, du réseau Intranet de l'Université, du centre CISCO. Des entretiens ont été réalisés également auprès du responsable technique local et du producteur de contenus du CNFB.

Les informations ainsi récoltées nous ont permis d'analyser et de tirer des conclusions sur les usages, représentations et perceptions d'Internet chez les universitaires maliens.

Présentation de l'enquête :

Les objectifs de l'enquête préliminaire étaient de mieux connaître les services de l'Internet utilisés par les universitaires qui sont abonnés au CNF de Bamako. De ce fait, notre échantillon d'internautes ne saurait être déclaré représentatif de la population des internautes en général. La population à interroger était composée d'étudiants, d'enseignants et d'enseignants-chercheurs. Cette phase dont les résultats sont présentés dans le chapitre 2, a permis une meilleure compréhension des services et des usages de l'Internet.

Nous avons croisé deux méthodes :

? Un panorama quantitatif des usages, dont l'objectif est d'offrir une vue d'ensemble des types d'usages; ce panorama a été réalisé par le biais d'une enquête auprès des abonnés des deux sites de l'AUF;

? Une analyse qualitative des usages, réalisée par le biais d'entretiens semi directifs avec des usagers des deux sites (CNF et CAI);

Cent cinquante (150) questionnaires ont été distribués sur lesquels cent quatorze (114) furent recueillis (soit un taux de réponse de 76%).

En nous servant de la base de données, nous avons pu établir la liste des abonnés3. Nous nous sommes servi de cette liste pour faire un tirage au sort (statistique) pour le choix des enquêtés. Compte tenu de l'irrégularité dans le renouvellement des abonnements, nous avons été contraints d'abandonner l'échantillonnage représentatif tenant compte de la structuration sociodémographique de notre population cible. Toutefois, nous avons accordé une attention particulière à

3 Malheureusement, cette liste de la population n'est pas complète du fait même des mouvements des universitaires durant l'année. Ils disparaissent et réapparaissent en fonction de leur situation financière

l'origine (établissement fréquenté), au statut, au sexe et au niveau d'études des internautes. Nous avons ensuite déposé 80 questionnaires à l'accueil du CNF et 70 au CAI pour sélectionner les enquêtés. Ainsi le questionnaire a été directement administré aux abonnés du CNF et du CAI tirés au hasard. Un échantillon de 114 personnes composées essentiellement d'étudiants, d'enseignants et d'enseignants- chercheurs a répondu au questionnaire. Certaines questions n'ayant pas obtenu de réponses n'ont pas été incluses dans les statistiques.

Présentation des entretiens Conception de l'enquête

Nous avons jugé nécessaire de diversifier notre échantillon en tenant compte des variables âge, sexe, niveau d'étude, discipline et statut des répondants.

Une sélection des sujets en fonction de la cartographie dessinée par ceux qui ont répondu au questionnaire de l'enquête exploratoire a été faite. Ainsi, nous avons établi des classes de profils types à partir de la population qui a répondu au questionnaire. Puis nous avons choisi dans chaque classe quelques sujets pour l'entretien.

Nous avons porté notre choix sur l'entretien semi-directif laissant ainsi la possibilité aux répondants de s'exprimer largement et librement.

Les entretiens se sont déroulés essentiellement autour des points ci-après:

> données préliminaires

> les représentations d'Internet

> les usages

> les perceptions

> l'utilisation à des fins de communication

> l'utilisation à des fins de recherche d'information

> les publications électroniques (qui concernaient surtout les enseignants et enseignants - chercheurs.)

Au total 40 entretiens furent réalisés dont 10 auprès des enseignants, 4 auprès des enseignants chercheurs et 26 auprès des étudiants. A cause de leur emploi du temps très chargé, les enseignants et enseignants chercheurs étaient très peu disponibles pour un entretien. Toutefois le nombre d'entretiens réalisé nous semble raisonnable pour approfondir les résultats de notre enquête exploratoire. Au début de chaque entretien nous avons rappelé notre identité et l'objet de notre enquête.

Les entretiens ont eu lieu exclusivement au CNF pour les répondants de la FAST, de l'IUG et de la FSJP; au CAI pour ceux de la FLASH. Deux bureaux ont été aménages à cet effet permettant ainsi le bon déroulement des séances.

Les entretiens ont duré entre 50 mn et 1heure conformément à nos attentes. Toutefois trois entretiens ont duré environ 1h15mn. Pour permettre une retranscription fidèle des propos recueillis, parallèlement à la prise de notes, nous avons opté pour l'enregistrement de tous les entretiens. Ceci nous a permis de constituer une base de fichiers sonores qui nous a été très utile tout au long de ce travail. La retranscription a été très gourmande en temps mais nous pensons que c'était le prix à payer pour ne rien perdre des propos de nos interlocuteurs.

Toutes les questions du guide d'entretien sont des questions ouvertes (le guide figure à l'annexe 7). Il nous a donc fallu tout d'abord analyser le contenu pour regrouper les différents thèmes évoqués dans les réponses. Ensuite nous avons procédé au codage des réponses pour faciliter l'analyse des données avec le logiciel SPSS (Statistical Package for the Social Sciences)4

Une première analyse des réponses nous a permis de distinguer deux grandes catégories d'utilisateurs: les grands utilisateurs et les petits utilisateurs. Entre les deux, une troisième catégorie se dessine mais très minime par rapport aux deux premières et donc n'a pas retenu notre attention et ne fera pas l'objet d'une analyse dans cette étude. Cet échantillon nous semble trop restreint et les chiffres pourront perdre de leur signification. Il serait sans doute intéressant de revenir prochainement sur l'ensemble des groupes en général mais surtout sur le dernier en particulier pour voir si leurs représentations sont susceptibles d'évolution.

Nous nous sommes intéressés aux profils ci-après:

1. Les grands utilisateurs:

Ils représentent 30% de l'échantillon (12 personnes). Ils ont découvert Internet depuis au moins 7 ans. Ils possèdent un ordinateur portable et consultent Internet tous les jours (ils passent en moyenne par jour 4 heures de temps sur Internet). Contrairement aux autres abonnés ils ont une connexion illimitée5 et peuvent consulter Internet même en dehors des heures d'ouverture du CNFB grâce à la connexion WIFI que leur offre le campus. Ils sont majoritairement issus des disciplines scientifiques

2. Les petits utilisateurs

Ils utilisent en moyenne 2 heures de connexion par semaine conformément à la fiche de réservation des postes de travail (la fiche est disponible à l'annexe 4). En effet, compte tenu de

4 voir le site en ligne: http://spss.softonic.fr/ consulté le 16 juillet 2008 (dernière consultation juillet 2008)

5 vu le nombre élevé d'abonnés, le CNF dans le souci de permettre l'accès à un plus grand nombre d'étudiants, a limité le temps de connexion à 2 heures par semaine (ceci ne concerne pas les enseignants qui ont leur salle à part et les étudiants possédant un ordinateur portable)

l'effectif des usagers et dans le souci de permettre à tous les étudiants abonnés de consulter Internet au moins 2 heures de temps par semaine, une fiche de réservation a été instaurée et est disponible pour chaque poste de travail à l'accueil. Cette fiche permet à l'étudiant de réserver à l'avance une plage horaire. Toutefois la connexion n'est pas limitée au cas où les postes restent disponibles.

La catégorie "petits utilisateurs" se contente soit de ces 2 heures soit elle reste à l'affût dans l'espoir qu'un poste se libère. Ils représentent 42,5% de l'échantillon soit 17 personnes et ont découvert Internet depuis seulement 2 ans. Ce sont surtout des étudiants en année de DEUG2 et L3. Ils ont tendance à faire un usage ludique de l'Internet en dehors des heures de connexion au CNFB. Ceci pourrait s'explique par le fait qu'ils ne sont pas contraints comme les étudiants à partir de M1 à rédiger un mémoire. L'usage utilitaire et le niveau d'éducation sont constamment associés à l'usage ludique d'Internet. Ainsi les personnes ayant un Bac+ 4 ont le plus faible taux d'usage ludique. En d'autres mots, l'usage ludique augmente avec l'usage utilitaire, mais diminue avec le niveau d'éducation (Boase, 2003).

3. Les filles:

Cette frange de la population enquêtée utilise très peu les TIC en général et sont beaucoup moins fréquentes au CNFB. Elles sont très peu nombreuses à utiliser les services du CNFB. Les filles représentent 27,5% de notre échantillon soit 11 personnes. Comme les "petits utilisateurs", elles manquent d'expérience solide dans l'utilisation de l'Internet. La moyenne d'utilisation est de 2 heures par semaine. Elles présentent une grande instabilité dans le renouvellement de leur abonnement. Les hommes et les femmes ont aussi une expérience différente d'Internet. Une enquête états-unienne auprès de 630 étudiants de premier cycle a montré que les femmes étaient plus anxieuses face aux ordinateurs, qu'elles étaient moins efficaces à l'usage et y étaient moins favorables en général (jackson, 2001).

Le nombre total de nouveaux abonnés de janvier 2008 à juillet 2008 est de 255 dont: 206 étudiants du sexe masculin contre seulement 23 du sexe féminin. Les enseignants sont au nombre de 26 (voir le tableau à l'annexe 5).

Pour garantir aux répondants la confidentialité de leurs propos nous avons décidé d'utiliser les initiales des prénoms et noms. A l'issue des entretiens, en s'appuyant sur les réponses obtenues, nous avons pu dégager un certain nombre de thèmes majeurs à savoir la recherche d'information, la messagerie électronique et la lecture d'informations.

Justification du choix:

Pourquoi avons-nous opté pour les entretiens de type qualitatif? Nous pensons qu'une enquête de type quantitatif n'aurait pas permis d'appréhender les usages, représentations, perceptions et comportements des enquêtés. L'entretien qualitatif laisse une marge de manoeuvre considérable à l'enquêté de s'exprimer librement, d'exposer clairement ses idées et opinions. En plus l'entretien permet le contact physique, le «tête à tête» qui à notre avis joue un rôle fondamental dans ce genre d'enquête. A part chez quelques sujets où il a fallu traquer quelques hésitations, les entretiens ont été très riches en termes de réponses.

Cadre de l'étude :

La présente étude n'a pas de prétention d'exhaustivité. Les données recueillies (enquêtes, entretiens, articles et sources diverses en ligne) nous incitent cependant à penser que le panorama dressé est fiable. Les TIC en Afrique suscitent crainte et espoir. Internet a reçu en Afrique une adhésion presque totale. Elle s'est très vite répandue dans tous les grands centres du continent, s'installant progressivement dans les établissements scolaires et universitaires. Sylvestre Ouedrago le souligne en ces termes: ''Dans une Afrique où tout est prioritaire, que ce soient l'éducation, la santé, l'agriculture et les routes, on n'avait pas épuisé ces sujets, que le tam-tam commençait à battre le rythme de d'Internet....Que tout le monde se prépare au grand virage, que tout le monde s'accroche pour ne pas être éjecté par ce tourbillon technologique dont les premiers effets commencent à se faire sentir dans nos grandes villes ensoleillées''6

Cependant toutes les utopies qui ont déjà accompagné les moments d'innovation technologique dans les communications n'ont pas non plus épargné l'avènement d'Internet en Afrique. Les propos de Patrice Flichy confirment cela: ''chaque grande innovation technique s'est accompagnée d'un discours utopique sur les bouleversements sociaux qu'elle allait engendrer. C'est le cas d'Internet qui véhicule un lot de rêves et de peurs en matière de communication''.7

Loin des discours, cette étude tente de mettre l'accent sur la réalité des pratiques rencontrées sur le terrain. Les nouvelles technologies, et particulièrement Internet, sont plus que jamais considérés en Afrique comme un remède à plusieurs maux du continent notamment dans les

6 Ouedrago, sylvestre: l'ordinateur et le Djémbé, Paris, l'harmattan, 2003

7 Patrice Flichy, utopies et innovations, le cas Internet, sciences humaines n°16, mars 1997

secteurs de l'éducation et de la santé.

