WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

De la garantie des droits fondamentaux en République Démocratique du Congo. Cas de la province du Sud-Kivu

( Télécharger le fichier original )
par Dominique KAMWANGA KILIYA
Université de Kisangani, Centre Universitaire extension de Bukavu - Licence en Sciences Politiques et Administratives 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
D. La violence à l'égard des femmes

La violence à l'égard des femmes désigne tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou privée. Elle s'entend comme englobant, sans y être limitée, les formes de violence énumérées ci-après102(*) :

- la violence physique, sexuelle et psychologique exercée au sein de la famille, y compris les coups, les sévices sexuels infligés aux enfants de sexe féminin au foyer, les violences liées à la dot, le viol conjugal, les mutilations génitales et autres pratiques traditionnelles préjudiciables à la femme, la violence non conjugale, et la violence liée à l'exploitation ;

- la violence physique, sexuelle et psychologique exercée au sein de la collectivité, y compris le viol, les sévices sexuels, le harcèlement sexuel et l'intimidation au travail, dans les établissements d'enseignement et ailleurs, le proxénétisme (tirer profit de la prostitution d'autrui ou encourager) et la prostitution forcée ;

- la violence physique, sexuelle et psychologique perpétrées ou tolérée par l'Etat où qu'elle s'exerce.

Au Sud-Kivu et dans toute la partie orientale de la R.D.C. sous contrôle rebelle, des femmes étaient tuées de manière particulièrement atroce. Nombre de femmes et de jeunes filles ont été violées avant leur assassinat, d'autres pendant leur détention. La violence multiforme à l'égard des femmes est ainsi utilisée comme arme de guerre par toutes les parties belligérantes dans le cadre d'un effort pour gagner le contrôle sur les civils et les territoires qu'elles occupent et pour conserver ce contrôle103(*). Les femmes constituent donc des véritables entreprises de déshumanisation menées à une très grande échelle.

Faisant référence au rapport publié en mai 2002 par Human Rights Watch, Collette BRAECKMAN104(*) mentionne qu'il s'agit d'une guerre dans la guerre du fait que, poussée par une pauvreté extrême, les femmes continuent de se rendre au champ pour cultiver, dans les forêts pour y faire du charbon ou au marché pour y vendre leurs produits, même si de telles activités les exposaient à la violence sexuelle. Elles sont utilisées comme butin de guerre ou comme esclaves sexuelles, comme porteuses. Ces viols, ajoute l'auteur, sont accompagnés de brutalités extraordinaires (appareils génitaux coupés, seins amputés, etc.).

En illustrant la situation, Collette BRAECKMAN fustige que les femmes de Mwenga sont entrées dans le martyrologe de la R.D.C. : en septembre 1999, cinq d'entre elles avaient été accusées de sorcellerie par l'épouse d'un militaire. Elles furent alors battues, déshabillées, violées par les militaires puis jetées dans des trous d'eau salée. Les villageois, pour les sauver, avaient dû payer les militaires. Aussi, ajoute-t-elle, lors du passage de Louis MICHEL, le ministre belge des affaires étrangères, à Bukavu en Janvier 2002, un représentant de la Société Civile du Sud-Kivu lui montra une fillette de 13 dénommée Elizabeth. Celle-ci était la seule survivante d'une opération militaire après avoir été violée par plusieurs soldats en pleine campagne. Sa voisine qui l'accompagnait succomba peu de temps après.

Faisant aussi mention de la violence au quotidien dans la province du Sud-Kivu, Clotilde AZIZA BANGWENE et INTERAYAMANGA rapportent que les viols et enlèvements dans le mois de février 2002 de trois filles au village de Canjavu (le 11 février), de deux femmes dans le groupement de Burhale (le 12 février et le 13 du même mois)105(*).

* 102 Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes, Genève, 1996-2000, p.3.

* 103 Human Rights Watch., La guerre dans la guerre, violence sexuelle contre les femmes et les filles à l'Est du Congo, New York, Juin 2002, pp.13-15.

* 104 C. BRAECKMAN, Op.Cit., pp.160-165.

* 105 B. AZIZA et R. INTERAMAHANGA, « Violence au quotidien », Revue Amani, N°33-34, février-mars 2002, p.5.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault