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Evaluation économique de la qualite de l'air a Abidjan: Une approche par la méthode de l'évaluation contingente

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par Celaine N'GOTTA
Université de Cocody - Master NPTCI 2009
  

Disponible en mode multipage

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    EVALUATION ECONOMIQUE DE LA

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT CONFERENCE DES INSTITUTIONS D'ENSEIGNEMENT ET DE

    SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE RECHERCHE ECONOMIQUES ET DE GESTION EN AFRIQUE

    SCIENTIFIQUE

    UFR: SCIENCES ECONOMIQUES NOUVEAU PROGRAMME DE TROISIEME CYCLE

    ET DE GESTION INTERUNIVERSITAIRE (NPTCI) EN ECONOMIE

    ANNEE-ACADEMIQUE 2008-2009

    MEMOIRE

    QUALITE DE L'AIR A ABIDJAN ~

    UNE APPROCHE PAR LA METHODE DE
    L'EVALUATION CONTINGENTE

    PRESENTE PAR N'GOTTA KOUAME CELAINE

    DEA /MASTER NPTCI (1ère promotion) ngottace@yahoo.fr

    SPECIALITE : ECONOMIE INDUSTRIELLE SOUS LA DIRECTION DU :

    OPTION : ECONOMIE DE L'ENVIRONNEMENT Pr Aké G.M NGBO

    (Professeur Titulaire)

    Jury :

    Président : Pr Aké G.M NGBO (Université de Cocody-Abidjan-Côte d'Ivoire) Membre : Pr Eric AVENEL (Université de Grenoble-France)

    Membre : Dr N'GUESSAN Bi Tah (Université de Cocody-Abidjan-Côte d'Ivoire)

    REMERCIEMENTS

    La réalisation de ce mémoire a été possible grâce a plusieurs personnes et institutions dont il sied d'adresser nos remerciements à leur endroit. A ce titre, nous tenons à dire merci aux institutions et aux personnes suivantes:

    L'Unité de Formation et de Recherche de Sciences Economiques et de Gestion (UFR-SEG) de l'Université de Cocody-Abidjan, à tous les enseignants et chercheurs de l'UFR, au Doyen de l'UFR, le Pr Seka Pierre Roche pour tous les enseignements et les conseils reçus de sa part ;

    l'Ecole Doctorale de l'UFR-SEG, au directeur, le Pr Aké GM NGBO, directeur de ce mémoire, qui a accepté de suivre le travail, d'être l'encadreur du mémoire, à tout le personnel de l'école;

    la Direction Nationale du Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (NPTCI), au directeur national du NPTCI, directeur adjoint de l'école doctorale, le Dr N'GUESSAN Bi Tah pour le suivi, l'encadrement et les conseils qu'il nous a prodigué ;

    aux professeurs : Pr Mama Ouattara, Pr Tchétché N'guessan, Pr Yao Yao Joseph, Pr Kouadio Bénié Marcel, Pr Bakayoko Adama , Pr Bamba N'galadjo, Pr kacou Djah Guillaume, Pr Eric Avenel pour non seuleument les conseils, l'encadrement que nous avons reçus d'eux mais aussi et surtout pour l'enseignement de qualité qu'ils nous ont dispensé tout au long de notre formation ;

    aux docteurs : Dr Ouattara Wautabouna,Dr Ballo Zié,Dr Félix Nzué Fofana pour leur aide et conseils qui nous ont toujours été indispensables ;

    à toute ma famille et surtout à mes oncles Houffoué Kouakou, Kouassi Kouadio Yves et Kouassi N'goran ainsi qu'au vieux Kouakou Zouzou Alexis;

    à la direction de l'Agence Nationale de l'Environnement (ANDE) ;

    à la direction du Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL) ;

    à tous les étudiants de la première promotion du Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (NPTCI).

    Table des matières

    REMERCIEMENTS ii

    LISTE DES FIGURES v

    LISTE DES TABLEAUX v

    SIGLES ET ABREVIATIONS vi

    RESUME vii

    INTRODUCTION GENERALE 2

    1. PROBLEMATIQUE 3

    2 .OBJECTIFS DE RECHERCHE 6

    3. HYPOTHESES DE RECHERCHE 6

    4. METHODE DE RECHERCHE 6

    Première partie: Cadre conceptuel et théorique 8

    CHAPITRE 1: LA REVUE DE LITTERATURE ET LES METHODES D'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE 9

    1. La revue de littérature 9

    2. Les méthodes d'évaluation environnementale 14

    2.1. La méthode des marchés de substitution 14

    2.1.2. La méthode des prix hédoniques 15

    2.1.3. La méthode du coût des voyages 15

    2.2. La méthode indirecte d'évaluation 15

    2.3 Les marchés hypothétiques 15

    CHAPITRE 2: LE BIEN ENVIRONNEMENTAL (L'AIR) ET LA METHODE D'EVALUATION CONTINGENTE 17

    1. La Méthode d'Evaluation Contingente (MEC) 17

    1.1. Présentation de la méthode 17

    1.2 Les biais liés à la MEC 18

    1.3 Les avantages de la méthode 19

    2. La modélisation théorique du CAP 21

    3. Le bien environnemental (l'air) 23

    3.1. La valeur économique de l'air 23

    4. La gestion de la qualité de l'air à Abidjan 26

    4.1. Abidjan 26

    4.2. Les polluants de l'air 28

    4.3. Les structures chargées de la protection de l'environnement à Abidjan 29

    Deuxième partie : Analyse descriptive et économétrique du CAP 32

    CHAPITRE 3 : ANALYSE DESCRIPTIVE DU CONSENTEMENT A PAYER POUR

    L'AMELIORATION DE LA QUALITE DE L'AIR 33

    1. Les fréquences des CAP annoncés 33

    2. La fréquence de la variable air 34

    3. Consentement A Payer Moyen et médian 34

    4. Evaluation du coût social lié à l'amélioration de la qualité de l'air 35

    4.1. Le Consentement global A Payer Moyen (CAPM) 35

    4.2. Le coût social 36

    CHAPITRE 4 : LA MODELISATION 37

    1. Les variables 37

    1.1. La variable dépendante (CAP) 37

    1.2. Les variables explicatives 37

    2. Le modèle 41

    2.1. Le problème 41

    2.2. Spécification du modèle 41

    3. Estimation du modèle 42

    4. Application du modèle à la base de données 43

    4.1. Estimation et interprétation des résultats du modèle 43

    4.2 La prédiction des effets marginaux 45

    5. Comparaison des questionnaires 47

    5.1. Étude de la convergence des questionnaires 47

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 51

    BIBLIOGRAPHIE 54

    ANNEXES 57

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1: méthodes d'évaluation des dommages /bénéfices (Barde, 1992) 16

    Figure 2: La valeur économique totale (Barde, 1992) 25

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1: Evolution démographique de la vile d'Abidjan 28

    Tableau 2: CAP annoncés pour la question ouverte 33

    Tableau 3: CAP annoncés pour la carte de paiement 34

    Tableau 4: moyenne et médiane du CAP pour la question ouverte 34

    Tableau 5: moyenne et médiane du CAP pour la carte de paiement 35

    Tableau 6: Récapitulatif des variables 40

    Tableau 7: résultats de la première estimation 44

    Tableau 8: résultat du modèle final. 45

    Tableau 9: Effets marginaux prédits 46

    Tableau 10: les raisons qui sous-tendent le CAP 48

    Tableau 11: Les réponses issues de la détermination du CAP 49

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    ANASUR: Agence Nationale de la Salubrité Urbaine

    ANDE: Agence Nationale De l'Environnement

    BAC: Baccalauréat de l'enseignement secondaire

    BEPC: Brevet d'Etudes du Premier Cycle

    CAP: Consentement A Payer

    CAPT: Consentement A Payer Total

    CAR: Consentement A Recevoir

    CERCLA: Compréhensive Environmental Response, Compensation and Liability Act

    CIAPOL: Centre Ivoirien Antipollution

    CVM: Contingent Valuation Method

    IEPF: Institut de l'énergie et de l'environnement

    FCFA: Franc de la Communauté Financière Africaine

    MEC: Méthode de l'Evaluation Contingente

    MINEEF : Ministère de l'Environnement, des Eaux et Forêts

    MINVSU : Ministère de la Ville et de la Salubrité Urbaine

    MOGED: Maîtrise d'Outils de Gestion de l'Environnement pour le Développement

    NOAA: National Oceanic and Atmospheric Administration

    OCDE: Organisation de Coopération pour le Développement Economique

    OMS: Organisation Mondiale de la Santé

    PIB: Produit Intérieur Brut

    PNUE: Programme des Nations Unies pour l'Environnement

    RFA: République Fédérale d'Allemagne

    WTP: Willingness To Pay

    WTA: Willingness To Accept

    RESUME

    L'objectif de cette étude est de déterminer la valeur monétaire de l'air pur dans la ville d'Abidjan. En d'autres termes, il s'agit de déterminer le Consentement A Payer (CAP) des abidjanais pour une amélioration de la qualité de l'air dans la ville d'Abidjan. Pour y parvenir, une enquête basée sur la Méthode de l'Evaluation Contingente et portant sur 245 personnes âgés de 18 ans et plus a été réalisée au cours du premier trimestre de l'année 2009 dans la ville d'Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire.

    La méthodologie a consisté à estimer d'abord les Consentements moyens et médians à payer pour une amélioration de la qualité de l'air et à comparer ensuite deux modèles relatifs aux deux formats de questionnaires utilisés pour la réalisation de l'enquête. Il s'agit du modèle Tobit et du modèle de régression par intervalle.

    Les résultats de l'étude suggèrent que la majorité des enquêtés souhaiterait payer pour l'amélioration de la qualité de l'air un montant moyen de 1624,52 FCFA, un montant médian de 500 FCFA par mois pour la question ouverte et un montant moyen de 1157,025 FCFA et un montant médian d'environ 405 FCFA par mois pour la carte de paiement. En outre, les analyses économétriques montrent que l'âge, le revenu et le niveau d'études influencent le CAP. Toutefois, le modèle Tobit et le modèle de régression par intervalle produisent des résultats différents. Avec le modèle de régression par intervalle, l'air (la perception de la qualité de l'air du répondant) et les dépenses en santé influencent le CAP tandis qu'elles ne sont pas significatives dans le modèle Tobit. En termes de recommandations, nous préconisons :

    la mise en place d'un programme pour l'amélioration de la qualité de l'air à Abidjan ;

    la sensibilisation en général de la population et en particulier des plus jeunes sur les effets néfastes liés à la pollution atmosphérique et des bienfaits d'un air sain pour la santé de l'homme ;

    l'accroissement de l'efficacité de l'éducation en matière de protection de l'environnement et l'intégration des problèmes de la qualité de l'air au système éducatif.

    INTRODUCTION GENERALE

    L'air est la couche atmosphérique dont la modification physique, chimique ou autre peut porter atteinte à la santé des êtres vivants, aux écosystèmes et à l'environnement en général. Cet air tout comme bon nombre des biens environnementaux est victime d'une défaillance institutionnelle et d'une défaillance du marché. Défaillance du marché du fait de son inexistence et ce fait conduit à des incitations inadéquates à la gestion, à l'utilisation efficiente et à la conservation de la ressource. Défaillance institutionnelle du fait de l'inadaptation et de l'instabilité du cadre juridique et institutionnel. Ces défaillances du marché auraient pour sources: la non prise en compte des externalités, la non attribution des prix à certains éléments du patrimoine naturel, le caractère public des biens, les droits de propriétés (OCDE, 1995 ; Panayotou, 1993)

    Au nombre des problèmes environnementaux que connaissent les grandes agglomérations, figure la problématique de la qualité de l'air. Abidjan, la plus grande ville de l'Afrique de l'ouest francophone n'échappe pas à ce constat dans la mesure où le diagnostic complet de l'état de l'environnement en Côte d'Ivoire fait dans le livre blanc de l'environnement de l'Etat de Côte d'Ivoire nous renseigne qu'Abidjan est confrontée à la problématique de la pollution de l'air. En outre, lors de la quinzaine de l'environnement organisé par les autorités en charge de l'environnement à Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire du 11 au 20 décembre 2008, la pollution de l'air à Abidjan était au centre des préoccupations.

    L'article 35.5 du code de l'environnement stipule que `'Toute personne physique ou morale dont les agissements et /ou les activités causent ou sont susceptibles de causer des dommages à l'environnement est soumis à une taxe et/ou à une redevance, Elle assume, en outre, toutes les mesures de remise en état''et l'article 33 du même code stipule que `' Toute personne a le droit fondamental de vivre dans un environnement sain et équilibré. Il a aussi le devoir de contribuer individuellement ou collectivement à la sauvegarde du patrimoine naturel''.

    En dépit de ces lois, des industries, des ménages et des automobilistes contribuent à la dégradation de l'air sans assumer la dépollution. Cette pollution cause plusieurs maladies parmi lesquelles se trouvent les infections respiratoires aigues et les maladies cardiovasculaires.

    Ainsi, dans le but de déterminer une valeur monétaire de l'air pur en procédant par la détermination du Consentement A Payer pour une amélioration de la qualité de l'air Abidjan, afin d'infléchir une situation d'inconfort et d'insatisfaction, il convient d'effectuer une évaluation de la qualité de l'air à Abidjan.

    1. PROBLEMATIQUE

    « Dès que l'air ne contribue plus à la conservation de la santé, il tue. Il en va de même de l'eau. Or cet air et cette eau si précieux pour notre équilibre, nous nous ingénions à les souiller et à les détruire. L'atmosphère de nos villes est corrompue, chargée de particules impures. » 1.

    Les agglomérations urbaines d'aujourd'hui connaissent une triple croissance: celle de la population, celle des activités économiques et du trafic. La résultante environnementale de ces croissances est non seulement la pollution atmosphérique, mais aussi la congestion, ellemême cause de pollution. Cette pollution affecte une population de plus en plus nombreuse, les bâtiments, les cultures périurbaines et contribue largement à la dégradation de l'environnement.

    La capitale économique de la Côte d'Ivoire, Abidjan, n'échappe pas à ce constat eu égard à la croissance démographique de cette ville, à celle des activités et du trafic.