Définition des concepts

1. Usage

L'usage est l'action, le fait de se servir de quelque chose; utilisation, emploi8. L'usage c'est aussi les coutumes, les habitudes communes à un groupe de personnes, un ensemble de pratiques sociales, interactions entre l'homme et son milieu, son environnement de travail. Pour Jacques Perriault, l'usage "se construit comme une interaction, une négociation entre technologie et utilisateurs"9. Quant à Vedel, l'usage d'une technologie est le résultat d'un processus d'interaction entre une logique d'offre et une logique d'utilisation.10

2. La notion d'usage

La notion d'usage revêt plusieurs significations et doit être précisée. Selon Millerand, une lecture rapide de la littérature du domaine suffit à se rendre compte de la confusion entre les termes, le terme usage est utilisé pour celui d'emploi, d'utilisation, de pratique, ou encore d'appropriation.11 L'ambiguïté dans la notion d'usage, selon Chambat, est le fait qu'elle est utilisée à la fois pour

« repérer, décrire, et analyser des comportements et des représentations relatifs à un ensemble flou ''12

Quant à Jouët, elle fait une première distinction entre les notions d'usage et de pratique : « l'usage est [...] plus restrictif et renvoie à la simple utilisation tandis que la pratique est une notion plus élaborée qui recouvre non seulement l'emploi des techniques (l'usage) mais les comportements, les attitudes et les représentations des individus qui se rapportent directement ou indirectement à l'outil » (1993). Toutefois, très généralement, usages et pratiques se confondent.

En ce qui concerne la présente étude, le terme usage renvoie à l'utilisation effective de l'outil Internet à travers les pratiques et les représentations spécifiques propres à la population étudiée.

8 Le petit Larousse Gand format, Paris, 2006, p. 1094.

9 Vitalis, André (sous la direction de) Médias et nouvelles technologies: Pour une socio-politique des usages.-Rennes: Apogée, 1994.- p. 26

10 Vedel, Thierry Sociologie des innovations technologiques et usagers : introduction à une socio-politique des usages in « Medias et nouvelles technologies : pour une socio-politique des usage »/Vitalis, André (Dir.).- Rennes : Apogée, 1994 .- pp. 13-34

11 MILLERAND, Florence Usages des NTIC : les approches de la diffusion, de l'innovation et de l'appropriation (1ère partie) 1998 [en ligne] http://commposite.org/v1/98.1/articles/ntic 1.htm (dernière consultation juillet 2008)

12 Pierre Chambat, in Technologies de l'information et société, vol.6, n°3, 1994.

En effet, l'usage de l'Internet diffère d'une personne à une autre, d'une classe sociale à une autre et même d'une société à une autre, l'environnement les réalités n'étant pas les mêmes. Les méthodes d'utilisation et les pratiques peuvent être différentes d'un acteur à un autre et même pour le même acteur selon les besoins et les aspirations.

3. Représentation:

La notion de représentation se retrouve principalement dans les trois domaines de la psychologie cognitive (représentations mentales individuelles), de la psychologie sociale (représentations sociales) et de la pédagogie (conceptions des apprenants).13 Du point de vue de la psychologie sociale, les représentations sont ainsi définies : Les représentations sociales constituent une modalité particulière de la connaissance, dite "de sens commun" dont la spécificité réside dans le caractère social des processus qui les produisent. Il s'agit donc de l'ensemble des connaissances, des croyances, des opinions partagées par un groupe à l'égard d'un objet social donné. (Guimelli, 1994)

4. Perception:

Nous allons nous appuyer sur la psychologie cognitive et sur Mediadico pour définir la perception. Cette science tente depuis le début des années soixante-dix de renouveler la théorie de la perception en proposant des modes d'analyse inspirés par la théorie de l'information et de la communication (cf. activités et structures COGNITIVES). Cette tendance de la psychologie expérimentale se fonde essentiellement sur l'idée que la perception est un acte cognitif, en ce sens que le phénomène que l'on désigne de cette façon est le résultat d'un traitement subjectif guidé par un programme, celui-ci orientant les stratégies du comportement. Le terme de « cognition » couvre donc tous les processus par lesquels l'information qui atteint le sujet est transformée, élaborée, mise en mémoire et finalement utilisée (Neisser, 1967). 14 La perception est définie comme "Action de percevoir l'objet qui fait impression sur les sens, le résultat de cette action"15

13 Raynal 1997 : p. 320

14 Georges THINÈ, Encyclopédia universalis

15 voir le dictionnaire en ligne: http://dictionnaire.mediadico.com/traduction/ (dernière consultation juillet 2008)

5. Recherche d'information

On entend par recherche d'information une démarche, des opérations pour retrouver les informations pertinentes en fonction des critères de recherche propres à un utilisateur. Donc la recherche dépend de l'utilisateur, de ses besoins et attentes.

Avant de commencer l'analyse des propos recueillis, nous avons jugé nécessaire de comprendre la notion "d'information". Deux définitions ont retenu notre attention notamment la définition objective et la définition subjective de l'information.

5.1 Définition objective de l'information

"L'information peut se définir de manière objective. Il s'agit de tout ensemble de données propre à revêtir un sens particulier, pour un utilisateur. Dans le cadre de la définition objective, on mettra l'accent sur la généralité de l'information considérée. Toute donnée porteuse de sens, pour tout un chacun sera qualifiée d'information. Ainsi, un article de journal présentant des événements d'actualité sera-t-il considéré comme une information, ou, si l'on préfère, un morceau de ce qu'on appellera globalement, l'information.''16

Est considérée comme information, tout ce qui peut renseigner, apporter un élément de connaissance nouveau qui était ignoré auparavant.

5.2 Définition subjective de l'information

"A côté de la définition objective de l'information, une autre approche, plus féconde, consiste à considérer que tout peut être information, mais que c'est uniquement le regard portée sur un objet qui le rend porteur d'information. Cette conception est éminemment subjective, puisque ce n'est plus l'objet en lui-même (l'article de journal visé dans la définition objective) qui est porteur, en tant qu'objet, d'information, mais c'est le regard qui est créateur d'information, ou plutôt de sens.

Dans ce cas, n'est information pour moi que ce à quoi je m'intéresse.''17

Ces deux définitions prennent en compte deux aspects: l'information en elle même en tant que objet et l'usager de cette information en tant que sujet.

Enfin, Larousse définit l'information comme l'élément de la connaissance susceptible d'être

16 voir en ligne: http://www.les-infostrateges.com/article/031264/definition-objective-de-l-information, (dernière consultation juillet 2008)

17 voir en ligne: http://www.les-infostrateges.com/article/031265/definition-subjective-de-l-information, (dernière consultation juillet 2008)

codé pour être conservé, traité ou communiqué18 . Il ressort de cette définition que la théorie de l'information qui la sous-tend se définit comme une science du processus de communication fondée sur la mesure quantitative de l'information, de l'étude mathématique des divers facteurs qui régissent la transmission et la réception des signaux.

L'information se définit généralement comme un renseignement, élément nouveau de connaissance qu'un agent émetteur (E) transmet à un agent récepteur (R) à travers un canal selon le processus de la communication.

Tout d'abord, force est de reconnaître que dans la plupart des pays du Sud, l'information est rare, notamment l'information scientifique et technique (IST), indispensable à l'enseignement supérieur, à la formation des cadres et à la recherche scientifique.

En ce qui concerne la présente étude, chaque fois que nous évoquons le mot "information", nous faisons allusion aux ressources d'information disponibles sur Internet qui peuvent venir en complément des cours traditionnels dispensés en classe. Il s'agit, entre autres, des ressources pédagogiques et scientifiques, des cours en ligne et d'autres types d'information.

Subdivision du travail:

A part l'introduction qui pose le problème et examine le cadre méthodologique de l'étude et la conclusion, la structure de notre travail s'articule en 3 Chapitres.

Nous présenterons d'abord dans le premier chapitre l'Université de Bamako, les infrastructures et les initiatives TIC dans le secteur de l'enseignement supérieur, les différents problèmes auxquels se heurte présentement cette jeune universitéo.

Nous dresserons ensuite dans le deuxième chapitre, sur la base des résultats de notre enquête exploratoire, le panorama général des usages développés autour des services du CNFB en établissant une liste de services qui nous semblent importants. Une présentation schématique des résultats et leurs interprétations seront détaillées dans ce chapitre.

Puis, nous nous intéresserons aux différentes modalités d'usages, aux représentations et perceptions d'Internet chez les universitaires maliens dans la première partie du troisième chapitre. Dans la deuxième partie du chapitre, nous nous penchons sur la recherche documentaire et d'information l'une des thématiques centrales de l'étude. Enfin, nous nous intéresserons à la publication

18 Larousse. P, Dictionnaire Encyclopédique, Se, Paris, 1991, p. 581.

électronique à l'université de Bamako en général et chez les enseignants et enseignants chercheurs de notre échantillon en particulier. Les résultats sont présentés tout au long du chapitre

CHAPITRE 1
Contexte des TIC dans le milieu universitaire malien

1. Historique de l'Université du Mali

Le Mali, dès son accession à la souveraineté nationale, a procédé en 1962 à une réforme du système éducatif laissé par le colonisateur. Les objectifs essentiels de cette reforme pour le supérieur étaient les suivants : doter le jeune Etat en cadres de qualité, en nombre suffisant et à moindre coût. C'est pourquoi au niveau du supérieur des grandes écoles ont été créées couvrant l'ensemble des secteurs socio-économiques du pays.

Les réformateurs de 1962 ont pensé à la création de l'Université du Mali, mais cela devrait intervenir après avoir résolu les problèmes brûlants et urgents de l'époque. Les grandes écoles issues de la réforme ont permis de doter le pays et même beaucoup de pays de la sous région en cadres dans différents secteurs. Mais déjà vers les années 1980, ces établissements connaissaient un dysfonctionnement caractérisé par des effectifs pléthoriques, des infrastructures et matériels didactiques insuffisants et vétustes. Cette situation a contribué à la dégradation du niveau de la formation. Aussi une " inadéquation " formation - emploi se manifestait par un chômage accru des jeunes diplômés. A partir de cet instant, les établissements d'enseignement supérieur du pays avaient cessé de fonctionner comme de grandes écoles et s'étaient transformés en facultés sans en avoir le statut. La restructuration du système s'imposait et les études menées par des experts nationaux et étrangers ont abouti à la mise en oeuvre du projet d'Université de la réforme de 1962.

En 1986, l'Université du Mali a été créée par une loi fixant son organisation et ses modalités de fonctionnement adopté. Cette Université de type décentralisé n'a eu l'adhésion ni des enseignants ni des bailleurs de fonds malgré le caractère intéressant de sa déconcentration.

Après les événements de mars 1991, les autorités de la transition ont convoqué en septembre 1991 un débat national sur le système éducatif malien. Dans les recommandations de ce forum, figure l'ouverture de l'Université dès octobre 1992.

En 1993, le département chargé de l'enseignement supérieur a mis en place une mission universitaire qui a travaillé avec tous les universitaires maliens et les syndicats d'enseignants. Cette mission a conçu l'Université du Mali sur la base de l'existant en s'inspirant de l'expérience des

universités de la sous région.

La mission a élaboré les textes essentiels de l'Université ainsi que les programmes du premier cycle des nouvelles facultés. Aussi, des études sur les infrastructures de la nouvelle Université ont été faites.

En 1994, une autre mission composée d'experts maliens et étrangers a passé en revue les travaux de la mission universitaire et fait des recommandations notamment au plan de la gestion.

En décembre 1995, les assises sur la mise en oeuvre de l'Université ont fait la synthèse des travaux de la mission universitaire et de ceux des experts en vue de finaliser les textes législatifs et réglementaires ainsi que la stratégie de sa mise en oeuvre. Tous les anciens responsables de l'enseignement supérieur de 1960 à 1995 ont été associés à ce forum.

L'équipe du rectorat mise en place en novembre 1995, en plus de tous les travaux ci dessus énumérés, a oeuvré inlassablement pour l'ouverture de l'université qui a été effective en novembre 1996.19

2. De l'Université du Mali à l'Université de Bamako

L'université de Bamako est statutairement un établissement public national à caractère scientifique, technologique et culturel qui est chargé de contribuer à la mise en oeuvre de la politique nationale en matière d'enseignement supérieur et de recherche scientifique. Elle s'occupe ainsi de formations supérieure générale, pratique et spécialisée, supérieure professionnalisée, post universitaire et continue. Dans ce cadre, elle prépare à l'accès aux grandes écoles, à la recherche scientifique, technique et technologique avec une vocation à la fois nationale, sous-régionale, africaine et internationale.

En sus d'un effectif pléthorique bientôt de 63 000 étudiants, la structure manque d'enseignants. Et ceux qu'elle possède sont surchargés de cours et pas tous très qualifiés.

Une partie de la solution réside de ce point de vue dans la naissance de l'Université de Ségou qui permettra de décongestionner les structures bamakoises. Si les études sont menées par la direction de l'enseignement supérieur, l'ouverture de cette deuxième université relève cependant d'une décision politique dont il faut attendre la formalisation.

19Rectorat. Renseignements généraux sur l'Université du Mali : programme d'études 2000-2001. Bamako: EDIM, 2000,160 p.

L'Université de Bamako est composée de cinq (05) facultés, deux (02) instituts et d'une bibliothèque centrale (toujours en projet depuis 1996)

2.1 Les Facultés:

· Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie ;

· Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) ;

· Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG) ;

· Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH) ;

· Faculté des Sciences et Techniques (FAST).

2.2 Des Instituts Universitaires:

· Institut Universitaire de Gestion (I.U.G.) ;

· Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée (ISFRA).

2.3 Un ambitieux programme de formation des formateurs

Pour l'année académique 2006-2007, l'effectif global d'étudiants de l'Université de Bamako se chiffre à 50.787, soit une progression de 23% par rapport à l'année précédente. Quant au personnel enseignant, les effectifs demeurent insuffisants. Avec un total de 564 enseignants permanents, le ratio étudiants/enseignants se chiffre à 90/1, loin de la norme Unesco qui est de 20/1. Rappelons aussi que suite à un concours de recrutement à la fonction publique, ouvert courant octobre 2007, seulement 72 postes d'enseignants ont été pourvus sur 150 recherchés". L'Université de Bamako entend résorber ce déficit en formant 600 enseignants d'ici 2018, à travers un programme de formation de formateurs.

Le programme est conçu pour pallier le manque d'enseignants à l'Université. Selon les autorités de l'Université, les effectifs de l'Université de Bamako dépasseront à la rentrée prochaine des classes 60 000 étudiants. Ceux-ci seront encadrés par moins d'un millier d'enseignants parmi lesquels il n'y a qu'un nombre infime de professeurs de rang A (voir la situation du personnel de l'Université à l'annexe 3)

3. Infrastructures : Intranet, Internet (CNF, CAI, Cyberespaces, ...)

L'université de Bamako20 date de 2002. Depuis, de nombreuses actions ont été réalisées ou sont en cours de l'être. Parmi celles-ci, l'on retiendra la réhabilitation des locaux de l'Ecole Nationale d'Ingénieurs ENI et de l'Ecole Normale supérieure ENsup, la construction du bloc pédagogique de la FLASH et de quatre amphithéâtres totalisant plus de 2500 places et du siège flambant neuf du Rectorat.

Autres réalisations : la réhabilitation et l'équipement des résidences universitaires, l'acquisition d'un réseau intranet relié à Internet, la construction et l'équipement de bureaux et infrastructures pédagogiques pour les deux facultés issues de la scission de la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques FSJE.

3.1 L'Intranet de l'Université de Bamako

L'université de Bamako et les grandes écoles font partie depuis 2003 du "village planétaire" (connexion à Internet avec récemment l'installation du haut débit). Il s'agit d'un intranet, résultat de trois années de travail et de partenariat exemplaire entre l'équipe information et communication de l'USAID21, celle du noeud national de la Sotelma et celle du projet de l'Université du Mali. Théoriquement cette connexion offre aux enseignants et à leurs étudiants l'opportunité d'accéder à "toutes les connaissances" disponibles sur le net, pense-t-on dans le milieu.

Cet intranet dont a bénéficié le système d'enseignement supérieur malien est une infrastructure de base qui s'appuie sur la technologie de modems sans fils comme l'impose la configuration géographique des sites des établissements bénéficiaires. Outre les nombreux équipements de connectivité et de routage, le réseau universitaire dispose aussi de deux serveurs, l'un dédié à l'éducation et l'autre à la recherche, dix serveurs locaux, un dans chacune des structures universitaires. A cela, il faut ajouter quelque deux cent quarante postes d'ordinateurs et une trentaine d'imprimantes connectés à Internet et mis en réseau localement au sein de chacune des structures et globalement pour constituer l'intranet de l'université et des grandes écoles. Divers logiciels ainsi que des dotations en consommables ont été aussi fournis pour accompagner le démarrage.

Le financement de tous les équipements, les travaux de mise en réseau ainsi que les coûts des différentes formations ont été consentis par l'USAID pour un coût d'un peu plus de deux millions de

20 Il s'agit là de l'appellation. Rappelons que l'université fonctionne depuis 1996 sous l'appellation de l'université du Mali

21 L'Agence des États-Unis pour le développement international

dollars américain soit environ 1,3 milliard de Fcfa22.

En contre partie, le Mali devait, à travers l'université, mettre à la disposition de chacun des dix établissements bénéficiaires trois salles réhabilitées ou aménagées, climatisées et sécurisées ainsi que tout le mobilier nécessaire pour une utilisation optimale des salles. Cette contribution s'est élevée à 205 millions de Fcfa.

Le ministre de l'Éducation nationale a souligné que cette connexion va donner au monde scolaire de notre pays l'opportunité de combler son retard dans le domaine des technologies. Il a aussi promis, au nom du gouvernement, de veiller au strict respect des engagements pris vis à vis des partenaires pour l'utilisation de l'outil ainsi acquis.

Mais ce n'est pas tout pour entrer dans le monde global, cette situation impose de nouveaux défis à relever. C'est pourquoi la connexion de l'université et des écoles supérieures à Internet doit amener le monde de l'éducation, enseignants, chercheurs et étudiants à ne pas demeurer des simples consommateurs. Pour que la connexion emplisse pleinement son office, ils sont appelés à produire, à apporter leur brique à portion malienne de l'autoroute. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui car la production de contenus est quasi inexistante et les équipements n'ont jamais été utilisés comme on l'aurait souhaité.23

Désignation

FMPOS

FSJP/FSEG

IPR

ENI

ENsup

FLASH

IUG

FAST

ISFRA

Rectorat

TOTAL

Ordinateurs

27

35

20

22

10

35

16

25

7

 

200

serveurs

 
 
 
 
 

1

 

1

 

1

3

scanneurs HP scanjet 4070

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

10

Imprimantes Laserjet réseau

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

10

onduleurs 500 VA

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

20

 

Tableau 1 clé de répartition des équipements pour les structures (écoles, facultés et instituts)

Les équipements au niveau de l'Université se répartissent comme suit:

- FMPOS: 27 ordinateurs, 1 scanneur, 1 imprimante et 2 onduleurs;

Très peu d'enseignants utilisent la salle informatique (le local préalablement prévu pour eux a

22 Source: l'Essor n°15004 du 21-07- 2003

23 Signalons que dans plusieurs structures, les salles sont soit en sous production soit tout simplement fermées

été supprimé). Le cyberespace est surtout fréquenté par les étudiants. Le tarif pour la

consultation est de 200 Fcfa/heure. Les quelques enseignants qui visitent la salle utilisent le poste de travail de l'informaticien gratuitement.

- FSJP et FSEG: 35 ordinateurs, 1 scanneur, 1 imprimante et 2 onduleurs;

- IPR IFRA: 20 ordinateurs, 1 scanneur, 1 imprimante et 2 onduleurs;

- ENI: 22 ordinateurs, 1 scanneur, 1 imprimante et 2 onduleurs;

- Ensup: 10 ordinateurs, 1 scanneur, 1 imprimante et 2 onduleurs;24

- FLASH: 35 ordinateurs, 1 scanneur, 1 serveur, 1 imprimante et 2 onduleurs; - IUG: 16 ordinateurs, 1 scanneur, 1 imprimante et 2 onduleurs;

- FAST: 25 ordinateurs, 1 scanneur, 1 serveur, 1 imprimante et 2 onduleurs; - ISFRA: 7 ordinateurs, 1 scanneur, 1 imprimante et 2 onduleurs;

- Rectorat: 1 serveur, 1 scanneur, 1 imprimante et 2 onduleurs

Pour essayer de résorber son fossé numérique, le Mali en collaboration avec ses partenaires au développement tente en ce moment plusieurs applications sectorielles pour relever le défi et conforter ainsi son plaidoyer politique en faveur du développement des nouvelles technologies. Elles concernent plus précisément les secteurs comme:

· l'éducation,

· la Santé,

· le Développement Rural,

· la Gouvernance,

· le Commerce-l'économie et les Finances,

· le Genre et la société Civil.

A priori nous nous intéresserons ici au secteur de l'éducation plus précisément celui de l'enseignement supérieur. Dans ce domaine, les initiatives suivantes ont été menées:

3.2 Le centre pilote en E-Learning:

La faculté de médecine, de pharmacie et d'odontostomatologie (FMPOS) de l'Université de Bamako comporte en son sein le centre de recherche et de formation sur le paludisme. Le centre a acquis une notoriété internationale et a obtenu le label de qualité de l'organisation Mondiale de la santé (OMS), de l'AUF et de plusieurs organisations universitaires et sanitaires régionales.

24 A noter que l'IPR IFRA, l'ENI et l'ENsup ne font plus partie de l'Université de Bamako

Le centre de recherche et de formation sur le paludisme (MRTC) abrite, un centre pilote de «E-Learning» où l'on pratique la formation à distance dans le domaine pointu de la recherche en biologie moléculaire sur le paludisme. Le projet «E-learning» couvre la formation à distance, la recherche et la télé médecine avec des institutions et universités partenaires du Nord. Le centre de recherche et de formation sur le paludisme (MRTC) possède sa propre antenne VSAT qui lui permet, de participer en temps réel aux conférences-débats des Universités du Nord, antenne qu'il mutualise avec le laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée (LBMA).

3.3 Le Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST):

Au sein du Département de Biologie de la faculté des sciences et Techniques (FAST) se trouve le Laboratoire de Biologie Appliquée (LBMA). Elle s'appuie fortement sur les technologies de l'information et de la communication (TIC) pour exécuter ses missions. Grâce au réseau HINARI auquel il a adhéré, le LBMA a accès à la version électronique de 1.500 revues spécialisées de la recherche médicale mondiale. Il est connecté par boucle locale radio au centre de recherche et de Formation sur le Paludisme (MRTC). Le centre de recherche et de formation sur le paludisme de la FMPOS est en relation avec les instituts et universités partenaires et relié en temps réel au monde entier pour l'utilisation des ressources électroniques, des bibliothèques, laboratoires et revues en ligne.

