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Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs dans un espace en voie de métropolisation : analyse du cas tarn-et-garonnais

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par Cédric VANDAELE
Université de Toulouse-le-Mirail - M1 IUP Aménagement et développement territorial 2008
  

Disponible en mode multipage

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    Institut Universitaire Professionnalisé « Aménagement et Développement Territorial »
    UFR Géographie et Aménagement Daniel Faucher - Université Toulouse-Le Mirail
    Master 1 - juillet 2008

    Comment mesurer la capacité de

    structuration des bourgs dans un espace

    en voie de métropolisation :

    Analyse du cas tarn-et-garonnais

    Cédric Vandaele

    Rapport de stage
    Stage effectué auprès de la DDE de Tarn-et-Garonne
    - Bureau de l'Observation des Territoires -

    Ces villes s'animent et vivent de leurs relations avec les campagnes environnantes, les jours de marché, de concours agricoles, de foiresexpositions. Mais elles ont chaque année d'avantage de difficultés à sauvegarder leurs fonctions, d'abord par-ce qu'autour d'elles la population rurale diminue ou vieillit ; ensuite parce que le progrès jouant, la grande ville fait sentir directement son influence sans plus avoir besoin du relais de la petite ville-marché. Une déviation routière qui n'incite plus les automobilistes à s'arrêter, la fermeture de la ligne ferroviaire, la fermeture d'un tribunal, celle d'une usine, et l'équilibre biologique de la ville est compromis. [...] Cette évolution peut se retourner avec une ou plusieurs implantations industrielles, la découverte d'une vocation touristique, l'amélioration des équipements scolaires, sanitaires et hôteliers.

    P.PINCHEMEL La France, Tome 2, 1981 (p. 339)

    Remerciements

    Je tiens à remercier :

    Mon maître de stage Patrice Cancet et tout le personnel du Bureau de l'Observation des Territoire : Marilyne Belloc, Tony Béréni, Pascal Delacourt, Brigitte Deltorn et Claire Portet (MISA) pour leur disponibilité, leur conseil et leur aide ;

    Ma directrice de mémoire Mariette Sibertin-Blanc pour ses encouragements, corrections et conseils ;

    Ainsi que ma famille et mes proches pour leurs relectures.

    Sommaire

    Remerciements 7

    Sommaire 9

    Introduction 11

    PARTIE 1 : Contexte

    La définition générale du bourg 14

    Quel rôle joue le bourg dans le département du Tarn-et-Garonne ? 17

    Un département en voie de métropolisation 23

    Un point d'appui pour les politiques publiques 27
    PARTIE 2 : Méthodologie

    Construction d'une méthodologie en fonction des enjeux tarn-et-garonnais36

    Adaptation de l'étude aux mutations des statistiques 50
    PARTIE 3 : Résultats

    Les résultats thématiques et intermédiaires 62

    Typologie finale 80

    Etude approfondie de l'organisation urbaine par découpages territoriaux 97

    Conclusion 105

    Bibliographie 111

    Annexes 115

    Introduction

    Le Tarn-et-Garonne connaît depuis une trentaine d'années de nombreux changements qui affectent le territoire. Le phénomène de métropolisation, qui se caractérise par une concentration des emplois, équipements et services sur les pôles urbains, s'est accentué sur les deux plus grandes villes de la région Midi-Pyrénées : Toulouse et Montauban. Cette métropolisation modifie les logiques territoriales. En effet, à proximité des centres urbains importants, de nombreuses petites communes n'arrivent pas à créer un développement économique ou proposer des services à leur population. Le pôle urbain, par la concentration d'activités économiques et de services, rend ainsi les territoires limitrophes dépendants.

    Subissant l'attractivité des pôles urbains, de nombreuses petites villes et bourgs ont des difficultés à maintenir les emplois et les services de proximité sur leur territoire.

    Hors des grandes agglomérations, les territoires ruraux s'organisent, généralement, autour de bourgs-centres qui détiennent un certain poids dans l'animation locale. En effet, on y trouve, à des degrés divers, les emplois et les services nécessaires à la vie courante. Ces véritables noeuds stratégiques arrivent, selon les conjonctures locales et leur disposition géographique, à opposer une résistance plus ou moins grande à l'encontre des grandes villes.

    C'est dans ce contexte que la Direction Départementale de l'Equipement (DDE) du Tarn-etGaronne a souhaité mener une étude sur les bourgs pour connaître leur structuration sur le territoire et en déduire leurs capacités de résistance face aux phénomènes de métropolisation.

    Les bourgs-centres et les petites villes du département, qui ont longtemps structuré l'espace rural, ont-ils encore, aujourd'hui, un rôle à jouer ?

    Des études semblables ont été menées sur différents territoires, notamment sur le Département du Gers. L'analyse de l'armature urbaine gersoise a ainsi permis d'éclairer les acteurs qui interviennent dans l'aménagement de ce territoire.

    Ainsi, l'enjeu de cette étude est de montrer les développements hétérogènes des bourgs à partir de leur propre histoire et des influences extérieures qu'ils subissent pour orienter l'intervention des politiques publiques.

    Cette analyse de l'armature urbaine départementale se déroule cependant dans un contexte particulier, puisque depuis 2004, l'Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques (INSEE) a modifié sa collecte de recensement. Les premiers résultats, encore très précaires, ne permettent pas, à ce jour, d'avoir une image statistique récente et homogène du territoire.

    Cette carence statistique est une problématique actuelle pour toutes les études territoriales. Pour obtenir l'image la plus objective possible du territoire, l'observateur doit donc rechercher d'autres sources et utiliser de nouveaux instruments.

    L'étude des bourgs s'inscrit dans cette démarche. Nous avons pris le partie d'exploiter de nouvelles bases de données pour les confronter à des statistiques encore aujourd'hui disponibles. Ce travail expérimental a nécessité une analyse approfondie sur la qualité, la pertinence ou encore le mode de constitution des indicateurs choisis.

    Pour analyser la capacité de structuration des bourgs dans le Tarn-et-Garonne, nous avons utilisé plus d'une centaine d'indicateurs que nous avons organisés suivant une méthodologie. Nous avons souhaité ouvrir le plus possible le spectre d'observation afin d'analyser et comprendre les différentes facettes des bourgs. A cet effet le « dire-d'experts » des acteurs de l'aménagement du territoire rassemblés au sein d'un comité technique a été nécessaire pour suivre et valider l'étude.

    Ce travail s'organise en trois parties :

    - Une première partie précise le contexte de l'étude : elle rappelle les notions des bases
    utilisées et positionne le département de Tarn-et-Garonne dans le contexte régional.

    - La deuxième partie s'attache à détailler la méthodologie employée pour mesurer la capacité de structuration des bourgs de Tarn-et-Garonne à partir d'indicateurs construits sur la base de différentes bases de données.

    - La dernière partie détaille les résultats obtenus, d'abord de façon thématique, puis synthétique. Enfin les résultats obtenus sont analysés à échelle plus fine pour mettre en évidence les logiques d'organisation des bourgs par territoire.

    Partie 1 :

    Contexte

    I) La définition générale du bourg

    A) Une délimitation statistique difficile

    La définition du bourg en France n'est pas claire : la présence de plus de 36 000 communes sur le territoire français avec 80 % d'entre elles qui recueillent moins de 2 000 habitants (mais ne regroupant qu'un 1/4 de la population française) complexifie la lecture du territoire.

    Quelle différence y a-t-il entre un bourg, un village ou encore une petite ville ? La définition de l'objet bourg n'est pas évidente et elle peut varier selon les caractéristiques du territoire. Un bourg isolé du massif central n'aura pas les mêmes spécificités qu'un bourg dans la périphérie parisienne et cela autant par la différence du poids démographique que par les fonctions variées qu'ils peuvent exercer.

    L'INSEE ne prend pas en compte dans ses analyses l'échelon du bourg mais l'intègre plus généralement dans l'appellation d'unité urbaine : une agglomération comportant sur son territoire une zone bâtie d'au moins 2 000 habitants où aucune habitation n'est séparée de la plus proche de plus de 200 mètres.

    Ce manque de précision a amené différents chercheurs à développer des définitions, selon des seuils ou des fonctions, pour décrire le bourg.

    R.BRUNET caractérise le bourg ainsi : « Entre ville et village, [il] est une petite agglomération qui se distingue des villages voisins par la tenue régulière d'un marché, par des magasins et des services élémentaires. Le réseau des bourgs se distribue plus ou moins selon le modèle des lieux centraux »1. Statistiquement J.RENARD situe le bourg : « entre les communes rurales au nombre de 30 000 et les villes qui ont entre 5 000 et 20 000 habitants au nombre de 500/600 »2. Cet « être hybride » entre campagne et ville est délimité plus précisément par J.P LABORIE qui le détermine dans une fourchette allant de 2 500 à 5 000 habitants. F. BRAUDEL pour sa part définit le bourg à partir des fonctions qu'il exerce : il possède un « niveau d'équipements capable de satisfaire la population du bourg et

    1 BRUNET R. Les mots de la géographie, dictionnaire critique, collection Dynamiques du territoire, La documentation française, 2005

    2 LABORIE J-P. et RENARD J. (dir.) Bourgs et petites villes, collection Villes et territoires, Presses universitaires du Mirail, 1998

    l'espace environnant « là où se tient le marché » ; le bourg rural est « au sortir du village, la première dénivellation sur le chemin de la vraie ville » 1.

    Le bourg a exercé historiquement une fonction importante dans la structuration de l'espace rural et peut être comparé au chef lieu de canton. Le chef lieu de canton, subdivision administrative du département, regroupe en majorité des services que n'ont pas les autres communes rurales. Il est l'échelon d'élection des conseillers généraux et on peut souvent y trouver une gendarmerie ou encore un centre de perception, des services que n'ont pas d'autres communes de plus petite taille.

    B) La prise en compte de l'espace environnant

    Même si la qualification du bourg reste incertaine, beaucoup de chercheurs semblent adhérer à l'idée que le bourg, intégré dans une armature urbaine hiérarchisée, structure et organise son territoire environnant. Ainsi le bourg ne peut pas être considéré valablement sans la prise en compte de son environnement.

    Le géographe W.CHRISTALLER et l'économiste A.LOSCH ont élaboré en 1933 la théorie des lieux centraux. Ils intègrent le bourg au sein d'une organisation hiérarchisée d'un réseau de villes selon un niveau de services qu'elles offrent et leur disposition spatiale. La petite ville regroupe des fonctions essentielles pour satisfaire les besoins et donc attirer une population rurale de proximité. Ce modèle est significatif dans un espace géographique homogène avec des caractéristiques semblables. Les phénomènes exogènes comme la mondialisation ou la métropolisation et les spécificités locales ne sont pas pris en compte dans ce modèle.

    L'aire d'attraction des bourgs, semblable au modèle des aires urbaines des grandes agglomérations, est indispensable à prendre en compte pour mesurer sa capacité de structuration afin de le différencier des autres communes.

    La DATAR a commandé en juillet 2003 à une équipe pluridisciplinaire regroupant l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), le ministère de l'agriculture, l'Institut Français de l'Environnement (l'IFEN) et l'INSEE une étude mesurant la capacité de structuration des bourgs et petites villes au sein de l'espace rural. L'objectif est d'arriver à

    1 BRAUDEL F. L'identité de la France Tome 1, Espace et Histoire, Arthaud, 1986

    délimiter des territoires dépassant les frontières administratives, où une population effectue la majorité de ses actes « courants ».

    Pour cela deux critères ont été pris en compte : l'accès à l'emploi et aux services à la population.

    A la suite de cette étude, le territoire de la France métropolitaine, en dehors des grandes agglomérations, a été divisé en 1 745 bassins de vie des bourgs et petites villes.

    Regroupant 21 millions de français, ces espaces d'attraction des bourgs sont peuplés en moyenne de 1 200 habitants. Mais le travail commandé par la DATAR apporte surtout des informations sur la grande diversité des bassins de vie de l'espace rural qui se différencient par leur degré d'équipements et les facilités d'accès.

    A une échelle plus large, la notion de pays constitue une entité homogène qui a une cohérence socio-économique. J.RENARD le définit comme : « un territoire fortement cimenté par des interactions complexes de nature socio-économiques, culturelle et patrimoniale ». A ce jour, il existe deux notions de pays. Le pays de taille importante (regroupant plusieurs communautés de communes), initié en 1995 par la Loi d'Orientation de l'Aménagement du Territoire (LOADT), qui sert aux politiques locales de territoire de projets. Quatre ans plus tard, la loi d'orientation de l'aménagement et du développement durable du territoire (LOADDT) complète les premiers textes législatifs en préconisant la constitution des Pays sur une « cohésion géographique, économique, culturelle et sociale suffisante » et de les organiser « sur la trame de l'armature urbaine, les pôles ruraux, les villes petites et moyennes ».

    L'autre pays à taille plus modeste (à l'échelle cantonale ou intercommunale) est organisé autour d'un bourg qui joue le rôle d'intégrateur. « Le pays est alors la création des hommes qui entretiennent entre eux des relations essentielles et qui trouvent régulièrement leurs concrétisation au bourg dans le cadre d'échanges »1. Le pays, vu sous cet angle correspond à la zone d'influence qui gravite autour d'un bourg-centre.

    Cette définition générale montre, que le bourg détient une place centrale au sein de l'espace rural en l'animant et en le structurant.

    Cependant le département du Tarn-et-Garonne, historiquement organisé par l'activité agricole
    connaît depuis une trentaine d'années d'importantes mutations. En effet, la croissance des
    grandes villes régionales à l'image de la métropole toulousaine, modifie les territoires

    1JACOB N. Bassins de vie et notion de pays in J.P LABORIE et J.RENARD (dir.) Bourgs et petites villes, collection Villes et territoires, Presses universitaires du Mirail, 1998, pp. 109-116

    environnants. Les bourgs centres et petites villes du département, qui ont longtemps structuré l'espace rural, ont-ils encore un rôle à jouer ?

    II) Quel rôle joue le bourg dans le département

    du Tarn-et-Garonne ?

    Le département du Tarn-et-Garonne situé au centre de la région Midi-Pyrénées

    Source : IGN

    A) Une activité agricole prédominante

    Le Département du Tarn-et-Garonne a été crée en 1808, par décret impérial de Napoléon I, sur la réunion de fragments détachés des départements voisins : Aveyron, Haute-Garonne, Gers, Lot et Lot-et-Garonne. Du coup, le département comporte des entités paysagères variées coupées par les trois cours d'eau que sont la Garonne, le Tarn et l'Aveyron. Les bourgs tarn-et-garonnais présentent donc des profils différents par leur architecture : de la brique dans le Sud et le long de la vallée de la Garonne et de la pierre dans

    les gorges de l'Aveyron et sur les pré-causses du Nord ; les grandes propriétés de la Lomagne architecturalement proches du modèle gascon n'ont rien en commun avec les pavillons à la toulousaine des Coteaux de Monclar.

    Cette diversité est également perceptible au niveau de l'économie départementale. Après avoir connu au début du XIXe siècle une prospérité comparable, ou même supérieure à celle des autres régions française, l'activité économique est restée relativement à l'écart du mouvement d'industrialisation de la fin du XIXe. Les activités traditionnelles prédominent comme la minoterie, le textile, la métallurgie ou encore la faïencerie.

    Le Département d'une superficie de 3 720 hectares (l'un des plus petits de France - 8,2 % de la superficie de Midi Pyrénées) est cependant principalement tourné vers l'agriculture (60% de la surface départementale est valorisé par l'agriculture) ce qui peut masquer le potentiel industriel.

    D'une part, les nombreuses terrasses et vallées fertiles de la Garonne et du Tarn sont propices à l'arboriculture fruitière avec une prédominance du pommier et la culture extensive de céréales (40 % de la Surface Agricole Utilisée - SAU). Le développement de la production de bois se localise également aux abords des cours d'eau avec la plantation de peupliers (55% de la production régionale). Ces grandes cultures en croissance ces dernières années et la production fruitière sont ventilées en circuits longs.

    D'autre part, les zones arides, pentues et accidentées comme celles des Causses du Quercy blanc sont plutôt vouées à l'élevage de bovins et les terrasses de la Garonne et du Tarn offrent des conditions idéales pour le développement de la vigne labellisée.

    De nombreux villages et bourgs situés sur la partie Nord et Ouest présentent donc des profils typiquement agricoles. Ces bourgs agricoles « éloigné[s] de l'influence des villes [jouent] souvent un rôle déterminant »1. Ainsi J.P POUSSOU souligne que la petite ville représente un maillage essentiel de l'espace à partir du XIIe car elle est le premier degré de la hiérarchie urbaine et elle est indispensable à l'espace rural. Ces petites villes peuvent regrouper des services : équipements de collecte, de conditionnement, de production et proposer une main d'oeuvre locale. Historiquement, la polyculture des agriculteurs servait à l'autosuffisance du bourg et de son environnement. Le bourg avec ses infrastructures de base, jouait alors une

    1 POUSSOU J.P. Bourgs centres et espaces fragiles in LABORIE J.P et RENARD J. (dir.) Bourgs et petites villes in op. cite

    place déterminante et permettait aux agriculteurs de revendre leur production en circuit court. L'ouverture des marchés et l'avènement de l'agriculture « industrielle », dans les années soixante-dix en recherche constante de rendement et de compétitivité, a modifié le rôle et la place des bourgs ruraux. Ainsi selon J.P LABORIE : « la ville n'est même plus un premier relais dans le circuit de commercialisation »1 mais elle développe par la mutation de l'agriculture de nouvelles fonctions.

    En effet la reconfiguration des exploitations par le remembrement, le besoin croissant d'intrants ou encore l'augmentation des transactions financières créent de nouveaux services et métiers qui permettent de diversifier l'économie de ces villes (magasins de matériels, coopératives, services,...) et fixer les populations tentées par l'exode rural.

    Répartitions des exploitations agricoles selon leurs productions principales

    (En % de l'ensemble des exploitations)

    Source : DDAF 82/DRAF (SRISE) - enquête Structure 2005

    Aujourd'hui, à l'image de la France le nombre d'exploitations en Tarn-et-Garonne a tendance à diminuer alors que les surfaces augmentent : le nombre de celles de plus de 50 hectares a doublé entre 1988 et 2000 pour atteindre 20 % de l'ensemble des exploitations.

    La réduction des effectifs dans l'agriculture (effondrement de 31 % des emplois agricoles en Tarn-et-Garonne entre 1990 et 1999) a incité au développement de coopératives qui permettent de mutualiser les moyens et proposer des produits compétitifs sur le marché mondial.

    1 LABORIE J.P Les petites villes, Edition du CNRS, 1979

    B) Une industrie qui se développe tardivement

    Cette dominance agricole a été l'un des leviers du développement de l'industrie. La fabrication au XIXe des balais en sorgho autour de Grisolles et la manufacture du chapeau de paille à Septfonds et Caussade ont participé entre autre, à l'émergence industrielle du département. D'autres activités se sont développées durant l'ère industrielle comme la cimenterie dans les gorges de l'Aveyron, la métallurgie à Castelsarrasin, la papeterie à Montech ou encore les usines de fonderie sur Caussade.

    Mais les crises industrielles et la mondialisation ont eu des répercussions sur de nombreuses petites villes et bourgs du Tarn-et-Garonne. « La deuxième moitié du XIXe est pour le Tarnet-Garonne une période de déclin. En 50 ans, le département perd un habitant sur quatre. [...] Les industries qui faisaient la richesse de la région au XVIIIe ont fortement décliné. »1. Cette crise est marquée par le recul de l'activité dans les branches des industries intermédiaires suite aux conséquences de l'automatisation de certains procédés de fabrication et aux délocalisations dans des pays à main d'oeuvre à bas coût.

    Pour faire face à ces difficultés économiques, la production industrielle se recentre sur des branches à forte valeur ajoutée où la recherche de rentabilité et de productivité domine. Cette tendance va selon J.P LABORIE « à l'encontre de la valorisation des avantages de la localisation [des usines et des entreprises] dans les petites villes »2. Ce sont les industries traditionnelles (textile, habillement, cuir, chapellerie,...) liées aux potentialités locales qui sont les plus touchées car elles proposent une faible valeur ajoutée et emploient une main d'oeuvre peu qualifiée.

    Néanmoins de grands équipements comme la centrale nucléaire de Golfech ou encore l'usine d'aluminium Tréfimétaux sur Castelsarrasin ont eu un effet levier sur le territoire. La centrale nucléaire de Golfech, construite dans les années 80, a par exemple mobilisé de nombreuses entreprises du bâtiment pour sa construction et elle emploie 670 personnes pour son fonctionnement (données EDF). Néanmoins ces grandes implantations accentuent le caractère mono-industriel des bourgs ce qui accroît la fragilité d'un territoire.