    La conférence de Rio de Janeiro (1992) a montré que le développement durable passe par la protection de l'Environnement. Cette approche a conduit l'Etat de Côte d'Ivoire à l'adoption du « Livre Blanc l'Environnement de Côte d'Ivoire » en 1995. Ce livre présente le diagnostic complet de l'Etat de l'Environnement du pays et propose la stratégie de protection de l'environnement.

    Le diagnostic montre que la Côte d'Ivoire est confronté à des problèmes environnementaux d'origines diverses: disparition du couvert forestier, appauvrissement des sols, pollution et eutrophisation des eaux, pollution de l'air, dégradation du lieu urbain, persistance des maladies environnementales, manque d'éducation, formation et sensibilisation, inadaptation et instabilité du cadre juridique et institutionnel ainsi que la dispersion et les difficultés d'accès des données environnementales.

    1 André Berger. (1992). Le climat de la terre-un passé pour quel avenir ?

    Lors de la Quinzaine Nationale de l'environnement organisée par le Ministère de l'Environnement, des Eaux et Forêts (MINEEF) du 11 au 20 décembre 2008, la Pollution de l'air était la préoccupation majeure comme le montre le thème retenu pour cet événement: « Pollution de l'air: un danger pour l'homme, une menace pour l'environnement ». Selon les autorités en charge de l'environnement, l'air que respirent les abidjanais est dégradé. Les gaz et particules issus principalement des tuyaux d'échappement des véhicules, de cheminées des usines, des feux de brousse, de l'incinération des ordures ménagères et de la fabrication de charbon en pleine ville sont les causes principales de cette dégradation de l'air.

    Les gaz et particules produits par ces déchets peuvent être classés en deux catégories. La première constituée de polluants, détériore la qualité de l'air ambiant, est à l'origine de nombreuses maladies. La seconde catégorie constituée de gaz dits à effet de serre, est reconnue comme étant à l'origine du réchauffement actuel de la terre.

    Les maladies liées à la pollution atmosphérique sont les maladies respiratoires, les maladies cardio-vasculaires, l'asthme, la tuberculose, la pneumonie, la bronchite... Certes, la pollution atmosphérique n'est pas responsable à elle seule de telle ou telle maladie caractérisée mais elle est un facteur d'importance dans l'apparition et l'aggravation de nombreuses infections; ceci notamment par une augmentation de la sensibilité aux infections respiratoires et un risque accru de développer des allergies et certains cancers. En Côte d'Ivoire, on observe depuis quelques années, une prolifération des maladies dites environnementales dans les centres urbains. En effet, la dégradation de l'environnement urbain et l'insalubrité grandissante qui l'accompagne favorisent la prolifération des agents pathogènes et exposent de plus en plus les populations aux maladies. D'après les statistiques du Ministère de la santé (de 1994 à 2001), l'exemple de la ville d'Abidjan illustre parfaitement cette situation:

    Le paludisme qui présente une expansion alarmante : de 93422 cas en 1994 à 273544 cas en 1996, puis 262016 cas en 2000.Les infections respiratoires aiguës (IRA) qui sont passées de 43991 cas en 1994 à127377 cas en 1996 et, pour les enfants de moins de cinq ans, 28055 cas en 2000.La tuberculose dont on avait enregistré que 333 cas en 1995 a atteint 8106 cas en 2000, tandis que la rougeole passait de 835 cas en 1994 à 3777 cas en 1996 .Les enfants de moins de cinq ans atteints par cette maladie étaient au nombre de 3526 en 2000.

    Selon une évaluation de la charge de morbidité due à la pollution de l'air effectuée par l'OMS en 2002, plus de 2 millions de décès prématurés peuvent chaque année être attribués aux effets de la pollution de l'air extérieur dans les villes et de la pollution de l'air à l'intérieur des habitations (due au fait que l'on y brûle des combustibles solides). Plus de la moitié de cette charge de morbidité est supportée par les populations des pays en développement.2

    La présente étude s'intéresse au cas particulier de la qualité de l'air que respirent les Abidjanais. Au delà du fait d'identifier les effets néfastes de la pollution de l'air et de soigner les infections qui en découlent, il est essentiel d'oeuvrer préventivement et de se préoccuper des mesures de protection de l'environnement et de la législation.

    L'analyse économique des projets d'aménagement et des conséquences des accidents écologiques distingue usuellement deux types de valeurs: les valeurs marchandes et les valeurs non marchandes. Les premières sont constituées par exemple de coûts marchands directement liés à la dégradation de biens environnementaux. Les secondes sont associées à des impacts ou des usages non marchands comme par exemple l'air. Dans le but de déterminer une valeur marchande des biens environnementaux intangibles qui ne sont pas pris en compte par le marché, la théorie économique suggère de procéder par la détermination du Consentement A payer (CAP) par le biais d'enquêtes, pour une politique d'amélioration ou de restauration d'un actif environnemental ou du Consentement A Recevoir (CAR) comme compensation si le dommage dû à la dégradation de l'environnement est inévitable.

    L'évaluation économique de la qualité de l'air peut grandement aider à des arbitrages politiques afin d'infléchir les situations d'inconfort et d'insatisfaction. Evaluer les coûts relatifs à l'amélioration de la qualité de l'air offre plusieurs opportunités, principalement la fiscalité, la tarification ou la fixation de valeurs tutélaires pour l'intégration préventive des coûts environnementaux dans la gestion des activités humaines qui constituent des sources de pollution atmosphérique. Ainsi la question fondamentale qui fera l'objet de notre étude est de savoir quelle est la valeur monétaire de la qualité de l'air que désirent respirer les abidjanais?

    2 Rapport sur la santé dans le monde, 2002. Réduire les risques et promouvoir une vie saine. Genève, 2002. Organisation Mondiale de la Santé.

    2 .OBJECTIFS DE RECHERCHE

    L'objectif général de cette étude est de déterminer la valeur monétaire de l'air pur dans la

    ville d'Abidjan.

    De façon spécifique; il s'agira :

    > de déterminer le Consentement A Payer (CAP) par la population pour l'amélioration de la qualité de l'air à Abidjan ;

    > d'identifier les facteurs explicatifs de ce consentement à payer ;

    > de tester la convergence des différents formats de questionnaires utilisés pour la détermination du CAP et

    > d'évaluer le coût social lié à l'amélioration de la qualité de l'air à Abidjan.

    3. HYPOTHESES DE RECHERCHE Comme hypothèses de recherche, nous retenons que

    ~ une partie de la population sensible aux questions environnementales est prête à débourser une somme mensuelle pour bénéficier d'un air pur ;

    v' le consentement à payer des personnes interrogées est une fonction positive de leur revenu, du niveau d'instruction, de l'âge et une fonction négative des dépenses en santé et du nombre d'enfants ;

    v' Les valeurs du CAP annoncés par les enquêtés ne diffèrent pas d'un format de questionnaire à l'autre ;

    4. METHODE DE RECHERCHE

    La méthode retenue dans le cadre de notre étude est la méthode de l'évaluation contingente. Cette méthode consiste à interroger directement les individus, par le biais d'enquêtes, soit sur leur consentement à payer (CAP) pour une politique d'amélioration ou de restauration d'un actif environnemental, soit sur leur consentement à recevoir (CAR) comme compensation si le dommage dû à la dégradation de l'environnement est inévitable.

    La base théorique de la méthode de l'évaluation contingente est le surplus du consommateur (Faucheux, 1995).

    Pour déterminer les facteurs explicatifs du CAP, deux modèles économétriques ont été utilisés à savoir le modèle Tobit pour le format de questionnaire qui contient la question ouverte sur le CAP et le modèle de régression par intervalle pour le questionnaire qui utilise la carte de paiement ( des intervalles qui contiennent des montants).

    Données statistiques

    Les données utilisées sont issues d'une enquête réalisée dans les communes d'Abobo, d'Adjamé et de Cocody sur un échantillon de 245 personnes dans la ville d'Abidjan. A Abidjan, le nombre de personnes exposées aux polluants dans les différents microenvironnements, notamment à l'intérieur des véhicules, dans les zones industrielles, lors des files d'attentes et aux abords des routes, est très important. Mais compte tenu des difficultés pour questionner le plus grand nombre de personnes, l'enquête s'est portée sur les riverains se trouvant aux abords des voies à fortes circulation caractérisées par un embouteillage permanent, et ceux constituant des files d'attentes.

    L'enquête a été effectuée par administration de questionnaire, d'une durée moyenne de 40 minutes par personnes sur le site. La plupart des enquêtés connaissent bien le niveau de pollution de l'air à Abidjan, ce qui a facilité l'exercice d'évaluation contingente. De plus, toute une série d'illustrations de l'effet de la qualité de l'air sur la santé des riverains ont aidé les individus interrogés à émettre et à valoriser leurs préférences.

    Traitement des données

    En vue d'une interprétation judicieuse des résultats d'enquête, plusieurs moyens de traitement ont été utilisés. Ainsi, après avoir apuré et réorganisé la base de données, les logiciels économétriques tels que Stata et Spss ont été utilisés pour traiter les données et effectuer la régression.

    Notre étude comporte deux parties. La première partie traite des concepts relatifs au sujet et des méthodes d'évaluation environnementale ; la deuxième partie a trait à l'analyse descriptive et économétrique du consentement à payer pour une amélioration de la qualité de l'air.

    Première partie: Cadre

    conceptuel et théorique

    CHAPITRE 1: LA REVUE DE LITTERATURE ET LES METHODES D'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

    Ce chapitre se propose de traiter des méthodes et études relatives à la problématique de la qualité de l'air et des méthodes d'évaluation environnementale.

    1. La revue de littérature

    On doit à Davis (1963), la première étude fondée sur des techniques d'enquêtes comme instrument de révélation des préférences. Cette étude portait sur l'évaluation de la valeur récréative des forêts du Maine. IL s'agissait, par le biais de questionnaires individuels, de faire enchérir des individus sur des droits d'entrée. Une fois l'enquête réalisée, l'auteur estimait une équation permettant de prévoir, sur la base des caractéristiques socioéconomiques des individus enquêtés, le montant d'équilibre à partir duquel l'individu s'exclut volontairement de l'usage du site.

    Bien qu'élaborée par les économistes au début des années 1960, la Méthode d'Evaluation Contingente (MEC) ne connaît un véritable démarrage qu'à partir des années 1980.

    Schulz (1985), afin de mesurer les avantages d'une amélioration de la qualité de l'air à BerlinOuest a adressé par courrier un formulaire d'enquête, sur la période 1983-1985, sur le CAP à un échantillon de 4500 Berlinois. Le formulaire comportait des questions sur l'appréciation de la qualité de l'air, sur les effets de la pollution atmosphérique et, bien entendu, sur le CAP pour une amélioration de la qualité de l'air. Les résultats indiquent une évaluation de l'air pur de 4,6 milliards de marks pour Berlin-Ouest et de 138 milliards de marks extrapolés à l'ensemble de l'ex-RFA, soit respectivement 7 et 11% du PIB. Cette étude montre notamment que le CAP dépend beaucoup de l'âge et du niveau de connaissance des phénomènes de pollution de l'air: la valeur accordée à l'air pur était plus forte pour les jeunes et fonction du degré de connaissance.

    Rainelli (1993) et Bonnieux (1998) montrent comment, aux Etats-Unis, le développement de la méthode est étroitement lié à la prise en compte de l'environnement par les pouvoirs publics. L'événement marquant est un décret présidentiel de 1980 (Executive Order 12291) « qui rend obligatoire les études d'impacts pour toute législation d'une certaine importance ayant trait à l'environnement » (Bonnieux, 1998, p.48).Un autre fait notable est le Comprehensive Environmental Response, Compensation and Liability Act (CERCLA) de décembre 1980 qui prévoit des fonds de financement pour la remise en état de sites pollués

    par des substances dangereuses, les responsables étant tenus d'indemniser les autorités de tutelle pour la dépollution.

    Portnay (1994) souligne deux événements marquants qui ont suivi le CERCLA et, selon lui, favorisé le développement de la MEC. Le premier est la réécriture, dirigée par la cour fédérale en 1989(Etat de l'Ohio, Ministère de l'Intérieur américain, 880 F. 2d 432, D.C Circuit 1989), des arrêtés relatifs à l'évaluation des dommages environnementaux, donnant aux valeurs de non usage un poids égal à celui des valeurs d'usage. Ce fait a naturellement placé la MEC dans des conditions favorables à son essor. C'est lors de cette année 1989 qu'est publié l'ouvrage de référence sur le sujet: Mitchell et Carson (1989) « Using Surveys to Value Public Goods: The Contingent Valuation Method. Resources for the Future »: Washington D.C.

    Le second événement est celui du Oil Pollution Act de 1990, légiféré suite à la marée noire de l'Exxon Valdez dans la baie de Prince William Sound en Alaska. Cette loi a conduit le Ministère du Commerce américain, sous l'égide du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), à écrire ses propres recommandations quant à l'évaluation des dommages environnementaux. Ces recommandations sont retranscrites dans la NOAA Panel (Arrow et al., 1993), rapport d'un groupe d'experts, réunissant des économistes renommés dont plusieurs prix Nobel, qui avait pour vocation de statuer sur la validité de la MEC et de définir un certain nombre de contraintes nécessaires à sa bonne mise en oeuvre.

    Walsh et al. (1990) estiment que la méthode d'évaluation contingente est l'instrument le plus important dont nous disposons pour mesurer la demande des individus pour la protection de la qualité de l'environnement (l'air notamment).

    Munasinghe et Lutz (1993) signalent qu'il est possible d'obtenir des résultats raisonnables avec la méthode d'évaluation contingente, dans les pays en développement.

    Sagoff (1988) soutient que la littérature portant sur l'évaluation environnementale n'arrive pas à distinguer si les individus se comportent comme des consommateurs ou des citoyens lors des enquêtes d'évaluation contingente : « en tant que citoyen, je suis concerné l'intérêt public, plutôt que mon propre intérêt ; avec le bien de la communauté, plutôt que le simple bien-être de ma famille [...] Dans mon rôle de consommateur, je poursuis les buts que j'ai en tant que consommateur ».

