WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La compétitivité et l'internationalisation des PME camerounaises face à  l'ouverture des marchés

( Télécharger le fichier original )
par Guy Samuel NTOH
Institut des Relations Internationales du Cameroun-IRIC - Master en Marketing International 2009
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INTRODUCTION E.

INTRODUCTION GENERALE

I- CHOIX ET PRESENTATION DU SUJET.

Après les indépendances des pays africains, de nombreuses entreprises sont mises en place par les pouvoirs publics pour amorcer la marche vers le développement et l'industrialisation. Ces entreprises devaient servir de relais dans leurs différentes zones d'implantation. Les pouvoirs publics exerçaient alors une stratégie d'encadrement de la création d'entreprise, favorisée en cela par une politique protectionniste de leurs économies.

Avec la crise économique survenue dès les années 1980 et le début de l'année 1990, les Etats africains ont connu de manière générale un échec de cette politique. La plupart des grandes entreprises créées se voient successivement soit liquidées pour cause de faillite, soit tout simplement privatisées au bénéfice des investisseurs étrangers. Les causes de cet échec sont nombreuses : la mauvaise gestion, la non adaptation aux marchés, la non adaptation des politiques économiques élaborées par les institutions internationales notamment le FMI et la BM, l'ouverture brutale des marchés aux produits étrangers facilitée par la mondialisation.

Les effets de cette crise sont nombreux tant sur le plan économique, que sur le plan social. Sur le plan économique, on observe le ralentissement des activités économiques, la disparition de nombreuses entreprises, la perte des recettes fiscales pour l'Etat, et une récession générale de l'économie nationale. Sur le plan social, la fermeture des entreprises a entrainé une augmentation du chômage, une chute du niveau de vie des populations, et une instabilité socio-économique favorisée par l'accroissement démographique.

Face à ce contexte, les PME apparaissent comme un soutien majeur à l'activité économique. En effet, les PME ont démontré leur capacité à résister aux crises économiques compte tenu de la souplesse de leur surface financière, et de leurs placements financiers modestes favorisant leur faible implication au système financier international interdépendant. Ainsi, l'intérêt suscité par les petites et Moyennes entreprises (PME) est devenu un phénomène mondial. Dans tous les pays du monde, les PME occupent une place importante dans le paysage économique. La participation à la richesse nationale par le payement des impôts, l'absorption d'une bonne partie de la main d'oeuvre, ainsi que la formation d'un tissu industriel sont autant de raisons marquant cette importance. En effet, en Afrique subsaharienne les PME représentent entre 95% et 98% de la population totale des entreprises et fournissent entre 60% et 70% des emplois.1

1 Rapport de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), 1992.

Au Cameroun, la plupart des entreprises sont des PME et interviennent dans tous les secteurs de l'économie. Ainsi, compte tenu de leur importance dans les économies en développement, leur survie est fortement menacée par la concurrence internationale favorisée, l'ouverture des frontières et le démantèlement des droits de douane, avec l'entrée en vigueur des Accords de Partenariat Economique avec l'Union Européenne. En effet, la concurrence internationale induite par les produits très compétitifs des PME européennes rend les marchés camerounais très concurrentiels et instables. Nous nous intéressons au secteur d'activité des PME parce ce qu'il est porteur, implique plusieurs entreprises camerounaises et dont les possibilités de croissance et de résistance à la concurrence sont réelles, et afin de prendre un cadre d'étude spécifique dont les conclusions peuvent être généralisées.

Le thème que nous nous proposons de traiter s'intitule «la compétitivité et l'internationalisation des PME camerounaises face à l'ouverture des marchés ». Notre sujet se veut explicatif, analytique, et démonstratif. Il s'agit de présenter l'importance des PME dans l'économie camerounaise, de montrer ses possibilités à faire face à la concurrence internationale, et la nécessité pour elles de rechercher des débouchés dans d'autres marchés, notamment dans la sous région de l'Afrique Centrale. En termes de délimitation du sujet, les problèmes des PME sont transversaux à tous les domaines d'activité ; pour cela, nous prendrons en compte les PME en général dont les activités font face à la concurrence, nous nous limiterons après avoir analysé le contexte environnemental général dans lequel évoluent ces entreprises, à présenter les stratégies favorisant leur compétitivité et leur internationalisation pour faire face à la concurrence.

Pour mieux comprendre le sujet et pouvoir aborder la problématique, il convient de dégager et expliquer les intérêts et les objectifs de notre analyse, avant d'aborder plus tard la définition des différents concepts du sujet.

II- LES INTERÊTS ET LES OBJECTIFS. II-1. Les intérêts

Au Cameroun, l'importance des PME est grandissant et suscite un intérêt politique de la part des pouvoirs publics. Pour manifester cet intérêt, le Ministère de Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat (MINPMEESA) est créé le 8 décembre 2004 par Décret présidentiel N° 2004/320 portant organisation du Gouvernement. Ce nouveau Département a pour principale mission l'élaboration, la mise en oeuvre et

l'évaluation de la politique du Gouvernement en matière de développement des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat. Cette mission implique la nécessité d'encadrer les PME, compte tenu de leur importance et de la fragilité de leurs activités.

L'intérêt du thème se situe à plusieurs niveaux : économique, stratégique et scientifique. L'encadrement des PME étant un sujet d'actualité dans la plupart des pays du monde. En effet, les PME sont présentes aussi bien dans les ville que dans les campagnes et jouent ainsi un rôle social important.2 De plus les PME sont les plus ouvertes à l'innovation, au transfert des technologies et à l'industrialisation.3 L'exposition des PME à la concurrence internationale favorisée par l'ouverture des marchés présente alors un intérêt social, et une nécessité de développement international.

L'intérêt économique : le rôle des PME dans la croissance socio-économique est très important. Il y'a une nécessité de favoriser la survie des PME camerounaises face à la forte concurrence actuelle. La croissance des entreprises se manifeste en effet par un développement de leurs activités. L'analyse que nous nous proposons de mener sur les PME a pour intérêt d'apporter une modeste contribution à la mise en oeuvre d'une politique de dynamisation de ce secteur d'activité au Cameroun. Les PME en création doivent comprendre leur environnement concurrentiel, et les PME existantes doivent développer leurs activités dans le contexte actuel de mondialisation. Il faut également souligner que la plupart des grandes entreprises présentes au Cameroun sont soit des entreprises privées propriétés des investisseurs étrangers, soit des filiales des grandes firmes multinationales. Les PME sont les véritables entreprises de propriété camerounaise. Elles participent ainsi à l'amélioration des conditions de vie des populations, tant dans les villes que dans les campagnes, en absorbant une grande partie de la main d'oeuvre nationale.

L'intérêt stratégique : l'intérêts stratégique se perçoit dans la place qu'occupe le Cameroun en zone CEMAC. Les populations camerounaises ont un préjugé d'être les plus entreprenantes de la sous région Afrique Centrale. Les PME camerounaises peuvent trouver de forts débouchés dans les pays de la sous région. Les PME participent ainsi à la compétitivité de l'économie camerounaise en zone CEMAC. Dans le contexte actuel de

2 Agro PME, Etude du secteur des PME au Cameroun : enquête et diagnostic, Agro PME et le CRETES, mars 1994, Yaoundé, p.18

3 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de l'Afrique : réflexion sur un modèle d'intégration économique, Juridis info, n°9 février 1992, Yaoundé, p.31

mondialisation où les Etats doivent être très compétitifs au travers de leurs entreprises principalement, l'intérêt stratégique de notre travail implique l'encadrement spécifique des entreprises camerounaises qui souhaitent se développer hors des frontières nationales, en termes d'accompagnement et de facilitation. Les PME camerounaises devraient profiter davantage de la position stratégique occupée par le Cameroun au centre de l'Afrique. Notre analyse présente les atouts des PME camerounaises qui peuvent être utilisés comme armes de compétitivité, et de positionnement stratégique du pays à l'extérieur.

L'intérêt scientifique : il se relève au niveau de la compréhension même du marketing international comme discipline. Le marketing international est l'ensemble des moyens et outils permettant à une entreprise de repérer et pénétrer des marchés étrangers, de conserver une position commerciale face à la concurrence internationale.4 En effet, avec l'ouverture actuelle des marchés et l'accroissement significatif des échanges, la concurrence internationale se diffuse dans pratiquement tous les marchés. La contribution du marketing international à la survie des entreprises s'avère alors déterminante. L'intérêt scientifique de notre analyse nous amène à proposer une démarche marketing international aux PME camerounaises prenant en compte la concurrence internationale, et redynamisant leurs activités pour progresser dans leurs marchés. L'application de la démarche marketing stratégique aux PME affirme la contribution de notre travail à la vérification de l'applicabilité des concepts marketing aux entreprises locales.

II-2. Les objectifs

Le sujet que nous nous proposons de traiter est d'actualité et les objectifs en sont clairs : rompre avec la prédominance des discours politiques sur l'encadrement et le développement des PME. Il s'agit de rechercher des stratégies marketing proposables aux PME pour améliorer leur production et faire face à la concurrence étrangère.

Compte tenu de la place centrale qu'occupe le Cameroun dans la sous région, l'objectif est de montrer les potentialités des PME camerounaises, et d'envisager les possibilités de leur développement hors des frontières nationales. Il s'agit de définir et proposer un cadre de planification stratégique des activités des PME camerounaises pour aboutir à un avantage pouvant faciliter leur intégration dans les marchés de la sous région. En

4 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, Marketing management, 12e édition, Nouveaux Horizons, Paris 2006, p. 387

effet plusieurs entreprises camerounaises exportent leur production vers les pays de la sous région, mais de manière sporadique. Les possibilités de développement dans ces marchés sont réelles et nombreuses. Notre analyse cherche à établir les bases d'une assistance concrète, basée sur la définition des objectifs et des missions de ces PME, l'optimisation des ressources présentes dans les entreprises afin d'augmenter leur compétitivité.

En termes d'objectifs opérationnels, nous voulons mettre à la disposition des dirigeants des PME une démarche marketing opérationnelle permettant aux PME d'exercer leurs capacités effectives. Il s'agit de présenter des stratégies concrètes de planification, de diversification de la production, d'adaptation de l'offre et de la spécialisation des métiers des entreprises pour rechercher des avantages spécifiques et concurrentiels. Il est clair que les PME camerounaises ne fonctionnent pas à la hauteur des potentialités du marché. Au-delà des difficultés rencontrées sur le terrain, notamment en terme d'accès au financement, les PME camerounaises traversent, et ce depuis toujours, une véritable crise managériale. Les promoteurs qui sont aussi pour la plupart les principaux dirigeants des PME, centralisent tout le fonctionnement de l'entreprise autour de leur personne. Il s'agit pour nous de présenter un cadre de concertation intégrant toutes les compétences présentes en entreprise, et à les diriger vers la conquête des parts de marché, assurant la survie des PME dans un environnement concurrentiel.

III- L'OBJET DE LA RECHERCHE.

Notre recherche s'articule sur deux objets précis qui sont liés l'un à l'autre dans la logique d'une relation de variable indépendante et de variable dépendante. Dans notre travail, l'ouverture des marchés fonctionne comme une variable indépendante qui, ici, conditionne la variable dépendante qui est la compétitivité et l'internationalisation. Ainsi, il s'agit d'une relation dynamique entre la première variable qui est explicative, et la deuxième qui est la variable expliquée. A cet effet, dans notre analyse, il s'agit de montrer que l'ouverture actuelle des marchés favorise une forte concurrence, nécessite et explique la compétitivité et l'internationalisation des entreprises. Les PME camerounaises, en tant qu'entités, domaine, et cadre de l'étude apparaissent comme la variante intermédiaire.

Pour mieux cerner et comprendre les contours de notre objet d'étude qui est Le secteur des PME camerounaises, il est nécessaire de passer en revue la définition détaillée des principaux concepts et notions ci-dessus évoqués, avant d'en dégager une problématique.

IV- DEFINITION DES TERMES.

1. La compétitivité :

Le dictionnaire Le Petit Robert donne une définition assez simple mais significative du concept de compétitivité, en le définissant comme le caractère de ce qui peut supporter la concurrence du marché. Cette définition va dans le même sens que l'objet de notre analyse, car la compétitivité pouvant s'étendre sur plusieurs domaines, mais nous nous intéresseront principalement à la compétitivité des PME camerounaises.

Michael PORTER donne une définition cadrant entièrement avec l'objet de notre étude, et qui définit la compétitivité comme la capacité pour un individu, une entreprise ou un Etat de satisfaire les attentes des consommateurs en faisant face aux actions des concurrents5.

2. L'internationalisation :

L'internationalisation signifie aller au-delà des frontières. Le dictionnaire le Petit Robert le défini comme l'action de rendre international quelque chose. L'internationalisation peut également se définir comme le processus d'adaptation des opérations de stratégie, de ressources et de structure d'une compagnie à l'environnement mondial afin d'améliorer sa performance.6 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS définissent l'internationalisation comme le développement des produits et services des entreprises hors des frontières nationales pour intégrer les marchés étrangers7.

Cette définition est plus proche des objectifs de notre travail. Il s'agit de considérer l'internationalisation comme le processus par lequel les entreprises décident de se développer sur les marchés étrangers et d'y faire parvenir leurs produits et services. Le terme international fait référence à une attitude de la société envers l'activité à l'étranger ou la réalisation effective des activités à l'étranger.8 C'est dans ce sens que nous envisageons le développement des PME camerounaises hors des frontières nationales, notamment dans la sous région Afrique Centrale.

5 Michael PORTER, l'avantage concurrentiel, Inter éditions, Paris 1986, p. 29

6 Henri BODINAT et Jean-M. LEERSNYDER, Gestion internationale de l'entreprise, Dalloz, Paris 1982, p. 17

7 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit p.779

8 B. AGERON et I. HUAULT, complexité du processus d'internationalisation des PME : vers un enrichissement de l'analyse behavioriste, Management International, volume 6, Paris 2002, p.43

3. La PME :

La PME regroupent la petite entreprise et la moyenne entreprise. La définition des PME varie d'un pays à un autre et selon les organisations.

En Amérique, elle est fonction du nombre de salariés. Ainsi, sont considérées comme Petites Entreprises, les entreprises utilisant 5 à 50 salariés, alors que les Moyennes Entreprises sont celles dont l'effectif maximum est de 500 salariés9.

Dans l'Union Européenne, les Petites et Moyennes Entreprises sont définies comme des entreprises employant moins de 250 personnes, avec un chiffre d'affaire qui ne dépasse pas 50 millions d'euros, ou dont le total du bilan annuel n'excède pas 43 millions d'euros10.

En Afrique, le Forum de Cotonou11 a fait le constat selon lequel une « définition formelle de la PME, qui permettrait son identification et sa reconnaissance par l'environnement et qui pourrait servir de base pour des politiques et des stratégies nationales et régionales, ainsi que pour des partenariats, soit n'existe pas, soit n'est pas complète, soit est trop large et englobe toutes les entreprises, soit manque d'harmonisation ». Il a été recommandé pour la définition de la PME l'utilisation d'un critère dominant, celui des effectifs, auquel pourront s'ajouter des indicateurs supplémentaires distinctifs, suffisamment neutres, transversaux et opérationnels, qui permettent de reconnaître les PME dans leur globalité et leur diversité afin de mieux concevoir des politiques sélectives de promotion, tant au niveau national que régional.

Au Cameroun, il n'existe pas une définition officielle et harmonisée de la PME comme ailleurs. L'une des difficultés concernant la définition du concept est d'en dessiner un contour précis, qui rende compte de la spécificité du contexte socio économique. Plusieurs approches sont proposées par les institutions engagées dans la promotion ou le financement des PME. En général, les PME désignent les entreprises de taille modeste. Elles évoluent en partie dans l'informel.

Dans une étude réalisée pour la formulation d'un Plan Directeur de Développement des PME au Cameroun, la Japan International Cooperation Agency définit la PME comme « une entreprise de moins de 150 employés, en excluant les filiales d'entreprises étrangères,

9 American business review, février 2001.

10 Conformément à la Recommandation de la Commission Européenne 2003/361/EC du 6 mai 2003.

11 Le forum international sur la PME en Afrique s'est tenu à Cotonou du 3 au 5 mai 2005 et regroupait les pays de l'Afrique l'ouest et ceux de l'Afrique centrale.

les entreprises étatiques, les entreprises issues de la privatisation d'anciennes entreprises étatiques »12.

Selon la BEAC13, une PME est une entreprise dont :

· Le montant des fonds propres est inférieur à 100 millions de FCFA ;

· Le chiffre d'affaires n'excède pas 500 millions de FCFA ;

· Les encours de crédits de caisse à court terme sont plafonnés à 100 millions de FCFA ;

Selon le Ministère en charge du Commerce, sont considérées comme PME, les entreprises qui remplissent les conditions suivantes :

· Participation des camerounais ou d'une personne de droit camerounais au capital social, à concurrence de 35% au moins ;

· Coût de création de l'emploi estimé à 5 millions de FCFA ;

· Investissements cumulés inférieurs à 1,5 milliards de FCFA.14

Bien que la définition de la PME varie d'un continent à l'autre, les entreprises appartenant à cette catégorie comportent des caractéristiques spécifiques communes, à savoir :

· Une petite taille ;

· Une forte proximité des acteurs dans un réseau régional ;

· Un système d'information interne simple et de plus en plus formalisé ;

· Une capacité d'innover rapidement pour s'adapter au marché ;

· Une proximité entre patron et employés, qui se traduit par une structure plate et des niveaux hiérarchiques réduits.

Au regard de ce qui précède, et après analyse, il serait souhaitable que la définition de la PME camerounaise intègre les critères suivants :

· Le niveau du chiffre d'affaires ;

· Le niveau des investissements initiaux ;

· Le capital social minimum ;

12 Rapport final de l'étude de formulation du Plan Directeur de Développement des PME au Cameroun, par la Japan International Cooperation Agency (JICA), août 2007.

13 www.beac.int

14 Document de stratégie de développement des petites et moyennes entreprises, MINPMEESA, octobre 2008.


· Le plafonnement de la participation des grandes entreprises au capital des PME en dessous du minimum de blocage ;


· Le nombre d'emplois créés.

Dans notre travail, une définition englobant plusieurs critères sera prise. Pour notre analyse, « la PME camerounaises est une entreprise utilisant totalement ou en partie les capitaux camerounais, employant moins de 250 personnes, et ayant un capital social de moins d'un milliard de francs CFA ».

4. L'ouverture des marchés :

Pour mieux comprendre le concept d'ouverture des marchés, il faudrait définir au préalable le terme marché. Dans notre travail nous prendrons le marché au sens de Philip KOTLER et Bernard DUBOIS comme l'ensemble des clients actuels et potentiels d'un produit dans un espace géographique donné.15

L'ouverture des marchés signifie que toutes les économies sont soumises aux exigences d'un marché devenu universel. Ce processus se caractérise par l'extraversion généralisée des économies nationales tendant à subordonner la consommation et la production des Nations aux exigences du marché universel.16 Autrement dit, les entreprises, les produits et les marchés, échappent de plus en plus à la main mise des structures nationales, s'orientant vers une politique multi territoriale.

V- L'ETAT DE LA QUESTION

La légitimité des PME comme objet de recherche à part entière est reconnue depuis quelques années. L'identification des caractéristiques propres aux PME selon différents auteurs permet en général de les présenter comme des entreprises en miniature opposées aux grandes entreprises ayant un large champ opérationnel sur le plan national ou international. Ainsi la plupart des auteurs considèrent les PME comme des micros entreprises dont la création est relativement facile et basée principalement sur le savoir faire de leurs promoteurs, et ne pouvant pas faire face à une forte concurrence.

15 Op cit. p 23

16 Pascal CHAIGNEAU (sous la Dir), Dictionnaire de Relations Internationales, économica, Paris 1997, p. 145

Pour S. BERNARDI, les petites entreprises sont créées principalement pour satisfaire les besoins des consommateurs locaux identifiés dans un espace géographique très limité.17 Dans ce sens la petite entreprise a pour objectif de mettre à la disposition des clients des biens ou des services issus du savoir faire du chef d'entreprise, et dont les principales missions se résument à la satisfaction d'un besoin clairement identifié. Dans ce sens, une forte concurrence limiterait le développement de la petite entreprise. Pour cet auteur, la compétitivité des PME dépend du métier de l'entreprise dans un environnement concurrentiel.

La surface financière des petites entreprises en création étant faible selon Roger DORNIER, une bonne partie des ressources financières des PME résulte de l'endettement.18 Cela explique en partie pourquoi les PME en création se contentent d'abord de satisfaire les besoins locaux identifiés de ses clients. En effet le développement des activités d'une entreprise sur un large champ implique de grands moyens et une prise de risque importante compte tenu de l'instabilité et des fluctuations du marché. Dans ce sens, les petites entreprises nécessitent l'encadrement de leurs activités par des politiques facilitant leur survie et leur développement dans un environnement concurrentiel.19

L'entrepreneuriat privé étant encouragé dans la plupart des pays, les mesures institutionnelles permettent de faciliter le développement de la petite entreprise, compte tenu de sa faible soumission aux grandes crises pouvant affecter le fonctionnement des grandes entreprises.

Tony ALBERTO et Pascal COMBEMALE montrent que la création des entreprises est d'abord le fait des promoteurs, qui fournissent le capital et dirigent l'entreprise.20 La mise en place d'une petite entreprise dépend du porteur du projet qui effectue tous les premiers investissements relatifs au fonctionnement de son entreprise. Pour ces auteurs, le capitalisme de petites unités est difficile à soutenir dans un environnement concurrentiel soumis à la loi du marché.21 Cette position explique la libre création d'entreprise au centre de l'économie de marché, soutenu par le monde capitaliste.

17 S. BERNARDI, Marketing, nouvelles stratégies et techniques opérationnelles pour PME-PMI, Editions DE VECCHI, Paris 2001, p. 11

18 Roger DORNIER, De l'analyse financière à l'expertise financière, Les éditions d'organisation, Paris 1991, p.35

19 S. BERNARDI, op cit, p.172

20 Tony ALBERTO et Pascal COMBEMALE, Comprendre l'entreprise, 3e édition, Nathan, Paris 2001, p. 5

21 Idem.

Cependant, la spécificité des petites entreprises et leur importance de plus en plus croissante dans l'environnement socio-économique des pays, amène les Gouvernements à s'intéresser davantage à ce secteur. C'est ainsi que la création des PME n'est plus le seul fait des promoteurs, mais aussi des pouvoirs publics qui doivent développer des stratégies à cet effet, pour faciliter la création et la compétitivité de ces micro entreprises. Les PME ayant des moyens limités pour faire des études de marché et analyser la concurrence, la documentation doit être mise à leur disposition par les pouvoirs publics,22 pour faciliter leur information.

Selon P. KOTLER et B. DUBOIS, les PME sont des entreprises qui soutiennent le fonctionnement des grandes entreprises en leur offrant des services de sous traitants, et peuvent également être des intermédiaires dans les flux de l'entreprise. Pour ces auteurs, les pouvoirs publics doivent encadrer ces structures qui ont besoin de capital, de technologie, de matériel et de services afin de faire face à la concurrence.23 En effet, un des principaux problèmes des PME étant les études de marché à cause de leurs coûts relativement élevés, les petites entreprises en création profiteraient de la demande des grandes firmes pour accroître leurs activités. Il conviendrait alors pour les pouvoirs publics de favoriser également la création des grandes industries qui entraineront la création des PME, et mettre des études et des informations à la disposition de ces nouvelles structures, pour soutenir les activités des grandes entreprises.

Pour D. FONGANG, la PME ne bénéficie plus d'une protection de l'Etat à cause du libéralisme mondial, et s'expose ainsi à la féroce concurrence internationale24. Pour ce faire, elles devraient bénéficier des aides institutionnelles favorisant leur développement. De plus, selon D. FONGANG, les PME présentent des caractéristiques qui leur sont propres, ce sont des entreprises sous-capitalisées, à durée de vie relativement brève25. Elles sont alors très sensibles aux trop fortes modifications de l'environnement, notamment la concurrence des produits similaires en provenance de l'étranger. La survie des PME dépend fortement de la nature de la concurrence internationale dans le secteur où évolue la PME.

22 S. BERNARDI, op cit, p. 72

23 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit p. 247

24 David FONGANG, La P.M.E. africaine face à la mondialisation, Presses Universitaires d'Afrique, Yaoundé 2001, P.46.

25 Idem.

P. KOTLER et B. DUBOIS montrent que les PME constituent un important marché pour les grandes entreprises, et dont la satisfaction des besoins nécessite une segmentation particulière.26 Dans ce sens, l'importance des PME est significative pour soutenir le développement des grandes entreprises dont elles sont des cibles marketing sérieuses dans la production des richesses. Les PME doivent alors retenir une attention particulière des pouvoirs publics, qui doivent assurer leur survie dans un environnement concurrentiel.

D. FONGANG montre que les Etats ont un rôle à jouer dans la compétitivité des PME dans cette période de mondialisation.27 Ainsi l'Etat a intérêt que se développe un secteur privé national fort. De plus l'essentiel des entreprises en Afrique étant constitué des PME, l'Etat devrait donc créer les conditions de leur compétitivité. Il peut ainsi stimuler la demande intérieure, la régionalisation et l'internationalisation des entreprises et des marchés.

En effet, le processus d'internationalisation des entreprises est depuis au coeur des intérêts des recherches des affaires internationales.28 L'internationalisation des PME est un phénomène vaste et dynamique souvent réduit à la seule question de l'exportation, or il s'agit de la convergence des ressources disponibles au sein de l'entreprise, ainsi que de l'appui des politiques de développement permettant à une entreprise d'étendre ses activités au delà de ses frontières locales.29 Les PME ont ainsi des possibilités de développement international certaines, car la taille n'affecte pas la propension de l'entreprise à s'internationaliser, elle peut toutefois réduire l'étendue de cette internationalisation.30

VI- LA PROBLEMATIQUE

Au moment où la mondialisation touche pratiquement toutes les économies, les grandes entreprises dictent leur loi dans un marché devenu universel. Il est clair que l'espace d'intervention des PME est fortement modifié par une concurrence de plus en plus forte. Dans ce contexte d'économie de marché, quel est le sort réservé aux PME ?

Les PME camerounaises n'échappent pas à cette logique de concurrence intense dans leurs marchés. Elles doivent alors être très compétitives et rechercher de nouveaux marchés.

26 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 297

27 Op cit p.61

28 K.E. MEYER et M. GELBUDE, Process perspective in international business research in CEE, Management international review, vol 46, n°2 mars 2006, p. 146

29 Michel BATTIAU, Le commerce international, Edition Ellipses, Paris 2002, p. 96

30 Patrick JOFFRE, PME, l'enjeu international, le rôle de la taille ne doit pas être surestimé, Revue française de gestion, Volume 55, janvier 1986.