    1 KAYSER B. Atlas régional et départemental de Midi-Pyrénées, Edition Tarn-et-Garonne, 1985

    2 LABORIE J-P. et RENARD J. (dir.) Bourgs et petites villes in op. cite

    En guise d'illustration, la fermeture en 2002 de l'usine Valéo, localisée sur la commune de Labastide-Saint-Pierre et spécialisée dans les câblages électriques pour automobiles, a par exemple bouleversé le bassin d'emploi local par le licenciement de 450 salariés.

    Les différentes crises ont changé le tissu industriel. Les grandes entreprises et usines héritées de l'ère industrielle ont souvent été remplacées par des petites et moyennes entreprises. Leur émergence est une réponse au processus d'externalisation de nombreuses grandes entreprises et à la demande croissante de « services à la personne ». Parfois regroupées en Systèmes Productif Locaux (SPL), les PME et PMI peuvent être le moteur d'un territoire. L'intervention des politiques locales est généralement indispensable pour structurer et aider l'implantation et le fonctionnement de ces entreprises. Grâce aux évolutions technologiques (TIC), à la tertiarisation générale de l'économie et aux facilités de communication, les bourgs peuvent rendre leur territoire attractif et attirer des nouvelles entreprises.

    Localisation des établissements industriels de 50 salariés et plus en Tarn-et-Garonne

    Source : INSEE Midi-Pyrénées, Regards sur Tarn-et-Garonne, n°22-82, février 2006

    Le dynamisme économique du grand sud-ouest porté en partie par le pôle aéronautique
    toulousain a su développer et conforter l'économie sur un large territoire et notamment en

    Tarn-et-Garonne : depuis les années 90 on assiste à la création de nombreux emplois (4 000 nouveaux emplois en 14 ans- + 6 %). L'INSEE comptabilise début 2004 sur l'ensemble du Département 75 700 emplois (11 800 emplois non-salariés) dont un sur deux dans les métiers des services.

    Ainsi de nombreux sous traitants en construction aéronautique et spatiale se localisent dans le corridor Toulouse-Montauban. Le département bénéficie également d'une localisation favorable au croisement de deux grands axes de circulation : Narbonne-Bordeaux et Toulouse-Paris. Ce carrefour stratégique a été favorable au développement de nombreuses zones d'activités. Ainsi la plateforme multimodale Eurocentre qui se trouve à la limite du département, dispose de 300 hectares de terrains équipés d'activités industrielles, de transport, de logistique et de services. A ce titre, l'agence de développement économique 82 fait savoir qu'elle étudie un projet de plateforme logistique internationale « d'une surface de 300 hectares [qui] se réalisera au sud du département sur les communes de Montbartier, Labastide Saint-Pierre et Campsas en liaison directe avec le carrefour autoroutier A 20/A 62 »1.

    Répartition des emplois selon les secteurs d'activités

    Source : INSEE Midi-Pyrénées, Regards sur Tarn-et-Garonne, n°29-82, avril 2008

    Mais le moteur industriel du département dépend principalement de l'activité agricole. En
    effet début 2004 l'industrie emploie dans le département 8 600 salariés dont 31 % dans les

    1 Schéma départemental d'organisation économique, L'agence de développement économique 82, juin 2006

    branches de l'agroalimentaire. Cette branche industrielle est particulièrement dynamique comme le montre l'augmentation spectaculaire des effectifs (40 % en quatorze ans) 1. L'activité fruitière a induit le développement de nombreux emplois dans le stockage, conditionnement, transformation et le transport localisés principalement sur les grandes villes comme Moissac, Castelsarrasin et Montauban.

    Le pôle fruitier de Moissac a orienté une grande partie de sa production sur la démarche qualité, illustrée par l'AOC Chasselas, ce qui a permis de rester compétitif et d'accéder au marché national et international via les groupes de grande distribution.

    La force économique départementale s'accompagne cependant d'un taux de chômage des plus importants de la Région Midi-Pyrénées et de France (11 %). Ceci peut s'expliquer d'une part, par l'obligation d'ouverture de certaines industries traditionnelles très spécialisés au marché mondial et d'autre part par l'afflux important de nouveaux arrivants sur le département que le marché du travail n'arrive pas à absorber.

    III) Un département en voie de métropolisation

    Une grande partie du Tarn-et-Garonne est sous l'influence de la métropole toulousaine. La forte croissance de la population en est l'un des indicateurs. Le Département connaît une croissance démographique (croissance de 1,2 % entre 1999 et 2004) due principalement à l'arrivée de nouvelles populations : l'excédent migratoire atteint 2 400 personnes par an en moyenne depuis 1999. Ainsi les derniers recensements montrent que le Tarn et Garonne a gagné 12 300 nouveaux habitants entre 1999 et 2004 pour arriver en 2005 à 221 300 habitants avec une densité de 60 habitants/km2. Les projections démographiques de l'INSEE2 prévoient selon un scénario central (prolongement des tendances démographiques récentes en matière de fécondité, mortalité et migrations externes) un gain de 37 000 nouvelles personnes d'ici 2030 (soit une hausse de 17%).

    Cet afflux a pour conséquence une augmentation des constructions sous forme pavillonnaire
    (8 150 logements individuels purs autorisés entre 1999 et 2004) et sous les formes collectives

    1 Regards sur Tarn-et-Garonne, INSEE Midi-Pyrénées Publications, numéro 22-82, février 2006

    2 INSEE Midi-Pyrénées Projections de population départementales en Midi-Pyrénées à l'horizon 2030, Dossier de l'INSEE n° 143, octobre 2007

    et individuelles groupées (6 200 logements autorisés entre 1999 et 2004)1 localisées principalement sur la partie sud du département et plus particulièrement dans la périphérie de Montauban et le long des axes de communication.

    Les bourgs touchés par cette dynamique résidentielle se caractérisent généralement par une population jeune qui provoque une hausse de natalité. L'arrivée de nouveaux ménages bouleverse la structure traditionnelle de la population d'origine.

    Mais la métropole toulousaine influence le sud du département surtout par l'attraction d'actifs. L'étude « Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous l'influence croissante de Toulouse »2 réalisé par l'INSEE Midi-Pyrénées montre qu'en 2004 près de 20 % des 66 000 salariés qui résident en Tarn-et-Garonne travaillent à l'extérieur du département. La majorité de ces actifs sortants se rendent en Haute-Garonne (six sur dix) ce qui confirme le dynamisme du couloir Toulouse-Montauban. Ces échanges importants entre l'aire urbaine et le faisceau nord ont tendance à augmenter entre 2001 et 2006 de 13 % sur l'autoroute A62 (soit 12 800 déplacements en 2001 et14 500 en 2006) et de 18,5 % sur la RD 813 (soit 36 000 déplacements en 2001 et 43 000 en 2006)3.

    L'augmentation de l'attractivité de Toulouse sur les territoires environnants s'explique par la confrontation des territoires à la mondialisation qui induit le processus de métropolisation. L'ouverture des territoires à la mondialisation a modifié les logiques économiques locales et a recomposé l'organisation des territoires proches des métropoles. En effet, le phénomène de la mondialisation analysé par P.MOREAU DEFARGES4 se décompose principalement en :

    · La production de masse où toutes les activités humaines s'inscrivent dans un système global d'échange. Cela contribue à transformer ce qui est sacré, exceptionnel, particulier, artisanal, réservé à un cercle restreint en quelque chose de banal, compétitif et facilement accessible.

    · La globalisation de l'argent induit par l'augmentation des mouvements financiers internationaux facilités par l'ordinateur, Internet et la dématérialisation des titres au sein d'un système bancaire mondialisé.

    1 Source SITADEL

    2 INSEE Midi-Pyrénées Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous l'influence croissante de Toulouse, 6 pages de l'INSEE, n°110, mai 2008

    3 Déplacements totaux entre 2001 et 2006

    4 MOREAU DEFARGES P. La mondialisation, Que sais-je ?, Presses Universitaires de France, 1997


    · L'internationalisation des entreprises, rendue facile par l'effondrement des prix de transport et la réduction des barrières aux investissements étrangers. L'intégration de nouveaux pays dans les circuits internationaux avec des coûts de main d'oeuvre compétitif incite certaines entreprises à délocaliser.

    · La volatilité des investissements qui a pour conséquence de développer des entreprises temporaires sans attaches territoriales. Les entreprises qui ont une histoire sur un territoire se font de plus en plus rares.

    · L'externalisation du système productif. De nombreuses grandes entreprises lèguent certains champs de production ou des services à des sous traitants. Ces firmes réseau en interrelation peuvent fragiliser tout un bassin d'emploi lors de crises économiques.

    Toutes ces manifestations ont des répercussions sur les territoires dont le phénomène de métropolisation. Ainsi selon P.CLAVAL1 « la métropolisation est analysée comme le résultat des changements du système productif lié à la mondialisation et à diverses crises industrielles ». S.LEROY2 précise que « la ville se transforme, passant progressivement du mode « d'urbanisation » au régime de la métropolisation. Alors que les grandes agglomérations urbaines acquièrent une centralité mondiale spécialisée (financière, économique, culturelle, politique) et tendent à constituer un réseau métropolitain planétaire, apparaît une fragmentation accrue en termes de ségrégation socio-économique et une croissance des inégalités spatiales intra-métropolitaines ».

    Les transformations fonctionnelles et la concentration démographique des métropoles bouleversent le « hinterland » proche en réorganisant les aires urbaines en espaces discontinus et hétérogènes avec des centralités secondaires. Les unités inférieures, comme la petite ville et le bourg-centre s'intègrent au même titre que les autres communes banales dans cette large sphère sans réelle destination des différents rôles à jouer et des particularités de chacune de ces entités géographiques.

    Les effets de la métropolisation sur les communes périurbaines sont nombreux, mais deux tendances sont particulièrement caractéristiques : la métropolisation des achats et l'extension pavillonnaire des bourgs.

    1 CLAVAL P. (dir.) Mondialisation et Métropolisation, Géographes et Cultures, n°48, 2004

    2 LEROY S. Sémantiques de la métropolisation, L'espace géographique, n°1, 2000

    L'accessibilité, les facilités de transport et la création de grandes surfaces proposant une diversité de choix et de prix encouragent de nombreux habitants des communes périurbaines à effectuer leurs achats sur les grandes villes. De ce fait les achats alimentaires de base, créneau des commerces de proximité des bourgs, se font souvent en même temps que les achats plus rares sur les zones commerciales avec la présence de spécialistes vendeurs. Cette « métropolisation des achats »1 modifie l'offre en service et commerce des bourgs qui est en concurrence avec les aires de chalandise des grandes zones commerciales.

    Par ailleurs, de nombreux actifs travaillant sur une métropole voisine s'installent dans les bourgs proches des grandes agglomérations. Ces nouveaux arrivants sont attirés par l'attractivité des espaces ruraux, un foncier abordable et les facilités de déplacements. L'accueil des nouvelles populations a singulièrement modifié la morphologie urbaine et paysagère de certains bourgs. J.M FREYDEFONT2 liste une partie des conséquences de la phase d'urbanisation pavillonnaire : le creusement des déséquilibres démographiques et sociologiques, l'élévation des coûts fonciers, l'écart grandissant entre le niveau d'équipements/services et les attentes de la population ou encore l'inadéquation du réseau de voirie pour les flux pendulaires créant des nuisances sur le centre-ville. Du point de vue paysager (forme, architecture, densité,...), les nouvelles zones pavillonnaires peuvent contraster avec le bourg historique et traditionnel. F. CHIGNER-RIBOULON résume cette situation en considérant ces bourgs périurbains comme « des espaces en mutation entre une urbanité reconnue, mais pas toujours acceptée, et une ruralité quelque peu mythifiée, mais en voie de disparition »3.

    Le Tarn-et-Garonne et plus particulièrement la partie sud du département, est touché par l'attractivité et le rayonnement de la métropole régionale toulousaine. L'augmentation de la population, de la construction et des migrations pendulaires dans le corridor Toulouse-Montauban en sont des indicateurs significatifs. L'implantation de la future gare TGV au sud de Montauban et la plateforme logistique de Montbartier sont autant de grands projets qui devraient accentuer à court terme l'importance de cette entrée de l'aire urbaine de Toulouse.

    1 EDOUARD J.C. Les mutations commerciales des petites villes face à la métropolisation in CERAMAC L'avenir des petites villes, actes du colloque international de Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, novembre 2003

    2 FREYDEFONT Projet urbain et petites villes d'agglomération : spécificités ou généralisation ?

    3 CHIGNER-RIBOULON F. Les petites villes d'agglomération entre représentations d'hier et intégration à l'espace urbain in CERAMAC L'avenir des petites villes in op. cite.

    Ce développement transforme le rôle et les fonctions des bourgs : arrivée de populations avec des caractéristiques socio-économiques nouvelles, construction de larges zones pavillonnaires, accroissements des déplacements, apparition de nouvelles attentes de la part des populations (services de proximité, équipement sportif, manifestations culturelles,...).

    A l'inverse, le phénomène de métropolisation fait évoluer le rôle des bourgs isolés des grandes voies de communication. La population de ces centres ruraux a tendance à vieillir, stagner voire à diminuer. Cependant, le manque d'influence des grandes villes permet à ces bourgs de proposer des équipements, des services et des emplois à une population locale. De même, la qualité du cadre de vie appelle de nouveaux migrants en recherche de « nature » à repeupler certains lieux retirés. Martin MALVY président de l'Association des Petites Villes de France (APVF) souligne l'importance des bourgs ruraux et petites villes : « Héritage du passé, ce réseau des petites villes n'est pas dépassé. Au contraire, ces petites agglomérations à « taille humaine » sont un atout pour notre pays. Elles constituent un irremplaçable rempart contre la désertification rurale, en même temps qu'elles offrent une alternative réaliste au terrible processus de concentration urbaine »1

    IV) Un point d'appui pour les politiques publiques

    Le bourg tient une place importante sur des territoires variés. Sur des espaces ruraux, le bourg-centre structure l'espace local en garantissant à une population environnante des services et des emplois, mais celui-ci peut également résister, sur des zones périurbaines, à l'influence des grandes villes en menant des politiques d'autonomisation.

    Dans les discours et les représentations sociales le bourg détient de nombreux atouts qui peuvent être mis a profit pour favoriser son développement :

    - Présence d'une certaine qualité de vie : faibles nuisances sonores, convivialité, relations humaines ;

    - Prestations de services de proximité : loisirs, sports, culture ;

    - Un cadre de vie attrayant par les paysages et le patrimoine souvent ancien ; - Proximité spatiale des acteurs politiques.

    1 Discours d'ouverture des troisièmes assises de l'APVF réunie à Figeac les 29 et 30 septembre 1995

    L'intervention des pouvoirs publics en faveur des petites villes et bourgs est assez récente.

    La politique des petites villes fut lancée en 1975 autour des notions de pays, de développement local et de partenariat. L'intervention en faveur des petites villes se trouve dans la continuité de la politique des métropoles d'équilibre (1963) et des villes moyennes (1973 à 1979).

    Ce sont les Lois Pasqua (1995) et Voynet (1999) qui donnent à la petite ville un rôle déterminant. Ces lois favorisent le développement local autour de pays. Définis à partir des notions de bassin de vie, ces pays doivent favoriser l'émergence de la petite ville comme cellule de base du maillage rural. Ces pays et villes, soutenus principalement par les politiques régionales, bénéficient d'aides financières et de l'implantation d'équipements.

    La procédure de l'intercommunalité, impulsée dans les années 90, a également donné des outils aux petites communes qui en mutualisant leurs moyens peuvent faire émerger des projets.

    Plus généralement, l'intervention des politiques publiques à l'échelle du bourg, peut être un levier pour la politique d'aménagement en milieu rural. Le bourg-centre bien équipé en services et équipements constitue un sous pôle économique qui a la capacité de créer des emplois et de fixer une population environnante.

    Enfin, en milieu périurbain, le bourg peut tendre à organiser l'accueil des nouvelles populations et éviter les conséquences néfastes d'une urbanisation anarchique. Par une politique volontariste, ces bourgs périurbains ont la possibilité de densifier leur centre afin d'éviter le mitage des espaces alentours. Ils peuvent également, par leur taille humaine, créer des solidarités en favorisant une mixité sociale.

    L'enjeu pour les collectivités territoriales et l'Etat est de pouvoir mesurer la « santé » des bourgs afin d'apporter des politiques appropriées face aux problématiques territoriales.

    En effet les territoires et les bourgs influencés par des facteurs externes doivent constamment s'adapter et se défendre. Etudier les bourgs peut donner une vision du territoire et dévoiler leurs capacités de résistance face aux mutations actuelles ou révéler les prémisses d'un déclin. Une typologie met ainsi en évidence la perte d'influence d'anciennes villes-temoins ou l'émergence d'autres par la situation favorable proche des voies de communication ou bénéficiant d'une bonne conservation du passé. Ainsi peuvent apparaître de nouveaux lieux qui se découvrent par exemple une vocation touristique et culturelle.

    Comprendre la capacité de structuration des bourgs permet également, d'affiner, avec l'aide d'une typologie, le spectre entre le bourg rural et périurbain. Les politiques publiques peuvent ainsi mesurer localement les spécificités et les caractéristiques des lieux centraux pour ensuite en déterminer les enjeux d'aménagement.

    Partie 2 :

    Méthodologie

    Après avoir posé le contexte départemental des bourgs tarn-et-garonnais, relatif aux mutations de l'agriculture, de l'industrie et à l'avènement de phénomènes comme la métropolisation, cette deuxième partie propose une méthodologie de mesure sur la capacité des bourgs à structurer leur espace proche. Ce travail, déjà réalisé sur de nombreux territoires, se base généralement sur différentes entrées thématiques (économie, démographie,...). L'étude menée par la DDE du Gers « Quelle place pour les bourgs-centres dans la structuration de l'espace rural ? » analyse par exemple l'emprise des bourgs avec l'aide de la délimitation des bassins d'emplois (migrations domicile-travail) et du niveau d'attractivité en services et commerces. Cependant, la carence en données statistiques, suite à la modification des modalités de recensement de l'INSEE, nécessite de repenser certains indicateurs pour lesquels on ne dispose pas de statistiques récentes. Face à ces difficultés et aux spécificités du Tarn-etGaronne, il est essentiel de proposer une nouvelle méthodologie d'analyse s'appuyant en partie sur l'étude du Gers mais intégrant également de nouveaux indicateurs de mesure issus de bases de données nouvelles.

    Au préalable, il semble essentiel de présenter l'échantillon des bourgs étudiés. Sachant que la délimitation du bourg est complexe et varie selon le territoire étudié, nous avons choiside prendre en compte plusieurs critères de sélection. Pour correspondre à l'objet d'étude, les 195 communes du Tarn-et-Garonne doivent répondre à au moins l'un de ces trois critères :

    · Un seuil démographique d'au moins 1 200 habitants

    · Un marché de travail local proposant plus de 250 emplois

    · Une fonction administrative en tant que chef lieu de canton

    37 communes, dont 22 chefs lieux de canton, ont été sélectionnées et considérées comme « bourg » en correspondant au moins à l'un des trois critères. La ville de Montauban, préfecture du département, a été délibérément enlevée de l'échantillon. Ses caractéristiques démographiques, économiques et fonctionnelles l'érigent plutôt comme ville régionale (Montauban est la deuxième ville de la Région Midi-Pyrénées après Toulouse).

    Echantilon des bourgs étudiés

    Communes

    Cantons

    Population
    99

    Emplois
    99

    Albias

    Nègrepelisse

    2 338

    704

    Auvillar

    Auvillar

    876

    210

    Beaumont-de-Lomagne

    Beaumont-de-Lomagne

    3 690

    1 563

    Bourg-de-Visa

    Bourg-de-Visa

    430

    115

    Bressols

    Montech

    2 663

    1 107

    Castelsarrasin

    Castelsarrasin

    11 352

    4 415

    Caussade

    Caussade

    5 971

    2 923

    Caylus

    Caylus

    1 324

    611

    Cazes-Mondenard

    Lauzerte

    1 237

    363

    Corbarieu

    Villebrumier

    1 288

    136

    Golfech

    Valence

    710

    1 084

    Grisolles

    Grisolles

    2 917

    983

    L' Honor-de-Cos

    Lafrançaise

    1 329

    243

    La Ville-Dieu-du-Temple

    Montech

    1 744

    268

    Labastide-Saint-Pierre

    Grisolles

    3 043

    1 027

    Lafrançaise

    Lafrançaise

    2 692

    861

    Laguépie

    Saint-Antonin-Noble-Val

    720

    302

    Lauzerte

    Lauzerte

    1487

    555

    Lavit

    Lavit

    1570

    591

    Moissac

    Moissac

    12 321

    4 421

    Molières

    Molières

    1044

    288

    Monclar-de-Quercy

    Monclar-de-Quercy

    1 265

    295

    Montaigu-de-Quercy

    Montaigu-de-Quercy

    1 440

    508

    Montbeton

    Montech

    2 111

    376

    Montech

    Montech

    3 491

    919

    Montpezat-de-Quercy

    Montpezat-de-Quercy

    1 378

    451

    Nègrepelisse

    Nègrepelisse

    3 487

    1 071

    Réalville

    Caussade

    1 541

    336

    Reyniès

    Villebrumier

    816

    266

    Saint-Antonin-Noble-Val

    Saint-Antonin-Noble-Val

    1 887

    634

    Saint-Etienne-de-Tulmont

    Nègrepelisse

    2 556

    429

    Saint-Nauphary

    Villebrumier

    1 225

    149

    Saint-Nicolas-de-la-Grave

    Saint-Nicolas-de-la-Grave

    2 009

    501

    Septfonds

    Caussade

    1 860

    312

    Valence

    Valence

    4 783

    2 315

    Verdun-sur-Garonne

    Verdun-sur-Garonne

    3 067

    755

    Villebrumier

    Villebrumier

    915

    166

     

    Source : INSEE 99

    Nb. habitants

    500/1000

    6

    1000/1500

    Le nombre de bourgs par classe
    démographique

    10

    1500/2000

    5

    2000/2500

    3

    2500/3000

    4

    3000/3500

    4

    > 3 500

    5

    Le nombre de critère(s) par
    bourg

    10

    9

    18

    1 critère

    2 critères

    3 critères

    Source : INSEE 1999

    Le graphique « nombre de critère(s) par bourg » montre que la majorité des communes a été sélectionnée en remplissant plusieurs critères. Ceci conforte l'hypothèse qu'un bourg tient une place stratégique sur le territoire par le nombre d'habitants et l'offre en emplois. De plus, la totalité des chefs lieux de canton, sauf Bourg-de-visa, Villebrumier et Auvillar remplissent les trois critères de sélection : ils regroupent au moins 1 200 habitants et offrent au minimum 250 emplois.