    Pour déterminer le CAP, on peut utiliser plusieurs formats de questionnaires.

    Les questions de type référendum, ou carte de paiement, sont des questions fermées, demandant à l'individu de choisir entre deux modalités, pour le référendum, ou plus de deux, pour la carte de paiement, réduisant le discours à sa plus simple expression. Par contre, dès lors, qu'il s'agit de demander à un individu de préciser des motivations quant à sa réponse à une question de valorisation, c'est-à-dire d'expliciter son jugement, ceci ne peut être fait que par le biais de questions ouvertes. Le discours devient alors plus élaboré, fait d'un individu apte à construire une argumentation, extériorisation de la justification de l'action. Se pose alors la question d'une méthode susceptible de saisir l'information contenue dans le discours dans la perspective d'une analyse quantitative. Malheureusement, il n'existe encore, à notre connaissance, que peu d'écrits se rapportant à une théorie du langage en économie, exceptés les travaux de Rubinstein (1996, 1999) et de Glazer et Rubinstein (1997).Les développements proposés par Rubinstein (1999) vont bien dans le sens de la problématique retenue ici, en avançant, par exemple, que, dès lors qu'il s'agit pour un individu d'énoncer un ensemble de préférences, un certain nombre d'entre elles ne peuvent être exprimées dans le langage usuel. Ces travaux ne constituent cependant qu'une avancée théorique et il convient de préciser, dans un cadre empirique, les principes d'une méthodologie adaptée. La proposition de Schkade et Payne (1993), qui utilisent des « protocoles verbaux », technique importée de la psychologie cognitive, est une première tentative en ce sens. Schématiquement, cette méthode consiste à demander aux répondants comment ils ont déterminé leur consentement à payer et d'analyser les discours recueillis sur la base d'une typologie prédéfinie. Une telle approche est toutefois soumise à une critique évidente : dans quelle mesure les discours recueillis ne sont pas des « rationalisations » des consentements à payer déclarés, rendant impossible toute tentative d'interprétation ? Pour contourner cette difficulté, Hollard et Luchini (1999) et Luchini (2000) proposent d'utiliser des questions ouvertes dans lesquelles on demande aux répondants d'évoquer les mots ou expressions que leur évoque le bien soumis à l'évaluation et d'analyser ensuite les propriétés des réponses obtenues sur la base d'une démarche axiomatique fondée sur les théories du choix social. Dans des résultats récents, Flachaire et al. (2002) montrent que les informations fournies par une telle méthode apportent un gain significatif lorsqu'il s'agit d'expliquer des consentements à payer déclarés.

    En ce qui concerne la pollution de l'air au niveau global, les économistes ont essayé d'estimer les dommages futurs du réchauffement climatique. L'une des études les plus citées est celle de William D. Nordhaus and Joseph Boyer (2000). Cette étude prévoit comme coût global de 2,5°C de réchauffement en 2100 environ 2% du PIB mondial. La moitié de ce coût proviendrait du risque d'un changement climatique catastrophique ou brut. Une autre composante significative du dommage proviendrait d'une possible expansion de maladies tropicales surtout en Afrique, laquelle est déduite de données sur l'incidence de diverses maladies à travers différentes régions climatiques.

    Une étude remarquable avec des conclusions frappantes est celle de Nicholas Stern (2006) qui prévoit les dommages totaux du futur réchauffement climatique à 5-20 % du PIB mondial en perpétuité et préconise un coût social actuel qui équivaut à 311 $ par tonne de carbone. Une majeure partie de cette estimation est expliquée par des hypothèses relatives au rapide réchauffement, aux grandes perturbations provenant des grands évènements météorologiques.

    Mais selon Nordhaus (2006), la plus grande différence concernant ces études provient de l'hypothèse que le taux d'actualisation social de la consommation future est autour de 1% plutôt que les 3-5% supposé dans plusieurs études de prévisions.

    Le taux d'actualisation approprié pour les effets de telles longues séries demeure litigieux selon Portney Paul et Weyant John (1999).Les taux d'actualisation conventionnel actuel garantissent équitablement des actions modestes pour un changement climatique lent pour les générations futures. Cependant, plusieurs taux faibles sont incompatibles avec les comportements observés menant à des résultats pervers dans d'autres contextes comme la réduction drastique de la consommation actuelle et implique que le plus spéculatif des effets distants a une large influence sur la politique actuelle.

    Le problème qui se pose lorsqu'il s'agit d'évaluer de façon économique la qualité de l'air est celui d'obtenir une valeur monétaire pour un bien intangible qui n'a pas de prix de marché. Toutefois, l'importance accordée à l'évaluation des biens intangibles pendant ces dernières décennies a favorisé l'émergence de plusieurs méthodes d'évaluation (Rozan, 1999).

    L'une de ces méthodes est celle de l'évaluation contingente. Cette méthode présente les consommateurs avec des opportunités hypothétiques d'achat de biens publics dans le but de pallier l'absence d'un marché réel pour ces biens (Lockwood et al, 1996).

    Certaines études d'évaluation contingente ont montré que les valeurs du CAP des répondants varient en fonction des différents formats de questionnaire. En conséquence, la convergence des différentes valeurs annoncées du CAP mérite d'être testée.

    Mitchell et Carson (1989) ont comparé les taux de réponses positives du CAP pour tester la validité de la convergence des différentes valeurs du CAP. Ils concluent qu'il y a absence de convergence en procédant de cette façon.

    Rafia Afroz (2005), dans l'étude du consentement à payer pour une amélioration de la qualité de l'air dans la zone urbaine de Klang Valley en Malaisie a abouti au résultat selon lequel les valeurs annoncées du CAP ne varient pas significativement suivant le type de questionnaire en comparant les taux de réponses positives, de zéros valables et de rejets du marché hypothétique. Toutefois, les valeurs annoncées qui proviennent du format contenant la question à choix dichotomique sur la valeur du CAP sont les plus élevées.

    D'autres autres études ont mis l'accent souvent en utilisant des modèles économétriques sur les déterminants du CAP.

    Fanougbo (2002) a eu recours à un modèle Probit pour estimer les déterminants du consentement à payer des conducteurs de taxis-moto « Zémidjan » dans la ville de Cotonou. Il obtient que le « niveau d'instruction » contribue négativement au CAP. Il trouve en outre que lorsque le conducteur est le propriétaire de la moto, il a tendance à donner un CAP plus élevé.

    Gbinlo (2006) développe un modèle Tobit pour identifier les facteurs explicatifs du CAP des béninois pour une amélioration de la qualité de l'air afin d'évaluer le coût social de la pollution de l'air par les taxis-motos à Cotonou au Bénin. Il obtient que les femmes donnent plus volontiers un CAP positif et, plus le nombre d'enfants élevé, plus faible est la probabilité de donner un CAP positif. En outre la probabilité de payer augmente avec le revenu et les dépenses de santé.

    N'guessan (2008) a recours à deux modèles à savoir : les modèles Tobit censuré simple et Tobit généralisé pour apprécier l'impact du processus décisionnel sur le consentement des chefs de ménages à cotiser pour l'Assurance Maladie Universelle (AMU) dans le département d'Aboisso en Côte d'Ivoire. Les résultats de l'étude suggèrent que la majorité des chefs de

    ménages enquêtés souhaiterait cotiser annuellement pour l'AMU un montant moyen de 9569FCFA et un montant médian d'environ 5000FCFA. Par ailleurs, les analyses économétriques montrent que les modèles Tobit censuré simple et Tobit généralisé produisent des résultats différents.

    Dans notre étude, nous nous servons de la Méthode d'Evaluation Contingente pour déterminer la valeur monétaire de la qualité de l'air que désirent respirer les abidjanais. Pour y parvenir, nous nous servons de deux formats de questionnaires à savoir:

    Un format avec une question ouverte sur le CAP et un autre format avec une carte de paiement sur le CAP. Nous utilisons ensuite deux modèles économétriques pour estimer les déterminants du CAP.

    2. Les méthodes d'évaluation environnementale

    Les méthodes d'évaluation environnementale peuvent être classées en trois catégories.

    La première catégorie consiste à évaluer le consentement à payer pour des mesures de protection de l'environnement par référence à des marchés existants considérés comme « marchés de substitution », c'est- à dire se substituant à un « marché de l'environnement » qui n'existe pas en tant que tel .

    La deuxième catégorie de méthode s'efforce d'affecter une valeur monétaire à des dommages préalablement évalués en termes non monétaire (physique).

    La troisième catégorie de méthode, en créant un marché artificiel ou « quasi-marché », a pour objectif de réaliser une évaluation directe des fonctions de demande.

    2.1. La méthode des marchés de substitution

    Puisque le marché ne permet pas une évaluation « spontanée » des valeurs environnementales, on peur chercher à identifier des comportements économiques qui reflètent indirectement le CAP des individus. Par l'observation de certains marchés, on cherchera donc une évaluation monétaire indirecte de ce CAP. L'évaluation des dépenses de protection; les « prix hédonistes »; l'évaluation des dépenses de déplacement font partie des méthodes des marchés de substitution.

    2.1.1. L'évaluation des dépenses de protection

    Si les individus engagent des dépenses pour se protéger de la pollution ou obtenir une amélioration de leur environnement, on peut estimer qu'ils expriment ainsi un consentement à payer. Il suffirait donc d'évaluer ces dépenses pour déterminer le CAP.

    2.1.2. La méthode des prix hédoniques

    Cette méthode repose sur l'idée simple selon laquelle la valeur d'un bien immobilier (bâtiment ou terrain) n'est pas seulement déterminée par ses seules caractéristiques matérielles intrinsèques (taille, matériaux de construction, nombre de pièces, garage etc. ...) mais également par une série de caractéristiques environnementales(ou « attributs ») telles que l'accessibilité, la proximité de services (magasins, école, espaces verts...) et la pollution. On peut ainsi penser que toutes choses égales par ailleurs, la valeur d'un logement sera plus faible en zone bruyante ou à forte pollution atmosphérique, qu'en zone calme et non polluée.

    2.1.3. La méthode du coût des voyages

    Tandis que la méthode des prix hédonistes repose sur l'étude du marché immobilier, la méthode du coût des voyages se fonde sur l'analyse du comportement de consommation sur le « marché » des dépenses de déplacement pour se rendre sur un lieu de loisir. On cherche ainsi à évaluer le CAP pour se rendre et rester sur un site naturel (rivière, lac, bord de mer, etc.) afin d'y pratiquer des loisirs de plein air.

    2.2. La méthode indirecte d'évaluation

    Cette méthode est considérée comme indirecte parce que contrairement aux autres méthodes, on ne cherche pas à évaluer les dommages ni à mesurer le CAP par une référence directe aux marchés ou « quasi-marchés ». Cette approche consiste à procéder d'abord à une mesure « physique » (non monétaire) des dommages : par exemple, dans le cas de la pollution atmosphérique, mesure des effets sur la santé en termes de taux de morbidité et de mortalité ; mesure de la corrosion des matériaux et de la détérioration des récoltes. Ce n'est qu'après ce passage par une « fonction non monétaire de dommages » que l'on procédera à l'évaluation monétaire.

    2.3 Les marchés hypothétiques

    La méthode des marchés hypothétiques ou « méthode d'évaluation contingente » ne repose
    pas sur une référence à des marchés existants mais procède à une évaluation directe du CAP,

    au moyen d'enquêtes et de questionnaires. Cette méthode est celle que nous avons retenue pour notre étude.

    La figure suivante donne un résume des méthodes d'évaluation environnementale :

    EVALAUTION MONETAIRE
    DES DOMMAGES/BENEFICES

    Marchés de substitution

     

    Marchés hypothétiques

     

    Méthode indirecte

    Monétarisation des
    Dommages physiques

    Dépenses
    de
    protection

    Prix
    hédonistes

    Coût des
    voyages

    Evaluation
    contingente

    Figure 1: méthodes d'évaluation des dommages /bénéfices (Barde, 1992)

    CHAPITRE 2: LE BIEN ENVIRONNEMENTAL (L'AIR) ET LA METHODE D'EVALUATION CONTINGENTE

    Ce chapitre met l'accent sur la Méthode d'Evaluation Contingente et sur l'actif environnemental (l'air) qui fait l'objet de l'étude.

    1. La Méthode d'Evaluation Contingente (MEC)

    Sur la base de la théorie du consommateur, il est possible d'inférer des valeurs monétaires pour des biens environnementaux qui ne font pas l'objet d'échanges marchands et pour lesquels n'existe pas de prix susceptible de renseigner sur la valeur de ces biens. D'une part un cadre formalisé relativement simple permet de mettre en évidence les principes essentiels qui guident l'analyse économique lorsqu'elle s'attache à évaluer les biens environnementaux et d'autre part on présente de manière détaillée, un instrument d'évaluation particulier: la Méthode d'Evaluation Contingente (MEC)

    1.1. Présentation de la méthode

    La théorie économique connaît plusieurs méthodes d'évaluation des dommages liés à la dégradation de l'environnement : la méthode des coûts évités, la méthode des coûts de transport, la méthode des coûts de protection, la méthode des prix hédoniques, celle de l'évaluation contingente.

    La MEC, encore appelée méthode des marchés hypothétiques, ne repose pas sur une référence à des marchés existants mais consiste à interroger directement les individus par le biais d'enquêtes et de questionnaires. Il s'agit d'évaluer, à l'aide de questionnaires appropriés, combien les individus sont prêts à payer ex ante pour une modification donnée (quantitative ou qualitative) d'un bien environnemental. Elle consiste donc à amener les personnes soumises aux enquêtes à révéler leur préférence en ce qui concerne la demande d'un bien environnemental (l'air) par le truchement, soit du consentement à payer (CAP) pour bénéficier d'une amélioration de la qualité de l'environnement, soit du consentement à recevoir (CAR) comme compensation si le dommage dû à la dégradation de l'environnement est inévitable. Parce que cette modification est évaluée alors qu'elle n'est pas réalisée, les individus sont placés dans une situation hypothétique et les réponses obtenues sont des intentions. Cette situation se présente sous la forme d'une transaction sur un marché hypothétique entre un individu et, généralement, un décideur public.

    On se doit alors de décrire un marché hypothétique « aussi crédible que possible » (Mitchell et Carson, 1989).

    La question relative à la valorisation du bien peut être envisagée selon différentes modalités. La première d'entre elles correspond à un système d'enchères successives croissantes ou décroissantes. On propose un montant à l'individu et selon la réponse qu'il fournit (acceptation ou refus), on propose un second montant (supérieur ou inférieur), puis un troisième montant, et ainsi de suite.

    Une autre solution consiste à utiliser une question ouverte. Il s'agit tout simplement, dans ce cas, de demander aux individus le montant maximal qu'ils sont prêts à payer (leur Consentement A Payer).

    On peut également utiliser une carte de paiement. Celle-ci consiste en des montants (ou des intervalles) définis à l'avance parmi lesquels l'individu doit choisir celui correspondant à son CAP.

    1.2 Les biais liés à la MEC

    La Méthode d'Evaluation Contingente s'expose à des difficultés d'analyse importantes. Ces difficultés découlent non seulement de limites opératoires (ex: lourdeur du dispositif d'enquête) mais aussi de multiples biais qu'elle peut impliquer (Bonnieux, 1998; Carson, 1999). Il s'agit notamment du caractère fictif de l'échange proposé qui impose de s'interroger sur la solidité du consentement à payer déclaré ex ante.

    Selon Young et Allen (1986), les principaux «biais »liés à l'interrogation directe des agents économiques sont les suivants :

    - «biais stratégiques» (passagers clandestins): tendance du répondant à exagérer (resp. à réduire) la disposition à payer (resp. à accepter une compensation) selon son anticipation de l'avenir.

    - «biais» informationnels: le marché expérimental ne reflétant guère les aspects du marché réel (expérience du passé, prix et possibilité de substitution).

    - «biais» hypothétiques: risque de réponses hypothétiques aux questions hypothétiques caractérisant le marché expérimental. Le répondant doit donc bien percevoir l'importance du problème.

    Selon Barde (1992), la méthode des marchés hypothétiques comporte des difficultés liées en
    particulier aux problèmes de « mise en condition » des personnes interrogées, dont certaines
    refusent parfois de jouer le jeu. On peut ainsi douter de la précision de ces évaluations en

    raison même du caractère hypothétique des situations. Un problème essentiel est de s'assurer que les enquêtés sont bien incités à dire la vérité.

    Cummings et al. ont identifié six « biais » à éviter dans ces évaluations.

    Le biais stratégique se manifeste lorsque les personnes interrogées donnent à dessein des réponses fausses, sachant que dans la réalité elles ne devront effectuer aucun paiement. Le biais du point de départ (ou biais initial) ou encore biais d'encrage est lié à l'influence des premiers ordres de grandeur (« enchère ») suggérés par l'enquêteur (« accepteriez vous de payer telle somme? »). L'enquêté peut se sentir enfermé dans une certaine fourchette; il faut dès lors veiller à ce que les valeurs exprimées soient à la fois « libres » et « réalistes ». Le biais informationnel découle de la nature de l'information fournie à l'enquêté: information sur la nature et les conséquences de la pollution, sur les mesures à prendre, les dépenses à engager, etc. Le biais instrumental traduit la sensibilité des valeurs révélées en fonction des moyens de paiements proposés (majoration d'impôts, droit d'entrée, augmentation du prix de certains biens et services tels que l'électricité ou l'eau, etc.): on accepte plus facilement certaines formes de paiement que d'autres. Le biais hypothétique est dû à l'absence de conséquence financière du choix exprimé: sur un marché réel, une erreur de choix ou de calcul est sanctionnée par une perte; sur un marché hypothétique, il n'en est rien. Le biais opérationnel, enfin, correspond au degré de cohérence entre le marché hypothétique et le marché réel. Il importe que l'enquêté ait une connaissance aussi bonne que possible des biens qu'on lui demande d'évaluer. On établit ainsi une liste de « conditions opérationnelles de référence » qui définissent les nécessaires « passerelles » avec la réalité.

    On notera par ailleurs que les sommes révélées peuvent également varier selon que l'on demande combien l'on consentirait à payer pour obtenir une amélioration ou quel montant l'on exigerait en compensation des dommages ou nuisances subis.

    1.3 Les avantages de la méthode

    La méthode des marchés hypothétiques présente l'avantage d'être universelle puisque théoriquement applicable à l'ensemble des phénomènes d'environnement. L'expérience montre qu'elle est particulièrement utile et adaptée pour l'évaluation des biens et services « intangibles ». (Barde, 1992)

    Concernant la problématique des biais, on peut faire l'hypothèse que la nature de l'objet « qualité de l'air » peut aider à contourner certaines difficultés. A titre d'exemple, la sensibilité collective à cette question ainsi que le caractère concret des effets de pollution de l'air induisent, non seulement de larges connaissances chez un nombre élevé de riverains mais surtout la fréquence de certaines maladies pour cause de pollution atmosphérique. Ces caractéristiques ont aidé, par exemple, à maitriser l'occurrence du biais informationnel sur les Consentements A Payer déclarés.

    Plus globalement, en tant que procédé heuristique, cette méthode d'évaluation contingente permet d'approcher statistiquement le potentiel explicatif de paramètres ne pouvant être abordés par les autres procédés d'évaluation. En ce sens, et malgré les limites et les biais qu'elle implique, elle permet d'étoffer la fonction de demande, donc de mieux saisir l'intentionnalité et la rationalité qu'elle incarne. L'engouement, par les économistes depuis peu, pour cette méthode découle de ce potentiel explicatif.

    Dès lors, cette méthode présente en théorie l'avantage de produire des consentements à payer individuels précisés selon les caractéristiques socio-économiques, le degré de pollution et l'effet de la nuisance ressentie.

    Pour contourner le biais stratégique qui survient lorsque les répondants peuvent donner des réponses fausses sachant que dans la réalité elles ne le feront pas, nous avons insisté sur le fait que le consentement à payer déclaré entrainera une augmentation de leur dépense.

    Quant au biais du point de départ, nous avons testé son existence et nous avons essayé de le surmonter en utilisant deux formats de questionnaires: un format avec une question ouverte et un autre avec des intervalles contenant des montants proposés.

    Dans l'analyse économique, les biens environnementaux sont considérés comme des biens publics. Cette nature publique des biens se traduit par la difficulté, sinon l'impossibilité, qu'un marché soit mis en place. L'utilisateur de la méthode d'évaluation contingente contourne cette difficulté en s'appuyant sur la description d'un marché hypothétique, dont les traits sont censés être proches de ceux d'un marché réel. Le problème est ainsi réduit au perfectionnement d'une méthode garantissant des révélations de consentements à payer comme s'il s'agissait de comportements effectifs sur des marchés. La méthode d'évaluation contingente, en procédant de la sorte, rend marchand un objet (un bien environnemental) qui ne l'était pas auparavant.

    2. La modélisation théorique du CAP

    L'évaluation économique de la qualité de l'air pose le problème de la définition d'une procédure, à la fois conforme à la théorie économique et propre à la pratique, qui permette de mesurer en termes monétaires les variations subies par l'utilité ou le bien être des agents (Bergstrom, 1990).

    La notion de surplus du consommateur permet de mesurer la variation nette de l'utilité d'un agent. L'utilisation du surplus du consommateur émanant d'une demande marshallienne pose le problème d'identification (Trevor et Young, 1986) ; il n'est possible de déterminer de manière unique la variation d'utilité associée que sous l'hypothèse d'une utilité marginale du revenu constante (Laffont, 1982) ;(Bergstrom, 1990). Cette hypothèse n'étant pas réaliste, il existe un consensus parmi les économistes du bien être que le surplus hicksien est théoriquement plus approprié. Il s'agit du surplus compensatoire et du surplus équivalent, qui s'expliquent comme suit (Bergstrom, 1990):

    - le surplus compensatoire est la variation de revenu qui permettrait de « compenser » l'agent de la variation de la qualité de l'environnement : c'est le montant (payé ou reçu) qui placerait un individu à son niveau initial, malgré la modification de la qualité de l'environnement. Si cette qualité s'améliorait, cette variation (de revenu) consisterait à diminuer le revenu et correspondrait donc à un consentement à payer pour l'amélioration de l'environnement. Par contre si cette qualité se détériorait, cette variation consisterait à augmenter le revenu et correspondrait donc à un consentement à accepter une compensation à cause de la détérioration de l'environnement subie;

    - le surplus équivalent est la variation de revenu qui permettrait de « compenser » l'agent de la non réalisation de la modification de la qualité de l'environnement vers un niveau attendu : ce serait le montant (payé ou reçu) qui placerait un individu à un niveau d'utilité auquel il s'attendrait. Si le niveau de qualité attendu est une amélioration, cette variation consisterait à augmenter le revenu et correspondrait à un consentement à accepter une compensation pour non amélioration de l'environnement. Par contre, si le niveau de qualité attendu est une détérioration, cette variation consisterait à diminuer le revenu et correspondrait à un consentement à payer pour avoir évité la détérioration.

    Dans la détermination de la valeur des biens environnementaux à partir des consentements à payer, le consommateur est confronté à un espace des biens composés de n biens marchands et de l biens environnementaux. Les biens environnementaux dont il est question ici ont un caractère de bien public, de sorte que les quantités disponibles pour ces biens sont identiques pour tous les individus. Ainsi, une augmentation de quantité d'un bien environnemental particulier vaut pour l'ensemble des agents (Luchini, 2002). Le principe fondateur consiste à identifier la valeur d'un bien pour un individu à la satisfaction (l'utilité) qu'il lui procure et à étendre ce principe aux actifs environnementaux. En premier lieu, on représente une fonction d'utilité d'un individu i comme

    U i ( x i , z ) (1)

    xi est le vecteur de n biens marchands et z est le vecteur des l biens environnementaux.

    Comme dans la théorie classique du consommateur, on suppose que les individus maximisent leur utilité en choisissant parmi les biens marchands (les individus ne contrôlent pas le niveau de provision de biens environnementaux). On ramène alors les choix d'un consommateur i au programme d'optimisation suivant:

    Max U i ( x i , z ) sc. p
    · xi = y i (2)

    p est un vecteur de prix et yi son revenu. Le programme d'optimisation sous contrainte de revenu conduit à définir les fonctions de demande classiques:

    x h ( p , z , y i

    k k

    i = i

    ) k = 1 ... K (3)

    Où l'exposant k indique le k -ième bien marchand.

    Sur la base de ces fonctions de demande, on peut maintenant définir la fonction d'utilité indirecte d'un individu i comme:

    V i ( p, z , y i ) = U i [ h( p , z , y i ) , z ] (4)

    Dans laquelle l'utilité est représentée comme une fonction des prix, du revenu et également, dans le cas envisagé ici, des biens environnementaux.

    On suppose maintenant qu'au moins un des éléments de z s'accroît, avec aucune

    décroissance des autres éléments (et aucun changement de prix et de revenu). Soit Z0 le

    vecteur initial des biens environnementaux. On considère un vecteur Z1pour lequel il y a eu un accroissement d'au moins un élément et un seul. On peut alors écrire que Z1>Z0 et:

    1

    U V

    =

    i

    0

    ( , , )

    P z y U V p z

    1 0

    > = ( ,

    i i i i

    , )

    y (5)

    i

    La mesure de la variation compensatrice de la modification de bien-être (d'utilité) s'écrit en termes de la fonction d'utilité indirecte comme :

    (6)

    V p z y CAP V p z y U

    1 0 0

    ( , , - ) ( , , )

    = =

    i i i i i i

    Où la variation compensatrice est le montant de monnaie CAPi qui, s'il est prélevé auprès

    de l'individu après le changement du vecteur des biens environnementaux de l'état Z0 à Z1, le laisse à un niveau de bien être identique à celui qui prévalait avant le changement. Cette variation compensatrice peut être considérée comme le consentement à payer pour l'accroissement d'un bien environnemental particulier du vecteur Z.

    Ce CAP correspond donc à la diminution du revenu qui laisse le niveau initial d'utilité inchangé après l'accroissement de quantité ou de qualité, d'un bien environnemental. En d'autres termes, c'est le montant de monnaie retranché du revenu du consommateur qui le laisse indifférent entre les deux situations.

    Cette analyse conduit donc à associer aux biens environnementaux une valeur monétaire.

    3. Le bien environnemental (l'air)

    Chaque individu respire en moyenne quinze kilogrammes d'air dont il consomme près d'un kilogramme d'oxygène. (Ngô, 2008)

    L'air sec à proximité du sol est composé de 78% d'azote, 21% d'oxygène, 1% d'argon et 0,04% de dioxyde de carbone. Les autres composés volatils sont des gaz mineurs à des teneurs inférieurs à 0,01%, qui sont généralement exprimées en partie par million (ppm), ou par milliard (ppb).3

    3.1. La valeur économique de l'air

    L'analyse économique s'est considérablement affinée, au cours de la décennie 1980-1990,
    afin de scruter et mesurer des valeurs qui se situent en fait aux confins de la sphère
    économique marchande, telle que définie traditionnellement. L'analyse économique distingue

    3 L'avenir de l'environnement mondial 3.GEO 3 PNUE, de Boeck, 2002

    deux grandes catégories de valeurs environnementales: les « valeurs d'usage » et les « valeurs intrinsèques », l'ensemble des deux formant la « valeur économique totale ».

    - La valeur d'usage totale

    La valeur d'usage totale comprend deux composantes. La première inclut les « valeurs d'usage réel », c'est-à-dire les avantages dont bénéficient effectivement les usagers d'une ressource environnementale, par exemple la jouissance d'un air non pollué. La deuxième composante inclut les « valeurs d'option », qui concernent la valeur attachée à l'usage potentiel d'une ressource que l'on n'utilise pas dans l'immédiat mais dont on désire préserver la possibilité d'une éventuelle utilisation ultérieure. Ainsi attachera-t-on une valeur à la préservation d'un patrimoine naturel, afin de maintenir ouverte l'option d'utilisation de ce patrimoine, même si cette option est éloignée ou peu probable. A cette « option pour soi », peut s'ajouter une « option pour les autres » qui procède de motivations altruistes qui font que l'on attache un prix à la conservation d'un patrimoine pour les générations futures (« valeurs de legs ») ou pour les autres individus (« valeurs altruistes »).