Dans ce sens, existe-t-il des politiques de soutien aux PME qui ont la volonté de s'internationaliser ? L'internationalisation des PME camerounaises doit normalement être envisagée dans un contexte de libéralisation des marchés et de compétitivité des produits.

La question principale au centre de notre analyse est la suivante : dans le contexte actuel de libéralisation des marchés, quelles sont les stratégies des PME camerounaises pour faire face à la forte concurrence ?

De manière générale, en théories de l'entreprise, la principale mission que s'attribue la majorité des entreprises est la survie et la croissance de leurs activités. Dans l'environnement actuel, quels sont les effets de l'ouverture des marchés sur les PME camerounaises ? et quels sont les moyens de leur survie dans des marchés compétitifs ? existe-t-il une politique de soutien à ce type d'entreprise au Cameroun ?

Cet ensemble de questions qui constitue notre problématique entraine nécessairement la formulation d'un certains nombre d'hypothèses, pour mieux comprendre et expliquer les stratégies de compétitivité des PME camerounaises face à l'ouverture des marchés.

VII- LES HYPOTHESES

Pour mieux cerner l'analyse, nous classerons les hypothèses en deux catégories, à savoir :

· L'hypothèse générale ;

· Les hypothèses spécifiques.

L'hypothèse générale est la suivante :

Hypothèse Générale : L'ouverture actuelle des frontières nécessite la compétitivité et l'internationalisation des PME camerounaises pour assurer leur survie dans un environnement de plus en plus concurrentiel.

Les hypothèses spécifiques sont les suivantes :

Hypothèse Spécifique 1 : Les PME sont importantes dans le système économique camerounais et participent à l'amélioration de la compétitivité de l'économie camerounaise.

Hypothèse Spécifique 2 : Par la création d'un Ministère en charge des PME, le MINPMEESA, le Gouvernement a donné un signal fort qu'il entendait accompagner les PME

dans leur développement grâce notamment à des mécanisme de mise à niveau de leurs activités.

Hypothèse Spécifique 3 : Les PME camerounaises doivent mettre en place des stratégies d'innovation, de diversification, de spécialisation, et d'adaptation de leur offre pour être compétitives et faire face à la forte concurrence.

Hypothèse Spécifique 4 : La position centrale qu'occupe le Cameroun dans l'économie de la sous région Afrique Centrale favorise le développement de ses PME hors des frontières nationales en s'internationalisant.

Les hypothèses ainsi formulées sont davantage explicites quand elles servent d'interface entre la problématique et le cadre théorique et méthodologique.

VIII- CHOIX THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE.
1. Le cadre théorique d'insertion du sujet.

Le sujet de notre travail s'insère dans la théorie de l'avantage concurrentiel développée par Michael PORTER, dans son ouvrage « L'avantage concurrentiel » (1986). Dans les conditions de forte concurrence actuelle favorisée par l'ouverture des frontières, Michael PORTER propose une démarche adaptée à toutes les organisations évoluant dans un environnement concurrentiel.

L'auteur formule une théorie de l'entreprise permettant de comprendre comment acquérir et conserver un avantage concurrentiel. La théorie de l'avantage concurrentiel développe les grandes implications pour la compétitivité, et en particulier les différentes façons de traiter l'incertitude et d'améliorer ou défendre une position dans un marché. L'auteur montre également que la concurrence peut-être profitable à la compétitivité de l'entreprise, en stimulant l'innovation et la différenciation permettant d'acquérir des avantages concurrentiels.

Michael PORTER identifie les forces qui définissent la concurrence dans un marché, et à prendre en compte par les entreprises ; il s'agit des concurrents, des nouveaux entrants, des offreurs de produits de substitution, du pouvoirs de négociation des fournisseurs et des clients. Ainsi dans un environnement concurrentiel, Michael PORTER préconise le développement d'une chaine de valeur en optimisant toutes les activités de l'entreprise afin de

développer des marges et augmenter la rentabilité. La théorie de l'avantage concurrentiel préconise la réduction des coûts et des délais dans les approvisionnement, l'intégration de l'innovation dans la production des biens et services, favorisant le développement par l'entreprise d'un avantage compétitif, permettant de faire face à la concurrence.

Selon l'auteur, la mondialisation et l'internationalisation des firmes permet à toute entreprise de développer des avantages concurrentiels, en passant par l'analyse des facteurs qui influencent l'environnement. L'ouverture actuelle des marchés place forcément les PME camerounaises dans cette nécessité de rechercher et conserver des avantages concurrentiels afin de survivre dans un environnement complexe.

2. Choix méthodologique

Le choix méthodologique ici renvoie à l'ensemble d'opérations à mener pour élaborer notre travail, c'est-à-dire la collecte des données, les techniques d'écriture, la cohérence de l'analyse, etc.

Dans notre travail, nous utiliserons la méthode hypothético-déductive, car notre recherche s'inscrit dans un cadre théorique connu dont elle utilise et explicite les concepts fondamentaux. Il s'agit donc d'une évaluation sans prétention de la théorie de l'avantage concurrentiel, adaptée dans le contexte environnemental actuel des PME camerounaises. Aussi nos hypothèses susmentionnées sont des réponses anticipées à la question principale du sujet, en termes d'idées précises des résultats possibles.

La méthode hypothético-déductive pour laquelle nous optons fonctionne non seulement sur la base des hypothèses, mais aussi des données. Ces données seront primaires avec l'administration d'un questionnaire aux PME mais essentiellement secondaires, avec l'analyse des rapports, documents et textes relatifs à la compétitivité et à l'internationalisation des PME. Par ailleurs, les principales données primaires viendront de notre observation, et des entretiens avec quelques dirigeants de PME et avec certains responsables interpellés dans les activités des PME. Il est à noter cependant dans notre travail l'absence des PME des régions et des zones reculées dans l'administration de notre questionnaire. Les raisons de cette absence se trouvent dans la difficile localisation des PME, le coût extrêmement élevé d'un tel sondage pour couvrir un échantillon assez représentatif. Nonobstant cette difficulté, la méthodologie utilisée dans notre travail permet de réduire le plus possible les écarts dans les

résultats souhaitables de notre recherche, qui passe par un plan cohérent facilitant la compréhension de l'analyse.

IX- LE PLAN

Notre travail sera divisé en deux principales parties pour favoriser sa compréhension. Il s'agit pour nous dans une première partie de présenter le contexte dans lequel évoluent les PME camerounaises, ainsi que l'impact de l'ouverture des frontières sur leurs activités.

Dans une deuxième partie, nous présenterons et analyserons les enjeux du développement des PME camerounaises face à la forte concurrence induite par l'ouverture des frontières. Ces enjeux passent par une véritable compétitivité des PME camerounaises qui doivent également rechercher des débouchés pour leurs produits à l'étranger.

PREMIERE PARTIE : LE CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL

GENERAL DES PME AU CAMEROUN

CHAPITRE I : ANALYSE DE L'ENVIRONNEMENT GENERAL DES
PME AU CAMEROUN

Au Cameroun, le secteur privé et les PME en particulier constitue un instrument idoine pour la création des richesses et des emplois, il apparaît ainsi comme le principal moteur de la croissance et de la réduction de la pauvreté. Le secteur privé qui était dominé dans les années 1980 par des grandes entreprises industrielles et commerciales ont progressivement cédé leur primauté au développement des petites entreprises, qui ont dès lors montré une grandes importance dans l'économie camerounaise. Les PME camerounaises sont actives dans plusieurs branches d'activité réparties dans différents secteurs de l'économie. Le diagnostic du secteur des PME au Cameroun présente une forte contribution de ces entreprises dans l'économie nationale, malgré des entraves à leur développement qui affectent grandement leur compétitivité.

SECTION I : LA CONTRIBUTION DES PME DANS L'ECONOMIE
CAMEROUNAISE.

Contrairement aux secteurs classiques de l'économie à savoir le secteur primaire, secondaire et tertiaire, le secteur des PME ne représente pas un secteur d'activité donné, au sens économique, c'est-à-dire un ensemble d'entreprises ayant une même activité principale. Les activités de PME sont transversales, car elles concernent la quasi-totalité des secteurs de l'économie et des domaines d'activité. D'une manière générale, les PME ont montré qu'elles ont plus résisté à la crise que les autres secteurs. Elles constituent donc une variante de croissance pouvant garantir une meilleure stabilité face aux phénomènes conjoncturels. En effet, les PME ont chaque fois apporté à leur pays les moyens de sortir des crises économiques,31 et d'assurer le bien être des populations. Au Cameroun, la contribution des PME présente une forte participation à la création des richesses, et à l'industrialisation grâce la transformation des produits du secteur primaire en produits finis.

A- LA CREATION DES RICHESSES.

L'apport des PME dans la croissance économique des pays en développement montre l'importance de ce type d'entreprise. La production des PME améliore la valeur ajoutée nationale et participe ainsi à l'accroissement du PIB qui évolue au Cameroun en moyenne de

31 Peter DRUCKER, L'entreprise face à la crise mondiale, InterEdition, Paris 1981, p.178

3.66% depuis l'année 2000.32 De même, le payement des impôts par les PME améliore les recettes fiscales de l'Etat, et les activités des PME favorisent la création de nombreux emplois.

1. La production des PME.

La production des PME camerounaises est en constant augmentation chaque année. La production des PME du secondaire, principalement l'agroalimentaire est entièrement orientée vers le marché intérieur. En effet, l'évolution de la production des PME pendant la période de 2005 à 2007 est importante et se présente dans le tableau ci après.

Tableau 1 : Evolution de la production des PME (en millions de FCFA)

Secteur d'activité

2005

2006

2007

Agriculture, Elevage et Pêches

14 184

50 568

19 933

Industrie

335 048

429 452

546 131

Service

343 075

356 774

554 135

Total

692 308

836 794

1 120 200

Source : INS, les comptes nationaux du Cameroun, 2008.

La production des PME de 2005 à 2007, est passée de 692 308 millions de FCFA à 1 120 000 millions de FCFA, soit une augmentation de 62% environ. Cette amélioration est consécutive principalement à l'augmentation de la production des PME du secteur industriel, qui est passé de 335 048 millions de FCFA à 429 452 millions de FCFA, soit une croissance de 63% ; ainsi qu'à l'amélioration de la production des PME des services d'environ 62% sur la même période. Sachant que la production nationale du Cameroun pendant cette période était de 2 387 273 millions en 2005, 2 461 159 millions en 2006, 2 829 789 millions en 2007, la part des PME durant cette période est progressivement passée de 29% en 2005, 34% en 2006 et 39.8% en 2007. Ces pourcentage montrent le poids de la contribution des PME dans la production nationale.

L'évolution de la production des PME entraine l'augmentation de la valeur ajoutée produite par ce type d'entreprise au Cameroun. L'évolution de la valeur ajoutée des PME est ainsi proportionnelle à l'évolution de la valeur ajoutée totale de l'économie camerounaise, comme le montre le tableau ci-après.

32 Les statistiques fournies proviennent de l'Institut National des Statistiques ( www.statistics-cameroon.cm)

Tableau 2 : Evolution de la Valeur Ajoutée des PME (en millions de FCFA)

Secteur d'activité

 
 

2005

 
 

2006

 
 
 

2007

 

VA totale

VA PME

%

VA totale

VA PME

 

%

VA totale

VA PME

 

%

Agriculture, élevage et pêche

1

594

059

4

189

0.27

1

580

445

5

794

0.36

1

665

608

6

124

0.37

Industrie

1

983

264

98

224

4.9

2

044

095

100

619

4.9

2

257

228

100

787

4.47

Services

3

803

893

138

781

3.6

4

174

417

148

882

3.57

4

223

121

211

090

5

Total

7

381

216

241

194

3.26

7

798

957

255

295

3.28

8

145

957

314

001

3.86

Source : INS, les comptes nationaux du Cameroun, 2008.

Tout comme la production, la valeur ajoutée des PME en terme brut s'est considérablement améliorée entre 2005 et 2007. Ainsi, elle est passée de 241 194 millions de FCFA en 2005 à 314 001 millions de FCFA en 2007, soit une augmentation de 30%. Cette situation résulte de l'amélioration de la Valeur Ajoutée des PME des services, qui a connu une augmentation de 52%, en passant de 138 781 millions de FCFA à 211 090 millions de FCFA.

En terme de contribution à la Valeur Ajoutée totale, la structure n'a pas considérablement changé de 2005 à 2007. Les PME ont contribué sur cette période en moyenne à 3,46% à la création des richesses nationales. Sur le plan sectoriel, les PME industrielles ont contribué à 4,78% de la Valeur Ajoutée industrielle et celles du secteur des services ont contribué à 4,7% de la Valeur Ajoutée des services.

2. La création des emplois.

En termes d'effectifs employés, la population active occupée dans les PME est en constant augmentation, avec la création de nouvelles entreprises. En Afrique subsaharienne, les PME occupent une bonne partie de la main d'oeuvre totale dans les pays et montrent le rôle moteur que joue ce secteur sur la qualité du développement socio-économique en Afrique.

Tableau 3 : Part des PME dans l'emploi en Afrique.

Source : making finance work for Africa, Banque Mondiale 2006

Au Cameroun, les PME sont en effet un secteur d'activité important dans la réduction de la pauvreté et du chômage. La fonction publique ne pouvant pas absorber le grand nombre de diplômés issus des écoles et universités, les PME apparaissent comme une véritable alternative et une opportunité au problème de chômage, placé au centre des politiques gouvernementales.

En terme d'effectifs employés dans le secteur des PME, l'évolution de la population active occupée dans les PME des secteurs primaire, secondaire et tertiaire de 2005 à 2007 est représentée dans le tableau ci-après.

Tableau 4 : Evolution des effectifs employés dans les PME de 2005 à 2007

Secteur d'activité

2005

2006

2007

Agriculture, élevage
et pêche

1 577

2 946

1 181

Industrie

32 261

39 850

48 374

Services

62 637

76 866

71 893

Total

96 475

119 662

121 448

Source : INS, les comptes nationaux du Cameroun, 2008.

Graphique 1 : Structure sectorielle des emplois dans les PME en 2007

3. Le versement des salaires.

Les PME camerounaises apparaissent comme un important instrument de distribution de revenus par le versement des salaires, elles contribuent ainsi à l'augmentation des revenus dans l'économie. En effet, sur la période de 2005 à 2007, les PME ont versé en moyenne 207,939 millions de FCFA de salaires par an. D'autre part, la masse salariale versée par les PME a évolué depuis 2005. Elle est passée de 180,603 millions de FCFA à 222,573 millions de FCFA, soit une augmentation de 23%, comme le montre le tableau ci-dessous.

Tableau 5 : Répartition des salaires entre les secteurs d'activité (en millions de FCFA)

Secteur d'activité

2005

2006

2007

Agriculture, élevage
et pêche

4 286

9 511

4 824

Industrie

56 679

76 276

72 442

Services

119 638

134 856

145 306

Total

180 603

220 642

222 573

Source : INS, les comptes nationaux du Cameroun, 2008.

B- L'INDUSTRIALISATION DE L'ECONOMIE.

Les PME camerounaises jouent un rôle important dans le lien entre le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire de l'économie, entre l'agriculture, l'industrie et les services. La contribution des PME dans l'industrialisation favorise la stabilité de l'économie, la participation au commerce extérieur, l'attrait des investissements et le transfert des technologies.

1. L'industrialisation et l'équilibre de l'économie.

Les PME camerounaises sont localisées sur l'ensemble de l'étendue du territoire. Ainsi, contrairement aux grandes entreprises qui sont principalement localisées dans les grandes villes, les PME participent à un équilibrage des industries dans le pays. En effet, un fort tissu des PME bien distribuées dans les régions permet de maintenir les communautés en place et préserver l'équilibre de culture, la stabilité en diffusant une certaine diversité dans tous les milieux.33 De même, les PME donnent une certaine stabilité à l'économie dans la mesure où leur nombre augmente ou diminue plus facilement, de façon à maintenir une certaine stabilité.34 L'industrialisation permet aux PME d'envisager une production de masse et de qualité, favorisant des économies d'échelle. Elle entraine également des approvisionnements supplémentaires en matières premières.

L'industrialisation de toutes ces activités présente un potentiel énorme de croissance économique et de commercialisation de masse, ainsi qu'un effet d'entrainement et de dynamisation des différents secteurs de l'économie. En effet, la plupart des approvisionnements des industries agroalimentaires résultent de la production agricole, ce qui peut restructurer le secteur primaire et favoriser l'intégration des activités de l'agriculture et de l'industrie en une chaine de production, car les PME stimulent l'épargne individuelle, renforcent les liens entre l'agriculture et l'industrie, améliorent les conditions de vie des populations rurales,35 dont la principale activité est l'agriculture. L'industrialisation des PME permet ainsi d'envisager une production de masse favorisant leur intégration au commerce extérieur du Cameroun dont leurs exportations sont quasi nulles.

33 G. P. SWEENEY, Les nouveaux entrepreneurs : petites entreprises innovatrices, Les Editions d'organisation, Paris 1982, p.54

34 David FONGANG, op cit, p.11

35 Conseil Economique et Social, promotion et financement des PME nationales, op cit p.27

2. La participation au commerce extérieur.

Le commerce extérieur regroupe l'ensemble des opérations d'importation et d'exportation des biens et services. Les PME participent également au commerce international dans le développement de leurs activités comme le montre le tableau ci-après.

Tableau 5 : Evolution des exportations et des importations des PME (en millions de francs)

Secteur
d'activité

2005

2006

2007

Exportation
des PME

Importation
PME

Exportation
des PME

Importation
PME

Exportation
des PME

Importation
PME

Agriculture, élevage et pêche

0

1 322

0

11 854

0

897

Industrie

41

245 595

0

183 398

0

259 964

Services

488

19 220

0

21 257

566

22 717

Total

529

266 137

0

216 509

566

283 578

Source : INS, les comptes nationaux du Cameroun,2008.

Le tableau ci - dessus montre que les exportations des PME camerounaises restent encore très faibles. Par ailleurs, le taux de couverture des importations par les exportations par les PME est également très faible, les PME importent plus qu'elles n'en exportent. Les importations portent essentiellement sur les matières premières et autres bien intermédiaires comme des conservateurs chimiques ou des machines. Sachant que les importations totales étaient de 1 356 767 millions et les exportations de 1 281 906 millions en 2005 ; les importations de 1 252 866 millions et les exportations de 1 294 971 millions en 2006 ; les importations de 1 251 356 millions et les exportations de 1 301 893 millions en 2007. Ainsi, les PME représentent 19,6%, 17.3% et 22.6% des importations de ces trois années, contre moins de 1% des exportations. Néanmoins, les opportunités d'exportations existent aussi bien dans la sous région CEMAC avec un marché potentiel de 38 millions de consommateurs environ, que dans la région d'Afrique centrale où ce marché est estimé à environ 238 millions

de consommateurs. Des investissements supplémentaires issus de l'étranger peuvent alors dynamiser les activités des PME et stimuler leur développement.

3. L'attrait des investissements.

Le problème de financement des PME est d'actualité au Cameroun. Pour développer leurs activités, les dirigeants des PME ont davantage besoin de partenaires financiers pour faciliter l'acquisition des machines dont les coûts sont relativement élevés. En effet, l'implantation d'une entreprise nécessite des investissements importants qui peuvent venir de l'étranger.36 L'ouverture actuelle des marchés et des frontières facilite la circulation des capitaux entrainant des grands investissements qui sont encouragés et encadrés par les règles spécifiques de l'OMC, et des dispositions juridiques particulières au Cameroun.37 En effet, dans sa volonté de bâtir une économie compétitive et prospère par le développement des investissements et de l'épargne, l'Etat camerounais reconnaît le rôle clé de l'entrepreneur, de l'investisseur et de l'entreprise privée comme facteurs cruciaux de la création de richesses et d'emplois devant faire l'objet d'une attention particulière de la part de l'appareil étatique et de toute la société.38

Les PME camerounaises ont un fort potentiel dans l'attrait des investissements, bien que la plupart des investissements en direction du Cameroun sont le fait des grandes entreprises. En effet, les principaux besoins en investissement au sein des PME résultent de la demande en bâtiments et en machine pour la transformation des produits. Ces investissements favorisent le transfert des technologies dans les entreprises tendant à améliorer la qualité des produits, favorisant leur compétitivité.

4. Le transfert des technologies au sein des PME.

Aucun domaine ne semble échapper aujourd'hui au phénomène de technologie, principalement dans la transformation des produits. La technologie accroît les rendements, bouleverse les moeurs, accélère la croissance et multiplie les richesses à un rythme soutenu.39 Le transfert des technologies est très important dans l'industrialisation des entreprises. Les PME camerounaises, pour ne pas être à l'écart de l'évolution technologique, doivent intégrer de nouvelles technologies pour améliorer la qualité de la production.

36 Yves TROTIGNON, Les pays en développement face au xxe siècle, Dunod, Paris 1987 p.147

37 Loi n° 2002/004 du 19 avril 2002 portant Charte des investissements au Cameroun.

38 Article 2 de la loi n°2002/004 du 14 avril 2002 portant Charte des Investissements au Cameroun.

39 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de l'Afrique, op cit p.99

Ce transfert des technologies peut revêtir plusieurs aspects, vertical ou horizontal, contractuel ou non. Verticalement, le transfert peut se faire d'un centre de recherche à une PME. A ce stade, il provient de la recherche scientifique ou de l'ingénierie ; et le transfert horizontal est le fait d'une adaptation d'un domaine d'application à un autre domaine.40 Le transfert des technologies contractuel ou non de la connaissance ou du savoir se fait entre une personne et une autre, une personne et une organisation, une entreprise et une autre.41 Les PME sont en effet de vaste champs d'expérimentation des diverses technologies. Malgré leur faible taille et leurs ressources limitées, les PME ne s'écartent pas du champ technologique dans lequel elles s'insèrent. Les PME sont capables de maitriser certains créneaux sophistiqués, et surtout des technologies relativement simples, peu automatisées convenant à des productions d'échelle.42

SECTION II : LE DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT DES PME AU
CAMEROUN

Les performances des PME dépendent aussi bien des facteurs internes qu'externes. Si les facteurs internes relèvent du management interne de l'entreprise et de ses choix stratégiques, les facteurs externes ou environnement des affaires interpellent principalement les pouvoirs publics. En effet, l'environnement des affaires peut être défini comme l'ensemble des facteurs exogènes à l'entreprise comme les infrastructures de base, l'accès au financement, l'efficacité des institutions, le système fiscal, les comportements négatifs des agents publics qui ont une influence indirecte sur les performances des entreprises.43

L'analyse de l'environnement dans lequel évoluent les PME au Cameroun présente les difficultés auxquelles font face ce type d'entreprise, difficultés qui peuvent être internes ou externes aux entreprises.

A- LES ENTRAVES AU DEVELOPPEMENT DES PME AU CAMEROUN.

I- LES CAUSES INTERNES A L'ENTREPRISE.

Les causes internes à l'entreprise correspondent principalement aux difficultés d'approvisionnement en matières premières, aux techniques et technologies de production peu appropriées, à l'insuffisance de respect des normes et standards de qualité, l'insuffisance

40 David FONGANG, La PME africaine face à la mondialisation, op cit p.100

41 Ibidem.

42 A. S. AHMED, La promotion des transferts de technologie des PME vers les pays en développement : implications pour les politiques des pouvoirs publics et instruments applicables, Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, CNUCED 1982, p.19

43 MINDIC, La PME camerounaise et son environnement : problèmes et indications, rapport du programme expérimental de la PME, MINDIC, PNUD, BIT, ONUDI, février 1992, p.9

qualitative et quantitative des ressources humaines, aux difficultés d'accès aux marchés extérieurs.

1- Difficultés d'approvisionnement en matières premières.

En raison de leur faible capacité financière due aux difficultés d'accès aux crédits et à une faible capacité d'autofinancement, les PME éprouvent d'énormes difficultés d'approvisionnement en matières premières aussi bien sur le plan national qu'international.44 Sur le plan national, elles sont confrontées à l'indisponibilité de la plupart des biens intermédiaires et matières premières, principaux inputs de leur processus de production. Au Cameroun, la plupart des PME notamment celles du secteur agro-alimentaire comme TOBITOR, SIDEMI ou INTER AGRO45 spécialisées dans la transformation des céréales dont les matières premières sont disponibles sur le marché national, font face à l'insuffisance ou la mauvaise qualité des infrastructures de transport, aux coûts de transaction élevés, ce qui alourdit davantage les coûts de production et affecte leur compétitivité.

Sur le plan international, la difficulté réside au niveau des coûts élevés à l'importation des matières premières et des produits intermédiaires.

2- Techniques et technologies de production peu appropriées

Les PME utilisent encore des techniques de production peu appropriées ou encore des technologies dépassées.46 Au Cameroun, sur le plan technique, les difficultés auxquelles sont confrontées les PME portent sur l'absence de procédés efficaces de production, le mauvais agencement des processus ou encore l'obsolescence des installations. Beaucoup d'entreprises en dépit de l'amortissement des équipements de production, continuent de les utiliser.

Sur le plan technologique, les PME font face à une obsolescence des technologies de production utilisées, très importantes dans les domaines d'activité de transformation, dû non seulement à une absence de culture de recherche/développement qui ne leur permet pas de développer des programmes de recherches ou à défaut, de s'approprier les résultats des recherches menées par les grandes entreprises.