    Sur l'échantillon, certaines communes présentent des profils atypiques et ont été souvent sélectionnées à partir d'un seul critère. Ainsi Bourg-de-visa, petite localité rurale du Pays de Serres, compte moins de 500 habitants et offre tout juste une centaine d'emplois mais son positionnement isolé lui vaut d'être un chef-lieu de canton du département. La commune de Golfech, quant à elle, détient une centrale nucléaire et propose beaucoup d'emplois par rapport au nombre d'habitants.

    Enfin la majorité des communes périurbaines de la couronne montalbanaise regroupe un nombre important d'habitants par rapport à l'offre d'emplois.

    Le graphique : « nombre de bourgs par classe démographique » met en évidence que la plupart des communes sélectionnées regroupe plus de 1 200 habitants (moyenne démographique de l'échantillon : 2 500 habitants). Au minimum on trouve Bourg-de-visa, Golfech et Laguépie avec moins de 700 habitants alors que les communes les plus peuplées sont Castelsarrasin (sous-préfecture) et Moissac, deux villes relais du département, qui rassemblent chacune plus de 10 000 habitants.

    Source : DDE du Tarn-et-Garonne

    Carte de l'échantillon des bourgs

    I) Construction d'une méthodologie en fonction

    des enjeux tarn-et-garonnais

    La méthodologie mise en place pour mesurer la capacité des bourgs à structurer leur espace environnant s'appuie sur plusieurs entrées thématiques. Ces sujets d'analyse ont été choisis à partir des enjeux du département et en fonction des leviers de développement des bourgs.

    Par ailleurs, la méthodologie s'inspire d'études antérieures. Ainsi la DDE du Gers a mené une étude semblable sur le département gersois. L'objectif de cette étude : « Quelle place pour les bourgs-centres dans la structuration de l'espace rural ? Analyses et perspectives : le cas gersois »1 a été de dresser une typologie permettant une lecture stratégique du territoire. Ce travail s'est basé sur une méthode, créée par M.COHOU, ancien maître de conférences de l'Université du Mirail, pour mesurer la capacité de structuration des bourgs par l'emploi et l'économie.

    Cette étude constitue un apport intéressant pour la présente démarche, qui se développe néanmoins dans un nouveau contexte territorial et institutionnel.

    L'organisation des différentes entrées thématiques au sein d'une méthodologie a été ensuite nécessaire pour assurer la cohérence de l'étude.

    A) Choix des thématiques de recherche à partir d'anciennes études et des spécificités territoriales

    1) L'importance des bassins d'emploi et du rapport emplois/actifs

    M. COHOU a travaillé sur les bourgs de Midi-Pyrénées et a développé une méthode fondée sur l'activité et les mobilités qui donne l'aperçu du niveau d'attractivité des bourgs sur leur espace environnant.

    Ce procédé d'analyse s'appuie sur les indicateurs statistiques de l'INSEE issus des recensements généraux de la population. Pour évaluer la capacité du bourg à structurer l'espace en tant que centre économique local, M. COHOU a travaillé sur deux indicateurs inter-reliés :

    1 CANTIN T. Quelle place pour les bourgs-centres dans la structuration de l'espace rural ? Analyses et perspectives : le cas gersois, Mémoire de maîtrise IUP, septembre 2003

    Schéma de la méthode de M. COHOU

    Source : DDE du Gers

    · Un indicateur économique : l'étude du rapport emploi/actif et de son évolution dans le temps. Un bourg bénéficiant d'un rapport emploi/actif faible est généralement dépendant d'un pôle d'emploi voisin puisqu'il compte plus d'actifs que d'emplois. A l'inverse, un rapport emploi/actif élevé est un indicateur clé pour caractériser les bourgs pôles d'emplois.

    · Indicateur de mobilité : l'analyse des migrations domicile-travail des actifs. En identifiant les lieux de résidence et de travail des actifs, les recensements de l'INSEE donnent la possibilité de délimiter les bassins d'emplois des bourgs. La prise en compte des flux d'échanges domicile-travail entre les communes permet d'analyser les rôles respectifs des pôles et des autres bourgs et d'identifier les différents niveaux de dépendance.

    Par conséquent, en mesurant le nombre d'emplois disponibles sur un bourg et l'origine
    résidentielle de ceux qui l'occupent, M.COHOU compare le nombre d'actifs travaillant sur le

    bourg provenant de l'espace environnant, les actifs résidant et travaillant sur le bourg et enfin les actifs résidant dans le bourg mais travaillant dans les pôles urbains proches.

    Cette méthode appliquée dans le Gers doit être adaptée au département du Tarn-et-Garonne. En effet pour être pertinents, ces indicateurs doivent être récents et coller au plus près des réalités territoriales. Or l'INSEE depuis 1999 ne publie plus la donnée des migrations domicile-travail. Ainsi l'approche développée par M.COHOU ne peut être reprise que partiellement pour analyser la capacité de structuration des bourgs en Tarn-et-Garonne. Le rapport emploi/actif peut être réutilisé mais l'indicateur de mobilité, faute de données récentes, doit être adapté.

    De ce fait, nous avons choisi d'observer les flux d'échanges 1999 en tant que tendance mais pas en valeur absolu. A l'échelle régionale, le nombre d'actifs exerçant des migrations pendulaires entre leur domicile et leur lieu de travail a augmenté ces dernières années ; cependant, nous émettons l'hypothèse que les limites des zones d'influences préférentielles de chaque bourg n'ont que peu évolué depuis 1999.

    L'étude des bassins d'emplois se base sur les liaisons domicile-travail (recensement 1999). Ces données sont bipolarisées : pour une commune A, on connaît le nombre d'actifs sortant avec le lieu de destination (communes B,C,D...) et le nombre d'actifs entrants originaires des différentes communes. Ce fichier nous renseigne également sur le nombre d'actifs travaillant sur leur propre commune.

    Le département tarn-et-garonnais est globalement influencé par les deux pôles urbains que sont Montauban et Toulouse. En effet, à l'image de la carte des aires urbaines, une majorité des communes du sud du département envoie plus de 40 % de leurs actifs sur ces deux pôles d'emplois. On note également une frange de communes multipolarisées « communes situées hors des aires urbaines, dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans plusieurs aires urbaines, sans atteindre ce seuil avec une seule d'entre elles, et qui forment avec elles un ensemble d'un seul tenant »1, qui sert de frontière entre ces deux aires urbaines géographiquement très proches.

    1 Définition INSEE commune multipolarisée

    Le couloir Toulouse-Montauban : un territoire métropolitain

    Source : INSEE 1999

    L'approche par aires urbaines explicite de façon claire le phénomène de métropolisation. Cependant nous avons délibérément souhaité analyser les bassins d'emplois à échelle plus petite afin d'avoir des indicateurs sur le niveau de structuration des bourgs sur leur environnement proche.

    Ainsi pour toutes les communes du département nous avons regardé le lieu de destination dominant des actifs sortants sur les bourgs de notre échantillon. Les flux d'actifs les plus importants à destination des bourgs sélectionnés ont été matérialisés par un lien.

    Cette analyse des bassins d'emplois des bourgs doit cependant être maniée avec prudence, puisqu'on ne perçoit pas l'attractivité de Montauban ni des pôles d'emplois qui se trouvent en dehors du département. Toutefois l'influence de Montauban est indirectement perceptible, comme le montre la densité importante de bourgs sans attractivité autour de cette ville-centre.

    Les sous-bassins d'emplois du Tarn-et-Garonne

    Réalisation DDE 82, Source : INSEE 99

    La carte des sous-bassins d'emplois du Tarn-et-Garonne, confirme les diagnostics économiques antérieurs du département, à savoir que les bourgs de taille démographique importante comme Castelsarrasin, Moissac, Beaumont-de-Lomagne, Valence et Caussade attirent de nombreux actifs sur un large espace, alors que la majorité de bourgs proches de Montauban n'exerce aucune attractivité sur les espaces environnants.

    La localisation particulière de la commune de La Ville-Dieu-du-Temple, située entre deux grandes villes, explique qu'elle ne possède pas une grande capacité à attirer des actifs extérieurs. Ce bourg envoie donc la majorité de ses actifs, sans prise en compte de Montauban, sur la commune de Castelsarrasin.

    Face à l'ancienneté des chiffres et la non matérialisation de l'influence de Montauban, l'étude des sous-bassins d'emplois a été enrichie d'autres indicateurs pour rendre compte du potentiel économique et de la santé de l'emploi sur les bourgs.

    Ainsi nous avons souhaité ajouter l'examen de l'appareil productif ou encore la prise en compte de la création de nouvelles entreprises.

    2) Structuration des bourgs par les commerces et services

    Les spécificités du territoire du Gers ont conduit T.CANTIN à adapter la méthodologie d'origine tout en apportant des indicateurs de mesure en plus. En effet la baisse significative des emplois agricoles sur le territoire gersois a biaisé la typologie initiale et a pu exagérer les difficultés économiques rencontrées par certains bourgs.

    Ainsi l'analyse s'est enrichie de nouveaux indicateurs afin de nuancer la classification des bourgs.

    Pour dépasser l'approche strictement économique, l'étude gersoise ajoute la thématique services à la personne. Le niveau d'attractivité et la capacité de relais des bourgs sur les populations environnantes sont calculés à partir de l'offre commerciale et en services : nombre d'emplois dans les commerces et les services à la personne sur la population du bourg. L'évolution de cet indicateur est également étudiée pour rendre compte du dynamisme des bourgs-centres. « L'analyse des commerces et des services a permis d'apporter des éléments qui viennent compléter la typologie précédente. On constate que les bourgs qui étaient considérés comme structurants dans la typologie initiale sont, pour la plupart, des pôles de commerces et de services importants »1.

    L`étude de l'offre des bourgs en services semble essentielle à ajouter au volet économique. En effet, on peut rencontrer certains bourgs économiquement attractifs qui offrent de nombreux emplois mais qui sont précaires en offre de services pour la population.

    L'implantation de grandes entreprises non reliées avec le bourg peut par exemple fausser le caractère structurant d'un bourg au niveau des services.

    L'approche par les emplois dans les services et commerces est reprise dans l'étude du Tarnet-Garonne mais enrichie par le dénombrement de certains équipements considérés comme structurants, c'est-à-dire capables d'attirer une population des communes limitrophes. D'une part, les équipements de proximité, comme la boulangerie, l'école ou encore le tabac-presse n'ont délibérément pas été pris en compte car ils ne sont pas discriminants sur l'échantillon.

    1 CANTIN T. Quelle place pour les bourgs-centres dans la structuration de l'espace rural ? Analyses et perspectives : le cas gersois in op. Cite.

    D'autre part, les équipements « rares » qui ne sont pas nécessaires aux besoins de la population locale ont été laissés de coté. Beaumont de Lomagne accueille, par exemple, une grande clinique de rééducation cardiaque qui ne bénéficie, en premier lieu, pas aux habitants du bassin de vie.

    La difficulté de l'exercice a été de définir les équipements structurants et puis d'en faire l'inventaire.

    L'inventaire communal, procédure pilotée par l'INSEE, se charge de recueillir les équipements des communes de moins de 30 000 habitants. C'est à l'appréciation du maire et d'une commission communale de remplir un questionnaire envoyé par l'INSEE pour décrire le nombre d'équipements et de services de la commune mais aussi noter le comportement de la majorité des habitants lorsqu'un équipement n'existe pas. En mesurant la densité d'implantation et la proximité d'accès des services et équipements fréquentés, l'inventaire communal dresse une carte hiérarchique d'attraction entre les bourgs.

    Cette donnée reste malgré tout discutable puisqu'elle est constituée sur les simples déclarations de la commune sans contrôle a posteriori de la part de l'INSEE. De plus, datant de 1998, le dernier inventaire communal ne permet pas d'avoir des informations récentes sur le profil des communes étudiées.

    Faute de pouvoir s'appuyer sur l'inventaire communal, nous avons donc choisi un échantillon d'équipements structurants mesurables et dont l'information est actualisée (nombre de collèges, lycées,...). Ainsi, nous partons de l'hypothèse que les équipements, selon leur nombre et leur importance sur les différents bourgs, peuvent être représentatifs des aires d'influence des bourgs.

    L'analyse de la structuration des bourgs par les services à la personne en Tarn-et-Garonne se base donc, d'une part, sur le nombre et l'évolution des emplois dans les services et commerces et d'autre part, sur une sélection d'équipements discriminants.

    3) L'attractivité résidentielle et le cadre de vie

    Pour répondre à la diversité des enjeux tarn-et-garonnais, la capacité de structuration des bourgs doit être étudiée au-delà de l'économie et des services à la personne. Il semble nécessaire de chercher de nouvelles entrées pour faire apparaître le développement diversifié

    des bourgs. Ainsi la prise en compte de leur attractivité résidentielle et de leur cadre de vie peut enrichir l'étude et donner une image complète des bourgs.

    Une grande partie du territoire tarn-et-garonnais connaît depuis les années 80-90 une forte augmentation de l'étalement urbain : la proximité de l'agglomération toulousaine modifie certains territoires qui doivent affronter une forte croissance démographique et résidentielle.

    A l'inverse, les zones rurales sont confrontées à d'autres problèmes comme la difficulté de maintenir les populations et voient les logements vacants augmenter.

    Nous avons voulu prendre en compte les caractéristiques démographiques afin d'analyser l'aptitude de structuration et d'organisation des bourgs face à des phénomènes divers comme la périurbanisation ou encore la désertification rurale. En parallèle nous avons souhaité croiser et comparer ces données démographiques avec l'évolution de la construction et la politique d'habitat menée par le bourg. Ce dernier indicateur, plus qualitatif, peut exposer la façon dont les différents bourgs arrivent à développer l'urbanisation : est-ce que la politique d'habitat d'un bourg va, par exemple, encourager le développement de pavillons individuels ou alors favoriser la rénovation du patrimoine des logements ?

    Enfin, l'apparition de nouvelles aspirations sociales, comme l'envie d'habiter dans des villes plus petites où « il fait bon vivre », peut être un nouveau facteur d'attraction pour les communes rurales. Beaucoup d'urbains recherchent en effet des valeurs qu'ils ne trouvent pas toujours dans les villes. Le bourg, par sa « taille humaine » est souvent valorisé comme un lieu de solidarité et de lien social : « Small is beautiful ». Son environnement rural est idéalisé grâce aux paysages agricoles ou encore au patrimoine bâti. De nombreuses communes ont pris conscience de ces nouveaux enjeux et multiplient les opérations d'aménagement fondées sur le patrimoine et ses valeurs. Les municipalités s'investissent en menant des actions de réhabilitation du patrimoine des logements avec des opérations programmées d'amélioration de l'habitat (OPAH) ou en conservant certains quartiers historiques par des zones de protection du patrimoine architectural, urbanistique et paysager (ZPPAUP). Mais en même temps beaucoup de nouveaux habitants souhaitent pouvoir accéder facilement à des services urbains, initialement absents dans les campagnes, comme des infrastructures de culture ou encore des espaces publics aménagés (petites zones commerciales, pistes cyclables, terrain de jeux,...). « Ces espaces de petite taille

    démographique se présentent, et sont perçus, comme des havres de paix [...]. En définitive c'est une forme de ville rurale ou de campagne urbanisée qui est recherchée »1.

    La qualité du cadre de vie et la présence d'aménités sont importants à analyser et prendre en compte puisqu'ils sont susceptibles de favoriser l'installation de nouveaux habitants mais peuvent également indiquer le potentiel touristique du bourg.

    L'ouverture de l'étude sur plusieurs thématiques vise à donner une représentation plus complète du développement et de la capacité d'attraction des bourgs tarn-et-garonnais.

    La multiplication des approches permet de mesurer les différents rôles joués par les bourgs sur le territoire.

    Pourtant, la prise en compte de plusieurs sujets et d'un foisonnement d'indicateurs pour décrypter les différents phénomènes d'un territoire peut conduire à la dispersion du travail. Ainsi il est important d'organiser les indicateurs entre eux au sein d'une méthodologie et d'en connaître les sources statistiques.

    B) Méthodologie employée : d'une étude par entrées sectorielles à une approche transversale

    1) Méthodologie

    Les différentes morphologies des bourgs et leurs logiques de développement variées nécessitent une analyse large et la prise en compte de plusieurs thématiques.

    L'objectif est de traiter simultanément, par une analyse multivariée, un ensemble de variables différentes. Le groupe CHADULE2 définit l'analyse multivariée comme « une famille de traitements statistiques dont le but est de rendre intelligible un ensemble d'observations dont la structure profonde n'est pas immédiatement décelable. Cette analyse condense cette collection d'observations pour en donner une représentation simplifiée et organisée ». En effet il a fallu dans un premier temps mobiliser de la statistique sur l'ensemble des bourgs soumis à des observations identiques pour les rendre comparables, pour ensuite organiser et hiérarchiser ces données pour regrouper les bourgs au sein d'ensembles thématiques. Sur un regroupement thématique, les statistiques qualitatives et quantitatives ont été traitées de manière différenciée.

    1 CHIGNIER-RIBOULON F. Les petites villes d'agglomération entre représentations d'hier et intégration à l'espace urbain in op. Cite.

    2 Groupe CHADULE Initiation aux pratiques statistiques en géographie, Armand Colin, 1997

    2) La capacité de structuration des bourgs étudiée à partir de quatre thématiques

    La structuration des bourgs a été étudiée par quatre thématiques qui regroupent différents indicateurs sur la base communale. De nombreux indicateurs ont été construits à partir de statistiques issues de nouvelles bases de données. L'exploitation et le traitement des statistiques sont explicités dans la deuxième partie. Néanmoins pour plus de lisibilité les sources ont été mentionnées entre parenthèses.

    a) Structuration par l'emploi et l'économie

    ? Analyse du profil à partir :

    - Bassin d'emploi (INSEE 1999)

    - Ratio emploi/actif (COMETE)

    - Secteur d'activité (CLAP)

    - La valeur ajoutée de l'agriculture (COMETE)

    - Emploi industriel (CLAP, COMETE)

    - Emplois dans les services aux entreprises (COMETE, CCI))

    ? Analyse du dynamisme économique sur la période 2000-2006 par : - L'évolution de l'emploi (COMETE)

    - L'évolution du rapport emploi/actif (COMETE)

    - La création d'entreprises (CCI)

    b) Structuration par les services rendus à la population

    ? Prise en compte des emplois par secteurs ramenés à la population :
    - Les services aux particuliers (ASSEDIC, COMETE)

    - Les commerces (COMETE)

    - Le public (CLAP)

    ? Equipements structurants :

    - Education : Collèges (CG 82), Lycées (Région MP)

    - Sanitaire et social : Cliniques, Hôpitaux, Maisons de retraite (DDASS)

    - Centres commerciaux (CCI)

    - Sport (DDJS)

    - Culture : Cinémas, Médiathèques, Musées (CDT, CG 82, recherches personnelles)

    Au niveau des Collèges et Lycées, ce sont toutes les formations privées, publiques, générales et professionnelles qui ont été prises en compte.

    Pour les équipements sportifs n'ont été sélectionnés que ceux considérés comme réellement structurants et capables d'attirer une population extérieure. Par exemple les terrains de foot, de basket ou encore de pétanque présents dans la majorité des bourgs étudiés ont été mis de côté, alors que la fosse de plongée de Golfech ou encore le complexe hippique de Beaumontde-Lomagne ont été sélectionnés dans la liste des équipements sportifs.