    De ce qui précède, nous pouvons conclure:

    Valeur d'usage totale= valeurs pour l'utilisateur+valeurs d'option Où valeurs d'option= valeurs de legs+valeurs altruistes.

    - Les valeurs intrinsèques (ou valeurs d'existence)

    Les valeurs intrinsèques ne sont ni liées ni à l'usage effectif, ni à l'option d'usage ; elles procèdent de la valeur conférée à l'existence même d'un patrimoine ou d'une ressource, en dehors de toute possibilité de jouissance directe ou indirecte, présente ou future. Il s'agit de l'idée que certaines choses ont une valeur « en soi »: même si l'on ne discerne aucune « utilité » à telle ressource ou tel patrimoine, une « valeur intrinsèque » leur est conférée. Il s'agit bien entendu d'une dimension éthique de l'économie de l'environnement. On peut ajouter qu'il agit en quelque sorte d'une reconnaissance consciente ou inconsciente de la valeur de la création telle qu'elle est reconnue, par exemple, par certaines religions.

    Pearce et Turner4 expliquent ces valeurs par la reconnaissance d'un droit à l'existence des ressources naturelles et par un sentiment de sympathie pour la faune et la flore.

    Il est certain d'autre, d'autre part, que la frontière entre les valeurs d'option et les valeurs intrinsèques est un peu floue : d'aucuns pourront contester que les valeurs de legs et les valeurs altruistes aient un lien quelconque avec l'usage, et les rattacheront plutôt aux valeurs d'existence. Toutefois, l'essentiel est de s'accorder sur une classification aussi opérationnelle que possible; celle qui est décrite ici étant la plus communément répandue dans la littérature économique.

    La figure suivante résume l'articulation des différentes composantes de la valeur économique totale.

    VALEUR ECONOMIQUE TOTALE VVALEU

     
     
     
     
     

    VALEURS INTRINSEQUES

    VALEUR D'USAGE TOTALE

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    VALEURS D'USAGE REEL

    VALEURS D'USAGE POTENTIEL

    VALEURS D'OPTION

     

    VALEURS DE LEGS

    Figure 2: La valeur économique totale (Barde, 1992)

    4 David W. Pearce et R. Kerry Turner, Economics of Natural Resources and the Environment,Londres,Harvester Wheatsheaf,1990.

    4. La gestion de la qualité de l'air à Abidjan

    Cette section donne une présentation de la ville d'Abidjan et traite aussi des structures

    environnementales sous tutelles dont les missions sont liées à la gestion de la qualité de l'air.

    4.1. Abidjan

    Abidjan, selon le district d'Abidjan et l'encyclopédie libre wikipédia, est la capitale économique de la Côte d'Ivoire, dont la capitale administrative et politique est Yamoussoukro, et la ville la plus peuplée de l'Afrique de l'Ouest francophone. Elle est également la deuxième plus grande ville francophone et la troisième plus grande agglomération. Elle compte, selon les autorités du pays, en 2006, 5 068 858 habitants pour l'agglomération, et 3 796 677 habitants pour la ville, soit 20 % de la population totale du pays. Seule Lagos, l'ancienne capitale du Nigeria la dépasse en nombre d'habitants dans cette région. Considérée comme le carrefour culturel ouest-africain voire africain, Abidjan connaît une perpétuelle croissance caractérisée par une forte industrialisation et une urbanisation galopante.

    L'agglomération d'Abidjan est située au sud de la Côte d'Ivoire, au bord du Golfe de Guinée. Elle s'étend sur une superficie de 57 735 ha et est composée de deux parties (Abidjan nord et Abidjan sud) avec les dix communes suivantes :

    Abidjan nord

    Abobo : la commune est essentiellement constituée d'habitat populaire. Elle joue depuis longtemps le rôle de refuge pour les migrants disposant de faibles moyens financiers.

    Adjamé : Bien que petite par sa superficie, cette commune est très importante pour l'économie ivoirienne vu le nombre d'activités commerciales qui s'y déroulent. Malheureusement, Adjamé connaît des graves problèmes d'insalubrité. Le village Ebrié existait avant Abidjan. Son marché est le royaume des boutiques en tout genre et sa gare routière est le carrefour principal des lignes de bus qui irriguent tout le pays ainsi que les pays voisins.

    Yopougon : C'est la commune la plus peuplée d'Abidjan. Elle abrite des zones industrielles et résidentielles.

    Le Plateau : C'est le centre des affaires dont les grands immeubles donnent un aspect très moderne à Abidjan. Bien que la capitale administrative de la Côte d'Ivoire ait été officiellement transférée à Yamoussoukro en 1983, les institutions de la république centre administratif, commercial et financier de la Côte d'Ivoire.

    Attécoubé : La forêt du Banco, classée comme parc national, se trouve sur le territoire de cette commune.

    Cocody : Réputée pour ses quartiers résidentiels (ex : 2-Plateaux, Riviera), Cocody contient aussi l'université du même nom (université de Cocody - établissement public) ainsi que quelques universités privées.

    Abidjan sud

    Koumassi : elle possède une importante zone industrielle.

    Marcory : cette commune est essentiellement une zone résidentielle.

    Port-Bouët : On y retrouve la raffinerie (Société Ivoirienne de Raffinage SIR) et l'aéroport International Félix Houphouët-Boigny

    Treichville : elle abrite le port autonome d'Abidjan ainsi que de nombreux commerces. La zone portuaire est aussi une zone industrielle.

    Les villes principales proches d'Abidjan sont Jacqueville, Grand-Lahou et Dabou à l'ouest, Sikensi, Tiassalé, Agboville, Adzopé et Alépé au nord, Grand-Bassam à l'est.

    Les localités de Songon, Anyama et Bingerville ont été intégrées, en 2001, au District d'Abidjan

    Abidjan n'existait pas au début du XXe siècle. En 1950, elle venait tout juste de dépasser le seuil des 50 000 habitants (fin 1948). Pour atteindre le million d'habitants à la fin de l'année 1975, il fallut qu'elle progressât de 10 à 12 % par an, ce qui correspond à un doublement tous les six ou sept ans. Mais la courbe s'infléchit brusquement avec la crise des années 1980.

    On peut supposer que, dans les vingt dernières années du siècle, le taux de croissance d'Abidjan aura évolué dans une fourchette de 3 à 6 %.

    Les chiffres de 2006 estiment la population abidjanaise à 3 796 677 habitants. En 2006 l'agglomération d'Abidjan compte 5 060 858 d'habitants. Cette augmentation de la population est notamment due aux déplacés de guerre depuis les évènements de septembre 2002. La ville accueille beaucoup d'habitants à la recherche à la fois d'emplois et d'un hébergement plus sûr.

    Tableau 1: Evolution démographique de la ville d'Abidjan

    Année

    1920

    1946

    1970

    1978

    1998

    2003

    2006

    Population

    1000

    48 000

    500 000

    1 200 000

    3 125 890

    3 660 682

    3 796 677

    Nombre retenu à partir de 1920 : Population sans doubles comptes

    La Région des lagunes est la région la plus industrialisée du territoire national.

    4.2. Les polluants de l'air

    Le dioxyde de soufre (SO2): le dioxyde de souffre provient de la combustion des charbons, des lignites et des fuels, des procédés industriels et des sources mobiles. Il provient à 90% des activités humaines. Des concentrations importantes en dioxyde de soufre peuvent provoquer, selon la durée de l'exposition et la résistance des personnes exposées, des troubles respiratoires plus ou moins graves.

    Les oxydes d'azote: NOX (NO et NO2) : les oxydes d'azote sont émis principalement par les moteurs des véhicules automobiles (pour plus de 70%), par les installations de combustion et par les ateliers de fabrication d'acide nitrique. Le dioxyde d'azote est un agressif pulmonaire pouvant entraîner des bronchites chroniques.

    Les composés organiques volatils (COV): les COV (hydrocarbures, solvants divers...) proviennent des sources mobiles (50%) et des procédés industriels (le raffinage du pétrole, l'application des peintures, etc.). Les COV peuvent avoir une action irritante et être à l'origine de troubles neuro digestifs. Le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4, principal COV responsable de l'accentuation de l'effet de serre), et les chlorofluorocarbures (CFC) ou fréons, qui sont les gaz provenant des aérosols, sont les principaux COV.

    Le chlore: les rejets de chlore dans l'atmosphère résultent principalement de la combustion des déchets ménagers (PVC) dans les usines d'incinération et de la combustion de certains charbons à forte teneur en chlore. Le chlore est surtout présent dans les rejets industriels sous forme d'acide chlorhydrique. Il contribue également à l'acidité de l'air. Des intoxications par le chlore peuvent être à l'origine de troubles respiratoires, oculaires et digestifs.

    les particules (poussières, aérosols, fumées) :

    - Fumées: ensemble des gaz de combustion et des particules qu'elles entraînent (fumées noires, fumées rousses).

    - Poussière: terme général désignant de fines particules solides susceptibles de rester un certain temps dans l'air ou dans d'autres gaz.

    Ces substances polluantes sont émises par certains procédés industriels (sidérurgie, engrais, cimenteries ...), par les sources mobiles et les installations de combustion. En sidérurgie avec le SO2, les poussières peuvent provoquer des difficultés respiratoires chez les personnes fragiles.

    Le fluor: le fluor est émis principalement par les procédés industriels (industrie de l'acide phosphorique et des engrais phosphatés, industrie de l'aluminium, tuileries, briqueteries...) et par la combustion de certains charbons. Il fait partie des polluants contribuant à l'acidité de l'air. Le fluor est un gaz extrêmement irritant, notamment pour les voies respiratoires.

    Le plomb : le plomb, métal toxique, est émis dans l'atmosphère par les véhicules automobiles à essence pour environ 90% des émissions, tandis que les usines de traitements de minerais ou des métaux sont les principales sources industrielles. Le plomb est pour l'homme un toxique à effet cumulatif (saturnisme).

    Le cadmium-le mercure-le zinc: les métaux tels que le cadmium, le mercure et le zinc sont rejetés en quantité notables par les installations de traitement du minerais ou des métaux et par les usines d'incinération d'ordures ménagères. Le mercure est un toxique reconnu. Sa pénétration dans l'organisme par voies respiratoires peut entraîner des troubles psychiques.

    Le MVC (monochloro de vinyle): il est principalement utilisé dans la fabrication de matières plastiques. Il intervient également comme matière première de synthèse organique. L'inhalation de ce produit cancérigène peut provoquer des troubles neurologiques et hépatiques. (Fremau, 1994)

    4.3. Les structures chargées de la protection de l'environnement à Abidjan Les structures en question sont celles qui sont chargées de protéger l'environnement (l'air

    notamment). Elles sont la tutelle du Ministère de l'Environnement et des Eaux et Forêts pour l'ANDE et le CIAPOL et le Ministère de la Ville et de la Salubrité Urbaine pour l'ANASUR.

    > L'Agence Nationale de l'Environnement (ANDE) dont les missions sont :

    - Renforcement des capacités des acteurs de l'environnement ;

    - Mise en oeuvre des évaluations environnementales ;

    - Mise en oeuvre de l'audit environnemental ;

    - Guichet unique national des Etudes d'Impact Environnementale (EIE) ;

    - Elaboration du profil environnemental des structures et collectivités territoriales ;

    - Appui technique aux collectivités territoriales dans la mise en oeuvre du plan

    national de la nouvelle stratégie de gestion durable des déchets (point focal) ; - Point focal national du Mécanisme de Développement Propre (MDP) ;

    - Mise en oeuvre du système national de l'information environnementale (état de

    l'environnement) ;

    - Mise en oeuvre du principe Pollueur-Payeur ;

    - Mise en oeuvre de l'information, l'éducation et de la communication environnementale.

    > Le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL)

    Le CIAPOL est le laboratoire de l'Etat en matière de pollution. Il a pour missions :

    - d'Analyser systématiquement les eaux naturelles, les déchets (solides, liquides et gazeux) et nuisances ;

    - d'Evaluer les pollutions et nuisances ;

    - d'Etablir un système de surveillance continue des milieux dénommé « Réseau National d'Observation de Côte d'Ivoire (RNO-CI) » en relation avec tous les ministères concernés par la protection de l'environnement ;

    - la surveillance continue du milieu marin et lagunaire ainsi que des zones côtières par des patrouilles régulières ;

    - le contrôle de l'application des lois, décrets et conventions internationales ratifiées ou signées par la Côte d'Ivoire relatives aux règles de prévention et de lutte contre les pollutions en milieu marin et lagunaire par les entreprises, les navires etc....

    > L'Agence Nationale de la Salubrité Urbaine (ANASUR) est chargée de :

    - de la concession du service public de nettoiement et de propreté des communes, villes et districts de Côte d'Ivoire ;

    - de la régulation en matière de gestion des ordures et des déchets de toutes natures, en raison de leur impact sur la salubrité urbaine ;

    - de la concession du traitement et de la transformation des déchets ;

    - du contrôle du fonctionnement des infrastructures concédées par l'Etat à des tiers ou à des collectivités territoriales en matière de transfert, de tri, et de transformation des ordures et déchets ;

    - de l'organisation et la gestion des opérations d'urgence ;

    - de la gestion du Fonds de Soutien aux Programmes de la salubrité Urbaine (FSPU) ;

    - de la planification, l'extension et l'équipement des infrastructures de salubrité urbaine ;

    - de la maîtrise d'ouvrage déléguée de tous travaux d'entretien et de réhabilitation desdites infrastructures ;

    - de l'assistance aux collectivités, et le contrôle de conformité à la réglementation, de l'intervention des entreprises prestataires du service public de salubrité.

    Deuxième partie : Analyse

    descriptive et économétrique

    du CAP

    CHAPITRE 3 : ANALYSE DESCRIPTIVE DU CONSENTEMENT A PAYER POUR L'AMELIORATION DE LA QUALITE DE L'AIR

    Pour déterminer les facteurs explicatifs du CAP, nous présenterons à la suite d'une analyse descriptive, une analyse économétrique des déterminants du CAP. Toutefois, il faut rappeler que les questionnaires utilisés pour l'enquête comportent trois sections. La première section donne des informations sur l'identité de l'enquêté ainsi que son lieu de résidence et sa nationalité. La deuxième section comprend les caractéristiques sociodémographiques du répondant. La troisième section a trait aux connaissances et à l'intérêt qu'accorde l'enquêté aux questions environnementales. Cette section met aussi l'accent sur la MEC et sur le CAP. Un format de questionnaire avec une question ouverte sur le CAP et un autre format avec une carte de paiement sur le CAP sont les deux formats de questionnaires qui ont été utilisés.

    1. Les fréquences des CAP annoncés

    Pour analyser la fréquence des CAP déclarés, nous avons tenu compte seulement des individus qui ont déclaré un cap positif à savoir 105 personnes pour le format de questionnaire avec la question ouverte et 103 pour le format avec la carte de paiement.

    Tableau 2: CAP annoncés pour la question ouverte

    CAP

    EFFECTIF

    FREQUENCE

    0

    11

    10,5

    25

    1

    1,0

    100

    8

    7,6

    200

    5

    4,8

    250

    1

    1,0

    400

    1

    1,0

    500

    18

    17,1

    1000

    25

    23,8

    1100

    1

    1,0

    Source : à partir de la base de données

    CAP

    EFFECTIF

    FREQUENCE

    1500

    3

    2,9

    2000

    9

    8,6

    2500

    3

    2,9

    3000

    2

    1,9

    4500

    1

    1,0

    5000

    14

    13,3

    7500

    1

    1,0

    15000

    1

    1,0

    Total

    105

    100,0

    A partir du tableau, on remarque que 23,8% des enquêtés est disposé à payer par mois et par individu 1000 FCFA qui constitue le mode de la série. On remarque aussi que 10,5% des répondants ont déclaré un CAP nul.

    Tableau 3: CAP annoncés pour la carte de paiement

    CAP

    EFFECTIF

    FREQUENCE

    0

    16

    15,5

    5 - 500

    44

    42,7

    505 - 1 000

    16

    15,5

    1 005 - 2 000

    13

    12,6

    2 005 - 5 000

    8

    7,8

    5 005 - 10 000

    6

    5,8

    Total

    103

    100

    Source : à partir de la base de données

    A l'aide du tableau, on constate que 42,7% des interrogés qui constitue la majorité de l'échantillon consent à payer un montant compris entre [5-500] FCFA par mois et par individu pour l'amélioration de la qualité de l'air. Cet intervalle est le mode de la série. Par ailleurs, 15,5% de l'échantillon a déclaré un CAP nul.

    2. La fréquence de la variable air

    La variable air représente la perception que les enquêtés ont de la qualité de l'air à Abidjan. Ainsi à la question de savoir si l'air à Abidjan est de bonne qualité, les réponses suivantes ont été apportées : 92,5% des 240 (sans les cinq personnes indifférentes aux questions environnementales) enquêtés jugent que l'air ambiant respiré à Abidjan n'est pas de bonne qualité. Par contre pour 7,5% de l'échantillon l'air que respire l'Abidjanais est de bonne qualité.

    3. Consentement A Payer Moyen et médian

    Tableau 4: moyenne et médiane du CAP pour la question ouverte

    CAP

    effectif

    minimum

    maximum

    moyenne

    médiane

    Ecart type

     

    105

    0

    15000

    1624 ,52

    500

    2159,75

    Source : à partir de la base de données

    Le Consentement A Payer Moyen des individus ayant répondu à la question ouverte est de 1624,52 FCFA par mois et la valeur maximale du CAP issu de ce format de questionnaire est de 15 000 FCFA. La médiane est de 500 FCFA

    Tableau 5: moyenne et médiane du CAP pour la carte de paiement

    CAP

    effectif

    minimum

    maximum

    moyenne

    médiane

    écart type

     

    103

    0

    7500

    1157,025

    405

    2149,145

    Source : à partir de la base de données

    Le Consentement A Payer Moyen des répondants ayant utilisé la carte de paiement est de 1157,025 FCFA par mois et le montant le plus élevé du CAP est de 7500. La médiane est de 405 FCFA.

    4. Evaluation du coût social lié à l'amélioration de la qualité de l'air

    Compte tenu de la robustesse des résultats, la théorie économique autorise à déduire le coût social de l'amélioration de la qualité de l'air pour la population exposée à partir des consentements à payer maximums déclarés lors de l'enquête, dans cette perspective, il convient, en premier lieu, de calculer le Consentement à payer moyen pour l'ensemble de la zone d'investigation, tel que recommandé par la littérature.

    4.1. Le Consentement global A Payer Moyen (CAPM)

    Le consentement A Payer Moyen représente ce qu'un individu est disposé à payer pour bénéficier d'un air pur.

    Pour calculer le Consentement A Payer Moyen, la littérature suggère que ces moyennes tiennent compte des personnes qui refusent de participer financièrement au programme (Carson, 1999).

    Le consentement A Payer Moyen (CAPM) pour le premier format de questionnaire est de : 1624,52 FCFA par mois.

    Le consentement à payer moyen pour le questionnaire avec la carte de paiement est de : 1157,025 FCFA par mois.

    Le consentement à payer moyen total est de : [(1624,52+1157,025) /2]=1390,77 FCFA par mois et par individu.

    Une fois le consentement à payer moyen calculé, on procède à la détermination du coût social de l'amélioration de la qualité de l'air.

    4.2. Le coût social

    L'évaluation du coût social de l'amélioration de la qualité dans la ville d'Abidjan consistera à faire le produit du Consentement A Payer Moyen et le nombre de personnes exposées aux polluants atmosphériques à savoir la population abidjanaise estimée à 3796677 en 2006. Ce produit est encore appelé Consentement A Payer Total (CAPT) ou coût social de l'amélioration de la qualité de l'air.

    CAPT = CAPM*Pop = 1 390,77*3 796 677 = 5 280 304 471,29 FCFA par mois quireprésente le coût social lié à l'amélioration de la qualité de l'air.

    CHAPITRE 4 : LA MODELISATION

    Ce chapitre se propose de présenter la modélisation du consentement à payer des agents pour l'amélioration de la qualité de l'air à Abidjan. Il sera question pour nous d'expliquer à travers des variables économiques, sociales et démographiques ce qui inciterait certaines personnes à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air que nous respirons tous les jours et d'autres à ne pas le faire. Pour ce faire, nous allons développer deux grands points qui sont :

    > Les variables du modèle > Le modèle

    1. Les variables

    Comme dans tout modèle économétrique, le modèle que nous allons présenter comporte deux types de variables ; la variable que nous cherchons à expliquer appelée variable expliquée ou variable dépendante et la ou les variables explicatives c'est-à-dire celle(s) qui serviront à expliquer l'évolution de la première citée.

    1.1. La variable dépendante (CAP)

    La variable expliquée de ce modèle est le consentement à payer des agents pour l'amélioration de la qualité de l'air. De façon plus pratique, elle représente le montant qu'un individu serait disposé à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air.

    1.2. Les variables explicatives

    Les variables mentionnées dans le questionnaire et qui pourraient éventuellement expliquer la disposition des individus à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air sont :

    > La nationalité (NATION)

    La population de la ville d'Abidjan est composée aussi bien de nationaux que d'étrangers venus de pays frontaliers à la Côte d'Ivoire ou d'ailleurs. Ces personnes seraient susceptibles de penser que contribuer à l'amélioration de la qualité de l'air est une affaire purement nationale qui ne concernerait que seuls les ivoiriens. C'est en ce sens que la variable NATION pourrait être déterminante pour expliquer la disposition des individus à payer ou non.

    > Le sexe

    Le sexe est une variable importante du modèle dans la mesure où elle peut aider à déterminer la disposition des deux sexes (Homme et femme) à donner un CAP positif. Les femmes étant les plus actives dans l'informel, aux abords des routes, elles devraient par conséquent être plus prêtes à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air.

    > ASTHME

    Cette variable permet de savoir si l'individu interrogé est asthmatique ou non. Elle pourrait être déterminante dans le modèle en ce sens qu'une personne souffrant de l'asthme pencherait plus à contribuer qu'une autre qui serait bien portant.

    > AIR

    Cette variable est une variable importante du modèle. En effet, l'idée qu'un individu donné se fait de la qualité de l'air pourrait déterminer toute chose égale par ailleurs sa disposition à payer ou non.

    > L'âge (JEUN, ADULT, VIEUX)

    La variable âge est une variable polytomique c'est-à-dire qu'elle comporte plusieurs modalités. Ces variables nécessitent un traitement particuliers: il faut tout d'abord éliminer l'une des modalités dite modalité de référence (JEUN) par rapport à laquelle les autres seront interprétées, ensuite les deux autres seront traitées comme des variables binaires (c'est-à-dire prenant la valeur 1 ou 0). Pour un individu donné se situant dans la catégorie adulte, la variable ADULT prendra ainsi la valeur 1 et toutes les autres la valeur 0.

    Par ailleurs, notons que ce genre de traitement est valable pour toutes les autres variables polytomiques du modèle.

    > Le niveau d'étude (AUCUN, PRIMAIR, BEPC, BAC, SUP)

    Selon qu'un individu est d'un niveau d'étude élevé ou pas, il pourrait se faire une idée plus juste de la qualité de l'air et des dangers que l'on pourrait éviter en investissant dans l'amélioration de sa qualité. Le niveau d'étude pourrait donc avoir un effet positif sur la disposition à payer des individus.

    Le niveau d'étude étant une variable polytomique, nous choisissons comme modalité de référence la modalité AUCUN. Les autres seront interprétées par rapport à cette dernière.

    > Niveau du revenu (REV1, REV2, REV3, REV4)

    Le niveau de revenu est une variable fondamentale du modèle que nous présentons. A priori l'on pourrait supposer que seuls les individus disposant d'un revenu seraient disposés à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air. En plus, le montant payé serait fonction du niveau de revenu dont dispose l'individu. La modalité de référence ici est la modalité REV1.

    > Le nombre d'enfants (NBENF1, NBENF2, NBENF3, NBENF4)

    Le nombre d'enfants est une variable relative au facteur familial. Elle pourrait refléter l'ampleur des charges inhérentes à l'éducation, à la santé des enfants et supportées par le chef de famille. Ainsi un individu ayant beaucoup d'enfants aurait également beaucoup de charges et serait moins disposé à réaliser d'autres dépenses supplémentaires. Par conséquent le nombre d'enfant pourrait avoir un impact négatif sur la disposition à payer des individus pour l'amélioration de la qualité de l'air.

    Cette variable comporte quatre modalités : NBENF1, NBENF2, NBENF3, NBENF4. La modalité NBENF1 (l'individu n'a aucun enfant) est considérée comme la modalité de référence. Elle ne sera donc pas prise en compte dans l'estimation du modèle.

    > Les dépenses de santé (DEPSANT1, DEPSANT2, DEPSANT3, DEPSANT4)

    Comme la précédente, cette variable est également une variable polytomique qui a trait aux dépenses moyennes de santé faites par l'interrogé. La modalité DEPSANT1 sera considérée lors de l'estimation du modèle comme la modalité de référence

    Tableau 6: Récapitulatif des variables

    VARIABLES

    LIBELLE

    CODIFICATION

    EFFET ESCOMPTE

    CAP

    Consentement à payer

     
     

    NATION

    Etre un ivoirien

    1= oui, 0= non

    Positif

    HOMME

    Etre un homme

    1= oui, 0= non

    Négatif

    ASTHM

    Etre asthmatique

    1= oui, 0= non

    Positif

    AIR

    Trouver que l'air est de bonne qualité

    1 = oui, 0=non

    Négatif

    NBENF2

    Avoir 1 ou 2 enfants

    1=oui, 0 = non

    Négatif

    NBENF3

    Avoir 3 ou 4 enfants

    1= oui, 0= non

    Négatif

    NBENF4

    Avoir plus de 4 enfants

    1= oui, 0= non

    Négatif

    ADULT

    Age compris entre 26 et 53

    1= oui, 0= non

    Positif

    VIEUX

    Avoir plus 53 ans

    1=oui, 0 = non

    Positif

    PRIMAIR

    Avoir un niveau primaire au plus

    1=oui, 0 = non

    Négatif

    BEPC

    Avoir un niveau BEPC au plus

    1=oui, 0 = non

    Positif

    BAC

    Avoir un niveau BAC au plus

    1=oui, 0 = non

    Positif

    SUP

    Avoir un niveau supérieur

    1=oui, 0 = non

    Positif

    DEPSANT2

    Dépense de santé [5000-10000[

    1=oui, 0 = non

    Négatif

    DEPSANT3

    Dépense de santé [10000-15000[

    1=oui, 0 = non

    Négatif

    DEPSANT4

    Dépense de santé [15000 et plus [

    1=oui, 0 = non

    Négatif

    REV2

    revenu mensuel [50000-100000[

    1=oui, 0 = non

    Positif

    REV3

    revenu mensuel [100000-200000[

    1=oui, 0 = non

    Positif

    REV4

    revenu mensuel [200000 et plus [

    1=oui, 0 = non

    Positif

    Source : à partir de la base de données

    Avec

    2. Le modèle

    2.1. Le problème

    Nous voulons modéliser le consentement à payer (le montant qu'un individu serait disposé à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air) :

    Les modèles de régression classique supposent que la variable dépendante est une variable continue. Par conséquent, elle ne saurait prendre une ou plusieurs valeurs données en tant que probabilité non nulle. Cependant, il existe des phénomènes économiques pour lesquels la variable dépendante est continue mais peut prendre des valeurs isolées avec des probabilités finies non nulles: il s'agit des modèles à variables dépendante limitée. Dans ces modèles, la variable dépendante n'est observée que sur un certain intervalle. Par exemple, dans le cas du modèle que nous présentons, on remarque bien qu'il existe des personnes pour lesquelles la disposition à payer est nulle. Dans ce cas, l'échantillon est dit censuré: en effet, on observe une contribution que pour les personnes disposée à payer. La variable CAP (disposition à payer des individus pour l'amélioration de l'air) est censurée à gauche (CAP>0).