Durant les dernières décennies, l'innovation technologique et le transfert de technologies ont été identifiés en tant que contribuant important au développement

44 Jean Pierre SALLENAVE, Les PME face aux marchés étrangers, Les éditions d'organisation, Paris 1978, p.15

45 Confère en annexe la liste des PME interrogées.

46 David FONGANG, op cit p.67

économique. Ils participent pour près de 60% dans la croissance économique des entreprises et les facteurs traditionnels contribuent à environ 40%.47

Le transfert de technologie est un processus à étapes multiples qui exige l'implication de divers intervenants : les universités pour la génération et le transfert de la connaissance, et agissent en conséquence en tant que catalyseur pour la création de la Petite Entreprise ; et les PME pour la démonstration de l'application d'une technologie, et également en tant qu'intermédiaire pour le transfert de technologie vers la commercialisation à plus grande échelle.48

3- Insuffisance de respect des normes/standards de qualité

L'une des entraves à la compétitivité des PME camerounaises réside dans le non respect des normes et standards internationaux de qualité. Or les normes et qualité sont gages de succès et de compétitivité pour les Petites et Moyennes Entreprises et Industries.49

Avec la mondialisation des échanges, l'entrée en vigueur probable des Accords de partenariat Economique (APE)50 et surtout une stratégie d'industrialisation tournée vers les exportations, donc la conquête des marchés extérieurs, l'adoption des démarches qualité et le respect des normes sont très déterminantes pour la survie de nos PME. Cependant, les concepts de norme et qualité sont encore très peu encrés dans les entreprises camerounaises, en raison notamment de l'insuffisance de l'information en matière de normes et de l'insuffisance d'une démarche qualité.51 Par exemple le secteur agroalimentaire reste très exposé à cette absence de normes. En effet beaucoup de produits ne disposent pas encore de normes malgré la coordination de l'activité de normalisation au plan national.52 Les produits agroalimentaires dont la plupart sont destinés à la consommation nécessitent davantage de

47 B. MURRAY, Guide pour l'industrialisation des pays en développement, Les éditions d'organisation, Paris 1965, p.36

48 B. MURRAY, op cit, p. 43

49David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de l'Afrique, réflexion sur un modèle d'intégration économique, Juridis info, n°9 mars 1992, Yaoundé p.31

50 Le Cameroun a signé le 17 décembre 2007 un accord d'étape vers un accord de partenariat économique entre la communauté européenne et ses Etats membres d'une part, et les Etats de l'Afrique Centrale d'autre part. L'accord final vise la fin des préférences commerciales accordées au pays ACP par l'Union Européenne, et l'institution de la réciprocité en accord avec les règles de l'OMC.

51 Confère conclusions du forum sur l'entreprenariat privé et les PME qui s'est tenu les 06 et 07 décembre 2007 au Palais de Congrès de Yaoundé.

52 L'activité de normalisation est menée au plan national par le MINIMDT qui dispose en son sein d'une Division de la Normalisation et de la Qualité, en coopération avec plusieurs autre Ministères (Commerce, Santé, Agriculture, etc.), qui ont mis en place vingt comités techniques couvrant toutes les activités pouvant donner lieu à normalisation, regroupant à la fois des représentants du secteur privé et de l'administration publique. Ces comités techniques ont permis d'élaborer et d'adopter 300 normes dont 30 normes à caractère obligatoire pour des raisons de sécurité.

normalisation et de contrôle de qualité. Les PME camerounaises de ce secteur souhaitant en outre se développer hors de frontières nationales doivent prendre en compte la normalisation de leurs produits sur le plan international, afin de stimuler leur compétitivité. En effet le Cameroun est membre de l'Organisation Internationale de Normalisation (ISO), et l'Organisation Régionale Africaine de Normalisation (ORAN), dont les estampilles sont gage de fiabilité pour le commerce international.

4- L'insuffisance qualitative et quantitative des ressources humaines.

Parmi les obstacles majeurs qui limitent le développement des PME, on relève d'une part, le manque de formation parmi les dirigeants de PME, et d'autre part, une gestion de l'entreprise très fortement marquée par la personnalité du gérant qui en est généralement le propriétaire.53

En effet, pour des raisons culturelles, les entrepreneurs sont assez réticents à partager leur pouvoir et à répartir les tâches entre divers centres de décisions. Il en résulte que les dirigeants ont souvent une appréciation erronée du risque à prendre, et que parfois l'extrême prudence les amène à prendre des décisions déraisonnables.54 De plus, faute de moyens financiers, les gérants de PME ne s'entourent pas de cadres compétents pour renforcer leur capacité de gestion ou compenser leurs lacunes techniques en matière de marketing, comptabilité, finance, approvisionnement, production ou gestion des stocks.

De même, les dirigeants de PME n'ont pas conscience que les différents stades de vie de l'entreprise sont intimement liés à leur capacité d'organisation, et que la croissance de l'entreprise doit s'accompagner d'une bonne gestion des ressources humaines et d'une meilleure répartition fonctionnelle des tâches. Ils ne perçoivent pas encore les bénéfices de la délégation d'une partie de leur pouvoir de décision aux personnes compétentes et le fait qu'un investissement en formation du personnel constitue un capital qui implique à terme des retombées bénéfiques pour l'entreprise en termes de qualité et de compétitivité.

5- Les difficultés d'accès aux marchés extérieurs.

Les PME éprouvent des difficultés d'accès aux marchés extérieurs en raison notamment d'une absence de partenariat d'affaires, d'une insuffisance de politiques de marketing et de publicité/communication. En conséquence, leur ouverture au commerce international est davantage plus faible. Les exportations des PME de 2005 à 2007 sont en

53 David FONGANG, op cit, p.67

54 Idem

moyenne de 585 millions de FCFA alors que les importations sur la même période sont évaluées en moyenne annuelle à 250 milliards de FCFA.55

Les capacités et la compétitivité des PME camerounaises doivent être renforcées pour une meilleure conquête des marchés sous régionaux et régionaux, à l'instar de la sous région CEMAC et la région Afrique Centrale. La sous région CEMAC offre un débouché potentiel d'environ 38 161 000 habitants et constitue une énorme opportunité d'exportation pour les PME camerounaises. Si à cette aire géographique on ajoute la population de l'Angola (11 millions) ; de la République Démocratique du Congo (60 millions) et du Nigeria (128,77 millions), le débouché potentiel en matière d'exportation est porté à environ 238 207 980 de consommateurs dans toute l'Afrique Centrale.56

Les difficultés principales pour atteindre ces marchés étrangers résident dans le manque de vision stratégique et d'intérêt à l'exportation, favorisé par une insuffisance de formation et d'information des dirigeants des PME sur les mécanismes du commerce international, et sur le manque d'infrastructure qui sont des entraves externes à la compétitivité des entreprises.

II- LES CAUSES EXTERNES A L'ENTREPRISE.

Les causes externes à la compétitivité des entreprises camerounaises et aux PME en particulier portent notamment sur l'accès aux financements, l'environnement dans lequel évoluent les PME, le déficit d'infrastructures de base et l'absence des structures d'encadrement de ce type d'entreprises.

1- L'absence d'une politique de financement des PME.

Le financement des PME est à la base du développement de leurs activités sur un large champ d'intervention. Le financement des PME au Cameroun bien qu'étant un souci majeur du Gouvernement, ne bénéficie pas d'une démarche cohérente permettant aux PME d'accéder au financement nécessaire non seulement à leur création mais aussi à leur développement. A l'exemple particulier du secteur de l'agroalimentaire, le Programme d'Appui à la Création et au Développement des PME de transformation mis en place par le MINPMEESA est insuffisant et souffre de grandes lourdeurs administratives.57

55 Institut National de la Statistique (INS) www.statistics-cameroon.cm

56 Document de stratégie de développement des Petites et Moyennes Entreprises de l'Economie Sociale et de l'Artisanat, MINPMEESA, octobre 2008.

57 Le Programme d'Appui à la Création et au Développement des PME (PACD/PME) est un programme
développé par le MINPMEESA depuis 2006 pour faciliter le financement des PME de transformation des

Ainsi, l'accès au financement devient un problème majeur pour le secteur des PME. En effet, le financement des PME connaît certaines contraintes telles que : la pénurie et les imperfections des institutions financières en ce qui concerne l'appui aux PME, les conditions de crédit drastique pour les PME, l'absence d'un mécanisme de coordination efficace pour centraliser l'information sur les éventuelles sources de financement.58

Le dispositif existant est faible ou inopérant. Seule la SNI reste opérationnelle dans tout le dispositif mis en place par l'Etat pour le financement des entreprises, encore que jusqu'alors la SNI n'oriente pas ses actions vers la PME. Les autres banques ou fonds de développement des PME telles que le FOGAPE, FONADER, ont été liquidés. Il convient alors pour résoudre efficacement ce problème de financement, d'envisager la création d'une banque de PME, encadrant les crédits accordés à ce type d'entreprise.

En effet, le problème de financement est crucial et déterminant dans les activités des PME camerounaises. Les PME ont d'énormes difficultés pour l'accès aux financements, les risques de crédits étant très élevés en raison de leur manque de professionnalisme et de leur portefeuille client limité.59 De ce fait, les conditions d'accès aux crédits sont restrictives notamment au niveau des garanties. C'est pourquoi, malgré leur surliquidité effective, les banques prêtent très peu au PME. D'où la nécessité de développer des produits adaptés aux PME et les possibilités de mettre en place des fonds de garanties des crédits, plus de 50% des demandes rejetées par le système bancaire étant notamment le fait des insuffisances de fonds propres, de garanties personnelles, de compétences pour l'évaluation des projets innovants.60

2- L'environnement dans lequel évoluent les PME.

L'environnement dans lequel évoluent les PME camerounaises est marqué par un cadre institutionnel peu favorable et une pression fiscale étouffante. Le cadre institutionnel actuel est peu favorable à la création et au développement des PME, du fait notamment d'un environnement législatif et réglementaire inadapté caractérisé par système fiscal peu incitatif et inadapté aux PME. Parmi les obstacles les plus coriaces à la conduite des affaires au Cameroun, les incertitudes liées à l'environnement juridique sont les plus décriées, tant par les

produits locaux. Les PME doivent déposer leurs projets aux délégations départementales du MINPMEESA, afin d'être acheminés vers les délégations régionales où un comité technique sélectionne les plus pertinents, qui sont envoyés au Ministère pour étude de financement. Le PACD/PME a permis le financement de plusieurs dizaines de PME du secteur agroalimentaire.

58 Conseil Economique et Social, promotion et financement des PME nationales, Rapport de synthèse CES du Cameroun, Yaoundé 1984, P.13

59 David FONGANG, La PME africaine face à la mondialisation, op cit, p.67

60 Ibidem.

acteurs eux mêmes, l'Etat, les investisseurs, que par l'ensemble des observateurs nationaux et internationaux.61 Le rang du Cameroun au classement du « doing business » du groupe de la banque mondiale témoigne de l'environnement peu propice au développement des affaires au Cameroun.62

Il apparaît après analyse que le problème ne se pose pas dans l'inexistence ou le mauvais contenu des lois, mais plutôt dans leur application dans un contexte où la dérive des principaux partenaires du système judiciaire parait presque enracinée et généralisée. Ceci est un facteur dissuasif pour l'entrepreneur camerounais en général et le petit ou moyen entrepreneur en particulier. De même, avec l'absence d'un cadre de concertation entre le MINPMEESA et les autres administrations pour le développement des PME, et l'absence de vulgarisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur, très peu d'opérateurs économiques sont au courant des différents textes qui régissent leur secteur d'activité.

Par ailleurs, les limites du cadre institutionnel découlent d'un environnement administratif peu propice aux affaires, marquées par une absence de vision et de politique de promotion des PME susceptible de définir à long terme un cadre d'orientation cohérant des actions concertées à mener pour le développement des PME ; une multiplicité de formalités dans la création des entreprises est également à noter. D'autre part, l'environnement administratif souffre de lourdeurs et de l'absence d'un système d'information sûr et pour les PME susceptible de définir les meilleurs conditions d'accès aux sources d'information et d'exploitation de ces informations par les utilisateurs que sont les promoteurs, les entrepreneurs, les administrateurs, les investisseurs et les organes d'appui à la PME.

Sur le plan fiscal, le secteur privé en général, et les PME en particulier, déplorent une pression étouffante pour leurs activités. En effet selon le « doing business » in Cameroun du Groupe de la Banque Mondiale, les impôts et taxes absorbent au Cameroun 47,6% des bénéfices bruts des entreprises et le chef d'entreprise et son staff effectuent 51 paiements dont 12 pour la TVA, y consacrent 1 300 heures par an.63 S'agissant de la qualité du service, il existe des lenteurs et des lourdeurs dans certaines procédures administratives, notamment en

61 Document de stratégie de développement des Petites et Moyennes Entreprises de l'Economie Sociale et de l'Artisanat, op cit.

62 Le Groupe de la Banque Mondiale publie un classement « doing business » qui mesure la règlementation des affaires dans 183 pays ( www.doingbusiness.org). Le classement 2009 présente le Cameroun comme le 171e en facilité de faire des affaires,174e en création d'entreprise, 164e en octroi des permis de construire, 126e en embauche des travailleurs, 143e en transfert de propriété, 135e en obtention de prêt, 119e en protection des investissements,170e en paiements des impôts, 149e en commerce transfrontalier, 174e en exécution des contrats, 98e en fermeture d'entreprises.

63 Doing business 2009.

ce qui concerne les questions de délivrance des quittances et des dépôts de déclaration, malgré des mesures prises dans le cadre de la simplification des procédures.

En Afrique en général, plusieurs facteurs externes expliquent les obstacles à la compétitivité des PME. La compétitivité et le développement des PME impliquent la combinaison de plusieurs facteurs améliorant l'environnement des affaires dans lequel évoluent les petites entreprises. La banque africaine de développement identifie ainsi plusieurs obstacles en fonction du niveau de revenu des pays.

Graphique 2 : principaux obstacles ressentis par les PME africaines, variations selon le
niveau de revenu des pays.

Source : Rapport sur la compétitivité en Afrique 2007- Banque africaine de développement

Tous ces facteurs internes et externes combinés, nuisent aux capacités des PME camerounaises à suivre les progrès des méthodes de gestion et à innover pour mieux s'adapter aux contraintes du marché et aux besoins des clients. La compétitivité de ce type d'entreprises nécessite l'optimisation des forces et des qualités présentes au sein des PME.

B- LES FORCES DES PME CAMEROUNAISES

Dans cet environnement peu favorable au développement de la petite entreprise au Cameroun, les PME camerounaises montrent de réelles capacités à développer les activités à cause notamment de la souplesse de leurs activités, la proximité des marchés, la disponibilité des matières premières et l'innovation rapide reconnue à ce type d'entreprise.

1. La souplesse des activités des PME.

Les activités désignent l'ensemble des procédés aboutissant à la création des produits dans les PME. La faible taille des PME apparaît comme un élément favorisant l'optimisation des ressources présentes dans les entreprises. En effet, les capacités extraordinaires d'adaptation de ce type d'entreprise aux changements parfois violents survenus dans l'environnement sont édifiantes.64

Les activités au sein des PME sont regroupées et orientées spécifiquement vers les principales missions de l'entreprise et l'atteinte des objectifs. En effet, la petite entreprise peut faire des choses que la grande ne peut pas faire. Sa simplicité et sa petite taille doivent lui donner une réaction rapide, de souplesse, et la capacité de concentrer ses ressources.65 Ainsi, les activités des PME montrent une grande lisibilité de la marche de la production et de la commercialisation des produits. Le management se trouve flexible, avec des niveaux hiérarchiques faibles et une grande proximité entre les dirigeants et les employés, favorisant la concertation des points de vue et la dynamisation des activités. En effet, les petites entreprises présentent une organisation simple des structures managériales des principales théories des entreprises avec trois fonctions principales, la fonction administrative, la fonction de production et la fonction de commercialisation.66 Il est également important pour les PME de connaître le rendement effectif de chaque employé, ainsi que l'efficacité de chaque décision pour une allocation optimale des ressources déjà insuffisantes dans les PME.

Les PME camerounaises n'échappent pas à cette exigence de souplesse qui peut être considérée comme élément de compétitivité de ces entreprises. En effet plusieurs PME notamment celles du secteur agroalimentaire comme SAICAM, TOBITOR, ou FRUITSCAM67 présentent une forte lisibilité dans l'exécution de leurs activités, de l'approvisionnement en matières premières à la commercialisation, en passant par la transformation. Cette souplesse dans l'exécution des tâches permet à ces entreprises de développer une flexibilité leur permettant de comprendre leurs marchés, et d'y adapter leur offre.

64 David FONGANG, op cit, p.88

65 Peter DRUCKER, La nouvelle pratique de la direction des entreprises, Les Editions d'Organisation, Paris 1975, p. 687

66 Ibid. p. 386

67 Confère en annexe la liste des PME interrogées.

2. La proximité et la compréhension des marchés.

La compréhension des marchés est déterminante dans le développement des activités des PME. La compréhension des marchés concerne toutes les activités s'articulant autour de la collecte d'informations sur le marché et de leur diffusion dans l'entreprise.68 Les PME camerounaises ont l'avantage d'offrir leurs produits directement aux marchés cibles. En effet, les études de marché dont les coûts sont relativement élevés sont difficilement réalisables par les petites entreprises.69

Au Cameroun, la plupart de PME offrent leurs produits directement à une clientèle localement proche de l'unité de production. Cette proximité des marchés permet de diminuer les coûts parfois élevés de distribution des produits, favorisant une certaine disponibilité des produits sur les marchés. De même, la proximité des marchés des PME leur permet de comprendre l'environnement dans lequel elles évoluent, et d'y adapter rapidement leurs activités aux modifications pouvant affecter rapidement cet environnement. Les PME peuvent ainsi prendre en compte la concurrence, qui représente l'une des forces intervenant dans l'environnement de l'entreprise. Il faut en effet pour comprendre les marchés, distinguer l'environnement immédiat du macro environnement de l'entreprise. L'environnement immédiat comprend tous les acteurs impliqués dans la production, la distribution, et la communication de l'offre, c'est-à-dire l'entreprise, les fournisseurs, les distributeurs et les clients. Tandis que le macro environnement comporte six dimensions à savoir la démographie, l'économie, les ressources naturelles, la technologie, le contexte socioculturel et les aspects politico-réglementaires.70 Tous ces facteurs peuvent avoir un impact majeur sur la compétitivité des PME camerounaises.

Pour comprendre les marchés, la proximité des entreprises apparaît comme un élément déterminant permettant de disposer d'informations marketing aussi fiables que celles résultant des études de marchés difficilement réalisables par les PME, et favorisant leur intégration et leur développement au sein des marchés.

3. La disponibilité des matières premières.

Le Cameroun dispose d'une variété de richesses agricoles, minières et forestières qui assurent à son industrie une disponibilité de matières premières et lui confère un avantage comparatif aussi bien sur le marché local qu'international. L'avantage majeur que possèdent

68Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.46

69 S. BERNARDI, op cit, p. 29

70 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.33

les PME camerounaises, notamment celles opérant dans les domaines du textile, de l'agroalimentaire ou de l'industrie est la grande disponibilité des matières premières nécessaires à la fabrication de leurs produits. La plupart des PME de ces secteurs transforment les produits de l'agriculture et de l'élevage en produits alimentaires finis. En effet, la disponibilité des matières premières permet aux entreprises de diminuer les risques liés à la rupture de stock et à la couverture du marché cible.

La disponibilité des matières premières apparaît comme un élément essentiel de la compétitivité des PME et à prendre entièrement en compte dans la politique commerciale de l'entreprise. En effet, la gestion des approvisionnements est une composante fondamentale du marketing management qui favorise l'optimisation des stratégies commerciales.71 La disponibilité des matières premières procure au PME un avantage comparatif dans la création de la valeur dont les activités de base s'articulent autour de la séquence approvissionnementfabrication-commercialisation-marketing-service.72

Au Cameroun, les approvisionnements des PME portent essentiellement sur les principaux inputs nécessaires à la transformation, et aux emballages des produits. Ces produits sont principalement disponibles sur le marché local (près de 90% des PME interrogées s'approvisionnent sur le marché camerounais), les produits importés concernent principalement les conservateurs chimiques. L'objectif de ces entreprises est alors d'assurer et de rationnaliser les approvisionnements par une meilleure gestion des stocks, et une négociation des prix avec les fournisseurs afin de diminuer les différents coûts d'approvisionnement.

4. L'innovation rapide au sein des PME.

Le faible niveau hiérarchique au sein des PME favorise la proximité entre les dirigeants et les employés, réduisant les délais de prise de décision. Cette situation facilite la convergence des compétences aboutissant à une rapide innovation dans les PME. L'innovation ne signifie pas seulement la création de nouveaux produits, mais aussi la volonté d'optimiser l'utilisation des implantations productives, de délocaliser la production, de récupérer les reliquats d'un processus productif, d'augmenter les approvisionnements.73 Les PME camerounaises ont en effet les possibilités de développer de nouvelles stratégies au niveau du produit ou de la commercialisation. La proximité des marchés permet de déceler de

71 Ibid. p.42

72 Michael PORTER, l'avantage concurrentiel, op cit 37

73 S. BERNARDI, op cit, p. 155

nouvelles attentes des consommateurs dont la satisfaction nécessite la création de nouveaux procédés. La flexibilité des activités des PME permet ainsi la diffusion rapide d'une innovation afin de s'adapter aux nouvelles modifications de l'environnement de l'entreprise.

Le diagnostic de l'environnement des PME montre que ces entreprises évoluent ainsi dans un environnement peu favorable au développement de leurs activités, accentué par des obstacles internes et externes au fonctionnement optimal de leurs capacités productives. Dans le contexte actuel de mondialisation des économies, l'environnement des PME se trouve davantage modifié et de plus en plus compétitif. En effet, l'ouverture des marchés a plusieurs effets sur les marchés des PME, de même que sur leurs activités. Il convient de présenter les effets de l'ouverture actuelle des marchés sur les PME avant de montrer les stratégies de compétitivité pouvant assurer la survie de ces entreprises.

CHAPITRE II : LA PORTEE DE L'OUVERTURE DES MARCHES SUR LES PME
CAMEROUNAISES.

Les PME camerounaises évoluent dans un contexte international particulier en ce sens que la concurrence internationale s'est diffusée dans pratiquement tous les secteurs de l'économie nationale, favorisée par la mondialisation. En effet, celle-ci a transformé l'espace économique des entreprises en un vaste marché. La concurrence s'intensifie de plus en plus dans tous les secteurs d'activité, favorisée par les règles de libre échange prônées par l'Organisation Mondiale du Commerce.74 L'ouverture des marchés a des effets sur les activités des PME qui n'ont pas de véritables outils pour faire face à la rude concurrence étrangère. De plus, la signature et l'entrée en vigueur prochaine des Accords de Partenariat Economique avec l'Union Européenne va intensifier davantage cette concurrence.75 Il convient d'analyser les aspects de cette concurrence internationale, avant de présenter ses effets sur les activités des PME camerounaises..

SECTION I : L'INTENSIFICATION DE LA CONCURRENCE

INTERNATIONALE.

La concurrence désigne la présence sur un même marché de plusieurs produits satisfaisant au même besoin. Lorsqu'elle devient internationale, la concurrence fait intervenir plusieurs produits ou services étrangers au sein d'un même marché. La concurrence signifie donc compétition, et se réfère à des produits ou services qui appartiennent à une même catégorie, qui fournissent presque les mêmes prestations et qui devraient donc appartenir au même segment de marché.76 L'intensification de la concurrence internationale provoque alors une hausse de coûts et des efforts marketing.77 Dans ce contexte de forte concurrence favorisée par l'ouverture des marchés, l'environnement d'intervention traditionnel des PME se trouve fortement modifié. Michael PORTER analyse la survie des entreprises dans un contexte de forte concurrence par le développement d'un avantage concurrentiel permettant

74 L'OMC a repris les principes fondamentaux de libre échange élaborés par le GATT. Il s'agit du principe de la non discrimination, du principe du traitement national ou de l'égalité de traitement, la clause de la Nation la plus favorisée. Ces principes doivent s'appliquer à tous les pays membres de l'OMC.

75 Le Cameroun a signé le 17 décembre 2007 un accord d'étape vers un accord de partenariat économique entre la communauté européenne et ses Etats membre d'une part, et les Etats de l'Afrique Centrale d'autre part. l'accord final vise la fin des préférences commerciales accordées aux pays ACP par l'Union Européenne, et l'institution de la réciprocité en accord avec les règles de l'OMC.

76 S. BERNARDI, op cit, p.71

77 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.16

de conserver ou de gagner des parts de marchés.78 Cette analyse permet de montrer les éléments à prendre en compte pour développer un avantage concurrentiel, et permettre aux PME camerounaises de faire face à la forte concurrence dont les origines sont diverses.

A- L'ANALYSE DES FACTEURS CONCURRENTIELS

Michael PORTER définit plusieurs forces intensifiant la concurrence dans un secteur d'activité. Le secteur est en effet défini comme l'ensemble des entreprises qui offrent des produits correspondant à de proches substituts.79 Dans notre analyse, toutes les PME camerounaises n'appartiennent pas au même secteur d'activité, et sont différemment exposées à la concurrence. Le graphique suivant présente la répartition par secteurs d'activité des PME interrogées.

Graphique 3 : répartition des PME interrogées par secteur d'activité.

Tous ces secteurs d'activité sont soumis à une forte concurrence dans leurs marchés. Dans ce contexte, les PME camerounaises doivent développer des stratégies de compétitivité pour maintenir une certaine position dans ces marchés très concurrentiels. La définition de ces stratégies passe par une restructuration organisationnelle de toute l'entreprise, pour prendre en compte la forte mobilité des entreprises dans une économie de marché. En effet, les barrières à l'entrée et à la sortie des marchés sont relativement souples, ce qui rend instable la structure

78 Michael PORTER, op cit, p.215

79 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.394

du secteur, et accroît davantage la concurrence au sein des marchés cibles des PME au Cameroun. Dans ce sens, Michael PORTER définit les forces concurrentielles présentes dans un marché, qu'une entreprise doit prendre en compte pour développer des éléments favorisant le développement d'un avantage concurrentiel dans un environnement de concurrence intense.

I- LES FORCES CONCURRENTIELLES.

Dans un environnement de forte concurrence, plusieurs facteurs déterminent l'intensité de la concurrence dans un secteur donné. Michael PORTER définit cinq forces concurrentielles à prendre en compte par toute entreprise évoluant dans une économie de marché. Il s'agit de l'intensité de la concurrence, des nouveaux entrants dans le secteur, des produits de substitution, du pouvoir de négociation des clients, et du pouvoir de négociation des fournisseurs.80 Les marchés camerounais sont très concurrentiels avec des produits provenant de divers horizons. Les forces concurrentielles définies par Michael PORTER s'appliquent certainement d'une façon particulière au sein des marchés des PME camerounaises.

1- L'intensité de la concurrence.

L'intensification de la concurrence dans les marchés est l'un des effets majeur de l'ouverture actuelle des marchés. Un marché n'est pas attractif s'il est déjà investi par un grand nombre de concurrents puissants et agressifs.81 Les marchés sont en effet très concurrentiels au Cameroun. Les entreprises opérant dans l'agroalimentaire en sont les plus exposés. Ces conditions de forte concurrence conduisent les entreprises à entreprendre des guerres de prix et des surenchères publicitaires diminuant considérablement les marges des produits.82

En effet, les concurrents luttent au sein du secteur pour accroître ou simplement maintenir leur position. Il existe entre les firmes des rapports de forces plus ou moins intenses, en fonction du caractère stratégique du secteur, de l'attrait du marché, de ses perspectives de développement, de l'existence de barrières à l'entrée et à la sortie, du nombre, de la taille et de la diversité des compétiteurs, de l'importance des frais fixes, de la possibilité de réaliser des économies d'échelle, du caractère banal ou périssable des produits. L'intensification de la concurrence implique également l'optimisation de la distribution des produits, les produits et services des secteurs d'activité de l'agroalimentaire, de l'industrie et des services étant des

80 Michael PORTER, op cit, p. 219

81 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 392

82 Ibidem.

produits de consommation « grand public », leur disponibilité et leur facile accessibilité par les consommateurs sont indispensables pour faire face à la forte concurrence. En effet le marché de l'agroalimentaire est l'un des plus concurrents au Cameroun. La disponibilité des principales matières premières nécessaires pour la transformation des produits facilite l'entrée des nouveaux concurrents dans le marché.

2- Les nouveaux entrants dans le secteur.

L'ouverture des marchés a pour principal corolaire la libéralisation et l'auto régulation du marché. L'économie de marché qui en résulte, et qui est en vigueur au Cameroun favorise la libre création des entreprises par des particuliers. Cet environnement incite les entrepreneurs à investir au sein des marchés qualifiés de porteurs. En effet, si les barrières à l'entrée sont faibles, le marché perd beaucoup son attrait puisqu'il peut être pénétré à tout moment par des concurrents puissants.83 Au Cameroun par exemple, le marché de l'agroalimentaire attire beaucoup de PME à cause de la disponibilité des matières premières, de la technologie moins avancée, et la forte possibilité de trouver des débouchés, de gagner quelques parts de marché. De plus la frontière entre la production artisanale et industrielle est étroite, principalement dans l'industrie du lait.

En effet, les nouveaux entrants potentiels sont des entreprises oeuvrant dans d'autres secteurs et qui menacent d'entrer dans le secteur considéré comme porteur. Il y aura d'autant plus de nouveaux entrants potentiels que le secteur sera attrayant, qu'il aura peu de barrières à l'entrée, que les représailles des entreprises présentes seront faibles et qu'il existe de bonnes perspectives dans le secteur d'activité et des ressources en nombre chez ces nouveaux entrants potentiels.84 Ainsi, les nouveaux entrants dans le marché peuvent offrir soit des produits identiques, soit des produits de substitution augmentant tout aussi la concurrence dans le secteur identifié.

3- Les produits de substitution.

L'un des facteurs déterminant l'intensité de la concurrence dans un marché donné est la présence des produits de substitution. Un produit de substitution est défini comme un produit différent du produit cible mais pouvant satisfaire au même besoin.85 Un marché est d'autant moins attractif qu'il existe des produits de substitution actuels ou potentiels, et induit

83 Ibid. p. 393

84 Michael PORTER, op cit, p. 236

85 Claude DEMEURE, Marketing, 5e édition, Dalloz, Paris 2005, p. 37

une limite de prix et donc les profits qui peuvent être réalisés.86 Au Cameroun, les branches d'activité où évoluent les PME ont de nombreux produits de substitution qui augmentent davantage la pression concurrentielle pour les PME opérant dans ces marchés. Ces entreprises doivent alors constamment contrôler l'évolution des prix et la technologie au sein du marché.

Les entreprises qui offrent des produits de substitution peuvent être des entreprises en activité sur d'autres secteurs qui, à l'occasion d'une innovation, offre un nouveau produit répondant au besoin des clients d'un nouveau secteur. L'apparition de ce type de concurrents peut être liée à des facteurs tels que la maturité de l'industrie, l'absence de différenciation des produits, la facilité de réalisation de transfert de technologie.87 La concurrence internationale induite par l'ouverture des marchés favorise davantage l'entrée des divers produits de substitution dans le marché camerounais. Le marché continuera alors d'être porteur si le pouvoir d'achat des clients permet à chaque concurrent de se faire une part de marché et des marges suffisantes pour couvrir les coûts de production.

4- Le pouvoir de négociation des clients.

Le pouvoir de négociation des clients désigne dans l'analyse de Michael PORTER la capacité des clients à accepter les produits offerts par les entreprises.88 Le pouvoir de négociation des clients signifie en fait le pouvoir d'achat que possèdent les clients dans le marché visé. Les prix des produits offerts par les PME camerounaises sont dans la plupart des cas bas, à portée d'une grande partie de la population. Cette politique des prix rend davantage le marché très concurrentiel, les clients étant difficilement fidèles à une marque donnée, à cause de la très grande quantité de produits substituables sur le marché camerounais.

Le pouvoir de négociation des clients constitue une force importante dans la détermination de la concurrence dans un secteur. La notion de client recouvre l'ensemble des utilisateurs finaux, des utilisateurs potentiels, les prescripteurs ou les distributeurs d'un produit.89 Leur aptitude à exercer leur pouvoir sur le secteur sera fonction de la standardisation des produits du secteur, l'importance des coûts d'achat pour l'acheteur, l'importance du client pour la firme.90 La force concurrentielle prenant en compte les clients est très importante pour la rentabilité des entreprises. En effet, la forte pression concurrentielle augmente les efforts de communication pour informer les clients et de grands moyens

86 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.392

87 Michael PORTER, op cit, p. 238

88 Idem.

89 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.294

90 Claude DEMEURE, op cit p.19

logistiques pour assurer la distribution des produits et les rendre accessibles aux consommateurs.91

5- Le pouvoir de négociation des fournisseurs.

Dans un contexte de forte concurrence, le pouvoir de négociation des fournisseurs prend en compte la capacité pour les entreprises de s'approvisionner au sein même du marché. Il s'agit en effet pour les entreprises de s'assurer de la disponibilité des matières premières nécessaires à la fabrication des produits. Le marché est d'autant plus concurrentiel que les entreprises ont les possibilités de s'approvisionner sur leur marché. La plupart des PME interrogées présentent leurs possibilités d'approvisionnement comme étant moins risquées dans le marché camerounais. En effet, les PME agroalimentaires comme FRUITSCAM ou TOBITOR spécialisées respectivement dans la production des jus naturels, et du thé n'éprouvent pas de difficultés à s'approvisionner sur le marché camerounais.

En effet, La notion de fournisseur recouvre l'ensemble des acteurs situés en amont du processus de production. Il s'agit pour les entreprises de gérer leurs relations avec ces fournisseurs pour assurer leurs approvisionnements favorisant une continuité dans la production, et diminuant ainsi des ruptures de stock. La maitrise de toute la chaine d'approvisionnement constitue un élément de compétitivité de l'entreprise.92

Toutes les forces concurrentielles mises en exergue influent différemment dans les branches d'activité dans lesquelles opèrent les PME. Les PME agroalimentaires rencontrent davantage la pression concurrentielle issue de la concurrence dans le marché, des nouveaux entrants dans le secteur et des nombreux produits de substitution. Les PME des industries de transformation rencontrent plus la concurrence des produits de substitution présents sur le marché. Les PME de l'industrie du textile par exemple rencontrent spécifiquement des difficultés dans l'approvisionnement en matières premières. Le secteur des services est très concurrentiel sur le marché camerounais. Cette forte concurrence est davantage intensifiée par les nombreuses possibilités en matières premières de prestation de service présentes sur le marché camerounais, ainsi que les origines diverses de la concurrence.

91 Marie-Hélène WESTPHALEN, Communicator, Dunod, 4e édition, Paris 2004, p. 89

92 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 45

II- L'ORIGINE DE LA CONCURRENCE.

L'ouverture actuelle des marchés entraine une concurrence généralisée sur tous les marchés. En effet, la mondialisation diminue les limites territoriales, les restrictions ou les prohibitions réglementaires qui handicapent la libre circulation des produits et des capitaux.93 Dans cet environnement, la concurrence doit prendre un sens plus large et intégrer les concurrents directs, les concurrents potentiels, les nouvelles technologies et les produits de substitution.94 Les marchés des PME au Cameroun n'échappent pas à cette forte concurrence. L'intensité de la concurrence dans ces marchés provient de la présence de plusieurs producteurs locaux sur le marché, de la concurrence des importateurs, et la concurrence directe des multinationales présentes sur ce marché,95 entrainant une instabilité des positions acquises et une volatilité des parts de marché.

1- La concurrence des producteurs locaux.

La plupart des producteurs locaux exploitent leurs activités au travers des PME au Cameroun. La disponibilité des matières premières et la connaissance du marché favorise davantage l'entrée de nouvelles PME dans ces branches d'activité. Les producteurs locaux sont des PME qui rencontrent tous les mêmes problèmes dans leurs activités. Les PME évoluent alors sur un marché connu et les stratégies des concurrents locaux sont peu redoutées du fait des potentialités similaires à toute les PME des différents secteur.96

Les PME locales ont de faibles capacités concurrentielles à cause du faible budget affecté au marketing. Tous les producteurs locaux des produits agroalimentaires par exemple conservent des parts de marché acquises depuis longtemps, à cause du manque d'innovation. En effet, la quasi-totalité des entreprises camerounaises sont peu innovantes, elles utilisent des technologies traditionnelles parfois en phase de vieillissement.97 Dans le contexte actuel, les PME camerounaises ne sauraient égaler une PME occidentale du point de vue de la qualité des produits et de la maitrise technologique des procédés de fabrication.98 La concurrence des producteurs locaux est moins intense. Les PME comme FRUITSCAM, ORIENT FRUITS, ou FIRST AFRICAN COMPANY opérant tous dans la transformation des jus naturels, donc concurrents ne reconnaissent pas la menace liée aux produits des autres PME. Chaque

93 Lucien KOMBOU, L'impact de la mondialisation des marchés sur le positionnement stratégique des entreprises camerounaises, Edition Saagraph et Friedrich Ebert Stiftung, Yaoundé 1998, p.238

94 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 393

95 D.FONGANG, op cit. p. 85

96 Ibid. p.97

97 Lucien KOMBOU, op cit. p.253

98 Ibidem.

entreprise se contente alors d'un segment de marché acquis. Cependant, l'ouverture des marchés favorise l'importation des produits de bonne qualité en provenance de l'étranger, qui modifient fortement les équilibres préétablis.

2- La concurrence des importateurs.

Le développement du commerce international ces dernières années a fortement diminué les barrières géographiques et les distances entre les continents, aucun pays ne vivant en autarcie, et le protectionnisme étant d'une certaine manière interdit selon les règle de libre échange prônées par l'OMC. Les grandes entreprises inondent les marchés de tous les pays au détriment des petits producteurs locaux.99 En effet, les importations des produits de toute sorte augmentent la concurrence sur les marchés. Les produits provenant de l'étranger trouvent de grands débouchés sur les marchés africains à cause de leur qualité, d'un excellent packaging et de la forte capacité marketing qui accompagne leur distribution.100 Dans le marché camerounais de l'agroalimentaire par exemple, la plupart des grandes marques de ce secteur sont importées par les grands magasins de distribution présents sur le marché. Ces importations augmentent la concurrence dans le marché de l'agroalimentaire du Cameroun. Les PME comme SOTICAM qui évoluent dans l'industrie de transformation du lait trouvent de forts concurrents étrangers sur leur marché, notamment des produits des grandes marques comme DANONE. Les importations des produits agroalimentaires accentuent davantage la concurrence dans ce marché où les producteurs locaux sont nombreux, de même que la présence de plusieurs multinationales.

3- La concurrence directe des multinationales.

Les produits fabriqués par les multinationales se retrouvent aisément sur les marchés internationaux par le biais des exportations et importations. Cependant, plusieurs multinationales s'implantent directement sur les marchés étrangers car elles investissent là où la rentabilité est mieux assurée pour les capitaux et par rapport à la technologie.101 Pour cela, les multinationales s'implantent à l'étranger pour plusieurs raisons :


· La proximité avec les consommateurs : les multinationales s'implantent à l'étranger pour connaître les besoins des consommateurs et leur offrir des produits de plus en plus adaptés à leurs besoins.

99 Henri F. HENNER, Commerce international, 2e édition, Montchrestien, Paris 1992, p. 98

100 Gérard LAFAY, Comprendre la mondialisation, Economica, Paris 1997, p.53

101 Yves TROTIGNON, op cit, p.159


· La disponibilité des matières premières : plusieurs multinationales se développent à l'étranger pour diminuer les coûts importants d'approvisionnement en matières premières nécessaires à la fabrication de leurs produits.


· La main d'oeuvre bon marché : la possibilité de trouver des travailleurs à faible rémunération à l'étranger encourage aussi les multinationales à se développer sur un marché donné.102

Les multinationales présentes sur le territoire camerounais augmentent la concurrence dans ce secteur. La branche d'activité la plus touchée est celle de l'agroalimentaire, où les multinationales comme NESTLE inondent le marché des produits très compétitifs. En effet, les multinationales ont une capacité de concurrence très grande avec des budgets marketing importants. Dans ce sens, les filiales des multinationales présentes en Afrique s'adaptent rapidement aux problèmes rencontrés et devancent ainsi les concurrents locaux.103 Dans ce contexte, les PME locales ne peuvent pas concurrencer directement les produits des multinationales dans un même marché.104 Il est alors indéniable que les aspects de cette forte concurrence dans les marchés soient intégrés dans les entreprises et pris en compte dans leurs activités.

B- LA PRISE EN COMPTE DE LA CONCURRENCE DANS LES PME.

La plupart des PME Camerounaises évoluent dans un segment de marché clairement identifié dans lequel elles offrent leurs produits, et ne sont pas prêtes d'affronter la menace extérieure.105 Les dirigeants de ces entreprises doivent intégrer les aspects de la concurrence qui passent par la compréhension du champ concurrentiel, l'influence de l'avantage concurrentiel sur la structure du secteur, la chaine de valeur des PME et leurs implications stratégiques.

1. Interactions avec le champ concurrentiel.

Le champ concurrentiel correspond à la cible stratégique de la firme. Il se caractérise par l'étendue du segment, le degré d'intégration, l'étendue géographique et l'étendue sectorielle.106 La prise en compte de la concurrence par une entreprise favorise l'amélioration de la qualité des produits et stimule la compétitivité. Les PME doivent intégrer une vision

102 Vuibert, Bernard PRAS, Marketing international, Tome 1, Paris 1992, p. 259

103 Henri F. HENNER, op cit, p.308

104 Gérard LAFAY, op cit, p. 37

105 Lucien KOMBOU, op cit, p. 119

106 Michael PORTER, op cit, p. 223

compétitive dans le développement de leurs activités et prendre en compte les éléments ayant une interaction significative avec le champ concurrentiel, qui intègre tous les aspects de performance d'une entreprise dans un marché donné.107

- Le secteur d'activité : les secteurs d'activité où opèrent les PME sont très concurrentiels sur le marché camerounais. Cette concurrence est d'autant plus forte que la plupart des produits sont des produits de consommation et nécessitent des efforts de distribution et de communication importants. Les PME camerounaises doivent alors intégrer ces difficultés supplémentaires pour se développer dans leurs marchés.

- Les produits : la qualité des produits est l'élément le plus important de la compétitivité d'une entreprise.108 Pour conquérir des parts de marché, les PME camerounaises doivent parfaire la qualité de leurs produits et se conformer aux normes de qualité requises dans leurs activités.

- Les compétences : dans une optique marketing, toutes les compétences de l'entreprise doivent converger vers la satisfaction des besoins des clients. Dans les PME camerounaises, la plupart des besoins en compétences se résument en la technologie, les ressources humaines, le besoin en information indispensable dans l'analyse et la compréhension des marchés.

- Les segments de clientèle visés : un segment de marché est une partie de la clientèle dans laquelle une entreprise concentre ses efforts marketing.109 La plupart des PME étudiées adressent leurs produits à un segment de client indifférencié. Les stratégies de marketing de masse sont les plus appropriées pour atteindre les clients cibles, et doivent être développées par les PME.

- La géographie : une entreprise qui développe ses activités sur une vaste zone géographique dispose de plus de possibilités pour gagner des parts de marché et être rentable. Les PME doivent alors quitter leurs segments de marché traditionnels pour pénétrer de nouveaux marchés.

107 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 53

108 Ibid. p. 278

109 Claude DEMEURE, op cit p.35

2. Eléments de développement de l'avantage concurrentiel.

Le développement d'un avantage concurrentiel permet à une entreprise de prendre en compte la concurrence du secteur et de s'y adapté. Selon Michael Porter, l'élaboration de la stratégie d'une entreprise doit reposer sur un avantage concurrentiel déjà obtenu ou potentiel, qui seul permet d'avoir une longueur d'avance sur ses concurrents.110 Le développement d'un avantage concurrentiel passe par la prise en compte de la concurrence dans tous les éléments de la chaine de valeur de l'entreprise, et des implications stratégiques qu'elle inclut.

> La chaine de valeur : la chaine de valeur permet de décomposer l'activité de l'entreprise en séquence d'opérations élémentaires et d'identifier les sources d'avantages concurrentiels potentiels.111 La chaine de valeur favorise la convergence des activités de l'entreprise pour offrir la valeur qui est la somme que les clients sont prêts à payer pour obtenir un produit donné.112 Les PME camerounaises doivent alors intégrer ce concept pour optimiser la qualité de leurs produits à partir des activités principales et des activités de soutien pour développer des marges augmentant la rentabilité des opérations comme le montre le schéma de la chaine de valeur ci-après.

Graphique 4 : la chaine de valeur de l'entreprise.

Source : Michael PORTER, L'avantage concurrentiel, p.53

110 Michael PORTER, op cit, p. 109

111 Ibid. p.52

112 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 53

> Les implications stratégiques : l'intégration de la concurrence dans les activités des PME camerounaises a des implications stratégiques certaines. En effet, sur un plan marketing, la stratégie consiste à identifier un segment de marché et à y développer une offre pour un positionnement sur le long terme.113 Les implications stratégiques de l'intégration de la concurrence dans les activités des PME permettent principalement l'optimisation des coûts de production, rendant les produits plus rentables et compétitifs dans un environnement hyperconcurrentiel. Ainsi la forte concurrence présente dans les marchés camerounais a de nombreux effets dans les activités des PME.

SECTION II : LES EFFETS DE LA CONCURRENCE SUR LES ACTIVITES
DES PME CAMEROUNAISES.

L'intensification de la concurrence internationale favorisée par l'ouverture actuelle des marchés a fortement modifié l'environnement d'intervention des petites entreprises. Ce nouveau contexte dans lequel évoluent les PME camerounaises affecte les activités encore fragiles des ces entreprises. En effet, l'ouverture des marchés et la forte concurrence qu'elle implique a des effets néfastes sur les activités des PME camerounaises, qui peuvent également bénéficier des opportunités qu'offre l'entrée en vigueur des Accords de partenariat économique avec l'Union Européenne.

A- LES LIMITES DE L'OUVERTURE DES MARCHES.

Les activités des PME sont principalement orientées vers la satisfaction d'un besoin clairement identifié, avec des moyens limités. L'ouverture des marchés entraine l'intensification de la concurrence qui modifie l'espace d'intervention des petites entreprises. Les effets néfastes de l'ouverture des marchés sur les activités de PME se ressentent dans la baisse des activités des PME, la disparition des petites entreprises, la dépendance de l'économie nationale.

1. La diminution des activités des PME.

Les PME camerounaises développent des activités dans plusieurs secteurs de l'économie nationale. La forte concurrence induite par l'ouverture des marchés affecte fortement les activités des PME. En effet, la PME camerounaise n'est pas prête pour affronter

113 Ibid. p. 748

la concurrence internationale.114 La difficulté à obtenir du capital fragilise les désirs de développement et de croissance des PME. Les activités des PME sont très fragiles du fait de la qualité des produits, de la technologie utilisée, et du manque d'action marketing afin de renforcer leur proximité avec les clients. Les PME évoluant au sein d'un marché précis dans une région donnée, l'introduction de nouveaux produits très concurrentiels dans ces marchés fragilise les positions acquises et déstabilise les activités des PME du secteur.

Les PME du secteur agroalimentaire par exemple font face à une concurrence avec la présence de plusieurs produits concurrents sur les marchés. La baisse de la rentabilité des entreprises rend précaire leurs activités de production. En effet, l'ouverture des marchés pousse les PME à se concentrer davantage sur leur domaine d'activité stratégique pour y concentrer tous leurs efforts techniques, marketing et commerciaux pour résister à la concurrence et y faire face sur le long terme afin de résister aux possible changement des équilibres et conserver des parts de marchés acquises depuis longtemps. Ainsi, la fragilité et la diminution des activités de nombreuses PME peuvent entrainer la disparition de plusieurs petites unités de production qui ne peuvent pas survivre dans un contexte de concurrence intense.

2. La disparition des petites entreprises.

La forte concurrence induite par l'ouverture des marchés fragilise fortement les activités des PME. En effet, la PME africaine souffre du manque d'organisation interne, qui a pour corollaire une gestion défectueuse dans les petites entreprises.115 Dans cette optique, l'adaptation de leurs activités aux changements de l'environnement notamment en termes de qualité des produits est difficile. Plusieurs PME fragilisées et non rentables sont appelées à arrêter leurs activités.

Les conséquences de la disparition des PME sont importantes notamment sur le plan social. En effet, les entreprises qui arrêtent leurs activités pour non rentabilité mettent leurs personnels au chômage. Les PME jouent un rôle important dans l'absorption de la main d'oeuvre, la répartition des richesses et l'amélioration des conditions de vie des populations.116 En effet, contrairement aux grandes entreprises qui sont concentrées dans les grandes métropoles, les PME sont reparties sur l'ensemble du territoire, dans les campagnes comme dans les villes. Ainsi la diffusion de la technologie, la promotion de l'emploi et la stabilité

114 David FONGANG, op cit, p. 45

115 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de l'Afrique, op cit, p.59

116 Conseil Economique et Social, promotion et financement des PME nationales, op cit p.42

sociale des régions sont fortement assurées par les PME. Dans ce sens, l'ouverture des marchés et la déstabilisation des équilibres acquis entraine une précarité certaine pour les activités des petites unités de production. L'ouverture des marchés peut favoriser la disparition des PME, rendant l'économie nationale dépendante des grandes entreprises étrangères et des firmes multinationales.

3. La dépendance de l'économie nationale.

La plupart des grandes entreprises au Cameroun sont soit la propriété des investisseurs étrangers, soit des filiales des grandes firmes multinationales. Le tissu industriel Camerounais repose alors grandement sur les grandes entreprises industrielles étrangères. En effet, l'internationalisation des échanges est incompatible avec le protectionnisme.117 L'ouverture des marchés camerounais sera davantage accentuée avec l'entrée en vigueur prochaine des Accords de Partenariat Economique avec l'Union Européenne,118 dont la réciprocité qu'il implique entrainera une intensification de la concurrence internationale. En effet, les principaux produits d'exportation des pays ACP reposent essentiellement sur les ressources naturelles et sur les produits de l'agro-industrie notamment la banane, le cacao, le café... Ces produits constituent des matières premières pour les industries européennes, dont les produits finis issus de cette transformation seront forcement exportés et vendus sur les marchés des pays ACP à des prix très compétitifs du fait de la diminution des droits de douane favorisée par la mise en application des APE.

Dans ce contexte d'hyper concurrence, la survie des PME est grandement menacée, et la probable disparition de certaines d'entre elle laisse l'économie nationale dépendante des firmes multinationales. En effet, les PME sont les véritables entreprises locales, et leur répartition sur l'ensemble du territoire nationale diffuse l'industrialisation dans toutes les régions.119 Cependant, l'ouverture des marchés peut également présenter des avantages pour les PME camerounaises qui peuvent également tirer profit de la réciprocité et permettre au Cameroun diversifier ses produits d'exportation.

117 David FONGANG, La PME africaine face à la mondialisation, op cit, p.41

118 Confère l'accord d'étape vers un accord de partenariat économique entre la Communauté Européenne et ses Etats membres d'une part, et les Etats de l'Afrique Centrale d'autre part du 17 décembre 2007.

119 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de l'Afrique, op cit, p.29

B- LES OPPORTUNITES DE L'OUVERTURE DES MARCHES POUR LES PME CAMEROUNAISES.

L'ouverture des marchés facilite la circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes. Les PME camerounaises peuvent saisir plusieurs opportunités de l'ouverture des marchés, principalement en termes de transfert de technologie, de coopération et de partenariat, de nouveaux débouchés.

1. L'accès à la technologie.

L'ouverture des marchés diffuse la technologie dans tous les domaines, et aucun ne semble échapper aujourd'hui au phénomène de technologie, principalement dans la transformation des produits. La technologie accroît les rendements, bouleverse les moeurs, accélère la croissance et multiplie les richesses par un rythme prodigieux.120 Le transfert des technologies est très important dans l'industrialisation des entreprises. Les PME camerounaises pour ne pas être à l'écart de l'évolution technologique doivent intégrer de nouvelles technologies pour améliorer la qualité de leur production.

En effet, le transfert des technologies peut revêtir plusieurs aspects, vertical ou horizontal, contractuel ou non. Verticalement, le transfert peut se faire d'un centre de recherche à une PME. A ce stade, il provient de la recherche scientifique ou de l'ingénierie ; et le transfert horizontal est le fait d'une adaptation d'un domaine d'application à un autre domaine.121 Le transfert des technologies contractuel ou non de la connaissance ou du savoir se fait entre une personne et une autre, une personne et une organisation, une entreprise et une autre.122 Les PME sont en effet de vaste champs d'expérimentation des diverses technologies. Malgré leur faible taille et leurs ressources limitées, les PME ne s'écartent pas du champ technologique dans lequel elles s'insèrent. Les PME sont capables de maitriser certains créneaux sophistiqués, et surtout des technologies relativement simples, peu automatisées convenant à des productions d'échelle.123

2. La coopération et le partenariat.

L'ouverture des marchés et l'intensification des échanges qui en résulte favorisent la mise en oeuvre des relations de coopération et de partenariat en faveur des PME. Dans le

120 Ibid. p. 99

121 David FONGANG, La PME africaine face à la mondialisation, op cit p.123

122 Ibidem.

123 A. S. AHMED, La promotion des transferts de technologie des PME vers les pays en développement : implications pour les politiques des pouvoirs publics et instruments applicables, Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, CNUCED 1982, p.19

domaine de l'entreprise, la coopération désigne le développement des circuits de collaboration entre entreprise pour optimiser leurs activités.124 Le développement des relations de coopération aboutit à la mise en oeuvre des partenariats qui désignent des accords formels entre deux ou plusieurs parties qui ont convenu de travailler en coopération dans la poursuite d'objectifs communs. Ainsi, les partenaires sont des personnes qui se mettent ensemble pour promouvoir ou développer le secteur des PME.