3.4 Le centre de l'université Virtuelle Africaine de l'école Nationale d'ingénieurs (ENI):

L'Ecole Nationale d'Ingénieurs de Bamako abrite ce centre qui utilise une antenne VSAT et dispose d'un laboratoire de 50 ordinateurs et d'une salle de projection sur écran géant pour les cours. Des formations de courte durée et des formations diplômantes sont prévues avec des universités canadiennes et américaines. Le centre a démarré ses activités en octobre 2004.

3.5 L'académie Régionale CISCO de l'école Nationale d'ingénieurs:

La firme américaine CISCO SYSTEMS, leader mondial des solutions réseaux, en partenariat avec l'Université de Bamako, le PNUD25 et l'USAID a établi au Mali une Académie régionale de formation en administration des réseaux informatiques au sein de l'Ecole Nationale d'Ingénieurs de Bamako qui fonctionne depuis 2004. L'Académie de Bamako en quelques années de fonctionnement a déjà fait ses preuves en formant plusieurs administrateurs réseau. Présentement 25 étudiants sont en cours de formation. L'académie donne des formations en ligne dans le domaine des réseaux informatiques et du routage en partenariat avec le CISCO Système, l'USAID, l'Union Internationale des Télécommunications (UIT) et le PNUD. Elle est dotée d'un parc informatique d'une quarantaine d'ordinateurs.

3.6 La Télé-médecine:

Le réseau «Keneya Blow» a été initié en 2001 par un groupe d'étudiants et d'enseignantschercheurs de la FMPOS de l'université de Bamako. Ce réseau tente de répondre aux besoins de santé par une utilisation rationnelle des Technologies de l'information et de la Communication. Il couvre les hôpitaux ci-dessous:

- l'hôpital Mère-Enfant Luxembourg de Bamako,

- l'hôpital National du Point G,

- l'hôpital Nianakoro Fomba de Ségou,

- l'hôpital Régionale de Tombouctou,

- le projet pilote d'accès à l'Internet de l'hôpital rural de Dimmbal en pays Dogon.

«Keneya Blow» organise un programme de téléenseignement médical dans les sens Nord-Sud, SudNord et Sud-Sud. Des cours de téléenseignement mensuels sont dispensés depuis Genève et à partir de Bamako depuis août 2002. Ces cours sont également suivis à Ségou, Tombouctou, Nouakchott, N'Djamena ainsi que par différentes organisations en France et en Suisse.

La télé-consultation, le télé-diagnostic dans les mêmes directions telles que les téléconsultations de neurochirurgie (patient à Bamako, expert à Genève), la télé-consultation de léprologie (patient à Genève, expert à Bamako) constituent d'autres champs d'application. Keneya blown fait désormais partie du Raft ( http://raft.hcuge.ch) un réseau de 15 pays. Les

25 Programme des Nations Unies pour le Développement

téléenseignements sont hebdomadaires, les jeudis

Le réseau «keneya Blow» dispose d'un site actif: http://www.keneya.net renfermant une base de données documentaire, des thèses de la faculté de médecine de pharmacie et d'odontostomatologie, et des informations fort utiles. Une autre branche d'application menée par «keneya Blow» est la télé-expertise en radiologie avec la revue à Genève de clichés radiologiques pris à Bamako. «Keneya Blow» mène également la sensibilisation au tour de l'hygiène et la prévention.

4. Politique de l'Université de Bamako en matière de logiciels libres:

L'Agence universitaire de la Francophonie (AUF), via son programme « Soutien des TIC au développement de l'enseignement supérieur et de la recherche26 », met en place des Centres GNU Linux et logiciels libres pour le développement (C3LD). Cette action s'adresse aux enseignants et aux chercheurs des institutions membres de l'AUF et à leurs partenaires. Elle a pour objectif

principal le développement de projets multilatéraux favorisant l'utilisation des logiciels libres. Chaque centre est animé par un groupe de partenaires comportant au minimum quatre acteurs parmi lesquels le Campus numérique francophone de l'AUF concerné et deux établissements membres de l'AUF, de pays différents, dont au moins un du Sud ou de l'Est. Il existe actuellement 6 centres dont celui du Mali.

4.1 Activités des C3LD:

Les activités des C3LD sont articulées autour de trois axes :

· Sensibilisation : Organiser, en collaboration avec une association locale de promotion de Linux et des logiciels libres, des actions de sensibilisation à l'utilisation des logiciels libres. Si aucune association n'existe dans le pays, le centre participera à sa création.

· Formation : Dispenser des formations de préparation aux examens LPI (Linux Professional Institute) sur l'administration réseau sous Linux.

· Développement : Réaliser des projets de développement de solutions logicielles libres

26 La nouvelle appellation du programme est « Appropriation des outils technologiques par l'enseignement supérieur et la recherche»

4.2 Atelier de planification stratégique

Le basculement de la plateforme logicielle du réseau intranet de l'Université de Bamako vers les solutions libres a été l'une des recommandations fondamentales de l'atelier de planification stratégique. Cet atelier, qui s'est tenu du 17 au 19 septembre 2003, a regroupé les représentants des structures de l'Université de Bamako: le comité de pilotage (grandes orientations en matière de NTIC), les administrateurs principaux, le comité technique, l'administration, les webmestres, les enseignants, les étudiants, les partenaires (Campus numériques de Bamako, Schoolnet, Peacecorps). Un comité de gestion des NTIC, présidé par le Recteur, a été mis en place pour la mise en oeuvre des recommandations issues de cet atelier.

C'est dans cette dynamique que l'Université de Bamako a saisi l'appel à candidature lancé par l'AUF (Agence Universitaire de la Francophonie) pour la création d'un "Centre Linux et Logiciels Libres pour le Développement" (C3LD). Le dossier de candidature de l'Université de Bamako a été retenu par le comité scientifique de l'AUF. A cet effet une convention cadre a été signée du côté de l'Université par le recteur.

Les objectifs de cette convention conclue entre les parties visaient à développer les trois axes susmentionnés. Parmi les réalisations du projet, on peut citer:

- l'organisation d'une série de formations à l'intention des administrateurs du réseau intranet de l'Université;

- plusieurs install party furent organisés;

- l'organisation des conférences d'information et de sensibilisation;

Notons tout de même que l'axe développement de logiciels n'a jamais "décollé": faute d'inspiration ou manque de temps. En tout état de cause, le projet est arrêté depuis 2005.

5. Les campus numériques francophones de l'Agence universitaire de la francophonie

Un Campus numérique francophone (CNF) est une implantation de l'Agence universitaire de la Francophonie. C'est une appellation générique pour des structures promouvant les TIC/TICE et assurant grâce à elles un service de qualité pour la communauté scientifique et universitaire. Cette appellation inclut aussi les centres d'accès à l'information (CAI), qui ont vocation à être progressivement remplacés par des campus assurant un service plus complet.

Un CNF est implanté dans un établissement membre de l'AUF. Il est cogéré par l'Agence universitaire de la Francophonie et l'université qui l'accueille, et sa politique est définie par un

Conseil national d'orientation (CNO) regroupant les principaux partenaires du pays, répartis en plusieurs collèges. Il bénéficie d'une convention d'hébergement avec l'établissement d'accueil, précisant notamment les apports de chaque partie, et en général d'un accord de siège, quand il représente l'AUF dans le pays.

Un CNF est aujourd'hui composé:

· de salles de formations où étudiants et professionnels en formation continue viennent suivre des formations à distance et des formations présentielles;

· d'un centre de ressources où les enseignants trouvent les moyens humains et techniques pour produire de la science en français, y compris des cours en ligne et des revues électroniques;

· d'un centre d'accès à l'information qui permet la consultation à prix subventionné des grandes bases de données internationales et la commande de documents primaires, d'articles scientifiques (le tout en ligne), ainsi que l'accès à une documentation physique;

· d'un espace en libre service pour l'utilisation d'Internet et des ressources d'auto-formation;

· d'un système sécurisé permettant la connexion au réseau Internet et à ses services, en privilégiant la qualité des liaisons et les opérateurs locaux, et utilisant des logiciels libres;

· d'un matériel de visio conférence et de téléphonie sous IP qui permet d'organiser des conférences, des cours, des soutenances de mémoire.

Un CNF est équipé, selon sa taille et sa superficie, de 40 à 150 ordinateurs neufs (renouvelés tous les 4 ans) et connectés. Le personnel est composé en général de personnels détachés par l'université d'accueil, d'expatriés (de moins en moins nombreux), ou de personnels recrutés sur place.

Les fonctions assurées couvrent la formation et l'ingénierie pédagogique, l'administration réseau et système, la documentation, la production des contenus.

Un CNF est géré conformément aux procédures de l'AUF, dispose de comptes bancaires et est placé sous l'autorité du bureau régional de l'AUF dont il dépend.27

27 source: site institutionnel de l'AUF en ligne: http://www.auf.org/actions/reseau-cnf/accueil.html (dernière consultation juillet 2008)

5.1 Le CNF de Bamako

Installé dans les locaux de la Faculté des Sciences et Techniques de l'Université de Bamako sur le campus de Badalabougou, le CNFB qui a été inauguré le 22 février 2000 et dont les portes furent ouvertes au public à la fin du mois de mars 2000 est géré par une équipe de cinq personnes.

Le campus numérique francophone de Bamako regroupe en son sein comme membres l'ensemble des structures universitaires de Bamako.

Le CNFB met à la disposition de ces utilisateurs:

· une connexion Internet de 2 méga;

· 40 postes informatiques connectés;

· des facilités pour connecter des ordinateurs à Internet Filaire et connexion sans fil (WIFI). Le CNF est constitué d'une infothèque, d'un centre d'accès à l'information, d'un centre de ressources, d'une salle de formation ainsi que d'un espace en libre service pour la messagerie électronique.

5.1.1 L'infothèque

L'infothèque offre un certain nombre de services:

· la consultation d'une boîte de messagerie électronique sur le domaine "@ ml.refer.org" grâce
au réseau REFER (réseau électronique francophone pour l'enseignement et la recherche);

· la navigation sur Internet;

· la consultation de bases de données bibliographiques gratuites en ligne (ConnectSciences, BIUM, THESA, CISMEF, PUBMED, etc.);

· des modules d'autoformation (statistique, génétique, biochimie, bureautique, etc);

· la commande de documents primaires (articles, thèses, rapports, etc. du fonds documentaire de l'INIST);

A ces services, il faut ajouter la consultation des documents édités par l'AUF à savoir livres de référence et cédéroms notamment dans la collection «Universités francophones», vidéo-cassettes, annuaires, et revues dans la collection «cahiers d'études et de recherches francophones», revues scientifiques de synthèse: santé, agriculture et sécheresse

5.1.2 Le centre de ressources

Espace dédié aux projets de production de contenu scientifique, le centre de ressources offre aux équipes d'universitaires sélectionnés sur dossier, tout l'équipement multimédia nécessaire à la conception et la réalisation d'outils utilisant les technologies de l'information et la communication Cet espace comprend des postes informatiques, un scanner, une imprimante, un graveur, une

connexion Internet.

Qu'il s'agisse de conception de banques de données scientifiques, de création de sites Internet, de mise en ligne de cours ou de production de didacticiels, l'AUF entend soutenir l'appropriation des technologies de l'information et de la communication par le monde universitaire malien.

5.1.3 La salle de formation

Équipée de 20 postes informatiques reliés en réseau et connectés à Internet et d'un matériel pédagogique de pointe, la salle de formation accueille des initiations à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (bureautique, navigation Internet, consultation d'une boîte de messagerie électronique, recherche sur Internet) ainsi que des ateliers de formation à

l'administration réseau sous Linux, à la création de sites Web, ou aux Nouvelles Technologies éducatives destinés à un public plus averti. En outre, la salle de formation est également utilisée par les stagiaires qui suivent l'une des formations ouvertes à distance que propose l'AUF en partenariat avec des universités membres.28

Antenne nationale de l'Agence universitaire de la Francophonie, le Campus Numérique Francophone de Bamako est une antenne décentralisée de l'AUF au Mali et informe sur ses programmes et ses grands projets scientifiques. Il est chargé du suivi des actions de l'AUF notamment dans le domaine des formations à distance, de la mobilité des étudiants et enseigneats (bourses de mobilités) et de l'information scientifique et technique.

S'étendant sur environ 200m2 de superficie, le CNF est aménagé de façon moderne.

28 3 nouvelles salles viennent d'être aménagées notamment pour les enseignants, les apprenants FOAD et les examens

5. 2 Le centre d'accès à l'information de Bamako:

Le Centre d'Accès à l'Information (CAI) de l'ENsup est installé dans les locaux de l'Ecole normale supérieure de Bamako. Il est équipé d'une dizaine de machines avec une connexion Internet de 512 Kbit/s. Sa gestion relève du CNF et est animé par deux enseignants très impliqués dans la promotion, l'intégration des TIC dans l'enseignement. Ses usagers sont surtout des étudiants et enseignants de l'ENsup et de la FLASH. Le CAI offre à ses usagers un accès Internet protégé par un compte utilisateur et un mot de passe. Pour l'instant il n'a pas encore intégré dans ces services les "commandes de documents primaires".

On peut résumer les infrastructures et initiatives de l'Université à travers la déclaration du président de la République du Mali présentée par son premier Ministre lors du sommet mondial sur la société de l'information tenu à Tunis en 2005, et dans laquelle on pouvait retenir: "Dans le domaine de la création d'un environnement favorable, le Gouvernement a supprimé la taxe sur la valeur ajoutée sur tous les équipements informatiques entrant au Mali.

Dans celui de l'éducation, l'Université de Bamako possède depuis longtemps son réseau virtuel. Les facultés, les instituts et les grandes écoles disposent des cyberespaces où étudiants, enseignants et chercheurs peuvent se connecter, travailler en ligne et exploiter les ressources de l'Internet.

Parallèlement, le Mali a procédé à l'équipement et à la connexion de cyberespaces au sein de plus de vingt cinq lycées et autres établissements de l'enseignement secondaire, dont quatre avec l'appui de l'opérateur suisse, Swisscom et de l'Union Internationale des Télécommunications.

Nous sommes au tout début de l'introduction des Technologies de l'Information et de la Communication dans les écoles de l'enseignement primaire.

On peut aujourd'hui affirmer sans risque de se tromper que notre continent est prêt à assumer sa part de responsabilité, à apporter sa part d'innovations et d'imagination pour orienter les Technologies de l'Information et de la Communication vers ses objectifs de développement."29

Cependant nous sommes au regret de constater à travers plusieurs études que ce discours politique ne correspond pas tout à fait à la réalité sur le terrain. Beaucoup de ces projets évoqués sont soit en veille soit tout simplement abandonnés. Le cas du réseau intranet de l'Université en est

29 Déclaration du président de la république du mali présentée par le premier ministre lors du SMSI à Tunis en

2005

une parfaite illustration. A peine mis sur pied, le réseau arrêta de fonctionner pendant une longue période. Aucun site du réseau n'a fonctionné pendant des années. Ce n'est que récemment que la connexion a été rétablie sur quelques sites (FAST, FMPOS, FLASH, IUG)

CHAPITRE 2
L'utilisation de l'Internet à l'Université de Bamako

Les internautes universitaires maliens: résultats du questionnaire d'enquête préliminaire

Dans ce chapitre, il s'agit de faire un panorama général des usages de l'Internet développés autour des services du CNFB et du CAI à l'Université de Bamako: qui sont les utilisateurs, quels services utilisent-ils et comment se servent-ils du réseau?

Cette partie du questionnaire nous permettra d'identifier les utilisateurs, leurs comportements et leurs pratiques.

Ce chapitre présente les résultats de la méthode d'analyse quantitative des usages sous la forme d'une synthèse. Il s'appuie notamment sur l'enquête réalisé avec les personnes cibles.

1. présentation schématique des résultats

a - Questions préliminaires

Il s'agit des questions relatives au sexe, à l'âge, au statut, à l'établissement fréquenté et au niveau d'étude des internautes.

 

Etudiants

Enseignants

 

Homme

Femme

Homme

Femme

TOTAL

CNFB

38

9

9

0

56

CAI

29

7

18

4

58

TOTAL

67

16

27

4

114

Tableau 2 : caractéristiques des enquêtés

Ainsi, nous obtenons le pourcentage suivant pour les deux sexes : les hommes constituent 82,5% et les femmes 17,5%

Sexe des enquêtés

Effectif

Pour cent %

Femme
homme

20
94

17,5
82,5

Tableau 3 : Sexe des internautes

Age des enquêtés

Effectif

Pour cent %

20 - 27

74

64,9

28 - 32

9

7,9

33 - 35

3

2,6

35 - 40

14

12,3

plus de 40

14

12,3

Tableau 4 : Age des internautes

Etablissement des enquêtés

Effectif

Pour cent %

FLASH

44

38,6

FAST

34

29,8

L'ENsup

23

20,2

FSJP

3

2,6

FSEG

3

2,6

Autres

6

5,3

Tableau 5: Etablissements des internautes

Statut des enquêtés

Effectif

Pour cent %

Etudiant

85

74,6%

Enseignant

11

9,6%

Enseignant chercheurs

18

15,8%

Tableau 6 : statut des internautes

Niveau d'étude des enquêtés

Effectif

Pour cent %

DEUG

24

21,1

Licence

22

19, 3

Master1

26

22,8

Master2

11

9,6

Doctorat

2

1,8

Tableau 7 : Niveau d'étude des internautes

b - Questions N°1: utilisation de l'Internet

Utilisation de l'Internet

Effectif

Pour cent %

Tous les jours ou presque

39

34,2

1 à 3 fois par semaine

64

56,1

1 à 3 fois par mois

9

7,9

Tableau 8 : Fréquence d'utilisation de l'Internet

c - Questions N°2: connaissance des services développés

Connaissance des services

Effectif

Pour cent %

Courrier électronique

43

37,7

Listes de diffusion

14

12,2

Revues scientifiques en ligne

16

14,0

Recherche documentaire et d'information

39

34,2

Interrogation des BD et fourniture de documents primaires

5

4,3

L'enseignement à distance

23

20,1

Publication sur Internet

17

14,9

Cours d'auto formation

22

19,2

Tableau 9 : Connaissance des services

d - Questions N°3: Hiérarchisation des services selon leur importance dans l'activité

Hiérarchisation des services

Effectif

Pour cent %

Recherche documentaire

30

27,5

courrier électronique

25

22,9

Bases de données

20

18,3

cours d'auto-formation

10

9,1

Enseignement à distance

10

9,1

Listes de diffusion

4

3,6

Revues scientifiques en ligne

4

3,6

publication sur l'Internet

3

2,7

pas de réponse

5

4,5

Tableau 10 : Hiérarchisation des services

e - Questions N°4: utilisation des services dans le cadre des activités :

Utilisation des services dans le cadre professionnel

Effectif

Pour cent %

Courrier électronique

33

28,9

Messagerie instantanée (chat)

10

8,7

Listes de diffusion

8

7,0

Revues scientifiques en ligne

15

13,1

Recherche documentaire et d'information

38

33,3

Interrogation des BD et fourniture de documents

1

0,8

L'enseignement à distance

10

8,7

Publication sur Internet

16

14,0

Tableau 11 : Utilisation des services dans le cadre professionnel

f - Questions N°5: utilisation des services dans le cadre des loisirs

Utilisation des services dans le cadre des loisirs

Effectif

Pour cent %

Courrier électronique

41

35,9

Messagerie instantanée (chat)

11

9,6

Listes de diffusion

4

3,5

Revues scientifiques en ligne

7

6,1

Recherche documentaire et d'information

22

19,2

Interrogation des BD et fourniture de documents

2

1,7

L'enseignement à distance

1

0,8

Publication sur Internet

11

9,6

Tableau 12 : Utilisation des services dans le cadre des loisirs

g - Questions N°6: les services méconnus des internautes

services méconnus des internautes

Effectif

Pour cent %

Courier électronique

1

0,8

Messagerie instantanée (chat)

11

9,6

Listes de diffusion

21

18,4

Revues scientifiques en ligne

16

14,0

Recherche documentaire et d'information

5

4,3

Interrogation des BD et fourniture de documents

40

35,0

L'enseignement à distance

4

3,5

Publication sur Internet

13

11,4

Tableau 13 : services méconnus des internautes

h - Questions N°7: utilisation du courrier électronique

Utilisation du courrier électronique

Effectif

Pour cent %

Uniquement au CNF et au CAI

17

14,9

Uniquement ailleurs

3

2,6

Au CNF, CAI et ailleurs

91

79,8

Autres

3

2,6

Tableau 14 : Utilisation du courrier électronique

i - Questions N°8: Fréquence d'utilisation du courrier électronique

Fréquence d'utilisation du courrier électronique

Effectif

Pour cent %

Tous les jours ou presque

37

32,5

1 à 3 fois par semaine

56

49,1

1 à 3 fois par mois

15

13,2

Autres

4

3,5

Tableau 15 : Fréquence d'utilisation du courrier électronique

2. Interprétations et commentaires: caractéristiques des internautes universitaires maliens

Données descriptives des internautes

Le public interrogé est très majoritairement masculin: 94 hommes (67 étudiants et 27 enseignants) contre 20 femmes (16 étudiantes et 4 enseignantes) au total. Parmi la population masculine le CNF et le CAI totalisent chacun 47. Quant à la population féminine 9 sont du CNF contre 11 du CAI. Ceci nous donne un taux de 82,5% pour les hommes et 17,5% pour les femmes

64, 9% des personnes interrogées ont entre 20 et 27 ans, 12,3% ont entre 35 et 40 ans. Les plus de 40 ans représentent 12,3%. La tranche d'âge comprise entre 20 et 27 est composée majoritairement d'étudiants tandis que les enseignants constituent la majorité de ceux âgés de plus de 27 ans. Cependant nous avons rencontré 6 enseignants dont la tranche d'âge est comprise entre 20 et 27 ans.

Les répondants enseignent ou étudient majoritairement à la FLASH (38,6%) suivi de la FAST (29,8%) et de l'ENsup (20,2%). Les autres facultés sont sous représentées. Cette sous représentation pourrait s'expliquer par leur éloignement des deux sites de consultation. Le cas de la faculté de Médecine de pharmacie et d'odontostomatologie (FMPOS) est particulier: le seul service du CNF utilisé par cette faculté est l'interrogation des bases de données et la commande de documents primaires30.

La population enquêtée se compose essentiellement d'étudiants 74,6%, d'enseignants 9,6% et d'enseignants chercheurs 15,8%.

La répartition des étudiants par cycle (année d'études) est la suivante: 21,1% de DEUG, 19,3% de licence, 22,8% de M1, 9,6% de M2 et 1,8% de doctorat. Notons que le public enseignant n'était pas concerné par cette question.

Utilisation de l'Internet

56,1% du public interrogé utilisent Internet 1 à 3 fois par semaine, 34,2% tous les jours ou presque et 7,9% 1 à 3 fois par mois. Ce qui laisse penser que c'est un public actif. Les services les plus utilisés par les étudiants restent par ordre d'importance: la recherche documentaire, la messagerie électronique, la consultation des revues scientifiques en ligne et des bases de données électroniques. La publication sur Internet ferme la marche. Mais l'entretien approfondi nous a

30 Les étudiants de la FMPOS sont en grande partie les utilisateurs de ce service

permis de savoir que cette activité n'est presque pas pratiquée car très peu de répondants ont déclaré avoir publié sur Internet. Soulignons que deux personnes n'ont pas répondu à cette question.

13,3% des enseignants et enseignants chercheurs utilisent Internet presque tous les jours contre 21,4% des étudiants. Le taux de pourcentage utilisant Internet 1 à 3 par semaine pour les enseignants et enseignants chercheurs est de 9, 8% contre 47,3% pour les étudiants. Enfin 2,6% du corps enseignant utilise Internet 1 à 3 fois par mois contre 5,3% des étudiants.

 

Utilisateurs Internet

 

utilisateurs Internet

Tous les jours ou presque

1 à 3 fois par semaine

1 à 3 fois par mois

Total

Enseignant

Enseignant chercheur Étudiant

7

8

24

3 8 53

1

2

9

11
18
83

Tableau 16: utilisateurs Internet

Connaissance des services développés

Rappelons que cette question était à choix multiples (plusieurs réponses possibles). Notons que tous les services listés sont connus de la majorité des internautes mais à des degrés différents. Les fréquences les plus élevées restent le courrier électronique 43 fois, la recherche documentaire et d'information 39 fois, l'enseignement à distance 23 fois et les cours d'auto formation 22 fois. La plus faible fréquence enregistrée concerne l'Interrogation des Bases de Données et la fourniture de documents primaires. Ceci explique également le faible taux d'utilisation de ce service par les autres facultés et instituts de l'Université de Bamako

Hiérarchisation des services selon leur importance dans l'activité

Les trois services les plus cités par ordre d'importance sont: la recherche documentaire et d'information 27,5%, le courrier électronique 22,9%, l'interrogation des bases de données et fourniture de documents primaires 18,3%. Ensuite arrivent les cours d'auto formation et l'enseignement à distance avec 9,1% chacun. Les listes de diffusion 3,6%, les revues scientifiques en ligne 3,6% et la publication sur Internet 2,7% ferment la marche. Soulignons que cinq internautes n'ont pas d'avis sur cette question

Utilisation des services dans le cadre des activités

Un taux de 21,9% des répondants déclarent utiliser le courrier électronique et la recherche documentaire et d'information, 12, 3% uniquement la recherche documentaire et d'information, 6,1% uniquement le courrier électronique, 7% le courrier électronique, la recherche documentaire et d'information et les revues scientifiques en ligne et les bases de données, 3,5% le courrier électronique, la messagerie instantanée, les listes de diffusion ainsi que la recherche documentaire et d'information. La recherche documentaire et d'information enregistre le taux le plus élevé (nombre de fois cité) de réponses avec 38 fréquences. Elle est suivie par le courrier électronique 33, la publication sur Internet 16, la consultation des revues scientifiques en ligne 15. Le taux le plus faible est enregistré au niveau de l'interrogation des bases de données et fourniture de documents primaires. Rappelons que le questionnaire n'a pas été administré aux étudiants de la faculté de médecine qui restent les principaux utilisateurs de ce service

Utilisation des services dans le cadre des loisirs

Les deux services les plus cités dans le cadre des loisirs sont le courrier électronique 41 fois soit 35,9% et la recherche documentaire et d'information 22 fois soit 19,2%. Ils sont suivis par la messagerie instantanée (chat), citée 11 fois soit 9,6%

Nous constatons que l'utilisation des outils de communication (messagerie électronique, chat) reste très rependue chez les internautes universitaires maliens. Le CNF dans sa politique tente de faire diminuer ce recours massif à la messagerie en orientant les étudiants et enseignants vers les ressources disponibles gratuitement et en texte intégral sur Internet (cf le projet de l'Infothèque francophone). C'est un catalogue qui référence des ressources pédagogiques et scientifiques disponibles en texte intégral sur Internet. Ces ressources, qui concernent l'enseignement supérieur et la recherche, peuvent être aussi bien en langue locale qu'en français, mais les notices décrivant les ressources sont, elles, systématiquement rédigées en français. »31

Les services méconnus des internautes

Malgré la vulgarisation de l'Internet, un certain nombre de services restent méconnus d'une partie du public universitaire malien. Ce sont principalement l'interrogation des bases de données et

31 voir le site de l'infothèque francophone en ligne: http://infotheque.info (dernière consultation juillet2008)

la fourniture de documents primaires (35% des enquêtés ignorent l'existence de ce service pourtant disponible depuis la création du campus numérique). Ensuite arrivent les listes de diffusion (18,4%), la consultation des revues scientifiques en ligne (14%) et la publication sur Internet (11,4%)

Utilisation du courrier électronique

Le courrier électronique est utilisé par le plus grand nombre des enquêtés. 14, 9% l'utilisent uniquement dans nos locaux contre 2,6% uniquement ailleurs. La majeure partie des enquêtés utilise le courrier électronique dans nos locaux et ailleurs soit 79,8%. Notons cependant que 2,6% des répondants ne l'utilisent pas du tout.

La majorité des enquêtés consultent leurs boîtes au CNFB et ailleurs: 21,9% des enseignants et enseignant chercheurs, 57,8% des étudiants. Seulement 2,6% des enseignants et enseignant chercheurs ainsi que 12,2% des étudiants utilisent le courrier électronique uniquement au CNFB. En dehors du CNFB, aucun des enseignants enquêtés ne consulte sa boîte. Trois personnes ne se sont pas prononcé sur la question soit 2,6%

 

Utilisateurs du mail

 

Statut

Uniquement au CNFB

Uniquement ailleurs

Au CNFB et ailleurs

Autres

Enseignant

Enseignant chercheur Etudiant

1

2

14

3

10
15
66

1

2

Tableau 17: utilisateurs du courrier électronique

Fréquence d'utilisation du courrier électronique

La fréquence d'utilisation du courrier électronique est intense chez les répondants. 32,5% l'utilisent presque tous les jours contre 49,1% 1 à 3 fois par semaine. 13,2% l'utilisent 1 à 3 fois par mois tandis que 3,5% des enquêtés ne l'utilisent pas du tout.

3. Conclusion:

Cette enquête préliminaire des usages développés autour des services du CNFB nous a permis d'une part d'identifier les publics utilisateurs. Ce sont les étudiants, les enseignants et les enseignants-chercheurs. D'autre part, elle nous a permis de connaître les services les plus utilisés ainsi que le public qui les utilise.

Les deux services les plus utilisés sont la recherche documentaire et d'information et la messagerie électronique. Les enseignants ainsi que les enseignants-chercheurs utilisent ces services presque à la même fréquence que les étudiants (fréquence d'utilisation intensive). Néanmoins le courrier électronique est beaucoup plus utilisé par le corps enseignant que par les étudiants. par contre les étudiants sont plus présents sur Internet et s'intéressent beaucoup plus à la recherche d'information que leurs enseignants.

Les enquêtés consultent le courrier électronique principalement dans nos locaux et ailleurs. A part l'interrogation des bases de données et fourniture de documents primaires, tous les services listés sont connus des internautes universitaires maliens ayant répondu à l'enquête.

La recherche documentaire et d'information avec un taux de 27,5% et le courrier électronique avec un taux de 22,9% sont les deux services les plus cités selon leur importance dans l'activité des répondants.

La moyenne d'utilisation de l'Internet en général chez les universitaires est de 1 à 3 fois par semaine. Ce qui explique une présence continue sur le réseau.

Le plus grand nombre de répondants viennent de la faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences humaines, de la faculté des Sciences et Techniques et de l'Ecole Normale Supérieure.

La majorité des étudiants sont en année de Master 1 et DEUG

Cette partie de l'enquête exploratoire nous a permis en quelque sorte de cerner les services utilisés et d'identifier les publics usagers de ces services. Nous avons ainsi pu établir des classes de profils types à partir de la population qui a répondu à cette enquête. Dans ces classes nous avons sélectionné quelques personnes avec lesquelles nous avons eu des entretiens approfondis. Les résultats de ces entretiens sont présentés et analysés dans le chapitre suivant.

CHAPITRE 3
Résultats et analyse des entretiens

Ce chapitre se penche sur les modalités d'usages, sur les opinions et sur les représentations d'Internet chez les universitaires maliens. Claude Poissenot soulignait dans son étude que le fait d'être connecté à Internet n'indique en rien les usages que les utilisateurs en font ni ce qu'ils en pensent.32 Nous avons donc voulu savoir quelles sont leurs pratiques actuelles? Quelles difficultés rencontrent-ils? Quelles appréciations portent-ils sur Internet? Comment ils se représentent cet outil qu'est Internet?

La recherche exposée dans ce chapitre tente de mettre en évidence des différences sensibles dans les usages, représentions et perceptions d'Internet dans les différentes cl asses de notre échantillon.

A. Les usages d'Internet chez les universitaires maliens

La mise en place de l'infothèque du CNF et du CAI a beaucoup contribué d'une part à la vulgarisation des nouvelles technologies au sein de la communauté universitaire malienne, d'autre part à la maîtrise de ces technologies. La création de ces deux centres d'accès à l'information à suscité un fort engouement qui va d'ailleurs croissant.

En raison du fait que l'informatique ne soit pas enseignée à l'école, beaucoup d'universitaires maliens ont découvert en même temps Internet et l'informatique. Il n'est pas rare non plus de voir certains finir leur cycle universitaire sans jamais toucher à l'ordinateur. Cependant ces dernières années le nombre d'internautes chez les universitaires a fortement augmenté avec un usage beaucoup plus intense. L'étude effectuée sur les usages d'Internet chez les étudiants de l'Ecole Normale Supérieure-Lettres et Sciences Humaines de Lyon en 2005 soulignait ce qui suit : le public étudiant a certes des caractéristiques qui, statistiquement, le rapprochent des catégories de population ayant tendance à avoir un usage important de l'Internet33

Eric Guichard souligne que nombre d'enquêtes portant sur Internet avaient tort de traiter avant tout

32 POISSENOT C., SADOUDI, H. Usages et représentations d'Internet: Deux enquêtes, in Documentaliste-Sciences de l'information, vol. 37, n°1, 2000 P.14-27

33BERGER, Emmanuelle, NGUYEN, Claire, Virginie Rose. Les usages d'Internet chez les étudiants de l'Ecole

Normale Supérieure-Lettres et Sciences Humaines de Lyon. Mémoire de recherche 2005

le degré d'équipement, qui ne renseigne en aucune façon sur la nature de l'utilisation qui en est faite. Lorsque les enquêtes traitent des usages, elles ne font pas le lien avec la question de l'équipement.34

Les enseignants quant à eux, ils ont longtemps étaient réticents face à cette technologie. Depuis un certain temps, ils sont nombreux à l'utiliser. Il devient alors intéressant de savoir comment ils l'utilisent, comment ils se le représentent et comment ils le perçoivent.

L'enquête exploratoire tout comme les entretiens ont confirmé l'usage intensif d'Internet par les universitaires maliens notamment les étudiants: 56,1% déclarent utiliser Internet 1à 3 fois par semaine contre 34,2% qui utilisent tous les jours.

42,9% du public enquêté ont découvert Internet dans un cyber café contre 28,6% au CNFB et 28,6% à l'école. Ainsi, dans la première découverte de l'outil Internet, les cyberespaces occupent une place non négligeable. Tout de même l'utilisation de l'Internet dans ces espaces ne va pas sans conséquences sur la jeunesse. Des études ont montré que dans ces espaces, les usages ne sont pas toujours filtrés et les jeunes, laissés à eux-mêmes sans aucun contrôle semblent ne s'intéressés qu'aux sites obscènes, aux jeux inutiles.

A la conférence de Bamako 2002 (Syfia Afrique) souligne que dans les cyberespaces de nombreux jeunes Africains consultent Internet essentiellement pour les sites pornographiques ou érotiques ou encore pour télécharger de la musique. Ce constat inquiète les associations qui souhaitent qu'un usage plus utile de la toile soit proposé aux jeunes.35

" Il n'y a pas que le sexe sur le net ". " Il ne faut pas seulement se scandaliser, soutient Xavier Gillet, du bureau d'études malien "Axe Formation". C'est le propre des jeunes de faire des bêtises. Il faut les aider à dépasser cette étape ", précise-t-il. Pour lui, " il convient de construire de nouveaux contenus qui parlent de l'Afrique et de former des jeunes pour qu'ils soient capables de construire leurs propres sites "

M. Abdrahamane Diallo, préfère soulever le délicat problème éthique de l'utilisation de l'Internet par les jeunes : les NTIC contribuent, certes, au développement du pays, mais il ne faut pas oublier le côté pervers qu'elles favorisent. L'exemple que nous constatons ici dans le cas de l'Internet est, entre autres, la découverte par les jeunes des sites pornographiques. Nombreux sont les jeunes qui s'intéressent à cette pratique; ce que nous n'approuvons pas puisque ce n'est ni conforme à nos objectifs ni concevable à nos moeurs et coutumes ! Il s'agit plutôt au Cyberposte de former,

34 Les canadiens en Europe. Colloque (06 ; 2003-05 ; Nice). Mesures de l'Internet : actes du 6ème colloque, Nice, 12 au 14 mai 2003 / [organisé par l'INRIA et Les Canadiens en Europe] ; sous la dir. d'Eric Guichard.

35 Adjovi , Emmanuel Vidjinnagni, Internet : les jeunes Africains trop attirés par le sexe [en ligne] http://www.uneca.org/aisi/bamako2002/syfia_5_fr.htm (dernière consultation juillet 2008)

d'informer, de contribuer à l'augmentation du chiffre d'affaire des opérateurs qui fréquentent les lieux, et cela, parce que le Cyber est aussi un centre d'affaires.

Le public interrogé dans l'ensemble n'est pas à ses débuts d'utilisation de l'Internet: 31,4% l'ont découvert il y a 3 à 4 ans. Le même pourcentage déclare l'avoir découvert également il y a 5 à 6 ans. Les premiers utilisateurs (5,7%) ont découvert Internet, il y a plus de 8 ans et les deuxièmes (17,1%) il y a 7 à 8 ans.

Parmi les associations, le club E-net l'un des premiers clubs Internet au Mal, a fait un travail remarquable dans la vulgarisation de l'Internet en milieu universitaire. E-net existe dans toutes les facultés et instituts de l'Université ainsi que dans les grandes écoles sous forme de cellules. Ce club se fixe comme objectif principal, la maîtrise des outils informatiques et les services de l'Internet au niveau universitaire à travers la formation par les pairs. Le club a comme ambition de réunir en une communauté virtuelle, tous les élèves et étudiants utilisateurs des TIC et de susciter en eux un esprit de créativité dans ce domaine.

1. Le temps passé sur Internet en moyenne par jour:

L'utilisation de l'Internet reste très intensive chez la plupart du public interrogé. Ils sont 47,1% à passer 1 heure de leur temps par jour sur Internet contre 38,2% qui consacrent 2 à 3 heures par jour à Internet.

Toutefois un pourcentage faible (14,7%) dépasse les 5 heurs par jour sur Internet. Ils font partie du profil des «grand utilisateurs» qui se connectent avec leurs ordinateurs portables souvent en dehors des heures d'ouverture du centre.

Mais qu'est-ce que le public universitaire vient chercher sur Internet? Quels sont ses usages? comment se comporte t-il?

Les deux usages les plus cités lors de l'enquête exploratoire et qui ont été confirmés par les entretiens sont:

> la recherche documentaire et d'informations (27,5%);

> la messagerie électronique (22,9%)

18,3% du public interrogé dans l'enquête exploratoire ont mentionné l'usage des bases de données. Le plus souvent il s'agit de l'utilisation de la base de données Medline. Toutefois cet usage n'est pas confirmé par les entretiens (seulement 8,6%) l'ont souligné dans leurs propos. En plus de ces usages, les entretiens ont révélé l'usage des revues électroniques (20%), des céderons d'auto formation (17,1%) ainsi que la publication sur Internet (8,6%). Le télé chargement de logiciels a été

évoqué par quelques répondants notamment par le profil "Grands utilisateurs". 2. La messagerie électronique et les outils de communication:

La messagerie occupe une place de choix dans les usages d'Internet chez la population étudiée. C'est l'outil le plus utilisé parmi les services de communication proposés sur Internet. Elle est la deuxième activité des internautes de notre échantillon. Son utilisation est quasi quotidienne. Presque tout le public interrogé, en se connectant à Internet, commence par la consultation de leurs boîtes électroniques. L'aspect «communication» «Échange» ressort fréquemment dans les propos de nos interlocuteurs:

«Internet est un outil de communication rapide et sûr»

«Internet est un outil qui permet d'échanger avec d'autres collègues..i

L'usage de la messagerie est fortement lié au désir des internautes de communiquer, d'échanger avec l'extérieur. Ce besoin de communication semble s'accentuer de jour en jour et attire beaucoup plus de jeunes vers Internet. Utiliser Internet devient un besoin permettant de garder un contact privilégié avec ceux qui sont physiquement éloignés (Tisseron 2000).

Nous avons posé la question de savoir dans quels cadres s'effectuent les échanges de mail: 34,3% du public interrogé s'adresse principalement à des amis et à la famille. Ensuite arrive l'usage dans le cadre amical et universitaire. Un pourcentage non négligeable utilise la messagerie dans les trois cadres (amical, universitaire et familial)

En plus de leurs boîtes de messagerie principale, le public interrogé utilise massivement la messagerie électronique que leur offre le CNF sur son réseau REFER réseau d'édition francophone pour l'enseignement et la recherche (60%).

Dans le cadre universitaire, les enseignants et enseignants chercheurs utilisent la messagerie principalement pour échanger avec leurs pairs qui se trouvent le plus souvent dans d'autres universités à l'extérieur du pays. Quant aux étudiants, ils sont beaucoup plus intéressés par la recherche de bourses d'études et par la recherche d'une université d'accueil pour poursuivre leurs études.

La place, la plus importante occupée par les relations amicales et familiales, s'explique par le fait qu'au Mali il est rare de rencontrer une famille qui n'a pas un parent installé à l'étranger. Internet apparaît à leurs yeux comme le moyen de communication le moins coûteux et le plus sûr pour maintenir les relations avec les parents émigrés ou avec des camarades qui étudient à l'étranger.

" J'échange beaucoup avec mon ami qui étudie en France. Il m'envoie très souvent leurs TP, des exercices corrigés, ça m'aide beaucoup" s'exprime A S étudiant en M1 Maths appliquées.

Comme on peut le constater, les échanges de courriers entrent aussi bien dans les rapports professionnels que personnels.

Dans un pays où les infrastructures de télécommunication font défaut, où la communication téléphonique coûte très cher, l'usage de la messagerie électronique paraît une aubaine pour les universitaires. Désormais l'usage du mail fait partie intégrante de leur quotidien. Même les non utilisateurs d'Internet possèdent leurs adresses électroniques.

2.1 Listes de diffusion et Forums de discussion:

Une liste de diffusion est utilisée comme méthode pour diffuser rapidement des informations sur un sujet particulier et pour permettre un travail collaboratif sur différents sujets.

Un forum est un espace ou lieu de discussion, d'échange où les internautes posent ou répondent à une question donnée. Chaque forum se consacre à un thème précis.

Dans la hiérarchisation des services selon leur importance dans l'activité, les listes de diffusion arrivent en 5ème position. Seulement 12,2% du public interrogé a recours à ces listes dont 3,6% dans le cadre des activités.

Les listes de diffusion et forums de discussion font partie des services méconnus des internautes maliens. Seules deux personnes (un enseignant et un étudiant) ont évoqué l'usage des forums de discussion lors de l'entretien approfondi.

2.2 La Messagerie instantanée (le chat):

Cet outil de communication a été cité par 8,7% du public lors de notre enquête exploratoire notamment par les étudiants. Le chat est formellement interdit dans les locaux du CNF sauf dans le cadre universitaire. Ceux qui communiquent par chat le font généralement en dehors des locaux du CNF. Le CNF n'est pas un cyber café mais un espace de formation et d'accès à l'information et ceci exclusivement dans le cadre universitaire. Les usagers sont tenus au respect du règlement intérieur en vigueur (le règlement intérieur figure à l'annexe 6)

3. La lecture d'information:

Il s'agit notamment de la lecture par les universitaires de la presse quotidienne d'information politique et générale. La lecture d'informations d'actualités a été massivement citée dans les usages par les sujets, les enseignants en premier lieu. Les sources d'information sont la presse nationale et internationale en ligne, les radios et chaînes de télévision (RFI, TV5...). Certains vont jusqu'à

utiliser les services d'actualités de Google Alerts. Ceci explique le désir des universitaires de se tenir informés des actualités nationale et internationale. Ici, la lecture d'informations sur les universités occupe une grande partie. La rubrique "Appels d'offre" du CNF a été mentionnée par beaucoup de nos interlocuteurs, notamment les appels à candidatures pour les bourses de mobilités et les formations ouvertes et à distance. Ces appels sont également diffusés via la liste des abonnés instituée.

La consultation de "l'horoscope" a été mentionnée par de nombreux répondants ainsi que la lecture d'informations sportives.

4. L'usage des dictionnaires et encyclopédies en ligne:

L'ensemble des CNF et CAI est abonné à l'Encyclopédie Universalis dont les contenus sont accessibles en ligne. L'Encyclopédie Universalis est la plus importante encyclopédie généraliste de langue française, avec plus de 33000 articles de synthèse par des auteurs de réputation mondiale. Cette possibilité a été testée pour une année (2007) et reconduite en 2008. Les articles de l'Encyclopédie intéressent notamment les apprenants FOAD qui ont un mémoire de master à rédiger (M1 ou M2) mais aussi les autres étudiants et enseignants chercheurs qui fréquentent le CNF. Étudiants et enseignants utilisent massivement ces ouvrages de référence. Les étudiants dans le domaine des sciences humaines et sociales (Droit, Économie, Sociologie, Lettres et Langues) sont les principaux utilisateurs des ouvrages de référence tels que le Dictionnaire Larousse, les encyclopédies Wikipédia et Universalis à laquelle le CNFB a souscrit un abonnement pour permettre aux universitaires un accès illimité à l'intégralité des textes. D'autres dictionnaires sont utilisés surtout pour la vérification d'orthographe. Les filles n'en font pas usage. Nous avons posé la question de savoir pourquoi: elles ne savent pas qu'on peut avoir accès à un dictionnaire ou à une encyclopédie en ligne.

5. Utilisation des revues électroniques, cédéroms d'autoformation et bases de données en ligne

L'utilisation des ressources électroniques est de plus en plus fréquente, notamment l'usage des bases de données bibliographiques et en texte intégral. Ces bases deviennent des intermédiaires incontournables de l'information dans le domaine de l'utilisation des ressources électroniques. Medline en est le meilleur exemple, surtout dans le cas de PubMed. En effet, cette version gratuitement accessible via le site de la NLM36 est de plus en plus consultée par les usagers. Cette base de données est beaucoup utilisée par les étudiants doctorants de la FMPOS soit à travers leur bibliothèque soit directement par eux-mêmes. En plus de PubMed, toujours chez les futurs médecins, il faudra souligner l'usage d'autres bases de données notamment de Médecine Tropicale et de Médecine d'Afrique noire ainsi que le Catalogue et Index des sites médicaux francophones (CISMEF).

Le campus toujours en avant poste de la diffusion de l'IST s'est inscrit sur les collections de revues scientifiques HINARI (médecine et sciences sociales, http://www.who.int/hinari/fr/), AGORA (agriculture, http://www.agInternetwork.org/fr/), et OARE (environnement, http://www.oaresciences.org/fr/. L'objectif de ces collections de revues scientifiques est de permette aux pays en voie de développement d'accéder gratuitement à d'importantes collections de littérature scientifique.

Ces trois collections de revues scientifiques sont gratuites pour la plupart des pays d'Afrique et d'Asie. Pour ce faire, il faut seulement remplir sur Internet le formulaire d'inscription ; ensuite vous est transmis un accord à signer sur les modalités d'utilisation et des instructions de démarrage. De grandes maisons d'éditions telles que CABI Publishing, Elsevier, Lippincott, Williams & Wilkins, Nature Publishing Group, Oxford University Press, et John Wiley & Sons participent à ce projet et mettent en ligne plusieurs centaines de revues.

Dans l'ensemble le public interrogé n'utilise pas les bases de données: ils sont seulement 8,6% à les utiliser dont une fille et deux enseignants. Un seul enseignant chercheur en Biochimie de l'échantillon a mentionné l'usage de la base de données PubMed.

La raison principale de la non utilisation des bases de données reste la méconnaissance de leur existence.

L'AUF apporte un appui technique et financier aux professeurs qui souhaitent mettre en ligne leurs cours dans une logique d'autoformation des étudiants et de complémentarité avec leurs enseignements traditionnels.

36 La Bibliothèque Nationale de Médecine des Etats-Unis d'Amerique

L'objectif visé étant de stimuler une production de contenus scientifiques francophones et de valoriser la circulation des savoirs et connaissances du Sud et de l'Est par le biais des technologies de l'information. L'ensemble de ces ressources est gratuitement mis à la disposition de la communauté scientifique francophone37

A ce jour 25 revues électroniques scientifiques francophones en libre accès ont été créées ou sont en cours de création, avec le soutien technique et financier de l'AUF et sont accessibles depuis le site de l'infothèque francophone38

Nous nous sommes intéressés au degré d'utilisation de ces ressources pédagogiques et scientifiques par la communauté universitaire malienne.

Selon les résultats de nos entretiens, ces ressources ne sont presque pas utilisées de surcroît, elles sont méconnues de la plupart des sujets de notre entretien. Problème de communication? 80% des personnes interrogées ont déclaré ne jamais utiliser ces revues électroniques. 13,1%

avaient souligné l'utilisation des revues électroniques lors de l'enquête exploratoire. Ce qui n'est pas loin du résultat des entretiens. La réalité est que la plupart des personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenus ignore l'existence de ces ressources. Serait-ce dû à un manque de communication et de promotion?

Quant aux cédéroms d'autoformation et aux cours, seulement 17,1% des enquêtés s'en servent. 91,4% de nos interlocuteurs ne se servent pas des bases de données dans la recherche d'information en ligne. Sur tous ces points, une fois de plus, les filles sont beaucoup en retrait par rapport aux autres profils. Seulement 1 fille sur 10 utilise les revues électroniques. Nous avons obtenu le même nombre quant à l'utilisation des bases de données. Enfin, seulement 2 filles sur 9 utilisent les cédéroms.

6. Les cours en ligne soutenus par l'AUF

Avec le site, "Cours en ligne", également décliné sous la forme d'un cédérom, l'AUF donne accès à un recueil de cours en ligne entièrement réalisés, avec son appui, par des enseignants des pays francophones du Sud et de l'Est.

Un des objectifs de l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) est de faciliter les transferts d'expertise et de connaissances en favorisant notamment l'intégration des technologies éducatives dans les pratiques pédagogiques des enseignants. L'initiative "Micro-projet " s'inscrit dans cette

37 Source : site de l'infothèque francophone http://infotheque.info/article/203.html (dernière consultation juillet 2008)

38 Source : site de l'infothèque francophone http://infothque.info/article/215.html (dernière consultation juillet 2008)

démarche et vise à aider des enseignants du Sud à mettre en ligne tout ou partie d'un cours, dans une optique d'autoformation pour les étudiants.

Les enseignants et leurs universités restent propriétaires de leurs programmes, l'AUF acquérant, sous la forme d'une aide financière, les droits de diffusion et de distribution du cours ainsi réalisé, celui-ci étant gratuitement accessible à l'ensemble de la communauté scientifique. Depuis le lancement du programme en 2002, les projets sélectionnés représentent quatre grandes catégories disciplinaires : informatique, électronique et communication, agronomie et sciences médicales, sciences fondamentales (chimie, mathématiques), sciences de la vie et de la terre et droit et économie.

Le recueil de ces cours en ligne est complété par d'autres ressources pédagogiques, coproduites entre universités du Nord et du Sud avec le soutien de l'AUF, ainsi que par des témoignages d'enseignants.39

Nous avons sondé nos interlocuteurs sur l'utilisation de ces cours produits à leur intention. Aucun d'eux ne les utilise. Très peu ont déclaré utiliser rarement la version cédérom de ces cours pourtant disponible dans la bibliothèque du centre. Cette utilisation se produit seulement lorsque le CNFB rencontre des problèmes techniques ce qui est rare, donc à l'absence de la connexion Internet.

7. Le projet "Infothèque francophone"

L'Infothèque francophone est un site Web de l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Il référence des ressources pédagogiques et scientifiques disponibles en texte intégral sur Internet.

Son principal objectif est d'aider les étudiants francophones du Sud à trouver facilement sur Internet les informations qui peuvent leur être utiles pour réviser leurs cours, s'auto-former ou réaliser leurs travaux de recherche. Organisée autour d'un catalogue des ressources pédagogiques et scientifiques francophones, elle comprend également une sélection de sites et diffuse des actualités.

Au Mali, deux étudiants de la "Filière Métiers du livre " de la FLASH participent à l'alimentation de cette catalogue notamment dans les disciplines "Information- communication" et "sciences de l'ingénieur".

L'infothèque est la vitrine principale à partir de laquelle sont accessibles les revues

39 Source: site cours en ligne http://www.coursenligne.refer.org/article.php3?id article=5 (dernière consultation juillet 2008)

électroniques, les cours en ligne ainsi que les ressources d'autoformations coproduits et soutenus par l'AUF.

Nous nous sommes entretenus avec nos interlocuteurs sur l'utilisation de ce portail dans leur recherche d'information.

Seulement 4 personnes interrogées (1 étudiant et 3 enseignants) se servent du portail "infothèque francophone" dans leur recherche d'information. Les 36 autres personnes ignorent l'existence du projet bien qu'il soit signalé sur les sites du campus, de celui de l'AUF et sur les affiches.

8. Téléchargement:

Le téléchargement fait partie des usages Internet des personnes interrogées. Les étudiants sont les grands amateurs du téléchargement, en premier lieu ceux qui possèdent des ordinateurs portables et qui sont classés dans le profil "grands utilisateurs". Cependant 4 personnes du profil "petits utilisateurs" dont 1 fille et 3 garçons (étudiants) ainsi que 2 enseignants ont souligné dans leurs propos avoir recours au téléchargement. Il s'agit notamment de:

- téléchargement de logiciels et de mises à jour de logiciels;

- téléchargement de jeux et de la musique (ce qui est interdit au CNF);

- téléchargement de cours audio et visuels

Le téléchargement de fichiers est très majoritairement le fait d'un public à la fois jeune et masculin: étudiants dans le secteur des technologies ou, plus largement, amateurs de logiciels, de jeux ou d'images numérisées (Pouts-Lajus, 1999)

Ces derniers temps, beaucoup d'étudiants ont vu leurs comptes bloqués automatiquement et pour cause de dépassement de quota. A la suite d'une vérification, l'administrateur réseau s'est rendu compte que la majorité de ceux qui dépassent leur quota, sont de grands consommateurs de fichiers audio notamment de musique. Des lors des mesures ont été prises pour ralentir les téléchargements. Le temps qu'ils mettent désormais pour télécharger un fichier est très long. Cette nouvelle mesure les a contraints à diminuer cet usage.

9. Utilisation du site du CNFB:

Les universitaires consultent fréquemment et massivement le site du CNF de Bamako. Ils sont environ 75% à avoir déclaré se rendre fréquemment sur le site du CNF. La raison principale de leur visite reste d'abord, la consultation des boites électroniques sur le domaine REFER (webmail):

60% des répondants utilisent le webmail du CNF. En effet, le domaine REFER sert de liste de diffusion au CNF pour informer les abonnés sur les opportunités de bourses. C'est un canal stratégique de communication pour atteindre les abonnés. Ensuite, arrive la consultation des autres rubriques du site notamment:

> Annonces/Actualités (17,1%)

> Ressources en lignes (5,7%)

Le formulaire de recherche de documents primaires disponible sur le site est surtout utilisé par les étudiants de la FMPOS et de la FLASH pour envoyer leurs demandes de documents.

Les universitaires mentionnent rarement la rubrique «Bibliothèque du Campus» qui est un lien vers la liste des documents disponibles au CNF de Bamako. Ces documents sont sous-exploités.

7 filles sur 11 n'utilisent pas le site du CNF. Elles ignorent l'existence du site. Les 4 qui se rendent sur le site le font uniquement dans le but de consulter leurs boites.

10. Comportement d'usage

La majorité du public interrogé se servent des moteurs40 de recherche notamment de Google sans pour autant maîtriser les principales fonctionnalités. Ils ont la plupart du temps appris d'eux mêmes ou auprès des amis qui eux mêmes ne se contentent que du minimum. La plupart des répondants font leur recherche au hasard jusqu'à ce qu'ils trouvent l'information recherchée car ne maîtrisent pas les techniques de recherche.

Généralement ce public, à l'exception des «grands utilisateurs», a découvert l'Internet en même temps que l'ordinateur. Dans ce contexte, c'est tout à fait logique que le «tâtonnement » et les hésitations fassent partie du lot quotidien des usages de l'outil. Avec un tel comportement, sans l'aide d'une personne expérimentée on a vite fait de se décourager.

Comment consultent-ils les ressources électroniques sur Internet?

A cette question, nous avons obtenu 3 types de réponses:

- le premier groupe de réponses: ils préfèrent lire à l'écran et prendre note. Ils impriment très rarement pour des raisons financières. Ce sont dans la majorité des cas des étudiants en DEUG2 ou L3 (profil «petits utilisateurs»);

- le deuxième groupe de répondants est constitué du profil «grand utilisateurs».Ils enregistrent systématiquement tout ce qui les intéresse sur leurs disques durs pour ensuite exploiter à la maison;

- Troisième groupe (ils sont majoritaires): ce sont ceux qui impriment le plus souvent mais

40 En terme d'usage, ce sont les moteurs de recherche qui arrivent en tête

enregistre parfois sur les supports amovibles. Dans ce groupe, on note la présence des apprenants FOAD qui sont les plus grands consommateurs de rames papier et d'encre. Ils impriment systématiquement tous les cours depuis la plate forme. Ils sont généralement des professionnels et n'ont pas suffisamment de temps à passer devant un écran. Un autre facteur qui les inciterait à recourir à l'impression massive, est sans doute le tarif préférentiel qui leur est accordé41. Dans ce groupe, on rencontre également quelques éléments des profils susmentionnés.

La plupart des internautes ont souvent recours à l'aide de l'animateur pour les orienter dans leurs usages: les enseignants et les filles en sont les principaux demandeurs.

Pour ce qui concerne les filles, elles ont le plus souvent découvert Internet récemment et ne sont pas tout à fait régulières dans leur usage.

Très peu de personnes parmi le public interrogé utilisent Internet en dehors du CNF. Les étudiants, le plus souvent naviguent seuls ou en binôme ou encore en groupe lorsqu'ils ont des travaux de groupe à rendre ou un TP à faire. Ce regroupement dérange très souvent leurs voisins immédiats et nécessite l'intervention de l'animateur. La configuration actuelle de la salle ne permet pas ce travail en groupe.

Le public interrogé déclare ne pas se servir des signets42 par simple ignorance de leur existence mais par contre se sert beaucoup des espaces personnels dédiés sur le serveur pour sauvegarder les résultats de recherche.

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