    2.2. Spécification du modèle

    Soit la série de la variable d'intérêt et le vecteur des variables explicatives.

    Supposons que la contrainte sur la variable limitée soit une contrainte de positivité c'est le cas ici avec le consentement à payer (CAP>0).

    Dans ce cas, le modèle de régression avec n'est valable

    que si la valeur qui en résulte respecte la contrainte sur la variable modélisée. C'est pour cette raison que le modèle peut s'écrire de la façon suivante:

    3. Estimation du modèle

    Si l'on estime le modèle par MCO en ignorant le caractère limité de la variable d'intérêt, les estimateurs obtenus seront biaisés et non convergents comme si l'on était en face d'un problème d'oubli de données. Pour pallier ce problème, l'estimation se fait par la méthode du maximum de vraisemblance comme dans le cas des variables catégorielles. En effet :

     

    dans le modèle Tobit

    Il y a donc oubli de variable lorsqu'on estime le modèle par MCO. La variable omise est

     

    et est appelée le ratio inverse de Mills.

    Pour écrire la vraisemblance du modèle, il faut remarquer que la distribution de la variable est un mélange de variable discrète et de variable continue normale.

    Si on désigne par ? et Ô respectivement la fonction de densité et la fonction de répartition de la loi normale centrée réduite, on a :

    Finalement nous avons:

    Par conséquent

    La fonction de vraisemblance peut être écrite comme suit :

    xa

    ))

    x a

    i i

    l = Ð ( (

    Ö )) Ð (1 (

    - Ö

    y>- i

    0 ó y=0 ó

    i

    L'estimation par la méthode du maximum de vraisemblance consiste à maximiser la fonction £. Cette technique fournit des estimateurs convergents et asymptotiquement efficaces.

    4. Application du modèle à la base de données

    Dans cette section, on se propose d'étudier les déterminants de la disposition des individus à contribuer à l'amélioration de la qualité de l'air. L'on suppose que cette variable pourrait être expliquée par les variables que nous avons présentées au point un.

    En plus du modèle Tobit, nous allons également appliquer à notre base de données, le modèle de régression par intervalle. Il faut noter que ce dernier est un modèle utilisé lorsque la variable dépendante se présente sous forme d'intervalle.

    4.1. Estimation et interprétation des résultats du modèle

    Nous faisons d'abord une première estimation qui prend en compte toutes les variables du modèle. Ensuite, dans le but d'améliorer la qualité de nos résultats nous procéderons à d'autres estimations en extrayant du modèle de façon progressive les variables non significatives de la première estimation.

    4.1.1. Résultats de la première estimation

    Pour le modèle de régression par intervalle, les variables NATION, HOMME, ASTHM, NBENF2, NBENF3 , NBENF4, VIEUX , PRIMAIR, DEPSANT2, DEPSANT3 ont des P-value supérieur à 0,05. Elles sont donc non significatives.

    Pour le modèle Tobit, en plus des variables citées ci-dessus, les variables AIR et DEPSANT4 ne sont pas significatives.

    Tableau 7: résultats de la première estimation

    VARIABLES

    DEPSANT2 144,7

    DEPSANT3 164,7

    DEPSANT4 -1354

    PRIMAIR 141,1

    HOMME -91,4

    NATION 91,2

    NBENF2 10,3

    NBENF3 -19,5

    NBENF4 -162,3

    ASTHM -160,7

    ADULT 396,3

    VIEUX 149,3

    REV2 1513,9

    REV3 3033,2

    REV4

    BEPC 374,2

    SUP 1054,9

    BAC 897,4

    AIR -8474,2

    Coefficient

    5330

    LE MODELE TOBIT

    P-value

    0,519

    0,463

    0,252

    0,939

    0,899

    0,441

    0,002

    0,557

    0,305

    0,006

    0,299

    0,249

    0

    0

    0

    0

    0

    Coefficient P-value

    -3146,9

    -2045,5

    4690,8

    2895,9

    1064,4

    1211,2

    1469,7

    LA REGRESSION PAR
    INTERVALLE

    -146,2

    532,8

    560,1

    389,8

    321,1

    103,6

    -60,2

    -98,4

    42,1

    94,8

    28,6

    0,733

    0,469

    0,877

    0,633

    0,728

    0,002

    0,119

    0,818

    0,045

    0,603

    0,098

    0,004

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    Source : à partir de la base de données

    4.1.2. Estimation finale

    Au vu du tableau ci-dessous, l'on peut dire que les deux modèles (Tobit et régression par intervalle) sont toutes statistiquement validés. En effet, pour chacun des modèles estimés, la P-value associée à la LR-stat est inférieur à 0,05. Cela signifie qu'il existe au moins une variable de coefficient non nul autrement dit, il y a au moins une variable qui détermine la disposition des individus à contribuer à l'amélioration de la qualité de l'air.

    Les coefficients du modèle de régression par intervalle, bien qu'étant du même signe que ceux du modèle Tobit ont des valeurs légèrement différentes de celles du modèle Tobit.

    Tableau 8: résultat du modèle final.

    LE MODELE TOBIT

    LA REGRESSION PAR
    INTERVALLE

    VARIABLES Coefficient

    P-value

    Coefficient

    P-value

    AIR

     

    -3146,9

    0

    ADULT 355,7

    0,001

    413,2

    0,004

    BEPC 374,2

    0,006

    389,8

    0,045

    BAC 897,4

    0

    1064,4

    0

    SUP 1054,9

    0

    1211,2

    0

    DEPSANT4

     

    -2090,9

    0,003

    REV2 1513,9

    0

    1469,7

    0

    REV3 3033,2

    0

    2895,9

    0

    REV4 5330

    0

    4690,8

    0

    LR test Prob (chi2)=0

    Prob (chi2)=0

    Source : à partir de la base de données

    4.1.3. Interprétation des résultats

    Toutes les variables significatives du modèle Tobit agissent positivement sur la variable dépendante (disposition à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air).

    Pour le modèle de régression par intervalle, les variables AIR et DEPSANT4 agissent négativement sur la variable d'intérêt et toutes les autres variables agissent positivement sur le CAP.

    4.2 La prédiction des effets marginaux

    Le but de cette section est de fournir des valeurs espérées de la variable d'intérêt (CAP) pour une variation d'une unité d'une variable explicative donnée toute chose égale par ailleurs.

    Il existe deux types de prédiction:

    v' La prédiction des effets marginaux conditionnés: ce genre de prédiction porte sur l'échantillon censuré. Par conséquent elle ne prend en compte que les individus dont la disposition à payer est non nulle.

    v' La prédiction des effets marginaux simples, contrairement à la première tient compte de tout l'échantillon.

    Les valeurs prédites des effets marginaux sont les mêmes dans les deux cas sauf pour les variables DEPSANT4, REV3 et REV4.

    - Les variables AIR et DEPSANT4 ont des effets marginaux prédits négatifs. On en déduit que pour un individu qui trouvait l'air de mauvaise qualité et qui par la suite change d'idée, la valeur espérée de sa contribution diminuera de 2883,6 franc dans le cas de la prédiction simple et de 2850,9 dans le cas de la prédiction conditionnelle.

    - pour un individu qui pour la première fois réalise des dépenses de santé très élevée, la valeur espérée de sa contribution diminuera, toute chose égale par ailleurs, de 1345,2 dans le cas de la prédiction simple et de 1306,1 dans le cas de la prédiction conditionnelle.

    - toutes les autres variables ont des effets marginaux prédits positifs. Par exemple, pour un individu qui était au niveau de revenu 1, 2 ou 3 et qui passe au niveau 4, la valeur espérée de sa contribution va s'accroitre de 5180,8 (prédiction simple) et 5179,8 (pour la prédiction conditionnelle.

    - Pour un individu qui n'avait aucun niveau d'étude et qui parvient au bout de quelques années d'études à avoir le Bac, la valeur espérée de sa contribution va s'accroître de 1030,7 franc.

    Tableau 9: Effets marginaux prédits

     

    Prédiction

    VARIABLES

    simple

    conditionnelle

    AIR

    -2883,6

    -2850,9*

    ADULT

    396,3

    396,3

    PRIMAIR

    141,1

    141,1

    BEPC

    432

    432

    BAC

    1030,7

    1030,7

    SUP

    1099,1

    1099,1

    DEPSANT4

    -1345,2

    -1306,1*

    REV2

    1494,7

    1494,7

    REV3

    2956,6

    2936,6*

    REV4

    5180,8

    5179,8*

    Source : à partir de la base de données

    5. Comparaison des questionnaires

    5.1. Étude de la convergence des questionnaires

    Lors de l'enquête, les taux de réponses de CAP positif ont été respectivement de 78,3% et de 72,5% pour le questionnaire avec la question ouverte sur le CAP et pour le questionnaire utilisant la carte de paiement.

    Le taux de réponse global du CAP positif est de 75,41%.

    Pour étudier la convergence du CAP annoncé par les enquêtés suivants les deux formats de questionnaires, nous nous servirons des différentes réponses annoncées lorsqu'il s'agissait de donner le CAP et des réponses qui sous-tendent le CAP annoncé ainsi que des résultats de l'estimation économétrique.

    5.1.1. Les raisons qui sous-tendent le CAP

    Après la détermination du CAP de l'enquêté, les raisons qui sous-tendent le CAP déclaré sont données par les répondants, les résultats suivants ont été obtenus:

    Tableau 10: les raisons qui sous-tendent le CAP

    Les raisons

    Question ouverte

    carte de paiement

    Effectifs

    Fréquences

    Effectifs

    Fréquences

    Pas d'argent pour cela

    33

    0,20

    16

    0,092

    On ne peut pas améliorer la qualité de l'air

    03

    0,0181

    03

    0,017

    L'Etat doit payer

    22

    0,135

    32

    0,1839

    Les pollueurs doivent payer

    29

    0,175

    40

    0,23

    L'air est important

    61

    0,37

    62

    0,3571

    Aucune réponse

    05

    0,030

    07

    0,040

    Autres raisons

    12

    0,072

    14

    0,080

    TOTAL

    165

    1

    174

    1

    Source : à partir de la base de données

    A l'aide du tableau, on constate que l'importance de l'air pour la survie est la raison principale qui a poussé les répondants à annoncer leur CAP. Toutefois un nombre important des répondants souhaiterait que les pollueurs soient identifiés et qu'ils assurent l'amélioration de la qualité de l'air tout comme l'Etat qui est aussi désigné par certains répondants en se référant à l'article 34 du code de l'environnement qui stipule que `'La politique nationale de protection de l'environnement incombe à l'Etat.»

    5.1.2. Les réponses issues de la détermination du CAP

    Lors de l'enquête, à la question de savoir combien paierait l'enquêté pour une amélioration de la qualité de l'air à Abidjan, les réponses suivantes ont été apportées:

    Le CAP positif concerne les individus qui ont déclaré un CAP supérieur à 0, les Faux zéros sont relatifs aux individus qui souhaiteraient une amélioration de la qualité de l' air mais ne veulent pas contribuer à l'amélioration de la qualité de cet air, les Vrais zéros ont trait aux personnes qui sont indifférentes aux questions environnementales donc refusent de payer pour

    une amélioration de la qualité de l'air et les rejets du Marché d'Evaluation Contingente concerne les enquêtés qui ont du mal à déclarer un CAP .

    Tableau 11: Les réponses issues de la détermination du CAP

     

    Question ouverte

    Carte de paiement

     

    Effectifs

    Fréquences

    Effectifs

    Fréquences

    CAP positif

    94

    0,783

    87

    0,725

    Faux zéros

    11

    0,091

    16

    0,134

    Vrais zéros

    02

    0,0166

    03

    0,025

    Rejets du MEC

    13

    0,1108

    14

    0,117

    TOTAL

    120

    1

    120

    1

    Source : à partir de la base de données

    Au vu du tableau, les individus sensibles aux questions environnementales qui désirent débourser une somme par mois pour l'amélioration de la qualité de l'air constituent la part importante de l'échantillon (78,3% pour le questionnaire avec la question ouverte et 72,5% pour la carte de paiement. La minorité est représentée par les non intéressés de l'environnement (1,66% pour la question ouverte et 2,5% pour la carte de paiement) et une part non négligeable de l'échantillon est composée par ceux qui ont du mal à se prononcer (11,08% pour la question ouverte et 11,7% pour la carte de paiement) et par ceux qui préfèrent se comporter en passager clandestin (11% pour la question ouverte et 16% pour la carte de paiement).

    5.1.3. Les résultats de la régression

    Pour déterminer les facteurs explicatifs du CAP, deux modèles de régression ont été utilisé à savoir le modèle Tobit pour le questionnaire avec la question ouverte sur le CAP et la régression par intervalle pour le questionnaire qui contient la carte de paiement. Les résultats suivants ont été obtenus: (voir tableau 8)

    LE MODELE TOBIT

    LA REGRESSION PAR
    INTERVALLE

    VARIABLES Coefficient

    P-value

    Coefficient

    P-value

    AIR

     

    -3146,9

    0

    ADULT 355,7

    0,001

    413,2

    0,004

    BEPC 374,2

    0,006

    389,8

    0,045

    BAC 897,4

    0

    1064,4

    0

    SUP 1054,9

    0

    1211,2

    0

    DEPSANT4

     

    -2090,9

    0,003

    REV2 1513,9

    0

    1469,7

    0

    REV3 3033,2

    0

    2895,9

    0

    REV4 5330

    0

    4690,8

    0

    LR test Prob (chi2)=0

    Prob (chi2)=0

    Source : à partir de la base de données

    Avec la question ouverte sur le CAP, on constate que les variables significatives sont l'âge, le niveau d'études et le revenu. Par contre avec la carte de paiement, aux variables significatives déjà citées, s'ajoutent les variables air (la qualité de l'air) et les dépenses en santé.