Au Cameroun, le développement de la coopération et du partenariat en faveur des PME a favorisé la mise en place de plusieurs organismes issus de la coopération multilatérale, et principalement orientés vers le financement des PME. Il s'agit de :

· Le Centre de Création des Entreprises de Yaoundé (CCEY) : qui est un projet de la coopération canadienne privatisée en 1997. la mission est de contribuer au développement du secteur privé camerounais en fournissant aux PME des services intégrés de logistique, d'appui à la gestion, de formation et de financement.

· PRO-PME Financement : est une société anonyme avec conseil d'Administration constituée par la coopération canadienne à travers le projet de Renforcement de la PME camerounaise mise en place en 1994 avec pour but d'élaborer l'implantation d'un établissement financier spécialisé dans l'octroi des crédits aux PME camerounaises.

· Le Micro-Projet Productif en Faveur des Femmes au Cameroun (MPPFCAM) : est aussi une initiative de la coopération canadienne. C'est une initiative qui finance les activités génératrices de revenus en faveur des femmes. Ce projet a abouti à la mise en place de la coopération d'Epargne et de Crédit des Promoteurs (CECPROM) qui opère à Douala et Yaoundé.

La coopération et le partenariat développés au profit des PME visent la résolution du problème crucial du financement des petites entreprises au Cameroun, le financement des PME étant en amont de la compétitivité et la recherche de nouveaux débouchés.

3. Les nouveaux débouchés.

L'ouverture des marchés apporte également de nouveaux débouchés pour les PME. En effet, la réciprocité que prône la mise en application prochaine des Accords de Partenariat

124 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 552

Economique doit redynamiser les activités des PME pour entrevoir une production de qualité destinée aux marchés étrangers très concurrentiels.

Dans ce contexte, les PME camerounaises apparaissent comme ayant un fort potentiel à l'exportation. Les produits tels que les jus naturels issus de certaines d'entre elles sont susceptibles de trouver de nouveaux débouchés hors des frontières nationales. Dans ce sens, la forte concurrence induite par l'ouverture des marchés doit être comme un facteur qui stimule la compétitivité des PME et permettre à ces dernières de saisir les opportunités qu'offre la libéralisation du commerce international. En effet, les PME africaines peuvent gagner dans la pratique du commerce international si la qualité de leurs produits est améliorée.125 Ainsi, pour que les PME camerounaises survivent dans le contexte actuel de forte concurrence, elles doivent développer des stratégies de compétitivité pour gagner ou conserver des parts de marché et envisager une internationalisation pour rechercher et conquérir de nouveaux marchés internationaux.

L'étude de la compétitivité et de l'internationalisation des PME camerounaises nécessite la prise en compte du contexte environnemental dans lequel évolue ce type d'entreprises. Il s'agit de dresser l'état des lieux de la situation de l'environnement des affaires au Cameroun dont le diagnostic présente des entraves importantes pour le développement des PME. En effet, les performances des PME dépendent aussi bien des facteurs internes qu'externes. Les entraves internes à l'entreprise correspondent principalement aux difficultés d'approvisionnement en matières premières, aux techniques et technologies de production peu appropriées, à l'insuffisance de respect des normes et standards de qualité, l'insuffisance qualitative et quantitative des ressources humaines, aux difficultés d'accès aux marchés extérieurs. Les difficultés liées à l'environnement se résument en l'absence d'une réelle politique de financement des PME, qui stéréotype leurs activités, et les condamne à un développement limité.

Cependant, les PME camerounaises ont démontré leurs capacités à se développer malgré le climat austère dans lequel elles évoluent et les nombreuses difficultés qu'elles rencontrent. Ceci est dû au fait de la grande souplesse de leurs activités, de la connaissance et la proximité de leurs marchés, de la disponibilité des matières premières, qui leur permettent d'avoir une place importante dans le paysage économique camerounais. Cette importance est démontrée par leur participation à la production des richesses, à la contribution à la valeur

125 Jean Pierre SALLENAVE, Les PME face aux marchés étrangers, Les Editions d'organisation, Paris 1978, p. 37

ajoutée nationale, à l'industrialisation et à la création des emplois. Dans cette logique, les effets de l'ouverture des marchés et la forte concurrence qu'elle induit a des conséquences néfastes sur les activités des petites entreprises. En effet, l'entrée en vigueur prochaine des APE avec l'Union Européenne intensifiera davantage cette concurrence qui a pour principales origines les producteurs locaux, les importateurs, les firmes multinationales. Ainsi, une analyse de Michael PORTER montre que les cinq principales forces concurrentielles ont une forte influence sur le développement des PME Cameroun.

Dans cet environnement hyper concurrentiel, la survie et le développement des PME dépend des stratégies de compétitivité développées par ces entreprises pour faire face à la concurrence. En effet, l'intégration de la concurrence dans les activités des PME, favorise l'amélioration de la qualité des produits les rendant plus compétitifs et plus aptes à chercher de nouveaux débouchés par l'internationalisation, notamment dans la sous région Afrique centrale.

DEUXIEME PARTIE : LE DEVELOPPEMENT DES PME

CAMEROUNAISES FACE A L'OUVERTURE DES MARCHES.

CHAPITRE III : LA COMPETITIVITE DES PME CAMEROUNAISES FACE A LA

CONCURRENCE.

La forte concurrence induite par l'ouverture des marchés nécessite la compétitivité des PME camerounaises de tous les secteurs. Les PME camerounaises ne sont pas prêtes pour affronter la concurrence internationale ;126 la compétitivité apparaît ainsi comme le principal moyen de la survie de ce type d'entreprise. En effet, la compétitivité désigne la capacité pour un individu, une entreprise ou un Etat de satisfaire les attentes des consommateurs en faisant face aux actions des concurrents127. La compétitivité des petites entreprises permet d'intégrer les aspects de la concurrence dans leurs activités. Ainsi concernant les PME camerounaises, la prise en compte des éléments extérieurs à l'entreprise favorise leur compétitivité, de même que l'intégration des stratégies marketing dans leur chaine de production et de commercialisation.

SECTION I : LES FACTEURS FAVORISANT LA COMPETITIVITE DES

PME CAMEROUNAISES.

Les éléments favorisant la compétitivité des PME facilite la mise en oeuvre des stratégies développées par les entreprises, et intègre un apport des pouvoirs publics en terme d'encadrement. En effet, un pays qui fonctionne en économie ouverte doit être capable de promouvoir sur son territoire des entreprises susceptibles de proposer des biens et des services correspondant à des demandes solvables, dans des conditions compétitives par rapport à leurs homologues situés à l'étranger et avec lesquels il est en concurrence. 128 Les facteurs qui favorisent la compétitivité des PME se résument en l'encadrement de leurs activités, et la recherche de l'information dans l'environnement dans lequel l'entreprise souhaite se développer.

A- L'ENCADREMENT DES PME.

La spécificité des petites entreprises nécessite un encadrement certain pour assurer leur développement face à une forte concurrence. L'encadrement des PME permet à ce type d'entreprise de faire face aux difficultés auxquelles elles sont confrontées dans leur

126 David FONGANG, La PME africaine face à la mondialisation, op cit p.49

127 Michael PORTER, l'avantage concurrentiel, op cit, p.54

128 Alain IRIBARNE, PME, innovation technologiques et compétitivité économique, Revue d'économie industrielle, Aix-en-Provence, n° 38 septembre 1986.

environnement. En effet, les principales difficultés rencontrées par les PME sont liées aux difficultés de financement, à la méconnaissance des marchés, à une déficience de compétences managériales, et à l'absence d'informations.129 Les PME ont alors besoin des structures d'encadrement afin de faciliter le développement de leur compétitivité.

L'importance prise par le secteur des PME dans la plupart des pays industrialisés ou en voie de développement a emmené les pouvoirs publics à mettre en oeuvre des structures ou organismes chargés de l'encadrement et de l'accompagnement des petites entreprises. Au Cameroun le suivi des activités des PME est fait par des structures d'encadrement, notamment les missions institutionnelles du Ministère en charge des PME, de quelques organismes internationaux, qui mettent en place des mesures d'appui à la promotion, au développement et à la compétitivité des PME.

1. Les structures d'encadrement des PME au Cameroun.

L'encadrement des PME au Cameroun est assuré par plusieurs organismes institutionnels, des organisations patronales et des associations des PME, qui participent différemment au développement du secteur des PME au Cameroun.

1.1- Le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat.

Les PME jouent un rôle très important dans le tissu économique et social au Cameroun. La prise en compte de cette importance marque la création d'un Ministère en charge des petites entreprises, et de l'économie sociale grandement développée dans le secteur informel. En effet, c'est pour répondre aux besoins d'encadrement et d'information que le Gouvernement camerounais a mis en place un Ministère en charge des PME. Le MINPMEESA est créé le 8 décembre 2004 par le décret présidentiel N° 2004/320 portant organisation du Gouvernement. Ce département ministériel qui entre dans la scène institutionnelle a pour principale mission l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation de la politique du Gouvernement en matière de développement des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'artisanat.

129 O. TORRES, L'entrepreneuriat face à la globalisation, Edition EMS, Management et société, Genève 2000, p.84

Les missions du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'artisanat sont principalement130 :

> La promotion et l'encadrement des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat ;

> La constitution en liaison avec les organisations professionnelles d'une banque de données et de projets à l'intention des investisseurs dans le secteur des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat ;

> Du suivi de l'activité des organismes d'assistance aux petites et moyennes entreprises et de l'artisanat ;

> De la promotion des produits des petites et moyennes entreprises et l'artisanat, en liaison avec les organisations professionnelles concernées ;

> Du suivi des organisations professionnelles des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat ;

> Du suivi de l'évolution du secteur informel et les études y relatives ;

> De l'identification et de l'étude des possibilités de migration des acteurs du secteur informel vers l'artisanat et les micro-entreprises ;

> De l'étude de toutes les mesures visant à favoriser l'information et la formation des acteurs du secteur informel.

Ces missions du MINPMEESA prennent en compte tous les aspects de l'encadrement des PME au Cameroun. En effet, les principales aides ressenties par les PME se résument à la facilitation par le Ministère de leur participation aux fora et foires nationaux et internationaux, la mise en place d'un guichet unique de création d'entreprises afin d'alléger les procédures, de même que l'aide au financement des PME de transformation à travers le PACD/PME. Cependant, les activités administratives du MINPMEESA ne favorisent pas la mise en oeuvre opérationnelle de ses missions en faveur des PME.

130 Ces missions sont définies dans le décret présidentiel n° 2005/090 du 29 mars 2005 portant organisation du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat.

Dans plusieurs pays en général, l'encadrement des PME est assuré par une agence spécialisée qui rend plus opérationnel les aides et les politiques gouvernementales en faveur des PME. Au Sénégal par exemple, l'Etat a pris l'initiative de mettre en place un cadre institutionnel et juridique de promotion des PME articulé autour des structures et des mécanismes de dialogue et de partenariat avec les opérateurs, les institutions représentatives des PME et les partenaires au développement. Les mesures de soutien reposent sur la participation effective de tous les acteurs socio-économiques dans leur formulation et l'instauration d'un climat social favorable aux investissements et au développement des entreprises. Ainsi, le Sénégal dispose d'une loi d'orientation relative à la promotion et au développement des PME, mise en oeuvre depuis 2007, elle-même issue de la Charte des PME élaborée en 1999. Cette loi vise la définition de la PME, les dispositions relatives au financement des PME, aux fonds d'aménagement régionaux, à l'accès aux marchés étrangers, aux allègements et dispositions d'ordre fiscal, aux rôles des organisations patronales, aux obligations des bénéficiaires des mesures d'aide. L'opérationnalisation de toutes ces mesures est assurée par une agence de promotion des PME.131

Au Cameroun, la Japan International Cooperation Agency a mené une étude pour la formulation d'un plan directeur pour le développement des PME. Il en ressort que l'encadrement de ce type d'entreprises n'est pas effectif au Cameroun, et les politiques gouvernementales difficilement opérationnalisées. Ainsi, l'encadrement institutionnel des PME pour favoriser leur compétitivité face à la concurrence internationale doit intégrer de nouvelles structures qui doivent agir en synergie. et faciliter l'opérationnalisation des politiques gouvernementales en faveur des PME. ( document 1 en annexe).

1.2- Le comité de compétitivité.

Le comité de compétitivité est créé par Décret N° 97/235 du 31 décembre 1997, du Président de la République, pour contribuer à travers le dialogue Etat/ secteur privé, à l'amélioration de l'environnement des affaires et de la compétitivité de l'économie.

Le comité de compétitivité a pour missions d'identifier les obstacles à la compétitivité de l'économie ; de proposer toutes mesures visant à abaisser les coûts de facteurs et de transaction, et à accroitre l'attractivité du Cameroun à l'investissement privé ; de suivre dans l'intérêt des parties la mise en oeuvre des décisions arrêtées et des reformes mises en oeuvre.

131 www.senegal-entreprises.net

Ainsi, le comité de compétitivité ne s'occupe pas spécifiquement de la compétitivité des PME, mais de l'économie camerounaise en général.

1.3- Les organismes d'encadrement des PME au Cameroun.

L'encadrement au plan administratif et institutionnel des PME est fait par l'instauration des organes de gestion à côté des organes d'accompagnement. D'une manière générale l'encadrement des PME a pour objet le développement des ressources humaines, le renforcement des capacités, les appuis financiers et matériels, les textes ou lois susceptibles de protéger le promoteur vis-à-vis des pratiques d'autres administrations, voire accorder à ce dernier une reconnaissance et des régimes préférentiels. En effet, il est nécessaire de fournir aux PME africaines toute l'assistance stimulant leur compétitivité face à des produits plus originaux.132 Les services d'appui dans les domaines de la technologie, de la formation des compétences et de la commercialisation sont essentiels pour qu'une PME obtienne de bons résultats et soit compétitive.133 Les Etats africains doivent faciliter le regroupement des PME afin de favoriser leur développement, et mettre des moyens à la disposition des organismes d'encadrement et d'accompagnement des PME.134

Au Cameroun, les organes d'encadrement des PME sont nombreux, même si leur appui ne se fait ressentir par certaines PME qui évoluent en solitaires. Cependant, les activités des PME sont suivies par quelques organes et associations non gouvernementaux.

1.3.1- le Groupement Inter patronale du Cameroun.

Le GICAM a été créé le 12 juin 1957 et s'appelle alors Groupement Interprofessionnel pour l'Etude et la Coordination des Intérêts Economiques. C'est en novembre 1992 qu'il devient le GICAM. Il regroupe 207 membres dont 15 associations et syndicats professionnels. Le GICAM est une organisation patronale majeure, représentative des entreprises du Cameroun, quelle que soit leur taille ou la nationalité de leur capital. Plusieurs promoteurs de PME représentant différentes filières et branches d'activité reçoivent l'aide comme adhérent au GICAM parce que ce dernier apporte des solutions concrètes à leurs problèmes en termes d'études, de conseil et de formation.

132 B. SPAHT, The institutional invironment and communities of small firms, IDS Bulletin, vol. 23, n°3 mars 1992, p.8

133 Renforcer la compétitivité des petites et moyennes entreprises africaines, Rapport de la Commission Economique pour l'Afrique 2004, p.49

134 Idem.

1.3.2- La Patronale des PME.

La Patronale des PME est un organe regroupant aujourd'hui 126 PME membres actifs dans le conseil aux entreprises, hôtellerie et Tourisme, l'Agro-industrie, le transit, les BTP, le textile, les NTIC, la maintenance industrielle, l'exploitation forestière, la micro finance, la boulangerie, l'énergie, les cosmétiques, etc. La Patronale des PME facilite la recherche des financements aux PME, ainsi que la mise en oeuvre des partenariats commerciaux entre PME.

1.3.3- Le Groupement des PME du Cameroun.

Le Groupement des PME du Cameroun est une association de promoteurs des PME mise en place en 2005 pour créer un cadre de concertation propre aux PME camerounaises. Le GPMECAM collabore avec le MINPMEESA dans la mise en oeuvre des missions institutionnelles du ministère et le développement des stratégies efficaces de promotion des PME au Cameroun. Le GPMECAM est dirigé par un secrétariat permanent et possède des démembrements dans toutes les régions du Cameroun favorisant la mise en oeuvre de sa vision du développement des PME.

1.4- Les organismes internationaux.

L'encadrement des PME camerounaises pour assurer leur développement et leur compétitivité est également assuré par certains organismes internationaux. Il s'agit notamment de la Société Financière Internationale, et de la Commission Economique pour l'Afrique.

1.4.1- La Société Financière Internationale.

La Société Financière Internationale qui est une filiale de la Banque Mondiale propose une gamme diversifiée de service en faveur des entreprises camerounaises. En effet, la SFI réalise des études dans le domaine du développement de l'entrepreneuriat privé dans les pays de l'Afrique subsaharienne, et encourage les investisseurs internationaux à intégrer les secteurs porteurs. La SFI met également des financements à la disposition des entreprises africaines, mais dont les conditions d'éligibilité ne sont pas toujours à la portée des PME camerounaises.

Afin d'accroitre les investissements, la Société Financière Internationale fournit une assistance technique pour améliorer le climat des affaires, mobiliser l'investissement et renforcer les capacités des PME en Afrique pour favoriser leur développement dans le contexte de la mondialisation.

Graphique 5 : priorités stratégiques de la SFI pour le développement des PME en
Afrique.

Source : International Finance Corporation, World Bank Group 2008.

1.4.2- La Commission Economique pour l'Afrique

La Commission Economique pour l'Afrique réalise régulièrement des études sur l'environnement économique du Cameroun. La CEA propose ainsi des rapports sur la compétitivité des entreprises et celle des PME en particulier. Le rapport 2004 de la CEA sur le renforcement de la compétitivité des PME africaines montre que l'encadrement est un facteur essentiel de la compétitivité des PME du fait de la fragilité de leurs activités.135

La compétitivité des PME requiert donc la mise en place des moyens technologiques et commerciaux inhérents aux entreprises. Ces efforts de performance doivent être encadrés par un cadre règlementaire favorable et un appui institutionnel au profit des PME pour une assistance à leurs activités. Le graphique suivant présente le cadre pour l'appui au développement des PME, qui combine les moyens technologiques internes à l'appui institutionnel externe favorisant la compétitivité des PME.

135 Commission Economique pour l'Afrique, rapport sur le renforcement de la compétitivité des PME africaines, CEA 2004.

Graphique 6 : cadre pour l'appui au développement des PME.

NIVEAU B : NIVEAU EXTERNE

NIVEAU A NIVEAU INTERNE

RESEAUX ET
REGROUPEMENT

Apports à l'apprentissage

Propriétaire directeur

Préalables pour l'apprentissage

Moyens technologiques

COMPETITIVITE

Moyens de
commercialisations

Efforts
technologiques

Main d'oeuvre

APPUI INSTITUTIONNEL :

· Règlement et politique

· Intervention directe

I Assistance financière
I Service non financier

Source : rapport sur le renforcement de la compétitivité des PME africaines, CEA 2004

2. Les mesures d'appui à la compétitivité des PME camerounaises.

Les PME éprouvent de nombreuses difficultés à affronter la concurrence instituée par l'ouverture des marchés. La plupart des pays qui ont développé leur secteur privé ont mis en place des moyens et instruments d'appui aux petites et moyennes entreprises.136 Ainsi, pour que les PME jouent pleinement leur rôle au sein de l'économie camerounaises, et être

136 J. SCHAER, Le chech-up de la PME, nouvelle édition, Les éditions d'organisation, Paris 1983, p. 42.

compétitives dans leurs différents marchés de plus en plus concurrentiels, des appuis à leur développement doivent les permettre de survivre dans un environnement trés concurrentiel. La promotion et l'encadrement des PME nécessitent la mise en place et le déploiement d'un ensemble réfléchi d'appuis et de soutiens en direction des PME en vue de favoriser leur compétitivité.137 Les mesures d'appui à la compétitivité des PME camerounaises portent essentiellement sur des appuis aux financements, la mise à niveau des PME et le développement des infrastructures favorisant l'évolution de leurs activités.

2.1- L'appui aux financements des PME.

La plupart des PME camerounaises souffrent d'un accès limité au financement, ce qui hypothèque leur émergence et leur développement. En effet, Le financement des PME est en amont de toute stratégie de compétitivité de ce type d'entreprises. Les exigences de personnel qualifiés, l'acquisition du matériel de production approprié, ou l'extension des activités sur un grand espace géographique nécessitent des moyens financiers importants pas toujours à la disposition des PME. L'accès aux financements formels en faveur des PME reste faible du fait du manque de confiance des banquiers, des craintes de non remboursement et de forte garanties exigées aux dirigeants des PME.138

L'appui aux financements des PME consistera pour le Gouvernement et les institutions orientées vers l'encadrement des PME à favoriser l'accès effectif des PME aux services financiers, particulièrement au capital de départ et au fond de roulement. Le soutien aux PME camerounaises dans le domaine financier consistera à aider ces entreprises à satisfaire aux exigences de la finance formelle, et de rendre le système financier plus accessible aux PME. En effet, depuis la disparition des fonds de garantie comme le FOGAPE ou le FONADER, le financement des petites entreprises est difficile du fait de l'absence d'une véritable politique de la part des pouvoirs publics. Le soutien actuel pour le financement des PME doit rendre le système financier plus accessible à ce type d'entreprise. Pour résoudre efficacement ce problème crucial pour la compétitivité des PME camerounaises, il convient d'envisager la création d'une banque de PME, accordant et encadrant le crédit à ce type d'entreprises, qui ont également besoin que leurs capacités soient renforcées.

137 Comité de compétitivité/GTZ, Etude diagnostique de la compétitivité de l'économie camerounaise, Volume 1, Yaoundé 2003.

138 Conseil Economique et Social, Promotion et financement des PME nationales, op cit, p.142

2.2- La mise à niveau des PME camerounaises.

L'encadrement des PME pour assurer leur compétitivité passe nécessairement par un appui au développement de leurs capacités. En effet, l'ouverture des marchés et le démantèlement des frontières économiques qui se profile avec la mise en application des Accords de Partenariat Economique avec l'Union Européenne nécessite de la part des PME camerounaises une structuration nouvelle afin de s'intégrer dans ce nouvel environnement et d'être compétitives au niveau international.

La vulnérabilité des petites entreprises nécessite le développement des mesures de mise à niveau des activités des PME et de formation des promoteurs. Les mesures de soutien en direction des PME visent en effet un appui multiforme pour promouvoir une dynamique de norme et qualité au sein des PME, vulgariser et mettre à la disposition des PME l'information à caractère industriel, commercial, économique, professionnel et technologique relative aux secteurs d'activité identifiés. Dans ce sens, le développement du potentiel des PME camerounaises leur permet de mettre en oeuvre des sous-traitances en faveur des grandes entreprises, et diversifier leurs domaines d'activité stratégique. La sous-traitance apparait en effet comme un moyen de compétitivité et de développement des activités des PME dans un marché dominé par les grandes entreprises.139 Certaines PME camerounaises comme CEGELEC, opérant dans le secteur de l'électromécanique a pour principal marché les grandes entreprises dont elle est un sous-traitant. Dans cette logique un appui institutionnel peut porter sur le développement des partenariats avec les grandes entreprises pour la mise en oeuvre des activités de sous-traitance en faveur des PME évoluant dans des domaines d'activité clairement identifiés.

Au Cameroun, les mesures de mise à niveau des PME sont principalement développés par le MINPEESA, et s'orientent vers les besoins d'appui au financement, à l'amélioration de la production, le respect des normes et qualité, la formation des ressources humaines adaptées au domaine d'activité, le renforcement des capacités managériales des dirigeants, et surtout le développement des infrastructures favorisant l'accès des PME aux marchés, de même que faciliter la participation des PME camerounaises à des fora nationaux et internationaux afin qu'elle développent des possibilités d'internationaliser leurs activités.

139 Jean NGANDJEU, L'Afrique contre son indépendance économique, diagnostic de la crise actuelle, L'harmattan, Paris 1988, p.217

2.3- Le développement des infrastructures.

Le manque d'infrastructures est l'un des principaux facteurs néfastes à la compétitivité de l'économie camerounaise.140 La compétitivité des PME passe fortement par la disponibilité des infrastructures en qualité et en quantité pour favoriser le développement des activités des PME et faciliter leur accès aux différents marchés. En effet, un appui important à la compétitivité des PME camerounaises consiste pour les pouvoirs publics à développer des infrastructures industrielles. La conquête des marchés extérieurs est une condition essentielle pour l'industrialisation des entreprises et de l'économie camerounaise.141

Au Cameroun, il apparait cependant que le manque d'infrastructures limite fortement le développement des entreprises. La stratégie de diversification de la croissance repose sur le développement du capital humain, accompagné d'une amélioration comparable du volume et de la qualité du capital physique, particulièrement les infrastructures de base qui constituent le socle essentiel sur lequel se bâtit la compétitivité d'une économie.142 Ainsi, le développement des infrastructures qui est le fait des pouvoirs publics contribue à l'accroissement et à l'optimisation des activités des petites entreprises camerounaises. En effet, l'absence d'infrastructures à caractère économique comme les infrastructures de transport (routes, ponts, chemin de fer, aéroports, ports) ou les infrastructures de production (énergie, réseaux d'adduction d'eau, télécommunication) agissent dans la performance des PME, et facilitent leur accès à de nouveaux marchés. De même, le manque d'infrastructures reliant les marchés de la sous région CEMAC limite le développement international de ces entreprises. Les mesures d'appui visent également la mise à la disposition des PME camerounaises d'une information compétitive afin d'améliorer leur connaissances des marchés, ainsi que les moyens de leurs compétitivité.

B- L'INFORMATION EN FAVEUR DES PME.

La mise en place des mesures d'appui au renforcement de la compétitivité des PME camerounaises passe fortement par la mise en place d'une information compétitive en faveur des petites entreprises. L'information constitue un véritable outil de la performance des entreprises.143 Dans le contexte actuel de concurrence généralisée, les PME doivent optimiser

140 Comité de compétitivité/GTZ, Etude diagnostique de la compétitivité de l'économie camerounaise, op cit, p. 59

141 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de l'Afrique, réflexion sur un modèle d'intégration économique, op cit, p. 9

142 Document de stratégie de développement des Petites et Moyennes Entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat, MINPMEESA, aout 2009, p.60

143 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 10

la connaissance de leurs différents marchés pour favoriser leur implantation durable. En effet, l'information sur l'environnement est nécessaire pour concevoir, bâtir, coordonner et piloter le plan d'ensemble des actions commerciales pour faire face à la concurrence.144 Dans le cadre de la recherche et de la diffusion de l'information compétitive au Cameroun, ainsi que son utilisation efficiente par les PME montre l'importance de l'information dans l'environnement concurrentiel, ainsi que les sources d'information disponibles pour les PME.