    Enfin les données relatives aux centres commerciaux, fournies par la CCI, ont été étudiées qualitativement, à savoir l'analyse des genres de produits vendus dans ces commerces, mais aussi quantitativement par rapport à leur nombre sur un bourg.

    c) Structuration par l'accueil résidentiel

    ? Dynamique résidentielle :

    - Evolution de la population (COMETE)

    - Le solde migratoire et naturel (Etat Civil, COMETE)

    - Evolution de la construction (DDE 82)

    - Accessibilité : temps d'accès à un échangeur autoroutier, un pôle urbain et une gare (prise en compte de la fréquence des trains) (DDE 82, SNCF)

    ? La politique d'habitat :

    - La part de logements conventionnés (DDE 82)

    - Existence de procédures OPAH, PLH et PIG (DDE 82) - Evolution de la vacance (FILOCOM)

    d) Structuration par le cadre de vie et les aménités

    ? Le patrimoine :

    - Evaluation par le dire d'experts CAUE et ABF sur l'architecture et le potentiel paysager

    ? Les aménités

    - Evaluation du site Internet de la commune en tant qu'outil de service public pour la population (recherches personnelles)

    - Nombre et fréquentation des piscines et cinémas (CDT)

    - Présence de voies vertes ou sentiers pédestres (recherches personnelles)

    ? La qualité urbaine

    - Investissement des politiques publiques : Charte paysagère, ZPPAUP et Opérations façades (DDE 82, CAUE)

    - Aménagement et requalification d'espaces publics (CAUE)

    - Nuisances sonores (DDE 82)

    - Evolution de la vacance structurelle de plus d'un an (FILOCOM)

    ? La renommée

    - La qualité et la fréquentation des Offices de Tourisme (CDT)

    - Présence de lacs de tourisme, bases de loisirs et ports de loisirs (CDT) - Festivals et manifestations (CDT)

    - Label « plus beau village de France » (CDT)

    - Appréciation du Guide vert (recherches personnelles)

    Cette dernière thématique globalement plus qualitative a rendu difficile l'élaboration de la synthèse finale. De plus l'analyse du cadre de vie et des aménités reste une approche assez subjective selon les visions des différents acteurs du terrain.

    Pour éviter de complexifier l'étude, l'échantillon des bourgs a été ventilé pour chaque
    indicateur en trois classes (0,1,2). Les bornes des classes n'ont pas été positionnées à

    intervalles réguliers mais plutôt par analyse exploratoire et par observation des paramètres de la distribution. Ainsi généralement ce sont souvent les écarts importants entre les différentes classes de bourgs qui nous ont servi de délimitation des classes (cf. annexe 3).

    3) Organisation des données

    Le travail de traitement des statistiques a été organisé en deux temps. Premièrement, une analyse « sectorielle » par groupes thématiques a été effectuée afin d'identifier des tendances similaires qui affectent les bourgs. Par exemple sur la thématique « structuration par l'emploi et l'économie » nous avons essayé de déterminer les bourgs qui ont à la fois un bassin d'emploi important, un rapport emploi/actif élevé et une évolution positive de l'emploi entre 2000 et 2006.

    Etude sectorielle

     
     
     
     
     
     
     

    - Bourgs éco. structurants - Bourgs éco. autonomes - Bourgs éco. dépendants

    - ...

    Economie

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Services à la population

     
     
     
     

    - Bourgs structurants en services

    - ...

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Accueil résidentiel

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Analyse par
    thématique des
    caractéristiques des
    bourgs

    Cadre de vie/ Aménités

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Réalisation personnelle

    Dans un deuxième temps, une fois finies les classifications thématiques, nous avons voulu confronter les premiers résultats entre eux pour aboutir à une approche « transversale ». Ce travail consiste à comparer les différentes classifications thématiques pour déterminer la place du bourg dans la typologie finale.

    Étude transversale

    Economie

    Services à la population

    Accueil résidentiel

    Cadre de vie/ Aménités

    - Bourgs structurants - Bourgs autonomes - Bourgs dépendants - ....

    Croisement des
    classifications
    thématiques pour
    aboutir à la typologie

    Réalisation personnelle

    II) Adaptation de l'étude aux mutations des

    statistiques

    Le choix des différents indicateurs s'appuie sur des travaux anciens mais résulte également d'une adaptation face aux changements des modes de création et de diffusion des organismes statistiques.

    A) Des données du recensement anciennes ou partielles

    L'étude gersoise menée en 2003 a permis de mettre en place une typologie à partir des données du recensement 1999. Cependant les méthodes employées par T.CANTIN sont aujourd'hui difficilement applicables. En effet, suite à la modification du procédé de recensement de l'INSEE, de nombreuses données n'ont pas été mises à jour.

    La période transitoire entre les anciens recensements décennaux et la mise en place de la nouvelle collecte annualisée de l'INSEE crée un vide statistique pour de nombreuses études. Bon nombre d'acteurs de l'aménagement du territoire ont des difficultés pour trouver des chiffres récents et à une échelle fine.

    En effet, afin de mesurer les nouveaux enjeux socio-démographiques de la population (accroissement de la mobilité, recomposition familiale,...), l'INSEE a mis en place une nouvelle méthode de recensement plus adaptée à l'évolution de la société. Concrètement deux dénombrements ont lieu sur cinq ans : l'un sur les communes de moins de 10 000 habitants où une commune sur cinq est enquêtée exhaustivement chaque année (soit 100 % des habitants au bout de cinq ans) et l'autre sur les communes de plus de 10 000 habitants où un échantillon est choisi chaque année pour recenser 8 % de la population « urbaine » (soit 40 % au total). L'objectif de ce nouveau procédé d'enquête est d'apporter par l'estimation des chiffres annuels sur des grandes zones géographiques. A échelle plus fine (niveau communal) l'INSEE pourra par recoupement spatial et par comparaison avec d'autres bases de données (taxe d'habitation, Assedic,...) apporter des informations « fiables » tous les 3 ans.

    Pourtant, M. BUSSI, géographe, s'inquiète de ce nouveau procédé d'enquête : « que
    donneront les « extrapolations spatiales », encore actuellement à l'état de test pour l'INSEE ?

    La photographie statistique d'une zone sera-t-elle crédible à un temps « T », sachant qu'elle est issue de données collectées à cinq dates différentes ? Comment pourra-t-on « extrapoler » les migrations alternantes entre des communes sondées à cinq ans d'intervalle ? » avant de conclure « dans cette nouvelle méthode de recensement, le progrès en fraîcheur de l'information semble donc être gagné « sur le dos » de la finesse, et surtout de la cohérence géographique »1.

    Dès 2005, l'INSEE a commencé à diffuser des résultats statistiques des communes de moins de 10 000 habitants (2006 pour les communes de plus de 10 000 habitants). Mais ces premiers chiffres communaux très synthétiques (démographie, activité, logements,...) ne sont pas comparables avec les périmètres géographiques semblables. C'est à partir de 2009 que des données détaillées à toutes les échelles du territoire seront disponibles.

    Une étude territoriale menée durant cette période transitoire doit donc se confronter à la difficulté de trouver des données statistiques fines, actuelles et comparables.

    B) L'exploitation de différentes bases de données

    La réforme du recensement et la volonté d'élargir l'étude, demandent un important travail de recherche de données statistiques. De nombreuses questions ont émergé durant l'étude : avec quelle donnée peut-on mesurer un phénomène particulier ? Est-ce que cette donnée est assez pertinente ou doit-on la croiser avec d'autres chiffres ? Où peut-on trouver ce genre d'informations ? Comment construire un indicateur ?

    Mais une fois trouvé une statistique caractérisant convenablement un phénomène, de nouvelles interrogations sont apparues. G. CHEMALA illustre les difficultés fréquemment rencontrées lors de l'exploitation d'une base de donnée : « L'exploitation des données, souvent assez longue, retarde la publication des documents, de sorte qu'il est parfois difficile d'obtenir des informations récentes. De plus, les renseignements disponibles suivent souvent un découpage administratif officiel qui ne correspond pas toujours à l'unité géographique étudiée [...] il est donc indispensable, dans tous les cas, de procéder à un examen critique des sources et de la fiabilité des données. »2

    1 BUSSI M. Quand l'INSEE projette d'enterrer le recensement de la population...et la Géographie avec ! Cybergéo, juin 1999

    2 CHEMALA G. Statistique appliquée à la géographie, coll. Fac Géographie, Nathan Université, 1995

    Pour caractériser les bourgs tarn-et-garonnais, nous nous sommes appuyés d'une part sur des statistiques créées par des administrations pour leurs propres intentions et d'autre part sur des nouvelles bases données payantes.

    1) Des bases de données conçues à des fins particulières

    De nombreuses données de mesure sont produites au sein de collectivités territoriales, des services de l'Etat, des entreprises ou encore des associations. Cependant les résultats ne sont souvent pas publiés ou sont facturés. Par ailleurs, l'établissement qui organise et tient à jour une base de données, oriente la collecte d'informations selon ses compétences et sa politique. La collecte des statistiques, selon les administrations, peut donc s'appuyer sur des sujets précis, des découpages administratifs divers et des périodes différentes.

    a) UNISTATIS

    L'Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (UNEDIC), organisme qui gère les assurances chômage et coordonne au niveau national les Assedic, produit par le biais de la Direction d'Etudes Statistiques des informations et des études sur le chômage dont UNISTATIS qui est une base de données sur les établissements économiques employant des salariés. La statistique est construite à partir des déclarations annuelles des entreprises sur les sommes versées à l'assurance chômage. « L'affiliation à l'assurance chômage est obligatoire pour tout établissement du secteur privé industriel et commercial, employant au moins un salarié en vertu d'un contrat de travail, et ce quelle que soit la branche d'activité »1. Une partie du bordereau de déclaration renseigne le nombre d'employés, sans distinction du temps de travail (partiel, temps plein) et du statut (contrat à durée indéterminé ou déterminé), de l'établissement au 31 décembre de l'année écoulée.

    Le fichier UNISTATIS permet donc d'avoir des informations sur le nombre et le sexe des salariés d'une entreprise localisées sur base communale et dont l'activité économique principale est indiquée selon la nomenclature d'activité française (NAF). La Direction d'Etudes Statistiques de l'UNEDIC prend également en compte les personnes non liées à l'entreprise par un contrat de travail (PDG, administrateurs,...) tant qu'un salarié cotise à l'assurance chômage.

    1 Fichier de la statistique annuelle des établissements affiliés, http://info.assedic.fr/unistatis

    Cette base de données riche en informations sur l'emploi présente néanmoins certaines limites. Tout d'abord, certains emplois ne sont pas comptabilisés comme par exemple les libéraux, les agriculteurs, les salariés de l'Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics à caractère administratif et des entreprises publiques à caractère industriel et commercial (EDF, SNCF,...). Ensuite les données représentent une situation au 31 décembre et ne considèrent pas les variations intervenues au cours de l'année. Cela peut présenter une importance pour les entreprises qui emploient des salariés saisonniers. Enfin, certaines entreprises exerçant des activités sur plusieurs territoires déclarent parfois leurs salariés uniquement sur le lieu du siège social ce qui peut surévaluer certaines communes au détriment d'autres.

    Le fichier UNISTATIS a permis de donner une image partielle de l'activité économique des bourgs. Pour plus de facilités, nous avons décidé d'exploiter les données par la nomenclature économique de synthèse (NES) en 16 sections (cf. Annexe 4). Cette « nomenclature nationale d'activités économiques et des produits, agrégée et pertinente pour l'analyse économique »1, utilisée par l'INSEE sur trois niveaux de finesse 16, 34 et 114 diffère de la NAF qui est quant à elle plus précise.

    Les informations sur les établissements économiques privés nous ont surtout servi pour mesurer les services à la personne.

    b) FILOCOM

    Le fichier des logements par communes (FILOCOM) est une base de données sur les logements et leur occupation. Ce fichier construit par la Direction Générale des Impôts (DGI) se réfère à des concepts répondant à des impératifs fiscaux, mais il est repris par le ministère de l'équipement pour la richesse de l'information en matière de logements.

    FILOCOM, mis à jour annuellement, est construit à partir du fichier de la taxe d'habitation (TH), fichier de base valide pour 99 % de l'information, et par l'apport du fichier foncier sur les propriétés bâties, les fichiers des propriétaires et les informations de l'impôt sur le revenu des personnes physiques.

    La constitution de la base se fait par le Service Économique et Statistique de la direction des affaires économiques et internationales pour être diffusée aux cellules statistiques régionales

    1 Nomenclatures, Définitions, Méthodes - Nomenclature économique de synthèse http://www.insee.fr

    des DRE. Les autres services déconcentrés doivent faire leurs demandes d'extraction aux DRE.

    Les variables disponibles sont organisées en 5 grandes parties :

    - les logements (quantitatif, qualitatif : classement selon confort, luxe, entretien) - l'occupation des logements

    - les occupants des résidences principales

    - les propriétaires des logements

    - les mutations

    FILOCOM ne couvre que les logements assujettis à la taxe d'habitation. Cependant certains locaux non identifiables dans un premier temps comme les maisons de retraite, résidences universitaires et foyers d'hébergement ont été ajoutés au fichier.

    Lorsque des foyers ne sont pas imposables à la TH, les logements correspondant sont classés en tant que logements vacants. (Même s'ils sont réellement occupés comme par exemple : locations saisonnières, logements des élèves internes des écoles, colonies de vacances, résidences universitaires gérées par le CROUS - dégrevées depuis 1999).

    Cette donnée statistique a principalement servi à donner des informations sur la vacance des logements dans les bourgs. Les logements considérés comme vacants par la DGI diffèrent néanmoins de ceux définis par l'INSEE. Ainsi sont considèrés comme vacants les logements non assujettis à la taxe d'habitation et à l'inverse de l'INSEE, FILOCOM assimile les logements insalubres et inhabitables. De plus lors d'un changement d'occupant, le délai de mise à jour de la TH peut créer de la vacance fictive. Du coup la vacance de FILOCOM est supérieure à celle de l'INSEE mais « si l'on compare plusieurs territoires, les hiérarchies des territoires qui découlent de la comparaison des taux de vacance pour une même source statistique, sont très comparables quelle que soit leur source. Pour les trois fichiers testés (FILOCOM, INSEE, EDF) les taux les plus faibles et les plus forts correspondent aux mêmes territoires, ce qui fiabilise les comparaisons entre territoires. »1.

    Enfin, d'autres statistiques produites par différents organismes ont servi à l'étude des bourgs.
    La CCI de Tarn-et-Garonne a par exemple mis à disposition des fichiers d'informations sur

    1 Le fichier FILOCOM : Une base de données sur les logements et leur occupation, Direction des Affaires économiques et internationales, juillet 2001

    les entreprises de plus de cinq salariés (date de création, nombre de salariés, activité principale) ou encore sur les centres commerciaux (surface, spécialité de vente, nombre).

    2) Nouvelles bases de données

    Face à la carence statistique des recensements, de nouvelles bases de données ont été créées pour les décideurs locaux. L'accroissement de la mobilité, les mutations économiques ou encore les modifications rapides des comportements sociologiques ont quotidiennement des répercussions sur les territoires. Les acteurs de l'aménagement doivent donc pouvoir lire les phénomènes agissant sur le territoire pour apporter des solutions appropriées. La donnée statistique, outil non négligeable pour l'aménagement du territoire, est ainsi produite par de nouvelles entreprises comme par exemple Jljeco ou alors retravaillée et adaptée par l'INSEE par rapport aux nouvelles demandes des acteurs locaux.

    a) COMETE

    J.L JULIA statisticien à l'INSEE durant vingt ans et ancien responsable d'études sur l'économie infrarégionale à la DRE de Midi-Pyrénées a crée en 2005 la société Jljeco spécialisée dans l'information socio-économique localisée. A ce titre J.L JULIA a développé une base de données : connaissance macro-économique des territoires (COMETE) qui aborde des thèmes concernant la démographie et l'économie d'un territoire. Cette base de donnée fournit 73 séries de base réparties sur plusieurs thématiques (démographie, revenus, consommation, emploi et production) au niveau communal sur les années 1990-2006.

    La constitution du fichier COMETE est faite à partir d'estimations sur des statistiques françaises publiques publiées par différents organismes tel que l'INSEE, les ASSEDIC, la DGI ou encore les ministères. Le travail de J.L JULIA consiste donc à mettre en cohérence les nombreuses informations hétérogènes disponibles sur un territoire. Cela nécessite d'harmoniser les différents champs, dates et périodicités des statistiques pour tendre à une cohérence temporelle et spatiale. « Mon ambition est d'offrir aux acteurs locaux une information intelligente sur leur territoire, certes estimée mais comparable aux agrégats habituellement utilisés sur des ensembles géographiques plus importants »1

    Cette base de données très riche en informations fines a été un support conséquent pour palier
    le manque des publications du recensement. Ainsi nous avons mobilisé principalement trois

    1 http://jljeco.free.fr

    données COMETE pour travailler sur les bourgs : les données démographiques (population 2006), les données sur l'emploi avec une analyse plus précise sur la répartition sectorielle et les données sur la production dont la valeur ajoutée des grands secteurs d'activité.

    Cependant le manque d'informations et de transparence sur la construction des estimations peut mettre en doute la fiabilité des données. Ainsi la comparaison des données démographiques partielles de l'INSEE et les chiffres de la population 2006 de COMETE montre certains écarts.

    Les différentes évolutions démographiques entre COMETE et l'INSEE

    Commune

    INSEE 99

    INSEE 06/07

    Evolution
    INSEE

    COMETE 06

    Evolution
    COMETE

    Albias

    2340

    2608

    11,45%

    2789

    19,19%

    Labastide-du-Temple

    802

    1020

    27,18%

    839

    4,61%

    Montech

    3505

    5056

    44,25%

    4114

    17,38%

    Saint-Nauphary

    1225

    1592

    29,96%

    1405

    14,69%

    Source : INSEE 2006/2007 et COMETE

    Les chiffres statistiques publiés par COMETE sur la démographie sont en règle générale comparables aux données du recensement. Cependant des écarts importants existent et sont matérialisés dans le tableau ci-dessus. Les décalages d'évolutions démographiques entre 1999 et 2006/2007 entre COMETE et l'INSEE sont sur ces exemples conséquents, puisqu'on peut avoir 1 000 personnes de différence sur la commune de Montech entre les deux procédés de mesure. La dissemblance d'évolution de Labastide-du-Temple est également importante. COMETE a sous-estimé le dynamisme démographique de cette commune périurbaine de Montauban, alors qu'elle avait déjà gagné 200 nouveaux habitants entre 1982 et 1999.

    La construction de données par estimations montre donc certaines limites, car elle ne peut prendre en compte les évolutions conjoncturelles ou inhabituelles des communes. Le « miracle » démographique Montechois n'a pu être mesuré par COMETE, puisque cette commune gagnait entre 1982-1999 seulement une quarantaine d'habitants par an, alors que sur la dernière période de recensement 1999-2007, Montech a reçu 190 nouveaux habitants par an.

    Ces exemples montrent que le recensement exhaustif demeure indispensable pour mesurer dans le temps le développement hétérogène des communes.

    Cette base de données, achetée par la DRE Midi-Pyrénées, est actuellement en phase expérimentation. L'étude des bourgs doit en partie tester la fiabilité de ces statistiques. Nous ne nous sommes pourtant appuyés que sur une infime partie de cette base de données. En effet, nous avons utilisé COMETE d'une part pour observer l'évolution de la population, des actifs et de l'emploi en général et d'autre part, afin d'examiner le nombre d'emplois dans les services et commerces. Enfin, la donnée sur la valeur ajoutée agricole nous a aidé à caractériser les bourgs dont le profil économique est lié à l'agriculture.

    b) CLAP

    Le transfert de compétences aux collectivités territoriales ces dernières années a induit des besoins accrus pour les décideurs locaux en informations statistiques localisées afin de mener des politiques d'aménagement éclairées. En conséquence : « pour faire face aux besoins d'informations, toujours plus nombreux qui émanent des décideurs locaux et régionaux, l'INSEE a entrepris, dans plusieurs domaines, le développement ou le renforcement de ses sources de données locales. »1. La connaissance localisée de l'appareil productif (CLAP), construit par l'INSEE, s'inscrit dans cette démarche et doit apporter des nouvelles informations sur les territoires. Ce système d'information, alimenté par différentes sources, a pour objectif de fournir des statistiques localisées au lieu de travail au niveau communal et de renseigner l'emploi salarié et les rémunérations pour les différents secteurs d'activité.

    Les données CLAP permettent donc de savoir au niveau communal le nombre d'établissements et d'emplois salariés au 31 décembre d'une année et la masse salariale brute, ventilés pour les niveaux 5 à 114 de la NES. Cette base de données apporte également des informations sur les postes de travail en détaillant leur nombre, la catégorie socioprofessionnelle, le sexe ou encore le type d'emploi (stagiaire, apprentis, CDD,...). La construction du fichier résulte d'une mobilisation de plusieurs données.

    L'avantage de CLAP est de fournir des renseignements sur les rémunérations des salariés et de couvrir les trois fonctions publiques (territoriale, hospitalière et d'Etat).

    1 Connaître l'activité économique locale avec CLAP, INSEE Actualité Magazine, n°47, juillet 2007

    Cependant CLAP, tout comme UNISTATIS, ne renseigne pas quant au nombre de salariés dans l'agriculture et de non-salariés.

    Nous avons utilisé la base CLAP pour améliorer l'analyse économique des bourgs. Pour plus de lisibilité, nous avons choisi de décomposer le nombre des salariés et la masse salariale en trois sphères : productive, résidentielle et publique et représenter les résultats par un diagramme triangulaire (cf. annexe 5).

    Définitions de CLAP :

    - La sphère "productive" est composée de l'industrie, des services aux entreprises, de la logistique et plus généralement des établissements dont l'activité économique est orientée vers les marchés extérieurs au territoire local ;

    - La sphère "résidentielle" correspond aux services à la population présente sur le territoire dès lors qu'ils ne sont pas rendus par des établissements de la sphère " publique ".

    Elle inclut également le secteur de la construction et les entreprises publiques constituées en établissements publics à caractère industriel et commercial comme la SNCF et la Poste ;

    - La sphère "publique " comprend les administrations et collectivités publiques. Sont comptabilisés les agents en poste dans les établissements recrutant sur la base du droit public : administrations de l'Etat, collectivités territoriales, établissements publics à caractère administratif (hôpitaux, universités, ...)

    Source : INSEE 2004

    L'utilisation de toutes ces bases de données, spécifiques, nouvelles ou à l'état expérimental, nécessite un contrôle critique et permanent. Les résultats obtenus par les statistiques doivent être confrontés avec les réalités du terrain.

    C) Mise en place d'un Comité technique : validation par des « experts »

    La DDE a constitué un comité technique, composé de professionnels de l'aménagement, pour accompagner l'étude des bourgs. Le regard des acteurs locaux amène une réelle plus-value pour l'étude : « La statistique propose des outils qu'il est indispensable d'utiliser, de maîtriser, notamment pour travailler sur des grands nombres et pousser plus loin l'exploitation des informations [...] Il ne faut toutefois tomber dans le travers du tout quantitatif [car cela peut conduire] à des aberrations, c'est-à-dire à des résultats complètement déconnectés des réalités du terrain auquel le géographe doit se référer en dernière analyse »1. Ce comité de pilotage, composé de la CCI, du CAUE, du CDT, de la DDAF, du service habitat et des subdivisions territoriales de la DDE (cf. Annexe 6), s'est réuni mensuellement pour accompagner les différentes étapes de l'étude. En effet le regard de spécialistes du territoire a permis de tester les différentes typologies thématiques et d'approuver le diagnostic final des bourgs tarn-et-garonnais. Cette critique extérieure a par exemple modifié plusieurs fois les indicateurs retenus et la méthodologie de la thématique « cadre de vie et aménités ». Ce sujet a suscité de nombreux débats passionnés a cause de son caractère subjectif reposant principalement sur des indicateurs qualitatifs et qui est donc perçu différemment selon les acteurs. L'objectif est alors de prendre en compte les différents points de vues et intérêts des acteurs pour négocier des accords satisfaisant toutes les parties.

    Le comité de pilotage permet alors de créer une appropriation de l'étude par chacun. En effet les nombreux débats interactifs ont fait émerger, à la fin de chaque réunion, des solutions collectives.

    La construction d'une méthodologie empirique reposant sur des croisements de statistiques n'a pas été évidente à réaliser. L'information et les renseignements apportés par le groupe d'experts sur les réalités territoriales ont permis de confronter la statistique avec le terrain. Lors d'écarts importants, nous avons pu retravailler les statistiques en les étoffant avec des nouveaux indicateurs ou des visites de terrain.

    1 CHEMLA G. Statistique appliquée à la géographie, in Op. Cite

    Rôle du comité de pilotage :

    ? Favorise la concertation entre les différents partenaires institutionnels concernés ? Suscite la coopération et la coproduction autour d'un projet commun

    ? Suit l'état d'avancement et veille à la cohérence globale de l'étude ? Procède à l'évaluation en continu

    Par ailleurs, hebdomadairement une réunion a été prévue au sein du Bureau de l'Observation du Territoire, pour suivre l'avancement de l'étude. Ces rencontres ont favorisé les débats et l'apport de points de vue différents pour construire la méthodologie et approuver les résultats intermédiaires.

    Enfin, différentes rencontres avec les acteurs du terrain ont été organisées. L'entretien ave le responsable du CAUE a par exemple permis de travailler, avec précision, sur tous les aspects du cadre de vie et aménités des bourgs.

    Partie 3 :

    Résultats

    N

    Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs dans un espace en voie de métropolisation ? 62

    I) Les résultats thématiques et intermédiaires

    A) Une économie départementale diversifiée

    Pour traiter de la structuration des bourgs par l'économie et l'emploi, nous avons tout d'abord mesuré l'importance des bassins d'emploi des bourgs à partir des liaisons domicile-travail et observé le rapport emploi/actif. Nous avons ensuite ajouté de nouveaux indicateurs comme le nombre de créations d'entreprises ou encore l'analyse des secteurs d'activités.

    Cette typologie se décompose en 6 classes non hiérarchisées : les pôles d'emplois, les pôles intermédiaires à évolution positive, les pôles en recomposition, les bourgs émergents, les bourgs industriels fragiles et les bourgs ruraux.

    Capacité de structuration des bourgs par l'emploi et l'économie

    Groupe

    Caractéristiques générales

    Communes

    Pôles d'emplois

    - Bassin d'emploi important

    - Nombre d'emplois supérieurs

    au nombre d'actifs (tendance qui s'accentue entre 00-06)

    - Évolution positive de l'emploi
    (00-06)

    Beaumont-de-Lomagne Bressols

    Castelsarrasin

    Caussade Caylus

    Lafrançaise

    Lauzerte Lavit

    Moissac Montpezat-de-Quercy Nègrepelisse Saint-Antonin-Noble-Val Valence

    Pôles intermédiaires à évolution positive

    - Bassin d'emploi restreint aux

    communes limitrophes

    - Rapport emplois/actifs équilibré

    (évolution positive du rapport 00- 06)

    - Évolution positive de l'emploi

    - Dynamique dans la création de

    nouvelles entreprises (00-06)

    Auvillar

    Monclar-de-Quercy Montbeton

    Montech Saint-Nicolas-de-la-Grave Septfonds

    Verdun-sur-Garonne

    Pôles en recomposition

    - Bassin d'emplois important

    - Rapport emplois/actifs équilibré

    (évolution négative du rapport)

    - Chute importante de l'emploi 00-
    06

    - Dynamique dans la création de

    nouvelles entreprises (00-06)

    Golfech Labastide-Saint-Pierre

    Bourgs émergents

    - Bassin d'emploi limité

    - Rapport emplois/actifs négatif

    (plus d'actifs que d'emplois) mais augmentation du rapport 00-06

    - Évolution positive de l'emploi

    - Dynamique dans la création de

    nouvelles entreprises (00-06)

    Corbarieu La-Ville-Dieu-du-Temple Saint-Etienne-de-Tulmont Saint-Nauphary

    Villebrumier

    Bourgs industriels fragiles

    - Bassin d'emploi restreint aux

    communes limitrophes

    - Chute/stagnation de l'emploi 00-

    06

    - Rapport emplois/actifs équilibré

    (évolution négative du rapport) - Forte proportion d'emplois
    industriels (plus de 20 %)

    - Secteur productif dominant

    Albias

    Grisolles Laguépie

    Montaigu-de-Quercy Réalville

    Reynies

    Groupe

    Caractéristiques générales

    Communes

    Bourgs ruraux

    - Bassin d'emploi restreint aux

    Bourg-de-Visa

     

    communes limitrophes

    Cazes-Mondenard

     

    - Chute/stagnation de l'emploi 00-

    L'Honor-de-Cos

     

    06

    Molières

     

    - Rapport emplois/actifs équilibré

     
     

    (évolution négative du rapport)

     
     

    - Valeur ajoutée agricole importante

     

    1) Des pôles d'emplois répartis de façon homogène sur l'ensemble du département

    L'étude du profil économique des bourgs tarn-et-garonnais fait ressortir 13 pôles d'emplois. Ceux-ci sont répartis de façon homogène sur tout le territoire. En effet, même si l'on retrouve Castelsarrasin-Moissac, Valence et Caussade le long des grands axes de communication, des bourgs plus isolés comme Saint-Antonin-Noble-Val, Montpezat-deQuercy ou encore Lavit possèdent un certain dynamisme économique.

    L'emploi de ces bourgs ruraux repose néanmoins sur des spécificités territoriales et des conjonctures locales. Ainsi Lavit, particulièrement isolé, dispose par exemple d'importants équipements médico-sociaux : maison de retraite, foyer et maison médicalisés pour patients handicapés, qui captent à eux seuls 70 % des 560 emplois.

    Par ailleurs Montpezat-de-Quercy accueille l'entreprise Dalta spécialisée dans la fabrication de lingettes nettoyantes utilisées sans eau pour l'entretien des voitures. Cet établissement emblématique, récompensé par le prix innovation Midi-Pyrénées, a été créé par E.BERNISSON qui est originaire de la région. Face à une proposition d'OPA d'une grande multinationale, le PDG a refusé l'offre en argumentant : « Je n'ai pas voulu vendre car je souhaite garder la centaine d'emplois ici à Montpezat-de-Quercy »1. Ces exemples montrent que pour de nombreux bourgs ruraux, le développement économique dépend d'initiatives souvent individuelles et d'opportunités locales.

    Plus généralement, on peut constater que les pôles d'emplois géographiquement éloignés des grandes villes arrivent à résister face à la métropolisation et proposent ainsi des emplois variés et indispensables au bon fonctionnement de la vie locale. En effet, à l'exception de Bressols qui concentre de nombreuses entreprises, tous les pôles d'emplois sont situés au nord et à l'ouest de Montauban.

    1 G.REVALLAT « Montpezat. Il lave les voitures sans eau » Ladépeche du Midi, 13 décembre 2007

    Un peu moins dynamique, la classe pôles intermédiaires à évolution positive, regroupe des bourgs influencés par des grands bassins d'emplois tel que ceux de Montauban, Castelsarrasin ou encore Caussade. La situation économique favorable du département profite néanmoins à ces bourgs, puisqu'ils arrivent, malgré leur situation géographique, à créer de nouveaux emplois et à augmenter le rapport emplois/actifs. Une grande partie des nouveaux emplois provient des secteurs du commerce, des services et du secteur public.

    La classe bourgs en recomposition qui rassemble Labastide-Saint-Pierre et Golfech met en avant deux bourgs économiquement fragiles mais qui présentent une certaine importance. Ces deux communes ont connu un dynamisme économique durant les années 80-90, d'une part grâce à la centrale nucléaire de Golfech et d'autre part par l'implantation de Valeo, entreprise spécialisée dans la fabrication et la vente de composants pour l'automobile, sur LabastideSaint-Pierre. Cependant la délocalisation de cette usine en 2003 a fragilisé le bassin d'emploi par la suppression de 450 emplois. De même, la mise en service, dans les années 90, de la centrale nucléaire de Golfech a nécessité d'abord un grand nombre d'emplois dans différents secteurs pour la construction et le bon fonctionnement de cette nouvelle activité mais après vingt années de fonctionnement, le dynamisme économique impulsé par la centrale nucléaire semble s'atténuer.

    Néanmoins ces deux bourgs commencent à reconstituer leur appareil productif autour de nouvelles logiques économiques comme le montre le nombre important de créations de nouvelles entreprises (création de 27 nouvelles entreprises sur Labastide-Saint-Pierre entre 2000 et 2006). Ces nouveaux établissements évoluent principalement dans les secteurs des services aux entreprises et aux particuliers.

    2) Des bourgs en difficulté économique entre les mailles des pôles

    Le nombre important de pôles d'emplois plutôt dynamiques répartis de façon équilibrée sur le Tarn-et-Garonne ne gomme cependant pas certaines difficultés économiques rencontrées par des bourgs dont l'économie reste souvent spécialisée dans un secteur d'activité particulier, ce qui de ce fait freine les possibilités de développement.

    Les communes de Réalville, Reynies ou encore de Montaigu-de-Quercy dont l'économie
    repose principalement sur l'activité industrielle, regroupées au sein de la classe bourgs

    industriels fragiles, en sont des exemples. Ainsi le nombre d'emplois baisse ces dernières années, à l'image de Reynies qui a par exemple perdu 25 % des emplois entre 2000 et 2006. Néanmoins la situation géographique favorable de certains bourgs comme Grisolles, Albias et Réalville le long des axes de communication peut permettre d'envisager un renouveau économique.

    L'activité agricole prépondérante de Cazes-Mondenard ou de Bourg-de-visa, regroupés dans la classe des bourgs ruraux, affaiblit également le dynamisme économique de ces lieux. En effet, on remarque une stagnation, voire une baisse des emplois sur ces bourgs comme à Cazes-Mondenard (-5% entre 2000 et 2006). Cette baisse est liée aux mutations de l'agriculture qui se caractérisent par le recul du nombre d'agriculteurs et de salariés agricoles. Ces bourgs à dominante rurale sont localisés de façon générale sur le nord du département (Pays de Serre-Quercy) où les effets des grandes métropoles se font peu ressentir. En même temps, l'insuffisance des réseaux de communication isole ces bourgs et amplifie les difficultés économiques déjà présentes.

    Enfin, de nombreuses communes proches de Montauban, rassemblées dans la classe bourgs émergents ont la particularité d'accueillir d'avantage d'actifs que d'emplois. La proximité de grands pôles d'emplois rend la croissance économique de ces communes difficile. On remarque toutefois que l'activité résidentielle se développe sur ces communes périurbaines et du coup impulse la création de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois.

    N

    Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs dans un espace en voie de métropolisation ? 67

    B) Des pôles de services irrigant de larges bassins de vie

    A l'inverse de la thématique économique, l'analyse de la structuration par les services à la personne est une classification hiérarchique. En effet, après avoir comparé le nombre d'emplois dans le commerce, les services et le secteur public par rapport à la population communale et comptabilisé les équipements structurants, nous sommes arrivés à une typologie en quatre classes : les pôles de services, les bourgs autonomes, les bourgs intermédiaires et les bourgs dépendants/fragiles.

    Capacité de structuration des bourgs par les services rendus à la population

    Groupe

    Caractéristiques générales

    Communes

    Pôles de services

    - Rapport emplois/population

    importants dans le commerce, les services et le secteur public (évolution positive 00-06)

    - Présence d'équipements
    structurants

    Beaumont-de-Lomagne Castelsarrasin

    Caussade

    Grisolles

    Moissac

    Nègrepelisse Saint-Antonin-Noble-Val Valence

    Bourgs autonomes

    - Rapport emplois/population

    importants dans le commerce, les services et le secteur public (évolution positive 00-06)

    - Equipements assurant l'autonomie

    au bourg

    Caylus

    Golfech Labastide-Saint-Pierre Lafrançaise

    Laguépie Lauzerte

    La Ville-Dieu-du-Temple Lavit

    Monclar-de-Quercy Montaigu-de-Quercy Montech

    Verdun-sur-Garonne Villebrumier

    Bourgs intermédiaires

    - Rapport emplois/population

    moyen à faible dans les secteurs

    des commerces et des services (évolution positive 00-06)

    - Rapport emplois/population faible

    dans le secteur public

    - Niveau d'équipement moyen

    Auvillar

    Molières

    Montbeton Montpezat-de-Quercy

    Bourgs fragiles/dépendants

    - Rapport emploi/population faible

    dans le commerce, les services et le secteur public (faible évolution 00-06)

    - Niveau d'équipement faible

    Albias

    Bourg-de-visa

    Bressols Cazes-Mondenard

    Corbarieu L'Honor-de-Cos

    Réalville Reyniès

    Saint-Etienne-de-Tulmont Saint-Nauphary

    Septfonds

    Par rapport à la précédente carte, on note que les pôles de services sont moins nombreux que les pôles d'emplois : 13 pôles d'emplois contre 8 pôles de services. Les communes qui remplissent les deux fonctions sont Saint-Antonin-Noble-Val, Caussade, Castelsarrasin, Moissac, Nègrepelisse, Valence et Beaumont-de-Lomagne. Ce recoupement confirme leur place centrale sur le département. Caussade ou encore Valence possèdent par exemple de nombreux équipements, tels qu'une médiathèque, un cinéma, des collèges et des lycées ou encore une maison de retraite, qui sont susceptibles d'attirer les populations des territoires environnants.

    Les emplois dans les services et commerces des pôles de services sont en général élevés, mais sur Moissac, Nègrepelisse et Valence, l'évolution des emplois dans les commerces entre 2000 et 2006 ne suit pas l'augmentation démographique. A l'inverse sur Caussade et Beaumont-deLomagne le nombre d'emplois dans les commerces et services augmente, parfois plus rapidement que la croissance démographique.

    Le cas de Grisolles est intéressant. Ce bourg était considéré dans la précédente typologie comme bourg industriel fragile caractérisé par la baisse de l'emploi alors qu'au niveau des services à la population, il est identifié comme pôle grâce à la présence d'importants équipements, commerces et services. Ainsi, certains bourgs bénéficient aujourd'hui encore d'une dynamique passée, et l'enjeu pour ces territoires plutôt en crise est de conserver ces atouts afin d'en faire la base d'un nouveau développement.

    A l'échelon inférieur, les bourgs autonomes rassemblent des communes de profils différents. Ainsi Verdun-sur-Garonne, Labastide-Saint-Pierre et Montech, trois bourgs situés dans le couloir Toulouse-Montauban et qui regroupent chacun plus de 3 500 habitants, arrivent à assurer une autonomie en services de proximité pour la population locale. La taille démographique importante de ces bourgs garantit la présence d'une gamme de commerces et services dans un espace en voie de métropolisation.

    De taille plus réduite et situés sur des territoires retirés, les bourgs autonomes tels que Laguépie, Lauzerte ou encore Montaigu-de-Quercy arrivent à proposer des équipements et des services structurants. Grâce à leur situation géographique, la concurrence des grands pôles urbains est amoindrie, ce qui profite au développement des commerces et services de proximité.

    Enfin, les classes bourgs intermédiaires et bourgs dépendants définissent les communes
    fragilisées dans l'offre en services à la population. La concentration de ces bourgs autour de

    Montauban est significative. En effet l'offre importante en services diversifiés à Montauban (L'INSEE y a recensé la totalité des équipements les plus rares dits «de la gamme supérieure», dont les quatre hypermarchés et les trois maternités du département) attire les populations des communes environnantes. Cette fatalité géographique s'atténue néanmoins sur certaines communes comme par exemple à Montbeton où des projets sont menés à terme par les pouvoirs locaux : la municipalité a par exemple aménagé une petite zone commerciale regroupant des petits commerces de première nécessité. De même la récente mise en service d'une clinique à Saint-Nauphary en décembre 2007 devrait dynamiser le secteur des services et des commerces sur ce secteur.

    C) Un département coupé en deux au niveau de l'accueil résidentiel

    Par rapport à la récente étude de l'INSEE « Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous l'influence croissante de Toulouse »1 qui analyse la structuration des bourgs par l'emploi et les équipements, les deux prochaines thématiques - l'accueil résidentiel et le cadre de vie - apportent des informations supplémentaires sur l'analyse de l'armature urbaine départementale. Ces apports caractérisent avec plus de précision les logiques de développement et de structuration des bourgs. Afin de mesurer la dynamique résidentielle des bourgs, nous avons mobilisé des indicateurs classiques, comme l'évolution démographique ou la progression des nouvelles constructions, auxquels nous avons ensuite associé le niveau d'accessibilité et la politique d'habitat. L'accessibilité a été définie d'une part à partir du temps d'accès aux échangeurs autoroutiers et aux trois grandes villes que sont Toulouse, Montauban et Agen et d'autre part par le niveau de desserte en trains. La politique d'habitat, quant à elle, doit informer sur la capacité d'un bourg à pouvoir organiser et digérer un afflux important de nouvelles populations. Nous partons ainsi de l'hypothèse qu'un bourg qui arrive à contrôler l'urbanisation en diminuant la vacance, en proposant des logements sociaux, publics ou privés ou encore en densifiant son centre pour éviter l'étalement urbain, rend son territoire plus attractif et mieux structuré.

    Cette typologie fait ressortir quatre classes : les bourgs attractifs avec une politique d'habitat diversifiée, les bourgs attractifs, les bourgs à croissance modérée et les bourgs à faible dynamique résidentielle.

    1 Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous l'influence croissante de Toulouse, INSEE Midi-Pyrénées 6 pages, n° 110, mai 2008

    Capacité de structuration des bourgs par l'accueil résidentiel

    N

    Groupe

     

    Caractéristiques générales

    Communes

    Bourgs attractifs avec

    - Bonne accessibilité

    Labastide-Saint-Pierre

    politique d'habitat

    - Augmentation importante de la

    La Ville-Dieu-du-Temple

    diversifiée

    population par le solde

    Montech

     

    migratoire et naturel (00-06)

    Verdun-sur-Garonne

     

    - Rythme de construction élevé

     
     

    - Politique d'habitat face à la

    dynamique résidentielle

     

    Bourgs attractifs

    - Bonne accessibilité

    Albias

     

    - Augmentation importante de la

    Bressols

     

    population par le solde migratoire

    Corbarieu

     

    (00-06)

    Golfech

     
     

    L'Honor-de-Cos

     
     

    Monclar-de-Quercy

     
     

    Montbeton

     
     

    Nègrepelisse

     
     

    Saint-Etienne-de-Tulmont

     
     

    Saint-Nauphary

     
     

    Villebrumier

    Groupe

    Caractéristiques générales

    Communes

    Bourgs à croissance modérée

    - Bonne accessibilité

    - Augmentation modérée de la

    population

    - Rythme de construction moyen

    Auvillar Castelsarrasin

    Caussade Grisolles Lafrançaise

    Lavit

    Réalville Reyniès Valence

    Bourgs à faible

    - Accessibilité contraignante

    Beaumont-de-Lomagne

    dynamique résidentielle

    - Faible augmentation ou recul

    Bourg-de-Visa

     

    démographique

    Caylus

     

    - Rythme de construction bas

    Cazes-Mondenard

     
     

    Laguépie

     
     

    Lauzerte

     
     

    Moissac

     
     

    Molières

     
     

    Montaigu-de-Quercy

     
     

    Montpezat-de-Quercy

     
     

    Saint-Antonin-Noble-Val

     
     

    Saint-Nicolas-de-la-Grave

     
     

    Septfonds

    1) Attractivité de Montauban et du couloir toulousain

    La carte fait clairement ressortir une scission entre le sud-est et le reste du département. Ainsi on retrouve les bourgs ayant la plus importante croissance démographique (supérieure à 10 % en moyenne) et un rythme de construction soutenu à la périphérie de Montauban et sur le couloir toulousain.

    Saint-Etienne-de-Tulmont et Villebrumier, deux communes périurbaines de Montauban connaissent, par exemple, un accroissement de plus de 20 % de leur population entre 2000 et 2006. Plus spectaculaire encore est l'augmentation de 40 % de la population de Montech qui est passée de 3 600 habitants (2000) à plus de 5 000 habitants (2006). Le rythme de construction confirme ce dynamisme puisque Montech et Villebrumier enregistrent une augmentation de 20 % des autorisations de permis de construire.

    Ces bourgs attractifs se distinguent par rapport à leur politique d'habitat. En effet, la classe bourgs attractifs avec politique d'habitat diversifiée regroupe des bourgs qui mènent une politique volontariste au niveau de l'urbanisation et de l'habitat. Ainsi on observe par exemple une réduction générale de la vacance sur cette classe. De même Verdun-sur-Garonne et Montech ont bénéficié d'une OPAH qui a permis la réhabilitation de vieux logements dans

    le centre du bourg. Au niveau de l'habitat conventionné, La Ville-Dieu-du-Temple et Labastide-Saint-Pierre ont par exemple un taux plus important de logements sociaux que les autres communes périurbaines.

    L'attractivité du couloir Toulouse-Montauban ne semble cependant pas profiter à Grisolles et Reynies, tous deux appartenant à la classe bourgs à croissance modérée. Cette situation s'explique, d'une part, par la présence de nombreuses zones interdites à la construction à cause des risques de crues de la Garonne et du Tarn et de la présence de coteaux aux sols instables. D'autre part, la présence de bourgs plus attractifs au niveau du foncier ou offrant un cadre de vie supérieur peut créer une concurrence entre les bourgs. Enfin la municipalité de Grisolles a eu des difficultés à concrétiser un projet de ZAC. Ce retard a désavantagé Grisolles qui n'a pu bénéficier d'une dynamique résidentielle.

    2) Une dynamique résidentielle plus modérée sur le reste du département

    Très concentrée sur le sud, la dynamique résidentielle est toutefois moins importante sur le reste du Tarn-et-Garonne. On remarque ainsi que les pôles identifiés comme structurants au niveau de l'emploi et des services connaissent une faible attractivité au niveau de la démographie et de la construction. Ce constat est encore plus frappant sur Moissac et Beaumont-de-Lomagne, qui tous deux sont regroupés dans la classe bourgs à faible dynamique résidentielle. Notamment Beaumont-de-Lomagne qui est l'un des rares bourgs à perdre de la population entre 2000 et 2006 (-40). Le solde naturel très déficitaire n'est pas équilibré par le solde migratoire, ce qui montre l'importance de la localisation des bourgs selon les axes de communication et leurs facilités d'accessibilité.

    La différence d'attractivité entre Castelsarrasin et Moissac, deux villes pourtant proches, est notoire au niveau de l'évolution du nombre d'habitants. Castelsarrasin a par exemple gagné 1 400 nouveaux habitants contre une perte de 170 habitants sur Moissac (2000-2006). Ceci peut s'expliquer par la situation géographique et la topographie locale. En effet, la commune de Moissac se trouve enclavée entre des coteaux et le Tarn et souffre d'une large zone inondable, ce qui limite considérablement l'extension urbaine. A l'inverse, Castelsarrasin profite d'une zone de plaine et d'un accès rapide aux grandes voies de communication (A 62).

    En dehors des pôles de services et d'emplois, les autres bourgs du nord du département
    oscillent entre les deux classes : bourgs à croissance modérée et bourgs à faible dynamique

    résidentielle. Cependant on remarque que les bourgs à croissance modérée, excepté pour Lavit, se trouvent proches de voies de communication.

    En effet, les bourgs à faible dynamique résidentielle sont généralement situés en milieu rural avec des temps d'accès contraignants pour rejoindre les grandes villes. Ces communes rurales voient leur population décroître, à l'image de Saint-Antonin-Noble-Val qui a perdu 5 % de sa population (2000-2006). De même ces bourgs connaissent un vieillissement de leur population et une faible valorisation de l'habitat ancien, plus marquants que sur les autres territoires.

    D) Le cadre de vie et les aménités

    La dernière thématique « cadre de vie et aménités » doit apporter des renseignements supplémentaires sur les profils des bourgs. Cette approche plus qualitative s'appuie sur une multitude d'indicateurs qui sont organisés selon quatre entrées : le patrimoine, les aménités, la qualité urbaine et la renommée. Mais pour éviter une trop grande discrimination entre les

    bourgs sur un sujet sensible1, nous avons préféré présenter trois classes : les bourgs de qualitévalorisée, les bourgs à cadre de vie attractif et les bourgs à faible niveau d'aménités.

    Capacité de structuration des bourgs par le cadre de vie et les aménités

    N

    1 La sensibilité de ce sujet provient de la grande subjectivité de cette thématique. Celle-ci peut être perçue différemment selon les représentations et le regard de l'observateur.

    Groupe

    Caractéristiques générales

    Communes

    Bourgs de qualité valorisés

    - Présence d'un patrimoine

    (paysages et architectures) de caractère

    - Renommée départementale

    - Haute qualité urbaine

    - Niveau d'aménités important

    Auvillar Beaumont-de-Lomagne Caussade

    Caylus

    Lafrançaise

    Lauzerte Moissac

    Montpezat-de-Quercy Saint-Antonin-Noble-Val Saint-Nicolas-de-la-Grave Verdun-sur-Garonne

    Bourgs à cadre de vie attractif

    - Potentiel en patrimoine

    - Faible renommée

    - Qualité urbaine

    - Niveau d'aménités important

    Bourg-de-Visa

    Castelsarrasin Cazes-Mondenard

    Golfech Grisolles Laguépie Lavit

    Molières Monclar-de-Quercy Montaigu-de-Quercy Montech

    Nègrepelisse

    Réalville Septfonds Valence Villebrumier

    Bourgs à faible niveau d'aménités

    - Potentiel du patrimoine faible

    - Peu de renommée

    - Faible niveau d'aménités

    Albias

    Bressols

    Corbarieu

    L'Honor-de-Cos Labastide-Saint-Pierre

    La Ville-Dieu-du-Temple Montbeton

    Reyniès Saint-Etienne-de-Tulmont Saint-Nauphary

    La carte « Capacité de structuration des bourgs par le cadre de vie et les aménités » fait ressortir les bourgs précédemment identifiés comme les moins attractifs au niveau de l'accueil résidentiel en bourgs de qualité valorisée. En effet, les bourgs bénéficiant d'un patrimoine et d'une haute qualité urbaine sont globalement situés en milieu rural et du coup en dehors de l'espace en voie de métropolisation. Ce décalage entre cadre de vie et dynamique résidentielle montre que les nouvelles populations ne recherchent pas spécialement un cadre de vie urbain exceptionnel pour leur installation. En effet certaines mesures de protection comme les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) peuvent engendrer des contraintes pour les habitants. Pour garantir une certaine homogénéité du bâti, les habitants doivent par exemple respecter des normes strictes pour les nouvelles constructions ou les réhabilitations. Sur Saint-Antonin-Noble-Val, la municipalité a notamment interdit la circulation dans le centre du bourg sur certaines plages horaires, afin de garantir le calme pour les visiteurs. Ces contraintes, parfois justifiées pour la valorisation et la protection du patrimoine, amputent cependant une certaine liberté des résidents locaux.

    Plus généralement, la présente carte fait ressortir les hauts lieux touristiques du département. Ainsi on retrouve Lauzerte et Auvillar, deux communes, qui détiennent le label « plus beau village de France », le patrimoine exceptionnel de Moissac (Abbatiale Saint-Pierre) et de Beaumont-de-Lomagne (Bastide du XIIIe) ou encore les paysages de la vallée de l'Aveyron et de ses villages médiévaux (Saint-Antonin-Noble-Val, Caylus,...).

    Verdun-sur-Garonne, Molières et Monclar-de-Quercy, trois bourgs qui n'ont pas spécialement une vocation touristique, arrivent néanmoins par leur qualité urbaine et par les aménités à rejoindre la classe bourgs de qualité valorisée. Monclar-de-Quercy bénéficie par exemple d'un lac de loisirs, d'un maillage important en sentiers pédestres qui desservent la toute proche vallée de l'Aveyron et présente un centre-ville récemment rénové.

    Les bourgs à faible niveau d'aménités sont tous concentrés dans la périphérie de Montauban. Ces trente dernières années les communes périurbaines ont connu un accroissement spectaculaire de leur population qui a modifié la morphologie du bourg ancien. La trame historique de la commune est souvent bouleversée par les zones pavillonnaires. Toutefois, depuis quelques années, les municipalités essayent de réagir et développent des projets de requalification des centres-villes. « Les opérations se caractérisent par une volonté d'unifier le

    centre et le distinguer du reste de la ville [...] Mais le centre réaménagé ne doit pas seulement être un décor : il se doit de porter l'histoire [et ainsi créer une identité pour les habitants] »1

    1 PERIGOIS S La mobilisation du champ patrimonial dans l'élaboration d'une identité « petite ville » in. EDOUARD J.-Ch (dir.) Les petites villes françaises entre développement local et métropolisationmondialisation, Bulletin de l'Association de Géographes Français, mars 2008

    II) Typologie finale

    Après avoir traité séparément les quatre thématiques, nous avons souhaité croiser ces résultats intermédiaires pour arriver à une typologie unique et précise pour pouvoir mettre en évidence les différents profils des bourgs.

    Nous avons dans un premier temps fait ressortir les bourgs aux comportements proches dans des groupes pour ensuite les intégrer à échelle plus large dans des classes. Enfin, les différentes classes ont été associées dans trois catégories : les pôles structurants, les bourgscentres autonomes et les bourgs dépendants.

    Les pôles structurants sont des communes capables d'attirer, par leur économie et leur niveau de services, des populations environnantes.

    Les bourgs-centres autonomes, pour leur part, arrivent à garder une certaine autonomie en services et en termes d'emplois. Ils animent et structurent cependant un bassin plus limité. Enfin, les bourgs dépendants, qui souffrent souvent de leur localisation en périphérie d'un pôle urbain ou sont isolés en milieu rural, n'arrivent pas à créer un dynamisme et sont, de ce fait, dépendants des autres bourgs au niveau de l'économie, des services et des loisirs.

    N

    Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs dans un espace en voie de métropolisation ? 81

    A) Les pôles structurants

    Caractéristiques générales

    Economie

    Services

    - évolution positive de l'emploi

    (augmentation de 8 % en moyenne)

    - bassin d'emploi large

    - rapport emplois/actifs élevé

    (supérieur à 1)

    - nombre important d'emplois dans les

    services, commerces et secteur public - présence d'équipements structurants

    Les pôles structurants

    1) Les pôles majeurs

    La typologie finale fait ressortir, en dehors de Montauban, 5 pôles majeurs. Ces communes ont une véritable aura départementale par leurs services et le nombre d'actifs qu'elles attirent. Ces noeuds stratégiques correspondent aux 5 pôles d'emplois définis par l'INSEE qui « animent l'espace rural. Les plus importants, Castelsarrasin, Moissac, Caussade et Valence offrent de l'ordre de 3 000 à 4 000 emplois salariés. Beaumont-deLomagne, le plus petit de ces pôles, compte 1 400 emplois. Ces pôles d'emploi sont au centre de bassins de vie, zones d'influences définies par l'accès des habitants à l'emploi et à un ensemble de services les plus usuels. »1. Ces pôles majeurs se trouvent sur les grands axes de communication du département. Ainsi le long de la vallée de la Garonne, Moissac, Castelsarrasin et Valence semblent profiter de l'axe de communication Montauban-Agen. De même Caussade, positionné sur l'axe Montauban-Cahors, joue le rôle de pivot entre deux grandes villes régionales et le Quercy-Rouergue. Beaumont-de-Lomagne, pour sa part, tire avantage de la liaison Montauban-Auch et structure, de ce fait, fortement la partie nord de la Lomagne. Le poids du secteur agricole et les logiques de circuits de productions semblables au Gers, positionnent Beaumont-de-Lomagne comme grand pôle agricole.

    Plus précisément, les pôles majeurs se distinguent par leurs dynamiques de développement différentes. En effet, Valence, Castelsarrasin et Caussade bénéficient d'une évolution résidentielle plus importante que Beaumont-de-Lomagne et Moissac, qui sont quant à eux plus tournés sur le patrimoine.

    Caussade, un centre rural historique

    Caussade (6 268 habitants en 2004) est chef lieu de canton de onze communes et fait partie de la communauté de communes du Quercy Caussadais qui regroupe 17 400 habitants.

    A l'image des pôles structurants dynamiques, la population de Caussade connaît une évolution faible depuis les années 80 lestée par un solde naturel négatif. Cependant les

    1 Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous l'influence croissante de Toulouse, INSEE Midi-Pyrénées in op. Cite

    nouvelles constructions au nombre de 25/an entre 1990 et 2002 ont explosé ces dernières années avec 66 nouveaux logements/an.

    Evolution de la population 1968 - 2004

    Source INSEE

    La localisation sur l'itinéraire de l'autoroute A 20, entre Montauban et Cahors, est un réel atout pour Caussade. Déjà au XVIIIe siècle, lors de la construction de la route Paris-Toulouse, cette commune a su profiter de cette opportunité pour développer le commerce de nombreux produits locaux dont la fabrication de chapeaux.

    En effet, en 1857 A.REY industrialise le procédé de fabrication de chapeau à partir d'une variété de paille locale, solide et fine. Grâce à la route puis à l'arrivée du chemin de fer en 1884, l'industrialisation du chapeau emploie 3 000 à 4 000 personnes sur Caussade et Septfonds. Beaucoup d'autres métiers se sont adaptés à cette activité : le teinturier teintait la paille à l'état brut, le formier fabriquait les formes de chapeau en bois et les ateliers confectionnaient les garnitures (pompons, fleurs, papillons,...).

    Aujourd'hui pour des raisons de mode et de concurrence, la fabrication de chapeaux a quasiment disparu et un tissu de PME a remplacé les vieilles usines : constructions métalliques, poutres, bennes, agro-alimentaire, semences, viandes ou encore appareillages électriques de précision. Mais ce passé industriel de la chapellerie est mis en valeur grâce à l'association Chapeau Caussade qui organise chaque année dans le parc public le festival « les estivales du chapeau » qui anime le bourg avec des expositions, concours, défilés ou

    encore spectacles. La communauté de communes du Quercy Caussadais mène actuellement un projet de scénographie autour du chapeau labellisé comme Pôle d'Excellence Rurale.

    Les estivales du chapeau 2007 à Caussade

    Au-delà du poids économique, Caussade est aussi un véritable centre rural par les services proposés à la population. Ainsi se tient chaque lundi matin, dans le centre-ville, un grand marché reconnu qui attire les populations de tout le Midi-Quercy. En effet, les populations du nord-est du département qui désirent des services particuliers doivent se rendre soit à Caussade soit à Villefranche-de-Rouergue.

    Mais Caussade dispose également d'équipements structurants comme un gymnase, une piscine ou encore un cinéma, qui confirment son statut de pôle.

    La proximité de Caussade avec la commune voisine Monteils, matérialisée par la continuité du bâti, oblige les deux municipalités à travailler ensemble pour garantir une cohérence des aménagements.

    2) Les pôles secondaires

    Structurants à échelle plus locale, mais jouant une importance dans l'animation d'un bassin de vie, les pôles secondaires sont au nombre de dix. Ils présentent des profils variés et leur capacité de structuration relève souvent d'un secteur particulier.

    Sur la partie nord du département, on retrouve, très explicitement, les pôles secondaires ruraux à dominante patrimoniale. Ces bourgs se situent dans des zones souvent difficiles d'accès ce qui peut handicaper leur développement. Toutefois, un important patrimoine préservé, légué par l'histoire, y est présent. Cette richesse architecturale et paysagère est souvent mise à profit pour le développement de l'activité touristique.

    Lafrançaise et Lavit, qui ont un comportement économique proche, sont rassemblés dans le groupe pôles secondaires ruraux à dominante économique. Ces deux bourgs détiennent des entreprises ou activités importantes. L'entreprise multinationale FAUCHE, spécialisée dans la fabrication et la vente de composantes électriques, emploie par exemple 240 personnes sur la commune de Lafrançaise.

    En milieu plus urbain, Bressols et Golfech, considérés comme pôles secondaires à appareil productif dominant, ont une capacité importante de structuration qui s'appuie uniquement sur l'économie. Ces deux bourgs fonctionnent étroitement avec les pôles d'emploi voisins : Valence pour Golfech et Montauban pour Bressols. Par rapport à Lafrançaise et Lavit qui se trouvent en milieu rural, ces pôles secondaires à appareil productif dominant ne structurent pas le territoire au niveau des services et commerces.

    Enfin, Verdun-sur-Garonne et Montech sont deux pôles secondaires d'équilibre dans une zone à forte métropolisation. Ils accueillent un nombre important de nouveaux habitants qui vont ensuite travailler principalement sur Montauban et Toulouse. Moins dynamiques dans les services à la population et moins structurants économiquement que les bourgs des groupes précédents, ils détiennent cependant une place importante dans le couloir toulousain.

    Ces pôles secondaires périurbains à dominante résidentielle développent ainsi une politique d'habitat diversifiée (baisse de la vacance, présence de logements conventionnés,...) et disposent d'aménités et d'un cadre de vie attractif. Montech jouit par exemple d'une forêt importante et du canal latéral à la Garonne avec ses voies de promenades et la fameuse pente d'eau.

    A l'échelle départementale, on remarque que certains territoires sont dépourvus de pôles structurants. En effet, le Pays de Serre ne dispose que du pôle secondaire de Lauzerte comme échelon relais. De même les coteaux de Monclar-de-Quercy n'ont aucun bourg d'appui et les populations sont donc dépendantes de Montauban, Toulouse ou encore d'Albi.

    N

    Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs dans un espace en voie de métropolisation ? 86

    B) Les bourgs-centres autonomes

    Caractéristiques générales

    Economie

    Services

    - évolution positive de l'emploi

    (augmentation de 4 % en moyenne)

    - bassin d'emploi limité

    - rapport emplois/actifs équilibré (entre

    0,5 et 1,2)

    - nombre moyen d'emplois dans les

    services, commerces et secteur public - niveau d'équipement assurant
    l'autonomie

    Les bourgs-centres autonomes

    1) Les bourgs-centres résidentiels

    Ces bourgs autonomes s'insèrent dans un espace en voie de métropolisation. Le fonctionnement de ces communes est étroitement lié aux grandes villes environnantes.

    Les bourgs-centres résidentiels se décomposent en deux groupes : ceux insérés dans un bassin d'emplois et les autres qui sont en cours de structuration.

    Le premier groupe, composé de Grisolles, Nègrepelisse et Labastide-Saint-Pierre, se caractérise par un rapport emplois/actifs inférieur à 1 et une augmentation ces dernières années du nombre d'actifs travaillant en dehors de la commune. Ces communes jouent donc en partie le rôle d'accueil d'actifs travaillant sur les pôles d'emplois voisins. L'évolution démographique positive et la dynamique de construction, plus atténuées sur Grisolles, confirment ce mouvement et soumettent ces bourgs aux phénomènes de périurbanisation comme par exemple l'étalement urbain.

    Nègrepelisse, plus en marge de la liaison Montauban-Toulouse, connaît toutefois une évolution positive de l'emploi.

    Globalement les bourgs-centres résidentiels insérés dans un bassin d'emplois sont influencés par les grandes villes proches mais en même temps arrivent à résister grâce à leur taille démographique importante (plus de 3 500 habitants) qui leur assure un développement économique et une offre en services et commerces face à la demande de la population locale.

    Situés près de Montauban, Montbeton et Albias ont connu en premier les phénomènes de périurbanisation avec une augmentation de la population dès les années 60. Albias a connu par exemple une évolution globale de 3,21 % entre 1962et1968, alors que les années suivantes l'évolution démographique diminue : solde migratoire négatif entre 1990 et 1999. Cette première génération commence donc aujourd'hui, à l'inverse des autres communes périurbaines, à structurer son territoire pour assurer une autonomie dans le développement économique et dans l'offre en services. Montbeton dispose par exemple d'une maison de retraite et d'une zone commerciale.

    Enfin, Monclar-de-Quercy rattaché également au groupe bourgs-centres résidentiels en cours de structuration présente néanmoins un profil différent par sa localisation plus éloignée de Montauban. Ce bourg moyen, regroupant 1 500 âmes, se trouve pourtant à même distance de Montauban que Lafrançaise, mais il subit plus fortement l'influence de la préfecture. Ainsi

    Grisolles se trouve dans la vallée de la Garonne, à la limite sud du département entre Montauban et Toulouse. Ce bourg bénéficie d'un positionnement stratégique par les nombreuses voies de communication : autoroute A62, la D813, la D17 reliée à Grenade sur Garonne et le chemin de fer. Ce bourg de 3 160 habitants est chef-lieu de centon et membre de la Communauté de communes des Terroirs de Grisolles et Villebrumier.

    Pendant l'ère industrielle, Grisolles est avantagée par le canal latéral à la Garonne qui permet à la ville de prospérer. C'est grâce à l'agriculture, notamment avec le sorgho que ce bourg se développe. En effet, au début du XXeme une usine de fabrication de balais s'installe sur Grisolles et emploie plus de 300 personnes.

    Suite à la crise industrielle, ce bourg a su diversifier son économie par une industrie locale : huisserie, confection, menuiserie, construction mécanique,....

    Actuellement, les deux zones d'activités englobent de petites industries spécialisées dans l'agroalimentaire, la mécanique ou encore dans le stockage-transport mais aucune d'elles ne dépasse les 50 salariés. La délocalisation du centre logistique de Décathlon en 2002 a fragilisé le bassin local avec la perte de 200 emplois.

    Grisolles, en recherche d'une identité dans un espace métropolitain

    Evolution de la population 1968 - 2006

    même si le rapport emplois/actifs est supérieur à 1, le nombre d'actifs travaillant hors de la commune augmente et la progression de l'emploi stagne.

    Source INSEE

    Depuis les années 60, l'évolution démographique positive est constante, grâce au solde migratoire des années 70 (autour de 2 % d'évolution globale par le solde migratoire). Le développement de nouvelles constructions est alors fort : urbanisation du plateau et du flanc du coteau. L'implantation d'une nouvelle population à Grisolles résulte souvent d'une double situation professionnelle partagée entre les deux centres d'emplois (Montauban et Toulouse) d'une part et du coût du foncier qui permet une accession plus rapide à la propriété d'autre part.

    Dégradations au centre-ville de Grisolles

    Cependant, le taux de croissance proche de 2 % sur la période 1962-1968 a tendance à baisser puisqu'il n'est plus qu'à 0,6 entre 1990-1999. Le solde migratoire réduit à partir des années 80, alors que le solde naturel évolue positivement ces dernières années. La restriction en constructions sur les coteaux (la zone la plus attractive de la commune), à cause de l'instabilité des sols et le potentiel résidentiel des bourgs proches (Verdun-sur-Garonne, Grenade ou encore Fronton, des bourgs qui ont requalifié leur centre) semble affaiblir l'attractivité de Grisolles depuis les années 80. Au niveau des services, Grisolles est bien structuré : écoles, collège, centre médico-social, maison de retraite, Gendarmerie, Centre de secours, gare SNCF, supermarché, espace socioculturel, médiathèque, complexe sportif....

    Le bourg offre à la population locale de nombreux services et grâce à son positionnement carrefour attire également des habitants des communes voisines.

    Le patrimoine, à l'image de la halle métallique de style Baltard 1894 au milieu de la place, du vieux centre structuré autour de l'église ou encore du château de Fontenas, n'est pas mis en valeur et manque d'entretien. De même, l'existence d'une centrale électrique composée d'énormes pylônes reliés par des câbles électriques aériens à l'entrée ouest de la ville dénature le paysage et semble réduire l'attractivité de Grisolles (baisse des résidences secondaires). Face à cette situation, la municipalité a réagi en lançant un vaste projet d'aménagement urbain qui doit requalifier le centre-ville de Grisolles. Ce projet, accompagné d'un nouveau plan de circulation, doit offrir aux habitants et aux commerçants de nouveaux espaces publics spacieux et polyvalents.

    Centrale électrique de Grisolles (vue ouest)

    2) Les bourgs-centres ruraux

    En milieu rural, deux groupes de bourgs autonomes sont identifiés : les bourgs-centres insérés dans une dynamique locale et les bourgs centres à tradition industrielle.

    Appartenant au premier groupe, Auvillar et Saint-Nicolas-de-la-Grave, positionnés au milieu du triangle Castelsarrasin, Moissac et Valence, profitent du dynamisme économique de la vallée de la Garonne.

    En effet, ces deux bourgs connaissent, en dépit d'une présence de deux fois plus d'actifs que d'emplois, une augmentation de l'emploi (10% à Saint-Nicolas-de-la-Grave et 30 % sur Auvillar)

    Le cadre de vie privilégié, grâce à la présence d'un patrimoine (tour de l'horloge et halle circulaire atypique d'Auvillar ; château du XIIe à Saint-Nicolas-de-la-Grave) et d'aménités (base de loisirs) rend ces bourgs attractifs.

    L'évolution de la population y est positive par le solde migratoire important.

    Les bourgs centres à tradition industrielle, regroupant Laguépie et Montaigu-de-Quercy, connaissent depuis une vingtaine d'années des difficultés économiques. La concurrence mondiale dans les produits manufacturés fragilise les petites industries traditionnelles qui n'arrivent pas à rester compétitives. Ces deux bourgs au passé industriel important, qui comptent encore aujourd'hui plus de 40 % des emplois dans le secteur de l'industrie, connaissent donc une baisse d'emploi. Montaigu-de-Quercy reste encore moins touché grâce à la présence d'une importante filière bois (tissu de PME et PMI lié à la production de bois : menuiseries, charpenteries).

    N

    Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs dans un espace en voie de métropolisation ? 92

    C) Les bourgs dépendants

    Caractéristiques générales

    Economie

    Services

    - faible bassin d'emploi externe

    - rapport emplois/actifs bas (inférieur

    à 0,6)

    - caractère résidentiel dominant

    - emplois déficients dans les services,

    commerces et secteur public par rapport à la population

    - peu d'équipements et d'aménités

    Les bourgs dépendants

    1) Les bourgs périurbains

    Les bourgs périurbains, en constante augmentation démographique, rassemblent de nombreux actifs travaillant pour la majorité sur Montauban. En moyenne, deux actifs sont présents sur ces bourgs pour un emploi local.

    La fréquentation et l'utilisation d'équipements publics, commerces ou encore services plus importants et variés sur le pôle urbain, nuit à la centralité des petites villes périurbaines. Cependant, même si la prestation en services et commerce est faible par rapport au nombre d'habitants, l'économie locale de ces bourgs périurbains repose en grande partie sur la sphère résidentielle. Ainsi une grande partie des communes limitrophes à Montauban se caractérise par plus de 90 % d'emplois salariés dans le secteur des administrations publiques et des services à la personne.

    Un premier groupe : bourgs périurbains émergeants, se distingue par son dynamisme économique lié à la présence proche de Montauban. En effet les trois bourgs qui composent cette classe connaissent une augmentation importante de l'emploi. Villebrumier a vu par exemple ses emplois croître de 35 % entre 2000 et 2006. De même le fort taux de création de nouvelles entreprises, en moyenne autour de 40 % entre 2000 et 2006 confirme l'émergence économique de ces bourgs. Ces nouveaux établissements sont souvent spécialisés dans le service aux entreprises : transport, maintenance, entreposage ou encore logistique.

    Le deuxième groupe : bourgs périurbains à forte dynamique résidentielle, rassemble des communes qui présentent une évolution démographique importante à l'image de SaintEtienne-de-Tulmont qui a gagné 580 nouveaux habitants, soit une augmentation de 20 % entre 2000 et 2004. Les nouvelles constructions, sous la forme principale de pavillons (dont plus de 75 % des ménages sont propriétaires), suivent l'évolution démographique. Outre la présence de nombreuses maisons individuelles, le parc de logements se caractérise par un taux bas de logements sociaux (moins de 3% en moyenne) : Corbarieu ne propose, par exemple, que 2 logements sociaux pour un parc total de 650 habitations.

    Petit bourg de 970 habitants dans les années 70, Saint-Etienne-de-Tulmont s'est depuis développé pour atteindre en 2006 les 3 200 habitants. L'augmentation moyenne est de 3 % par an. Cette explosion démographique généralisée sur les communes périurbaines de Montauban s'explique par un solde migratoire important.

    Le nombre de nouvelles constructions suit globalement l'évolution démographique (moyenne de 39 logements/an). Le parc qui compte 75 % de propriétaires (sur 95 % de résidences principales) est composé à 72 % de logements T4 à T5 organisés en lotissements. Ces types de logements couplés au taux faible de logements sociaux (2%) sont généralement significatifs de la forte présence de catégories socioprofessionnelles aisées sur la commune. Par ailleurs, l'INSEE indique une augmentation de 150 % des cadres et professions intellectuelles supérieures entre 1990 et 1999.

    L'urbanisation en « dent-de-scie » de Saint-Etienne-de-Tulmont

    Evolution de la population 1968 - 2006

    Source INSEE

    De même cette forme d'urbanisation fait perdre le rôle central et stratégique au centre-ville. En effet, l'ancien centre très peu dense ne regroupe qu'une infime partie des commerces qui préfèrent se positionner le long de la route où une clientèle de passage est assurée.

    Par ailleurs, le patrimoine ancien (église, château de Pousiniés) a été oublié à cause des nombreuses nouvelles constructions, hétérogènes par leurs tailles et leurs architectures, qui ont envahi les anciennes propriétés.

    Mais la particularité de Saint-Etienne-de-Tulmont est l'urbanisation le long de la RD 115 incontestable sur la photo aérienne. Le bourg ancien proche de la route s'est développé au fil des années en « dent de scie » autour de l'axe de circulation. Cette disposition induit de nombreuses difficultés comme les problèmes de sécurité causés par les nombreux accès des habitations à la route, les nuisances sonores provoquées par le trafic important ou encore les coûts élevés pour la collectivité qui doit rallonger constamment les réseaux.

    Urbanisation « en dent de scie » le long de la RD 115

    Source IGN-Géoportail

    Administrativement, Saint-Etienne-de-Tulmont est tiré entre Montauban et Nègrepelisse. Ainsi au niveau de la communauté de communes et du canton, Saint-Etienne-de-Tulmont travaille avec Nègrepelisse alors que pour le schéma de cohérence territoriale, la commune est tournée vers le pôle urbain.

    Enjeux de développement pour Saint-Etienne-de-Tulmont et les autres communes périurbaines :

    - centrer les principales fonctions autour du centre ancien

    - assurer le principe de mixité et de diversité sociale et d'habitat

    - affirmer une identité visuelle prenant en compte le patrimoine

    - développer malgré la concurrence du pôle urbain des espaces publics (parcs de loisirs, places,...)

    2) Les bourgs ruraux

    Déjà identifiés comme bourgs ruraux par la typologie économique, Bourg-de-visa, Cazes-Mondenard et Molières présentent des comportements similaires. Leur poids démographique faible (moins de 1 200 habitants) et leur isolement les rendent fragiles économiquement. Par ailleurs, la présence de peu de commerces et services oblige les habitants à se diriger vers un pôle structurant proche pour exécuter leurs achats de base. Cette dépendance comparable aux communes périurbaines est cependant plus dramatique à cause du temps d'accès beaucoup plus important aux équipements publics et services.

    III) Etude approfondie de l'organisation urbaine

    par découpages territoriaux

    Après avoir établi la typologie finale, nous avons souhaité faire des « zooms » sur des découpages plus fins du département du Tarn-et-Garonne. Cette analyse territoriale doit apporter des informations supplémentaires quant à l'organisation de l'armature urbaine. Ainsi par territoire, l'importance de la structuration des bourgs et leurs interactions peuvent être mises en évidence

    A partir de la carte de synthèse ci-dessous, nous avons choisi de retenir cinq territoires d'études : La Lomagne, le Pays de Serres, le Quercy-Rouergue, le couloir Toulouse-Montauban et la vallée de Garonne.

    Le choix de ces découpages infra-départementaux s'inspire d'études antérieures et des opinions du comité de pilotage.

    Approche territoriale à partir de la carte de synthèse

    A) Forte structuration des bourgs en Lomagne

    La Lomagne

    La Lomagne située sur la partie sud-ouest du Tarn-et-Garonne est une entité géographique qui se prolonge dans le département du Gers. Les paysages et l'organisation urbaine sont donc très comparables au territoire voisin.

    Lavit et Beaumont-de-Lomagne ont été identifiés tout deux comme pôles structurants du département. Si Lavit semble désavantagé en services à la population et commerces, Beaumont-de-Lomagne se caractérise comme un bourg structurant de la partie sud du département. Ce bourg offre une large gamme de services comme une maison de retraite, un complexe hippique, des lycées et un collège. Au niveau de l'emploi, ce pôle structurant attire des actifs de toute la Lomagne.

    Au niveau de l'agriculture et de son organisation territoriale la Lomagne est tournée vers le Gers avec qui elle entretient de liens économiques forts.

    B) Le Pays de Serres : un territoire à faible armature urbaine

    Le Pays de Serres

    A l'inverse de la Lomagne, le Pays de Serres possède peu de pôles structurants. Ce territoire situé au nord du département se caractérise par une topographie accidentée qui se trouve en continuité avec le Quercy Blanc.

    Sur les cinq bourgs étudiés, seul Lauzerte semble détenir une structuration territoriale en offrant un minimum de services et commerces à la population environnante. Bourg-de-Visa, Cazes-Mondenard et Molières possèdent peu d'emprise sur le territoire. Ces trois bourgs dépendants regroupent peu d'habitants ce qui peut expliquer le développement faible de services à la population. Ce territoire se trouve d'autant plus isolé que sur les départements voisins (Lot et Lot-et-Garonne) aucune grande ville n'étend son influence sur le Pays de Serres.

    C) Le Quercy-Rouergue structuré grâce au pôle pivot de Caussade

    Le Quercy-Rouergue

    Ce territoire appartenant, pour sa partie est, à la zone de Piémont du Massif Central comprend des altitudes importantes. Globalement difficile d'accès à l'image du Pays de Serres, ce territoire dispose cependant de nombreux pôles structurants : Caussade, Montpezatde-Quercy, Caylus et Saint-Antonin-Noble-Val.

    Caussade, l'un des trois pôles dynamiques du département bénéficie d'une position géographique favorable à l'intersection de l'autoroute A20 Paris - Montauban - Toulouse et de la D928 dessert l'est du département.

    Ce pôle détient de nombreux équipements et emplois pour les populations du Rouergue. Il est également important de noter la proximité de Villefranche-de-Rouergue en Aveyron, qui se trouve dans la continuité de Caylus.

    Ce territoire à dominante rurale semble donc assez bien structuré au niveau de l'armature urbaine.

    D) Prédominance de bourgs résidentiels dans le couloir Toulouse - Montauban

    Le couloir Toulouse-Montauban

    Le couloir Toulouse-Montauban connaît les effets de la métropolisation. Alors que les grands centres urbains centralisent les emplois et les services, les bourgs périphériques se voient souvent confrontés à des fonctions résidentielles.

    Nous pouvons d'abord observer que de nombreux bourgs sont présents sur cette entrée nord de Toulouse. Autour de Montauban on retrouve beaucoup de bourgs dépendants qui se caractérisent souvent comme « communes dortoirs » pour des actifs travaillant et consommant sur Montauban.

    Cependant le long des grands axes de circulation se trouvent des bourgs plus structurés qui appartiennent soit à la classe des pôles soit à celle des bourgs-centres.

    E) Dynamisme des bourgs dans la vallée de Garonne

    La vallée de Garonne

    La vallée de Garonne faisant le lien entre Toulouse, Montauban et Agen se montre au travers de notre étude très dynamique. En effet au niveau de l'armature urbaine ce territoire bénéficie des deux grandes villes que sont Castelsarrasin et Moissac mais aussi du pôle urbain Valence - Golfech.

    Ces trois pôles majeurs connaissent un développement favorable agrémenté par l'autoroute A62 et offrent ainsi de nombreux emplois, services et équipements aux populations environnantes.

    Le dynamisme de ce territoire semble profiter aux bourgs plus petits comme Saint-Nicolasde-la-Grave et Auvillar qui atteignent la classe des bourgs-centres.

    Pour ce qui est des échanges extérieurs deux hypothèses sont envisageables. Soit le

    développement des bourgs suit une logique de vallée, partant du sud de Montauban jusqu'àAgen soit leur dynamisme dépend de facteurs différents. Ainsi dans cette deuxième hypothèse
    le pôle Valence-Golfech serait plus tourné vers Agen alors que Castelsarrasin entretiendrait

    des relations avec Montauban et le couloir toulousain. Dans cette situation Moissac se trouverait plus isolé que les deux autres pôles majeurs.

    Conclusion

    Au travers de cette étude nous avons pu nous rendre compte de la diversité des profils des bourgs tarn-et-garonnais et de leurs façons différentes de structurer le territoire. Ces informations peuvent éclaircir l'action publique qui peut ainsi mener des opérations en lien avec les caractéristiques des territoires.

    Ainsi la présente étude fait ressortir des caractéristiques différentes selon les territoires. On remarque premièrement que la Lomagne et la vallée de Garonne sont tous deux des territoires assez bien organisés avec la présence de pôles structurants.

    Plus isolé, mais tout de même organisé autour de pôles structurants, le nord-est du département bénéficie du pôle majeur de Caussade. Ce bourg central du Quercy-Rouergue joue le rôle de pivot entre Cahors, Montauban et Villefranche-de-Rouergue.

    Néanmoins, le département du Tarn-et-Garonne compte quelques territoires moins bien structurés.

    Le Pays de Serre semble par exemple fragilisé au niveau de son armature urbaine. Le manque d'accessibilité, une topographie contraignante et le poids démographique faible des bourgs du nord du département handicapent le développement de ce territoire.

    Les acteurs de l'aménagement du territoire ont ainsi tout intérêt à renforcer les solidarités territoriales comme l'intercommunalité afin de mutualiser les moyens et de créer une péréquation en faveur des communes les plus fragiles.

    Ce travail comporte toutefois certaines limites. Le choix d'analyser les bourgs sur une base communale fait que l'étude ne prend pas en compte les mécanismes de diffusion impulsés par l'intercommunalité. Une délocalisation d'une zone d'activité dans le cadre d'une coopération intercommunale sur une commune voisine ne sera pas prise en compte dans l'analyse du bourg. Ainsi Monteils, commune limitrophe de Caussade, dispose, par exemple, sur son territoire d'une zone d'activité gérée conjointement avec Caussade mais qui ne figure pas dans l'analyse économique de Caussade.

    En parallèle de ce travail initié par la DDE, le Conseil Général a lancé en 2007 une démarche prospective intitulé « Tarn-et-Garonne 2025 » qui a pour objectif de définir des choix en matière d'aménagement et de développement dans un souci de cohésion du territoire départemental pour les prochaines années. L'étude sur les bourgs apporte un éclairage sur l'armature urbaine départementale et peut servir de document de travail pour le Conseil Général.

    Ces travaux complémentaires interviennent au moment où les territoires connaissent de grands bouleversements.