    A l'issue de ces comparaisons nous pouvons affirmer sans crainte de nous tromper qu'il y a des différences entre les deux formats de questionnaire utilisés pour déterminer le CAP. Par ailleurs les CAP les plus élevés proviennent du questionnaire avec la question ouverte et le CAP maximum est de 15000 contre un CAP maximum compris entre [5000-10000] pour la carte de paiement. Aussi la moyenne du avec la question ouverte qui est de 1624,52 est supérieur à celui de la carte de paiement qui est de 1157,025.

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    Au terme de notre étude qui est censée déterminer la valeur monétaire de l'air pur à Abidjan et rechercher les déterminants de la disposition des uns et des autres à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air, il ressort que les variables telles que le niveau de revenu, le niveau d'étude, l'âge ainsi que l'idée que l'on a de la qualité de l'air et les dépenses en santé pourraient être utiles dans la recherche des facteurs explicatifs de la valeur monétaire accordée à l'air pur.

    La valeur monétaire qu'accorde les abidjanais à l'air pur est de 1 390,77.FCFA par mois et par individu.

    La valeur moyenne du CAP issu de la question ouverte est de 1 624,52FCFA par mois par individu avec une valeur maximale de 15 000 FCFA.

    Quant au questionnaire contenant la carte de paiement, il donne une valeur moyenne du CAP qui est de 1 157,025 FCFA par mois et par individu avec une valeur maximale comprise entre [5000 - 10000] FCFA

    Cette étude débouche sur une validation théorique selon laquelle les réponses accordées aux CAP différent selon le format du questionnaire utilisé et enfin outre l'estimation du CAP, on a la détermination du coût social lié à l'amélioration de la qualité de l'air à Abidjan. Ce coût est de 5 280 304 471,29 FCFA par mois. Ce coût social constitue un outil d'aide à la décision pour les décideurs en matière de protection et de gestion de l'environnement.

    En termes de recommandation, nous préconisons :

    - Mettre en place un programme pour l'amélioration de la qualité de l'air à Abidjan ;

    - Mettre en place des politiques éducationnelles visant à accroitre le taux de scolarisation et le taux de réussite scolaire

    - -Accroître l'efficacité de l'éducation en matière de protection de l'environnement et intégrer les problèmes de la qualité de l'air au système éducatif.

    - Sensibiliser et informer les plus jeunes ainsi que les personnes n'ayant pas de niveau d'études sur les effets que la qualité de l'air a sur la santé.

    - sensibiliser la population sur les effets néfastes liés à la pollution atmosphérique et des bienfaits d'un air sain pour la santé de l'homme.

    Sur un plan général,

    - Encouragement accru des énergies renouvelables.

    - Etablir la carte de pollution atmosphérique pour la Côte d'Ivoire et particulièrement pour la ville d'Abidjan.

    - Procéder à l'analyse des gaz et particules émises par les différentes activités socioéconomiques.

    - Installer des instruments de mesures de la pollution atmosphérique aux points stratégiques : grands axes, carrefours, zones industrielles, les grands marchés, secteurs institutionnels et résidentiels.

    - Eviter la fabrication de charbon de bois en pleine ville.

    - Utilisation de carburants émettant moins de polluants de l'air.

    - Perception des impôts sur les véhicules en fonction de critères écologiques. - Revalorisation des transports publics.

    - Concevoir des plans de gestion de la circulation aux heures de pointe afin de fluidifier la circulation.

    - utilisation du filtre à particules pour moins polluer, création de zone écologique où il sera interdit aux véhicules de plus de 15 ans de circuler.

    - Equiper les structures chargées de la protection de l'environnement en matériels adéquats pour l'évaluation de la qualité de l'air.

    - Eviter l'incinération des déchets.

    - Elaboration, modification, adoption et mise en pratique rapide des dispositions législatives sur la protection de l'air.

    - Faire adopter les arrêtés d'application des lois et codes en vigueur dans le domaine de l'environnement.

    - Instaurer des contrôles réguliers sur les lieux de réparation des véhicules usagés. - Limiter à 7 ans l'âge des véhicules importés.

    - Mettre en place l'Observatoire de la qualité de l'Air créé par la Loi-Cadre portant code de l'environnement.

    Cependant, notre étude comporte des limites qu'il convient d'énumérer.

    En ce qui concerne l'état actuel de la situation au niveau de l'atmosphère, nous nous sommes contentés des discours des enquêtés et ceux des autorités en charge de l'environnement lors de la quinzaine de l'environnement. Toutefois nous avons été dans les locaux des structures sous tutelle chargées de la protection de l'environnement. Nous n'avons pas pu obtenir de données relatives à la qualité de l'air.

    On note également la taille de l'échantillon (245) et la durée de l'enquête (3mois) qui constituent des limites pour notre étude ainsi que le fait d'avoir mis l'accent sur les riverains des communes d'Abobo, d'Adjamé, et de Cocody sur les dix communes que compte Abidjan.

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    ANNEXES

    Annexe 1: le questionnaire vii

    Annexe 2: Première estimation du modèle Tobit xi

    Annexe 3: Estimation finale du modèle Tobit xi

    Annexe 4: Première estimation du modèle MCO xii

    Annexe 5: Estimation finale du modèle MCO xii

    Annexe 6: Première estimation du modèle de régression par intervalle xiii

    Annexe 7: Dernière estimation du modèle de régression par intervalle xiii

    Annexe 8: Fréquence de la variable air pour la question ouverte xiv

    Annexe 9: Moyenne du CAP- carte de paiement xiv

    Annexe 10: Moyenne du CAP - Question ouverte xiv

    Annexe 11: Fréquence du CAP - question ouverte xv

    Annexe 12: Fréquence de la variable air pour la carte de paiement xv

    Annexe 13: Frequence du CAP - Carte de paiement xvi

    Annexe 1: le questionnaire

    QUESTIONNAIRE POUR L'EVALUATION ECONOMIQUE DE LA QUALITE DE L'AIR A ABIDJAN

    HEURE DU DEBUT :

    IDENTITE DE L'ENQUETE NOM (facultatif)

    PRENOMS (facultatif)

    AUTRE

    LIEU DE RESIDENCE

    NATIONALITE IVOIRIENNE

    CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES SEXE HOMME FEMME

    VOUS AVEZ 0 ENFANT 1-2 ENFANTS

    3-4 ENFANTS 5-6 ENFANTS PLUS DE 6ENFANTS

    DANS QUELLE TRANCHE D'AGE (REVOLU) VOUS SITUEZ-VOUS ?

    18-25 26-35 36-43 44-53 54-63 64-70 PLUS DE 70

    VOTRE NIVEAU D'ETUDES (EN NOMBRE D'ANNEES A PARTIR DU CP1)

    AUCUN NIVEAU

    1-6 ANS (PRIMAIRE)

    7-10 ANS (NIVEAU BEPC AU PLUS) 11-13 ANS (NIVEAU BAC AU PLUS) PLUS DE 13 ANS (NIVEAU SUPERIEUR AU BAC)

    COMBIEN DEPENSEZ-VOUS PAR MOIS EN

    SANTE FCFA

    LOYER FCFA

    NOURRITURE FCFA

    EAU FCFA

    ELECTRICITE FCFA

    TELEPHONE FCFA

    INTERNET FCFA

    TRANSPORT FCFA

    FORMATION FCFA

    HABILLEMENT FCFA

    LOISIR FCFA

    COMBUSTIBLES (GAZ, CHARBON...) FCFA

    HYGIENE (SAVON, DENTIFRICE...) FCFA

    TRANSFERT (ENVOIE D'ARGENT...) FCFA

    FUNERAILLES FCFA

    MARIAGE FCFA

    REMBOURSEMENT D'EMPRUNT FCFA

    QUELLE EST VOTRE PROFESSION

    FONCTIONNAIRE PRIVE ETUDIANT

    SANS EMPLOI

    LE BIEN ENVIRONNEMENTAL (L'AIR)

    LES QUESTIONS ENVIRONNEMENTALES VOUS PREOCCUPENT-ELLES ?
    OUI NON

    ACCORDEZ-VOUS DE L'IMPORTANCE A LA QUALITE DE L'AIR ? OUI NON

    SAVEZ-VOUS QUE PLUSIEURS MALADIES SONT LIEES A LA QUALITE DE L'AIR ? OUI NON

    SI OUI, LESQUELLES

    LES INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES (IRA) LA TUBERCULOSE

    CERTAINS CANCERS

    LE PALUDISME

    LA FIEVRE TYPHOIDE

    LA ROUGEOLE

    AUTRES (A PRECISER)

    ETES-VOUS ASTHMATIQUE ?

    OUI NON

    AVEZ-VOUS UNE IDEE DE LA QUALITE DE L'AIR A ABIDJAN ?

    OUI NON

    SELON VOUS, L'AIR QUE VOUS RESPIREZ A ABIDJAN EST-IL DE BONNE QUALITE ? OUI NON

    CAUTIONNEREZ-VOUS LA MISE EN PLACE D'UN PROGRAMME POUR L'AMELIORATION DE LA QUALITE

    DE L'AIR A ABIDJAN ?

    OUI NON

    POUR SOUTENIR CE PROGRAMME, SI ON VOUS DEMANDAIT DE PAYER UNE SOMME PAR MOIS POUR AMELIORER LA QUALITE DE L'AIR, COMBIEN PAYEREZ-VOUS ?

    5-500 FCFA 501-1000 FCFA 1001-2000 FCFA 2001-5000 FCFA

    AUCUNE SOMME PAS DE REPONSE PLUS DE 5000 FCFA

    QUELLES SONT LES RAISONS QUI SOUS-TENDENT CETTE SOMME ?

    PAS D'ARGENT POUR CELA

    ON NE PEUT PAS AMELIORER LA QUALITE DE L'AIR

    L'ETAT DOIT PAYER

    LES POLLUEURS DOIVENT PAYER

    L'AIR EST IMPORTANT

    AUCUNE REPONSE

    AUTRES RAISONS :

    HEURE DE LA FIN :

    LES DEUX FORMES DE QUESTIONS RELATIVES AU CAP .

    POUR SOUTENIR CE PROGRAMME, SI ON VOUS DEMANDAIT DE PAYER UNE SOMME PAR MOIS POUR AMELIORER LA QUALITE DE L'AIR, COMBIEN PAYEREZ-VOUS ?

    FCFA.

    PAS DE REPONSE

    POUR SOUTENIR CE PROGRAMME, SI ON VOUS DEMANDAIT DE PAYER UNE SOMME PAR MOIS POUR AMELIORER LA QUALITE DE L'AIR, COMBIEN PAYEREZ-VOUS ?

    5-500 FCFA 501-1000 FCFA 1001-2000 FCFA 2001-5000 FCFA

    5000-10000 FCFA AUCUNE SOMME PAS DE REPONSE

    PLUS DE 10000 FCFA

     
     
     
     
     
     
     
     

    Annexe 2: Première estimation du modèle Tobit

    Annexe 3: Estimation finale du modèle Tobit

    Annexe 4: Première estimation du modèle MCO

    Annexe 5: Estimation finale du modèle MCO

    Annexe 6: Première estimation du modèle de régression par intervalle

    Annexe 7: Dernière estimation du modèle de régression par intervalle

    Annexe 8: Fréquence de la variable air pour la question ouverte

    la qualité de l'air

     

    Frequency Percent

    Valid Cumulativ Percent e Percent

    Valid oui

    9 7,5

    7,5

    7,5

    non

    111 92,5

    92,5

    100,0

    Total

    120 100,0

    100,0

     

    Annexe 9: Moyenne du CAP- carte de paiement

     

    Descriptive Statistics

     
     
     

    N

    Minimum Maximum

    Mean

    Std.

     
     
     

    Deviation

    CAP DE 103

    0 6

    2,70

    1,43

    L'ENQUET

     
     
     

    E

     
     
     

    Valid N 103

    (listwise)

     
     
     

    Annexe 10: Moyenne du CAP - Question ouverte

     

    Descriptive Statistics

     
     
     

    N

    Minimum Maximum

    Mean

    Std.

     
     
     

    Deviation

    cap du 105 0 15000 1624,52 2159,75

    répondant

    Valid N 105

    (listwise)

    Annexe 11: Fréquence du CAP - question ouverte

    cap du répondant

    Frequency Percent Valid Cumulativ

    Percent e Percent

    Valid 0 11 9,2 10,5 10,5

    25 1 ,8 1,0 11,4

    100 8 6,7 7,6 19,0

    200 5 4,2 4,8 23,8

    250 1 ,8 1,0 24,8

    400 1 ,8 1,0 25,7

    500 18 15,0 17,1 42,9

    1000 25 20,8 23,8 66,7

    1100 1 ,8 1,0 67,6

    1500 3 2,5 2,9 70,5

    2000 9 7,5 8,6 79,0

    2500 3 2,5 2,9 81,9

    3000 2 1,7 1,9 83,8

    4500 1 ,8 1,0 84,8

    5000 14 11,7 13,3 98,1

    7500 1 ,8 1,0 99,0

    15000 1 ,8 1,0 100,0

    Total 105 87,5 100,0

    Missing System 15 12,5

    Total 120 100,0

    Annexe 12: Fréquence de la variable air pour la carte de paiement

    la qualité de l'air

    Frequency Percent Valid Cumulativ

    Percent e Percent

    Valid oui 9 7,5 7,5 7,5

    non 111 92,5 92,5 100,0

    Annexe 13: Frequence du CAP - Carte de paiement

    CAP DE L'ENQUETE

     

    Frequency

    Percent

    Valid Cumulativ Percent e Percent

    Valid 0

    2

    1,7

    1,9

    1,9

    0

    14

    11,7

    13,6

    15,5

    [5-500]

    44

    36,7

    42,7

    58,3

    [505-1000]

    16

    13,3

    15,5

    73,8

    [1005-

    13

    10,8

    12,6

    86,4

    2000]

     
     
     
     

    [2005-

    8

    6,7

    7,8

    94,2

    5000]

     
     
     
     

    [5005-

    6

    5,0

    5,8

    100,0

    10000] Total

    103

    85,8

    100,0

     

    Missing System

    17

    14,2

     
     

    Total

    120

    100,0

     
     





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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984