1- La portée de l'information pour les PME camerounaises.

La maitrise de l'information aide les entreprises à développer les marchés. Dans les pays en développement, les PME souffrent d'un manque d'information sur les solutions disponibles et les signaux du marché, tant locaux qu'extérieurs.145 La maitrise de l'information pour les PME permet à ce type d'entreprise d'identifier les secteurs porteurs à fort potentiel de croissance, la maitrise de l`environnement, ainsi que l'intégration des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans la compétitivité des PME camerounaises.

1.1. L'identification des marchés à fort potentiel de croissance.

Une bonne information est le début de la compétitivité d'une entreprise, en permettant à celle-ci d'identifier les secteurs d'activités porteurs et des marchés à fort potentiel de croissance. Dans ce sens, les pouvoirs publics doivent favoriser la circulation de l'information sur la réglementation et les programmes publics d'appui aux PME, ainsi que les prix pratiqués sur les marchés, les bonnes pratiques commerciales et les possibilités pour les PME de s'entraider et de s'instruire mutuellement. En effet, plus la circulation de l'information est rationnelle, plus les marchés sont efficients, équitables et rentables.146

Au Cameroun, plusieurs promoteurs de PME s'investissent dans des domaines d'activités très concurrentiels où la conquête et la conservation des parts de marchés s'avèrent être difficiles. C'est le cas de la plupart des PME qui évoluent dans le marché de l'agroalimentaire, notamment la production du café soluble et du thé, à cause de la forte concurrence des multinationales présentes sur le marché camerounais, à l'instar de NESCAFE ou LIPTON. Ce qui nécessite une bonne connaissance de l'environnement dans lequel souhaite se développer une PME, du fait de la fragilité de leurs activités.

144 Pascal PY, Concevoir et piloter un plan d'actions commerciales, les Editions d'Organisation, Paris 2006, p.29

145 P.K. FOKAM, L'entrepreneur africain face au défi d'exister, L'harmattan, Paris 1993, p. 41

146 Hervé GHANNAD, La Stratégie d'Entreprise, Edition de VECCHI, Paris 2004, p. 127

1.2. Une bonne connaissance de l'environnement.

La disponibilité de l'information en faveur des PME améliore la connaissance par les PME de l'environnement dans lequel elles évoluent. Ainsi, le développement d'une information compétitive en faveur des PME permet à ces entreprises de connaître les moyens et les programmes de financement disponibles dans leur environnement. La connaissance de l'environnement permet aux entreprises d'identifier les segments de marché porteurs pour leurs métiers, et d'y concentrer tous ses efforts pour s'implanter durablement dans un marché visé.147 Il s'agit pour les PME de s'adapter aux modifications permanentes de leur environnement. En effet, l'entrée en vigueur prochaine des Accords de Partenariat Economique doit dès lors être prise en compte par les PME camerounaises pour s'adapter à la recrudescence de la concurrence internationale. Dans le même ordre d'idée, les pouvoirs publics doivent mettre en place une stratégie de communication et d'information au profit des dirigeants des PME pour faciliter leur compréhension des accords et développer leurs aptitudes à y faire face en s'appropriant les outils de compétitivité à l'exemple des nouvelles technologies de l'information et de la communication.

1.3. L'intégration des NTIC dans la compétitivité des PME.

Les nouvelles technologies de l'information et la communication dans la perspective de la mondialisation ont donnés naissance à une économie nouvelle, celle de l'information. Cette modification supplémentaire de l'environnement des entreprises emmène de nouvelles perspectives dans le développement des PME. En effet, dans le contexte actuel de forte concurrence, les NTIC apparaissent comme des instruments de compétitivité certains dont la maitrise et l'utilisation ouvrent de nouvelles opportunités de développement. Cependant plusieurs PME n'intègrent pas cet aspect dans leurs activités, notamment du fait de la défaillance de formation du personnel, et du manque d'intérêt pour les NTIC que porte la plupart des dirigeants des PME camerounaises. Pourtant les NTIC sont devenues les moyens fondamentaux pour réduire les distances géographiques entre les entreprises et leurs marchés internationaux.148

Dans le contexte actuel d'ouverture des marchés et de forte concurrence, les PME camerounaises de tous les secteurs d'activités doivent intégrer les NTIC pour appuyer l'amélioration de leur compétitivité interne et internationale. Les NTIC sont également importantes dans le développement du commerce international à travers le commerce

147 C. HOARAU et R. TELLER, Création de la valeur et management de l'entreprise, Vuibert, Paris 2001, p. 37

148 G. DUPUY, Internet, géographie d'un réseau, Editions Ellipses, Paris 2003, p. 21

électronique.149 Pour les PME camerounaises, les principaux impératifs de compétitivité sont de rendre la production plus efficace, d'augmenter la quantité des produits offerts tout en améliorant leur qualité et en baissant leurs prix.150 Cette compétitivité est préalable nécessaire dans un environnement concurrentiel où l'utilisation des NTIC apparaît comme un véritable avantage comparatif. Dans un rapport pour le renforcement de la compétitivité des PME africaines, la Commission Economique pour l'Afrique présente le rôle des NTIC comme étant :

- Un puissant outil de communication interne dans l'entreprise et externe avec l'environnement de l'entreprise ;

- Un outil d'information sur les marchés et la concurrence, ainsi que la gestion des données ;

- Un outil de productivité qui permet par la sous-traitance entre autres, d'abaisser
les coûts de personnels de l'entreprise tout en élevant la qualité des produits ;

- Un outil souple de vente rapide, sans intermédiaire par le biais du commerce électronique.151

Au Cameroun, de nombreuses PME ne disposent pas d'accès à l'internet, de site web qui apparaît de nos jours comme un véritable instrument de crédibilité, de fiabilité et de communication des entreprises à travers le monde. De même les NTIC permettent aux PME de bénéficier des expériences des grandes entreprises par le biais d'internet qui est un outil du benchmarking.152 En effet le benchmarking est une véritable stratégie pour distancer ses concurrents dans un marché très compétitif.153 Il convient donc pour les PME de chercher les bonnes informations favorisant leur développement sur les marchés visés.

2- Les sources d'information dont disposent les PME.

Dans un environnement concurrentiel, les entreprises doivent maitriser leur environnement afin de s'implanter durablement sur leurs marchés respectifs. De même audelà de l'analyse de l'environnement marketing, les dirigeants des PME doivent connaître

149 Michel BATTIAU, Le commerce international, op cit, p.46

150 David FONGANG, La PME africaine face à la mondialisation, op cit, p. 127

151 Rapport sur le renforcement de la compétitivité des PME africaines, CEA 2004

152 G. DUPUY, Internet, géographie d'un réseau, op cit, p.67

153 Le benchmarking opérationnel permet de comparer les atouts opérationnels de deux entreprises d'un même rang, à travers le mix (produit, prix, communication, distribution) et à travers la politique des ressources humaines (formation, rémunération et gestion prévisionnelle des emplois). Tandis que le benchmarking stratégique quant à lui permet de faire un comparatif stratégique avec son principal concurrent en décodant le positionnement, l'ensemble des actifs stratégiques, les manoeuvres utilisées et les savoirs tangibles et intangibles.

leurs marchés spécifiques, et ont besoin d'informations afin de planifier les activités à venir. Les informations dont ont besoin les PME portent sur la connaissance des consommateurs, des concurrents et des fournisseurs qui permettent de prendre des décisions rationnelles à court et long termes.154 Les sources d'information compétitives dont disposent les PME peuvent être primaires ou secondaires leur permettant de recueillir des informations nécessaires pour le développement de leurs activités.155

2.1. Les sources d'information secondaires.

Les informations secondaires désignent les informations qui ont déjà été collectées une première fois à d'autres fins et que l'on va réutiliser, elles peuvent se trouver à l'intérieur de l'entreprise ou à l'extérieur, dans les associations professionnelles ou les publications officielles.156 La prise en compte de ces informations par une entreprise, permet à cette dernière de faire une économie de temps et d'argent, les informations secondaires sont alors plus adaptées aux PME du fait de la modicité de leurs moyens financiers.

Au Cameroun, l'accès aux sources d'informations secondaires est difficile. En effet, ces informations doivent être recueillies auprès des associations de PME comme la FENAP, le CCEY, la PARONALE ou le GPMCAM dont le fonctionnement n'est pas encore efficient, et dont les données sont indisponibles. De même, les chambres consulaires comme la Chambre de commerce, de l'industrie des mines et de l'artisanat, ou la chambre d'agriculture ne disposent pas d'informations pertinentes et valides capables d'orienter les PME dans leur quête d'une information compétitive. Les structures comme le comité de compétitivité ou le GICAM proposent des études pas toujours adaptées aux besoins d'information des PME, qui doivent alors recueillir certaines informations sur le marché.

2.2. Les sources d'informations primaires.

Les informations primaires sont directement collectées auprès des consommateurs, des intermédiaires, des représentants, des concurrents ou toute autre source appropriée, elles sont nécessaires pour compléter les informations secondaires ou lorsque ces dernières ne sont pas satisfaisantes.157 Les PME peuvent disposer de plusieurs sources d'informations primaires

154 Pierre K. FOKAM, L'entrepreneur africain face au défi d'exister, L'harmattan, Paris 1993, p. 58

155 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 116

156 Ibidem.

157 Idem.

telles que : l'observation, l'enquête par méthodologie qualitative, l'enquête à grande échelle, les données comportementales et l'expérimentation.158

Au Cameroun, de nombreuses PME n'effectuent pas d'études de marché avant le démarrage de leurs activités. En effet, les études de marchés portent principalement sur le recueil des informations primaires. Cependant les méthodes d'étude de marché portant sur les enquêtes sont couteuses et ne sont pas à la portée des PME du fait de leurs moyens limités. Ainsi pour recueillir des informations primaires, les PME peuvent utiliser l'observation dont le coût est relativement faible et avoir des informations sur leurs marchés afin de mettre en oeuvre des stratégies de compétitivité dont elles disposent.

SECTION II : LES STRATEGIES DE COMPETITIVITE DES PME.

Dans un environnement concurrentiel, lorsque les conditions d'encadrement et d'information en faveur des PME sont réunies, ces dernières peuvent développer des stratégies qui leur sont propres pour améliorer leur compétitivité. En effet, les PME camerounaises disposent de plusieurs outils pour améliorer leur production et se développer durablement sur leurs marchés tout en faisant face à la concurrence des produits étrangers très compétitifs. Les moyens de compétitivité dont disposent les PME et qu'elles doivent développer passent par la planification de leurs activités, l'innovation, la diversification, la spécialisation et l'adaptation. Les PME camerounaises doivent aussi développer un marketing opérationnel afin de mieux rentabiliser les stratégies de compétitivité dans un environnement concurrentiel.

A- LES MOYENS DE COMPETITIVITE DES PME.

Les PME disposent de plusieurs outils pour améliorer leur compétitivité et gagner des parts de marchés et faire face à la forte concurrence actuelle.

1- La planification des activités.

L'un des principaux objectifs d'une entreprise est sa pérennité sur le marché. Pour se développer une entreprise doit posséder deux fonctions, celle qui organise le métier de l'entreprise, et celle qui permet une réelle flexibilité afin de pouvoir s'adapter au mieux aux différents changements nécessaires.159 En effet, pour favoriser sa croissance les PME camerounaises doivent planifier leurs activités afin d'optimiser les atouts stratégiques et opérationnels présents au sein de l'entreprise. La planification peut se définir comme étant un

158 Idem.

159 Hervé GHANNAD, La Stratégie d'Entreprise, op cit, p. 58

processus de sélection continuelle des actions propres à affronter les changements du milieu environnant d'une manière avantageuse pour l'entreprise.160 Elle permet de fournir le support structurel nécessaire à la réalisation des objectifs ou à la mise en oeuvre des plans. La planification a donc pour vocation de définir les taches et de les articuler entre elle afin d'atteindre un objectif.161 Il apparaît nettement que la compétitivité des PME passe forcement sur une planification stratégique de leurs activités.

Au Cameroun, de nombreuses PME n'intègrent pas cette vision stratégique de la planification dans leur recherche de compétitivité. Plusieurs d'entre elles n'étalent pas leurs activités et leurs objectifs sur une certaine période afin de prendre en compte les mutations survenues dans l'environnement, et maitriser les écarts entre les réalisations et les objectifs. Plusieurs PME camerounaises notamment celles opérant dans la production et la commercialisation interviennent dans le marché sans planifier leurs activités. La planification stratégique est en effet, un outil important dans la compétitivité des PME car elle permet de maitriser les couts de production et de concentrer les efforts de l'entreprise dans l'atteinte des objectifs par l'amélioration de l'organisation interne des PME. La maitrise des coûts issue de la planification favorise la compétitivité par les prix qui deviennent concurrentiels du fait de la diminution des couts de production, de même que la planification développe la capacité d'innovation des PME.

2- L'innovation.

Dans un contexte de forte concurrence, les PME camerounaises doivent développer de nouveaux produits pour davantage gagner des parts de marché. Elles ont en effet l'avantage de se trouver à proximité de leurs marchés, pouvant même à travers l'observation mieux appréhender les besoins de leurs consommateurs. L'innovation apparaît comme une arme importante de l'attaque concurrentielle permettant à une entreprise de prendre une avance technologique ou commerciale sur ses concurrents.162 En effet, « la nouveauté fait vendre »163 et de nombreuses PME doivent intégrer cet aspect pour se pérenniser, notamment celle opérant dans le domaine industriel, agroalimentaire, ou dans les services.

Le développement de l'innovation n'est pas perceptible au sein de la plupart des PME camerounaises. En effet, la mise en oeuvre des nouveaux produits nécessite des moyens importants, ainsi qu'une forte implication de l'ensemble des atouts de l'entreprise dans le

160 Michael I. KAMI, Fécondité de la planification d'entreprise, Tendance actuelle, Paris 1976, p. 161

161 René A. THIETARD, Le management, Que sais-je ? PUF, 4e édition, Paris 1982, p.123

162 Pascal PY, Conquérir de nouveaux clients, 2e édition, Les Editions d'Organisation, Paris 2005, p. 67

163 Hervé GHANNAD, La Stratégie d'Entreprise, op cit, p. 106

processus de recherche et développement. De plus l'absence des services des recherche et développement au sein des PME ne facilite pas la mise en oeuvre des innovations. Pour combler ce déficit en recherche et développement des PME camerounaises, qu'a été mise en oeuvre la convention de partenariat entre le MINPMEESA et le Ministère de la Recherche Scientifique et de l'Innovation (MINRESI) afin de créer un cadre formel de collaboration entre le MINPMEESA et le MINRESI en vue de promouvoir la création et le développement des produits des PME sur la base des résultats de la recherche obtenus par le MINRESI. Ainsi, de nombreuses PME camerounaises offrent des produits et service issus de leurs métiers et ne s'écartent pas de leurs domaines d'activité stratégique. Cette initiative peut faciliter la saturation du marché qui nécessite des innovations. Il faut cependant noter que l'innovation ne concerne pas seulement le développement des nouveaux produits, mais peut porter sur le packaging, les modes de distribution, le marketing et la communication, le management. Il convient pour les PME de choisir parmi ces moyens ceux les plus adaptés à ses moyens pour pouvoir différencier son offre avec celle des concurrents.

3- La diversification.

La diversification des activités ou des produits d'une entreprise consiste à intégrer de nouveaux métiers dans le domaine d'activité stratégique de l'entreprise afin de trouver de nouvelles opportunités de croissance.164 Les PME africaines dans l'ensemble diversifient peu leurs produits du fait de leur faiblesse technologique et de leurs modestes moyens de financement,165 et doivent disposer des forces adéquates pour leur développement dans ces nouveaux secteurs. La diversification des activités des PME permet à ces dernières de trouver de nouveaux marchés et de s'écarter d'un secteur d'activité concurrencé par une multinationale. Au Cameroun, les PME opérant dans la transformation des jus naturels comme ORIENT FRUIT peuvent se diversifier en intégrant la production des confitures. De même, les PME qui fabriquent du savon de ménage peuvent intégrer la fabrication des savons de toilette ou des détergents. En effet, les PME possèdent trois grandes approches de diversification selon leurs secteur activités et leurs moyens à savoir166 :

> La diversification concentrique : elle consiste à introduire de nouvelles activités permettant des synergies en termes de technologie ou de marketing, même si elle s'adresse à de nouveaux segments de marchés.

164 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 58

165 David FONGANG, op cit. p. 105

166 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, 408

> La diversification horizontale : il s'agit d'introduire de nouvelles activités susceptibles de satisfaire la même clientèle, même si elles n'ont pas de rapport avec le métier actuel au plan de la technologie.

> La diversification par conglomérat : elle consiste quant à elle à introduire de nouvelles activités destinées à de nouvelles couches de clientèle, ces activités n'ayant que peu de rapport avec la technologie, la gamme ou la clientèle existante.

Dans le contexte actuel de forte concurrence, les PME camerounaises de tous les secteurs doivent intégrer cette politique de diversification pour espérer maintenir ou accroitre leur chiffre d'affaire. Il s'agit pour elles d'intégrer le mode de diversification le plus adapté à la spécification de l'entreprise, car la diversification permet aux PME d'être présentes sur plusieurs marchés et de diversifier ainsi les risques liés aux mutations de l'environnement.167

4- La différenciation et la spécialisation.

Les entreprises disposent de plusieurs stratégies de compétitivité pour se développer dans un environnement concurrentiel, à savoir la domination par les couts, la différenciation et la concentration.168 La différentiation permet à une entreprise de développer des produits distincts et plus performants que ceux de ses concurrents sur des critères valorisés par une grande partie du marché. Les critères de différentiation portent ainsi sur des compétences dans le domaine de la recherche et développement, du design, du contrôle de qualité et du marketing.169 La différenciation doit permettre aux PME camerounaises de proposer des produits adaptés aux attentes de leurs clients, par une spécialisation des biens et services offerts sur leurs marchés. En effet, la spécialisation permet aux petites entreprises de concentrer leurs efforts financiers et les compétences managériales et technologiques pour offrir un produit adapté aux attentes des consommateurs. Il s'agit de la prise en compte par les entreprises des attentes des consommateurs et d'adapter la production des biens et services à ces exigences.

Au Cameroun, de nombreuses PME de différents secteurs d'activité n'intègrent pas ces différentes stratégies de compétitivité pour se démarquer dans leurs marchés et faire face à la forte concurrence étrangère. Plusieurs PME se confinent en effet dans la production des mêmes produits depuis leur création sans tenir compte de l'évolution de l'environnement et

167 Pierre BAUMARD, Analyse stratégique, Dunod, Paris 2000, P. 142

168 Michael PORTER, Choix stratégiques et concurrence, Economica, Paris 1982, p.86

169 Ibidem.

des modes de consommation des populations. La différenciation ne porte pas seulement sur de nouveaux produits mais peut également intégrer le conditionnement des produits des PME, qui fait largement défaut aux PME camerounaises du secteur agroalimentaire par exemple. En effet, le conditionnement des produits affecte fortement leur design, qui constitue pourtant le premier et le plus efficace moyen de communication face aux clients. Les PME camerounaises doivent alors dans un environnement très concurrentiel adapter un marketing opérationnel pour développer leurs activités et gagner des parts de marché.

B- LE MARKETING MIX DES PME DANS UN CONTEXTE DE CONCURRENCE.

Le développement des ventes ainsi que des parts de marchés d'une entreprise passe part le développement des efforts marketing certains dans un environnement concurrentiel. Le marketing, la gestion, le management opérationnel des hommes et la conduite opérationnelle de l'outil de production constituent les atouts opérationnels majeurs dont dispose une entreprise pour se développer sur un marché.170 Dans une situation de forte concurrence, les PME camerounaises doivent mettre en place un marketing mix afin d'optimiser leurs actions commerciales. Le marketing mix ou marketing opérationnel correspond à l'ensemble des outils dont l'entreprise dispose pour atteindre ses objectifs auprès du marché visé.171 Dans le contexte actuel des marchés camerounais caractérisés par une intensification de la concurrence due à l'ouverture des marchés, les PME doivent optimiser leur marketing mix pour améliorer leur compétitivité et leur productivité. Le marketing opérationnel passe alors par une politique de produit, de prix, de communication et de distribution pour favoriser leur croissance à long terme.

1- La politique de produit.

Les produits d'une entreprise désignent tout ce qui peut être offert sur un marché pour satisfaire un besoin,172 il s'agit des biens et services destinés à être vendus sur un marché. Toute entreprise existe grâce à ses produits, qui doivent être acceptés par leur clientèle afin de favoriser la pérennité de l'entreprise. La politique de produit des PME doit permettre à ce type d'entreprise de développer une offre adaptée aux besoins des différents segments de marché visés. Les PME camerounaises de tous les secteurs doivent développer des stratégies de

170 Hervé GHANNAD, op cit, p. 67

171 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 23

172 Ibid., p. 430

spécialisation et de diversification de leurs offres en profitant des performances des technologies nouvelles favorisant des innovations et améliorant la productivité des PME.

La concurrence actuelle ne se situe pas au niveau de ce que les entreprises fabriquent dans leurs usines, mais au niveau de ce qu'elles ajoutent à leur produit de base en matière de conditionnement, de service, de publicité, d'assistance aux clients, de crédit, de facilités de livraison et de stockage, ainsi que tout autre avantage valorisé par le marché.173 Dans ce sens, la politique de produit des PME camerounaises doit s'appuyer au-delà de l'innovation nécessitant des ressources supplémentaires, sur des aspects matériels dont disposent de nombreuses PME. La différenciation par le produit porte sur sa fiabilité, sa livraison, sa performance, sa conformité aux normes, ainsi que de son design. En effet, de nombreuses PME camerounaises n'accordent pas une attention particulière sur le design et le conditionnement de leurs produits, qui sont des éléments primordiaux dans la compétitivité et l'attrait du produit, notamment dans le secteur de l'agroalimentaire.174

2- La politique de prix.

La fixation des prix des produits dans les PME prend en compte plusieurs aspects parmi lesquels la concurrence et les coûts de production. Dans les PME la fixation des prix relève souvent de la direction générale, alors que dans les grandes entreprises, elle est exercée par les directeurs de division et les chefs de produit même si la direction générale fixe les grandes orientations.175 Toute entreprise tire son profit à partir des prix pratiqués sur ses produits. La tarification découle des objectifs de l'entreprise, de la demande de marché, de la qualité et des coûts de production du produit.176 La plupart des PME camerounaises souffrent d'une importance concurrence locale ou internationale. Quel que soit leur secteur d'activité, les PME doivent prendre en compte les étapes suivantes dans la détermination des prix dans

173 Theodore LEVITT, L'esprit marketing, Edition d'Organisation, Paris 1972, p. 12

174 Le design rassemble l'ensemble des éléments qui affectent l'apparence et le fonctionnement du produit pour son utilisateur. Le design regroupe le conditionnement qui est l'ensemble des activités liées à la conception et à la fabrication de l'emballage du produit, ainsi que l'étiquette qui contient les informations décrivant le produits ; (Peter BENNETT, Dictionary of marketing terms, American Marketing Association, Chicago 1995). Le design est un important outil de communication pour le produit car il attire le client et lui donne les premières informations sur le produit, d'où son importance dans le secteur agroalimentaire. La PME camerounaise SOTICAM qui opère dans l'industrie du lait et des jus de fruits est devenue la principale concurrente des grandes entreprises du secteur à l'aide d'un conditionnement innovant, ergonomique et attirant avec ses produits DOLAIT ou EXTRA FRESCO..... .

175 Pierre DESMET et Monique ZOLLINGER, Le prix : de l'analyse conceptuelle aux méthodes de fixation, économica, Paris 1997, p. 47

176 Laurent MARUANI, Approche stratégique de la détermination d'un prix, Revue française de gestion, février 1989, p. 9

leur environnement : déterminer l'objectif, évaluer la demande, estimer les coûts, analyser la concurrence, choisir une méthode de fixation et enfin fixer le prix.177

Les objectifs des entreprises dans leur fixation de prix peuvent être la survie, la maximisation du profit, la maximisation de la part de marché et l'écrémage.178 Dans le contexte actuel de forte concurrence, l'objectif de la plupart des PME camerounaises reste la survie. Compte tenu de la faible demande de marché et du pouvoir d'achat des populations, les PME africaines doivent pratiquer des prix couvrant leurs coûts de production et y intégrer une marge bénéficiaire.179 En effet, la plupart des consommateurs sont très sensibles au prix des produits qu'ils consomment, les PME ne peuvent pas supporter une concurrence par les prix en alignant leur tarification à celle des grandes entreprises et firmes multinationales opérant au sein d'un même domaine d'activité. La différenciation par les prix apparaît alors comme une stratégie de compétitivité certaine pour les PME.

3- La politique de distribution.

La distribution est l'un des principaux freins à la compétitivité des PME camerounaises. De nombreuses PME couvrent un marché localement limité dans une région du fait des difficultés liées à l'approvisionnement du marché national. La compétitivité d'une entreprise dépend fortement de son chiffre d'affaire. Ainsi pour accroitre leur chiffre d'affaire, les PME camerounaises doivent développer des stratégies de distribution leur permettant de couvrir une plus large partie du marché et rendre leurs produits disponible à proximité des ménages. L'approvisionnement du marché nécessite des efforts de distribution certains dont ne disposent pas toujours les PME camerounaises. En effet, la modicité des moyens financiers des PME ne permet pas à ce type d'entreprises de disposer des moyens de transports adéquats à la distribution des produits sur des marchés plus ou moins éloignés.

Le problème de la distribution doit donc être fortement pris en compte par les PME, car c'est un élément essentiel dans la quête des nouveaux marchés, l'accroissement du chiffre d'affaire et donc de la compétitivité des PME. Il convient donc pour les dirigeants des PME opérant dans des secteurs d'activité nécessitant une forte distribution, de développer des partenariats leurs permettant d'approvisionner de façon optimale les marchés cibles. Il s'agit de créer des canaux de distribution, des centres d'approvisionnement permettant de communiquer l'offre aux consommateurs.

177 Hermann SIMON et al., La stratégie prix, 2e édition, Dunod, Paris 2000, p.19

178 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 498

179 David FONGANG, La PME africaine face à la mondialisation, op cit, p. 105

4- La politique de communication.

La communication est aujourd'hui un élément essentiel du succès de l'entreprise et de la recherche permanente de l'efficacité.180 Au Cameroun, de nombreuses PME ne se font pas connaître par une communication de masse, afin d'accroitre leur notoriété, leur fiabilité et leur chiffre d'affaire. Dans le contexte actuel de forte concurrence, une entreprise qui ne communique pas est vouée à l'échec.181 De plus, de nombreuses PME camerounaises de plusieurs secteurs d'activité ne disposent pas de service marketing responsable de la communication commerciale de l'entreprise. En effet, les moyens financiers de nombreuses PME ne les permettent pas d'allouer des budgets marketing et communication nécessaires pour communiquer l'offre au client de façon continue et optimale. Dans ce sens il convient pour les responsables des PME d'intégrer les budgets de communication dans leur business plan de création d'entreprise afin de disposer à priori des disponibilités pour la publicité.

Dans le contexte actuel marqué par une ouverture croissante des marchés, favorisant l'intensification de la concurrence internationale, la performance est au centre de la survie des entreprises, notamment des PME. En effet, les facteurs de compétitivité des PME camerounaises passent par l'information en faveur de ce type d'entreprise, et leur encadrement favorisant la mise en place des différentes stratégies de compétitivité dont disposent les PME. De même, le développement d'un marketing mix optimal permet aux PME d'élargir leur champ opérationnel et d'être compétitive sur le marché national, préalable à l'internationalisation des activités des PME camerounaises.

180 L. DEMONT et alii, Communication des entreprises, Vuef, Paris 2001, p. 12

181 Marie Hélène WESTPHALEN, Communicator, op cit, p. 49

CHAPITRE IV : L'INTERNATIONALISATION DES PME CAMEROUNAISES.

La réflexion sur le développement international des PME revêt un caractère de plus en plus crucial, particulièrement en ce qui concerne les pays en développement. En effet, la mondialisation et l'ouverture des frontières économiques, corollaire aux accords de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et ceux du libre échange, particulièrement avec l'entrée en vigueur des Accords de Partenariat Economiques (APE) entre les pays ACP et l'Union Européenne. De même, l'avènement de la nouvelle économie induite par la percée et l'impact des technologies de l'information et de la communication sur les échanges commerciaux, abaisse les frontières géographiques et intensifie la concurrence internationale.182 Dans cet environnement en perpétuel mutation, la survie des petites entreprises passe par leurs efforts de compétitivité et la recherche de nouveaux marchés hors des frontières nationales. Dans cette logique, les PME camerounaises de tous les secteurs doivent rechercher de nouveaux débouchés notamment dans la sous région Afrique Centrale. Il s'agit d'une alternative de croissance pour les PME opérant dans les secteurs d'activité très concurrentiel, et de nouvelles opportunités de développement pour les PME camerounaises exploitant un créneau ou une niche, ou opérant dans un domaine où la concurrence est relativement limitée compte tenue de l'économie de marché. Les raisons du développement international des PME camerounaises sont alors nombreuses et les facteurs d'internationalisation incitent à l'intégration de la quête des marchés extérieurs dans les politiques stratégiques des PME camerounaises.

SECTION I : L'ANALYSE DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL DES

PME CAMEROUNAISES.

La concurrence s'est considérablement intensifiée ces dernières années dans tous les marchés du fait de la diminution des droits douane, du développement des infrastructures et de la signature de plusieurs accords commerciaux mondiaux ou régionaux.183 Le marché camerounais n'échappe à cette mutation, et les raisons du développement international des PME camerounaises se trouvent dans les caractéristiques même de son marché, et des opportunités offertes par la sous région Afrique Centrale.

182 Patrick JOFFRE, Comprendre la mondialisation de l'entreprise, Economica, Paris 1994, p. 17

183 Michel BATTIAU, Le commerce international, op cit, p.10

A- LES CARACTERISTIQUES DU MARCHE CAMEROUNAIS.

L'analyse d'un marché suppose la prise en compte des éléments constituant l'environnement dans lequel opère une entreprise. Il s'agit notamment du potentiel du marché en termes de consommateurs et le pouvoir d'achat des clients. Les caractéristiques observées dans les marchés camerounais amènent les PME à rechercher des débouchés hors des frontières nationales. En effet, la faiblesse du pouvoir d'achat des populations de l'Afrique subsaharienne rend les marchés nationaux fragiles pour les PME.184 Le marché camerounais n'échappe pas à cette logique car la faiblesse du marché intérieur, la forte concurrence, les opportunités environnementales et la recherche de nouveaux débouchés doivent pousser les PME camerounaises à l'internationalisation.

1- La faiblesse du marché intérieur.

Le marché intérieur camerounais est principalement marqué par un faible pouvoir d'achat de la population dans les villes et dans les campagnes.185 En effet, malgré la population qui caractérise le marché intérieur d'un pays, un marché national est porteur lorsque le revenu par habitant permet de soutenir la demande.186 Ainsi, de nombreuses PME qui interviennent dans des marchés localement limité à une région n'aperçoivent pas des réelles opportunités de développement dans le marché national. Traditionnellement, les PME doivent commencer par asseoir leur position sur le marché local, avant d'envisager un développement international.187 Cependant, la faiblesse du marché intérieur camerounais peut être considérée comme une source de motivation poussant les PME dont le développement est figé, à rechercher de nouveaux débouchés à l'étranger, et trouver ainsi une alternative à la forte concurrence.

2- La forte concurrence.

L'ouverture actuelle des marchés ainsi que l'entrée en vigueur prochaine des Accords de Partenariat Economique entre les pays de l'Union Européenne et les pays ACP intensifiera davantage la concurrence sur les marchés africains en général, et camerounais en particulier. Dans cet environnement en pleine mutation, les PME camerounaises doivent développer des stratégies pour leur survie et pour rechercher de nouveaux marchés. En effet, la concurrence

184 David FONGANG, op cit, p. 109

185 Comité de compétitivité/GTZ, Etude diagnostique de la compétitivité de l'économie camerounaise, op cit, p. 17

186 O. E. WILLIAMSON, Market and hierarchies : Analysis and Antitrust implications, Free Press, London 1975, p. 23

187 Franck PATIN, L'internationalisation : un défi pour les compétences de l'équipe dirigeante d'une PME, Revue française de Gestion, Volume 31, numéro 1, Paris 2006, p. 34

actuelle sur les marchés camerounais provient de la production des PME locales, des importateurs et surtout des firmes multinationale. Cependant, de nombreuses PME ne perçoivent pas l'influence de la concurrence dans leurs domaines d'activités. L'exposition à la concurrence est ainsi différente selon les secteurs d'activité dans lesquels opèrent les PME. Les PME opérant dans les domaines de l'agroalimentaire, de la finance, de l'industrie du textile, des NTIC, le tourisme et l'hôtellerie perçoivent davantage la pression concurrentielle soit des très grandes entreprises, soit des multinationales présentes sur les marchés camerounais. Certaines PME opérant par contre dans la sous-traitance aux grandes entreprises, dans l'agriculture ou dans l'élevage perçoivent moins la forte concurrence dans leurs marchés. Dans le contexte actuel de libéralisation des marchés, aucune entreprise n'est épargnée de la concurrence et tout monopole est relativement fragile.188 Il est alors nécessaire pour les PME camerounaises de profiter des opportunités environnementales pour entreprendre leur développement dans la sous région.

3- Les opportunités environnementales.

Le développement du commerce international entre les pays a favorisé la mise en oeuvre des zones de libre-échange et des marchés communs en accord avec l'article 24 du GATT.189 Généralement, ces accords régionaux se font entre pays voisin à l'exemple de la CEMAC qui théoriquement est un marché commun. Dans ce sens, les opportunités de développement international des PME camerounaises sont nombreuses dans la zone CEMAC en particulier et dans la sous-région Afrique Centrale en général.

Le développement des échanges commerciaux entre pays voisins est accentué par l'existence des infrastructures de transport à l'instar des autoroutes reliant les pays et des ports. Dans la zone CEMAC, plusieurs pays sont reliés avec le Cameroun par des routes à l'exemple du Tchad, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, de la République Centrafricaine ; de même, l'existence des ports à Libreville et Bata peut faciliter l'approvisionnement des ces marchés avec des délais relativement courts. En effet compte tenu de leurs ressources, traditionnellement les PME qui se lancent dans l'internationalisation commencent d'abord par

188 Patrick JOFFRE, Comprendre la mondialisation de l'entreprise, op cit, p. 63

189 L'article 24 du GATT prévoit la conclusion d'accords régionaux entre pays ou groupe de pays permettant d'abaisser les barrières douanières et de développer les échanges commerciaux. Ainsi, dans la zone de libre échange, des pays décident de supprimer progressivement toutes les barrières douanières qui existent entre eux mais chacun demeure libre de passer des accords particuliers avec les Etats qui ne sont pas partie prenante à cet accord ; et dans les marchés communs, les pays membres suppriment les barrières douanières entre eux et adoptent une politique douanière unique vis-à-vis des pays tiers et font en sorte d'harmoniser leurs règlementations de façon que les même normes et réglementations s'appliquent à l'ensemble des produits circulant à l'intérieur de leurs territoire commun.( Michel BATTIAU, Le commerce international, op cit, p. 13)

les marchés voisins et par l'exportation des leurs produits.190 Les PME camerounaises doivent alors saisir les opportunités de développement existant dans la sous-région Afrique Centrale.

B- LES OPPORTUNITES OFFERTES DANS LA SOUS REGION.

Généralement, les PME disposent des ressources modestes pour envisager leur internationalisation. Cependant, la taille et les ressources n'affectent pas la propension de l'entreprise à s'internationaliser, mais peuvent toutefois réduire l'étendue de cette internationalisation.191 Les petite entreprises doivent commencer par investir les marchés étrangers géographiquement rapprochés et ayant des similitudes socioculturelles avec le marché national.192 La centralité de la place du Cameroun dans la sous-région Afrique Centrale ainsi que l'analyse du marché de cette région présentent les opportunités certaines de développement international des PME camerounaises dans la sous région.

1- La place du Cameroun en Afrique Centrale.

L'accélération de l'intégration dans le cadre de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale est fortement influencée par le Cameroun qui constitue le pôle de croissance au sein de la sous région CEMAC avec un PIB représentant environ 46% du PIB de la sous région, et une population représentant la même proportion.193 Dans ce sens, le préjugé selon lequel le Cameroun est la puissance sous-régionale apparaît comme un facteur de crédibilité des entreprises et de fiabilité des produits provenant du Cameroun.

Le Cameroun poursuit une stratégie d'ouverture et de coopération au sein de la CEMAC afin d'élargir les marchés tout en assurant la compétitivité globale de la zone par rapport au reste du monde.194 La mise en place effective de la libre circulation des biens dans la zone CEMAC constitue un facteur important de développement des PME camerounaises. De plus, la position centrale occupée par le Cameroun dans la sous-région marque une proximité avec les marchés gabonais, tchadiens, centrafricains, équato-guinéens, nigérians... et faciliter ainsi l'acheminement et l'approvisionnement des ces marchés par les PME camerounaises productrices de biens. De plus, les similitudes socioculturelles dans ces différents pays peuvent favoriser le développement des PME camerounaises dans ce marché porteur de la sous-région.

190 S. LAGHZAOUI, L'internationalisation des PME : pour une relecture en termes de ressources et compétences, Revue francophone en entrepreneuriat et PME, HEC, Fribourg, octobre 2006, p. 11

191 Idem.

192 Patrick JOFFRE, Comprendre la mondialisation de l'entreprise, op cit, p. 72

193 Institut National de la Statistique ( www.statistics-cameroon.cm)

194 ONUDI, Rapport sur le renforcement des capacités de production et le potentiel d'exportation des Etats membres de la CEMAC, mars 2005.

2- L'analyse du marché de la sous région Afrique Centrale.

Le développement international des PME camerounaises doit commencer par les marchés des pays géographiquement accessibles. Une entreprise ne pouvant pas effectué des études de marchés peut évaluer la taille du marché actuel et potentiel à travers la population existante.195 Dans ce sens, la population de la sous région Afrique Centrale, représente un important marché potentiel pour les PME camerounaises pour peu que la qualité des produits soit améliorer et les normes de qualité respectées. En effet, le marché potentiel désigne la limite vers laquelle tend la demande lorsque l'effort marketing du secteur s'accroit vers l'infini, dans les conditions d'environnement données.196

L'analyse du marché de la sous-région Afrique Centrale prend en compte la population de ces pays comme consommateurs potentiels des produits et services des PME camerounaises. En effet, La sous région CEMAC avec une population d'environ 38 161 000 habitants dont : Cameroun (20 millions), le Tchad (9,83 millions), la République Centrafricaine (3,8 millions), le Congo (3 millions), le Gabon (1 million) et la Guinée (531000) constitue un important débouché pour l'écoulement des produits des PME camerounaises. En intégrant les autres pays de la sous-région géographiquement proches du marché camerounais à savoir la population de l'Angola (11 millions), de la République Démocratique du Congo (60 millions) et du Nigeria (128,77 millions), c'est un débouché d'environ 238 207 980 de consommateurs qu'offrent toute l'Afrique Centrale aux PME camerounaises, pour la vente de leurs produits. La capacité et le potentiel de développement des PME camerounaises permettent de saisir ces opportunités environnementales et envisager une internationalisation dans la sous-région.

3- La capacité de développement des PME camerounaises.

La conquête des marchés étrangers nécessite des contraintes supplémentaires pour toutes les entreprises et les PME en particulier. En effet, les PME camerounaises ont des grandes capacités de développement dans les marchés étrangers compte tenu de la spécificité des produits issus de la transformation agricole.197 La capacité du développement international des PME dépend fortement du secteur d'activité dans lequel elles opèrent, les contraintes à l'internationalisation pouvant être différentes.

195 Véronique BOULOCHER et al, L'analyse d'un marché, Vuibert, Paris 2003, p.127

196 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 151

197 J. P. SALLENAVE, Les PME face aux marchés étrangers, op cit, p. 41

Les PME africaines en général et camerounaises en particulier développent leurs activités dans des zones géographiques relativement limitées. L'internationalisation nécessite une production de masse et de qualité. Les PME camerounaises sont en général soumises aux même problèmes à savoir le financement, le respect des normes et standards de qualité, la compétitivité. En effet, le financement des PME est considérer comme en amont de la production de masse et de qualité, de la rémunération des compétences, de la compétitivité et donc de l'internationalisation. Dans ce sens, compte tenu du développement actuel des activités ainsi que des produits et services des PME camerounaises malgré la modicité de leurs moyens financiers, le potentiel de développement des capacités des PME camerounaises permet à ces dernières d'envisager une internationalisation favorisée par l'encadrement de leurs activités, ainsi que la prise en compte de certains facteurs et contraintes à l'internationalisation.

SECTION II : LES FACTEURS D'INTERNATIONALISATION DES PME.

Le développement du commerce international de ces dernières années s'est fait en grande partie par les entreprises.198 La forte concurrence favorisée par l'ouverture des marchés amène les entreprises de toutes les tailles à rechercher de nouveaux débouchés dans les marchés étrangers. Les PME camerounaises n'échappent pas à cette logique pour se développer à l'international notamment dans la sous région Afrique Centrale compte tenu de la modicité de leurs moyens. Dans le contexte actuel, au-delà de l'environnement relativement favorable à l'internationalisation, les PME camerounaises doivent prendre en compte des préalables à l'internationalisation afin d'en limiter le risque, et choisir le mode de présence le plus adéquat avec leurs domaines d'activité.

A- LES PREALABLES A L'INTERNATIONALISATION.

L'internationalisation des activités entraine des risques supplémentaires pour les entreprises. Une firme qui cherche à tirer parti des opportunités de commercialisation à l'échelle de la planète doit s'assurer des moyens de production, logistiques et financiers nécessaires.199 Dans ce sens, les PME camerounaises doivent prendre des préalables pour optimiser leur développement international. Il s'agit de réfléchir la décision de s'internationaliser, du choix de la forme des produits et du diagnostic à l'international.

198 Bernard BONIN, Le monde des multinationales, Editions d'Organisation, Paris 1987, p.12

199 Warren KEEGAN et Jean-Marc LEERSNYDER, Marketing sans frontières, InterEdition, Paris 1994, p.47

1- La décision de s'internationaliser.

L'internationalisation d'une PME est la mise en oeuvre d'une vision stratégique de développement de l'entreprise hors des frontières nationales. L'internationalisation est en effet, la convergence des compétences présentes dans l'entreprise et encouragée par les dirigeants. La plupart des PME camerounaises ne possèdent pas de service marketing théoriquement responsable du développement des marchés nationaux et internationaux. Dans ce sens, l'internationalisation de la PME dépend principalement du « promoteur-dirigeant », de sa perception des risques et des opportunités du développement international.200 En effet, une attitude positive du dirigeant de la PME face à l'internationalisation entraine la recherche des moyens nécessaires pour atteindre la performance essentielle à l'internationalisation comme le montre le graphique ci-dessous.

Graphique 7 : Attitudes des dirigeants face à l'internationalisation.

Source : Claude ETRILLARD, l'internationalisation des PME : pour une relecture en termes de stratégies entrepreneuriales, p.37

200 Claude ETRILLARD, L'internationalisation des PME : pour une relecture en termes de stratégies entrepreneuriales, Management international, Montpellier 2004, p. 36

2- Les contraintes de l'offre internationale.

La plupart des entreprises qui développent une offre à l'internationale et les PME en particulier font face au problème de la forme du produit à l'étranger, disposant alors de plusieurs stratégies. En effet, la stratégie d'extension consiste à introduire à l'étranger le produit sous la même forme et la même façon que sur le marché national, on considère alors qu'il s'adresse aux mêmes besoins fondamentaux.201 Une stratégie d'adaptation du produit consiste à l'aligner aux préférences du marché étranger.202 Dans le cas spécifique des PME camerounaises dont l'internationalisation rationnelle commence par la sous région Afrique Centrale, et compte tenu des similitudes culturelles des populations de la sous région, la stratégie d'extension permet une production de masse et un gain d'économie d'échelle. En effet, la spécificité des PME montre les avantages de la standardisation dans les activités des PME pour favoriser leur performance à l'étranger. Le dilemme standardisation/adaptation à l'international dans le cas des PME camerounaises montre les avantages de la standardisation de toutes les variables du marketing mix comme le montre le tableau ci dessous.

Tableau 6 : avantages de la standardisation et de l'adaptation à l'international.

Avantage de la standardisation

Avantage de l'adaptation

Economies d'échelle (achats, R&D, production,

packaging et logistique)

Différence persistantes dans les habitudes de

consommation, les besoins et les désirs des
consommateurs.

Economie en matière de communication (création et achat d'espace)

Différences dans la sensibilité des clients aux

opérations marketing

Facilité de gestion

Adaptation à la concurrence locale

Cohérence de l'image de marque

Adaptation à des systèmes de distribution souvent hétérogène selon les pays

Rapprochement des comportements de consommation

Caractère national de nombreux médias

 

différences dans les réglementations et dans les

procédures administratives.

Source : Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, Marketing management, p.783

201 Warren KEEGAN et Jean-Marc LEERSNYDER, Marketing sans frontières, op cit p. 41

202 Idem.

3- Le diagnostic à l'internationalisation.

Le développement international des entreprises en général et des PME en particulier nécessite un diagnostic préalable des capacités et des compétences présentes au sein de l'entreprise. Le diagnostic à l'internationalisation des PME camerounaises suppose l'évaluation des capacités financières, productives, logistiques et commerciales des PME permettant d'optimiser leurs présences sur les marchés de la sous région.

Graphique 8 : Diagnostic des capacités à l'internationalisation des PME.

Source : S. LAGHZAOUI, L'internationalisation des PME : pour une relecture en termes de ressources et compétences, p. 7

L'internationalisation des PME est un processus de convergence des capacités d'innovation, d'adaptation et de la disponibilité des ressources favorisant la compétitivité et la performance de l'entreprise à l'étranger.203 En effet, le diagnostic des capacités des PME camerounaises permet à ces dernières de choisir un mode de présence optimal, adéquat avec le domaine d'activité et favorisant leur implantation durable sur les marchés étrangers.

203 S. LAGHZAOUI, L'internationalisation des PME : pour une relecture en termes de ressources et compétences, op cit, p. 9

B- LES MODES DE PRESENCE SUR LES MARCHES ETRANGERS.

L'internationalisation des PME représente une activité complexe et dynamique permettant d'accroitre la rentabilité et la performance de ces entreprises malgré leur modeste taille.204 Ainsi, les entreprises en général et les PME en particulier qui s'engagent à l'international doivent déterminer la meilleure façon d'y avoir accès. Théoriquement, les opérations internationales de l'entreprise conçoivent l'internationalisation comme un processus par étape, une entreprise accroit sa présence sur les marchés étrangers progressivement en évoluant vers des stratégies de plus en plus sophistiquées au gré de l'acquisition de connaissances et d'expérience sur la scène internationale.205 En effet, au-delà des ressources disponibles et de l'expérience à l'international, le choix d'un mode de présence optimal dépend fortement de la nature des opérations de l'entreprise ainsi que de son domaine d'activité.206 Dans cette logique, l'entreprise KETCH une PME camerounaise spécialisée dans le génie civil à directement ouvert une filiale en République Centrafricaine compte tenu de la spécificité de ses activités.

Les PME camerounaises disposent pour leur internationalisation de plusieurs modes afin d'optimiser leur présence sur les marchés étrangers. Il s'agit d'arbitrer entre l'exportation directe, l'exportation indirecte, la cession de licence, le partenariat et l'investissement, dont chacun comporte un niveau d'engagement, de risque et de rentabilité différent.207

Graphique 9 : les modes d'implantation à l'étranger.

Exportation
indirecte

Degré d'engagement, de risque et de rentabilité potentiel

Exportation
directe

Cession de
licence

Partenariat

Investissement
direct

Source : Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, Marketing management, p. 779

204 P.A. JUILEN, L'internationalisation des PME, Rapport OCDE, Paris, octobre 2008, p.12

205 Kenichi OHMAE, La triade : émergence d'une stratégie mondiale de l'entreprise, Flammarion, Paris 1985, p.63

206 Sabine URBAN, Management international, Litec, Paris 1993, p.115

207 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.778

1- L'exportation indirecte.

L'exportation est le moyen traditionnel, simple et le plus ancien pour un fabricant d'avoir accès à un marché étranger et d'y écouler une partie de sa production.208 L'exportation passive consiste à écouler de temps en temps un surplus de sa production de sa propre initiative ou en réponse à une commande non sollicitée, tandis qu'une exportation active suppose une volonté de s'attaquer à un marché déterminé.209 L'exportation indirecte consiste pour une entreprise à exporter sa production par l'intermédiaire des sociétés spécialisées en import-export ou des coopératives d'exportation. Les entreprises qui optent pour l'exportation indirecte de leur production ne sont pas directement engagées dans le processus d'internationalisation, et nécessite l'assistance des structures spécialisées tel le portage ou le piggy-pack.210

Dans le cas spécifique des PME camerounaises, l'absence ou la méconnaissance des structures spécialisées dans l'accompagnement des PME à l'international, notamment en termes d'aide à l'exportation ne favorise pas la pratique de l'exportation indirecte moins couteuse et moins risquée pour ces entreprises. De même, la difficile mise en place des partenariats de portage avec les grandes entreprises pousse les PME sollicitant l'exportation de leurs produits, à le faire par leurs propres moyens.

2- L'exportation directe.

La couverture et l'approvisionnement permanent d'un marché étranger par une entreprise n'ayant pas de filiale à l'étranger se fait par une exportation directe. L'exportation directe est faite par l'entreprise sans intermédiaire, et permet d'espérer un bénéfice plus élevé malgré les investissements et les risques supplémentaires qu'elle entraine.211 L'exportation directe entraine une modification fonctionnelle et organisationnelle de l'entreprise. En effet, l'exportation directe entraine une production de masse, un service de gestion des opérations internationales ou la création à l'étranger d'un magasin chargé du stockage, de la promotion et de la vente des produits.

La conquête des marchés étrangers par l'exportation directe est recommandée pour les PME de fabrication des biens, notamment des secteurs agroalimentaire et industriel.

208 Charles CROUE, Marketing international, De Boeck-Wesmaels, Bruxelles 2002, p.41

209 Patrick JOFFRE et al., L'exportation dans la turbulence mondiale, Economica, Paris 1986, p.25

210 Le portage est un système de coopération entre une grande entreprise et une PME afin de faire bénéficier cette dernière du réseau international de la première, déjà implantée pour commercialiser ses propres produits. Le piggy-pack est une forme spécifique de portage qui repose sur un contrat d'agent commercial. (Sabine URBAN, Réussir à l'exportation, Dunod, Paris 1990, p. 19)

211 Sabine URBAN, Réussir à l'exportation, op cit, p.20

L'exportation directe est en effet adaptée au contexte actuel du développement international des PME camerounaises compte tenu des infrastructures pouvant les relier avec les marchés étrangers, notamment dans la sous région. D'autre part, l'évolution actuelle des NTIC, notamment internet peut favoriser le développement du commerce international. Les communications électroniques peuvent alors favoriser la connaissance des marchés étrangers et stimuler l'exportation. Cependant le retard pris par les PME camerounaises dans ce domaine ne permet pas à ces dernières d'utiliser le commerce électronique dans leur développement international.

3- Le partenariat.

Le partenariat ou joint-venture consiste pour une entreprise sollicitant se développer à l'international de s'associer avec un partenaire local afin de bénéficier de la connaissance du marché, et de partager la propriété et le contrôle de la société.212 Dans le cas spécifique des PME camerounaises, elles n'ont pas de moyens financiers suffisant, de ressources logistiques ou de capacité de gestion pour conduire un approvisionnement permanent et une distribution optimale de leurs produits. Les PME camerounaises devraient rechercher des partenariats dans le domaine de la distribution afin d'optimiser leur présence sur les marchés étrangers.

4- L'investissement direct.

L'implantation à l'étranger à travers l'investissement direct constitue l'ultime mode de présence sur les marchés internationaux. L'internationalisation par l'investissement direct nécessite une bonne connaissance de l'environnement étranger, l'acquisition d'une expérience internationale, la disponibilité des ressources suffisantes pour l'implantation d'une unité de production.213 L'investissement directe par l'ouverture de filiale est plus adapté pour les entreprises de service compte tenu de la spécificité des leurs activités.