    En effet, la montée du coût des matières premières comme le pétrole touche de nombreux ménages qui doivent repenser leurs façons de se déplacer. Le phénomène de l'étalement urbain, fondé en partie sur les facilités de transports, devrait ainsi s'atténuer. Cependant les personnes propriétaires de logements éloignés des grandes villes mais qui doivent effectuer des trajets domicile-travail importants vont être fragilisées par cette montée des prix du pétrole.

    Dans ce contexte, les bourgs ruraux et périurbains peuvent peut-être tirer un avantage de la baisse d'attractivité des métropoles. Ils peuvent d'une certaine manière redevenir des centres locaux autonomes et proposer des services et emplois concurrentiels par rapport aux grands pôles urbains.

    A l'heure où l'on note également un désengagement financier des pouvoirs publics, cette organisation locale autour de bourgs-centres autonomes ou de pôles structurants devrait permettre dans l'idéal de résister aux effets négatifs de la mondialisation comme la dépendance croissante en matières premières provenant des pays étrangers ou encore l'ouverture des marchés qui crée une concurrence entre les territoires. Le rôle des politiques locales sera déterminant pour guider l'évolution des bourgs. La coopération autour de projets communs facilitera le développement harmonieux des bourgs.

    Partant de ce constat, les territoires vont certainement connaître des changements et voir leurs rôles et leurs fonctions se recomposer. La constitution d'une base de données (Annexe 7) rassemblant tous les indicateurs utilisés pour l'étude devrait permettre de renouveler le travail effectué sur les bourgs afin de connaître et d'analyser leurs changements de comportement dans le temps.

    Table des matières

    Remerciements 7

    Sommaire 9

    Introduction 11

    PARTIE 1 : Contexte

    I) La définition générale du bourg 14

    Une délimitation statistique difficile 14

    La prise en compte de l'espace environnant 15

    II) Quel rôle joue le bourg dans le département du Tarn-et-Garonne ? 17

    Une activité agricole prédominante 17

    Une industrie qui se développe tardivement 20

    III) Un département en voie de métropolisation 23

    IV) Un point d'appui pour les politiques publiques 27

    PARTIE 2 : Méthodologie

    I) Construction d'une méthodologie en fonction des enjeux tarn-et-garonnais36

    A) Choix des thématiques de recherche à partir d'anciennes études et des spécificités

    territoriales 36

    L'importance des bassins d'emploi et du rapport emplois/actifs 36

    Structuration des bourgs par les commerces et services 41

    L'attractivité résidentielle et le cadre de vie 42

    B) Méthodologie employée : d'une étude par entrées sectorielles à une approche

    transversale 44

    1) Méthodologie 44

    2) La capacité de structuration des bourgs étudiée à partir de quatre thématiques 45

    Structuration par l'emploi et l'économie 45

    Structuration par les services rendus à la population 45

    Structuration par l'accueil résidentiel 46

    Structuration par le cadre de vie et les aménités 47

    3) Organisation des données 48

    II) Adaptation de l'étude aux mutations des statistiques 50

    A) Des données du recensement anciennes ou partielles 50

    B) L'exploitation de différentes bases de données 51

    1) Des bases de données conçues à des fins particulières 52

    UNISTATIS 52

    FILOCOM 53

    2) Nouvelles bases de données 55

    COMETE 55

    CLAP 57

    C) Mise en place d'un Comité technique : validation par des « experts » 59

    PARTIE 3 : Résultats

    I) Les résultats thématiques et intermédiaires 62

    A) Une économie départementale diversifiée 62

    Des pôles d'emplois répartis de façon homogène sur l'ensemble du département 64

    Des bourgs en difficulté économique entre les mailles des pôles 65

    B) Des pôles de services irrigant de larges bassins de vie 67

    C) Un département coupé en deux au niveau de l'accueil résidentiel 71

    Attractivité de Montauban et du couloir toulousain 73

    Une dynamique résidentielle plus modérée sur le reste du département 74

    D) Le cadre de vie et les aménités 76

    II) Typologie finale 80

    A) Les pôles structurants 81

    Les pôles majeurs 82

    Les pôles secondaires 84

    B) Les bourgs-centres autonomes 86

    Les bourgs-centres résidentiels 87

    Les bourgs-centres ruraux 90

    C) Les bourgs dépendants 92

    Les bourgs périurbains 93

    Les bourgs ruraux 96

    III) Etude approfondie de l'organisation urbaine par découpages territoriaux 97

    Forte structuration des bourgs en Lomagne 99

    Le Pays de Serres : un territoire à faible armature urbaine 100

    Le Quercy-Rouergue structuré grâce au pôle pivot de Caussade 101

    Prédominance de bourgs résidentiels dans le couloir Toulouse - Montauban 102

    Dynamisme des bourgs dans la vallée de Garonne 103

    Conclusion 105

    Bibliographie 111

    Annexes 115

    Bibliographie

    Ouvrages généraux

    BARREA M. et TAULELLE F. « Des pays pour quoi faire ? » Continuité ou renouvellement des politiques territoriales, GEODOC Documents de Recherches de l'institut Daniel Faucher Département Géographie-Aménagement, Université de Toulouse - Le Mirail, mai 2004

    BRAUDEL F. L'identité de la France Tome 1, Espace et Histoire, Arthaud, 1986

    BRUNET R Les mots de la géographie, dictionnaire critique, collection Dynamiques du territoire, La documentation française, 2005

    CERAMAC L'avenir des petites villes, Actes du colloque international de Clermont-Ferrand Novembre 2002, Presses Universitaires Blaise Pascal Clermont-Ferrand, 2003

    CHADULE (Groupe) Initiation aux pratiques statistiques en géographie, Armand Colin, 1997

    CHEMALA G. Statistique appliquée à la géographie, coll. Fac Géographie, Nathan Université, 1995

    EDOUARD J-C. (dir.) Les petites villes françaises entre développement local et métropolisation-mondialisation, Bulletin de l'Association de Géographes Français, mars 2008

    LABORIE J.P. et RENARD J. (dir.) Bourgs et petites villes, Actes du colloque de Nantes, collection Villes et Territoires, Presses Universitaires du Mirail, 1998

    LABORIE J.P Les petites villes, Edition du CNRS, 1979

    MOREAU DEFARGES P. La mondialisation, Que sais-je ?, Presses Universitaires de France, 1997

    Ouvrages spécialisés

    DOMECQ C. (dir.) Diagnostic des petites communes, Service technique de l'urbanisme, Direction de l'Agriculture et de l'Urbanisme, 1990

    GRANIER R. La vie d'autrefois en Tarn-et-Garonne, Editions Sud-Ouest, 2000

    GRANIER R. Connaître le Tarn-et-Garonne, coll. Villes et Régions, Editions Sud-Ouest, 2001

    KAYSER B. Atlas régional et départemental de Midi-Pyrénées, Edition Tarn-et-Garonne, 1985

    Articles de presse et publications

    AMBLAUD E., BLANC M. et SCHMITT B. Les bassins de vie des bourgs et petites villes : une économie résidentielle et souvent industrielle, INSEE Première, n°954, avril 2004

    BUSSI M. Quand l'INSEE projette d'enterrer le recensement de la population...et la Géographie avec ! Cybergéo, juin 1999

    CERTU (Analyse Concertée des Transformations et des équilibres urbains) Méthode d'analyse transversale pour l'observation des mutations urbaines, Ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement, novembre 2001

    CLAVAL P. (dir.) Mondialisation et Métropolisation, Géographes et Cultures, n°48, 2004

    Comité Départemental du Tourisme 82 L'économie touristique 2006 en Tarn-et-Garonne, Observatoire Départemental, du Tourisme Conseil Général du Tarn-et-Garonne, 2006

    CRP Consulting Schéma départemental d'organisation économique, Agence de développement économique, Conseil Général du Tarn-et-Garonne, juin 2006

    INSEE Connaître l'activité économique locale avec CLAP, INSEE Actualité Magazine, n°47, juillet 2007

    INSEE Midi Pyrénées Le Département de Tarn et Garonne au recensement de 1999 : aperçu des principaux résultats, INSEE Midi Pyrénées Publications, numéro 43-82, octobre 2000

    INSEE Midi-Pyrénées Projections de population départementales en Midi-Pyrénées à l'horizon 2030, Dossier de l'INSEE n° 143, octobre 2007

    INSEE Midi-Pyrénées, Regards sur Tarn-et-Garonne, n°22-82, février 2006 INSEE Midi-Pyrénées, Regards sur Tarn-et-Garonne, n°29-82, avril 2008

    INSEE Midi-Pyrénées Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous l'influence croissante de Toulouse, 6 pages, n° 110, mai 2008

    INSEE Alsace CLAP : l'observation de l'activité économique locale, INSEE Chiffres pour l'Alsace, revue n°28, septembre 2005

    JULIEN P. et POUGNARD J. Les bassins de vie, au coeur des bourgs et petites villes, INSEE Première n°953, avril 2004

    LEROY S. Sémantiques de la métropolisation, L'espace géographique, n°1, 2000

    Rapports

    La Cours des Comptes La déconcentration des administrations et la réforme de l'état, rapport au président de la république suivi des réponses du premier ministre et des ministres intéressés, novembre 2003

    LAMBERT A. Les relations entre l'Etat et les collectivités territoriales, révision générale des politiques publiques, décembre 2007

    Rapport du Conseil de modernisation des politiques publiques du Mercredi 12 décembre 2007
    Sites Internet

    Conseil National de l'information statistique www.cnis.fr

    COMETE www.jljeco.fr/

    Comité Départemental du Tourisme 82 www.tourisme82.com/

    Conseil Général de Tarn-et-Garonne www.cg82.fr

    INSEE www.insee.fr

    Tarn-et-Garonne 2025 www.tarnetgaronne2025.com

    UNISTATIS info.assedic.fr/unistatis/

    Mémoires

    CANTIN T. Quelle place pour les bourgs-centres dans la structuration de l'espace rural ? Analyses et perspectives : le cas gersois, Mémoire de maîtrise IUP, septembre 2003

    DUCHON B. Etude socio-économique du centre bourg de Saint-Antonin-Noble-Val, septembre 1996

    DUFOUR C. Les bourgs à 30 minutes de Toulouse, septembre 1994

    LAGARDE B. Les petites villes face à leurs services. L'intercommunalité de projet, une solution ?, juin 1998

    NADAL S. Recherche sur les dynamiques locales : bourgs centres et petites villes, Tome II La dynamique locale d'un bourg centre l'exemple de Montech, juin 1996

    Annexes

    Table des illustrations 117

    Liste des sigles 119

    Annexe 1 Décret n°2004-1053 du 5 octobre 2004 relatif aux pôles régionaux de l'Etat et à l'organisation de l'administration territoriale dans les régions. 121

    Annexe 2 Organigramme de la DDE du Tarn-et-Garonne 123

    Annexe 3 La constitution de classes : l'exemple de l'emploi 124

    Annexe 4 La nomenclature économique de synthèse (NES) en 16 sections 126

    Annexe 5 Exploitation des données de CLAP par un diagramme triangulaire 127

    Annexe 6 Les partenaires des comités de pilotages 129

    Annexe 7 Annuaire des bourgs sous Access 130

    Table des illustrations

    Le département du Tarn-et-Garonne situé au centre de la région Midi-Pyrénées 17

    Répartitions des exploitations agricoles selon leurs productions principales 19

    Localisation des établissements industriels de 50 salariés et plus en Tarn-et-Garonne 21

    Répartition des emplois selon les secteurs d'activités 22

    Carte de l'échantillon des bourgs 35

    Schéma de la méthode de M. COHOU 37

    Le couloir Toulouse-Montauban : un territoire métropolitain 39

    Les sous-bassins d'emplois du Tarn-et-Garonne 40

    Etude sectorielle 48

    Étude transversale 49

    Les différentes évolutions démographiques entre COMETE et l'INSEE 56

    Capacité de structuration des bourgs par l'emploi et l'économie 62

    Capacité de structuration des bourgs par les services rendus à la population 67

    Capacité de structuration des bourgs par l'accueil résidentiel 72

    Capacité de structuration des bourgs par le cadre de vie et les aménités 76

    Les pôles structurants 81

    Les bourgs-centres autonomes 86

    Les bourgs dépendants 92

    Approche territoriale à partir de la carte de synthèse 98

    La Lomagne 99

    Le Pays de Serres 100

    Le Quercy-Rouergue 101

    Le couloir Toulouse-Montauban 102

    La vallée de Garonne 103

    Liste des sigles

    APVF Association des Petites Villes de France

    CAUE Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement

    CCI Chambre de Commerce et d'Industrie

    CDT Comité Départemental du Tourisme

    CLAP Connaissance Locale de l'Appareil Productif

    COMETE COnnaissance Macro-Economique des TErritoires

    DATAR Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale

    DDE Direction Départementale de l'Equipement

    DDAF Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt

    DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales

    DIREN Direction Régionale de l'Environnement

    DGI Direction Générale des Impôts

    DRE Direction Régionale de l'Equipement

    DRIRE Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement

    FILOCOM Le FIchier des LOgements par COmmunes

    INSEE Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques

    LOADDT Loi d'Orientation de l'Aménagement et du Développement Durable du

    Territoire

    LOADT Loi d'Orientation de l'Aménagement du Territoire

    LOLF Loi Organique de la Loi de Finance

    MEEDAT Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de

    l'Aménagement du Territoire

    NAF Nomenclature d'Activité Economique

    NES Nomenclature Economique de Synthèse

    OPAH Opération Programmée d'Amélioration de l'Habitat

    RGPP Révision Générale des Politiques Publiques

    SAU Surface Agricole Utilisée

    SCOT Schéma de Cohérence Territorial

    SIRENE Système Informatique pour le Répertoire des ENtreprises et leurs

    Etablissements

    SPOT Service de la Planification et de l'Observation Territoriale

    UNEDIC L'Union Nationale interprofessionnelle pour l'Emploi Dans l'Industrie et le

    Commerce

    ZPPAUP Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager

    Annexe 1

    Décret n°2004-1053 du 5 octobre 2004 relatif aux pôles régionaux
    de l'Etat et à l'organisation de l'administration territoriale dans
    les régions.

    NOR: INTA0400254D

    version consolidée au 06 octobre 2004

    Article 1

    Les pôles régionaux de l'Etat sont au nombre de huit :

    - un pôle "éducation et formation", dont le responsable est le recteur d'académie. Dans les régions comportant plus d'une académie, chaque recteur est responsable du pôle pour l'académie qu'il dirige ;

    - un pôle "gestion publique et développement économique", dont le responsable est le trésorier-payeur général de région ;

    - un pôle "transport, logement, aménagement" ou "transport, logement, aménagement et mer" pour les régions littorales, dont le responsable est le directeur régional de l'équipement ;

    - un pôle "santé publique et cohésion sociale", dont le responsable est le directeur régional des affaires sanitaires et sociales ;

    - un pôle "économie agricole et monde rural", dont le responsable est le directeur régional de l'agriculture et de la forêt ;

    - un pôle "environnement et développement durable", dont le responsable, désigné par arrêté du préfet de région, peut être le directeur régional de l'environnement ou le directeur régional de l'industrie, de la recherche et de l'environnement ;

    - un pôle "développement de l'emploi et insertion professionnelle", dont le responsable est le directeur régional du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle ;

    - un pôle "culture", dont le responsable est le directeur régional des affaires culturelles.

    Annexe 2

    Organigramme de la DDE du Tarn-et-Garonne

    Annexe 3
    La constitution de classes : l'exemple de l'emploi

     
     

    Emploi

     
     
     
     

    INSEE

    Commune

    emploi 00

    emploi 06

    Evolution emploi

    %

    Classes

    82079

    Labastide-SaintPierre

    1065

    601

    -464

    -43,5

    0

    82150

    Reyniès

    314

    231

    -83

    -26,4

    0

    82149

    Réalville

    391

    344

    -47

    -12,0

    0

    82075

    Grisolles

    1115

    1001

    -113

    -10,2

    0

    82072

    Golfech

    515

    482

    -33

    -6,4

    0

    82076

    L' Honor-de-Cos

    214

    201

    -12

    -5,8

    0

    82042

    Cazes-Mondenard

    347

    329

    -18

    -5,1

    0

    82088

    Laguépie

    308

    293

    -15

    -4,8

    0

    82022

    Bourg-de-Visa

    96

    92

    -5

    -4,7

    0

    82002

    Albias

    781

    765

    -16

    -2,0

    0

    82117

    Montaigu-deQuercy

    507

    502

    -5

    -0,9

    0

     
     
     
     
     
     
     

    82113

    Molières

    276

    277

    1

    0,5

    1

    82013

    Beaumont-deLomagne

    1512

    1524

    12

    0,8

    1

    82025

    Bressols

    1531

    1567

    36

    2,3

    1

    82190

    Verdun-surGaronne

    724

    743

    19

    2,6

    1

    82037

    Caussade

    2837

    2932

    96

    3,4

    1

    82179

    Septfonds

    325

    341

    16

    5,0

    1

    82094

    Lauzerte

    527

    555

    28

    5,3

    1

    82125

    Montech

    997

    1055

    59

    5,9

    1

    82112

    Moissac

    4262

    4554

    293

    6,9

    1

    82186

    Valence

    2256

    2414

    158

    7,0

    1

    82155

    Saint-AntoninNoble-Val

    555

    595

    41

    7,3

    1

    82096

    La Ville-Dieu-duTemple

    287

    309

    22

    7,8

    1

    82097

    Lavit

    518

    561

    43

    8,3

    1

    82033

    Castelsarrasin

    4426

    4826

    400

    9,0

    1

     
     
     
     
     
     
     

    82169

    Saint-Nicolas-dela-Grave

    505

    555

    50

    10,0

    2

    82115

    Monclar-deQuercy

    293

    329

    37

    12,5

    2

    82134

    Nègrepelisse

    1067

    1251

    184

    17,2

    2

    82087

    Lafrançaise

    960

    1139

    179

    18,6

    2

    82167

    Saint-Nauphary

    144

    173

    29

    20,3

    2

    82161

    Saint-Etienne-deTulmont

    423

    521

    98

    23,1

    2

    82038

    Caylus

    590

    733

    143

    24,3

    2

    82044

    Corbarieu

    137

    173

    36

    26,6

    2

    82008

    Auvillar

    220

    283

    63

    28,4

    2

     

    Montpezat-de-

     
     
     
     
     

    82131

    Quercy

    432

    565

    133

    30,8

    2

    82124

    Montbeton

    429

    573

    144

    33,6

    2

    82194

    Villebrumier

    155

    210

    55

    35,6

    2

    2 = augmentation forte de

    l'emploi

    1 = stabilité/augmentation de l'emploi 0 = diminution de l'emploi

    Annexe 4
    La nomenclature économique de synthèse (NES) en 16 sections

    NES 16

     

    Code

    Libellé

    EA

    Agriculture, sylviculture, pêche

    EB

    Industries agricoles et alimentaires

    EC

    Industrie des biens de consommation

    ED

    Industrie automobile

    EE

    Industries des biens d'équipement

    EF

    Industries des biens intermédiaires

    EG

    Energie

    EH

    Construction

    EJ

    Commerce

    EK

    Transports

    EL

    Activités financières

    EM

    Activités immobilières

    EN

    Services aux entreprises

    EP

    Services aux particuliers

    EQ

    Éducation, santé, action sociale

    ER

    Administration

    Secteur public

    Appareil productif

    Economie résidentielle

    Annexe 5

    Exploitation des données de CLAP par un diagramme
    triangulaire

    Le diagramme triangulaire permet de représenter des phénomènes ternaires. Le triangle support doit être équilatéral et où la somme des distances d'un point quelconque du triangle à chacun des côtés est une constante. Chaque côté gradué en pourcentage, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, porte une modalité. La représentation à l'aide de cette forme de graphique a l'avantage rendre immédiatement perceptible le positionnement de chaque bourg et mettre ainsi en avant la surreprésentation d'une modalité.

    Numéros des communes

    1 Albias

    2 Auvillar

    3 Beaumont-de-Lomagne

    4 Bourg-de-Visa

    5 Bressols

    6 Castelsarrasin

    7 Caussade

    8 Caylus

    9 Cazes-Mondenard

    10 Corbarieu

    11 Golfech

    12 Grisolles

    13 L'Honor-de-Cos

    14 Labastide-Saint-Pierre

    15 Lafrançaise

    16 Lauzerte

    17 Lavit

    18 Moissac

    19 Laguépie

    20 Molières

    21 Monclar-de-Quercy

    22 Montaigu-de-Quercy

    23 Montbeton

    24 Montech

    25 Montpezat-de-Quercy

    26 Nègrepelisse

    27 Réalville

    28 Reynies

    29 Saint-Antonin-Noble-Val

    30 Saint-Etienne-de-Tulmont

    31 Saint-Nauphary

    32 Saint-Nicolas-de-la-Grave

    33 Septfonds

    34 Valence

    35 Verdun-sur-Garonne

    36 Villebrumier

    37 Ville-Dieu-du-Temple

    Annexe 6

    Les partenaires des comités de pilotages

    Annexe 7 :
    Annuaire des bourgs sous Access






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