Le choix de l'investissement direct comme mode d'internationalisation permet de réaliser d'importantes économies sur les coûts de main d'oeuvre, de matières premières et de transport, et de bénéficiers d'une bonne connaissances du marché étranger tout en évitant les barrières douanières.214 Le choix de l'investissement direct comme mode de présence sur les marchés internationaux est la panache des grandes entreprises ayant un grand potentiel

212 Sabine URBAN et Serge VENDEMINI, Alliances stratégiques coopératives internationales, De BoeckWesmaels, Bruxelles 1994, p. 23

213 Henri BODINAT et Jean Marc LEERSNYDER, Gestion international de l'entreprise, op cit, p. 217

214 Charles CROUE, Marketing international, op cit, p.172

d'investissement. Toutefois, les PME camerounaises opérant dans les prestations de service peuvent ouvrir des succursales ou des filiales à l'étranger afin de rendre leur offre plus accessible aux clients. Il s'agit pour les PME camerounaises de faire un diagnostic à l'internationalisation pour choisir le mode de présence le plus adéquat avec leurs ressources et leurs domaines d'activité, afin d'optimiser leur implantation durable sur les marchés étrangers visés.

CONCLUSION GENERALE.

Le développement des activités des PME et leur encadrement sont devenus au-delà des attentions politiques, une nécessité et un grand intérêt dans le fonctionnement de l'économie dans presque tous les pays du monde. Au Cameroun, cet intérêt s'est manifesté par la création d'un ministère en charge des PME. Il s'agit du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de Artisanat, créé par décret présidentiel N° 2004/ 320 du 08 décembre 2004 portant organisation du Gouvernement.

Dans la première partie de notre travail, nous avons tenu à faire une présentation non exhaustive de l'environnement dans lequel évoluent les PME camerounaises. Cette présentation intègre un diagnostic du secteur des PME, exposant les entraves aux développement de ce type d'entreprise, qui se résument à la difficulté d'accès aux financements, l'utilisation des techniques et technologies non adaptées ou obsolètes, l'insuffisance du respect des normes et standards de qualité, l'insuffisance des ressources humaines. Les PME présentent alors de fortes capacités de développement et d'adaptation dans un environnement austère à la conduite des affaires

Il ressort une grande importance du secteur des PME dans l'activité socio-économique nationale. La participation à l'industrialisation et à l'équilibre de l'économie, la participation à la valeur ajoutée du produit intérieur brut, l'absorption d'une bonne partie de la main d'oeuvre nationale, ainsi que l'attrait des investissements sont autant de faits marquant l'importance du secteur des PME. Cependant, elles rencontrent des difficultés dans le développement de leurs activités, notamment en termes de fiscalité, d'absence de structure d'accompagnement, accentués par un mauvais management des dirigeants et promoteurs des PME.

La complexité des activités des PME malgré l'importance du secteur dans l'économie nationale est de plus en plus signifiante avec la rude concurrence des produits en provenance de l'étranger, favorisée par l'ouverture des frontières dont les PME ne se sont pas forcement préparées. Face à cet environnement hyper concurrentiel, les PME doivent redynamiser leurs activités, développer des stratégies marketing de compétitivité, et rechercher de nouveaux débouchés pour leurs produits.

Dès lors, si la première partie présente l'importance des PME dans une économie en développement et les principales difficultés qu'elles peuvent rencontrer dans un contexte de forte concurrence, la deuxième partie quant à elle, s'est consacrée aux moyens de survie des PME camerounaises dans un environnement en mutation. Il s'agit de l'indispensable

compétitivité des PME, et la recherche de nouveaux débouchés par l'internationalisation des entreprises camerounaises.

La compétitivité permet aux PME camerounaises de satisfaire les attentes des consommateurs et s'implanter durablement sur les marchés en faisant face aux actions des concurrents. Les stratégies de compétitivité à la disposition des PME sont nombreuses et nous avons présenté quelques unes assez significatives. Il s'agit de la planification stratégique, la spécialisation et la diversification de l'offre, l'adaptation au marché, ou l'innovation qui favorise la différenciation des produits. Un aspect important est ainsi accordé aux stratégies marketing opérationnel qui facilitent l'acquisition d'avantages concurrentiels durables.

Par ailleurs le développement des avantages comparatifs par les PME camerounaises facilite leur compétitivité. Elles peuvent envisager d'étendre leurs activités, notamment la commercialisation de leurs produits et services hors des frontières nationales, principalement dans la sous région Afrique Centrale. En effet la centralité du Cameroun dans la sous région confère un atout indéniable à ses entreprises. Dans la recherche de nouveaux débouchés, l'analyse du marché de la sous région montre des opportunités aux PME camerounaises qui peuvent pénétrer et se développer dans ces marchés culturellement similaires. Il faudra cependant bien arbitrer sur les modes d'accès dans ces marchés étrangers afin de dégager les plus adéquats, et accessibles aux PME compte tenu des coûts y afférents.

Il apparaît que malgré les effets néfastes de la concurrence internationale sur leurs activités, les PME camerounaises disposent des moyens de survie et de croissance dans leurs marchés. Nous croyons que nos hypothèses de départ ont pu être vérifiées. L'appropriation par les dirigeants des PME des stratégies de compétitivité présentées, confère à leurs entreprises des avantages concurrentiels exploitables dans un souci d'internationalisation et de croissance durable sur les marchés étrangers. L'accompagnement institutionnel en terme d'opérationnalisation des appuis accordés à ce type d'entreprise par la création d'une agence de promotion et d'une banque des PME, les aides fiscales à la création et à l'exportation sont entre autres mesures institutionnelles favorisant la pérennisation des activités des PME sur le plan national ou régional.

ANNEXES.

GOUVERNEMENT

Cadre d'appui institutionnel au développement et à la promotion des PME camerounaises.

(source : JICA, Rapport final de l'étude de formulation

du Plan Directeur de Développement des PME au Cameron

Approbati Propositio

Ministère chargé des PME
(élaboration/formation de la
politique - coordination de la mise
en oeuvre entre les différents
ministères et

Coordination lorsque le comité de coordination ne se réunit pas

Coordination lorsque le comité de coordination ne se réunit pas

Directives et instruction concernant la mise en oeuvre

Autres Ministères

Autres Ministères

Mise en oeuvre

Directives et instruction concernant la mise en oeuvre

Organisme chargé de la mise en
oeuvre et de la promotion de la
politique d'appui aux PME (agence
de Développement)

Sous - traitance - supervision de la mise en

Prestataires de services d'appui de type BDS

Projet de promotion et d'appui

Mise en oeuvre- supervision

Organisme de fourniture d'appui
de type OSS (permanent) (centre
d'appui au PME/SME support
center)

Mise en oeuvre

Organisme de fourniture d'appui
de type OSS (permanent) (centre
d'appui au PME/SME support
center)

Projet de promotion et d'appui

Prestataires de services d'appui de type BDS

Appui - consultations

Appui - consultations

Association de commerce et d'industrie des PME secteur A

Appui - consultations

Association de commerce et d'industrie des PME secteur B

Secteur C

PME

PME

PME

PME

PM E

PME

PME

PME

PM E

98

QUESTIONNAIRE.

Note : les informations recueilies dans le cadre de cette enquête sont uniquement à usage académique.

1- Nom de l'entreprise ou raison sociale

2- Capital social de l'entreprise

3- Localisation (ville)

4- Nombre d'employés

(1 - 25)__ (25 - 50) __ (50 - 100) __ (100 - 150) __ (150 - 250) __ plus de 250

5- Quels sont vos principaux produits ?

6- Quels sont vos principaux marchés ?

7- Vendez-vous hors du Cameroun ? oui___ non___

8- Dans quels pays vendez-vous vos produits ?

9- Pourquoi n'exportez vous pas vos produits ?

10- Vendez-vous en CEMAC ? (Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, Tchad, Congo Brazzaville)

11- Comment faites vous parvenir vos produits dans ces marchés ?

12- Avez-vous un représentant commercial ? oui___ non___

13- Souhaiteriez-vous vous implanter dans ces pays ? oui___ non___

14- Souhaiteriez-vous vendre en CEMAC ? oui___ non___

15- Quels sont les principaux obstacles rencontrés dans le développement de vos activités ?

16- Quels sont les principaux obstacles rencontrés pour exporter vos produits ?

17- Avez- vous un service marketing ? oui___ non___

18- Si non pourquoi ?

19- Si oui compte-t-il développer l'offre en CEMAC ?

20- Recevez-vous des aides du gouvernement ?

21- Quelles aides souhaiteriez-vous recevoir dans votre activité ?

22- Quelles aides souhaiteriez-vous recevoir pour vendre vos produits hors du Cameroun, notamment en CEMAC ?

LISTE DES PME INTERROGEES.

Raison Sociale

Secteur d'activité

Localité

Contact

African Distilling Company

Agro-industrie

Douala

33391586

Agro PME

Agroalimentaire

Yaoundé

22221657

Anggy sarl

Textile

Yaoundé

23452587

Aura Cameroun/Santa

Eau-assainissement

Yaoundé

22303289

BDC

Production agricole

Yaoundé

77815182

Belfood sarl

Agroalimentaire

Douala

99760726

Boss trade consult

Agroalimentaire

Douala

33429937

Business Activities Compay

Agroalimentaire

Yaoundé

23621612

Camatel sarl

Génie civil

Douala

33429631

Cameroon Tea Estate SA.

Agroalimentaire

Douala

33375577

Cameroun Breuvage

Agroalimentaire

Yaoundé

99899954

CFAPP

Agroalimentaire

Yaoundé

 

CETAC

Agroalimentaire

Yaoundé

77602206

COPAL

Agroalimentaire

Douala

77856855

Décorina sarl

Textile

Douala

33432338

DEE Plastic

Industrie

Douala

33423072

Delfood

Agroalimentaire

Douala

75576757

Djemo BTP

Génie civil

Yaoundé

22018611

Eagle Wings Products

Agroalimentaire

Douala

33351600

ECIS

Service

Douala

33055470

Ecodis

Service

Yaoundé

22230587

Edmager

Agriculture

Yaoundé

22219767

Eisencraft

Industrie

Yaoundé

22002224

Emei sa

Agriculture

Douala

33429891

Exhibit Inter.

Service

Douala

33032630

Fermencam

Industrie

Douala

33003668

Fruitcam

Agroalimentaire

Yaoundé

 

First African Company

Agroalimentaire

Douala

33407551

Inter Agro

Agroalimentaire

Yaoundé

22224522

Ketch Scemar sa

BTP

Douala

33371280

Mekis sarl

Service

Douala

 

Metalux

Industrie

Douala

 

Saicam

Agroalimentaire

Yaoundé

22200474

Secel sarl

Service

Douala

33437493

Sermi sa

Industrie

Douala

 

Orient Fruits

Agroalimentaire

Yaoundé

 

Soticam

Agroalimentaire

Douala

33396720

Stokaj sa

Service

Douala

33394572

Tropical Products

Agriculture

Yaoundé

 

Tobitor sa

Agroalimentaire

Douala

33448087

BIBLIOGRAPHIE GENERALE.

OUVRAGES GENERAUX.

ALBERTO, T. et COMBEMALE, P., Comprendre l'entreprise, 3e édition, Nathan, Paris 2001.

BATTIAU, M., Le commerce international, Edition Ellipses, Paris 2002. BAUMARD, P., Analyse stratégique, Dunod, Paris 2000.

BERNARDI, S., Marketing, nouvelles stratégies et techniques opérationnelles pour PMEPMI, Editions DE VECCHI, Paris 2001.

BODINAT, H. et LEERSNYDER, J. M., Gestion internationale de l'entreprise, Dalloz, Paris 1982

BONIN, B., Le monde des multinationales, Editions d'Organisation, Paris 1987. BOULOCHER, V. et al., L'analyse d'un marché, Vuibert, Paris 2003.

CHAIGNEAU, P. (sous la Dir), Dictionnaire de Relations Internationales, économica, Paris 1997.

CROUE, C., Marketing international, De Boeck-Wesmaels, Bruxelles 2002. DEMEURE, C., Marketing, 5e édition, Dalloz, Paris 2005.

DEMONT, L. et al., Communication des entreprises, Vuef, Paris 2001.

DESMET, P. et ZOLLINGER, M., Le prix : de l'analyse conceptuelle aux méthodes de fixation, économica, Paris 1997.

DORNIER, R., De l'analyse financière à l'expertise financière, Les Editions d'Organisation, Paris 1991.

DRUCKER, P., La nouvelle pratique de la direction des entreprises, Les Editions d'Organisation, Paris 1975.

DRUCKER, P., L'entreprise face à la crise mondiale, InterEdition, Paris 1981.

DUPUY, G., Internet, géographie d'un réseau, Editions Ellipses, Paris 2003.

FOGANG, D., La P.M.E africaine face à la mondialisation, Presses Universitaires d'Afrique, Yaoundé 2001.

FOKAM, P.K., L'entrepreneur africain face au défi d'exister, L'harmattan, Paris 1993. GHANNAD, H., La Stratégie d'Entreprise, Edition de VECCHI, Paris 2004. HENNER, H.F., Commerce international, 2e édition, Montchrestien, Paris 1992.

HOARAU, C. et TELLER, R., Création de la valeur et management de l'entreprise, Vuibert, Paris 2001.

JOFFRE, P., Comprendre la mondialisation de l'entreprise, Economica, Paris 1994. JOFFRE, P. et al., L'exportation dans la turbulence mondiale, Economica, Paris 1986. KAMI, M.I., Fécondité de la planification d'entreprise, Tendance actuelle, Paris 1976.

KEEGAN, W. et LEERSNYDER, J.M., Marketing sans frontières, InterEdition, Paris 1994.

KOMBOU, L., L'impact de la mondialisation des marchés sur le positionnement stratégique des entreprises camerounaises, Edition Saagraph et Friedrich Ebert Stiftung, Yaoundé 1998.

KOTLER, P. et DUBOIS, B., Marketing management, 12e édition, Nouveaux Horizons, Paris 2006.

LAFAY, G., Comprendre la mondialisation, Economica, Paris 1997.
LEVITT, T., L'esprit marketing, Edition d'Organisation, Paris 1972.

MURRAY, B., Guide pour l'industrialisation des pays en développement, Les Editions d'Organisation, Paris 1965.

NGANDJEU, J., L'Afrique contre son indépendance économique, diagnostic de la crise actuelle, L'harmattan, Paris 1988.

OHMAE, K., La triade : émergence d'une stratégie mondiale de l'entreprise, Flammarion, Paris 1985.

PORTER, M., l'avantage concurrentiel, Inter Editions, Paris 1986. PORTER, M., Choix stratégiques et concurrence, Economica, Paris 1982. PRAS, B., Marketing international, Tome 1, Vuibert, Paris 1992.

PY, P., Concevoir et piloter un plan d'actions commerciales, les Editions d'Organisation, Paris 2006.

PY, P., Conquérir de nouveaux clients, 2e édition, Les Editions d'Organisation, Paris 2005.

SALLENAVE, J.P., Les PME face aux marchés étrangers, Les Editions d'Organisation, Paris 1978.

SIMON, H. et al., La stratégie prix, 2e édition, Dunod, Paris 2000.

SWEENEY, G. P., Les nouveaux entrepreneurs : petites entreprises innovatrices, Les Editions d'Organisation, Paris 1982.

THIETARD, R.A., Le management, Que sais-je ? PUF, 4e édition, Paris 1982.

TORRES, O., L'entrepreneuriat face à la globalisation, Edition EMS, Management et société, Genève 2000.

TROTIGNON, Y., Les pays en développement face au xxe siècle, Dunod, Paris 1987. URBAN, S., Management international, Litec, Paris 1993.

URBAN, S., Réussir à l'exportation, Dunod, Paris 1990.

URBAN, S. et VENDEMINI, S., Alliances stratégiques coopératives internationales, De Boeck-Wesmaels, Bruxelles 1994.

WESTPHALEN, M.H., Communicator, Dunod, 4e édition, Paris 2004.

DOCUMENTS, RAPPORTS, MEMOIRES.

Agro PME, Etude du secteur des PME au Cameroun : enquête et diagnostic, Agro PME et le CRETES, Yaoundé, mars 1994.

AHMED A.S., La promotion des transferts de technologie des PME vers les pays en développement : implications pour les politiques des pouvoirs publics et instruments applicables, Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, CNUCED 1982.

BANQUE MONDIALE, International Finance Corporation, World Bank Group 2008.

CEA, Renforcer la compétitivité des petites et moyennes entreprises africaines, Rapport de la Commission Economique pour l'Afrique 2004.

Comité de compétitivité/GTZ, Etude diagnostique de la compétitivité de l'économie camerounaise, Volume 1, Yaoundé 2003.

Conseil Economique et Social, promotion et financement des PME nationales, Rapport de synthèse CES du Cameroun, Yaoundé 1984.

JICA, Rapport final de l'étude de formulation du Plan Directeur de Développement des PME au Cameroun, par la Japan International Cooperation Agency, août 2007.

JUILEN P.A., L'internationalisation des PME, Rapport OCDE, Paris, octobre 2008.

MINDIC, La PME camerounaise et son environnement : problèmes et indications, Rapport du programme expérimental de la PME, MINDIC, PNUD, BIT, ONUDI, février 1992.

MINEPAT, Accord d'étape vers un Accord de Partenariat Economique entre la communauté européenne et ses Etats membres d'une part, et les Etats de l'Afrique Centrale d'autre part, décembre 2007.

MINEPAT, Rapport sur la stratégie de développement du secteur de l'industrie et des services, avril 2008.

MINIMIDT, Charte des investissements du Cameroun, 2002.

MINPMEESA, Document de stratégie de développement des Petites et Moyennes Entreprises, octobre 2008.

NTOH, G.S., La PME camerounaise face à l'ouverture des marchés, Rapport de stage de DESS, IRIC, février 2009.

OIT, Rapport de l'Organisation Internationale du Travail, 1992.

ONUDI, Normalisation et qualité au Cameroun face à l'Accord de Partenariat Economique entre l'Union Européenne et la CEMAC, 2006.

ONUDI, Programme intégré d'appui au développement industriel au Cameroun, avril 2003.

SOUNGUI, A., Pratique du commerce international : évaluation de l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication par les entreprises camerounaises, mémoire de DESS en Relations Internationales, option Marketing International, IRIC, février 2001.

ARTICLES ET REVUES.

American business review, The internationalisation of small to medium-sized retail companies : towards a conceptual framework, février 2001.

BENNETT, P., Dictionary of marketing terms, American Marketing Association, Chicago 1995.

ETRILLARD, C., L'internationalisation des PME : pour une relecture en termes de stratégies entrepreneuriales, Management international, Montpellier 2004.

FONGANG, D., Les PME dans l'industrialisation de l'Afrique : réflexion sur un modèle d'intégration économique, Juridis info, n°9 février 1992, Yaoundé, p.31

AGERON, B. et HUAULT, I., complexité du processus d'internationalisation des PME : vers un enrichissement de l'analyse behavioriste, Management International, volume 6, Paris 2002.

IRIBARNE, A., PME, innovation technologiques et compétitivité économique, Revue d'économie industrielle, Aix-en-Provence, n° 38 septembre 1986.

JOFFRE, P., PME, l'enjeu international, le rôle de la taille ne doit pas être surestimé, Revue française de gestion, Volume 55, janvier 1986.

LAGHZAOUI, S., L'internationalisation des PME : pour une relecture en termes de ressources et compétences, Revue francophone en entrepreneuriat et PME, HEC, Fribourg, octobre 2006.

MARUANI, L, Approche stratégique de la détermination d'un prix, Revue française de gestion, février 1989.

MEYER, K.E. et GELBUDE, M., Process perspective in international business research in CEE, Management international review, vol 46, n°2 mars 2006.

PATIN, F., L'internationalisation : un défi pour les compétences de l'équipe dirigeante d'une PME, Revue française de Gestion, Volume 31, numéro 1, Paris 2006.

SPAHT, B., The institutional invironment and communities of small firms, IDS Bulletin, vol. 23, n°3 mars 1992.

WILLIAMSON, O. E., Market and hierarchies : Analysis and Antitrust implications, Free Press, London 1975.

CONSULTATIONS INTERNET.

www.beac.int www.cadrexport.com

www.defi-univ.org www.doingbusiness.org

www.entrepreneuriat.auf.org www.etudes.ccip.fr

www.exporter.gouv.fr www.journaldunet.com

www.pme-export.fr www.proparco.fr

www.senegal-entreprises.net www.statistics-cameroon.cm

www.strategie-aims.com www.uneca.org

www.unctad.org www.wto.org

TABLE DE MATIERE.

TABLE DE MATIERE.

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

LISTE DES ABREVIATIONS iii

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES v

RESUME .vi

ABSTRACT vii

SOMMAIRE viii

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : LE CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL GENERAL DES PME AU CAMEROUN 18
CHAPITRE I : ANALYSE DE L'ENVIRONNEMENT GENERAL DES PME AU

CAMEROUN

SECTION I : LA CONTRIBUTION DES PME DANS

CAMEROUNAISE

A- LA CREATION DES RICHESSES

19

L'ECONOMIE

19

19

1- La production des PME

20

2- La création des emplois

.21

3- Le versement des salaires

23

 

B- L'INDUSTRIALISATION DE L'ECONOMIE

24

1-

L'industrialisation et l'équilibre de l'économie

24

2-

La participation au commerce extérieur

25

3-

L'attrait des investissements

...26

4-

Le transfert des technologies au sein des PME

26

SECTION II : DIAGNOSTIC DU SECTEUR DES PME AU CAMEROUN

27

A- LES ENTRAVES AU DEVELOPPEMENT DES PME AU CAMEROUN

.27

I- LES CAUSES INTERNES A L'ENTREPRISE

.27

1- Difficultés d'approvisionnement en matières premières

28

2- Techniques et technologies de production peu appropriées

28

3- Insuffisance de respect des normes/standards de qualité .29

4- L'insuffisance qualitative et quantitative des ressources humaines 30

5- Les difficultés d'accès aux marchés extérieurs .....30

II- LES CAUSES EXTERNES A L'ENTREPRISE .31

1- L'absence d'une politique de financement des PME 31

2- L'environnement dans lequel évoluent les PME .32

B- LES FORCES DES PME CAMEROUNAISES

.34

1-

La souplesse des activités des PME

.35

2-

La proximité et la compréhension des marchés

.36

3-

La disponibilité des matières premières

36

4-

L'innovation rapide au sein des PME

37

CHAPITRE II : LA PORTEE DE L'OUVERTURE DES MARCHES SUR LES PME CAMEROUNAISES .39

SECTION I : L'INTENSIFICATION DE LA CONCURRENCE INTERNATIONALE 40

A- L'ANALYSE DES FACTEURS CONCURRENTIELS

I- LES FORCES CONCURRENTIELLES

...41

41

1- L'intensité de la concurrence

41

2- Les nouveaux entrants dans le secteur

.42

3- Les produits de substitution

.42

4- Le pouvoir de négociation des clients

43

5- Le pouvoir de négociation des fournisseurs

.44

 

II- L'ORIGINE DE LA CONCURRENCE

45

1- La concurrence des producteurs locaux

45

2- La concurrence des importateurs

46

 

3- La concurrence directe des multinationales

46

B- LA PRISE EN COMPTE DE LA CONCURRENCE DANS LES PME 47

1- Interaction avec le champ concurrentiel 47

2- Eléments de développement de l'avantage concurrentiel 49

SECTION II : LES EFFETS DE LA CONCURRENCE SUR LES ACTIVITES DES PME CAMEROUNAISES 50

A- LES LIMITES DE L'OUVERTURE DES MARCHES 50

1- La diminution des activités des PME 50

2- La disparition des petites entreprises 51

3- La dépendance de l'économie nationale 52

B- LES OPPORTUNITES DE L'OUVERTURE DES MARCHES POUR LES PME CAMEROUNAISES 53

1- L'accès à la technologie 53

2- La coopération et le partenariat 53

DEUXIEME PARTIE : LE DEVELOPPEMENT DES PME CAMEROUNAISES FACE A L'OUVERTURE DES MARCHES ...57

CHAPITRE III : LA COMPETITIVITE DES PME CAMEROUNAISES FACE A LA CONCURRENCE .58

SECTION I : LES FACTEURS FAVORISANT LA COMPETITIVITE DES PME CAMEROUNAISES .58

A- L'ENCADREMENT DES PME. 58

1- Les structures d'encadrement des PME au Cameroun 59

1.1- Le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie

Sociale et de l'Artisanat

59

1.2- Le comité de compétitivité

61

1.3- Les organismes d'encadrement des PME au Cameroun

.63

1.4- Les organismes internationaux

63

2- Les mesures d'appui à la compétitivité des PME camerounaises

.65

 

2.1- L'appui aux financements des PME

66

 

113

2.2- La mise à niveau des PME camerounaises 67

2.3- Le développement des infrastructures 68

B- L'INFORMATION EN FAVEUR DES PME 68

1- La portée de l'information pour les PME camerounaises 69

1.1- L'identification des marchés à fort potentiel de croissance 69

1.2- Une bonne connaissance de l'environnement 70

1.3- L'intégration des NTIC dans la compétitivité des PME 71

2- Les sources d'information dont disposent les PME 72

2.1- Les sources d'information secondaires 72

2.2- Les sources d'informations primaires . .72

SECTION II : LES STRATEGIES DE COMPETITIVITE DES PME ..73

A- LES MOYENS DE COMPETITIVITE DES PME 73

1- La planification des activités 73

2- L'innovation 74

3- La diversification .75

4- La différenciation et la spécialisation 76

B- LE MARKETING MIX DES PME DANS UN CONTEXTE DE CONCURRENCE 77

1- La politique de produit 77

2- La politique de prix 78

3- La politique de distribution 79

4- La politique de communication .....80

CHAPITRE IV : L'INTERNATIONALISATION DES PME

CAMEROUNAISES 81

SECTION I : L'ANALYSE DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL DES PME CAMEROUNAISES 81

A- LES CARACTERISTIQUES DU MARCHE CAMEROUNAIS 82

1- La faiblesse du marché intérieur .82

2- La forte concurrence 82

3- Les opportunités environnementales 83

B- LES OPPORTUNITES OFFERTES DANS LA SOUS REGION ...84

1- La place du Cameroun en Afrique Centrale 84

2- L'analyse du marché de la sous région Afrique Centrale .85

3- La capacité de développement des PME camerounaises .85

SECTION II : LES FACTEURS D'INTERNATIONALISATION DES PME 86

A- LES PREALABLES A L'INTERNATIONALISATION 86

1- La décision de s'internationaliser 87

2- Les contraintes de l'offre internationale 88

3- Le diagnostic à l'internationalisation .89

B- LES MODES DE PRESENCE SUR LES MARCHES ETRANGERS 90

1- L'exportation indirecte 91

2- L'exportation directe 91

3- Le partenariat 92

4- L'investissement direct 92

CONCLUSION GENERALE 94

ANNEXES 97

BIBLIOGRAPHIE 103

TABLE DE MATIERE .110






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand